Chapitre 31 :

Intransigeance et exigence

Ce fut avec Lacus que Kira passa quasiment toute sa journée après leur arrivée à Orb et les jours qui suivirent coulèrent dans une ambiance douce. Ceux qui ne se connaissaient pas faisaient connaissance, les anciens membres de l'Archangel découvrant un peu l'entourage de l'Hirondelle et particulièrement son père avec qui Mu et Murrue discutèrent beaucoup. Léonardi fut aussi très heureux de pouvoir discuter avec le Général qu'il n'avait pas revu depuis son départ pour la Terre avec Kira quelques temps plus tôt. Seulement, dés le lendemain de leur arrivée, on vit Kira disparaître une bonne partie de la journée avec Heine et Soléa, parfois avec son père et Hagen qui avait expliqué aux autres qu'il travaillait à bord du Celerity, assistant à distance aux réunions. Malgré ce temps qui devait être un temps de vacances pour lui, l'Hirondelle continuait à travailler, se levant très tôt pour s'y mettre et ne se couchant que très tard, tous réalisant à quel point il s'acharnait.

Mais heureusement, ces jours là, il accepta de travailler moins pour passer un peu de temps en détente avec ses proches. Lacus parvenait toujours sans mal à le tirer de son bureau, à le faire venir à table ou à l'emmener se promener avec elle. Il n'était pas rare d'entendre la jeune femme chanter pour lui avec une tendresse palpable et il était évident que cela le tranquillisait et le détendait beaucoup. Lacus ne semblait avoir aucun problème pour le sortir de son travail. Là où tout le monde devait s'obstiner des heures pour le faire lâcher, elle n'avait qu'à lui tendre une main et lui sourire doucement pour qu'il se lève et la suive sans rechigner. Mais très vite, on s'était aperçu que la demoiselle ne choisissait jamais son moment au hasard. Elle ne venait jamais l'interrompre lorsqu'il était sur des choses qui ne pouvaient pas attendre ou en réunion. Elle ne venait que lorsque Kira avait déjà abattu beaucoup d'heures de travail pour une journée, qu'il était tard ou qu'il était l'heure de manger. Elle ne lui reprochait rien et ne lui demandait pas de s'arrêter. Elle ne disait rien de particulier et lorsqu'elle venait chercher Kira, celui-ci semblait comprendre par son regard qu'il était temps de faire une pause. Tout deux semblaient se comprendre sans un mot et s'en était fascinant à voir. Kira et Lacus étaient toujours très calmes, souriant, doux autant l'un que l'autre et il y avait entre eux un lien indéniable. Ils allaient parfaitement ensemble, à merveille alors qu'ils paraissaient profondément fusionnels. Ils ne parlaient pas beaucoup mais il n'y avait besoin entre eux que de regards pour se comprendre. Se retrouver leur fit très visiblement un grand bien à l'un comme à l'autre et lorsqu'ils étaient dans la même pièce, ils se tenaient toujours côte à côte.

Une autre chose qui était venue égailler tout le monde avait été de voir la réaction des orphelins à la vue de Kira. De toute évidence, l'Hirondelle de Junius était leur héros incontesté et le général s'était vu assaillir de toute part pour raconter des histoires, jouer avec eux et répondre à leurs questions. Et Kira lui, se réjouissait d'être pris pour modèle par ces enfants, d'abord très honoré et ensuite espérant qu'ils suivraient ses idées de paix en grandissant. Très vite aussi, on avait vu venir Cagali et c'était avec effarement que ceux qui n'étaient pas au courant avaient appris le lien entre elle et Kira. Les jumeaux avaient passé beaucoup de temps ensemble à discuter en privé, la blonde voulant enfin parler avec son frère comme ils n'avaient pu le faire pendant la guerre. Kira fut très heureux de voir qu'elle ne refusait pas la possibilité de forger une vraie relation fraternelle avec lui et ils décidèrent de prendre le temps de se connaître et de discuter, l'un comme l'autre finalement heureux d'avoir un frère ou une sœur. Cela mis à part, ils discutèrent aussi beaucoup de la situation présente, de politique, du traité, Cagali recherchant son conseil. Si elle était forte et pleine de bonne volonté, elle était une novice en politique et en négociation, encore un peu trop naïve et fragile dans ses positions, pas assez maître d'elle même. Elle avait bien du mal face aux ministres rodés qu'elle avait devant elle au gouvernement malgré le soutient de son peuple, de son armée et d'autres encore. Elle chercha donc le conseil de son frère rodé en la matière. Elle rencontra aussi Wilfried qui l'accueillit avec douceur, la surprenant. Ce fut aussi l'occasion pour Kira de revoir le colonel Kisaka avec qui il s'entendait très bien.

Ils fêtèrent Noël et la nouvelle année ensemble, ceux dont les visages n'étaient pas connus se permettant des visites en civil sur Orb qui se reconstruisait. Les villes avaient un peu souffert des combats mais seules les installations militaires et stratégiques, Morgenroete, avaient été entièrement détruites lors du sacrifice d'Uzumi, le Lion d'Orb. Ce fut en un éclair que passèrent les deux petites semaines de presque vacances que s'était permis Kira et ce fut bien trop vite au goût de tous qu'il fut bientôt temps de partir. Ce fut pourtant pour Kira et Lacus que la séparation fut le plus difficile, tous comprenant bien pourquoi après les avoir vu fusionnels et inséparables pendant ces deux semaines. Tout deux ne s'étalaient jamais en public. On ne les voyait jamais faire plus que de se tenir la main ou se tenir l'un près de l'autre devant eux mais leurs sentiments étaient largement visibles. Quitter Asran et Andrew fut aussi visiblement un crève cœur pour l'Hirondelle mais il ne se plaignit pas une seconde. Ils finirent donc par repartir, laissant là les familles de Sophia et Léonardi pour qui il n'était guère question de se séparer. Ils avaient le choix entre rester à Orb sous la protection de Cagali ou retourner sur Mars sous celle de Moreïra. Ils n'avaient pas encore décidé mais ils avaient tout le temps pour cela. Kira retourna donc d'abord vers le Nest pour y déposer Yzak, Dearka, Ulrick, Jeremiah, Leonard, Raja et Alexander, faisant un dernier point avec ses équipes avant de se diriger vers les colonies avec son père, Hagen, Heine et Soléa. Et le jour même, il retrouvait son bureau et son rythme effréné.

Ce fut à peine deux jours plus tard que Kira demandait une audience au Conseil au sujet de ses premières conclusions sur la Réforme de ZAFT. Dés le lendemain, il se voyait invité devant l'assemblée. Accompagné de Heine et de Soléa, ce fut à la première heure qu'il se présenta et il n'eut pas à attendre pour être introduit au Conseil. Tout ses membres étaient installés à la table ronde mais il n'y avait personne d'autre, Kira sachant que cette Réforme était une chose gardée encore très secrète pour éviter les gênes ou les oppositions trop fortes et problématiques de ceux qui avaient toutes les raisons de se sentir menacés par la chose. Et c'était aussi pour cette raison que Kira avait commencé par le plus difficile. Il salua bientôt respectueusement les conseillers, Heine et Soléa en faisant de même, restant pourtant en retrait dans la pénombre.

- Bonjour Général Lorenne, salua la Chancelière. Repos, autorisa-t-elle alors qu'il se détendait comme ses deux assistants. Vous êtes ici au sujet du projet de Réforme de ZAFT qui vous a été confié.

- C'est bien cela madame la Chancelière, répondit-il avec sérieux. Bien évidemment, je n'ai pas encore eu le temps de constituer un projet complet sur l'ensemble de ZAFT. Aussi, j'ai organisé la chose en plusieurs dossiers traitant tous un sujet différent que je traite par ordre d'importance. Je viens de terminer le premier d'entre eux qui est à mes yeux le plus important pour remettre les choses en ordre. Si vous me le permettez, j'aimerais vous présenter cette première partie.

