RENOUER AVEC SON PASSE

PS: Les personnages de FNL ne m'appartiennent pas, mais les autres personnages de ma création le sont. Je ne me fais pas d'argent avec les fanfictions.

Histoire qui suit les deux précédentes « un destin mis à l'épreuve » et « les joies et les peines d'Éric Taylor ». Il est possible de lire cette histoire sans avoir lu les autres grâce aux résumés ci-dessous, mais il est quand même préférable de lire les 3 tomes dans selon la chronologie des évènements pour plus de compréhension. Bonne lecture.

Résumé tome I : Éric Taylor a un accident de la route qui le laisse paraplégique. Après des mois de dépression et de doute sur sa carrière en tant que coach, Éric, accompagné de sa femme et de sa fille, partent de Dillon pour Chicago, vers Julie et Matt. Ensemble, ils font créer et gérer la Chicago Taylor Scholl, une école de type « seconde chance » ou les jeunes en échec scolaire, et rejeté de la société pourront espérer renouer avec l'école, et se construire un avenir loin de la rue.

Résumé tome II : Éric Taylor, est alors un jeune adolescent plein de vie, il adore le football et le dessin, il rêve même d'intégrer une école d'art. Mais voilà, la vie du jeune homme sera bouleversé par un tragique événement familial, qui poussera Éric vers la délinquance et la vie dans la rue. Tami finira par rentrer dans la vie du jeune homme, et l'aidera à suivre un tout autre chemin. Éric rencontrera son mentor en la personne du coach Timothy, qui tenait une école « seconde chance ». Grâce à lui, Éric ira à l'université et deviendra l'étoile montante du football universitaire. Après une blessure, qui conduira Éric hors des terrains de football, il décidera de devenir coach. Son premier client, sera Jason Street.

Chicago Taylor School, six mois plus tard.

C'était l'entraînement, et Éric Taylor était comme à son habitude, sur le bord du terrain, à observer ses différents groupes de joueurs.

Un coursier s'approcha d'Éric : bonjour Éric, j'ai un recommandé pour toi.

Éric : merci Jo. Bonne journée.

Eric regarda l'adresse de l'expéditeur. Son cœur se serra. La lettre venait de Brenham, Texas.

Jeune : coach, est-ce que tout va bien ? Une mauvaise nouvelle ?

Éric reprit ses esprits : je…oui, ça va. Bon les garçons, aux vestiaires ! Ne traînez pas trop ! Ma femme vous attend pour votre cours d'anglais.

Éric s'empressa de se rendre à son bureau. Il ferma ses rideaux stores, signe qu'il ne voulait pas qu'on le dérange. Il resta bien 10 minutes à fixer cette lettre avant de se décider à l'ouvrir.

Cher Éric,

Je ne sais pas si tu te souviens de moi, je suis Will, une ancienne connaissance de l'école du coach Timothy à Brenham. Cela fait tellement longtemps que nous nous sommes perdus de vue. Enfin, c'est la vie, chacun doit suivre son chemin.

Je t'écris aujourd'hui, car le coach Timothy veut te voir. Tu sais, il est très malade. Les médecins ne sont pas très optimistes.

J'espère que tu pourras venir à son chevet, il te réclame.

Tu peux me joindre à ce numéro.

Will

Éric se mit à sangloter, toute en fixant cette lettre du regard. Le temps se figea, mais en vérité, il resta seul seulement quelques minutes avant que sa femme ne rentre dans son bureau, visiblement inquiète.

Tami : Éric ? Mais tu pleures ?

Tami s'élança vers son mari, s'abaissa à son niveau et elle le força à la regarder.

Tami : eh, mon amour, dis-moi ce qu'il y a. Gary m'a dit que tu étais bizarre à l'entraînement. Tout le monde s'inquiète.

Éric essuya ses larmes : j'ai reçu une lettre de Will, mon ami d'enfance, à Brenham. Le coach Timothy ...il est très malade…il va mourir. (Éric éclata de nouveau en sanglots.)

Tami le berça tendrement : je suis désolé mon amour.

Éric reprit ses esprits : il me réclame Tami. Je ne sais pas si j'aurai la force de me rendre à son chevet.

