BLEACH - RISING HELL

TOME I : COMING FROM HELL

« Et la Mort, elle, peut-elle Mourir ? Et la Mort, elle, peut-elle Souffrir ? »

À désormais 18 ans, Kurosaki Ichigo a déjà connu une vie bien remplie. Cela faisait déjà quelques mois qu'il avait récupéré ses pouvoirs de Shinigamis, suite à l'incident survenu avec Ginjô Kugo. Depuis lors, le rouquin mène une vie plutôt paisible, passant du temps avec ses amis, sa famille, et devenant un simple étudiant à l'Université, comme tant d'autres jeunes adultes de son âge.

Bien entendu, Ichigo n'en a pas pour autant, oublié ses fonctions de Shinigami. La Soul Society et lui-même étant désormais en paix, le rouquin continue d'exercer sa fonction de Shinigami remplaçant à Karakura, pourchassant les Hollows ou effectuant le Konsô pour les âmes perdues.

Les mauvais jours semblaient tous passés. Cependant, tout ne s'avérait pas aussi simple, en réalité. Tous ces conflits, toutes ces épreuves durement menées, ne furent qu'un prélude. La Soul Society entière sera bientôt confrontée à un problème majeur … puisqu'il semblerait que des forces mystérieuses se manifestaient doucement, à travers un lieu redouté de tous : l'Enfer.

« Dis-moi. As-tu peur de l'Enfer ? »

Répondriez-vous très sérieusement, si un jour, un parfait inconnu vous posait cette question ? Un certain nombre d'entre vous aurait lancé un regard louche à cette personne qui l'était tout autant. D'autres l'auraient ignoré. Kurosaki Ichigo a décidé de faire partie de cette première catégorie de personne.

Il n'aurait probablement pas imaginé, à cet instant précis, que cette phrase était pourtant lourde de sens.

CHAPTER I : NOTHING CAN BE NOTICED …

Souffrance.

Ce terme-là, utilisé à tort et à travers, perdait rapidement de son sens le plus profond, le plus exact. Y'avait-il réellement une âme sur terre, pour comprendre ce que représentait la véritable souffrance ? Peu probable. Certains diront que si, que parfois, le fait même de vivre devenait une souffrance, et qu'il leur était même préférable de mourir.

Ah, s'ils avaient idée …

Si seulement les humains savaient. Si seulement un seul d'entre eux connaissait ce que la Mort réelle offrait. Le taux de suicide dans le monde, n'aurait peut-être pas disparu, mais il aurait chuté. Si les humains savaient … croyez-moi, jamais ils n'oseraient entreprendre des gestes qui les approcheraient de cette fin inéluctable. Ils fuiraient en utilisant toutes les ruses, même les plus absurdes, afin de parvenir à trouver un délai, un temps supplémentaire, à se raccrocher à cette vie. Pour vous autres humains, qui ne savez pas ce que représente la Mort, je vous déconseille de tenter de l'approcher.

Et même, au final, vous ne vous approcherez jamais de la Mort. C'est Elle, qui vient à vous. Que vous le vouliez ou non. C'est elle qui sème ces germes de folie dans votre esprit, qui vous permet de croire qu'au bout de plusieurs épreuves difficiles, votre vie ne mérite plus d'être vécue.

Les humains ont parfois tendance à imaginer le Diable comme l'être qui torture les Âmes en Enfer. Mais non, ce n'est vraiment pas le cas. Le Diable, ce n'est pas celui qui vous attend en Enfer. Le Diable, c'est celui qui vous en montre la voie. Seriez-vous assez fous pour vous laisser tenter ? Parfois, le désespoir vous le fait écouter, ce Diable. Vous avez alors l'Éternité devant vous, pour regretter ce choix mauvais, qui vous a détourné de votre chemin. Mais le regret n'est alors tout ce qui vous raccrocherait à cette vie. Enfin, tout cela doit bien vous passer au-delà de la tête, n'est-ce pas ? Vous êtes probablement en train de vous dire que : « Passe au vif du sujet, je t'en prie. » Avec des termes plus ou moins grossiers.