- Nous vous écoutons, répondit-elle aussi attentive que les autres. Que concerne ce premier dossier ?

- Il concerne le commandement de ZAFT, l'état major, le comité de défense, la haute hiérarchie et l'administration générale de ZAFT, dit-il sans vraiment les surprendre.

C'était après tout la première chose à attaquer pour ensuite pouvoir travailler correctement à la reconstruction et la réforme de l'armée.

- Je me permet d'abord de refaire un point sur le fonctionnement de tout ceci depuis la création de notre armée, dit-il en récupérant un ordinateur qu'il avait amené dans les mains de Heine et de le connecter aux écrans de la salle et de la table du conseil. Jusqu'ici, ZAFT a été sous l'autorité du Comité de Défense Nationale longuement dirigé par Patrick Zala. Le Comité, en relation directe avec le Conseil, prenait toute les décisions qu'elles soient d'ordre militaires et stratégiques, administratifs, logistiques, économiques..., dit-il en affichant progressivement des présentations officielles attestant et expliquant tout cela. Et tout ceci sans aucune coopération avec l'État-major et de ses généraux ne faisant que recevoir les ordres en question avec la responsabilité de les mettre en application tel que demandé par le Comité.

Rapidement mais avec précision et objectivité, il remit en place tout le fonctionnement du commandement jusqu'à ces derniers mois.

- Seulement, ce fonctionnement et ses acteurs sont un énorme problème pour ZAFT, son fonctionnement et son efficacité, dit-il lorsqu'il eut terminé.

Il commença alors à pointer et expliquer tout les dysfonctionnement, preuves à l'appuie alors qu'il pouvait facilement illustrer ses propos par de nombreux cas concrets ayant eu lieu pendant la guerre et même avant.

- Je tiens aussi à pointer que les membres du Comité dirigeant notre armée n'ont en réalité aucune expérience militaire que ce soit la formation la plus basique que reçoivent tout nos soldats ou tout autre formation qu'elle soit stratégique, logistique, de combat, d'armement... Aucune formation, dit-il documents officiels à l'appuie alors qu'il avait veillé à constituer des dossiers pour chaque membre. Leurs expériences se limitent à des domaines d'affaires, de politiques, d'économie ou de direction civile très différents des fonctionnements militaires. En analysant les décisions prises par le Comité depuis son existence, on peut facilement s'apercevoir qu'une grande partie ne se justifie pas ou peu par les stratégies militaires, mal adaptées, mal avisées et peu efficaces. On remarque aussi des décisions unilatérales de plusieurs membres en faveurs de leurs propres affaires en relations avec ZAFT. Je vous transmet les pièces des enquêtes officieuses menées à ce sujet par moi et mes hommes afin d'étayer mes dires, dit-il en s'exécutant.

Il prit les membres un à la fois pour mettre en évidence ingérences, abus de pouvoir, mauvaises décisions.

- Lorsque l'on s'intéresse aux ordres, consignes et autres donnés dans ce que j'appellerai la vie quotidienne de ZAFT, reprit-il ensuite, on peut très vite s'apercevoir qu'elles ont été prises d'un point de vue civil ne correspondant pas à des besoins militaires.

Il continua longuement sur le Comité, pointant aussi son grand manque de transparence vis à vis du Conseil mais aussi des autorités militaires soit l'État-major, les hauts gradés et les Guardians. Il pointa chaque défaut sans rien épargner à personne. Il passa ensuite à l'État-major dont certains membres étaient exactement dans le même cas, mettant aussi en avant le fait que certains généraux avaient fait de nombreux rapports, déposant requêtes et demandes au sujet des dysfonctionnements ou de leurs remarques sur des ordres jugés inappropriés pour se retrouver royalement ignorés. Il parla des abus de pouvoirs de certains gradés, de détournement de fond, preuves à l'appuie, d'ingérences, d'usage de biens et services militaires à leur propre compte, de frais abusifs en leur faveur, de favoritisme envers leurs propres affaires privées, de passages de contrat facilités... et ce pour beaucoup de monde.

- La gestion des budgets et des ressources est aussi à revoir, dit-il ensuite. Je suis entièrement d'accord avec le fait qu'il faut surveiller les dépenses et les investissements et ce malgré que nous voudrions n'avoir aucune limite lorsqu'il s'agit de protéger nos populations mais après étude du dossier, il s'avère que nombre de choses pourraient être améliorées. Les besoins militaires, surtout en temps de guerre sont très différents d'entreprises civiles. La question économique a souvent été mise en avant par le Comité pour refuser certains projets, certains ordres, certaines actions... En se penchant sur la question, on peut noter que certains refus étaient justifiés mais que bien d'autres ne l'étaient pas vraiment. Certes les budgets ne le permettaient pas à l'époque mais cela est uniquement dû au fait qu'ils n'ont pas été géré correctement en amont. Ce point fera l'objet d'un autre rapport approfondi de ma part mais il est clair que nous pouvons faire mieux en revoyant les choses, la logistique, l'organisation. Des économies considérables pourraient être faîtes. J'ai constaté qu'en vertu de l'état de guerre, il y a eu de grosses exagérations de dépenses ou de gaspillages. Je suis convaincu que nous pouvons grandement améliorer les choses en optimisant bien des points sans inpaqueter ni la vie des soldats, ni l'efficacité, ni les investissements ou le fonctionnement, bien au contraire.

Il poursuivit pendant un très long moment, exposant toute ses constatations sur le sujet, sur le commandement et sur tout le reste, preuves, documents et démonstrations à l'appuie. On l'écouta religieusement, quelques questions posées de temps à autre. Le jeune général parlait avec un grand professionnalisme, une grande objectivité, avec impartialité, justesse et sans rien occulter. Lorsqu'il en eut terminé, de nombreuses notes prises par les Conseillers semblant très surpris par certains points qu'il avait révélé, le silence tomba quelques instants.

- Et bien Général, je dois avouer que malgré les années passées au Conseil, je n'avais pas conscience ou connaissance de bien des choses dont vous venez de nous parler, soupira la Chancelière. Ce rapport met en effet en lumière d'inquiétants problèmes, je pense que tous en conviendront, dit-elle alors que les autres acquiesçaient. Nous analyserons tout cela en profondeur et nous vous remercions de l'immense travail déjà abattu que cela vous a demandé. Avez vous eu le temps de penser à des solutions à tout ceci ?

- Bien sûr madame, acquiesça-t-il. Cela fait l'objet de la deuxième partie de ce rapport.

- Nous vous écoutons, dit-elle alors.

- Je vous remercie, dit-il en faisant apparaître d'autres présentations. La première chose à changer à mes yeux est bien évidemment la direction de ZAFT. Personnellement, je ne conçois pas que l'armée soit dirigée par des gens qui n'ont aucun savoir militaire, aucune expérience et surtout aucune conscience de ce qu'il se passe sur le terrain pour leurs hommes. Je pense que tout les gradés devrait être capables d'exécuter eux mêmes les ordres qu'ils donnent, connaître leur armée, les difficultés de leurs soldats parce qu'après tout, c'est tout de même leurs vies qu'ils leurs ordonnent de mettre en jeu. Mon avis mis à part, mon précédent rapport montre je pense très clairement que le manque de savoir militaire, sur quelques sujets que ce soit, ne permet pas d'être un commandant et un décisionnaire efficace et pertinent. Je n'exclue pourtant pas du tout le fait qu'il y ait aussi des civils à sa tête puisque le lien avec le gouvernement et la population doit à mon sens être soigné. Je proposerais donc un commandement en deux organisations travaillant de concert. Je pense que le Comité de Défense doit être maintenu mais réformé, composé de civils qui pourront faire le lien avec le Conseil, la population, les industries privées et civils avec lesquels nous travaillons et transmettre aux militaires les éventuels problèmes et inquiétudes liées du civil. Je proposerais ensuite que ce soit l'État-major qui dirige réellement ZAFT sur tout les aspects militaires. De mon avis, le Comité et l'État-major devraient travailler de concert à la tête de l'armée avec pourquoi pas un chef d'État-major et un président du Comité. Je pense cependant que les décisions militaires doivent vraiment revenir aux militaires compétents.

