Disclaimer : Ils sont à Tokita/Yadate/Tomino je les emprunte et j'essaye de ne pas les abîmer, en tout cas, ils ne se sont encore jamais plaints.

Genre : Tranche de vie

Rating : K

Acteurs: Heero, Duo, Relena, Quatre, Wufei, Trowa.

Suite de: Tous les moyens sont bons.

Début d'écriture: 01/10/2022


L'arche de Duo

Chapitre six


Quand Monsieur Rensonnet avait dit que le cours serait condensé, Duo comprenait mieux maintenant. Il ne chôme pas, il prend son cours qui est en ligne, il le lit et l'explique. Parfois, il s'arrête pour demander un exemple dans le vécu d'un ou l'autre. Les élèves lèvent le doigt et attendent qu'on les interroge.

En réalité, Duo se rend vite compte que naturellement il fait de la psychopédagogie.

Après une heure vingt de cours, le professeur donne la possibilité d'aller boire un peu, fumer pour certains. Même s'ils sont de plus en plus rares. Duo en profite pour se détendre et s'étirer, il n'a pas vraiment envie de se lever. Il voit Monsieur Rensonnet venir vers lui. Il n'y a presque plus personne dans la classe.

— Je peux vous poser une question indiscrète?

— Vous voulez savoir ce que j'ai fait pour avoir un bracelet électronique?

— J'avoue, ça m'intrigue. J'ai cru comprendre, dans vos interventions, que vous travailliez dans une société qui pose des alarmes, ajoute-t-il en s'asseyant à côté de Duo.

— Oui et comme j'avais trop de temps libre, je me suis dit que faire croire à un cambriolage, déplacer des objets dans les maisons. Je n'ai jamais rien volé. Tout ça donnerait du travail à mon patron qui est un jeune entrepreneur.

— J'ai entendu parler de cette série d'infractions au domicile.

— C'était moi, je n'imaginais pas que ça puisse créer de l'anxiété chez des gens de savoir qu'on s'était introduit dans leur maison durant leur sommeil.

— Vous devez faire des heures d'intérêts généraux, je suppose, aussi.

— Oui et mon compagnon a trouvé que je resplendissais en revenant de ses heures et il a trouvé cette formation.

— Votre patron ne va pas être heureux, sourit le professeur.

— Détrompez-vous, c'est lui qui a trouvé. Au départ, c'était mon meilleur ami, puis mon patron, puis mon compagnon, sourit Duo.

Les autres étudiants reviennent en classe, Monsieur Rensonnet se lève pour se remettre sur l'estrade afin de reprendre son cours.

Duo se demande si tous les professeurs ont été prévenus pour son bracelet électronique et la logique veut que oui. Il n'a pas honte, il assume la bêtise qu'il a faite.

À la fin du cours, Duo est impatient de rentrer, il a tellement de choses à dire à son amant. Il est un des premiers sorti et il voit Heero et Mamzelle de l'autre côté de la rue. Il traverse et vient à lui en disant:

— Merci.

— Ça te plaît alors?

— C'est intéressant même si beaucoup de choses je les fais naturellement. Le plus ennuyant, ça va être d'étudier les définitions.

— Je te donnerai un coup de main.

— J'espère que les autres cours seront aussi intéressants, lâche-t-il avant de lui parler de ce qu'il a vu aujourd'hui.

Alors qu'ils arrivent à la maison, Duo réalise une chose:

— J'espère que je ne te gonfle pas?

— Non, comme tu as dit c'est intéressant.

µµµ

Rapidement, une certaine routine s'installe. Même Mamzelle ne regarde plus en arrière quand elle va jusqu'à l'école et qu'elle repart. Les mois filent, puis une année. Il y a un moment que Duo a rendu le carnet complet à son surveillant des peines. Il continue à aller à la SPA tous les samedis, Heero l'accompagne pour faire promener les chiens pendant que lui nettoie les enclos. Il aime ce moment privilégié avec les animaux. Mamzelle circule dans la SPA sans crainte maintenant qu'on l'y laisse.

Duo a supprimé la plaine de jeux pour garder une journée à consacrer à son homme. Ils font des promenades dans les environs qu'Heero programme toujours une semaine à l'avance en rentrant la tournée de travail que Duo va effectuer.

Aujourd'hui, il doit se rendre à la prison pour se faire ôter son bracelet électronique. S'il va garder un casier judiciaire, il est heureux de ne plus être sous surveillance. Il va pouvoir se rendre quelque part sur un coup de tête. S'il veut aller boire un verre avec les autres étudiants après les cours, il pourra, il n'aura qu'à prévenir Heero, mais c'est normal.

Il lui restera une année de probation à faire, une année d'étude aussi. Dans un mois, il aura réussi sa deuxième année et il n'est toujours pas plus avancé sur l'utilité qu'il fera de son diplôme.

