Salut à tout le monde ! Tellement heureuse de voir que vous êtes fidèles au poste et que vous appréciez toujours de lire cette histoire ! Je vous remercie encore et je vous souhaite une bonne lecture ! Je dois dire que j'aime particulièrement la fin de ce chapitre.


Blaise coupa un morceau de viande avec son couteau et le jeta dans le seau. Près de lui, Harry Evans Potter – ou quoi que soit son nom – coupa la sienne avec un peu plus de soin. Le professeur Lupin lisait un livre dans son bureau. Blaise pouvait le voir à travers la porte entrouverte.

«Alors c'est Potter maintenant?»

«Apparemment oui, Zabini.» dit Potter en attrapant un autre morceau de viande sur la pile au bout du banc.

«Touché, murmura Blaise. C'était bien Evans avant, pas vrai?»

«Benson.» répondit Potter en penchant la tête.

«J'le savais.» dit Blaise.

«Bravo.»

Potter lui adressa un regard en coin. L'expression curieuse de Potter était exactement la même, même si ses yeux étaient verts désormais au lieu de bleu, et que ses cheveux étaient noirs et désordonnés au lieu de châtains et lisses.

«Qu'est-ce qui t'es arrivé?»

Giovanna est arrivée.

«Rien ne m'est arrivé, dit Blaise en posant le couteau sur la planche à découper. J'ai juste grandi.»

«Je crois que je préférais Benson, dit Potter, plutôt froidement. Il ne faisait pas pleurer les gens pour s'amuser.»

Benson est mort, pensa douloureusement Blaise.

«Cest à propos de Granger?»

Potter le fixa simplement et Blaise, étrangement, se sentit coupable.

«Je n'avais pas le choix. Elle allait dire qu'elle me connaissait et c'est une sang-de-bourbe. Elle aurait tout ruiné sans même s'en rendre compte.»

«Tout ruiné?» demanda Potter, curieux à nouveau.

«Ça ne te regarde pas.»

Potter haussa les épaules comme s'il voulait dire 'si tu le dis' et Blaise sentit une nouvelle pointe de culpabilité.

«C'est pour le nourrir-»

Il montra le seau de viande du menton, puis la porte du bureau de Lupin.

«-pendant les pleines lunes?» demanda Blaise pour changer du sujet.

«Non.» dit Potter en levant les yeux au ciel.

Blaise n'était pas sûr de savoir s'il avait repéré la diversion ou s'il trouvait la question idiote.

«Les troisièmes années vont s'occuper de limaces mangeuses de chair au prochain cours.»

«Oh.»

Potter ne rajouta rien.

«Lupin, c'est M. Evans?»

«Non, répondit Potter. C'est Oncle John. Patmol – mon parrain – est M. Evans. Ou il l'était, j'imagine.»

«Oh, répéta Blaise, avant de poursuivre sans pouvoir s'en empêcher. Comment va Papa? Je ne l'ai pas vu depuis-»

Il s'éclaircit la gorge.

«C'est dur de vraiment savoir par lettres, tu sais?»

«Il est triste, dit Potter. Fatigué. Ou du moins, il l'était à la fin de l'année dernière.»

Blaise ne pouvait pas dire qu'il ne s'y attendait pas. Il écrivait à Papa presque tous les jours maintenant, ce qui aidait, mais ce n'était quand même pas pareil.

Au moins, il est en vie, pensa Blaise. C'est ça qui compte.

«Alors tu vis avec qui?» demanda Potter, de son ton curieux et bienveillant, mais aussi très direct.

Blaise se força à s'empêcher de sourire affectueusement. Benson est mort, se rappela-t-il. Et Zabini ne peut pas apprécier Evans ou Potter.

«Ta mère?»

Blaise acquiesça brusquement et heureusement, Potter n'insista pas sur le sujet.

«Tu es heureux à Serpentard?»

«Très, répondit rapidement Blaise, avant de poursuivre sur un ton fier. Giovanna est ravie.»

