Bien le bonjour les lecteurs ! J'ai le plaisir de vous partager le début de cette fanfiction sur laquelle je passe énormément de temps. J'aurais préféré vous la poster plus tard, quand elle serait terminée, maaaiiiis je n'en pouvais plus d'attendre. Je vais essayer de poster au minimum un chapitre par mois, voire tous les deux mois quand l'inspiration se fait plus rare. Je tiens aussi à préciser qu'il se peut que je modifie plusieurs fois les chapitres pour des questions de reformulations, etc
J'espère en tout cas que cette histoire va vous plaire autant que je prends plaisir à l'écrire. J'ai hâte de vous lire retours dessus.
Bonne lecture !
Son souffle erratique imposait un rythme endiablé à son cœur. Dans sa course, elle entendait le crissement des feuilles mortes sous ses pieds glissants et le craquement des branches qu'elle écartait violemment.
Son instinct lui hurlait de s'éloigner de ces hommes, ces inconnus qui venaient bouleverser son quotidien. Elle sentait la nausée lui monter, le goût amer de la peur et de l'effort se mêlant dans sa bouche sèche.
Elle devait fuir. Fuir le plus vite qu'elle pouvait. Fuir au plus loin d'eux.
Le téléphone plaqué contre son oreille, Ophélia suppliait pour qu'elle réponde. Les sonneries se répétaient dans le vide. Puis le bip significatif de la fin de l'appel, la voix froide et impersonnelle du répondeur comme seule réponse.
Elle retint un cri de frustration, la gorge nouée. Ophélia esquiva des branches qui griffèrent son visage. Il fallait qu'elle retente.
Ses doigts tambourinèrent sur l'icône du téléphone, mais dans sa précipitation, elle manqua de se prendre un arbre. Des nouvelles sonneries se répétèrent. Nouvel échec. La peur lui broyait l'estomac. Elle manquait de temps.
L'idée d'appeler la police la traversa. Elle n'avait plus que ce choix.
Ses doigts tremblants composèrent le numéro d'urgence. Elle était déjà prête à appeler quand le téléphone glissa de ses mains. Une poigne brutale venait de l'attirer en arrière par les cheveux. Elle hurla de douleur, son cri perçant la quiétude de la forêt, et se mit à se débattre de toutes ses forces.
Elle griffa désespérément l'air. Elle supplia, sa voix brisée par la panique. Rien ne marchait. Son assaillant restait implacable.
Ophélia sentit un souffle fétide contre sa joue. L'odeur nauséabonde renforçait sa nausée. Un rire gras résonna dans son dos, vibrant jusque dans ses os.
Il l'avait rattrapée.
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L'Impasse du Tisseur était calme ce matin-là. Les maisons collées les unes contre les autres avaient toutes leurs volets fermés. Un épais brouillard s'accrochait dans la rue, trop tenace pour y voir bien loin. L'ambiance était lugubre, accompagnée d'une fine pluie d'août. Le clapotis des gouttes brisait le silence des habitations.
Deux femmes franchirent une porte d'un pas agité. Celle aux longues boucles brunes maugréait des insultes tout en rabattant le capuchon de sa cape sur son visage.
—Me trainer dans ce trou de Moldus pour ça ?! Un serment ? Avec ce lâche ?! grogna Bella en lançant un regard assassin à sa sœur. Ne compte pas sur moi quand le maître apprendra ce que tu as fait, Cissy. Je ne veux pas y être associée.
Narcissa Malfoy attrapa son bras pour l'arrêter dans sa marche.
— Tu es notre enchanteur, Bella. Tu ne pourras pas fuir si la vérité éclate ! Tout est question de mon fils, ne comprends-tu pas ? gronda la Malfoy avec une pointe de désespoir dans son regard encore rougi par les larmes. Je ne pouvais pas laisser notre Seigneur s'en prendre à Drago pour punir Lucius.
Bellatrix se dégagea de sa poigne d'un coup sec.
— Arrête un peu de geindre pour ton fils ! Il a enfin la chance d'accomplir de grandes choses, mais tu restes derrière lui, à le ralentir par ce pitoyable côté mère-poule, cracha Bellatrix au visage de sa sœur.
La colère de Narcissa s'embrasa à ces paroles, elle ne pouvait pas se retenir de répliquer.
_Qui es-tu pour me juger ?! Tu n'as même pas d'enfant !
Narcissa regretta immédiatement ses mots en plaquant ses mains sur sa bouche. Elle tenta d'attraper le poignet de sa sœur, de créer un lien et s'excuser pour ce qui avait dépassé sa pensée. Bellatrix esquiva son geste et s'écarta, les lèvres pincées d'amertume. Elle s'éloigna tout en lui tournant le dos, les épaules voutées.
_J'ai toujours su que ton allégeance pour le Seigneur des Ténèbres avait des limites, dit-elle d'une voix rauque. Mais Cissy, reste prudente. Je ne veux pas te perdre.
Suite à ses paroles, Bella partit sans un regard pour elle dans un bruyant pop. Narcissa resta pantoise quelques minutes, perdue dans ses pensées. La pluie s'imprégnait dans le tissu de sa cape, et lui glacerait bientôt les os. Elle n'avait pas le loisir de traîner, Drago allait finir par se poser des questions sur son absence.