Vous avez raison, passons au vif du sujet. Je suis actuellement en train de Souffrir. Depuis Longtemps. Et je parle ici, de la Souffrance Véritable, évoquée quelques lignes plus haut. Pourquoi ? En deux mots : Soul Society. Fut-un temps, durant lequel j'ai connu ce monde. Je ne l'ai jamais oublié. Il est temps pour eux tous, de se souvenir pourquoi, est-ce que l'on m'a donné ce nom idiot de « Diable »

« L'Enfer n'a jamais été plus une Souffrance Physique que Morale.

Quiconque le sait,

Y a déjà posé un pied. »

Combien de temps ? Il ne saurait dire. Le fait est que, depuis maintenant un certain temps, les iris ambres de Kurosaki Ichigo étaient rivés sur la route, sans que le bus tant attendu ne vienne. Et c'est avec 5 bonnes minutes de retard, que l'engin vint finalement transporter et déposer ses passagers.

Dit comme cela, cette journée paraissait des plus banales. Et en réalité, depuis quelques mois maintenant, la vie de Kurosaki Ichigo pouvait être qualifiée de ce terme-là : banale. Le rouquin avait légèrement changé de statut. Toujours un Shinigami remplaçant, mais désormais, il ne possédait plus le statut de lycéen. Malgré toutes les mésaventures traversées durant ces dernières années, le jeune homme avait réussi à passer les épreuves finales au Lycée de Karakura.

Oh, bien entendu, ses résultats ne furent pas aussi brillants que ceux d'Ishida ou même que ceux d'Inoue, mais à vrai dire, selon ses propres dires, il pouvait en être assez fier. Terminer dans le top 20 lui semblait bien difficile, mais le Shinigami aux cheveux orange avait réussi ce tour de force.

Aujourd'hui … et bien, Ichigo Kurosaki avait désormais rejoint une Université très prestigieuse. Celle de Karakura, et qui ne portait aucun nom plus marquant qu'« Université de Karakura » qui avait un visage assez cosmopolite à vrai dire, puisque de nombreuses filières différentes y étaient intégrées. Ainsi, les Lettres et les Sciences n'étaient pas si éloignées que cela. Le campus, à vrai dire, impressionnait par ses dimensions. Des milliers et des milliers d'étudiants s'y bousculaient chaque année. Entrer dans cette Université n'avait rien d'une tâche insurmontable, à vrai dire. Ichigo Kurosaki le répétait souvent à sa famille, lorsque cette dernière s'enthousiasmait à l'idée de voir l'aîné des lieux – exception bien sûr faite d'Isshin – intégrer une place aussi prestigieuse.

Non, non. La vraie difficulté concernait les facultés pour lui permettre d'y rester durablement.

Les pas du Shinigami remplaçant étaient lents. Lundi. Nous étions actuellement, au début de la semaine. Une semaine qui commençait de façon tout à fait ordinaire pour l'ancien Lycéen. La journée s'annonçait relativement calme. Le ciel matinal bleuté ne voyait aucun nuage obstruer son horizon. La température ambiante était assez clémente, en plus d'une ambiance relativement paisible … et après tout ce qu'il avait connu dans sa vie, Ichigo Kurosaki se satisfaisait amplement de ce type d'ambiance. Dans le bus, à cette heure-là, le jeune homme ne se sentait pas trop serré non plus. Les gens s'installaient tranquillement, et se maintenant dans cet état de tranquillité pendant le trajet.

Ce dernier ne durait guère longtemps avant que le Shinigami remplaçant ne puisse apercevoir les immenses locaux que possédait l'Université de Karakura. Ichigo Kurosaki y avait donné beaucoup d'énergie, aussi étonnant que cela puisse paraître, dans l'Histoire. Peut-être cette volonté naquit de ses récents problèmes, liés à un passé qu'il ne connaissait que trop peu. À vrai dire, Ichigo lui-même ne saurait réellement répondre à cette interrogation. Et voilà donc maintenant qu'il se retrouvait dans cette filière, au grand dam de son père, qui imaginait déjà que son fils reprendrait la clinique familiale. Mais Isshin avait finalement accepté cette idée, après discussion avec son poster de Masaki. Et à vrai dire, il n'avait guère trop le choix.

