Merci à tous ceux et celles qui ont laissé un commentaire, ça fait vraiment chaud au cœur de savoir que l'on est lu et que ce que l'on écrit plaît ! J'espère que vous aimerez la suite. :)
Elizabeth passa la journée du lendemain à se reposer. Elle put ainsi laisser libre cours à ses pensées sur les événements de la veille. Elle songea aux révélations de Darcy sur son propre caractère, à la mauvaise plaisanterie de Madden qui l'avait mise dans une fâcheuse position et à l'intervention de Miss Darcy, dont les paroles avaient éveillé sa curiosité. Son intervention avait été si sincère, comme un cri du cœur, qu'elle ne pouvait que se demander si les dires qu'elle avait eus pour défendre son frère, pouvaient véritablement être remis en question. Sa remarque sur l'indulgence de son frère et de sa clémence qui n'était pas toujours mérité, avaient suscité les interrogations d'Elizabeth. À qui faisait-elle référence ? Forcément, elle n'avait pu s'empêcher de penser aussi à Wickham, qui avait souffert de la rancune de M. Darcy et ce, sans qu'aucune offense n'ait été commise. Quelqu'un capable d'un tel degré de clémence n'aurait jamais pu se montrer si cruel. De fait, M. Darcy avait lui-même reconnu qu'il pardonnait difficilement les offenses et qu'une fois son estime perdue, c'était définitif. Sans doute estimait-il l'affection que son défunt père portait à Wickham comme une offense personnelle. Quant à Miss Darcy, elle aimait trop son frère pour le voir tel qu'il était vraiment. Cette explication était la seule logique qu'Elizabeth voyait à tout cela. Ou du moins, qu'elle souhaitait voir.
Après tout, Miss Darcy ne l'avait elle-même pas si bien jugé que cela. Elizabeth avait été flattée du portrait favorable dressé par la jeune femme mais elle savait qu'elle pouvait être très rancunière. Elle ne pardonnait pas à M. Darcy son affront lors de leur première rencontre. Pour se justifier, là encore, elle se disait qu'il avait peut-être réparé cet affront, mais pas celui causé à Wickham. Comme Miss Darcy, qui s'était fait défenseur de son frère, Elizabeth se voyait comme celui de Wickham. S'il exprimait un regret ou cherchait à réparer les choses, sans doute aurait-elle pu lui pardonner. Mais il n'était qu'orgueil. Son comportement le montrait bien. Si seulement les autres pouvaient en prendre également conscience…
Elizabeth avait toujours été une grande observatrice des comportements, et ne s'était que rarement trompé sur le caractère d'une personne. Pourquoi, alors qu'elle était convaincue du caractère de M. Darcy, devait-elle être la seule à le voir tel qu'il était réellement ? Sa richesse aveuglait-elle son entourage ? Gardaient-ils tous des œillères pour continuer à bénéficier de la renommée de M. Darcy ? Elle pouvait le croire pour des personnes comme Miss Bingley. Jane et son mari étaient quant à eux trop bons, peut-être même trop naïfs pour admettre qu'il puisse exister des personnes avec des mauvaises intentions. Quant à Georgiana… elle aimait son frère, voilà tout. Peut-être avec elle, s'était-il toujours bien conduit. Cet homme ne pouvait avoir que des défauts. Il lui fallait bien quelques qualités pour compenser. Mais M. Madden ? Elle se souvenait du portrait qu'il lui avait dépeint de M. Darcy, lors du bal. Elle ne l'avait cru mais M. Madden ne lui aurait pas menti. C'était un gentleman. Peut-être le maître de Pemberley savait-il sauvegarder les apparences dans la lumière pour mieux agir dans l'ombre…
Elle se perdit dans ces réflexions un long moment pour tenter d'éclaircir ce mystère avant de laisser échapper un gémissement de frustration et d'y renoncer pour le moment.
Le lendemain après-midi, le thé en compagnie de Miss Darcy fut comme toujours très agréable. Les deux sœurs appréciaient la compagnie de Georgiana et la réciproque était vraie. Une fois les banalités échangées, la discussion prit cependant un ton plus sérieux. Elizabeth avait bien remarqué que Miss Darcy semblait préoccupée. Aussi finit-elle par oser, dans le but d'aider son amie :
– Miss Darcy, loin de moi l'idée de vous obliger à vous confier si tel n'est pas votre désir mais vous me semblez préoccupée. Si nous pouvons faire quoi que ce soit pour vous aider, soyez assurée de pouvoir compter sur nous.