Longuement, il détailla ce qui serait selon lui un bon commandement, n'oubliant aucun point, parlant de chaque détail en se faisant pourtant concis et précis, justifiant chaque chose.

- Je pense que la composition de l'État-major doit-être revue, comme celle du Comité, dit-il. Les remarques que je vais faire à présent devraient à mon sens être appliquées à l'ensemble des personnels travaillant pour ZAFT. Les personnels civils ne devraient pas pouvoir porter l'uniforme. J'entends par personnel civil tout ceux qui n'ont pas de formation et d'expérience militaire, qui ne sont pas en service actifs en tant que soldat. Le personnel civil devraient être également formés par l'armée aux problématiques, fonctionnements et procédures militaires afin de savoir comment nous fonctionnons, les différences avec le civil. Militaire ou civil, aucun personnel ayant un intérêt personnel dans une affaire ou une autre ne devrait pouvoir participer, suivant les cas, à l'exécution, à la direction ou à la prise de décision de l'affaire ou du projet en question. Nous avons dans nos rangs des hommes d'affaires ou des membres de familles avec lesquels nous sommes susceptibles de travailler et il y a déjà eu bien trop d'abus en la matière. L'impartialité et la neutralité doivent-être rétablies pour stopper ces élans de favoritismes qui en plus d'être très mal venus nuisent bien souvent à notre bonne santé et à notre efficacité. En ce qui concerne l'État-major, je n'irais pas par quatre chemins, certains généraux n'ont de généraux que le nom et n'ont clairement pas la compétence de ce grade. Je vous renvois d'ailleurs aux rapports faits sur chaque général et le travail accompli depuis leur nomination.

- Comment proposez vous de faire le tris ? demanda un Conseiller clairement intéressé.

- Très simplement en prouvant qu'ils n'ont pas la compétence de leur charge, répondit-il. Je serais d'avis de mener une interrogation surprise, dit-il en les intriguant. Convoquer de manière impromptue l'État-major au complet pour une mise à l'épreuve sur l'ensemble des connaissances et compétences qu'ils devraient avoir : logistique, armement, stratégie, négociation, base d'ingénierie, commandement bien sûr, combat, politique, gestion, problématiques militaires, politique internationale, connaissance sur notre armée spécifiquement... En parlant combat je parle du simple fait de savoir se servir d'une arme jusqu'au commandement de bataille en temps de guerre. Tous conviendrons je pense que cela serait la moindre des choses pour un général, il s'agit de la haute élite de notre armée et des PLANTs après tout. Compétences physiques aussi puisque c'est une chose qui est exigée de la très grande majorité de nos soldats. Je pense aussi à des mises à l'épreuve morale, de culture... Bref de tout ce qu'un Général devrait être capable de démontrer et de mettre en œuvre dans l'instant si on lui demande. Pour cela, je suggérerais de demander au centre d'entraînement de préparer un test que ce soit de la simple interrogation sur les connaissances à des simulations de combats. Ceux qui échouerons seront priés de démissionner ou remerciés le cas échéant. Cela plus les preuves déjà rassemblées concernant les diverses fautes commises devraient suffire.

- Nous allons travailler sur la chose, assura la Chancelière l'air bien d'accord.

- Je pense aussi que nous devrions faire d'une généralité que ceux qui n'ont pas de formation militaire ne puissent être militaire. Une mise à l'épreuve de tout les officiers devrait à mon sens être mise en place afin de confirmer ou d'infirmer les grades de chacun et surtout leur compétence à leurs postes. Nous avons dû accepter certaines choses afin de pouvoir mettre en place ZAFT et la rendre viable mais aujourd'hui, il et temps de mettre de l'ordre. Avec tout ce qu'il s'est passé, il est maintenant évident pour tous que la sécurité des PLANTs dépend de notre armée, nous ne pouvons tolérer l'incompétence. Lorsqu'un gradé donne un ordre, il met en jeu des vies. La sienne, celles de ses hommes et celles des civils qu'il protège, on ne peut donner ce pouvoir à n'importe qui sous prétexte de caprice ou d'envie de porter l'uniforme. Je pense donc que tous devraient être mis à l'épreuve au moins parmi les officiers et sous-officiers pour légitimer sa place et son grade. Je propose aussi que les dossiers soient révisés et que ceux n'ayant jamais eu de formation militaire soient soit formés comme tout soldat, soit remerciés et bien sûr remis au bon grade. Je proposerais aussi que tout les officiers et officiers généraux au minimum, soient régulièrement testés de manière impromptue pour vérifier leur niveau de compétences et s'assurer qu'ils sont toujours aptes au commandement. Je proposerais aussi des formations régulières en tout pour tous afin de faire des remises à niveau. Actuellement, cela se fait sur base du volontariat et ne se fait que très peu mais c'est pourtant indispensable. ZAFT s'agrandit continuellement surtout ces derniers temps ce qui impose de changer les fonctionnements, de les améliorer et donc tous devraient être remis à la page. Notre armement évolue à vitesse grand V, comme tout notre équipement, les stratégies... tout. Les remises à niveau régulières devraient donc être impératives. Je doute que bon nombre des généraux soient capables de serait-ce que d'énoncer les MS à notre disposition en ce moment et qui sont pourtant aujourd'hui notre force principale.

Il parla du sujet un bon moment, enchaînant sur d'autres ensuite.

- La transparence entre ZAFT et le Conseil devraient également être rétablie. Certains projets tel que celui du Genesis n'auraient jamais dû resté secrets ainsi. Ce genre de choses devrait au moins être connu du Chancelier. Il me semblerait aussi judicieux de marquer la séparation entre l'armée et le civil. Ce sont deux choses très différentes. Bien entendu, je ne dis pas qu'il ne doit pas y avoir de lien mais je crois sincèrement de l'armée doit être dirigée par les militaires et le civil par le civil. L'État-major devraient être plus libre dans ce qu'il peut mettre en œuvre. Je pense aussi que si le Chancelier doit être au final le chef de l'armée, le gouvernement devrait être cantonné à la décision politique de mise en œuvre opérationnelle et l'état-major au commandement, à la mise en place, à l'organisation... en bref à toute l'exécution de cette décision. Que ce soit la déclaration de guerre ou une simple opération de défense. C'est le travail des militaires que de s'en charger. Cela bien sûr avec une étroite collaboration entre ZAFT et le Conseil avec l'aide du Comité pour concilier les deux. Cela ne veut pas dire que l'État-major devrait être libre d'utiliser l'art et la manière qu'il voudra sans l'aval du Conseil mais qu'il devrait à mon sens être la référence militaire du Conseil qui se devrait d'être attentif à ses suggestions et ses propositions en matière militaire.

Longuement encore, il exposa les différentes solutions qu'il avait imaginé pour chaque chose et au final, le rapport ne se termina qu'en fin de journée, Kira s'étant pourtant efforcé d'aller droit au but sur chaque chose. Il termina en transmettant à chaque Conseiller le rapport écrit encore plus détaillé qu'il avait fait, clôturant ensuite.

- Et bien Général, vous avez abattu là un travail considérable, remarqua le Conseiller Kasim. Je suis très impressionné.

- Nous sommes tous d'accord je crois, acquiesça la Chancelière. Votre travail sur le sujet force l'admiration. Je vous remercie grandement pour ce rapport. Soyez assuré que nous allons revoir tout cela dans les plus brefs délais et prendre les décisions qui s'imposent en la matière. Vous serez convoqué dés que nous aurons discuté du sujet et pris les décisions.

- Je vous remercie pour votre attention, répondit Kira en saluant.

