Chapitre 28 :

Rentrer chez soi

Alors que son équipage continuait à débarquer et qu'il avait eu le temps de dire au revoir à Heine et Tim qui partaient aussi, Kira retourna à sa passerelle désormais vide de présence. Il prit un moment pour observer le lieu calme et silencieux, allant prendre place dans son fauteuil de commandement. Il se sentait bien sur ce vaisseau, à cette place. Il resta là un moment, se détendant un peu les yeux clos en pensant à tout ce qu'il s'était produit, à ce traité tant attendu. Ce fut Alfy qui l'interrompit alors qu'un petit bip s'élevait du poste de communication :

- Nous recevons une communication de Mars reliée par le Nest monsieur, l'information.

- Est-ce sécurisé Alfy ? demanda-t-il en se redressant.

- Oui monsieur.

Kira usa alors de ses commandes pour ouvrir le canal, un écran holographique apparaissant devant lui. C'était Moreïra et il lui sourit largement :

- Bonjour madame, salua-t-il.

- Bonjour major, répondit-elle avec douceur et bonheur. Je suis très heureuse de vous voir en personne. Cela faisait longtemps. J'ai bien sûr reçu de vos nouvelles via le Nest mais il me tardait de vous parler en personne.

- J'ai été fort occupé veuillez m'excuser. Je suis heureux de pouvoir vous parler aussi.

- Vous n'avez pas à vous excuser avec tout ce qu'il s'est passé. J'ai appris pour la bataille de Jachin et le traité. C'est absolument formidable. Félicitation major. Vous avez toute mon admiration et toute ma reconnaissance ainsi que celle de tout vos bienfaiteurs martiens. Nous avons porté un toast en votre honneur et lorsque vous pourrez les contacter, faite le je vous prie, tous aimeraient vous parler et vous remercier en personne.

- Je le ferais madame, merci.

- Comment allez-vous ? demanda-t-elle ensuite. J'ai appris que vous aviez été lourdement blessé.

- Je vais mieux. Il va encore falloir quelques jours pour guérir complètement mais ça ira. Je suis navré madame, j'ai dû détruire l'Epsilon, remarqua-t-il.

- Cela n'est rien, ne vous excusez pas surtout au vu des circonstances.

- Il valait une fortune, releva-t-il.

- Oui mais vous valez des millions de fois plus et l'argent n'est rien comparé aux vies que vous avez sauvé en le sacrifiant. Ne vous en faite pas, le projet Draco est toujours là et nous n'avons aucune intention de cesser notre partenariat avec vous bien au contraire. Vous pouvez dors et déjà travailler sur un nouveau prototype pour vous avec le professeur Meyers. Nous continuerons à vous financer major.

- Merci du fond du cœur. Sans vous, je n'aurais jamais pu faire tout ce que j'ai fait. Sans votre soutient à vous et au comité Draco, j'aurais eu beaucoup de mal à parvenir là. Merci mille fois.

- J'aurais aimé pouvoir faire plus encore pour vous si cela était possible. C'est à nous de vous remercier pour avoir mis fin à cette guerre et aussi pour les avancées que vous avez permis sur Mars. Aucun de vos bienfaiteurs ne regrette sa participation à ce projet et tous sont prêt à continuer à y investir.

- Dois-je comprendre que les innovations de projet Draco a destination civile ont été bénéfiques ? Avec tout ce qu'il s'est passé, je n'ai pas eu le temps de lire les rapports d'exploitation à ce sujet.

- Bénéfiques ? Le mot est faible major, sourit-elle. Vos travaux énergétiques nous on permis d'optimiser les dépenses des colonies en énergie et d'en augmenter la production. Cela a beaucoup amélioré le quotidien des gens ici, permis de construire des entreprises, de créer de l'emploi et de l'activité... Les colonies agricoles ont pu grandement augmenter leur production et nous n'avons plus à nous inquiéter de nourrir tout le monde. Vos innovations sur la gestion et l'exploitation de l'eau sont aussi grandioses et ont réglé pas mal de problèmes et nous ont soulagé de beaucoup d'inquiétudes sur le sujet. Vous avez grandement amélioré la vie pour nous. Désormais, nous pensons à agrandir les colonies et nous avons pu relancer l'exploitation des Lunes de Mars et de Mars elle même. Croyez moi, ce que vous nous avez offert vaut cent fois ce que nous vous donnons pour le projet Draco. La vie s'est améliorée pour beaucoup de monde ici et beaucoup d'inquiétudes ont été levées. L'eau et l'énergie sont les nerfs de la guerre ici et vous avez énormément amélioré et stabilisé cela. Vous êtes un héros pour les martiens, sourit-elle en riant de la perplexité qu'il afficha à cette annonce. Nous avons mis votre nom sur ces innovations bien sûr, c'est votre travail, alors forcément, les gens savent et vous sont extrêmement reconnaissant. Et puis ils savent aussi qui vous êtes en tant que soldat, les nouvelles parviennent jusqu'à nous aussi vous savez. Alors vous êtes très admiré ici. J'espère qu'un jour, vous pourrez venir voir à quel point vous avez amélioré les choses ici. En attendant, nous vous avons envoyé des rapports détaillés.

- Je les lirai, assura-t-il. Je suis ravi d'apprendre que les résultats ont aidé. Je crains de ne pas pouvoir faire le voyage jusqu'à Mars avant longtemps malheureusement. J'ai beaucoup de travail ici. Vous comprenez bien sûr que même avec le traité, rien n'est fini.

- Bien sûr, approuva-t-elle sérieusement. Je connais la politique et la diplomatie autant que l'économie. Je sais qu'il faudra encore beaucoup de temps pour assurer les choses et que la paix n'est jamais totalement garantie puisqu'il y aura toujours des imbéciles pour vouloir la guerre. J'en déduis que vous n'allez pas prendre congé de vos fonctions ?

- Pas pour l'instant. Je vais travailler avec le Conseil et avec ZAFT toujours dans le même but. Mais je devrais avoir bien plus de temps pour travailler au projet Draco maintenant et je compte bien le faire, sourit-il.