Les minutes défilèrent, et enfin, Kurosaki Ichigo quitta le bus, et s'avançait vers les locaux impressionnants qui lui faisaient face. À cet instant, il ne s'agissait pas de la première fois que le rouquin allait partir pour les cours. Cela faisait plusieurs semaines que la rentrée avait sonnée, pour tous les étudiants de Karakura. Et parmi cette multitude de jeunes personnes de son âge, qui ne le jugeaient plus vraiment par son apparence, Ichigo se sentait plutôt bien. Cela changeait quand même du Lycée.

« - ICHIIIIGOOOOOO ! »

… Enfin, certains points ne changeraient visiblement jamais. Le Shinigami remplaçant soupira, rien qu'à l'entente de cette voix, et décida de lever son poing, qui finit droit dans le visage de la personne qui venait d'hurler, tel un dégénéré. Rien de bien étonnant, lorsque l'on connaissait son identité : Keigo Asano.

« - Keigo. Soupira le jeune homme aux yeux ambre. Tu devrais vraiment arrêter de faire ça. Même si je n'aime pas juger les gens sur les premiers regards, je pense que je pourrais quand même être sévère si je ne te connaissais pas. »

Le brun, étalé au sol pendant quelques secondes, se releva brutalement, les larmes aux yeux, suite aux paroles prononcées par son ami à la couleur de cheveux si différente.

« - C-C'est … c'est vrai, Ichigo ?! Tu veux dire … que tu tiens à moi ?! Pleurnicha-t-il littéralement, l'air brisé, suite à l'émotion que lui procurait le soutien de son interlocuteur. »

L'intéressé arqua légèrement un sourcil. Évidemment, il ne fallait pas s'attendre à ce que Keigo puisse comprendre la moindre parole sensée. D'ailleurs, Ichigo se montrait toujours aussi surpris de constater que Keigo avait pu sortir du Lycée de façon triomphante. Et encore plus de le voir ici. Bien sûr, il a fallu que le jeune homme aux cheveux bruns aille également dans la filière historique, comme par hasard. Alors que pour être bref, Keigo n'en n'avait strictement rien à faire de cela. Mais ne sachant où partir, il a simplement décidé de faire la même chose qu'Ichigo.

« - Ne fais pas attention à Asano-san, Ichigo. Glissa soudainement la voix de Mizuiro, qui passait par-là. »

Bien que ce dernier passait pour quelqu'un d'intelligent à côté de Keigo, il ne fallait pas s'y tromper non plus : lui aussi avait choisi la filière historique comme choix par défaut.

« - Mizuiro ! Arrête-ça, maintenant ! Ça va faire deux ans que tu m'appelles de façon trop polie, nous sommes amis non ?! Sanglota une nouvelle fois le brun, devant le regard indifférent de son camarade, qui continuait simplement sa route, ignorant les plaintes de celui qui aurait pu être son interlocuteur. »

Ichigo en fit de même. Après tout, il y avait cours dans peu de temps, et mieux valait ne pas être en retard. C'est avec une forme de désappointement que Keigo suivit ses deux camarades de classe, pour arriver dans un cours magistral d'Histoire Ancienne, tout ce qu'il y avait de plus ennuyeux. Du moins, du point de vue du brun.

Une main dans la poche, l'autre portant son sac, le Shinigami remplaçant continua sa route. Il y avait une certaine distance à parcourir avant d'arriver sur place. Dans son sillage, Keigo tentait vainement de trouver un sujet de conversation avec Mizuiro.

Au bout de quelques mètres, le regard ambre d'Ichigo finit par croiser les pupilles pourpres et grises d'Inoue Orihime.

« - Bonjour, Kurosaki-kun ! S'écria joyeusement la jeune femme, en accourant vers le Shinigami.

- Salut, Inoue. Répondit gentiment ce dernier, en adressant un petit sourire. »

Son interlocutrice étudiait également dans l'établissement. Mais elle avait finalement opté pour la Médecine, rien de très étonnant compte-tenu de son comportement général et même de ses pouvoirs. La zone dédiée à cette filière se trouvait à l'autre bout du campus. Ishida d'ailleurs, prenait également place dans la même promotion qu'Inoue. À vrai dire, ici, Ichigo ne croisait que rarement le Quincy, et à peine davantage la rousse. Cette dernière semblait bien seule ici, et à vrai dire, cela ne plaisait pas tellement au rouquin. En effet, la grande amie de la rousse, Tatsuki Arisawa, ne briguait pas d'études supérieures, et se retrouvait déjà réellement sur le marché du travail. Ce qui fait que désormais, Inoue se trouvait un petit peu plus isolée, même si certaines camarades du Lycée passaient parfois un peu de temps avec la jeune femme.