Potter le regarda, plus curieux que jamais, et Blaise eut l'impression de se montrer trop amical, de donner des réponses trop rapidement. Zabini ne peut pas apprécier Evans ou Potter. Blaise jeta une nouvelle pile de viande dans le seau. Potter l'imita.

«J'imagine que c'est inutile de te demander si tu es bien à Gryffondor. De ce que j'ai entendu, à part Weasley et des sang-de-bourbes comme Granger, personne ne peut être heureux dans cette Maison.»

Potter termina de couper son dernier morceau de viande et posa son couteau.

«Je suis heureux.» dit froidement Potter.

Blaise se félicita mentalement d'avoir réussi à agacer l'autre garçon.

Les amis, pensa-t-il, ajoutant cela à sa liste mentale. Potter est sensible quand on insulte ses amis. Il utiliserait probablement cette information plus tard.

«Alors t'es aussi mauvais qu'eux.» le railla Blaise.

«Et fier de l'être, dit Potter en allant se laver les mains à la bassine d'eau savonneuse que Lupin avait laissé pour eux. Je ne sais pas comment tu peux dire ce genre de choses après avoir été élevé par un moldu, après avoir été dans une école moldue. Tu penses vraiment que ton père vaut moins que toi?»

Papa vaut plus que n'importe qui dans ce stupide monde magique, pensa Blaise, mais il savait qu'il ne pouvait pas dire cela.

«C'est un moldu, dit Blaise. Et tu ferais mieux de garder ça pour toi.»

Potter eut l'air déçu.

«Et bien, je pense que M. Benson est quelqu'un de brillant, dit sèchement Potter. Même si tu as trop changé pour le voir.»

«C'est toi qui va me parler de changement, Evans

Potter se sécha les mains et agita la main en direction du bureau de Lupin.

«J'ai changé mon nom et ma couleur de cheveux, dit Potter. C'est tout.»

Il y avait quelque chose de définitif dans la façon dont il regardait Blaise et cela donna envie à Blaise de se recroqueviller sur sa chaise. Potter s'arrêta près de la porte.

«Je nous vois mal devenir amis, Zabini, mais si tu vois Blaise Benson, dis-lui qu'ils manquent à ses amis et que j'aimerais bien lui parler.»

Il ouvrit la porte et s'en alla. Blaise le regarda partir, déboussolé.


Christopher Morton renifla et s'essuya les yeux, avant de laisser échapper un petit gémissement déchirant. Sirius était assis en face de lui, pensant au fait que c'était sûrement l'une des choses les plus difficiles qu'il ait jamais eu à faire.

«Je suis vraiment désolé.» dit Sirius.

«Pourquoi ils vous ont envoyé?» demanda Morton avec un effort visible.

«Nous aurions pu envoyer une lettre, dit prudemment Sirius. Mais j'ai pensé que tu aurais des questions ou- les lettres peuvent manquer d'éléments et tu mérites de comprendre où nous en sommes en ce moment.»

«Mais pourquoi vous

«Les représentants du Département des Enregistrements Sorciers ne sont pas connus pour leur gentillesse, dit Sirius. Pour eux, tout n'est que statistique, alors j'ai pensé que je devrais t'éviter ça. Et comme je l'ai déjà dit, je suis l'Auror qui l'a trouvé.»

«Mais il n'était pas m- mort.»

«Non, dit Sirius. Mais il n'était pas en état de bouger et son état dépassait mes compétences médicales. Le guérisseur en charge-»

«Qui?»

«Le guérisseur Letherby était de garde cette nuit. Et il est arrivé aussi vite que possible, mais il n'y avait plus rien à faire.»

«Vous n'avez pas essayé a- assez, dit Morton en pleurant. Pourquoi l'auriez-vous fait, après qu'il ait dit toutes ces choses à votre ami Lupin sur le q- quai? Je parie que vous vouliez qu'il-»

«J'ai essayé de le sauver.» dit sèchement Sirius.