- N'oubliez pas de prendre du temps pour vous aussi, vous l'avez mérité.

- J'en ai bien l'intention madame. Ce dénouement va me libérer beaucoup de temps et il y a bien des choses que j'ai l'intention de faire. J'ai déjà aussi pas mal de projets avec le professeur Meyers pour l'Omikron. Nous l'avons terminé dans l'urgence parce que j'en avais besoin, nous allons poussé le projet au bout maintenant et le finir correctement.

- J'en suis ravi, n'hésitez surtout pas. Nous vous finançons toujours et nous allons même certainement augmenter les fonds.

- Merci beaucoup.

- Le projet Draco est autant bénéfique pour vous que pour nous, nous n'avons pas l'intention d'y mettre fin alors ne vous inquiétez pas pour ça. J'ai aussi autre chose à vous apprendre. Les familles du jeune Léonardi et de la jeune Sophia n'ont plus tenu d'attendre après avoir appris la bataille d'Orb et le rôle de leurs enfants. Ils ont pris la route pour la Terre, ils devraient arriver pour la fin de l'année. J'avais pensé qu'ils pourraient aller au Nest si la guerre était encore en cour mais comme elle est terminée...

- Léonardi et Sophia vont certainement s'installer à Orb un moment, je dirigerais leurs familles là bas et je veillerais sur eux. Ce serait une bonne nation pour s'établir s'ils décident de rester du côté de la Terre.

- Très bien. Il est grand temps que ces familles se retrouvent, remarqua-t-elle alors qu'il approuvait. Sachez que le vaisseau qui les transporte vous amène aussi beaucoup de matériaux martiens et certains personnels pour le Nest qui souhaitent venir y travailler. Cela devrait vous aider. Le Charger qui était rentré il y a peu vient tout juste de repartir aussi pour vous apporter plus encore. Dans les deux vaisseaux, il y a des équipements derniers cris de nos entreprises et nous avons aussi mis certaines matières et éléments découverts il y a peu dans l'exploitation de Mars et de ses satellites. Vous pourrez les étudier si vous le souhaitez.

- Mille fois merci encore, j'y travaillerais avec joie vous avez déjà piqué ma curiosité, dit-il alors que sont côté ingénieur et chercheur était titillé.

Longuement, il discuta avec elle de tout et de rien, de la guerre, du projet Draco, de Mars mais aussi de sujets plus triviaux. Il se détendit dans son siège lorsque la communication cessa et que Moreïra disparut, heureux d'avoir pu discuter avec elle alors qu'il l'appréciait beaucoup. Lui aussi il espérait qu'un jour, les événements lui permettraient de faire le long voyage vers Mars et d'aller voir lui même comment ça se passait là bas et parler en personne avec ses bienfaiteurs. Il resta un moment en silence avant de faire autre chose.

- Alfy, peux tu établir une communication sécurisée avec l'Eternal ?

- À vos ordres monsieur, répondit-il.

Quelques instants plus tard, les visages de Lacus, Andrew, Martin, Murrue, Mu, Asran, Leonardi et Sophia apparaissaient à l'écran, réunis sur la passerelle du vaisseau de Lacus :

- Kira ! s'exclama-t-elle aussitôt avec un large sourire. Je suis heureuse de te voir. Tu vas mieux ?

- Je vais bien ne vous en faîtes pas. Encore quelque jours et il n'y paraîtra plus, assura-t-il en les rassurant visiblement. Et vous, comment ça va ? Vous n'avez pas eu de problème ?

- Non moineau ne t'inquiète pas. On gère ! s'amusa le Tigre en le faisant sourire. On s'est planqué et visiblement, personne ne nous cherche.

- Pas du côté de ZAFT en tout cas, je m'en suis assuré.

- Tu as des nouvelles en ce qui nous concerne ? demanda Asran.

- Oui, j'ai parlé au Conseil hier, annonça-t-il. Et nous avons parlé de vous aussi bien sûr. La Chancelière Canaver et les Conseillers ont tout à fait compris le pourquoi des choses et ne vous reprochent rien. Ils ne vont pas vous courir après. Seulement, sur un plan juridique et officiel, c'est plus complexe avec les accusations de trahisons qui se justifient au vu de ce qu'il s'est passé et du reste. Ça ne veut pas dire que rien ne sera fait. Il va y avoir des enquêtes et nous allons tout faire pour vous blanchir mais ça risque d'être compliqué et le Conseil ne peut pas risquer qu'on l'accuse d'abus de pouvoir ou d'autre chose en vous appuyant sans dossier solide. Il ne vaut mieux pas que vous rentriez sur PLANT pour le moment j'en ai peur. Non seulement à cause de ça mais aussi parce que la situation est loin d'être vraiment stable et que ça pourrait être dangereux pour vous de revenir.

- Nous nous en doutions, posa Lacus.

- C'est déjà beaucoup que le Conseil accepte de tenter quelque chose pour nous, sourit Asran.

- Comme si je les aurais laissé ne rien faire, répondit Kira, je crains cependant de ne pas pouvoir faire mieux mais je vais veiller à ce que ça avance pour que vous puissiez laissez ça derrière. En attendant, mieux vaut rester loin et caché. Qu'en est-il de Orb ?

- Cagali et Kisaka y sont repartis avec le Kusanagi, expliqua Murrue. Elle va reprendre les choses en main là bas puis nous l'y rejoindrons.

- On était justement entrain de parler de ça, reprit le Tigre. On va planquer l'Eternal quelques part dans des débris à l'écart. On ne peut ni le faire atterrir sur Terre ou la Lune sans risque, ni sur les colonies alors on va le planquer ailleurs et on tournera dessus par petites équipes avec nos partisans pour le garder. Quand se sera fait, l'Archangel nous ramènera à Orb et Cagali a dit qu'elle se chargerait de nous trouver une maison et du reste. Elle a dit qu'on était les bienvenus le temps que les choses se calment et qu'on décide de la suite des événements et même après si on veut. Avec tout ce qu'il s'est passé, nous sommes tous d'accord pour dire que c'est la meilleure solution.