« - Je suis désolée, Kurosaki-kun, mais je n'ai pas beaucoup de temps … Murmura Orihime. J'aimerais passer un peu plus de temps avec toi, mais il faut que j'y aille, ou je serais en retard !

- T'inquiète pas, Inoue. J'ai cours moi aussi de toute façon. Tu termines quand ? On pourra rentrer ensembles si tu veux. »

Les propos du Shinigami remplaçant eurent un impact probablement plus grand que ce qu'il aurait pu imaginer au départ. Orihime sentit rapidement son cœur battre plus rapidement dans sa poitrine, commençant à s'imaginer toute sorte de fantaisie : Kurosaki-kun l'avait invitée à rentrer avec lui ?!

Il s'en fallu de peu avant que la rousse ne rougisse de façon complètement idiote devant son ami aux cheveux oranges.

« - Oh non ne t'inquiètes pas ! Je pense que de toute façon, je rentrerais avant toi, Kurosaki-kun ! Donc … euh, merci … mais je … euh, je dois y aller ! Au revoir, Kurosaki-kun ! Balbutia complètement la jeune femme, en prenant rapidement les jambes à son cou, avant de partir de façon précipitée, sous les regards anxieux d'Ichigo, Mizuiro et Keigo. »

Un léger silence s'installa d'ailleurs entre les trois amis. Si l'on pouvait qualifier leur relation d'une telle façon, au final.

« - Ichigooo ! Good job mon frère ! Tu lui as complètement retourné le cerveau ! Cru bon de rire Keigo.

- Pour une fois, Asano-san n'a pas complètement tort. Je connais bien le comportement féminin, crois-en mon expérience. Ajouta Mizuiro, en hochant doucement la tête, les yeux fermés.

- Fermez-là … Soupira leur interlocuteur, en continuant dans le chemin de l'amphithéâtre, dans lequel le cours se déroulait. »

Ce qui advint au bout de quelques minutes. Apparemment, le professeur ne les avait pas devancés, ce qui constituait une bonne chose. La grande salle ne paraissait pas extrêmement remplie pour l'heure. Comme souvent, sans vouloir se faire remarquer outre-mesure, Ichigo grimpa les marches d'escaliers avant d'atteindre le haut de l'amphithéâtre. Son regard ambre se porta un instant sur la fenêtre. Le ciel se couvrait un petit peu, à l'horizon. Le Shinigami remplaçant ne ressentait aucunement la présence de Hollows, toutefois. Un sentiment de malaise le prit malgré tout, avant qu'il ne décide de se reconcentrer pleinement sur ses études, alors que le professeur venait d'entrer dans la pièce.

La journée dura assez longtemps. Ne sachant pas réellement pourquoi, le jeune étudiant au regard ambre, n'avait pas particulièrement été très concentré, son attention ayant été plutôt moyenne aujourd'hui. Mettre ça sur le compte du début de la semaine serait probablement mensonger, puisque cela ne lui était pas vraiment arrivé depuis le début de l'année. Enfin, pas de quoi inquiéter outre-mesure le Shinigami Remplaçant. Un jour sans pouvait bien arriver, et son attention demeurait toujours meilleure que celle de Keigo, qui dormait lamentablement sur les longues tables. Mizuiro, étrangement, ne s'asseyait que peu à côté de ses deux amis, préférant aller vers des filles qu'il ne connaissait même pas. Et le pire résidait bien dans le fait que ces dernières semblaient plutôt bien l'accepter. Sérieusement, rien qu'à cette pensée, les sourcils du Shinigami se froncèrent : comment ça se faisait que Mizuiro avait autant de succès auprès des filles, alors qu'il … bah, n'avait rien de spécial au final. Enfin … il y avait probablement plus important dans le monde.