Il avait passé toute la nuit dans son box au Ministère – d'abord, il avait parlé à Scrimgeour, puis il avait commencé à écrire son rapport – avant de voler jusqu'à Poudlard et en deuil ou pas, il ne comptait pas rester assis là à écouter quelqu'un dire qu'il n'avait pas assez essayé.

«Et je vais aussi faire tout ce que je peux pour découvrir ce qui est arrivé et qui en est responsable.»

«C'est très bien tout ça, s'écria Morton dans une nouvelle vague de sanglots. Mais ça ne m'aide pas, pas vrai?»

Il renifla et toussa.

«Mon père est mort. M- mort. Et maintenant, je n'ai plus p-personne-»

Sirius avait appris que Mme Morton était décédée quand son fils avait quatre ans.

«-et plus rien.»

«Le testament de ton père est en train d'être examiné au Ministère pendant que nous parlons, dit Sirius. Je sais que tu te fiches de l'argent, de l'immobilier ou des autres affaires en ce moment-»

«Qu'est-ce qui vous donne cette impression?» lança Morton avec sarcasme.

«Tu ne vas pas te retrouver sans rien.» lui assura Sirius.

Il savait bien que ce n'était pas une compensation suffisante et que Morton préférerait avoir son père plutôt que son argent.

«Trouve tout ce que tu peux comme réconfort là-dedans.»

Le visage de Morton se crispa et il recommença à pleurer. Sirius tendit la main pour la poser sur son épaule, mais Morton tressaillit et recula.

«Ne faites pas ça.» dit-il.

«Désolé, murmura Sirius. Ces lettres sont pour toi.»

Il sortit trois enveloppes de sa poche.

«Il n'y a pas d'urgence à les lire. Celle-ci vient du Département de Régulation et de Contrôle des Enfants Sorciers, elle contient une liste de contacts pour toi et elle explique tes options. Dans la deuxième, qui vient des Aurors, il y a une liste de questions pour voir si tu sais quelque chose qui pourrait nous aider à trouver la ou les personnes responsables. On a pensé que tu pourrais nous écrire tes réponses et nous les envoyer, au lieu de subir un interrogatoire … Que ce serait plus facile pour toi. Si ce n'est pas le cas, la troisième est juste une enveloppe vide, mais elle m'est adressée et tu peux l'utiliser si tu as besoin de me contacter pour n'importe quoi – que ce soit pour me poser d'autres questions ou si tu veux une mise à jour sur l'enquête. Il suffira de me l'envoyer.»

«D'accord.» dit Morton.

Sirius hocha la tête et lui donna les enveloppes.

«As-tu d'autres questions?» demanda Sirius.

Morton renifla et secoua la tête.

«Alors je vais y aller. Mais je crois que le professeur Rogue veut te parler.»

En vérité, Sirius l'entendait faire les cent pas dans le couloir.

«A nouveau, je suis vraiment désolé, Christopher.»

Sirius quitta le bureau et sortit dans le couloir des cachots, où Rogue attendait impatiemment.

L'impatience sembla s'effacer de son visage, cependant, lorsqu'il posa les yeux sur Sirius.

«Ça va?» demanda-t-il.

«Est-ce que moi, ça va?» demanda Sirius.

Rogue attendit sans répondre.

«Non, pas vraiment. Mais mon père ne vient pas de mourir, alors je n'ai pas de raison de me plaindre.»

Sirius montra la porte du menton.

«Prends soin de lui.»

«Pour quel Directeur de Maison tu me prends?» demanda Rogue, l'air vaguement insulté.

Sirius se força à sourire et fit apparaître une chaise dans le couloir, en espérant que Rogue serait plus doué que lui pour réconforter Morton.


«J'ai vu Dubois dans la salle commune ce matin.» dit Harry, alors que lui, Ron, Hermione et Drago se rendaient dans la Grande Salle pour le petit-déjeuner.