C'est vrai que la plaine lui manque, mais pour qu'un couple tienne, il faut faire des concessions des deux côtés. Il n'a pas envie de laisser tomber son compagnon dans son travail non plus. Roger n'y travaille plus, il y a moins de placements, plus d'entretiens. En plus, l'homme demandait souvent des congés son gamin étant né avec un handicap. Il ne travaille plus qu'au coup par coup quand ils ont besoin de renfort. Sinon, il a trouvé un job qu'il peut faire à domicile.

Arrivé à la prison, Duo sonne. L'interphone s'allume.

— Duo Maxwell, je viens pour ôter un bracelet électronique.

— Je vous ouvre. C'est la pièce de suite à droite.

Duo pousse la porte et se rend là où on lui a dit. Son contrôleur judiciaire est là. Il lui sourit en tendant la main:

— Je suis heureux de vous revoir, Monsieur Maxwell.

— Moi aussi et excusez-moi si je vous ai trop souvent appelé.

— Mais il n'y a aucun problème, j'étais là pour ça. Même si votre métier m'a fait encoder énormément de données, sourit-il.

— Je dois encore vous rendre des données? s'informe Duo.

— Non, sauf si vous déménagez. Monsieur Yuy n'est plus tenu de vous héberger non plus.

— OK, mais ce n'est pas prévu dans l'immédiat. Je suis mieux là qu'à l'hôtel.

La porte s'ouvre sur une femme. Elle fait un signe de tête aux deux.

— Monsieur Maxwell, veuillez relever votre pantalon.

Elle scanne le bracelet, vérifie que c'est le bon puis l'ôte à l'aide d'une clef spéciale.

— Votre peine de prison est finie, il vous reste le probatoire. La moindre infraction, voie de fait. Vous venez finir votre probatoire ici, c'est clair? dit-elle.

— Parfaitement clair, répond Duo.

— Bien, alors vous pouvez partir, lâche-t-elle en quittant la pièce.

Duo et son ancien contrôleur judiciaire sortent en même temps.

— Et vos études, ça marche? demande-t-il.

— Oui, le plus difficile, ça surtout été de me rendre compte de tout ce que j'ai manqué quand j'étais enfant, comme l'éducation à la santé.

— On ne peut pas dire que L2 soit pourvu de tout ça, c'est certain. Vous avez l'intention de retourner là-baspour mettre vos cours en pratique?

— Non, ma vie est ici et je ne sais pas ce que je vais faire de ce diplôme. Mais au moins j'en aurais un, sourit Duo.

— Et puis vous avez le temps et un an pour réfléchir.

— C'est vrai. Je vais y aller mon patron m'a libéré deux heures pour venir ici, je ne vais pas abuser de sa gentillesse.

— Au plaisir de ne jamais vous revoir, lâche le contrôleur en lui tendant la main.

C'est plus léger que Duo remonte dans sa camionnette de service pour finir sa journée de travail. Il devait effectuer deux petites révisions. Tout en les effectuant, son esprit divague. Au soir, comme tous les vendredis, il aura expression plastique et atelier lecture. Il a difficile avec cette dernière matière n'ayant jamais aimé lire pour lire. Il comprend que parler de son ressenti après lecture d'un texte en groupe peut faire bouger les choses. Seulement, il préfère l'art plastique où on voit de suite ce que la personne ressent. Il aurait bien été au restaurant pour marquer sa liberté retrouvée, mais il a cours. Ils iront demain après la SPA, il invitera son compagnon.

Depuis le temps, Mamzelle a appris à rester seule à l'appartement. Aujourd'hui il ne l'a pas prise avec lui ne voulant pas la laisser dans la camionnette pendant qu'on lui ôtait le bracelet électronique sur un parking où il ne pouvait pas la surveiller. Quand il a de gros chantiers, il la laisse aussi à Heero.

Alors qu'il arrive à sa deuxième place, il sourit. L'été approche, il pourra mettre des bermudas cette année s'il faut trop chaud.

Il sonne à la porte, une dame lui ouvre. Après avoir dit bonjour, Duo se met directement au travail. L'alarme se met en route toute seule, il chercher où une pièce ne fait plus contact. Alors qu'il ouvre une fenêtre, son attention est attirée par un miaulement faible, mais presque continu. On dirait que ça vient de la haie qu'il voit au bout du jardin. Il l'entend même fenêtre fermée.

Quand il attaque le rez-de-chaussée, il interpelle la cliente:

— Vous entendez aussi ce miaulement?

— Oui, ça a commencé aux petites heures.

— Vous n'êtes pas allé voir? s'étonne Duo.

— Non, j'ai peur des chats. Mon mari m'a dit qu'il irait quand il reviendrait du travail, il n'avait pas le temps ce matin.