Désormais, le ciel prenait une bonne teinte sombre. Fait complètement logique lorsque le rouquin jeta un coup d'œil à sa montre : 18 heures 30. Keigo et Mizuiro préféraient prendre le métro pour venir et repartir, parce que cela prenait « moins de temps »d'après eux. En clair, au bout de 5 minutes, ils étaient déjà tout proches de chez eux, alors qu'il fallait 15-20 minutes au bus d'Ichigo pour le ramener près de chez lui. Mais cela ne le gênait pas particulièrement. Marcher tranquillement, les mains dans les poches, comme à la vieille époque, lui plaisait plutôt même bien. Par ailleurs, il arrivait que quelques fois, il dût se transformer en Shinigami pour faire le Konsô à quelques esprits errants qu'il croisa ici et là. Alors, cela ne lui ferait pas de mal de marcher un petit peu, pour arriver jusqu'à l'arrêt de bus, attendre à l'intérieur et marcher encore un petit peu pour atteindre la Clinique Kurosaki.

Perdu dans ses pensées, le jeune homme revint soudainement à la réalité, lorsque son corps percuta celui de quelqu'un d'autre.

« - Merde, désolé ! S'écria à demi voix le rouquin, en se retournant vers la personne qu'il venait de heurter. »

Son regard devint légèrement plus suspicieux lorsqu'il constata le genre de personne qu'il venait de croiser : l'être en question était entièrement recouvert d'un long voile noir. Même son visage n'apparaissait pas clairement. Alors que sa main commençait à se tendre dans sa direction, dans un geste de simple politesse pour éventuellement aider à la relever, le Shinigami remplaçant s'arrêta en plein parcours.

« - Ce n'est rien. Glissa machinalement la voix rauque de son interlocuteur, qui reprit aussitôt son chemin, avant de s'arrêter subitement, sous le regard intrigué du rouquin. Dis-moi … as-tu peur de l'Enfer ? »

Une question, qui paraissait clairement étrange. Un silence de courte durée s'installa : non pas qu'Ichigo ait trouvé une forme de réponse à cette soudaine question, mais celui qui l'avait posée décidait tout simplement de quitter les lieux, pour disparaître dans l'obscurité grandissante de la nuit.

Cette courte rencontre avait de quoi glacer le sang du dénommé Kurosaki Ichigo. Il fut même incapable de dire si cette voix appartenait à un homme ou une femme, signe de son trouble intérieur. Cet être ne dégageait en tout cas aucun reiatsu, de ce que le jeune étudiant pouvait en tout cas sentir. Bon, il faut croire qu'il y avait des gens étranges qui se baladaient en ville le soir. Ce qui ne constituait pas quelque chose de très extraordinaire. Le trajet du retour ne fut pas beaucoup plus agité que celui de l'aller sinon. Il était 19 heures 10 lorsqu'Ichigo ouvrit la porte de la clinique.

« - FILS INDIGNE ! »

Dès le premier pas franchit dans la maison, l'ancien Lycéen dût instantanément éviter un coup de pied-sauté de la part de son père Isshin. C'était ce que l'on pouvait appeler une tare devenue quotidienne, et à vrai dire, Ichigo devait bien finir par s'accommoder aux idioties qui animaient l'esprit de son père.

« - Ferme-là, je suis fatigué. » Répondit sèchement le détenteur de Zangetsu.

- QUOI ?! Comment oses-tu parler à ton père de cette façon, pauvre ingrat ?!

- Je te parlerais pas de cette façon si t'essayais pas de me buter tous les soirs dès ma rentrée, hein. Répliqua avec véhémence le Shinigami remplaçant.

- Tu rentres trop tard, mon fils ! Sache que dans ma maison, et que tant qu'elle sera ma maison, nous mangeons à 19 heures. Et tu es en retard !

- Bordel, mais je te dis que tous les Lundis, je termine tard ! Tu vas comprendre ça quand ?! Grommela en retour Ichigo, tout en posant son sac à côté du seuil de la porte, désormais fermée.

- Mensonge ! Foutaise ! Calomnie ! Tu sors juste avec des filles, n'est-ce pas ? Je comprends ! Tu es majeur, maintenant ! Comment s'appelle-t-elle ? Est-ce que c'est Orihime-chan ? Pitié, ne me dis pas que c'est Tatsuki-chan ! »

Le coup de poing d'Ichigo vint finalement mettre un terme à cet échange mouvementé entre les deux individus. Une fois de plus, spectacle courant dans la famille Kurosaki, Isshin se retrouva face contre terre, et se jurait de faire payer à son fils ce comportement plus qu'ingrat.

