Ce soir-là, tout le monde alla se coucher de bonne heure.

Tami : comment ça s'est passé avec Julie cette après-midi ?

Eric : difficile d'ouvrir ce chapitre de ma vie. Il y a eu beaucoup de larmes des deux côtés. Une chose est sûre, ma relation avec Julie ne sera plus jamais la même. J'ai eu tort de ne pas lui avoir fait confiance. Elle ne m'a absolument pas jugé, ni haï. Je suis tellement soulagé de ne pas avoir perdu ma fille ce soir.

Tami prit simplement sa main dans la sienne.

Tami : cela t'a fait du bien de lui en parler ?

Eric : je ne peux pas dire que c'était plaisant de parler de tout cela à Julie, mais je sais qu'elle en avait besoin.

Pendant ce temps, dans la chambre de Julie et Gracie.

Gracie : ça va, Julie ? Tu n'as quasiment pas parlé de la soirée.

Julie : cet après-midi a été chargé en émotion.

Gracie : papa t'a parlé ?

Julie : il m'a parlé. J'ai vu dans ses yeux que c'était très difficile de me confier toutes ces choses intimes. Je me suis senti coupable de le faire revivre ses souvenirs. Le coach de papa m'a rassuré que c'était obligatoire pour papa d'en reparler pour enfin se pardonner et avancer dans sa nouvelle vie.

Gracie : c'était si horrible que cela ce que papa a traversé ?

Julie : je…

Gracie : j'ai envie de savoir, mais j'ai peur de savoir Julie.

Julie : je comprends petite sœur. Je ne peux pas t'aider à prendre cette décision. Moi, j'avais besoin de savoir la vérité. C'est à toi de voir si, ce besoin de savoir et plus fort que de l'ignorer.

Gracie : je ne sais pas justement. J'ai peur que mon regard change sur lui.

Julie : mon regard a changé, mais positivement. Je n'ai pas la passion du football comme toi, car moi, j'ai toujours reproché au football de voler mon père. Aujourd'hui, je comprends pourquoi papa passait autant de temps sur le terrain avec ses joueurs. Ça me réconforte que je n'étais pas responsable.

Gracie : tu pensais quoi exactement ?

Julie : que papa aurait préféré un garçon, c'est pour cela qu'il passait autant de temps avec ses joueurs.

Gracie : sérieusement ?

Julie : c'est idiot maintenant que j'y pense.

Gracie : totalement d'accord. Est-ce que tu es jalouse de moi aussi ?

Julie : avant peut-être, mais depuis l'accident, et maintenant l'école familiale, j'ai trouvé ma proximité avec papa. Et cet après-midi, papa m'a prouvé à ses yeux qu'il me faisait confiance pour se confier à moi comme jamais il l'avait fait avant. Je me suis vu devenir une femme à ses yeux. C'est beau comme gag d'amour.

Gracie : tu sais quoi ? Je préfère encore rester son petit bébé. Je viens de prendre ma décision. Je ne veux pas savoir son secret.

Julie : tu auras tout le temps de le découvrir.

Le lendemain matin.

Eric et Gracie se rendirent chez le coach Timothy, comme convenu, pour l'entraînement.

Le coach semblait fatigué.

Eric : ça va coach ?

Coach : je…

Le coach s'écroula sur le terrain. Éric se précipita vers son coach tout en criant à Gracie d'appeler un médecin. Le coach était au sol, il semblait être désorienté. Eric se laissa tomber au sol, au pied de son fauteuil, mit les freins pour ne pas que son fauteuil glisse quand il s'appuiera dessus. Eric agrippa son mentor et le tira vers lui, sa tête sur ses jambes.

Eric : coach ? Rester avec moi ! Les secours vont arriver.

Coach : c'est l'endroit parfait pour mourir.

Eric pleurait : non ! Je vous l'interdis, vous m'entendez ! Nous avons tellement de choses à rattraper !

Coach : soyons reconnaissant que la vie nous a réunis, même un très court instant. C'était mon dernier souhait. Merci d'être revenu Eric.

Eric : je suis tellement désolé pour toutes ces années de silence. Ma vie d'aujourd'hui, c'est grâce à vous et je ne pourrai jamais rembourser ma dette envers vous.

Coach : tu la largement remboursée Eric. Je suis si fière de toi…mon fils.

Eric : j'ai renoué avec mon père, mais, dans mon cœur, vous resterez mon véritable père. Celui que j'ai choisi pour me montrer la voie à suivre. Merci d'avoir cru en moi papa.