Avant de s'en aller à son tour, elle se retourna vers la maison qu'elles venaient tout juste de quitter. Tous ses espoirs reposaient sur les épaules de l'homme qui se terrait derrière ces murs. Un poids encombrait sa poitrine, un mélange d'espoir et de terreur. Elle finit par disparaître, le regard embué.
Au même instant, Severus Rogue était installé dans son fauteuil à l'état douteux, un air d'outre-tombe plaqué sur le visage. Dans son esprit se rejouait la scène qui venait de se dérouler dans son salon. Il ressentait encore la légère sensation du serpent de feu sur son bras. Le serment inviolable s'était imprégné dans sa chair, tout comme une certaine autre marque…
Las. Il se sentait ainsi. Pourtant, le sorcier n'avait pas réellement le temps de s'apitoyer sur son sort. Cette nouvelle année s'annonçait être l'une des plus sombres que l'école de sorcellerie n'ait jamais connues. Tous ses efforts ne devaient pas être vains. Le plan devait être suivi, et ce, peu importait le prix.
Il leva sa baguette d'un geste précis vers un mur en particulier. Celui-ci s'ouvrit pour laisser place au passage secret où se terrait Queudver. Celui-là même se trouvait encore sur les marches, visiblement sur le point d'ouvrir le passage de son côté. Il lâcha un léger couinement de peur. Il ne comprenait toujours pas comment son hôte pouvait repérer si aisément sa présence.
— As-tu encore des requêtes à faire, Queudver ?
Le petit mangemort au gant étincelant s'avança dans la pièce, l'air curieux.
— Que te voulaient Narcissa et Bellatrix ? Est-ce que le maître est au courant de leur visite ? déballa Queudver de sa petite voix aiguë.
Avec un visage toujours des plus neutres, Rogue se leva du fauteuil pour enfin poser son regard sur son colocataire qui se rapprochait plus du nuisible.
— Crois-tu que le Seigneur des Ténèbres t'ait envoyé ici pour poser des questions sur des sujets qui ne te regardent en aucun cas ? dit-il froidement en s'approchant de sa proie.
— Le Maître voudrait...
—Je peux à ma guise faire un rapport à notre maître et expliquer à quel point tu sembles prendre plaisir à fouiner dans ses plans. Je suis persuadé qu'il sera très heureux de l'apprendre, le coupa Severus.
Queudver tressaillît en imaginant son maître hurler son nom, furieux de son comportement, déjà prêt à lui faire subir un impardonnable. C'était un véritable arrêt de mort. Il essaya tant bien que mal de fuir le regard brûlant du professeur braqué sur lui.
— Pas besoin de proférer des menaces !
Severus plongea sur lui tel un rapace en l'attrapant par le pan son habit. Fait comme le rat qu'il était, Peter ne pouvait s'enfuir de la poigne de son hôte aux yeux indéchiffrables.
— Mon cher Queudver, je pense que tu n'as pas la moindre idée de ce qu'est une réelle menace. Pas une seule, trancha Severus en insistant sur chaque mot d'une voix doucereuse. Il me serait aisé de t'en montrer un aperçu, mais je crains fort que le maître n'ait pas calculé dans ses plans la perte de son précieux rongeur.
Il fit une pause dans ses paroles. Ses lèvres se formèrent en un fin rictus moqueur.
— Ceci pourrait en être autrement. Il me suffirait de lui en faire la suggestion pour que ça puisse devenir réalité.
Le souffle coupé, tétanisé, Pettigrow implorait silencieusement sa pitié. Bien qu'il ne portât pas de grande affection pour le sorcier aux longues robes noires, il ne pouvait qu'admettre que le Seigneur des Ténèbres était à l'écoute de ses paroles. À la première occasion, Severus pouvait le faire disparaître sur son bon vouloir.
— Me suis-je bien fait comprendre, Queudver ? souffla le sorcier qui ne s'était toujours pas décidé à le relâcher de sa poigne de fer.
Pour toute réponse, il secoua vivement son visage pour former son approbation. Rogue le lâcha sans ménagement. Il se détourna de lui, posant son attention sur la table de la pièce.
— Retourne dans ta chambre après avoir débarrassé. Je vais bientôt devoir partir pour Poudlard, tu attendras mes instructions.
Tout en pestant relativement bas, Queudver abdiqua et s'empressa de débarrasser les restes de la visite des sœurs. De son côté, Severus s'occupa de ses affaires. Il ne restait plus beaucoup de temps avant que celui-ci s'en aille pour le château. D'un coup de baguette, sa valise se rapprocha de la cheminée.
Sur la seule étagère du salon trônaient plusieurs bibelots et des livres poussiéreux. Au milieu de tout ce bazar, se trouvait une vieille photographie moldue cornée et jaunie par le temps. Présente, mais discrète, la photo montrait une dame aux fortes cernes qui tenait par les épaules un jeune garçon maigrichon. Aucun des deux ne souriait sur le cliché.
Il lui lança un bref regard et ne ressentit aucune nostalgie à sa vue. Ce n'était qu'un immense trou béant dans son cœur. Un passé qui était révolu.
Il reposa la photo où il l'avait trouvée, sans lui accorder plus d'intérêt. Il donna des directives à Pettigrow puis prit dans sa paume de la poudre de cheminette. Ses yeux noirs brillèrent sous l'intensité des flammes vertes de son voyage.
Severus Rogue venait de partir. Prêt ou non, il allait devoir affronter la folie des sorciers, la folie des hommes.