Tami : je t'accompagnerai. Tu dois y aller sinon tu le regretteras toute ta vie. Je réserve nos billets maintenant.

Éric : Will m'a laissé son numéro. Je vais l'appeler.

Tami : ça va aller. Je file en cours. On se parle ce soir. En attendant, Nathan et Grace peuvent s'occuper de l'entraînement de ce soir. Rentre a la maison, d'accord. Je te rejoins dès que j'ai fini ici.

Éric composa, nerveusement, le numéro de Will sur son portable et attendit anxieusement au bout du téléphone.

Will : allô ?

Eric se racla la gorge : je… Will? C'est Eric… Eric Taylor.

Will : comment vas-tu mon ami ?

Éric : j'ai reçu ta lettre aujourd'hui. Comment va-t-il ? J'espère qu'il n'est pas… ?

Will : non, rassure-toi, notre coach continue son combat. Son état est stabilisé pour l'instant.

Éric : je me sens tellement honteux.

Will : eh, ne n'inquiète pas, c'est la vie. Eh, mais des félicitations s'imposent grand Coach Taylor. Impressionnant ! Je savais que tu irais loin.

Éric : tu as suivi ma carrière ?

Will : en cherchant ta trace, j'ai découvert ta notoriété. Tu sais, j'ai quitté le Texas pendant une quinzaine d'années pour San Francisco. Je suis revenu dans le coin, il y a environ un an.

Éric : tu as réussi à devenir organisateur de mariage ?

Will : mon Dieu, tu te souviens de cela ? Oui, je suis organisateur, mais dans l'événementiel. J'ai moi aussi une petite notoriété dans le milieu.

Eric : toutes mes félicitations Will !

Will : merci.

Éric : et tu es toujours avec Jade ?

Will : oui toujours. Nous avons trois enfants maintenant. 1 fille et 2 garçons. Et toi, toujours marié à Tami ?

Éric : toujours. Nous avons une deuxième fille. Gracie. Elle suit les traces de son père. Et Julie m'a donné un petit-fils l'année dernière.

Will : génial ! J'ai hâte que nos enfants fassent connaissance. Sinon, est-ce que je peux te poser une question assez personnelle ? C'est un peu délicat.

Éric : je t'écoute.

Will : je suis tombé sur les articles de presse à propos de ton accident de la route et je…

Éric : oui, c'est vrai. C'était une période difficile pour nous tous, mais, rassure toi, aujourd'hui, je vais bien.

Will : je suis sincèrement désolé mon frère. J'aurai dû être auprès de toi.

Éric : tu n'aurais rien pu faire. Tu vois, cette épreuve m'a renvoyé vers mon passé. J'ai beaucoup pensé au coach Timothy. Je me suis alors souvenu de la promesse que je m'étais faite le jour où je suis parti de son centre. J'ai ouvert cette école à Chicago pour faire comme lui. Je voulais tellement reprendre contact avec lui, mais je ne savais pas trop comme m'y prendre. Après tant d'année, sans signe de vie, j'avais peur qu'il me repousse, ou qu'il m'a simplement oublié.

Will : tu sais, moi aussi, je ne lui ai pas donné signe de vie pendant que j'étais à San Francisco. Et pourtant, il était ravi de me voir. C'était comme si nous ne nous étions jamais quittés. Et il ne t'a pas oublié.

Éric : pourquoi tu es revenu à Brenham ?

Will : mon fils avait de mauvaises fréquentations, et des soucis avec les autorités. Je savais qu'il n'y avait qu'un seul homme pour aider mon fils.

Éric : je suis navré de l'apprendre. Lors de ma visite, je peux essayer de discuter avec ton fils, si tu veux bien.

Will : alors tu vas venir ?

Éric : bien sûr. Tami et moi prendrons le prochain vol.

Will : je suis ravie de l'entendre. J'aurais tellement aimé qu'on se revoie dans d'autres circonstances. Enfin, c'est la vie.

Éric : he oui.

Will : préviens-moi de ton arrivé. Je viendrai te chercher à l'aéroport.

Éric : oh, ne t'embête pas, nous prendrons un taxi.