Coach : papa….ça fait des années qu'on ne m'avait pas appelé comme cela…cela me va droit au cœur…mon fils…

Coach ce sentant encore plus faible, murmura : il y a une derrière que je souhaite…je veux reposer ici, dans les petits-bois qui bordent le me ça, je pourrai voir mes jeunes jouer pour l'éternité.

Eric : promesse.

Le coach Timothy chuchota faiblement un merci, puis ferma doucement les yeux. Son corps se détendit dans les bras d'Éric, hurlant de douleur. Les jeunes joueurs se regroupèrent autour d'eux, un genou à terre. Gracie pleurait de voir son père aussi dévasté. Elle devait prévenir sa mère, mais impossible pour elle de quitter son père. Elle composa le numéro de sa mère qui décrocha aussitôt. Gracie pleurait au téléphone.

Gracie : mam..an, il faut...que tu viennes.

Tami : calme-toi, qu'est-ce qui se passe ?

Gracie : le coach est mort… papa il… il est dévasté.

Tami : j'arrive ma puce.

Tami raccrocha aussitôt. Julie et Will la regardaient, attendant des réponses.

Tami : c'était Gracie. Je suis désolé, Will, elle vient de m'annoncer la mort du coach Timothy.

Will blanchi : je..comment ?

Tami : je n'en sais pas plus.

Will : allons-y.

Julie : je viens avec vous. Jade gardera Henry.

Les trois arrivèrent à l'école rapidement. Une ambulance était présente. Deux ambulanciers étaient au-dessus d'Éric, le corps sans vie du coach toujours dans ses bras.

Tami : Eric ?

Ambulancier : bonjour madame, est-ce que c'est votre mari ?

Tami : oui

Ambulancier : il refuse qu'on s'approche du corps.

Will : laisse-moi y aller, Tami.

Tami hocha la tête.

Will s'approcha doucement de son meilleur ami et s'abaissa doucement à son niveau. Son regard se posa sur le corps sans vie du coach. Il caressa doucement son visage.

Eric leva les yeux sur Will : je suis désolé, Will.

Will : il restera vivant dans nos cœurs.

Eric : je t'envie. Tu as eu la chance de profiter de lui de longs mois. C'était trop court comme retrouvailles. Il y a tellement de choses que j'aurais aimé lui dire.

Will : je l'ai vu s'affaiblir au fils de mois, c'était dur, tu peux me le croire. Il me suppliait de te contacter. Je n'avais aucune idée ou tu te trouvais.

Eric : c'est vrai ? Pourtant, le coach m'a dit qu'il savait que j'habitais à Chicago. Pourquoi il ne te l'a pas dit ?

Will : peut-être qu'il voulait que je le découvre par moi-même.

Eric : il veut être enterré ici. Tu m'aideras à respecter sa dernière volonté ?

Will : biensûr. Maintenant, il est temps que tu le lâches. Coach n'aimerait pas ça.

Eric : je sais…

Will fit signe aux ambulanciers de s'approcher. Eric laissa le corps de son mentor partir. Tami s'approcha, et se mit à genoux au côté de son mari.

Tami : toute mes condoléances mon amour.

Eric : sers-moi fort.

Tami berça son mari dévasté dans ses bras, sous le regard ému de Julie et Gracie.

Au bout de quelques minutes, Eric reprit ses esprits, il essuya ses larmes et prit son regard courageux.

Eric : Will, aide-moi à me remettre dans mon fauteuil.

Will : accroche-toi à moi, je vais te porter. Tu es prêt ?

Eric : merci Will. Tu veux bien rester avec moi, il faut qu'on parle aux garçons. Eux aussi doivent être chamboulés par les événements.

Will : pas de problème.

Tami : je reste aussi, nous ne serons pas de trop à trois. Les filles, rentrer à la maison.

Julie : d'accord maman. Viens Gracie.

Eric réunit aussitôt tous les jeunes pensionnaires de son coach dans la salle de débrief.

Eric : les événements de ce matin nous ont tous bouleversés. Sachez que vous pouvez parler de tout ce que vous ressentez maintenant. Nous sommes, tous les trois, à votre écoute.

Jeune : qu'est-ce qu'on va devenir ? Vous allez nous aider à finir notre année ?

Jeune : je ne veux pas retourner en taule !

Jeune : ouai, moi non plus. Vous savez que je me suis fait repérer. Si je ne valide pas mon année, c'est fini.

Eric : calmez-vous ! Je suis bien placé pour savoir ce que vous risquez. Je ne vous abandonnerai pas. Je vais reprendre ou le coach Timothy s'est arrêté.

