Bonjour à toustes !
Merci d'avoir décidé d'accorder du temps à cette petite histoire !
Ce sera une nouvelle fois un Riren, une nouvelle fois avec des scènes assez graphiques (du boum boum quoi)
J'espère que cette fic vous plaira, j'essaierai de poster toutes les semaines, dépendant de mon avancée à l'écriture !
DISCLAIMER : C'est pas à moi, mais à Hajime Isayama
PRECISION : J'ai décidé d'utiliser de l'écriture inclusive lorsque je parle d'Hanji (qui est un.e personnage genderfluid, ou du moins dont le genre n'est pas renseigné dans le manga à la base), alors ne soyez pas surpris.e quand vous voyez passer un "iel" ou un "ellui"
Les évènements de cette fic prennent place après la saison 3. Je brandis donc l'alerte spoiler pour toustes celleux qui ne seraient pas à jour de l'animé (je ne lis pas les scans)
Laissez-moi donc une review si vous en avez le temps, j'adore vous lire !
Chapitre 1
…
« EREN ! STOP ! TOUT DE SUITE ! »
La voix d'Hanji, brisée dans son hurlement, n'eut l'air de faire ni chaud ni froid au monstre de quinze mètres qui venait de saisir un soldat au hasard et d'amorcer un mouvement ascendant avec son bras, comme s'il allait le jeter au sol comme une balle rebondissante.
« EREN ! SINA, MAIS QU'EST CE QUE TU FAIS ! » Hurla de plus belle Armin, qui empoigna ses lames, non sans une certaine hésitation, qui fut suffisamment longue pour qu'un éclair noir traverse son champ de vision, et qu'un tintement sec ne retentisse dans la vallée, suivi du bruit mat de la grosse main sectionnée tombant sur le sol herbeux.
Mikasa revint aux côtés d'un Armin éberlué par la vitesse de son amie d'enfance, qui venait de se poser avec grâce, du sang fumant sur sa lame dégainée et le soldat évanoui sur son épaule.
Le Titan Assaillant poussa un hurlement de rage, et abattit sa main intacte à l'endroit où venait de se poser sa soeur adoptive, qui fort heureusement avait vu le coup venir, et s'était jetée sur Armin pour l'emmener trois mètres plus loin juste à temps pour qu'ils ne finissent pas en bouillie informe. Un autre cri qui n'avait plus rien d'humain déchira le ciel, et Armin leva deux yeux épouvantés vers le monstre qui s'était soudainement figé, avant de s'écraser au sol sur le ventre.
Le coeur battant à tout rompre, il essaya tant bien que mal de fixer son regard devenu trouble sur le petit homme juché sur le dos du titan inerte, qui tirait de toutes ses forces sur son ancien résident, faisant se rompre un à un les tissus qui s'étaient ancrés dans ses joues. Le caporal Rivaille agrippa ensuite le corps évanoui enfin libéré, qui ne se constituait plus que d'un tronc mince, puisque ses bras et ses jambes avaient été sectionnés sans ménagement.
« Séance terminée les boulets, tout le monde rentre gentiment au QG. » Prononça le caporal en ajustant sa prise sur Eren alors qu'il quittait d'un bond la carcasse fumante.
Rivaille se dirigea ensuite vers saon Major, dont les genoux avaient cédé à cause de la panique, et qui le regardait fixement, les yeux encore emplis d'effroi et d'incompréhension.
« Je pense que cette saleté mériterai bien quelques jours de cachots, qu'en penses-tu ? » Demanda Rivaille à saon supérieur.e, plus par convenance que pour s'assurer du bon vouloir d'Hanji. Vu ce qu'il venait tout juste de se passer, c'est à peine si ce chiard aurait le droit de rester en vie si jamais les hauts gradés de Sina s'en mêlaient.
« Oui… Tu as raison. » Marmonna douloureusement Hanji en passant une main tremblante sur son front maculé de sueur.