Finalement, il y a beaucoup de choses qui ne changeaient pas, malgré ce passage nouveau. Soudainement, des bruits de pas provenant de la cuisine tirèrent Ichigo de ses rêveries, et Isshin de ses plaintes sans réponse.

« - Vous pouvez pas faire moins de bruit ? C'est toujours la même chose avec vous. Grommela la voix de Karin.

La jeune fille avait maintenant l'apparence d'une collégienne aguerrie. Désormais, elle ressemblait déjà plus à … une jeune fille. Ses cheveux, désormais attachées dans une queue de cheval, mettaient davantage en valeur sa féminité que par le passé, où la distinguer des jeunes garçons de 10 ans n'aurait pas toujours pu être une tâche aisée. Surtout que Karin menait des activités plutôt masculines, comme le football dont elle demeurait éperdument accroc. Cette flamme de passion n'avait d'ailleurs pas disparue au cours des 3 dernières années, même si elle se trouvait presque à la fin du cycle du collège désormais, et avait ainsi moins de temps à consacrer à ce genre d'activités extra-scolaires.

« - Karinnn ! Comment peux-tu dire ça à ton père ? S'exclama Isshin, d'un ton suppliant … Ne dis rien ! Je sais, j'ai compris ! Tu fais actuellement ta crise d'adolescence, tu rejettes le monde autour de toi parce qu'il ne te comprend pas, n'est-ce pas ?! Mais n'aie crainte ! Sache que moi, je pourrais toujours te comprendre ! Je suis ton père, et j'ai également connu ce genre de désagréments ! Haha ! Et puis … »

Le père de la famille ne termina pas sa phrase, tout simplement. Et l'explication ne fut guère difficile à fournir : l'ancien Shinigami du Gotei 13 parlait tout simplement dans le vide puisque Karin avait regagné la cuisine, dans laquelle se tenait déjà Yuzu, tandis qu'Ichigo avait décidé de venir manger plus tard. Du moins, ce furent les mots employés à l'égard de ses deux jeunes sœurs. Si Yuzu avait l'air un petit peu déçue, Karin, au contraire, s'en foutait royalement et continuait à avaler son bol de nouilles de façon indifférente à tout ce qui pouvait se passer autour d'elle. Voyant cela, Isshin se souvint d'une chose importante : lui aussi avait faim. Ainsi, il décida de repartir rapidement s'installer aux côtés de ses filles. Soudainement, une flamme s'éclaira dans le regard noir de Karin, sous l'air perplexe des deux autres personnes présentes à table.

« - Merde, j'ai oublié de dire un truc à Ichi-nii. Siffla-t-elle dans le vide. Tant pis, il finira par comprendre lui-même. Finit-elle par déclarer à haute voix.

- Karin-chan ! » S'exclama soudainement Yuzu, d'un air très sérieux. Est-ce que tu parles de … ? »

Doucement, tout doucement, les yeux d'Isshin s'élargirent, comme intrigué par cette conversation. À vrai dire, lui-même étant rentré tardivement, à peine une dizaine de minutes avant son fils aîné, et apparemment, l'informer de ce qui se passait dans sa maison ne faisait pas partie des priorités de Karin, sa propre fille.

« - Karin ! Qu'y a-t-il de si important, que tu n'as pas dit à ton propre père ?

« - T'occupes pas, c'pas tes affaires. Répliqua Karin, d'un ton acide, tout en prenant un verre de coca. Enfin, pour l'instant. »

Karin jouait les mystérieuses, en plus ? Justice, juste ciel ! Pourquoi avait-il hérité d'une famille qui ne se souciait absolument pas de son propre sort ? Pourquoi … ? Enfin, ces interrogations seront mises de côté pour l'heure. Parce qu'il avait faim.

De son côté, Ichigo avait monté les marches des escaliers, doucement. Inutile de se presser. Les paroles de Karin, il les avait parfaitement entendues. Sauf qu'en réalité, le Shinigami remplaçant avait simplement … la flemme de s'y prêter plus longuement. La journée avait été épuisante, et puisque Karin ne semblait guère alarmée par la situation, cela ne pouvait pas être trop grave. D'ailleurs, en repensant à cette journée, comment ne pas pouvoir repenser à ce qui venait de se produire, il y a quelques minutes ? Cette personne absolument mystérieuse qu'il avait croisé, avec sa question complètement tordue … comment ne pas se montrer, un tant soit peu, anxieux à cet égard ?

