Je ne possède aucun des personnages de la série TV
POST SAISON 3 EPISODE 13 : Trois semaines après avoir été retenus prisonniers par Lockwood, Javier se rend compte que Kevin ne va pas aussi bien qu'il voudrait le faire croire
Ce texte a été écrit pour l'anniversaire de Jon Huertas
En espérant que cela vous plaise !
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
Cicatrices invisibles
Le 12ème district de la police de New York était plongé dans une activité frénétique typique d'un lundi matin. Les téléphones sonnaient sans interruption, les officiers allaient et venaient, les papiers s'empilaient sur les bureaux. Au milieu de ce chaos organisé, Javier Esposito observait discrètement son partenaire.
À première vue, Ryan semblait normal. Il était assis à son bureau, plongé dans un dossier, son café habituel à portée de main, mais Esposito connaissait son ami mieux que quiconque. Il remarquait les petits détails que les autres ignoraient : les cernes sous ses yeux bleus, habituellement si vifs, le léger tremblement de ses mains lorsqu'il tournait une page, la façon dont il sursautait au moindre bruit inattendu.
Cela faisait maintenant trois semaines depuis leur sauvetage des griffes de Lockwood. Trois semaines depuis que Ryan avait été torturé et s'étaiet vu mourir avant que Beckett et Castle ne les sauvent. Esposito avait espéré que le temps atténuerait les séquelles, mais il était de plus en plus évident que son partenaire luttait encore contre ses démons et qu'il ne pouvait pas le laisser souffrir sans rien faire parce qu'il savait très précisément ce qui pouvait tourner dans la tête de son équipier. Prenant une profonde inspiration, Esposito se leva et s'approcha du bureau de Ryan.
- Hé, bro, dit-il doucement, ne voulant pas le surprendre. Tu as une minute ?
Ryan leva les yeux, clignant rapidement comme s'il sortait d'une transe.
- Bien sûr, qu'est-ce qu'il y a ?
Esposito jeta un coup d'œil autour d'eux, conscient du manque d'intimité.
- Pas ici. Viens, allons prendre l'air.
Ryan hésita un instant, puis acquiesça. Les deux inspecteurs quittèrent le poste en silence, marchant côte à côte jusqu'à un petit parc voisin. Esposito les guida vers un banc isolé, à l'abri des regards indiscrets. Une fois assis, il se tourna vers son ami en tentant de capter son regard.
- Kevin, commença-t-il, sa voix empreinte d'une douceur inhabituelle, je sais que tu ne vas pas bien.
Ryan ouvrit la bouche pour protester, mais Esposito l'arrêta d'un geste.
- Ne nie pas, s'il te plaît. Je te connais, mec. Je vois que tu ne dors pas ou en tous cas pas assez comme je vois que tu es constamment sur le qui-vive. Tu fais encore des cauchemars, n'est-ce pas ?
Le silence de Ryan fut une réponse suffisante. Ses épaules s'affaissèrent, comme si un poids invisible l'écrasait soudainement.
- Ce n'est pas une faiblesse, tu sais, continua Esposito. Ce que tu as vécu... personne ne s'en sort indemne.
Ryan leva enfin les yeux, rencontrant le regard inquiet de son partenaire.
- Je devrais être plus fort que ça, murmura-t-il. Ça fait trois semaines, je… je devrais avoir surmonté ça maintenant… Je ne comprends pas… Je finis la nuit sur le canapé pour ne pas empêcher Jenny de dormir, mais rien n'y fait… je…
Esposito secoua la tête.
- Ça ne marche pas comme ça, Kev. Crois-moi, je sais de quoi je parle.
Il prit une profonde inspiration, se préparant à partager quelque chose qu'il gardait habituellement pour lui.
- Quand je suis revenu d'Irak, j'ai connu la même chose. Les cauchemars, l'hypervigilance, les flashbacks... C'était comme si une partie de moi était restée là-bas, sur le champ de bataille.
Ryan écoutait attentivement, ses yeux ne quittant pas ceux d'Esposito.
- Comment... comment as-tu surmonté ça ? Demanda-t-il doucement.
- Avec du temps, de la patience, et beaucoup de soutien, répondit Esposito. J'ai suivi une thérapie, j'ai appris des techniques pour gérer le stress post-traumatique, mais surtout, j'ai compris que je n'avais pas à traverser ça seul.
- Je ne veux pas voir un thérapeute… ça n'a rien à voir avec ce que tu as vécu… je… je n'ai même pas été blessé, j'ai juste été…
Ryan ne finit pas sa phrase et Esposito remarqua alors que ses mains tremblaient légèrement. Sans hésiter, il les prit dans les siennes, les serrant doucement.
- Tu as été torturé… Ces types voulaient te noyer et aucun de nous pouvait te sauver. Tu t'es vu mourir… Ce n'est pas une histoire de blessure physique grave… et même si tu ne veux pas voir quelqu'un, tu n'es pas seul non plus, Kev. Je suis là, et je ne vais nulle part. Tu peux me parler.
Ryan baissa les yeux sur leurs mains jointes, sentant la chaleur et la force d'Esposito l'ancrer dans le présent.
- Je… J'ai peur, Javi, admit-il dans un murmure, peur que ça ne s'arrête jamais et que je ne redevienne jamais le même.
Esposito resserra son étreinte sur les mains de Ryan, tentant de transmettre sa force à son meilleur ami.
- Tu ne seras peut-être plus exactement le même, c'est vrai. Ce genre d'expérience nous change, mais ça ne veut pas dire que tu ne peux pas aller mieux et que tu ne peux pas être heureux à nouveau.
Quand il ne lui répondit pas, Javier lâcha une main de Ryan pour passer un bras autour de ses épaules, l'attirant contre lui dans une étreinte réconfortante. Ryan se laissa aller contre la poitrine de son partenaire, puisant force et réconfort dans sa présence solide.
- Je veux que tu saches que tu peux me parler, à n'importe quel moment, murmura Esposito. Jour ou nuit, si tu ne te sens pas bien, si les souvenirs deviennent trop lourds à porter, appelle-moi. Je serai là. Mon téléphone est toujours dans ma poche ou sur ma table de nuit et ma porte est toujours ouverte.
Ryan hocha la tête contre la poitrine d'Esposito, trop ému pour parler. Pour la première fois depuis trois semaines, il sentait un poids se lever de ses épaules. Il n'était pas guéri, loin de là, mais savoir qu'il n'était pas seul dans cette épreuve lui donnait espoir. Esposito garda Ryan dans ses bras, lui frottant doucement le dos, ce n'était pas lui qui briserait cette étreinte, parce qu'il savait que son ami en avait besoin.
- On va traverser ça ensemble, d'accord ? Pas à pas et je te promets que ça ira mieux, mon frère.
Kevin ne répondit toujours pas et ils restèrent ainsi un long moment, enlacés sur ce banc de parc, ignorant le monde autour d'eux. C'était un premier pas vers la guérison, un moment de vulnérabilité partagée qui renforçait leur lien déjà solide. Quand ils se séparèrent enfin, Ryan offrit à Esposito un petit sourire, le premier véritable sourire qu'il avait vu depuis des semaines.
- Merci, Javi, souffla-t-il simplement.
Esposito lui rendit son sourire, serrant une dernière fois sa main.
- De rien mon frère. C'est normal, je serai toujours là.