- Rompez Général, dit-elle alors. Et prenez un peu de repos vous avez l'air éreinté, ajouta-t-elle plus doucement l'air inquiète.

Kira répondit d'un simple signe de tête, récupérant ses affaires avant de quitter la salle du Conseil avec ses deux assistants.

- J'ai été assez clair ? demanda-t-il à Heine.

- Assez clair ? releva celui-ci. Tu as été parfait Kira et tellement sûr et convainquant qu'il est presque impossible de réfuter tes propos comme je doute que l'on trouve mieux, objectivement, que les solutions que tu proposes. Tu n'as probablement pas fait attention mais tu les as stupéfait. Ne t'en fait pas, ça s'est très bien passé et je suis sûr que beaucoup de positif sortira de là, rassura-t-il en posant une main sur son épaule.

- Merci de m'avoir aidé à faire ce rapport, dit-il en leur souriant à tout deux.

- Sur ce sujet, vous avez quasiment fait tout le travail monsieur, remarqua Soléa. Nous n'avons que fait les enquêtes sur les membres du Comité et de l'État-major et encore, vous en avez fait une grande partie.

- Merci quand même, insista-t-il.

- Allons déposer tout ça puis je te reconduis chez toi Kira, poussa Heine. C'est assez pour aujourd'hui, il est tard et c'est presque l'heure du dîner.

- J'ai encore du travail, répondit-il.

- Rentrez chez vous Général, pria la demoiselle. Cela peut attendre demain.

- Je te ramène chez toi Kira, tu as besoin de manger et de dormir, insista Heine.

L'Hirondelle céda finalement et ses assistants le ramenèrent chez lui eux mêmes. Et dés le lendemain, à la première heure, il était dans son bureau, au travail. Il ne fallut que quelques jours avant qu'il ne soit convoqué par le Conseil pour entendre leurs premières décisions sur son premier rapport. Si quelques réglages furent rediscutés, Kira fut ravi de voir le Conseil le suivre sur ses recommandations sur tout les points qu'ils avaient déjà examiné. On l'avait surtout rappelé pour lui demander d'organiser la mise à l'épreuve des généraux comme il l'avait suggéré. Ce fut avec très grande joie que Kira s'y mit le jour même, voulant au plus vite commencer le ménage. Certains généraux étaient des plus gênant. En ce moment, l'État-major se chargeait de refaire le point sur ce qu'il restait de ZAFT après la guerre, d'organiser la défense des colonies, de continuer d'entretenir toute les branches et services, le renseignement en particulier pour s'assurer que la situation reste stable, de veiller sur les projets en cour, sur la formation des recrues qui n'avait pas cessé, sur la remise en état des vaisseaux et machines au cas où, sur la gestion des ressources humaines et matérielles... bref sur bien des choses et les généraux gênant y mettaient souvent leur grain de sel sans savoir de quoi ils parlaient. ZAFT était très affaiblie après cette guerre et il n'y avait pas place pour les palabres ou l'approximation, les mauvaises décisions.

Il avait déjà largement son idée sur la question et ce fut donc immédiatement qu'il convoqua le colonel Bravius du centre d'entraînement avec ses meilleurs instructeurs, les plus chevronnés. Il savait que ces hommes étaient de grande expérience, souvent chez ZAFT depuis presque le début, qu'ils s'y connaissaient, qu'ils étaient impartiaux et intransigeant et mieux encore, Kira les connaissaient bien et savaient qu'ils seraient ravis par cette démarche, détestant ces soldats là uniquement par influence, chantage ou piston. Ce fut le jour même qu'ils se présentèrent, Soléa partant les chercher et lorsqu'ils entrèrent, ce fut avec un immense respect qu'ils saluèrent Kira qu'ils revoyaient pour la première fois depuis sa dernière visite au centre un an auparavant, neuf mois avant la fin de la guerre. Il s'était passé tellement entre temps. Kira rendit le salut aux quatre hommes alignés devant lui, leur donnant ce sourire si caractéristique de sa personne.

- Repos, autorisa-t-il avant de les inviter d'un geste à s'asseoir sur les sièges alignés devant son bureau.

Il reprit lui même place sur son siège de cuir, Birdy sur l'épaule.

- Je suis très heureux de vous revoir, commença-t-il. Cela faisait longtemps.

- En effet monsieur, répondit Julien Bravius. Nous sommes nous mêmes très heureux de vous voir. C'est un peu tard mais comme nous n'en n'avons pas eu l'occasion avant... nous voulions vous faire toute nos félicitations pour votre promotion mais surtout vous remercier pour tout ce que vous avez fait et pour avoir mis fin à la guerre, dit-il solennellement alors que tous lui adressaient de beaux signes de tête.

- Merci, répondit-il avec émotion en les saluant de même. Avez vous une idée de la raison pour laquelle je vous ai demandé de venir aujourd'hui ? demanda-t-il ensuite en retrouvant sa maîtrise parfaite.

- Je dois avouer que non même si nous nous disions que cela avait un rapport avec la formation des soldats peut-être puisqu'il s'agit de notre domaine, remarqua le colonel.

- Pas exactement en réalité, répondit-il. Pour commencer, sachez qu'il s'agit d'un dossier encore tenu secret par le Conseil aussi, vous êtes tenu de garder pour vous ce que je vais vous dire et la mission que je vais vous confier aujourd'hui, dit-il avec sérieux.

- À vos ordres, répondirent-ils sans hésiter.

- Aussitôt après la guerre, le Conseil m'a chargé de mener une analyse approfondie de ZAFT et un projet de Réforme de notre armée selon mes principes et mes idées, dit-il en les voyant immédiatement sourire largement. Bien évidemment, tout est à la décision du Conseil mais ils me font confiance pour remettre ZAFT sur les rails et régler les problèmes dont nous souffrons. J'ai décidé de commencer par le plus urgent et le plus difficile : le commandement. Il y a quelques jours, j'ai présenté, une analyse, un rapport complet de cela au Conseil avec les solutions que j'envisageais. Parmi tout ce que j'ai pu proposer il y avait le fait de revoir la composition de l'État-major. Je ne pense pas vous surprendre en disant que certains généraux sont des problèmes, dit-il alors qu'ils acquiesçaient. Certains n'ont aucune formation, savoir, compétence ou expérience militaire, ne pensent qu'à eux, à leurs intérêts et à leurs images et sont à mes yeux de véritables bombes à retardement pour notre armée. J'ai proposé au Conseil de faire le ménage dans les règles de l'art. Pour cela, j'ai commencé par faire moi même des enquêtes approfondies sur les carrières de tout les généraux, analyser leur travail, leurs résultats, leurs ingérences, leurs débordements... Des enquêtes officielles vont venir confirmer cela et cela suffit déjà à pousser à la démission quelques uns cependant, ce n'est pas assez pour bien marquer le changement et faire savoir à ZAFT que nous reprenons les choses en main dans une toute autre politique que celle de Patrick Zala. Aussi, j'ai proposé autre chose, une mise à l'épreuve de tout les généraux.

Face à lui, il vit les quatre officiers sourire de nouveau, comprenant visiblement où on allait en venir.

- Je parle d'une évaluation complète sur tout les domaines, reprit-il. De la simple évaluation sur la connaissance des codes de bases de l'armée jusqu'à des simulations de combats de guerre. Politique, économie, armement, ingénierie, recherche... Nous voulons faire une évaluation complète de tout ce qu'est censé savoir, savoir faire, évaluer un général. Comment il peut gérer une crise, s'adapter, réagir... Ses connaissances, ses compétences... bref tout et avec une intransigeance et une exigence poussée au plus de ce que nous pourrons. Cela sera plus que nécessaire pour pouvoir reconstruire et gérer la suite de cette guerre. Aujourd'hui, le Conseil m'a annoncé qu'ils avaient retenu cette démarche et m'ont demandé de mettre en place cet examen. C'est à votre expertise que j'ai décidé de m'en remettre. La mission que je vais vous confier consiste à organiser cette évaluation et ses épreuves. Ceux qui échoueront seront jugés inaptes au statu de général et rétrogradés ou remerciés au choix. Qu'en pensez vous ?