- Et je suis tout à fait de cet avis. Allez à Orb et reposez vous tranquillement, vous l'avez plus que mérité, sourit-il. Vous y serez en sécurité surtout si Cagali reprend le pouvoir comme cela devrait être. On verra comment ça se passe prochainement au fur et à mesure mais au vu de la situation, le traité sera signé et on sera tranquille.

- Et toi Kira ? demanda Lacus.

- Moi, je reste sur PLANT. Je vais travailler avec le Conseil pour la suite et j'ai été invité à jeter un œil sur le traité, annonça-t-il. Je vais m'assurer que tout se passe bien de ce côté et du côté des PLANTs. Je vais aider à remettre les choses en ordre autant dans le civil qu'à ZAFT. Et dés que je pourrais, je viendrais vous voir à Orb. Je suis désolé Lacus mais...

- Je sais, sourit-elle avec douceur, fais ce que tu dois faire, pria-t-elle calmement.

- Je resterais en contact. Dés que vous serez installés, on s'arrangera pour mettre en place une connexion pour qu'on puisse se parler régulièrement, assura-t-il en faisant sourire ses amis et la jeune femme.

Rester loin d'elle, d'Asran, d'Andrew et des autres était franchement douloureux pour lui mais ils seraient en sécurité à Orb. Ils pourraient y vivre tranquillement et refaire leurs vies. Quand à lui, il avait du travail sur PLANT. Et puis ce n'était pas comme s'il ne les reverrait pas. La Terre n'était qu'à un jour de voyage des colonies et ils pourraient y aller en visite dés que les choses se calmeraient. Il fallait juste être patient.

- Je viendrais vous voir à Orb dés que possible, assura-t-il de nouveau.

- Je te ferais du café moineau, lança le Tigre en le faisant doucement rire.

- Avec joie, ton café me manque chaton, dit-il en amusant tout le monde. En attendant, Sophia ? Léonardi ? appela-t-il en attirant leur attention. J'ai une grande nouvelle. Vos familles sont en route pour la Terre, dit-il en les stupéfiant. Mars est loin mais ils sont déjà à mi chemin alors ils devraient être là pour les fêtes de fin d'année. Je les ferais conduire à Orb dés qu'ils arrivent.

- C'est vrai ? bredouilla la blonde.

- Je ne rirais pas avec ce sujet là, répondit-il avec un sourire.

Les deux jeunes gens se regardèrent avant de hurler de joie et de se sauter dans les bras pour s'étreindre de toutes leurs forces, riant de bonheur. Tous sourirent autour d'eux, comprenant amplement ce que cela représentait pour eux.

- Merci monsieur, sourit Léonardi les larmes aux yeux.

- C'est bien normal. Préparez vous à les recevoir lorsque vous aurez une maison. Ensuite vous pourrez décider de ce que vous allez faire.

Il discuta un long moment avec eux avant de le faire en privé avec Asran et Lacus. Il s'assura de l'état de son ami qui avait perdu son père, peu importe ce qu'était celui-ci. Ils en discutèrent un peu et s'il vit bien que c'était plus que difficile pour lui après ce qu'il s'était passé, il savait que Lacus veillerait sur lui comme il le ferait pour elle. Elle lui assura d'ailleurs après le départ d'Asran et ils passèrent à un autre sujet. Tout deux souffraient visiblement de devoir rester séparés mais ils l'acceptaient et n'en parlèrent que peu, se promettant de penser l'un à l'autre et de rester en contact régulier, Kira jurant de venir dés que possible. Ils eurent bien du mal à se quitter mais il le fallut finalement, l'Hirondelle néanmoins rassuré que tout aille bien pour eux, sachant qu'ils veilleraient les uns sur les autres. Cela terminé, il resta dans le silence de sa passerelle avec Birdy, finalement rejoint par le professeur Meyers.

- Je me doutais bien que je vous trouverais ici, sourit l'homme en le rejoignant.

- N'est-ce pas plutôt Alfy qui vous a renseigné, s'amusa-t-il.

- Peut-être un peu, admit-il avec un petit rire. Que fait-on pour l'Omikron maintenant monsieur ?

- Pour le moment, prenez un peu de vacances comme l'équipage Stéphane. Alfy veillera sur le vaisseau en notre absence et je garderais un œil dessus. Ensuite, j'aimerais qu'il retourne au Nest pour faire les travaux que nous avons prévu mais il faut aussi que je garde un vaisseau pour bouger au besoin. Seulement, je n'ai pas envie de ramener le projet Draco sur les PLANTs. Je ne veux pas risquer d'espionnage ou de problème.

- Si je peux me permettre, le Celerity sera bientôt prêt, annonça-t-il en faisant relever le regard de l'Hirondelle.

- Vraiment ?

- Oui, je venais vous l'annoncer justement. Encore un mois. Gardez l'Omikron ici jusqu'à sa finalisation puis nous ferons l'échange comme ça, vous aurez un vaisseau. Le Celerity est très petit mais il sera parfait pour vous. Il est fait pour ça après tout. En attendant, nous pouvons travailler à distance sur les systèmes et conception pour l'Omikron, ils prépareront tout au Nest et il n'y aura plus qu'à faire les travaux lorsqu'il pourra y aller. Comme ça, tout ira vite. Il faudra plusieurs mois pour travailler sur l'Omikron mais nous ferons notre possible pour terminer au plus vite.

- Je n'en doute pas. Nous allons faire ça et puis comme ça, l'équipage pourra repartir avec le vaisseau vers le Nest pour travailler et s'entraîner. Est-ce que vous savez où en sont l'Agius, le Praps, le Siserly, le Rold, le Chrome et l'Eda ?

- Ils seront prêt en même temps que le Celerity, répondit l'homme.

- Il faut que je leur trouve des pilotes alors, sourit-il. Yzak et Dearka iraient très bien avec l'Agius et le Praps.

- Vous les prenez avec vous alors ?

- Oui, ce sont d'excellents pilotes, de bons soldats et ils ont du cœur. J'ai donc encore quatre pilotes à trouver. Je vais voir ça. Et il faudra agrandir l'équipage si nous faisons tout ce qui est prévu.