Tss. En fait, il y penserait un autre jour. Pour l'heure, la seule chose qui avait de l'importance dès à présent résidait simplement dans le fait de regagner sa chambre. La main du Shinigami remplaçant tourna simplement le poignet de la porte pour qu'il pénètre à l'intérieur de son domaine privé.

Du moins, tels furent ses projets, avant que son regard ne se statufia. Parce qu'à cet instant présent, les iris ambres du détenteur de Zangetsu se posèrent sur une personne, tranquillement assise sur son lit, les jambes croisées, un livre dans les mains, portant un kimono de Shinigami. Bordel, il le sentait clairement maintenant, tout cela allait vraiment mal se passer.

« - Oh, salut Ichigo ! Je t'attendais. S'écria la voix de la jeune Shinigami au regard améthyste, Rukia Kuchiki.

- Non, non … c'est pas possible … Murmura pour lui-même le rouquin. Rukia ! Mais qu'est-ce que tu fous chez moi, dans ma chambre ?! »

- Hé ! Ce n'est pas la peine de te montrer si froid avec moi, on se connaît non ? Répondit avec un ton faussement outré, la vice-Capitaine de la Treizième Division, au Gotei 13.

- Ça répond pas à ma question ! Et descends de mon lit ! Puis d'où tu sors ce livre ?! Raaah ! S'emporta finalement l'étudiant aux cheveux oranges, qui ne faisait que chercher une forme de tranquillité, qui de toute évidence, commençait à lui échapper.

- Pas la peine de t'énerver pour rien, paysan ! Tu devrais plutôt être content que je me déplace pour toi !

- Je m'en serais bien passé, tu vois !

- Mais bien sûr !

- Puisque je te le dis ! J'ai passé une longue journée, et j'aurais aimé me reposer !

- Arrête, je vais pleuuurer ! Se moqua finalement la Kuchiki, en arborant un sourire narquois, de quoi bien énerver le Shinigami remplaçant. »

En bas de la maison, les derniers hurlements n'étaient pas passés inaperçus. Isshin se leva de la table, les gros yeux. Yuzu prit un air légèrement gêné, tandis que Karin possédait toujours cet air complètement détaché, comme si la jeune fille ne portait aucun intérêt à ce qui se passait en haut, s'autorisant même à prendre un nouveau bol de nouilles, et marmonnant quelques mots :

« - Voilà, mmmh … j't'avais dit qu'Ichi-nii finirait par s'en rendre compte. Dit-elle, tout en avalant les derniers morceaux de nourriture présent dans sa bouche.

- Karin ! Pourquoi ne m'as-tu pas dit qu'il y avait quelqu'un dans la chambre de ton frère ! Je suis choqué ! S'offusqua Isshin.

- C'est bon, ça va, c'est rien. Rectifia la petite sœur du concerné. C'est juste Rukia-chan hein, comme ça va bientôt faire trois ans qu'on l'a plus vue, je me suis dit qu'Ichi-nii serait peut-être content de la revoir quoi. Puis elle m'a demandé si elle pouvait rentrer tout à l'heure, vers 16 heures, en disant qu'elle cherchait Ichigo. J'lui ai dit de monter en haut en attendant qu'Ichi-nii entre, c'est tout.

- Moi je suis très contente de revoir Rukia-chan ! Annonça une Yuzu rayonnante. »

Ne trouvant rien à redire finalement, Isshin se rassit, et continuait son repas. En fait, il avait toujours trop faim pour aller écouter à la porte de la chambre de son fils, surtout qu'en réalité, ce dernier ne l'avait même pas fermée.

Au bout d'un certain moment, le calme revint doucement à l'étage. Peut-être la fatigue d'avoir eu à dépenser une telle dose d'énergie dans une simple dispute en guise de retrouvaille. Après l'événement survenu avec Ginjô, Rukia était revenue à quelques reprises dans le monde réel, mais jamais chez Ichigo au final. Ces « visites »furent autorisées par la Soul Society, mais demeuraient assez rares, puisque le temps consacré au travail de vice-Capitaine semblait assez conséquent. La plupart du temps, la noble partait au magasin Urahara, lorsque son ami rouquin s'y trouvait, et tous deux parlaient un petit peu de tout et de rien. Mais cette situation avait un peu disparue, depuis la rentrée du rouquin à l'Université.