Les quatre officiers se regardèrent, l'air ravis :

- Nous en pensons que nous allons bien nous amuser, rit le colonel en le faisant rire un peu.

- Bien, je savais que cela vous plairait, sourit-il en les faisant ricaner. Pour que la chose soit impartiale, je passerais moi même cette évaluation, je ne discuterais donc pas beaucoup des détails avec vous, je vous fais confiance, dit-il en tendant un dossier à Julien. Ceci contient une liste de tout ce qui doit être absolument évalué mais ajoutez-y tout ce que vous jugerez utile ou intéressant pour la chose. Vous pouvez choisir les épreuves, leur contenu, leur manière d'être effectuée, votre jury d'évaluation... tout. Vous n'avez pas de limites, je vous demande juste d'être le plus impartial, juste, objectif, exigeant et pointilleux que possible. De cela dépendra la sélection de l'élite dirigeante de ZAFT. Aucun traitement de faveur pour personne. Ne vous privez pas non plus pour évaluer particulièrement sur les capacités que chacun s'octroie à raison ou non. Ce rendez-vous sera le seul que vous aurez avec moi sur le sujet puis vous serez convoqué par le Conseil. Je leur ai dit que c'était à vous que je voulais confier cette tâche, que j'avais toute confiance en vous pour cela, dit-il en les voyant très fiers et touchés. Ils ont approuvé et comme je serais moi aussi soumis à cet examen, c'est avec eux que vous verrez tout les détails et c'est à eux que vous présenterez le projet d'évaluation qu'ils approuveront ou non. Et bien sûr, cela doit rester secret et toute personne intégrée au projet devra être approuvée par le Conseil. Des questions ?

- Quand cela doit avoir lieu ? demanda le colonel.

- Au plus vite. Je vais être franc, nous voulons abattre un maximum de travail avant l'élection d'un nouveau gouvernement qui ne sera peut-être pas enclin à faire cette réforme pourtant nécessaire, dit-il sérieusement. Sachez aussi que les généraux ne seront pas prévenus d'avance, ce sera un peu comme une interrogation surprise mais après tout, ils sont censés maîtriser leur sujet à tout instant.

- Je pense qu'il serait judicieux pour vous de ne pas en parler davantage avec nous. Si vous le permettez monsieur, nous verrons les autres éventuelles questions avec le Conseil.

- Cela serait en effet plus judicieux, cela va déjà faire des histoires lorsque l'on saura que je suis à l'origine de ceci. Pour venir à d'autres sujets, je veux que vous sachiez que la formation de nos recrues et de nos soldats fera l'objet de l'un des plus gros dossier de cette analyse et proposition de Réforme alors attendez vous à voir du changement et à avoir du travail prochainement. J'estime que c'est l'un des axe cruciaux pour nous.

- Nous avons toute confiance en vous monsieur, assura le Colonel. Personnellement, j'attendrais cela avec impatience.

- Très bien, sourit-il. J'organiserais certainement une réunion avec vous et vos instructeurs pour entendre votre avis sur le sujet dés que possible alors n'hésitez pas à préparer vos remarques et observations, sans mâcher vos mots je veux que les choses soient dites et réglés.

- À vos ordres monsieur, répondit le colonel.

Kira se leva alors et ils s'empressèrent de faire de même, saluant.

- Je compte sur vous messieurs, dit-il. Maintenant, excusez moi mais j'ai énormément de travail encore. Rompez.

Ils s'en allèrent alors, Kira se remettant bien vite au travail. Après cet entretient, il n'entendit plus du tout parler de cette évaluation, sachant que le Conseil se chargeait de voir et de valider le projet du Colonel Bravius et de ses hommes. Il attendait simplement que la chose tombe et de toute manière, il n'avait pas vraiment le temps d'y penser, beaucoup de travail l'attendant. La semaine suivante, il présentait un autre gros rapport sur ce projet de réforme, les réunions avec le Conseil à ce sujet commençant à se faire très régulières. La Réforme se construisait de jour en jour, le Conseil ayant décidé de statuer au fur et à mesure sur tout ce que Kira présentait et en général, ils le suivaient au grand bonheur du jeune homme. Dans un même temps, il gardait un œil sur le traité, participant à plusieurs séances de négociation, assumant son siège au Comité et à l'État-major comme toute ses responsabilités, forçant l'admiration. Le Conseil avait aussi assigné une large équipe d'administrateurs militaires et civils pour aider le Général à rédiger précisément chaque point de cette réforme et à tout mettre au clair pour pouvoir ensuite officialiser chaque décision prise et validée. On lui avait également assignée une autre équipes d'experts en tout genre pour l'aider à analyser la situation de ZAFT de sa création jusqu'à ce jour entre finance, économie, politique, organisation... Et grâce à cela, Kira se mit à avancer plus vite encore.

Ce fut un peu moins d'un mois après avoir confié au Colonel Bravius l'organisation de la mise à l'épreuve des généraux que l'évaluation tomba très subitement et simultanément sur chaque membre de l'État major. Et le Colonel Bravius avait fait très, très fort pour entamer la chose. Chaque général avait été appelé sous un prétexte ou un autre sur une installation militaire différente pour chacun. Et là sans prévenir, on avait fait en sorte de les enfermer dans ce qui pouvait faire office de salle de commandement avec une équipe de base et on leur avait soumis un scénario catastrophe à gérer. Une simulation mais une simulation très réaliste qu'on avait veillé à faire paraître très réelle et surtout, on avait fait croire aux généraux que c'était bien réel. On leur avait fait croire qu'il y avait une attaque surprise sur les PLANTs. On avait été jusqu'à faire subir des attaques fictives sur les sites sur lesquels ils se trouvaient, faisant trembler les bâtiments pour leur faire croire qu'un assaut les bloquait dans la salle où ils étaient suite à des effondrements. Après quoi on les informait rapidement que Aprilius One avait subie une attaque terroriste massive et que la tour du Conseil avait été détruite avec le gouvernement et le quartier général de ZAFT, qu'aucun autre général n'était localisable et que la suite dépendait d'eux. Il avait ensuite fallu prendre les choses en main uniquement à partir de cette petite salle et gérer la situation. Et tout avait été fait pour que la simulation soit le plus réaliste possible au point que tous étaient complètement tombés dans le panneau. Les simulations spécialement programmées pour l'occasion donnait un scénario catastrophe complexe.

Au delà de croire la chose bien réelle, aucun général ne s'était douté que le Conseil et le jury composé par le Colonel Bravius avaient suivis en direct les simulations pour voir leurs réactions et voir comment ils géraient. Et dés ce premier test bien des choses furent évidentes. En premier lieu, il était évident que Kira était le meilleur sur ce terrain là alors qu'il était parvenu à rester parfaitement calme, à réagir vite et bien, si vite que l'équipe à sa disposition avait eu bien du mal à suivre tant et si bien qu'il avait fini par prendre lui même un poste pour accélérer tout en continuant à commander et à tout entendre. Il avait été le seul à parvenir à repousser les assauts multiples programmés que ce soit en gérant l'armée dans les colonies pour endiguer les attaques terroristes en ville, que dans l'espace avec une attaque militaire d'envergure. D'autres généraux avaient vaillamment lutés, d'autres avaient paniqué, cherché désespérément les ordres et consignes d'un Comité injoignable, d'autres avaient essayé sans grand résultat et d'autres s'étaient montrés plutôt pathétiques en croyant gérer mais en ne gérant rien du tout. Ce test avait été édifiant quand aux capacités de commandement et l'on voyait vite que l'éloignement du terrain et des situations réelles de tout les généraux hormis Kira avait fait du dégât sur leur manière de commander, de s'adapter, sur leur vitesse de réaction, d'analyse et d'action. En revanche, en regardant Kira agir, on pouvait aisément voir sa maîtrise de la chose et son habitude des situations compliquées alors qu'il s'était parfaitement maîtrisé, le comportement exemplaire et la réaction parfaite. On avait alors compris que les victoires durant la guerre devaient surtout être dû aux officiers sur le terrain se démenant et non aux hauts gradés.