- Et nous le ferons. En attendant le départ pour le Nest, je travaillerais au laboratoire de l'Omikron avec mes collègues.

- Prenez aussi des vacances Stéphane, fit remarquer Kira.

- Comme vous monsieur, ironisa-t-il en l'amusant. Je ne sais jamais quoi faire de vacances, j'aime mon travail.

- Comme vous voulez.

- Et puis il va falloir qu'on parle du petit frère du Draco et de l'Epsilon, sourit-il.

- En effet, approuva-t-il.

- On repars de zéro ou on améliore l'Espilon ? demanda l'homme l'air enthousiasmé par cela.

- Un peu des deux. On va garder le bon du Draco et de l'Epsilon et ajouter et retravailler une partie. J'ai déjà des idées.

- Je n'en doute pas. Faîte moi parvenir vos plans et vos notes si nous n'avons pas le temps de nous voir. Je sais que vous serez très occupés prochainement.

- C'est bien vrai. Je vous enverrai ça par notre communication habituelle et j'essaierais de venir travailler avec vous quand je pourrais, ça me détendra et me changera les idées.

- Avec grand plaisir monsieur. Vous rentrez bientôt chez vous ?

- Dés que l'équipage sera entièrement parti, répondit-il.

- Vous rentrez le dernier, comme d'habitude n'est-ce pas, sourit-il doucement.

- Oui.

- Je vous laisse profiter un peu de ce calme alors. Je crois que je vais quand même aller me balader en ville et aller m'acheter ces chips merveilleux qu'on n'a pas sur un vaisseaux de l'armée, dit-il en amusant le jeune homme. Reposez vous monsieur, vous en avez besoin, préconisa-t-il plus sérieusement alors qu'il approuvait d'un signe de tête. Au revoir.

- Au revoir professeur.

L'homme s'en alla et il fut de nouveau seul sur la passerelle. Après un moment, Hagen et Wilfried le rejoignirent. Ils restèrent là à discuter, parlant principalement du vaisseau bien différent de tout ceux qu'ils connaissaient. Finalement, Alfy annonça que tout le monde avait débarqué et Kira proposa à son père de rentrer à la maison. Le général fut plus que ravi alors qu'il en rêvait, cela faisant longtemps que ni l'un ni l'autre n'y avait mis les pieds. Ils savaient tout les deux que leur personnel s'était chargé de leur maison et que tout y allait bien. Rentrer était leur plus grand rêve à ce moment. Ils se mirent alors en route, Hagen sortant déjà son téléphone pour leur prévoir un transport. Ce fut sans se presser que Kira rejoignit ses quartiers avec les deux hommes, rassemblant le peu de ses effets personnels dans son éternelle petite valise qu'il utilisait lorsqu'il quittait sa maison. Cela fait, ils se dirigèrent vers la sortie du vaisseau, Kira faisant un dernier point avec Alfy et lui donnant ses consignes pour boucler et surveiller l'Omikron en l'absence de son équipage. Sortant, ils trouvèrent un groupe d'une dizaine de soldats au garde à vous. Ils leur rendirent leur salut, le Général expliquant à son fils :

- Ton escorte. Ce sont des hommes de confiance, assura-t-il. Je sais que ce n'est pas ton truc mais c'est par sécurité.

- Je comprend, sourit-il. Merci Sergent, dit-il en se tournant vers le plus haut gradé du groupe qui en avait donc logiquement le commandement.

- C'est un honneur monsieur, répondit celui-ci l'air impressionné comme les autres. Vous pouvez compter sur nous.

Kira acquiesça et se tourna vers la porte de l'Omikron :

- Alfy, boucle le vaisseau maintenant, tu as tes consignes.

- À vos ordres major, répondit l'IA.

La porte se referma et il n'y eut plus un seul moyen visible d'entrer. Il se retourna alors vers les autres :

- Je suppose que vous avez prévu un moyen de transport ?

- Oui monsieur. Une voiture nous attend à une sortie discrète à l'arrière du spatioport. Où souhaitez vous allez ?

- Chez moi, je rentre chez moi, dit-il en échangeant un sourire avec son père.

C'est ce qu'ils firent. Ils quittèrent discrètement le spatioport, empruntant les passages seulement réservés aux plus importants personnages à protéger. Une voiture les attendaient dans un garage, le sergent expliquant que deux autres les encadreraient en sortant. Ils y prirent place et bientôt, ils étaient en route. Ce fut avec ravissement que Kira retrouva la ville ensoleillée d'Aprilius One, si paisible et calme. Il se mit à sourire largement en voyant les grilles de leur maison s'approcher. Ils entrèrent et bientôt, ils étaient garés au bas du perron. Kira sortit suivi de son père et de Hagen et il n'eut pas le temps de faire ou dire quoi que ce soit que Natasha sortait en trombe pour se jeter sur le jeune homme qu'elle serra dans ses bras.

- Kira ! Vous m'avez tellement manqué, pleura-t-elle. J'ai eu tellement peur pour vous, dit-elle en l'étreignant de toutes ses forces.

Très touché, Kira lui rendit son étreinte, très heureux de revoir celle qui était presque une mère pour lui. Il sentit les larmes envahir ses yeux et le sourire mangea ses lèvres, se fichant complètement que cette étreinte de fer soit douloureuse pour ses blessures pas encore guéries.

- Vous m'avez manqué aussi Natasha, répondit-il d'une petite voix.

Elle se recula pour le regarder, prenant son visage entre ses mains en lui souriant, les larmes sur ses joues.

- Vous êtes tout pâle, constata-t-elle. Vous n'êtes pas encore guéris c'est ça ? s'angoissa-t-elle.

- Ça va ne vous en faîte pas, rassura-t-il.

- Bonjour général, dit-elle ensuite en se tournant vers l'homme qui souriait. Je suis heureuse de vous revoir.

- Moi aussi Natasha. Je suis désolé que nous vous ayons inquiété comme ça.

- Vous êtes rentrés, répondit-elle, tout les deux, dit-elle en regardant de nouveau l'adolescent. C'est le plus important.

Ils lui sourirent et elle salua Hagen avant de tirer Kira vers la maison.

