Yo ! Je commence à nouveau un recueil comme ça … Je sais pas pourquoi, mais bon, voilà. J'espère que ça m'inspirera, même si j'ai pas mal de doutes.
Mis à part ça, bien entendu ce premier texte est écrit pour la Nuit du FoF, sur le thème Thème (merci Ahé).
Bonne lecture !
Cinq sens pour la solitude de Naminé
Entendre
En attente
Il y a un mur. Enfin, il y a plusieurs murs – un appartement, il faut le dire, c'est encerclé de murs, c'est même dans une certaine mesure fait de murs, au départ ce sont juste des murs, donc cela ne devrait rien avoir de surprenant, ce mur, mais si, ça a du sens quand on dit :
Il y a un mur.
Un mur fin comme du papier, un mur qui laisse passer les émotions, pour Naminé, qui laisse passer les bruits, en fait.
Elle connaît ça par cœur. Comme un thème qui se répète, une longue musique qui reprend toujours la même ligne, avec seulement quelques variations. Naminé ne connaît pas le nom de la compositrice, mais elle aime ce thème.
La première fois qu'elle l'a entendu, elle a voulu l'éviter. Elle s'est couvert les oreilles de jazz manouche.
La deuxième fois, elle a écouté de la pop. La troisième fois, du rock. La quatrième, du punk.
Au bout de la cinquième fois, elle a coupé sa musique.
Elle a écouté.
Elle a l'impression de la connaître, maintenant. Ça commence par le bruit des clés, un léger choc alcoolisé, des chaussures qui claquent et des mots échangés.
Ça se transforme sans préambule en un premier long gémissement tacheté de rire. Ça se poursuit avec le froissement des vêtements. Et puis les soupirs. Naminé les reconnaît. Elle reconnaît particulièrement le dernier soupir, celui, un peu étranglé, qui clôt le thème pour cette fois. Ça reprendra plus tard. Parfois dans l'heure, parfois au matin, parfois plusieurs jours plus tard.
Alors, sachant que ça reviendra, Naminé contemple le silence de son appartement, dans l'attente.
.
.
.
Voilà voilà. À plus !
