Chapitre 2 : le seuil du renouveau

Le Docteur et Alwen restèrent un instant immobiles, leurs mains entrelacées, tandis que le vent continuait de souffler à travers les ruines, apportant avec lui une mélodie triste et lointaine. Les doigts d'Alwen tremblaient encore, mais la chaleur de la main du Docteur offrait un étrange réconfort, un ancrage dans une réalité qui lui semblait pourtant si distante.

Le Docteur, les yeux empreints d'une douce détermination, serra légèrement la main d'Alwen, l'encourageant silencieusement à faire le premier pas. « Come with me » murmura-t-elle, sa voix douce contrastant avec l'environnement austère qui les entourait. Alwen leva les yeux, plongeant son regard dans celui du Docteur. Elle y vit une lueur d'espoir, une promesse de rédemption. Lentement, presque à contrecœur, elle acquiesça d'un signe de tête.

Le Docteur se tourna alors vers le TARDIS, toujours aussi imposant et énigmatique, avec ses murs bleus délavés par le temps et ses fenêtres au verre opaque. Le vaisseau paraissait à la fois hors du temps et intégré dans ce monde oublié, comme s'il avait toujours appartenu à cet endroit. Pourtant, il restait un symbole d'évasion, d'aventure, d'un autre monde. Un endroit où le temps et l'espace n'étaient que des concepts malléables.

Guidant Alwen avec une douceur inébranlable, le Docteur avança vers la porte du TARDIS. Alwen suivit, ses pas lourds et hésitants, chaque mouvement l'éloignant un peu plus de la décision qu'elle avait prise en venant ici. Elle ne pouvait s'empêcher de jeter un dernier coup d'œil aux ruines, ces témoins silencieux de son désespoir. Mais l'ombre de cette vie passée commençait déjà à se dissiper, remplacée par une curiosité naissante, par l'envie de savoir ce que ce vaisseau étrange, et ce Docteur inattendu, pouvaient encore lui offrir.

Arrivées devant la porte du TARDIS, le Docteur lâcha doucement la main d'Alwen et posa sa propre main sur le bois ancien, un sourire léger se dessinant sur ses lèvres. « You know » dit-elle, sa voix presque rêveuse. « It's not just a ship. It's a home. A place where you can feel safe. »

Alwen, qui jusque-là n'avait vu dans le TARDIS qu'un objet mystérieux et potentiellement dangereux, sentit une pointe de doute la traverser. Pouvait-elle vraiment faire confiance à cette femme qui se tenait devant elle, à cet être qu'elle avait tant haï pendant si longtemps ? Mais le ton du Docteur, l'intimité avec laquelle elle parlait de son vaisseau, ébranlait lentement les murailles de scepticisme qu'Alwen avait érigées.

Le Docteur ouvrit la porte avec un léger grincement, révélant l'intérieur du TARDIS, baigné dans une lumière dorée, chaude et apaisante. Alwen resta un moment figée sur le seuil, ses yeux écarquillés de surprise en découvrant l'immensité qui se trouvait au-delà de cette porte si ordinaire. L'intérieur du TARDIS semblait défier toute logique, bien plus vaste qu'elle ne l'aurait imaginé, chaque détail dégageant un charme étrange et intemporel.

La console de commandes, brillante de lumières multicolores, s'étendait au centre d'une pièce qui semblait respirer, vivante et accueillante. Le cœur du TARDIS pulsait doucement, comme pour apaiser les tourments d'Alwen, l'enveloppant d'une chaleur presque maternelle. La surprise fit place à une étrange sensation de paix, quelque chose qu'Alwen n'avait pas ressenti depuis si longtemps qu'elle en avait oublié le goût.

« It's... It's beautiful » murmura Alwen, ses yeux parcourant chaque recoin de l'intérieur du TARDIS. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux, non pas de tristesse, mais d'un étrange mélange d'émotions qu'elle ne parvenait pas encore à nommer.

Le Docteur lui lança un sourire bienveillant, observant la réaction d'Alwen avec une attention particulière. « She has that effect on people » dit-elle, en fermant doucement la porte derrière elles. « It's a place where you can find some rest, a place where time and wounds can heal. »

Alwen fit quelques pas à l'intérieur, hésitante, comme si elle craignait de briser quelque chose de précieux. Chaque pas semblait l'emmener plus loin de la douleur qu'elle avait ressentie pendant des siècles, l'approchant un peu plus de cette nouvelle chance que le Docteur lui offrait. Elle posa une main sur l'une des consoles, le métal froid sous ses doigts contrastant avec la chaleur de l'atmosphère environnante. « How is this possible ? » murmura-t-elle, encore sous le choc de cette dimension inattendue.

« The TARDIS is much more than just a ship » répondit le Docteur, s'approchant doucement. « She's alive, in her own way. She's seen more than you could ever imagine, and yet she always finds new ways to surprise me. It's a bit like life, you know. Even after centuries, it can still surprise you. »

Alwen hocha lentement la tête, absorbant les paroles du Docteur. Elle se sentait encore perdue, mais une partie d'elle commençait à comprendre. Peut-être que la vie, même après tout ce qu'elle avait enduré, avait encore des surprises à offrir. Peut-être que ce vaisseau, et ce Docteur, représentaient une nouvelle possibilité, une autre voie à explorer.

Le Docteur observa Alwen, ses yeux brillant d'une lueur rassurante. « Ready to see what's still out there ? » demanda-t-elle, un sourire naissant au coin de ses lèvres.

Alwen la regarda un long moment, cherchant une réponse en elle-même. Le poids des siècles qu'elle avait portés semblait s'alléger un peu, remplacé par une curiosité nouvelle, une envie de découvrir ce qui l'attendait au-delà de ces ruines qui avaient été son seul horizon pendant si longtemps.

« Yes » répondit-elle finalement, sa voix tremblante mais résolue. « I'm ready. »

Le Docteur hocha la tête, satisfaite, et se dirigea vers les commandes, prête à emmener Alwen vers de nouveaux horizons. Alors que le TARDIS émettait son vrombissement familier, annonçant le début d'un nouveau voyage, Alwen sentit pour la première fois depuis des siècles un sentiment de légèreté, comme si une partie de son fardeau s'était enfin envolée.

Le TARDIS disparut lentement des ruines, emportant avec lui les deux femmes vers des terres inconnues, laissant derrière lui le passé et ses douleurs, prêt à écrire une nouvelle page de leur histoire.