Georgiana rougit mais finit par répondre :
– Vous avez raison. J'ai cependant peur de vous froisser par mon indiscrétion.
– Il n'en sera rien, soyez-en assurée. Ne sommes-nous pas amies ?
La jeune fille sembla rassurée par ces mots et esquissa un timide. Elle acquiesça mais il lui fallut encore quelques minutes avant d'oser prendre la parole.
– Êtes-vous proche de M. Madden, Elizabeth ?
Les deux sœurs ne purent cacher leur étonnement à voir Georgiana évoquer l'Américain. Était-ce véritablement M. Madden qui préoccupait Georgiana ou bien n'était-ce qu'un moyen de changer de sujet ?
– Je ne puis dire que nous sommes proches, je ne l'ai rencontré que trop récemment et nous ne sommes croisés que deux fois. Le gentleman vous intéresserait-il, Georgiana ?
L'idée l'inquiéta mais elle n'en montra rien, se contentant d'un sourire de façade. Sa question fit en revanche rougir la jeune femme qui parut affolée à cette seule idée.
– Oh non, il n'en est rien ! Je n'ai simplement pas apprécié la remarque qu'il vous a faite. Elle n'était pas digne d'un gentleman et sans vérité, qui plus est. J'ai compris depuis qu'il vous taquinait mais je craignais qu'elle ne vous ait blessée malgré tout.
– Est-ce là ce qui vous préoccupait tant ?
Elle acquiesça de nouveau.
– À votre place, j'aurais été mortifiée et n'aurais pas su quoi répondre…
– Vous lui avez pourtant répondu, et ce en prenant ma défense ! Je ne puis dire quel plaisir m'a procuré ce que j'estime être l'un des plus beaux témoignages d'amitié. Rien que pour vous voir me défendre, je serais prête à affronter toutes les taquineries de M. Madden.
– Oh sûrement, il aura compris son erreur et ne s'avisera plus à vous manquer de respect !
– M. Madden aurait-il osé se moquer de vous, Elizabeth ? intervint Jane qui avait un peu de mal à suivre la conversation. Je ne puis le croire… Ce n'est pas digne d'un gentleman. Qu'a-t'il pu bien dire ? Sûrement, il y a méprise.
– À quoi bon vous répéter ses mots si vous avez déjà décidé de ne pas les croire, ma chère Jane !
– J'aurais dû mal à les croire mais je préfère être éclairée sur sa personne.
– Puisque vous y tenez, M. Madden m'a comparée à M. Darcy.
– Cela ne peut dans ce cas n'être qu'un compliment, répondit Jane en jetant un regard à Georgiana.
– C'est que vous ne connaissez pas l'élément de comparaison !
Elle entreprit donc, avec l'aide de Georgiana, de tout lui raconter. Jane sembla effarée qu'il ait osé une telle remarque, ce qui peina Elizabeth, qui cherchait par tous les moyens à l'excuser.
Si elle était honnête, elle devait avouer qu'elle n'avait pourtant pas apprécié sa taquinerie. Oh, elle aimait rire d'elle-même. Mais être comparée à M. Darcy ? Jamais ! Qu'il ait raison ou non n'avait pas lieu d'être. Elle ne pouvait supporter de voir son caractère associé à celui de l'orgueilleux M. Darcy.
Heureusement, Jane, qui était incapable de voir le mal nulle part, entreprit aussitôt de trouver de nombreuses excuses potentielles au comportement de M. Madden. Cela rassura Georgiana. Quant à Elizabeth, bien que plus lucide, elle préféra fermer les yeux et croire aux excuses toutes trouvées de sa sœur. Au fond, quel homme pouvait-il se targuer d'être parfait ? Elle était certaine que M. Madden regrettait déjà son comportement.
Le thé prit, elles écoutèrent Georgiana jouer pour leur plus grand plaisir. Elle adorait le pianoforte et s'entraînait des heures dessus chaque jour. Après plusieurs morceaux, elle demanda à ses amies de se joindre à elles. Elizabeth l'assista au pianoforte et toutes trois se mirent à chanter ensemble. Ce concert attira un public qu'elles ne remarquèrent qu'une fois le morceau terminé.