Drago était toujours là et était même resté avec eux après le dîner la veille. Il avait fait ses devoirs dans un coin de la salle commune avec les autres et il avait même accepté une partie d'échecs avec Ron.

Si perdre face à Ron était bon pour Hermione, Harry pensait que ce serait même essentiel à la fois pour Ron et pour Drago. Drago ne l'avait d'ailleurs pas mal pris – il semblait même plutôt intrigué – mais c'était une façon sécurisée et pas trop agressive de régler leurs différents, sans que l'un ou l'autre ne soit blessé ou insulté. Harry pensait aussi que Ron était content d'être finalement capable de défier Drago. C'était quelque chose qu'il n'avait pas pu faire jusque-là et qu'il voulait désespérément depuis leur arrivée à Poudlard.

«Il a dit que le premier entraînement avait lieu soir, alors j'espère que Hedwige va arriver avant le dîner. Patmol a dit qu'il allait poster mon Galaxy-»

«Les Galaxy sont pas mal et tout, dit Ron, l'air méfiant – comme s'il ne voulait pas offenser Harry. Mais ce ne sont pas vraiment des balais de compétition-»

«Je sais, dit Harry. McGonagall devait en parler à Patmol. Elle pense que je devrais avoir le nouveau Nimbus, mais je serais déjà content avec un balai de l'éco-»

Harry s'interrompit et fronça les sourcils. Garée dans un coin du hall d'entrée se trouvait une moto très grande et très familière.

«Harry?» demanda Hermione en le fixant.

Elle avait déjà vu la moto lors de visites à Grimmaurd, alors lorsqu'elle la repéra, ses yeux s'écarquillèrent.

«Oh! Ce n'est pas-»

«Si.» dit Harry, perplexe.

Il jeta un œil dans les alentours, s'attendant presque à voir Patmol – soit l'homme, soit le chien – bondir de derrière un pilier ou une porte pour le surprendre, mais rien ne vint.

«Il n'a pas dit qu'il venait et je lui ai parlé hier après-midi après le cours de vol …»

Harry fit un décompte mental du nombre de jours avant la pleine lune, mais ce n'était pas avant la fin de la semaine prochaine, alors ça ne pouvait pas être ça. Il secoua la tête, confus.

«Peut-être qu'il est venu t'amener ton balai en personne.» suggéra Drago.

«Peut-être.» confirma Harry, sans vraiment le croire.

Patmol le lui aurait dit.

«Peut-être qu'il est déjà dans la Grande Salle.»

Avec un dernier regard curieux à la moto de Patmol, lui et les autres poussèrent les lourdes portes et entrèrent dans la Grande Salle. Patmol n'était pas assis à la table des professeurs – en revanche, Lunard s'y trouvait, bavardant avec Hagrid – ni à la table des Gryffondors et n'était pas non plus debout à l'attendre. Harry fut un peu déçu.

Leur entrée ne passa cependant pas inaperçue. Hydrus, Crabbe, Goyle, Parkinson et Shafiq les attendaient. Harry vérifia leurs mains, mais aucun d'eux n'avait de baguette. Ils fixaient tous Drago. Harry se plaça devant lui.

«Tu t'assois avec nous, dit Hydrus à Drago par-dessus l'épaule de Harry. Je ne sais pas ce qui t'a pris hier, mais c'est terminé. Nous n'en parlerons pas. On fera comme si rien ne s'était passé. Allez.»

Drago soupira et passa près de Harry pour suivre son frère et les autres Serpentards. Il n'avait pas l'air heureux – agacé était probablement le bon mot – et Harry remarqua aussi, pour la première fois, que Drago n'avait pas retiré sa cravate quand il prit place avec les Serpentards.

«Je reviens dans une minute.» dit Harry à Ron et Hermione, qui hochèrent la tête et allèrent s'asseoir près de Neville.