Mikasa et Armin quant à eux, ne prononcèrent pas une parole sur leur trajet de retour, la soldate transportant comme s'il ne s'agissait que d'un simple sac de pommes le malheureux qui avait failli finir explosé comme une noix dans une presse à imprimer. Ils ne savaient pas quoi dire de toute façon. Qu'y avait-il a ajouter en effet ? Que ça faisait approximativement la dixième fois qu'Eren avait des comportements étranges avec eux et tout le bataillon, sous sa forme titanesque en particulier ? Que cela semblait empirer de jour en jour ? Que cette fois là allait vraisemblablement signer la fin de l'entraide qui existait depuis pourtant plus de sept ans avec le bataillon ? Ils le savaient, leur Major ne pouvait plus prendre encore plus de risques avec Eren, cela devenait bien trop dangereux, et aujourd'hui, le fait que le titan s'en soit pris physiquement à ses deux amis d'enfance en disait long sur la tournure que son état d'esprit prenait.
Les deux amis de 19 ans se regardèrent enfin, leur yeux se répondant dans la tristesse affreuse qui s'y était installée depuis un moment déjà. Qu'est ce qu'Eren allait devenir ? Qu'est ce qu'ils allaient tous devenir ?
…
Hanji marchait devant Rivaille, en essayant d'ignorer les spasmes qui courraient encore dans ses jambes. Arrivé.e au QG, iel prit le chemin des cachots, le regard le plus fixe qu'iel le pouvait, alors que des rangées de soldats lui lançaient des regards interrogatifs, voire blasés pour certains, comme celui de Jean Kirstein, qui avait l'air de contenir avec peine sa lassitude et son énervement. Oui, encore Eren. Et oui, encore un cran au dessus.
À la vérité, il se trouvait que personne ne savait plus quoi faire, ni même si ils pouvaient encore faire quelque chose. Ils attendaient, juste. Tout le monde semblait plongé dans un désarroi des plus total, et depuis quelques semaines, la simple mention du prénom du titan assaillant suffisait à amorcer une vague de chuchotements angoissés chez les uns, une crise de colère chez les autres.
Enfin arrivés aux cachots, les deux plus hauts gradés du bataillon se lancèrent un regard lourd de sous entendus, avant d'ouvrir la porte de la cellule spéciale titan assaillant, doublée aux murs par trois fois et dont les barreaux avaient étés façonnés par Eren lui même bien avant que ses étranges crises n'apparaissent.
Rivaille envoya le corps du titan s'écraser sur le pauvre matelas mité à peine séparé du sol par une vieille planche grinçante, et renifla en avisant les nombreuses traces d'ongles qui marbraient le ventre du jeune homme, son tricot s'étant légèrement retroussé au niveau de son plexus. Voilà qu'il essaie de se transformer en rizière maintenant.
« Je ne sais plus quoi faire Rivaille. « , prononça la voix sourde d'Hanji, le tirant de ses réflexions.
« Ça j'ai bien vu. » Répondit le caporal en continuant de fixer le corps mutilé sur le petit lit du cachot.
« Si Erwin était là… » Commença lia Major avant de se faire brusquement couper par son second.
« Si Erwin était là, le monde entier serait en paix, les eldiens seraient enfin vus comme autre chose que des animaux dangereux, et on ferait tous une jolie ronde en chantant des chansons miteuses dans un champ plein de jolies fleufleurs. » Grinça Rivaille d'une voix lasse.
Hanji pouffa légèrement au ton sarcastique de son compagnon d'armes avant de reprendre son sérieux.
« Il me manque. Je sais qu'il saurait quoi faire. » Ajouta t-iel d'une voix grave.
« Toi aussi, binocle. » Répondit simplement le caporal.
Le silence s'installa entre eux, alors que le prisonnier commençait à secouer la tête dans tous les sens en grognant, les sourcils froncés.
« Il va se réveiller. » Grommela Rivaille « Laisse moi avec lui, et va te reposer, t'as une gueule affreuse. »
Hanji eut un petit sourire triste, et posa doucement sa main sur l'épaule du caporal qui ne lui jeta pas un coup d'oeil, même lorsqu'iel fit trois pas hésitant en arrière, avant de se retourner pour partir, les jambes toujours flageolantes.
Rivaille resta debout, à moitié au garde-à-vous à un mètre du lit d'où provenaient des sons rauques, comme issus d'un animal sauvage qui se sentait menacé. Il souffla de dédain et de lassitude.
« Oï. Tu te réveilles imbécile ? »
La voix trainante du caporal fit frémir le corps amputé sur le lit, qui sembla se tendre quelque peu, avant de rouler sur le côté, et qu'une plainte de douleur ne résonne dans le cachot. Deux yeux verts s'ouvrirent et regardèrent dans tous les sens de façon paniquée, avant de se fixer sur le petit homme qui se tenait à coté de son lit.