– M. Darcy.
Elizabeth l'avait remarqué la première. Jane et Georgiana l'imitèrent, avec sans doute plus de chaleur. Il leur rendit leur salut.
– Pardonnez cette intrusion et ne vous arrêtez surtout pas pour moi. La beauté de votre interprétation m'a arraché à mes affaires.
– Alors nous devons vous satisfaire d'une autre chanson.
Elizabeth, qui aurait voulu refuser, fut déçue que sa sœur l'ait devancée. Devant le plaisir que manifestait Georgiana, ce fut néanmoins de bon cœur qu'elle joua et chanta de nouveau en leur compagnie. Quand ce fut fini, elles eurent le droit aux applaudissements de M. Darcy, qui leur souriait. Elizabeth ne lui avait jamais vu un visage aussi ouvert et aimable. Étonnée, elle se fit la remarque qu'en cet instant, toute trace d'orgueil avait disparu.
Le concert terminé, la conversation reprit. M. Darcy engagea la conversation avec Jane tandis que Georgiana et Elizabeth étaient absorbées dans une conversation qui déclencha bientôt les rires de la première. Celle-ci porta aussitôt la main à sa bouche en regardant son frère, comme gênée de cette effusion. M. Darcy les regardait avec surprise mais il ne fit aucune remarque. Alors Elizabeth gratifia Georgiana d'une gentille taquinerie dans le but de la rassurer.
Quelques minutes plus tard, Georgiana proposa une promenade au parc : elle n'avait pas mis le nez dehors aujourd'hui et elle souhaitait profiter de cette belle journée. Les deux sœurs furent ravies de l'idée. La jeune Miss Darcy insista ensuite pour que son frère les accompagne. Il finit par accepter, après s'être assuré que cela ne dérangeait pas Mme Bingley et Miss Elizabeth. La première s'empressa de le rassurer. Après quoi, Elizabeth voulut prendre le bras de sa sœur mais Georgiana la devança. Elle prit donc celui que M. Darcy lui proposait, n'ayant d'autre choix.
La maison des Darcy était à cinq minutes de marche du parc. Durant le trajet, M. Darcy se montra silencieux. Son visage s'était de nouveau fermé et il contemplait le duo de Jane et Georgiana d'un air pensif. Elizabeth l'imita, le regard tourné vers sa sœur et Miss Darcy qui discutaient devant eux. Elle se demandait ce qu'il pouvait bien penser même si elle n'avait que peu de peine à l'imaginer. Devant son silence manifeste, elle fit donc un effort de conversation :
– J'espère que cette promenade ne vous retardera pas trop dans vos affaires, M. Darcy.
– Nullement. Elle me fera au contraire le plus grand bien.
– Vous devez être heureux de profiter d'une telle proximité avec ce parc. En profitez-vous souvent ?
– Trop peu, je dois l'avouer. Avez-vous souvent l'occasion de profiter des parcs de la ville ? Je sais que vous appréciez les promenades.
Elle s'étonna qu'il s'en souvienne.
– Trop peu également. Je n'aurais jamais pensé que la Saison puisse prendre autant de temps.
– Recevez-vous tant de visites ?
Elle rougit au sous-entendu de la question. Aurait-il été étonné si ça avait été le cas ?
– M. Bingley a de nombreux amis, éluda-t-elle.
– Vous n'êtes pas en reste. Georgiana est très heureuse de vous compter parmi les siens.
– Votre sœur est tout ce qu'il y a de plus charmant. Je m'estime la plus heureuse des deux.
– Vous semblez avoir une bonne influence sur elle. Je la trouve plus épanouie.
De nouveau, elle s'étonna de cette remarque. Elle avait toujours pensé qu'il désapprouvait leur amitié.
– Si j'ai pu jouer un rôle à cela, vous m'en voyez ravie. Je pense cependant que ce mérite revient tout autant à Jane.
– Vous l'aurez sans doute remarqué, votre sœur et la mienne sont très semblables de caractère. Tout comme votre présence a dû être bénéfique pour Mme Bingley, elle l'est également pour Georgiana.
– Comment mesurez-vous ce… bénéfice ?