Il s'approcha de la table des professeurs, récoltant au passage des regards intrigués des autres élèves. Harry n'avait vu que des septièmes années aller là-bas – sûrement pour poser des questions sur leurs A.S.P.I.C. – et même ça, c'était rare. Heureusement, cela ne sembla pas déranger Lunard et Hagrid avait l'air ravi.

«Harry!» s'exclama Hagrid, agitant la main avec tant d'enthousiasme qu'il manqua de faire tomber le minuscule professeur Flitwick de sa chaise.

Le professeur de Sortilèges redressa son chapeau et se rapprocha autant qu'il le pouvait du professeur Sinistra.

«Harry, dit Lunard, chaleureusement certes, mais avec aussi un peu moins d'excitation. Je peux t'aider?»

«Ouais, dit Harry. Tu as vu Patmol?»

Lunard lui lança un regard surpris.

«Non, dit-il en clignant des yeux. Je devrais?»

«Sa moto est dans le hall d'entrée.» dit Harry.

Lunard cligna de nouveau des yeux.

«Je te demande pardon?»

«J'ai dit-»

«Je t'ai entendu, dit Lunard en agitant la main. Mais non, je ne l'ai pas vu.»

Il se mit à sourire largement et montra la table des Gryffondors.

«Fred et George sont là, on peut donc écarter l'hypothèse du kidnapping.»

Harry se mit à rire, mais ne perdit pas son froncement de sourcils.

«Je suis sûr qu'il va se montrer.» dit Lunard, mais il avait l'air inquiet.

Lui, comme Harry, avait probablement conclu que si Patmol n'était pas venu pour les voir, alors il était sans doute là pour le travail. Et cela, Harry doutait que ce soit une bonne chose.

«Tout va bien, Remus, Harry?»

«Nous discutions juste de Patmol, monsieur.» répondit Harry, levant les yeux sur Dumbledore, qui passait près d'eux pour rejoindre son siège.

Dumbledore – qui savait probablement tout ce qui était arrivé, arrivait ou allait arrivé à Patmol – eut l'air troublé pendant un instant.

«Je pense qu'il nous rejoindra bientôt, dit-il avec un petit sourire triste. Il a accepté ma proposition de rester pour le petit-déjeuner.»

«Pourquoi?» s'apprêta à demander Lunard, mais Dumbledore secoua la tête.

«Sirius vous en parlera plus tard, dit-il avec douceur. Maintenant, cependant, ce n'est ni le moment, ni l'endroit pour parler de ça. Je te suggère de retourner t'asseoir, Harry.»

«Ouais, dit Harry. Euh … D'accord.»

Les yeux de Dumbledore se mirent à pétiller.

«Passez une bonne matinée tous les deux.»

Le sourire qui s'ensuivit sembla plus joyeux et Dumbledore pencha la tête dans leur direction, avant de s'asseoir près du professeur McGonagall.

«Je vais … euh … aller m'asseoir, j'imagine.» dit Harry en jetant un œil à Dumbledore.

Remus acquiesça.

«Tout va bien?» demanda Ron, tandis que Harry s'asseyait.

Il se contenta de hausser les épaules, d'attraper une tartine de pain et de se tourner de façon à voir l'entrée de la Grande Salle pendant qu'il mangeait. Neville questionna Hermione du regard, mais elle secoua simplement la tête.

Patmol arriva environ dix minutes plus tard, avec Rogue étonnamment. A part le fait qu'il soit plus grand, il ne ressortait pas tant que ça. Patmol portait une cape noire, similaire à celle que portaient les élèves, et personne n'accordait beaucoup d'attention à Rogue – s'ils le regardaient trop longtemps, ils risquaient de se faire fusiller du regard ou insulter.

Des cernes marquaient les yeux de Patmol, son expression semblait sombre et Rogue semblait encore plus sinistre que d'habitude. Cependant, Patmol s'illumina en voyant Harry et il lui ébouriffa les cheveux en passant à côté de lui, mais il ne dit rien. Harry le regarda s'éloigner de Rogue en arrivant à la table des professeurs. Rogue se dirigea vers la droite, tandis que Patmol s'en allait à gauche, vers Lunard. Flitwick et Sinistra étaient partis et McGonagall avait pris la place de Flitwick, occupée à discuter avec Lunard.