« Bien dormi ? » Demanda une voix trop doucereuse pour être honnête, et qui fit faire la grimace au titan qui savait fort bien qu'elle n'augurait rien de bon pour lui.
« Peut pas… Bouger. » Prononça la voix rocailleuse d'Eren
« Et ça risque pas de s'arranger. » Grinça Rivaille avec un rictus.
« La ferme. »
Un court instant de silence ponctua l'injonction du subordonné qui, avant même d'avoir pu cligner des yeux, se tordit de douleur en hurlant alors qu'il eut l'impression que quelqu'un venait de lui enfoncer un tisonnier brûlant dans les entrailles.
Le caporal se tenait au dessus de lui, les yeux bouillonnants de rage, alors que sa lame continuait de fouiller le ventre du titan.
« Au cas où tu l'aurais oublié Jaeger, c'est moi qui commande ici. » Claqua la voix froide. « Et il se trouve que grâce à tes exploits d'aujourd'hui, je suis tout à fait en droit de te massacrer ici, comme j'en ai si souvent rêvé. Alors je t'en prie, recommence à me parler sur ce ton et je t'envoie immédiatement rejoindre tous les soldats qui se sont sacrifiés pour ta vieille tête. »
Eren cligna ses yeux rivés sur son supérieur, leur vert luisant d'une rage sourde qui ne demandait apparemment qu'à exploser. Pourtant, aucun mot ne sortit de sa bouche demeurée entrouverte, et d'où s'échappaient des halètements de douleur. Le caporal eut un ricanement mauvais.
« Je préfère ça. Brave petit… » Continua t-il dans le but d'humilier encore un peu plus l'Assaillant étendu sous lui.
Et là, il se passa un truc étrange.
Rivaille sentit une secousse sous son pied droit, qu'il avait posé en appui sur la hanche du titan. Il fronça les sourcils avant d'écarquiller les yeux plus qu'il ne pensait que ses paupières ne pouvaient le lui permettre.
L'assaillant venait d'ouvrir la bouche, en une inspiration d'étonnement, avant que ses traits marqués par la haine se détendent d'un coup. Il continuait de dévisager l'homme au dessus de lui, mais il semblait que toute trace de rage s'était enfuie de ses yeux verts. Au lieu de ça, ils reflétaient une sorte d'acceptation morne, doublée de quelque chose de plus particulier, quelque chose que Rivaille ne connaissait que trop bien.
Le caporal retint une exclamation avant de précipitamment quitter son perchoir, en retirant du même coup sa lame du ventre du titan, qui souffla de soulagement. Bordel c'était quoi ça ? se dit-il en son fort intérieur, encore abasourdi par ce qu'il croyait avoir aperçu dans les yeux de son subordonné. C'était impossible.
Non, il savait très bien ce qu'il venait de voir. Il serra les dents et reporta son regard sur le titan toujours allongé, et dont le visage excessivement pâle, amaigri par les ombres que créait sa barbe de trois jours et ses cheveux noir en bataille reflétait une intense incompréhension.
Alors le caporal serra sa main droite encore plus fort sur le manche de son arme en la relevant, la posant sur le cou découvert d'Eren. Il serra les dents en ne quittant pas des yeux le jeune homme, et passa la pointe de sa lame en travers de son cou, en effectuant une pression suffisante pour légèrement lui entailler la peau.
La réponse ne se fit pas attendre, et c'est un long soupir haché qui parvint aux oreilles de Rivaille, alors que le titan se cambrait sur le lit.
Le caporal s'empressa de ranger sa lame et de partir en trombe du cachot. Il gravit les escaliers, les yeux fixés au sol, son esprit malmené par une intense réflexion. Arrivé dans ses quartiers, il s'affala dans son fauteuil, jambes croisées, et prit sa tête dans ses mains. Il souffla profondément, en essayant de faire le point sur ce qu'il venait de se passer.
Au bout d'une heure, il s'était redressé et faisait les cents pas dans sa chambre. Au bout de deux, il avait rejoint son bureau et avait sorti une page jaunie par le temps de son tiroir personnel. Et au bout de trois, il craqua une allumette et alluma le chandelier posé sur son bureau avant de porter le bâtonnet enflammé à la hauteur de ses yeux, et qu'un rictus ne prenne la place de sa moue habituelle.
Oui, il savait ce qu'il devait faire.