M. Darcy resta un moment silencieux. Elizabeth se risqua à le regarder et crut apercevoir un éclat de tristesse dans ses yeux.
– Elle a davantage confiance en elle-même et parvient à affronter sa timidité.
Elizabeth songea à la confrontation avec M. Madden. Y faisait-il référence ?
– Quand il s'agit de vous défendre, je n'ai jamais vu Georgiana faire preuve de timidité. Elle vous tient en haute estime.
– Sans doute. C'est cependant pour vous défendre d'abord qu'elle a, la dernière fois, osé la surmonter.
Elizabeth rougit et Darcy le remarqua.
– Pardonnez-moi, Miss Elizabeth, si je vous rappelle un moment que vous avez pu trouver gênant. Vous n'avez cependant pas à rougir du comportement qu'a eu M. Madden ce soir-là. Lui seul doit en éprouver de la honte.
– Je suis certaine qu'il ne pensait pas à mal.
Sa mâchoire se crispa un instant et il ne répondit pas tout de suite. Quelque chose semblait le tourmenter, elle pouvait le voir à son regard. Pourtant, quand il reprit la parole, tout trouble avait disparu. Il s'était donné une contenance.
– Voici une réponse qui prouve à quel point il se trompait. Votre clémence vous fait honneur, Miss Elizabeth.
Elle rougit de nouveau à ces mots et s'étonna de recevoir tant de compliments de la part d'un homme qui, elle en s'était persuadée, la méprisait.
– Georgiana vous pense aussi capable de l'être, finit-elle par répondre.
– Ma sœur me met sur un piédestal. J'ai mes défauts, comme tout le monde mais je les assume, contrairement à beaucoup.
– Cherchez-vous dans ce cas à vous en départir ?
– Seulement ceux sur lesquels j'estime pouvoir agir.
– À défaut de pouvoir tous vous en départir, peut-être pouvez-vous réparer les torts qu'ils entraînent quand c'est possible.
Cette remarque sembla retenir son attention.
– En effet. Je m'y efforce.
Se pouvait-il que M. Darcy répare un jour les torts qu'il avait causés à Wickham ? Elizabeth n'osait y croire mais si elle pouvait le pousser dans ce sens, elle ne s'en priverait pas.
Cela faisait fort longtemps que Darcy n'avait pas entendu sa sœur rire. La dernière fois remontait avant l'accident. Quand tout allait bien. Du moins le pensait-il alors.
La surprise avait dû se lire sur son visage. Entendre son rire lui avait manqué. Et il le devait à Elizabeth. Depuis qu'il l'avait rencontrée, elle ne cessait de le surprendre, et ce de bien des manières. Trop préoccupé à analyser les réactions de Jane Bingley lors du mariage pour s'assurer de ses sentiments pour son ami, il l'avait d'abord négligée. Il n'était pas particulièrement fier de son comportement lors de leur première rencontre. Elle l'avait questionné sur la beauté de son domaine. Lui s'était questionné sur le trouble qu'elle avait fait naître en lui. Perturbé de l'effet que ses beaux yeux avaient eu sur lui, il s'était éclipsé pour aller prendre un peu d'air frais, au lieu de l'inviter à danser. Comme il s'en voulait ! Il avait heureusement réparé cet affront. Elizabeth estimait qu'à défaut de pouvoir corriger ses défauts, il fallait réparer le tort qu'ils pouvaient causer. Il espérait avoir réparé ce tort.
Si c'était le regard d'Elizabeth qui avait d'abord retenu son attention, c'était lorsqu'elle l'avait confronté à son manque de manières qu'elle avait réellement éveillé son intérêt. Il ne s'était pourtant pas laissé tenter, du fait de leur différence de rang. Jusqu'au bal…
Qu'il avait apprécié danser avec elle, en dépit du comportement qu'elle avait eu. Ses provocations, son insolence… il lui pardonnait pourtant tout cela. Il devait avouer aimer leurs joutes d'esprit. Parmi son entourage, elle était la seule à oser lui tenir tête. C'était rafraîchissant. Elle était également la seule à critiquer ouvertement son comportement, comme lorsqu'il ne dansait pas. Elle l'amenait à se remettre en question. Et cela, c'était nouveau pour lui. Personne n'osait contredire son comportement ou ses choix. Les uns parce qu'il avait un rang élevé dans la société, les autres parce qu'ils ne lui en portaient pas préjudice et savaient voir au-delà, comme Bingley et sa sœur.