- Il est tard. Vous devez avoir faim. Tout le monde sera si content de vous voir, dit-elle.

Ils entrèrent alors, les gardes s'organisant avec Hagen pour protéger la maison de l'Hirondelle. Ce soir là, ce fut la fête chez eux, leur personnel louant le ciel pour leur retour. Le cuisinier se fit obligation de préparer le repas favoris de Kira et tous vinrent voir le général et son fils qui leur avait tant manqué. Cette nuit là, Kira dormit comme jamais ces derniers mois, retrouvant avec joie son lit et sa maison. Le lendemain, il se leva tôt, cela étant devenu une habitude de dormir peu. Prendre simplement le petit déjeuner avec son père dans sa véranda préférée fut un vrai bonheur. Visiblement décidé à le couver, Wilfried le força au repos, annonçant qu'il ferait venir le médecin à domicile pour vérifier ses blessures et voir comment il allait. Lorsque celui-ci vint, le voir couvert de bandages et très mince sous ses vêtements fit pleurer Natasha, très inquiète. Ses plaies et ses blessures commençaient à bien cicatriser mais il faudrait encore un peu de temps pour vraiment les guérir. Quand à son irradiation, on en voyait la fin si ce n'était encore un peu de fatigue et de faiblesse. En gros, il devait se reposer et tous semblaient décidés à l'y obliger. Ce jour là, il ne résista pas, retrouvant sa maison et les siens avec joie. Une fois de plus, de nombreuses personnes avaient envoyé des fleurs, des cartes, des lettres et des cadeaux chez lui pour le remercier et il avait pris le temps d'examiner le tout, ému comme à chaque fois. Seulement, il ne put s'empêcher de gagner son bureau et de se connecter aux bases militaires pour savoir ce qu'il se passait.

Le cessez le feu officiellement signé, on avait rappelé toutes les forces vers les territoires et bases de ZAFT. Une solide défense était pourtant en place autour des colonies au cas où, composées de vaisseaux qui n'avaient pas participé à la bataille et qui étaient en poste ailleurs à ce moment, rappelé suite à la bataille et au cessez le feu. Cela le rassura. Une enquête sur la bataille était ouverte ainsi que sur les agissement du Chancelier Zala et de son gouvernement, sur Siegel, sur Rau Le Creuset aussi et sur beaucoup de choses afin d'éclaircir les événements. Certaines choses étaient publiques d'autres non. Mais tout le monde savait pour ce qu'il s'était passé à Jachin, ce qui avait failli arriver aux colonies et à la Terre. Du côté de l'Alliance, tout s'était visiblement calmé. Le peu de forces qui avaient survécu s'étaient rassemblées d'abord en orbite lunaire mais comme Ptolemaeus avait été détruire, elles avaient repris la direction de la Terre une fois les urgences gérées. Depuis, les choses s'étaient considérablement calmées. En même temps, leur armée était anéantie comme leur base lunaire. Ils n'avaient plus le choix. En plus de cela, les nations de l'Alliance allaient mal et il était grand temps de s'en occuper. On venait aussi d'annoncer le retour à Orb de leur princesse qui entamait la reconstruction. Les nations neutres qui avaient été forcées par l'Alliance à prendre partie pour eux profitaient de la situation pour tenter regagner leur indépendance et leur neutralité. Cela serait d'ailleurs une question du traité. Les nations fondatrices de l'Alliance avaient bien du mal à s'entendre après ce désastre et ils étaient bien trop instables pour ne pas suivre le mouvement de paix. Tout cela le rassura.

Une surprise pour lui fut de voir qu'on parlait aussi beaucoup de lui et de ce qu'il avait fait à la télé, dans la presse, sur les réseaux... C'était étrange de voir son image à la télévision, de revoir des morceaux du discours qu'il avait prononcé quelque temps plus tôt pour convaincre les gens de réfléchir et de voir les autres le commenter, dire qu'il avait raison. On louait ce qu'il avait fait et son s'inquiétait pour lui et son état de santé. On se demandait quand on le verrait, s'il prendrait part au traité, ce qu'il ferait maintenant, s'il voudrait bien rester chez ZAFT malgré les événements contre lui, s'il entrerait au Conseil... La chose principale étant que visiblement, on comptait sur lui et on lui faisait confiance pour aider à l'avenir des PLANTs. Cela ne fit que l'encourager dans les décisions qu'il avait pris pour l'avenir et le touchait beaucoup.

Une semaine durant, Kira se reposa chez lui, au calme, littéralement chouchouté par Natasha et le personnel de la maison. Il profitait de son chez lui tout en travaillant dans son bureau, récupérant aussi de ses blessures. Wilfried restait à la maison, profitant de son fils et de sa liberté retrouvée. Hagen passait beaucoup de temps avec eux. Cela ne les empêchait pourtant pas de suivre très attentivement les événements autant via les médias publics que les réseaux militaires auxquels ils avaient accès, sans parler de leurs informateurs respectifs. La demeure était étroitement surveillées pour protéger l'Hirondelle mais le fait qu'il avait quitté son vaisseau et était rentré sur les PLANTs ne se savait pas encore. Après une semaine, il guérissait encore doucement mais son état s'était beaucoup amélioré et il avait commencé à reprendre des forces même s'il faudrait du temps pour lui rendre toute l'énergie que la guerre lui avait pris. Au moins, il commençait à avoir meilleure mine grâce au repos et aux bons repas. Mais le plus bénéfique restait pour lui ce retour à la maison et cette paix en construction. Le calme qui l'entourait lui avait permis de retrouver une certaine sérénité, posant de nouveau son esprit pour voir où il fallait aller maintenant. Et ce fut comme pour l'y aider qu'il vit finalement la Chancelière venir lui rendre visite sans qu'il s'y attende.