Will : tu plaisantes !

Éric : merci Will.

Le soir venu, chez les Taylor.

Éric était installé devant la télévision. Les Bears de Chicago jouaient ce soir, mais son esprit était ailleurs. Tami était dans la cuisine, préparant le repas.

Grace rentra de l'école : regardez qui j'emmène avec moi.

Julie et le petit Henry. : coucou tout le monde. Henry voulait voir ses grands-parents préférés.

Tami prit le petit Henry dans ses bras : bonjour petit bonhomme. Mon dieu, tu grandis à chaque fois que je te vois. Regarde chéri !

Éric ne répondit pas.

Tami : Éric ? Nous avons de la visite.

Éric : je…excuse-moi, tu disais ?

Julie : on disait que mon petit Henry voulait dire bonjour à son grand-père.

Éric : oh...euh…oui…approche Julie, que je vois mon grand quarterback grandir.

Grace inquiète : est-ce que tout va bien. Tu as l'air ailleurs papa.

Éric : ça va, ma puce. Ça tombe bien que vous soyez tous là. J'ai à vous parler.

Éric avait toujours le petit Henry posé sur ses genoux. Julie et Grace s'installèrent en face de lui.

Éric : j'ai reçu une lettre d'un très vieil ami. Nous étions ensemble à l'école du coach Timothy. Ce dernier est très malade. Il faut que je me rende à son chevet, à Brenham. C'est important pour moi d'être auprès de lui.

Grace entrelaça son père, bouleverser : oh papa, je suis désolé.

Julie : maman vient avec toi ?

Éric : bien sûr. Je compte sur vous pour garder un œil sur l'école et notre maison pendant notre absence. Pour être honnête, je ne sais pas pour combien de temps, nous partons.

Julie : tu nous mets à l'écart une fois de plus.

Éric : Julie, ce voyage s'est…un saut dans mon passé douloureux. Je ne sais pas comment je vais réagir. Je veux vous préserver de tous cela. Promis, vous nous rejoindrez là-bas quand tout sera réglé. D'accord ?

Julie : Non ! Papa, tu ne crois pas qu'il serait temps de mettre ta fierté de côté et d'accepter qu'on puisse t'aider à traverser cette étape. Nous sommes une famille, oui ou non ?

Éric : ce n'est pas une question de fierté. En tant que père, je dois vous protéger. Vous en savez suffisamment sur mon passé. Point final.

Julie : tu ne nous fais pas confiance ?

Éric : si, mais…

Julie : alors quoi ?

Tami : ça suffit, Julie ! Ton père a dit non. Et je suis du même avis que lui.

Julie : ok très bien. Viens Henry, tes grands-parents on décider de nous écarter de leurs vies privées. Bon voyage !

Grace : Julie, je peux venir chez toi ?

Tami : les filles, revenez tout de suite !

Julie : il n'y a plus rien n'a dire. Viens Gracie.

Eric tourna son fauteuil en direction de la terrasse. Il avait besoin de prendre l'air frais. Tami lui laissa quelques minutes, le temps de leur préparer chacun, un verre de vin.

Tami : tiens mon chéri.

Éric prit le verre : merci.

Tami : nous savions tous les deux que ce jour viendrait. Pas de la manière que nous l'aurions imaginé, mais voilà, nous y sommes. Et à vrai dire, je suis aussi indécis que toi sur le sujet. Nous voulons tous les deux préserver nos filles. Ton accident a été un tournant dans nos vies. De bonnes et de mauvaises choses, nous ont tombé dessus, notamment, cette décision que nous devons prendre ensemble, maintenant. Ce n'est pas une situation facile, je l'admets, mais maintenant que cette boite de Pandore est ouverte, le meilleur moyen de la refermer sans casse, c'est de les emmener, avec nous, à Brenham.

Éric : je le crois aussi, mais le problème, c'est que je ne sais pas si je suis réellement prêt pour ça.

Tami : nous n'avons pas vraiment le choix. Tu préfères que nos filles découvrent la vérité par elle-même sur Internet. Julie est journaliste, je suis sûr qu'elle finira par écouter sa curiosité, et faire des recherches sur toi, en particulier.