Cela n'avait pas empêché que Kira avait été infiniment soulagé à la sortie de la simulation, découvrant alors que tout ça avait été fictif. Dans la foulé, tout les généraux furent conduits au centre d'entraînement, reçu par le Conseil et leur jury d'examen, la Chancelière leur expliquant alors qu'ils allaient être évalué sur leur capacité à être général de ZAFT et que cette simulation surprise avait été la première épreuve. Ferme, la Chancelière avait été tranchante en coupant court aux protestations virulentes de certains, mettant en avant les raisons pour lesquelles ceci avait été mis en place. Elle leur ordonna de se soumettre à ce test ou d'abandonner sur le champs leur place. Elle ne laissait pas le choix, ne se privant pas pour faire savoir que les échecs vaudraient la perte de leur poste. L'examen durerait quatre jours sous la direction du Colonel Bravius et aucun n'était autorisé à quitter ses quartiers du centre d'entraînement dans ce temps ou a communiquer avec l'extérieur, obligés de se soumettre aux consignes du colonel. Autant dire que cette bombe avait été une surprise sans nom pour les généraux, seul Kira étant au courant que la chose devait arriver alors qu'il avait gardé le secret pour tous même pour son père.

Aussi durant les jours qui suivirent, tous furent mis à l'épreuve de manière intensive, individuelle, dans un rythme effréné et stressant volontairement pour les tester, ne leur laissant que peu de sommeil et aucun temps libre. Absolument tout fut abordé, toutes les questions qu'un général devait connaître, des codes de bases, des noms et utilités des différents modèles de MS jusqu'aux questions politiques et économiques. Tout était enregistré, montré au Conseil entre entretient, simulations, interrogation, épreuves physiques... Tout y passa et Kira fut ravi d'avoir confié ça au colonel Bravius qui, comme il l'avait espéré, se montrait impitoyable et retord. De son avis, lui et ses instructeurs s'en donnaient à cœur joie et s'amusaient beaucoup. Il constata de lui même que tout les points qu'il avait exigé étaient traités mais il y en avait plus encore en passant pour des choses qu'il n'avait même pas imaginé. Comme tous, il ressortit exténué et épuisé dans tout les sens de cet examen mais ravi du travail fait par Julien et ses hommes.

Dés le lendemain, le Conseil recevait l'État major et autant dire que certain en prirent pour leur grade justement, des incompétences terribles révélées par le test. Les quatre généraux qui n'avaient jamais été militaires dans aucun sens s'étaient vu renvoyés sans pitié avec des résultats plutôt terrifiants quand on imaginait de quoi ils étaient responsables dans leur fonctions. Les militaires s'en sortaient un peu mieux mais eux aussi se virent vertement réprimandés pour leurs résultats bien en dessous de ce qu'avait espéré le Conseil. Trop habitués au bureau et à l'administration. Trop peu au fait des évolutions de ZAFT, de leur matériel, de leur possibilités, des avancés en matière de stratégies, de règles. Trop peu au fait des situations extérieures à celles des PLANTs, de ce qu'il se passait sur Terre par exemple. Les mentalités et esprits stratégiques vieillissants, des manières de faire vieillissantes. Trop habitués aussi à suivre les ordres du Comité. Devenus étrangers au terrain et aux situations réelles... Soudain, on se rendait compte de bien des choses et certains généraux semblèrent choqués par leurs propres résultats. Seul Kira s'en sortit avec les honneurs tous y voyant encore une preuve de la manière extrême avec laquelle il s'était impliqué dans la guerre, gagnant très vite en savoir et compétence, en expérience par la force des choses.

Le Conseil avait d'office mis les plus incompétents dehors, mettant aussi en avant les dossiers d'enquêtes sur les carrières de chacun pour enfoncer le clou et remettre les pendules à l'heure sans pitié. Mais c'était bien là ce qu'il fallait. Sortit de là, ce qu'il restait de l'État-major appris que le Comité avait subi le même sort, beaucoup poussés vers la sortie au moyens des accusations pesant sur eux suite au rapport de Kira, les enquêtes officielles déjà ouvertes par le gouvernement justifiant d'autant plus les remerciements par la gravité des faits. La semaine suivante, le Conseil convoquait ce qu'il restait de l'État-major et du Comité pour leur apprendre qu'ils avaient confié la Réforme de ZAFT à l'Hirondelle de Junius et que le commandement entier avait déjà été revu, ces tests et écrémages impitoyables bouclant la chose. Kira fut heureux lorsque le Conseil suivit ce qu'il avait recommandé. Le Comité repassa au civil, l'État-major à la tête de ZAFT. Les deux organisations à la gestion de l'armée bien que les généraux aient le dernier mot avec toutefois l'autorité du Chancelier au dessus d'eux. On laissait la possibilité au Conseil de mettre en œuvre des projets militaires si besoin, sous la coupe de l'État-major.

Un président fut désigné pour le Comité : Ricardo Orff. Un membre de longue date qui n'avait pourtant jamais eu de place significative parmi les décisionnaires du Comité. Un homme neutre en politique, très cultivé et déjà au fait des codes militaires. Quand aux généraux, la Chancelière annonça la nomination d'un Chef d'État-major à leur tête. Le choix avait simplement été basé sur les résultats du test pour nommer celui le plus à même d'assumer cette fonction et ce fut ainsi que Kira se retrouva Chef d'État-major, un peu sonné par la nouvelle inattendue. Il fut cette fois-ci officiellement chargé de continuer la Réforme et d'être le premier conseiller militaire du Conseil et du Chancelier. Il fut d'autant plus ébahis de voir que le Conseil n'avait pas changé grand chose à sa proposition de nouveau fonctionnement du commandement mais aussi pour le gouvernement vis à vis de l'armée. Lorsque tout cela fut rendu public, tout le monde fut d'abord choqué d'apprendre que le Conseil allait complètement réformer ZAFT. Puis ce fut en très grande majorité très positivement qu'on accueilli la nouvelle que l'Hirondelle menait là manœuvre et était désormais à la tête de ZAFT. Le Conseil avait officialisé le nouveau système de commandement et de gestion.

Après cela, Kira redoubla de travail, tous s'accoutumant plus ou moins rapidement à ce chamboulement titanesque. Avec ceci, on marqua clairement que les choses allaient radicalement changer à ZAFT et qu'on serait vite loin de la politique de Patrick Zala qui avait jusque là façonné l'armée. ZAFT était une armée très jeune, bâtie dans des conditions très particulières, un peu à la va vite avec les moyens du bord et il y avait beaucoup de choses à régler, à changer, à améliorer, à optimiser. Cette tâche incombait à Kira désormais. Si la chose fut généralement très bien accueilli, certains comprirent rapidement que cela sentait le roussi pour eux, les généraux et membres du Comité remerciés en rage contre le jeune homme qui fut bientôt forcé d'accepté une escorte constante suite à des menaces contre lui. Mais cela ne l'avait pas vraiment touché, déjà habitué à ce genre de chose, affrontant opposition et critique avec le même calme, la même maîtrise et la même force que pendant la guerre.