— Ça ne vous gêne pas que j'y aille avant de partir, il me brise le cœur.

— Bien sûr que non, il arrêtera de me casser les oreilles.

Duo se dépêche de finir ses vérifications. Il range son matériel et il explique à la cliente que le problème venait d'un bout d'isolant qu'ils ont rajouté qui débordait sur un capteur dans la salle à manger.

Il se rend après dans le jardin. Il se fie à son audition pour trouver deux petites boules de poils blotties contre le cadavre d'une chatte allaitante. Cette dernière à une plaie à la tête. Elle s'est sûrement fait percuter par un véhicule en cherchant de la nourriture. Il met les deux chatons dans la poche ventrale de son pull et ramasse le cadavre de la mère. Il l'enterrera dans le jardin de leur maison. Il montre sa découverte à la cliente qui recule de trois pas.

— Comment pouvez-vous toucher ça?

— J'aime les animaux. Mon patron enverra la facture la semaine prochaine par mail. Au revoir madame.

Sur le chemin du retour, Duo s'arrête dans une animalerie pour acheter ce qu'il faut pour nourrir ces bébés. Si on lui procure des biberons et du lait, on lui conseille tout de même de passer à la pharmacie pour avoir du lait plus adapté à la croissance des chatons qui doivent avoir deux semaines d'après la vendeuse. Elle lui explique également comment les aider à faire leur besoin.

Duo hésite à faire encore ce détour, il a peur qu'ils ne finissent par mourir de faim. Il regarde l'heure. Il va d'abord s'occuper d'eux et il ressortira à la pharmacie après.

Heero est surpris de le voir rentrer avec un sac, une caisse, mais surtout de son retard. Mamzelle sort d'en dessous du bureau pour venir faire la fête à son maître puis recule en grognant un peu. Les deux hommes sont légèrement surpris par la réaction.

— Il y a eu un problème pour ôter ton bracelet électronique? finit par demander Heero.

— Non, j'ai trouvé ça sur ma dernière place.

Duo sort de sa poche ventrale les deux petits chatons.

— Mamzelle n'a pas l'air d'aimer les chats, constate Heero.

— Dans la caisse, j'ai la mère morte, c'est peut-être à ça que réagit Mamzelle.

Du moins, il l'espère, il se voit mal remettre les chatons dehors. Heero tend les mains vers son homme avant de dire:

— Donne-moi la caisse et va t'occuper des bébés.

Duo ne se le faire pas dire deux fois. Il monte à l'étage pour préparer le biberon. Sa chienne le suit. Même si elle ne grogne plus, elle garde une attitude menaçante, les babines retroussées. Duo dépose les bébés sur la table, dans un plaid qu'il a pris sur le divan. Il fait chauffer un peu d'eau au micro-ondes. Mamzelle, sur les pattes arrières, sniffe la couverture plus intriguée qu'agressive. Duo décide de lui montrer un chaton. Elle met sa truffe dessus, ce qui réveille le chaton qui miaule.

— Tu vois, c'est juste un bébé.

— Ouaf.

— Il faudra être gentille avec eux.

— Ouaf.

Sentant un regard sur lui, Duo se retourne, Heero lui sourit.

— Tu ne parles jamais à Mamzelle?

— Si, mais elle ne me répond jamais.

Heero caresse la chienne et vient embrasser son amant.

— Montre-moi, je suppose qu'il y aura des biberons en journée et en soirée.

— Je n'y ai même pas pensé en les prenant, dit-il en se mordant la lèvre inférieure.

— Je m'occuperai de ceux où tu n'es pas là. Mais tu te relèveras la nuit.

— Tout est inscrit sur la boîte. Ils doivent avoir deux semaines.

Heero regarde préparer deux biberons. Duo se dirige vers la table où le deuxième chaton attend. Les bébés affamés ont vite compris comment boire et le font goulûment.

— Tu vas les amener à la SPA? demande Heero.

— Je ne sais pas encore. Le plus important à mes yeux, c'était de les sauver. Mince, je n'ai pas pensé la mère était peut-être pucée.

— J'ai pris une photo d'elle, on la mettra sur le net.

— On mettra aussi une annonce à la SPA demain et je parlerai des bébés, mais ils sont souvent en rupture de famille d'accueil.

— Je retourne fermer le bureau et je commande chinois sinon tu vas être en retard au cours.

— Merci Heero.

Une fois la toilette des bébés faite, Duo ne reste pas sans rien faire. Il prend une boîte dans le débarras pour faire une couche pour les chatons qu'il dépose dans un coin, mais pas près du tapis de Mamzelle. Il ne veut pas lui imposer les bébés. Il met la table et prépare son sac pour ses cours. L'esprit serein, il repart vers la pharmacie.

— Bonsoir, dit-il quand c'est son tour. Je voudrais une boîte de lait pour chaton.