«Il n'a pas l'air bien.» dit Hermione en observant Patmol.

Harry la regarda. Ses mains se plaquèrent alors sur sa bouche et Neville gémit. Harry se tourna à temps pour voir la chaise de Lunard prête à se renverser, Lunard qui avait plaqué une main sur son visage et Patmol qui baissait son poing.

Au nom de Merlin, qu'est-ce que-

Alors, Patmol aida à stabiliser la chaise de Lunard, qui semblait indigné, et l'attira dans ses bras pour l'étreindre.


«Bordel, qu'est-ce que-» commença Remus en se tenant le visage, avant d'être interrompu par McGonagall.

«M. Black!» siffla-t-elle de l'autre côté de Hagrid.

Sirius pouvait voir Harry et ses amis regarder dans leur direction, mais heureusement, le reste de l'école n'avait rien vu.

«Je comprends que vous ayez eu une matinée difficile-»

Sirius jeta un œil à son ancienne Directrice de Maison en grimaçant, puis à Remus, qui semblait suffisamment agacé pour le laisser à sa merci.

«-mais vous êtes un visiteur ici, dans une école, et vous montrez un très mauvais exemple aux élèves!»

«Personne n'a rien vu, dit Sirius. Je ne suis pas idiot.»

Remus renifla.

«Enfin, Harry a vu, mais il vit avec mon 'exemple' depuis des années maintenant et il s'en sort bien.»

La lèvre de McGonagall frémit.

«J'ai vu ça.» lui dit Sirius, et elle pinça les lèvres dans la seconde.

«Vous n'avez rien vu, dit-elle sévèrement. Et je pense que ce garçon s'en sort bien, mais que c'est probablement davantage en raison de l'héritage transmis par sa mère que grâce à votre influence.»

Elle sourit soudainement, surprenant Sirius, et adoucissant le commentaire.

«Merlin sait que vous et Potter étiez des terreurs au même âge.»

«Vous adoriez ça.» dit Sirius.

«Je pense que c'est à vous que je dois mes cheveux gris.»

Hagrid se mit à rire.

«Probablement.» confirma inutilement Remus.

«Je ne commencerais pas, M. Lupin, dit McGonagall en lui adressant un regard éloquent. Vous n'étiez pas beaucoup mieux.»

Remus eut l'air penaud.

«Je me suis quand même amélioré, dit-il faiblement. Ce qui ne peut pas être dit de tout le monde.»

Il se frotta la joue de manière ostentatoire.

«Tu l'as mérité.» murmura Sirius, mais il sortit sa baguette pour lancer un sortilège rapide de soin.

«Pour quelle raison? Je ne t'ai pas vu depuis deux semaines!»

Sirius ouvrit la bouche, mais était bien trop conscient de la présence de McGonagall et Hagrid, assis deux sièges plus loin. Il se sentit rougir un peu et frotta son nez lorsque l'odeur de Remus passa d'exaspéré à curieux.

«Demande à Dora.» dit-il brusquement.

«Je le ferais.» répondit Remus, pensif.

Sirius grogna et se servit des œufs brouillés. Remus patienta jusqu'à ce que Hagrid et McGonagall recommencent à parler avant de reprendre la parole.

«Alors, qu'est-ce qu'il s'est passé?»

«Morton est mort, dit Sirius à voix basse. Je suis venu l'annoncer à son fils.»

«Quoi- Comment?»

Sirius soupira, posa sa fourchette et commença à expliquer les événements de la nuit, aussi doucement que possible. Les professeurs savaient tous, mais Sirius n'était pas sûr en ce qui concernait Hagrid et s'il l'apprenait, il risquait de vouloir faire un câlin à Morton, ce qui finirait probablement mal.