Ce fut donc une surprise pour lui de la voir arriver ce jour là. Kira était installé dans sa véranda favorite, ne portant qu'un pantalon blanc et une chemise tout aussi immaculée aux premiers boutons ouverts sur son torse et la bague de Lacus pendant à une chaînette d'argent qui ne quittait plus son cou. Pieds nus, il profitait du soleil en regardant les jardins, Birdy sur l'épaule et son oreillette d'or dépassant de ses cheveux. Ce fut son père qui entra soudain avec elle, la dame semblant aussi surprise que lui pour il ne savait quelle raison. Il se leva prestement pour la saluer comme le voulait les règles militaires mais toujours avec ce ce sourire qui lui était propre. Elle eut l'air encore plus surprise mais elle le salua et l'autorisa au repos. Il l'invita alors à s'asseoir et Kira comprit qu'elle était venue lui parler en particulier lorsque son père s'éclipsa, annonçant qu'il allait demander à Natasha de leur amener à boire. La Chancelière prit alors place sur un canapé, déposant les deux paquets et la sacoche qu'elle avait amené avec elle alors que l'Hirondelle se rasseyait.

- Est-ce quelque chose ne va pas madame ? demanda-t-il en la voyant le regarder étrangement.

- Non, enfin... veuillez m'excuser mais en vous voyant ainsi, en civil, je réalise encore plus à quel point vous êtes jeune. Lorsque je suis entré à l'instant, vous ressembliez à un ange vêtu de blanc ainsi avec le soleil, sourit-elle en le surprenant. Vous n'êtes vraiment pas un soldat au fond n'est-ce pas ? Lorsqu'on vous voit comme ça, on a du mal à vous imaginer sur un champs de bataille.

- Personne ne né soldat, répondit doucement Kira, et personne n'est fait pour ça. Je ne pense pas qu'il y ait de profil type, s'amusa-t-il.

- Vous avez raison, concéda-t-elle alors que Natasha apportait à boire.

Elle les servit avec distinction et Kira la remercia, lui souriant lorsqu'elle s'en alla en refermant derrière elle.

- Comment allez vous ? demanda-t-elle en apercevant encore ses pansements sous sa chemise.

- Je vais bien je vous remercie. Rentrer chez soit fait plus de bien que n'importe quoi d'autre, sourit-il avec douceur.

- J'imagine. Je pense que c'est valable pour tous après avoir été si longtemps loin de chez soi.

- Il n'y a pas de doute sur le sujet. Avez vous besoin de moi madame ? demanda-t-il ensuite intrigué par sa visite.

- Je suis venue pour officialiser votre nouveau grade, annonça-t-elle en souriant. Dans deux semaines, une cérémonie officielle aura lieu pour rendre hommage aux soldats de la bataille de Jachin. Vous en tête bien évidemment. L'annonce publique sera faîtes à ce moment et des décorations seront remises à certains. Mais en attendant, vous pouvez déjà prendre toutes vos fonctions. Je voulais vous donner cela au plus vite pour que vous puissiez accéder à tout ce que cela vous ouvrira.

- Vous n'étiez pas obligé de vous déplacer, j'aurais pu venir directement à la tour.

- J'y tenais, sourit-elle. Vous avez besoin de vous reposer et je peux bien faire ça pour vous. Vous, vous vous battiez quand moi je ne faisais strictement rien en cellule alors j'ai un peu trop d'énergie, s'amusa-t-elle. Et tant mieux avec le travail qu'il y a. Mais j'avoue en profiter pour prendre l'air un moment. Malgré tout ce qu'il s'est passé, les politiques restent des politiques et ils font des leurs. J'ai envie de leur taper dessus parfois, dit-elle légèrement en le faisant rire. Plus sérieusement, j'y tenais réellement. C'est important. Vous êtes important et il est grand temps que même le gouvernement vous le montre.

- Merci madame, répondit-il avec un sourire.

- Je vous ai apporté les documents officiels attestant de votre monté en grade, de votre entrée à l'état major de ZAFT et au Comité de Défense. Leurs membres sont déjà au courant. Certaines vieilles biques sont un peu vexés d'avoir un collègue de votre âge mais je suis sûr que vous saurez vous en charger, s'amusa-t-elle en le faisant sourire. Il y a cependant une chose que vous devez savoir. Ironiquement, une bonne partie des membres de l'état major et du comité de défense n'ont jamais été de vrais soldats même s'ils en portent l'uniforme. Les PLANTs, le Conseil et ZAFT sont encore très jeunes. Le Conseil n'a pas vingt ans et ZAFT n'en n'a pas dix. Cette guerre était notre première, la dernière je l'espère, et les élites des organisations de notre nation sont souvent plus des bureaucrates qu'autre chose, parfois en place plus par influence que mérite malheureusement. C'est valable pour ZAFT aussi. Regardez, Patrick Zala n'a jamais été militaire, n'a jamais eu de formation militaire, stratégique, d'armement, de combat... pourtant, il a été à la tête de ZAFT pendant presque toute son existence jusqu'à aujourd'hui. Et il portait l'uniforme. C'est toujours le cas. Certains ne savent même pas tenir une arme. Peu ont, comme votre père par exemple, été soldats avant le début du mouvement d'indépendance des Coordinateurs, la création du Conseil et de ZAFT. Vous les reconnaîtrez vite, ils sont déjà acquis à votre cause de toute façon. Parmi les généraux, il y a votre père bien sûr et votre camarade Guardian, la générale Jeber. Mais vous aurez certainement du fil à retordre avec les autres. Certains pensent que les vrais militaires sont des abrutis incultes et bagarreurs.

- C'est étrange d'avoir de tels gens à la tête de l'armée, remarqua-t-il. Que peuvent-ils savoir de comment mener une guerre ou un combat s'ils n'ont ni formation, ni expérience en la matière ? demanda-t-il en fronçant les sourcils. S'ils ne savent pas ce que c'est que de se retrouver sur un champs de bataille ?

- Je sais, c'est absurde mais c'est ainsi. Lorsque les PLANTs et plus tard, ZAFT sont nés, nous avons eu besoin de financements, de soutiens de toute sorte et ceux qui l'ont donné avaient parfois des exigences de postes de ce genre. Nous n'avions alors pas le pouvoir de refuser si nous voulions rendre les colonies indépendantes.

- Je vois. Leur soutien est-il encore indispensable aujourd'hui ?

- Non mais c'est tout de même une chose difficile à révoquer.

- Je comprend, dit-il en notant l'information et en y réfléchissant déjà.