Quelques jours après sa nomination en tant que Chef d'État-major, ce fut le second anniversaire de la Saint Valentin Sanglante, un jour extrêmement difficile pour Kira. Il mit son travail sur le côté pour participer aux commémorations et aller sur les tombes de Zolar et de sa famille mais aussi sur celles de tout ceux qu'il avait perdu dans cette guerre. Il participa aux cérémonies sans retenir ses larmes et sans faire de discours, lorsqu'on lui demanda pourquoi il n'avait pas pris la parole, il avait expliqué ne pas avoir les mots pour parler de cette Tragédie, disant que les alignements de tombes et les nombreuses larmes parlaient d'eux mêmes. Il ajouta cependant simplement qu'il espérait que toutes les victimes reposaient en paix maintenant que la guerre qui avait commencé avec leur mort était terminée. Il expliqua ne pas vouloir faire de politique en ce jour, trouvant cela inapproprié quand ce drame parlait de lui même. Il supporta ce jour mieux que l'année précédente, du moins en apparence et cette fois, Heine ne le lâcha pas d'une semelle de la journée, toujours présent. Et ce fut dans le travail que le général se replongea le lendemain pour se changer les idées.

Grâce à tout le personnel expert qui lui avait été assigné, Kira avança encore plus rapidement dans le projet de Réforme, rencontrant le Conseil au moins deux fois par semaine à ce sujet. Maintenant qu'il était à la tête de l'État-major et que les choses avaient été mises au clair, les généraux étaient invités à participer à leur tour, comme le Comité bien que Kira surveille de très prêt leur travail, ne sachant pas encore s'il pouvait avoir confiance après le tremblement de terre qu'il venait de provoquer au commandement. Il fut à la fois surpris et ravi lorsqu'il vit certains généraux chercher à se former de nouveau, ne s'étant pas aperçu du retard qu'ils avaient pris jusqu'au test. Le test de l'État-major était resté secret et on accepta volontiers aussi la discrétion sur leur formation, des instructeurs particuliers détachés pour eux dans ce but mais aussi pour convenir aux emplois du temps chargés d'un général. Les dossiers de Réforme s'enchaînèrent rapidement, touchant à tout chez ZAFT, du fonctionnement le plus basique jusqu'à la politique générale. Cela alla jusqu'à Faith. Le Conseil prit lui même la décision de changer quelques petites choses dans l'Ordre. Jusqu'ici, seul le Chancelier pouvait nommer un membre et c'était à lui que répondaient uniquement les soldats de Faith. Désormais, le Chef d'État-major avait lui aussi le droit de nommer des membres et tout les membres de Faith devaient aussi répondre devant lui maintenant.

À la début Mars, presque cinq mois après avoir débuté son travail sur la Réforme, Kira bouclait la chose avec beaucoup de fierté et de soulagement. Restait encore à tout mettre en œuvre dans la réalité, quelques détails à régler mais le projet écris était bouclé et officialisé. Seules les grandes lignes de la Réforme avaient été rendues publiques mais une grosse partie était visible par ZAFT et l'ensemble pouvaient être lu par les plus hauts gradés, le Conseil et les quelques accrédités. Mais quelque soit le cas l'ensemble du projet fut très bien accueilli. En même temps, les changements faits étaient soit nécessaires, soit la suite logique, soit, pour une bonne partie, des évolutions plus que nécessaires suite à des erreurs, fiascos ou autre scandales mis en évidence par le rapport du jeune général. Même ceux qui auraient aimé réfuter, gênés par les changements ou contre l'Hirondelle ne trouvaient pas d'arguments vraiment valables. Cela ne les empêcha pourtant pas de donner de la voix pour faire savoir leur mécontentement qui au final n'eut aucun impact sur la Réforme et sa mise en œuvre.

Ce fut à peine cinq jours plus tard que l'on annonçait la fin des négociations du traité de paix. Kira était plutôt satisfait même si on était loin d'avoir obtenu tout ce qu'il aurait voulu. Dans un sens il savait parfaitement que certaines demandes seraient inacceptables pour l'Alliance, le projet de zone neutre sur la Lune en première ligne même si le Conseil avait tenté sa chance. L'un des points majeur du traité était de rendre leur liberté et leur neutralité à toutes les nations annexées de force par l'Alliance pendant la guerre. C'était le cas d'Orb, du Royaume de Scandinavie, de l'Union Océanique, de l'Union Équatorial, des Communautés Africaines et des États-Unis d'Amérique du Sud. Tous regagnaient leur indépendance et allaient pouvoir vraiment se reconstruire. Un accord de reconnaissance mutuelle avait été passé, donnant son indépendance aux PLANTs et des efforts pour la paix avaient été promis. ZAFT avait toujours un droit de présence légère à Gibraltar et Carpentaria repassées sous l'autorité de leurs nations respectives. Les technologies nucléaires à usage militaire avaient été interdites et les anti neutrons-jammers donné à toutes les nations pour relancer les productions. Une mesure avait été mise en place pour limiter le nombre de vaisseau, de MS et autres en possession d'une nation, les limites fixées en fonction de la population, des ressources et de la production. Et enfin, la technologie du Mirage Colloïde inventé avec l'arme G Blitz, permettant entre autre camouflage, réflexion d'énergie, absorption ou vidange d'énergie avait été interdite d'utilisation. Elle avait servi à cacher le Genesis et personne ne voulait revoir ça.

Cette annonce fut accueillie partout avec joie et Kira donna une permission à son équipage pour rentrer fêter cela mais aussi parce que la fin officielle de la guerre serait marquée par la signature du traité. Il serait alors temps pour chacun de décider s'il désirait ou non quitter ZAFT. Ce fut à bord d'une navette de transport que l'équipage de l'Omikron rentra à la maison n'ayant pourtant guère l'occasion de voir leur général très occupé. Tous avaient bien entendu suivis ses actes et ce qu'il avait fait ces derniers mois, très fiers de lui. Le dix mars 72, le traité de Junius mettait fin à la guerre officiellement, signé parmi les débris de la colonie détruite à son ouverture. Kira y fut bien entendu présent, ressentant un soulagement sans pareil à enfin voir cette guerre terminée.

Le traité signé, il fut temps de penser aux élections sur PLANT. Bien évidemment, les candidats n'avaient pas attendu pour faire campagne et une bonne partie avait demandé le soutient de l'Hirondelle. Tout le monde voulait d'ailleurs connaître l'avis du jeune général sur la question. Pourtant, Kira s'était abstenu de toute déclaration sur le sujet. Il avait simplement expliqué que premièrement, il ne connaissait que très peu les candidats se présentant. Et cela était bien vrai alors que hormis quelques anciens conseillers se présentant, il n'y avait que des noms n'étant justement que des noms pour lui et avec tout le travail qu'il avait, il n'avait guère eu le temps de s'intéresser à la chose. Et ensuite, il avait dit que chacun devait choisir en son âme et conscience et non suivant l'avis d'un autre, même le sien. Il expliquait aussi qu'il n'était pas un politique mais un militaire et qu'il n'était pas forcément le mieux placé pour savoir qui était le meilleur choix pour diriger leur nation, n'y connaissant que très peu en affaires civiles. Il ne s'affichait jamais avec les politiques, il ne prenait pas partie, ne donnait pas son avis sur la question. Et si l'Hirondelle avait bien l'intention de continuer à faire valoir ses idées, il ne voulait pas être trop mêlés à la politique civile classique, s'estimant être un militaire. Là était son domaine et il comptait y rester. Il souhaitait reprendre un peu de distance et retourner un peu dans l'ombre comme avant qu'il ne se retrouve seul aux commandes face à Zala. Cela ne voulait pas dire qu'il ne continuerait pas à lutter pour ses idées et à tout faire pour les faire perdurer, pour consolider et améliorer toujours plus les choses. Mais il voulait le faire avec sa discrétion naturelle et il ne voulait surtout pas que la population se repose sur son avis, souhaitant que tous se décident à vraiment affirmer ses idées et à les défendre plutôt que de suivre aveuglément quelqu'un. Et bien évidemment, cela ne l'empêchait pas d'être prêt à intervenir de nouveau s'il jugeait que cela était nécessaire.