«Une longue nuit alors.» dit Remus, lorsque Sirius eut fini d'expliquer.

Il avait, cependant, omis l'échange avec Marlène.

«Très longue. Je n'ai pas encore dormi.»

Sirius laissa échapper un bâillement.

«Tu ne devrais pas voler.» dit Remus.

«Je ne pensais pas le faire, dit Sirius en levant les yeux au ciel. Je me crasherais sûrement dans un de ces amions moldus-»

«Avions?» suggéra Remus avec un sourire narquois.

«Voilà, dit Sirius nonchalamment. Dumbledore a dit que je pouvais déplacer ma moto dans l'ancien garage pour un jour ou deux et que je pouvais utiliser la Cheminée de la salle commune de Gryffondor.»

«L'ancien garage?»

«Il y a un garage au septième étage.»

«Quoi? Mais la Carte-»

«On ne l'a jamais trouvé, dit tristement Sirius. Je ne savais même pas qu'il existait avant que Dumbledore ne m'y emmène. Je pense que je devrais me souvenir d'où il se trouve. Je devrais y aller tout de suite, d'ailleurs.»

Il avala d'une traite un verre de jus de citrouille et sauta sur ses pieds.

«Tu veux que je-»

«Ça va aller, dit Sirius en baillant. Je vais essayer de passer un peu de temps avec Harry, avant que les cours commencent.»

Remus sourit.

«On se voit la semaine prochaine.»

«Apparemment, dit Remus avec un léger sourire. Fais attention à toi d'ici là.»

«Toi aussi, dit Sirius en soutenant le regard de Remus pour lui faire comprendre qu'il le pensait vraiment. Et garde un œil sur-»

«Harry, oui.» termina Remus.

Sirius lui sourit largement et s'en alla en agitant la main, se dirigeant vers son filleul à la table des Gryffondors.


«… fait là?»

«Miss McKinnon est venue voir le Maître et a décidé d'attendre en voyant que le Maître n'était pas à la maison.»

«Mais pourquoi?» siffla Sirius, l'air presque paniqué.

Marlène réalisa que ce qu'elle entendait n'était, en réalité, pas un rêve et se réveilla en sursaut, se rappelant juste à temps qu'il y avait une tasse de thé devant elle. Elle la retint avant qu'elle ne tombe et Kreattur, l'elfe de Maison, arriva pour la prendre et la porter jusqu'à l'évier.

«Bonjour.» dit-elle d'une voix ensommeillée, en repoussant ses cheveux de son visage.

Sirius était debout près de la Cheminée, la fixant avec un mélange d'espoir et d'horreur, dans sa cape froissée et pleine de suie.

«Salut.» dit Sirius en regardant l'âtre comme s'il voulait beaucoup y retourner.

Marlène leva les yeux au ciel, s'étira et bailla.

«Euh … Je peux … Tu fais quoi?»

«Je dormais, dit Marlène sans faire l'effort de se lever. Et avant ça, je t'attendais.»

Sirius passa une main sur sa barbe de trois jours. Elle posa la main sur le banc, près d'elle, et Sirius jeta un œil à Kreattur – qui était occupé près de l'évier et ne leur accordait aucune attention – avant de s'approcher et de s'asseoir.

«Dans ma maison?» demanda Sirius.

«Il faut qu'on parle, dit Marlène, et son cœur s'accéléra. Et c'était évident que tu ne comptais pas venir me chercher-»

«Je serais-»

«Alors pourquoi t'es là et pas devant ma porte, à te demander pourquoi je ne réponds pas?»

«Je serais venu à un moment, avoua Sirius, et elle le croyait, mais elle avait besoin de résoudre cette histoire maintenant, pas ''à un moment''. La nuit a été très longue et tout ce que je veux maintenant, c'est dormir.»

Fais-le, se dit Marlène. Demande.

«C'est tout?» demanda Marlène en soutenant son regard.