- Je suis certaine que vous saurez vous y prendre, sourit-elle en voyant bien qu'il avait déjà une idée derrière la tête. Je vous ai donc amené tout les documents nécessaires, tout est déjà enregistré officiellement, je vous épargne la paperasse.

- Merci.

- Ce n'est rien. Il y a vos cartes d'accès et tout le nécessaire. Sachez qu'être général vous apporte certains privilèges qui vont avec la fonction. Avoir un bras droit, comme le Colonel Damer pour votre père par exemple, et jusqu'à deux assistants en plus si nécessaire. Voiture avec chauffeur au besoin, facilités de voyage... ce genre de choses mais votre père pourra vous le détailler si vous n'êtes pas déjà au courant. Après, il y a évidemment bien plus d'accès à toutes les informations militaires, participation aux projets, faire vos propres projets... mais je suppose que vous savez déjà tout ça.

- En effet, sourit-il.

- Le Comité de Défense et l'État-Major ont leurs quartiers dans la tour du Conseil. Votre bureau vous y attend déjà. Il y a tout le nécessaire bien sûr mais vous pouvez l'aménager comme bon vous semblera et y aller comme bon vous semble aussi peu importe l'heure. Vous avez une place de parking attitrée et un milliers d'autres choses. Tout est dans les documents que j'ai amené. Tout cela mis à part, il y a autre chose dont je voulais vous parler. Votre uniforme.

- Mon uniforme ? releva-t-il surpris.

- Oui. Vous n'êtes pas sans savoir que les pilotes qui s'illustrent au combat ont droit à des combinaisons de pilotages personnalisées.

- Bien sûr, j'en ai une moi même, acquiesça-t-il.

- Cela est aussi possible pour les uniformes même si c'est extrêmement rare. Cela doit être approuvé par le Conseil pour les rares cas de grande distinction en tant que militaire et officier. Ça ne s'est jamais fait même si c'était prévu par le règlement de l'armée. Nous avons pensé que vous le méritiez largement. Cela est réduit à des cas très exceptionnels pour ne pas créer de confusion de rang et de grade mais vous y avez plus que droit et je doute qu'on ne vous reconnaisse pas en vous voyant aujourd'hui. Tout le monde sur les PLANTs et à ZAFT connaît votre visage maintenant. Le Conseil a donc commandé un uniforme personnalisé pour vous. Vous n'êtes pas obligé d'accepter bien sûr mais nous pensons que cela serait une bonne chose. Ainsi, en vous voyant, personne ne pourra oublier que vous êtes important et ils se rappelleront pourquoi vous avez cet uniforme en le voyant. Un moyen de vous distinguer aux yeux de tous pour votre droiture et votre exemplarité et un moyen aussi de rafraîchir la mémoire à ceux qui oublient trop vite certaines choses. Mais je vous ai aussi amené l'uniforme violet classique des généraux.

- Je peux voir ? demanda-t-il curieux.

- Bien sûr, répondit-elle en attrapant l'un de ses paquets pour le poser sur la table basse entre eux.

Kira s'assit au bord de son fauteuil, se penchant vers la boîte en carton noire ornée en doré de l'emblème de ZAFT. Il l'ouvrit délicatement pour trouver la veste de son possible nouvel uniforme soigneusement repassée et pliée. Dans le modèle et la coupe, elle semblait identique à l'uniforme traditionnel. Toutes les sortes d'uniformes de ZAFT étaient identiques en forme de toute manière, la seule différence étant que les soldats de rang bas avaient une veste plus courte que les gradés pour lesquels elle s'arrêtait au dessus du genou. En revanche, les couleurs et les décorations changeaient. La majorité était fait d'un tissu noir d'excellente qualité visiblement, changeant du blanc de son uniforme de major. Normalement, les uniformes noirs épaulettes grises étaient pour les officiers intermédiaires ou bureaucrates et les uniformes noirs épaulettes blanches pour les hommes de rangs chef d'équipe. Il y avait aussi les verts pour la majorité des soldats, les rouges, les fameux read coat de l'élite de chaque domaine, souvent des pilotes, tout grades confondus. Les blancs pour les officiers supérieurs ou les capitaines de vaisseaux et les mauves pour les généraux ou les membres dirigeant du Comité de défense.

Celui-ci était d'un noir profond mais il ne ressemblait pourtant à aucun autre, le faisant sourire lorsqu'il y trouva ses couleurs. Le noir, le rouge et l'or. Son équipe d'ingénieur lui avaient donné ces couleurs avec le Draco et c'était devenu une signature maintenant. Son escadron les portaient sur leur MS, l'Omikron aussi. Ils avaient choisi le noir et le rouge en référence à l'hirondelle qui les arborait aussi et la troisième teinte parce qu'ils pensaient qu'il était une personne en or. On retrouvait les trois sur cet uniforme. Les épaulettes, le col, les manchettes, les pourtours et les fermetures de la veste normalement noir, gris ou blanc, étaient d'un beau rouge un peu sombre. Il y avait les habituelles décorations dorées des généraux ressortant sur le tissu coloré. Seulement, ces décorations n'étaient pas juste brodées en doré, elles étaient en or véritable. À ces ornements habituels on avait ajouté de petites hirondelles en or. Il y en avait en bouton de manchettes, sur la fermeture à droite de sa poitrine et sur les épaules. Il prit délicatement le vêtement magnifique, le levant pour le sortir de la boîte et le regarder. Il était visiblement fait sur mesure avec grand soin. Il déposa la veste sur un dossier avec soin, regardant le reste. La ceinture noire ou blanche dans le standard était du même rouge que sur la veste, une hirondelle d'or y trônant, finement ciselée. Le pantalon était noir comme les bottes de cuir ciré dont les décorations de la chaussure étaient passées au rouge. Un long manteau noir orné dans le même esprit que l'uniforme l'accompagnait.

- Nous savons que vous n'êtes pas du genre à aimer attirer l'attention même si vous allez l'attirer maintenant que tout le monde connaît votre visage, remarqua la Chancelière, alors nous avons opté pour rester sobre avec cependant la signature de l'Hirondelle.