Éric : elle l'a sûrement déjà fait.

Tami : elle nous l'aurait dit, j'en suis sûr.

Éric : peut-être bien.

Tami : dit moi ce qui te gêne vraiment ?

Éric ému : j'ai peur de perdre l'amour et le respect de mes filles.

Tami prit la main de son mari dans la sienne : tout ce que tu as pu faire, tu l'as fait parce que tu étais perdu. Si elles ne comprennent pas ça, c'est qu'on les a mal éduqués.

Éric : justement, l'éducation qu'on s'est efforcé de leur donner va à l'encontre de tout ce qu'on n'a pu faire.

Tami : ça s'appelle la jeunesse mon chéri.

Éric : si seulement j'avais eu une jeunesse comme tout le monde, je ne serai pas là à me morfondre dans ce maudit fauteuil roulant qui a tous provoquer.

Tami : c'est vrai, tu aurais eu une vie d'artiste, reconnu mondialement, tu exposerais dans les plus belles galeries d'art du pays. On aurait vécu comme de vrai saltimbanque, voyageant à travers le pays. Pas le stress d'avant match, ni de panneau à vendre planter dans notre pelouse les lendemains de défaite, pas de fan fou, pas de repas du coach. Bref une vie sans le stress du football.

Éric sourit : je suis étonné que tu te souviennes de ça.

Tami : j'aimais être ta muse. J'ai même gardé le portrait que tu as fait de moi, ce jour-là, sur la plage.

Éric : c'est vrai ?

Tami se leva et se dirigea vers le tiroir de son bureau. Elle en sortit une boite en bois, patiné par le temps.

Tami se rassoit au côté d'Éric et ouvre la boite. Elle en sortit une feuille, quelque peu froissée et jaunie par le temps, et la tendit à son mari.

Éric fixa, ému, ce dessin qu'il avait dessiné il y a plus de 20 ans : je n'arrive pas à le croire !

Tami : ce dessin représente beaucoup pour moi. Je ne pourrai jamais m'en séparer.

Éric : il est un peu usé quand même. Pourquoi ne pas l'avoir mis sous un cadre si tu y tiens tant ? Je ne m'y serai jamais opposé, tu sais.

Tami : je n'ai jamais osé te le demander. Je connais ton rapport avec le dessin et je, enfin, j'avais peur de…

Éric : chut, n'en dit pas plus. Comme tu l'as dit, ce dessin représente quelque chose d'important pour nous deux. J'ai toujours cru qu'il était définitivement perdu.

Tami : tu l'avais laissé à Dallas, chez mon ami de l'époque.

Éric : je m'en rappelle, mais je ne savais pas que tu avais récupéré mon carnet de dessin.

Tami ouvre à nouveau la boite et en sortit le fameux carnet.

Éric : non ! Tu l'as gardé aussi ?

Tami : je ne pouvais pas jeter ton carnet à la poubelle. Ton carnet ne m'a jamais quitté pendant ton séjour au boot camps.

Éric : c'est vrai ? Tu ne me l'avais jamais dit.

Tami : ah vrai dire, nous n'avons jamais vraiment parlé de cette période de nos vies. Tu étais tellement, différent après ça. Et puis il y a eu mes problèmes avec mes propres parents. Ensuite, tu as fini par aller mieux que je ne voulais pas remuer de mauvais souvenir. Mais dernièrement, tu as enfin accepté d'en parler un peu avec moi et je comprends pourquoi tu n'avais jamais rien dit.

Éric : je sais. J'ai été égoïste. Je n'avais jamais imaginé, que toi aussi, tu avais pu souffrir avec tous cela. Je m'en rends bien compte maintenant. Finalement, tout cela n'est peut-être pas le fruit du hasard.

Tami : je le pense aussi. Tu connais ma foi profonde en Dieu. Je pense que, pour amener a bien notre projet d'école, il faut que tu fasses la paix avec cet Éric que tu as caché depuis des années, au fond de toi. Et je suis persuadé, que c'est pour cela que le coach Timothy veut te voir.

Éric : il est temps de boucler la boucle.