Sirius la fixa et sans le vouloir, ses yeux se posèrent sur ses lèvres.

«Je-»

Il hésita.

«Kreattur, va en haut.»

Kreattur s'inclina et disparut.

«Est-ce que- Tu-»

Il secoua la tête, se frotta le menton et reprit la parole.

«Je pense que tu sais ce que je veux.»

Marlène était plutôt d'accord avec ça, mais elle était aussi heureuse qu'il l'ait dit. Auparavant, tout ce qu'elle aurait obtenu, c'était une blague ou une remarque maligne, un commentaire suggestif ou un changement de sujet.

Mais tu as grandi depuis, j'ai l'impression, pensa-t-elle en le dévisageant. Elle s'y était habituée, mais de temps à autres, la maturité de Sirius la prenait encore par surprise.

«-ou du moins, j'ai été aussi clair que je pouvais, sans en faire toute une histoire et euh- et bien, sans trop insister, disait Sirius. Alors-»

«Alors c'est à moi maintenant, c'est ça que tu veux dire?» demanda Marlène.

«Franchement, lui dit Sirius. Oui.»

Marlène inclina la tête et Sirius prit une expression méfiante.

«Alors qu'est-ce que tu veux?»

«Je pense que c'était assez clair hier soir.» murmura-t-elle en le regardant dans les yeux.

A nouveau, le regard de Sirius se posa sur sa bouche, avant de remonter jusqu'à ses yeux. Le cœur de Marlène tambourinait dans sa poitrine. Ses cartes étaient posées sur la table maintenant, prêtes à lui exploser au visage ou prêtes à ce que Sirius rajoute les siennes dessus.

Sirius était silencieux et le cœur de Marlène s'arrêta, mais elle ne pouvait pas détourner le regard. C'était un truc de Gryffondor, pensa-t-elle, de fixer sa potentielle destruction, d'être attiré par elle.

«Je suppose que oui.» dit-il finalement.

Son visage était illisible. Peut-être qu'il se préparait lui aussi à se faire jeter, mais elle n'avait aucune intention de faire ça. Plus jamais.

«Alors-»

«Alors si t'es assez stupide pour me reprendre, après tout ce que je t'ai fait ces trois dernières années, dit Marlène, son cœur battant ridiculement vite. Alors je suis à toi. Je ne mérite pas d'autre chance, mais je suis trop égoïste pour ne pas la saisir si elle est là.»

Sirius la regarda pendant un long moment, avant de se mettre à sourire.

«Viens là.» dit-il, avant de l'attirer dans une étreinte, chaude et forte.

Marlène ne put résister. Elle glissa ses bras autour de ses épaules et posa sa joue contre son cou.

Ils restèrent ainsi pendant un moment, mais Sirius fut le premier à bouger. Pas beaucoup. Il garda une main sur sa hanche, mais son autre main glissa jusqu'à son oreille. Il plaça derrière une mèche de ses cheveux, avant de faire descendre sa main jusqu'à son menton. Ses yeux étaient chauds – plus chauds que n'importe quel gris qu'elle avait jamais vu, plus chauds que le gris avait le droit de l'être – et il soutint son regard tout en relevant son menton.

Ensuite, rien. Sirius ne bougea pas – ni en avant, ni en arrière – et ne dit rien non plus. Il se contenta de la regarder et un sourire idiot apparut lentement sur son visage.

«Allumeur.» dit-elle.

Et juste pour être méchante, elle retira la main de sa taille et commença à reculer. Sirius la rattrapa – elle n'essaya même pas de l'en empêcher – et ensuite, finalement, finalement, dix ans – de fausses morts et d'emprisonnements à tort, de culpabilité, de tentative de meurtre, de fuite en avant et de retrouvailles, de combats côte à côte dans cette formation d'Auror et de trop de déjeuners et de pauses cafés pour les compter – après leur dernier baiser, la bouche de Sirius trouva la sienne.