— Il faut le commander, vous l'aurez demain vers treize heures.

— Je vais vous prendre aussi un paquet d'alèses.

— C'est pour des chatons orphelins, sourit la pharmacienne.

— Oui, rétorque surpris Duo.

— Ma chatte faisait la toilette des bébés, je n'ai jamais rien retrouvé, ni pipi ni crotte, explique-t-elle.

— Elle n'a pas une portée pour l'instant? demande Duo plein d'espoir.

— Je l'ai fait stériliser après sa portée, c'était un accident. Elle était déjà pleine quand j'ai voulu le faire. J'avais des connaissances qui voulaient des chatons, je l'ai laissé aller au bout.

— Dommage pour moi. Je repasse demain après-midi. Je vous paye le tout au cas où j'envoie quelqu'un.

— C'est mieux, comme ça je ne vous ferai pas attendre non plus. On ferme à quinze heures le samedi.

— Merci et à demain.

Quand Duo rentre, Heero attend le livreur du chinois en finissant des factures.

— Je vais voir si tout va bien en haut.

Heero lui fait signe de la main d'y aller, trop concentré sur son ordinateur. Duo ne s'en offusque pas. Il gravit les marches et trouve Mamzelle couchée dans la caisse des chatons, les lavant à grands coups de langue. Voilà, un problème de réglé. Pas besoin des alèses même s'il va les garder pour l'apprentissage de la propreté qui risque d'être plus difficile vu que les chiens font dehors. Il faudra qu'il achète une litière aux prochaines courses qu'il pourra faire. Cette idée lui amène un large sourire. C'est bon la liberté de mouvement.

La sonnette se fait entendre puis Heero remercie le livreur. Duo entend ses pas dans les escaliers.

— Tout va bien ici? demande Heero la caisse dans les mains.

— Parfaitement bien, regarde.

— Ho! C'est toi qui l'as envoyée dedans?

— Non. Dommage qu'elle n'a pas du lait, sourit Duo.

— C'est vrai. Viens manger où tu vas être en retard.

— Tu crois qu'elle va accepter de les laisser pour me conduire en cours? demande Duo en s'installant.

Il aide son compagnon à ouvrir tous les récipients en plastique qui font de si bons plats pour le congélateur après. Ils remplissent leurs assiettes de ce qu'ils aiment et commencent à manger en discutant de tout et de rien.

Une fois la table débarrassée, la vaisselle faite. Duo regarde l'heure, il est temps pour lui d'y aller.

— Tu vas en cours en tenue de travail? s'étonne Heero.

— Merde, je n'ai plus pensé à me changer avec tout ça. Je le fais vite.

En moins de cinq minutes, il réapparaît en jeans et pull. Il attrape la laisse de Mamzelle et l'appelle. Heero attend en souriant. La chienne finit par sortir de la caisse. Un des chatons miaule de perdre cette chaleur, Mamzelle hésite. Duo siffle et elle se décide.

— J'espère qu'elle me laissera pendre les chatons pour le biberon de vingt heures, lâche Heero.

— Sinon, tu les laisses dans la caisse et tu essayes de le donner comme ça, propose Duo en attachant la laisse.

Ils partent l'un à côté de l'autre. Ils s'arrêtent à certains endroits que Mamzelle puisse faire ses besoins.

Arrivé devant l'établissement, comme souvent les étudiants attendent leur enseignant pour entrer.

— Si vraiment, elle ne veut pas que tu approches des chatons, mais je ne vois pas pourquoi. Je le donnerai en rentrant.

— Je viens te chercher même sans elle, s'il faut, affirme Heero.

Duo lui caresse rapidement le visage d'un doigt en lui souriant:

— Tu sais que je t'aime, murmure-t-il.

— Moi aussi.

Heero tend la main vers la laisse. Depuis le temps, Mamzelle repart sans un regard en arrière.

Duo apprécie moins les cours du vendredi, surtout l'atelier lecture. Il a rarement réussi à finir le livre qu'elle demande de lire dans les temps. À un point qu'elle lui a demandé un jour s'il savait lire. Légèrement vexé Duo lui avait rétorqué qu'elle devrait suivre les cours de psychopédagogie de Monsieur Rensonnet. Depuis, il y avait une certaine tension et ses points s'en ressentent aux examens. Mais jusqu'ici sa moyenne reste bonne malgré l'altercation.

D'autres élèves étaient d'accord avec lui, elle ne tenait pas compte de la charge de travail qu'ils avaient. Presque tous avaient une vie de famille, parfois comme Duo un emploi en plus.

L'expression plastique, c'était mieux, créer des choses utiles de ses mains, ça il savait faire, réparer aussi. Mais le purement décoratif ce n'était pas son style. Quand il faisait un truc, il devait y trouver une utilité pour plus tard.

À Suivre…