« - Bon, sérieusement maintenant ? Reprit un Ichigo, entre lassitude et résignation. Qu'est-ce qui t'amènes ici ? »

La Shinigami aux, désormais courts, cheveux noirs, décroisa rapidement les jambes pour se lever du lit, et laissa de côté le petit livre qu'elle avait dévoré ces deux dernières heures, en attendant le retour d'Ichigo. Toute trace de moquerie ou d'immaturité disparue alors de ses yeux.

« - Ichigo. Je suis envoyée par la Soul Society, comme tu dois t'en douter. Dit-elle calmement. En fait, il se pourrait que l'on reçoive même du renfort dans les jours à venir. Mais je ne te le garantie pas, alors ne commence pas à t'étrangler devant moi. Pour être brève, je vais t'expliquer la situation : à la Soul Society, on a détecté un reiatsu vraiment étrange à Karakura, ces derniers jours. Affirma ensuite la Kuchiki.

- Un reiatsu étrange ? Comment ça ?

- Eh bien … pour faire simple, tu te souviens de ce Hollow que tu as éliminé il y a trèès longtemps, avant qu'il ne se fasse prendre par une grosse main, puis emporté dans ce que j'ai appelé « Enfer » ?

- Heu … ouais, je vois, vite fait quoi.

- Bon, c'est le principal. Tu te souviens peut-être du reiatsu dégagé par cette grosse porte à ce moment-là ?

- T'es sérieuse là ? Tu crois vraiment que je m'en souviendrais ?

- Bon, ça va, ça va. Pas la peine de répondre comme ça, je suppose que c'était trop te demander.

- Mais j'vais te …

- Bref. Un reiatsu du même type semble être présent dans la ville depuis quelques temps. C'est pour ça que je suis là. Si tu ne comprends pas, je vais te le dire très clairement : il semblerait qu'en ce moment, quelqu'un qui vient tout droit de l'Enfer se balade ici. »

NEXT CHAPTER : … UNTIL TONIGHT

Les coulisses du Chapitre …

JOURNALISTE :Bonjour à vous, tous les lecteurs ! Je suis le Journaliste Mystérieux qui accompagnera à chaque fin de chapitre ! À ces occasions-là, nous aurons la chance d'interviewer un personnage important de la fiction ! Bien entendu, ce ne sera jamais deux fois de suite le même, alors ce soir, nous sommes avec Monsieur Kurosaki Ichigo !

KUROSAKI ICHIGO :Bonjour.

JOURNALISTE :Une question avant de vous laisser tranquille, Monsieur Kurosaki. Parlez-nous donc de ce qui vous a poussé à accepter de prendre part à ce projet de fiction.

KUROSAKI ICHIGO :Bien sûr, alors déjà, on m'a promis le titre de personnage principal de la fiction, donc c'était difficile de refuser. Ensuite, il a bien fallu prendre en compte l'argument économique, pour nourrir ma famille, et tout le reste.

JOURNALISTE :D'accord, nous vous remercions, Monsieur Kurosaki ! Une dernière chose, les lecteurs se demandent avec quelle personne est-ce que vous finirez dans cette fiction ? Le « pairing : Kurosaki Ichigo X ? » rend perplexe. Est-ce que vous finirez avec Orihime Inoue, Rukia Kuchiki, ou même une autre ? Neliel Tu Odershvank ? Hiyori Sarugaki ? Riruka ?

KUROSAKI ICHIGO :Je tiens à faire remarquer que cela fait plus d'une question. Je vous dis donc, au revoir.

JOURNALISTE : Comme vous avez pu le constater, Kurosaki Ichigo est donc plutôt du genre « langue de bois » malheureusement, nous n'avons pas pu poser beaucoup de questions. N'hésitez pas, vous, les lecteurs, à donner des idées ! Pour cela, c'est tout simple : il suffit de laisser un commentaire ! Et je ne dis pas ça parce que l'auteur aimerait recevoir des commentaires, bien entendus ! Au revoir très chers lecteurs, et essayons de nous revoir au prochain chapitre !