- Il est splendide, j'accepte, approuva-t-il en la faisant sourire largement.

- J'en suis ravie, répondit-elle. Nous vous en ferons commander d'autres de rechange dans ce cas, vous devriez les recevoir rapidement. Avec cela, vous avez tout ce qu'il faut pour commencer quand il vous plaira.

- Le Conseil a-t-il des ordres de missions particuliers pour moi ? demanda-t-il en rangeant le précieux vêtement.

- Oui. Le détail est dans la sacoche. Pour dire cela vite, il s'agit de passer entièrement ZAFT en revu puis de nous donner votre avis et vos suggestions sur ce qu'il y aurait à changer selon vous. Dans un premier temps, ce sera cela et ensuite, nous changerons ce qui doit l'être. Vous participerez aussi à une partie des négociations du traité. Nous voudrions que vous travaillez sur la réorganisation de nos forces le temps de la négociation et ensuite en temps de paix. C'est une énorme masse de travail nous le savons mais nous avons confiance en vous et ZAFT a besoin de neuf et d'être secoué un peu je crois. Il faut remettre de l'ordre dans le bazar provoqué par Zala et ses partisans.

- Il n'y a pas de problème madame, assura-t-il calmement. Je vais m'y mettre aussi vite que possible.

- Prenez d'abord du repos, vous en avez besoin, appuya-t-elle.

Il acquiesça et ils discutèrent longuement de ce que le Conseil attendait de lui plus en détail. Finalement, la Chancelière dut prendre congé et ce fut avec un plaisir évident qu'elle l'appela « Général Lorenne », amusant le jeune homme se disant qu'il faudrait faire attention aux confusions entre lui et son père. La dame partie, ce fut en riant que Kira vit son père venir et demander à voir son uniforme comme un enfant curieux et excité. L'adolescent fut très ému en voyant une fierté sans nom dans les yeux humides de son père lorsqu'il le regarda après avoir vu son nouvel uniforme. Si Kira était partant pour partir travailler dés le lendemain, Wilfried l'obligea à rester se reposer au moins jusqu'à la fin de la semaine, ce qui n'empêcha bien sûr pas l'Hirondelle de se mettre à travailler avec acharnement dans son bureau de la demeure. Il entamait le travail demandé par le Conseil, travaillant aussi sur le projet Draco, sur le traité dont-il avait les données... il se renseignait sur les situations terriennes et lunaires... En clair, il s'était solidement remis au travail au grand damne de son père et des gens de la maison.

Ce ne fut donc que la semaine suivante que Kira revêtit pour la première fois son uniforme de Général, celui-ci le rendant encore plus impressionnant que son ancien vêtement blanc. Tout le monde dans sa maison vint d'ailleurs voir la chose quand il descendit après s'être habillé. Birdy sur l'épaule, Kira laissa une Natasha très fière épousseter sa veste, la remettre en place et s'assurant que tout était parfait, lustrant son insigne de Faith avant de le laisser partir avec son père et Hagen venu pour l'occasion, le père dans son uniforme mauve de général et le colonel dans son uniforme noir. Ce fut ensemble, Kira escorté de deux gardes, qu'ils se rendirent à la tour du Conseil. Leur arrivée là bas, l'endroit plein de monde, fut évidemment remarquée. Les militaires présents s'empressaient de se mettre au garde à vous sur leur passage, tous saluant l'Hirondelle avec une grande déférence, le regardant passer comme une vision incroyable. Personne n'osa l'aborder vraiment mais il rendait les salutations avec son sourire caractéristique qui sembla en ravir plus d'un. Ce ne fut que lorsqu'il eut disparu dans l'ascenseur que le grand hall d'entrée figé s'était réveillé, tous parlant de ce qu'ils venaient de voir.

Kira lui, monta à l'étage des généraux où il n'avait mis les pieds que deux fois pour voir le général qui s'était occupé de lui transmettre ses affectations. Ils furent accueillis par les soldats de la réception et le nouveau général fut guidé jusqu'à son propre bureau qu'il découvrit avec son père et Hagen. C'était une grande pièce haute de plafond dont les grandes fenêtres donnaient une splendide vue sur Aprilius. C'était une pièce moderne divisée en deux espaces : un petit salon et un bureau. Un imposant bureau d'ailleurs. Il y avait aussi quelques armoires, un grand écran faisant face à la table de travail et prenant presque tout un mur. Il y avait un drapeau des PLANTs mais aucune autre décoration. Un nécessaire de travail et un ordinateur trônaient sur le bureau.

- Kira, je crois bien que vous avez le plus grand et le plus beau bureau des généraux, s'amusa Hagen.

- Encore une façon pour le Conseil de montrer tout le pouvoir qu'ils sont prêt à te donner, remarqua son père. Ce genre de chose n'est jamais anodin. Mais tu seras le seul véritable général à faire partie aussi du Comité de Défense. Les autres n'ont jamais été de vrais militaires.

- Ils ne l'ont pas dit clairement mais le Conseil compte sur moi pour renverser les choses en profondeur du côté de ZAFT, remarqua l'adolescent avec sérieux. Il y a du travail, dit-il en souriant. Il va falloir faire vite.

- Ce n'est pas pressé, posa son père.

- Au contraire, répondit l'Hirondelle en se tournant vers lui. Le Conseil est pleinement en ma faveur en ce moment mais il est temporaire et dés que le traité sera signé, le pouvoir changera. Ce qui veut dire que je dois faire le plus compliqué et le plus urgent tout de suite tant que j'ai le soutient du Conseil. Ensuite, on ne sait pas quel genre de Conseil et de Chancelier nous aurons et s'ils seront aussi prompt pour le changement. Ceci, dit-il en désignant son grand bureau, ne pourrait durer que quelques mois.

- Tu n'as pas tort, soupira son père. Moi qui espérais que tu prendrais du repos. C'est peine perdue n'est-ce pas ? demanda-t-il avec un sourire triste.

- Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud, remarqua l'Hirondelle. La popularité n'est pas éternelle comme le pouvoir dont je dispose en ce moment. Il faut faire ce qu'on peut quand on le peut.