Jeune : vous allez reprendre l'école ?

Eric : je vais rester ici le temps qu'il faudra.

Tami resta bouche bée. Comment peut-il prendre une décision aussi importante sans lui en parler ? Et l'école à Chicago ? Éric fuyait son regard. Elle cacha sa colère, mais elle avait hâte d'être ce soir pour lui dire ce qu'elle pense.

Le reste de la conversation s'adoucit, glissant dans les souvenirs d'Éric et Will.

Jeune : il nous parlait souvent de vous, coach. Vous êtes un modèle pour nous tous. Vous êtes un peu la fierté de Brenham.

Jeune : ouai, c'est vrai. Quand on connaît votre passif, et votre carrière, ça nous donne une bonne raison de se surpasser et de se dire que, finalement, tout est possible.

Jeune : pourquoi vous n'êtes jamais revenu ici avant aujourd'hui ?

Eric : la mort de mon coéquipier et ami m'a éloigné d'ici. Je ne pouvais pas revenir, trop de souvenir me rattachait à cet endroit. Encore aujourd'hui, mais.. enfin depuis l'accident, des choses hantent mes pensées et je…j'avais besoin de ce retour aux sources.

Will : dans la vie, on n'oublie jamais totalement d'où on vient.

Jeune : coach Taylor, est-ce que vous me prendriez dans l'effectif de votre école à Chicago ?

Eric : bien sûr. Je te laisse en discuter avec ma femme ici présente. C'est elle qui s'occupe des admissions. D'ailleurs, si l'aventure à Chicago tente d'autres personnes, qu'il n'hésite pas.

Jeune : vous avez une anecdote à nous raconter sur le coach Timothy ?

Eric : est-ce que l'un d'entre vous a déjà poussé le coach Timothy dans une colère noire ?

Jeune : moi, une fois, mais je n'ai jamais recommencé. J'étais à deux doigts de me faire virer.

Will : nous, on s'est fait virer, pendant 15 longues journées. Tu t'en souviens Eric ?

Eric : si je m'en souviens ? Ce jour-là, nous ne faisions pas les fières. Et ça été très dur de regagner la confiance du coach après ça.

Jeune : qu'est-ce que vous avez fait ?

Will : une rave party trop arrosé. Monsieur le quarterback ici présent venait de nous offrir une victoire magnifique sur une équipe que l'école n'avait jamais battue. On a fêté la victoire en nous soûlant la gueule plus que de raison. Malheureusement, des mecs de l'équipe d'en face sont venus pour foutre la merde. Ça finit en baston. Les flics sont descendues, nous ont embarquer au commissariat. Des témoins leur ont dit qu'on avait frappé les premiers ce qui est faux bien entendu.

Eric : le regard du coach quand il est venu nous chercher, je ne pourrai jamais l'oublier. Et vous savez ce qu'il nous a dit ?

Jeune : non

Eric : « Dès que vous passez le portail, vous avez 30 minutes pour prendre vos affaires et de dégager mon terrain. C'est clair » Bien sûr, on a essayé de plaider notre cause, sans succès. « La bagarre, c'est pour les petites frappes, je n'entraîne pas les petites frappe ».

Jeune : et qu'est-ce qu'il l'a fait changer d'avis ?

Eric : on est allé voir les merdeux rivaux et on leur a proposé de régler nos comptes, sur le terrain. On a eu le dernier mot. Le coach est venu voir ça. « Voilà comment régler ses comptes intelligemment, c'est ça ce que j'attends de vous. Vous pouvez revenir, mais c'est votre dernière chance ». On n'a plus jamais déconné. Le coach avait des valeurs et une ligne de conduit, il ne fallait jamais s'en écarter au risque de perdre sa confiance et sa place dans le programme.

Jeune : il a viré beaucoup de monde. Maintenant, on est un bon groupe, pas vrai les gars ?

Jeunes : lucides et vaillants, nous vaincrons !

Eric : nous vaincrons. En-tout-cas, je peux vous dire que j'ai vu des choses intéressantes le peu de temps que je suis ici. On va gagner tous les matchs du reste de la saison, pour le coach.

Jeunes : pour le coach !

Eric : je vous laisse le quartier libre pour le reste de la journée. Will et moi devons organiser la cérémonie pour le coach Timothy. Sa dernière volonté est quel est lieu sur son terrain. Peut-être que vous pouvez préparer un truc sympa.

Tami : je vais rester ici, avec eux.

Eric : d'accord. On se voit ce soir alors. Tu viens, Will ?

Will : oui, je te suis.