Les élections furent rapidement organisées et un nouveau Conseil vit le jour. On y retrouva plusieurs anciens Conseillers. Ali Kasim modéré et faisant partie de ceux évincés par Zala gardait la tête de Januarius. Orson White, neutre/radical, conservait Sextilis, Parnell Jesek, modéré/neutre November et étonnamment, Louise Leitner, partisane de Zala qui s'était pourtant abstenue de s'impliquer dans ses bêtises, radicale, gardait Junius. Kira y vit là le signe que les habitants de Junius devaient toujours garder rancœur après la Saint Valentin Sanglante qui aurait pu toucher bien plus de colonies sans Kira. Paradoxalement, il y avait beaucoup de gens qui l'aimaient là bas mais très peu réellement pour une acceptation des Naturels. Kira pouvait comprendre après ce drame atroce. Les autres Conseillers étaient tous de nouvelles têtes. Il y avait, comme du temps de Siegel, quatre membres du Comité parmi lesquels son président, Ricardo Orff pour Martius. Avec lui, il y avait Eduardo Lee pour Maius, Neu Kazaefsky pour October et Takao Schreiber pour December. Quatre membres du Comité neutres ou modérés dans leurs idées, partisans de l'Hirondelle et que Kira apprenait à connaître depuis la révision du Comité dans la Réforme, des gens qu'il commençait à vraiment apprécier. Deux radicaux s'ajoutaient aussi : Alan Clarzec pour Februarius et George Adaman pour Quintilis. Crister Oberge, modérée était à la tête de September. Et enfin, le Conseiller d'Aprilius aussi élu Chancelier était un certain Gilbert Durandal, modéré affiché.

Si Kira était rassuré d'en connaître une partie, il attendait de voir ce que donnerait ce nouveau Conseil à majorité modérée, néanmoins un peu apaisé par son orientation politique. Sa préoccupation principale était ce Chancelier dont-il ne savait pas grand chose si ce n'était qu'il avait été un grand professeur en génétique dans le passé. Il aurait le temps de se faire une idée étant donné qu'il le côtoierait régulièrement prochainement de sa place de Chef d'État-major. Il attendait de voir. Le jour même de l'annonce des résultats, le nouveau Conseil fut intronisé par l'ancien avec sa Chancelière. Après les cérémonies officielles publiques les nouveaux et les anciens rejoignirent finalement la salle du Conseil dans laquelle ils s'enfermèrent en privé. Les Conseillers nouvellement élus prirent place et Eileen Canaver, la Chancelière sortante, prit la parole.

- Dans les jours qui suivront, lors de la transition, nous vous mettrons au courant de tout les dossiers en cours ainsi que des dossiers classés secrets. Nous tenions cependant à commencer par vous révéler une chose très importante seulement connu du Conseil et de personne d'autre. Chose qui doit évidemment, et cela fait parti de vos devoirs, rester secret.

Elle fut interrompu par quelqu'un toquant à la porte et elle sourit :

- Ils sont là, remarqua-t-elle avant d'aller ouvrir elle même.

Entrèrent alors les cinq Faith's Guardians avec en tête Kira suivit d'Hector, Catherine, Thomas et Ribi. Pour l'occasion, tous avaient découvert leurs deux insignes de Faith. Eileen referma derrière eux et s'avança en leur compagnie vers la table où tous avaient l'air intrigués. Les cinq militaires saluèrent respectueusement et l'ex-Chancelière reprit la parole :

- Je vous présente le général et Chef d'État-major, Kira Lorenne, la général Catherine Jeber, le colonel Hector Gaymerick, le colonel Thomas Blenis et le commandant Ribi Astone, présenta-t-elle en les autorisant au repos d'un geste. Tous sont bien entendus d'exemplaires soldats de ZAFT en plus d'être des membres de Faith. Mais ils sont aussi bien plus. Si Faith a été créé pour pour donner à des soldats vertueux choisis pour leur équilibre, leur raison, leur discernement, leur détermination et leur volonté à protéger PLANT, les moyens de faire leur devoir sans être entravés par des supérieurs ou certaines règles, une partie secrète de l'Ordre va plus loin. L'Ordre des Faith's Guardians a été créé. Ils sont cinq, vous les avez devant vous et ils sont reconnaissables à leur double insigne bien que dans un soucis de secret de cette fonction, le second et généralement gardé caché.

- En quoi consiste cette fonction ? demanda un conseiller.

- Les Faith's Guardian sont la limite et le contrôle du Conseil, dit-elle en surprenant les nouveaux arrivants. Leur devoir est de garder un œil sur vous et surtout sur le Chancelier. Ils sont habilités à intervenir dans n'importe quelle action du Conseil ou du Chancelier s'ils jugent que les limites ont été dépassé. Nous parlons là de cas extrêmement graves comme ordonner des actes contre la vie par exemple. Ils n'interviennent qu'en cas d'extrême nécessité. Cela n'est arrivé qu'une fois, lorsque Patrick Zala a déployé le Genesis avec l'intention de détruire la Terre et anéantir les Naturels. Ce sont eux qui ont alors mis aux arrêts le Chancelier Zala et les conseillers à ses ordres et c'est pour cela qu'il était de l'autorité du général Lorenne de destituer le Chancelier Zala de son commandement le jour de la seconde bataille de Jachin Due. Il est en leur pouvoir de destituer le gouvernement entier en cas d'acte de très haute gravité contre la morale et la vie. Les Faith's Guardians n'ont pas à répondre de leurs actes sauf si un minimum du trois quart du Conseil le réclame. Si un Faith's Guardian se trouve en faute, les autres s'en chargeront eux-mêmes en premier lieu. Un Faith's Guardian ne peut-être destitué que si les autres Guardians sont unanimement d'accord pour cela. Ni le Chancelier, ni le Conseil ne peut le faire. Le général Lorenne mis à part, les autres ont été choisi à la création de l'ordre peu après celle de ZAFT. Le général Lorenne y est entré il y a un peu plus d'un an maintenant.

- Comment sont-ils nommés ? demanda le Chancelier.

- Bien évidemment, on ne choisit pas n'importe qui, commença-t-elle. Seul les plus droits et ceux à l'esprit de protection et de préservation des PLANTs très poussé peuvent prétendre à cela. Les quatre premiers furent choisi par ceux qui on fondé l'Ordre. Mais ensuite, le choix de tout nouveau membre a été laissé à la charge des Guardians eux mêmes. Ce sont eux qui décident suivant les critères moraux de l'Ordre. Le général Lorenne est le seul a avoir été remarqué par les Guardians pour ce poste et je ne pense pas avoir à expliquer pourquoi. Les Guardians choisissent leurs possibles nouveaux membres par un vote unanime. La seule condition est de faire partie de ZAFT mais il existe même une possibilité pour un civil d'y entrer si les Guardians le demandent sous réserve de formation militaire et bien évidemment, tout nouveau Guardian devient d'office membre de Faith. La candidature est ensuite soumise au Conseil qui peut éventuellement s'opposer à la nomination à condition de rassembler au moins dix voies sur douze contre cela. Une fois accepté, seul les Guardians eux mêmes peuvent destituer l'un de leur membre. Il faut bien comprendre que chacun d'entre eux est très conscient de son rôle. Ils ne sont pas là pour diriger la nation ou mettre leur nez partout dés que quelque chose leur déplaît, ils sont la pour éviter des catastrophes sans nom. Même le Chancelier ne peut se mettre sur leur route sans vote unanime du Conseil. En temps ordinaire, ils sont de simples soldats ou presque, dit-elle avec un regard amusé pour l'Hirondelle qui fit sourire tout le monde, et assument leurs postes normalement. Ils ont cependant le droit d'assister à distance à toutes les réunions du Conseil et on un droit de regard sur tout afin de surveiller. Les Faith's Guardians ont été créé pour mettre un stop à ceux à qui personne ne peut s'opposer si la chose s'avère nécessaire.