Le souci, c'était que plus il apprenait à connaître Elizabeth et plus il sentait son inclinaison grandir pour la demoiselle. Non sans raisons. Au-delà de sa beauté, elle avait un esprit vif et une nature enjouée et généreuse. Depuis qu'elle avait noué une amitié avec sa Georgiana, il voyait quelles améliorations elle provoquait sur sa sœur qui grâce à elle, s'était ouverte davantage et gagnait en confiance en elle. Sans compter son moral qui s'était considérablement amélioré. Elle allait mieux et semblait se remettre des sombres événements qui l'avaient fortement atteinte. Tout cela, grâce à Elizabeth. Comment ne pas tomber sous son charme ? Elle avait toutes les qualités.
Et pourtant, il ne pouvait se lier avec elle. Il devait se montrer vigilant et ne pas lui donner de faux espoirs. Ni s'en donner à lui-même. Il n'avait pas oublié son absence de richesse, de relations et de rang. Sans compter le comportement de sa famille qui était fortement préjudiciable…
Une union était inconcevable. Il recherchait néanmoins sa compagnie et supportait mal de voir Madden la courtiser devant lui. Savoir que l'Américain n'était sans doute pas le seul à la courtiser ne l'aidait pas. Il aurait voulu interroger Bingley sur la question mais ne souhaitait pas se trahir, même si celui-ci avait déjà des doutes. Darcy en était donc rendu à imaginer et c'était bien là le pire car son imagination ne semblait pas avoir de limites pour le torturer.
Il posa sa plume et se laissa tomber en arrière, prenant appui sur dos de son fauteuil. Il n'arrivait pas à se concentrer sur ses affaires. Toutes ses pensées étaient tournées vers la jeune Bennet. Il soupira de frustration. Elizabeth occupait sans cesse son esprit, ces derniers temps. Le jour mais également la nuit. Il rêvait souvent d'elle et plus d'une fois, il s'était réveillé frustré de quitter un rêve si doux, qui le laissait pantelant, pour ne trouver que le vide à ses côtés. Jamais une femme, avant elle, n'avait eu un tel effet sur lui. Une partie de lui se disait qu'il devait s'éloigner. L'autre ne pouvait s'y résoudre et ne cherchait qu'à se rapprocher d'elle encore un peu plus.
Dans les moments où il s'autorisait à rêver éveillé de cette union, Darcy imaginait Elizabeth à Pemberley, à ses côtés. Dans chacune des pièces, y compris parfois sa chambre, à faire des choses inavouables. Pouvoir goûter à ses lèvres, son corps, la serrer tout contre lui et lui donner du plaisir… Il avait cependant honte de la salir ainsi, même si ce n'était qu'en pensées.
Dans ses rêveries, le gentleman aimait aussi l'imaginer dans les jardins de Pemberley. Il était certain qu'elle prendrait plaisir à s'y promener et serait ravi de lui servir de guide. Il lui montrerait les arbres vieux de mille ans ainsi que la roseraie de sa mère. Ils partiraient ensemble à la journée découvrir les meilleurs points de vue du Derbyshire. Il lui en ferait voir toutes les merveilles, quand bien même elle en serait le joyau le plus précieux.
Quant à la relation qu'elle pourrait alors avoir avec Georgiana, il n'avait pas besoin de l'imaginer. À la voir être son amie aujourd'hui, il savait qu'elle serait une sœur parfaite pour elle.
Darcy pouvait passer de longues heures à imaginer ce que serait sa vie avec Elizabeth, si cela avait été possible. Il finissait néanmoins toujours par repousser l'idée d'une union aussi irraisonnable et espérait encore que l'attirance qu'il éprouvait pour la demoiselle serait passagère.
Merci pour votre lecture ! J'espère que vous avez apprécié ce chapitre. :) Même si ce n'est pas le cas, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !
Selon vous, Elizabeth a-t-elle raison de pardonner à M. Madden aussi vite ? Parviendra-t-elle à pardonner aussi à M. Darcy ou du moins, à ouvrir les yeux sur lui ? Et si oui, comment ?
Quant à Darcy, surmontera-t-il ses objections pour écouter son cœur ?
