Salut à tous les fans d'aventures et de romance ! Je m'appelle Maggie Fletcher et je suis auteure sur Wattpad (retrouvez-moi sous le même pseudonyme si vous avez envie de découvrir mes histoires ;)). Je préfère publier mes fanfictions ici pour éviter de m'embarrasser avec des brouillons inutiles et j'espère qu'on m'accueillera avec plus d'enthousiasme que sur Wattpad (c'est très difficile d'obtenir des avis d'après une grande majorité des amies avec qui je partage mes impressions).

En revanche, je vous avertis que si vous avez cliqué sur cette histoire pour le côté dinosaure, vous pouvez quitter la page. Ce seront les six d'Isla Nublar qui seront mis à l'affiche, surtout Kenji et Darius, mon couple préféré (pour vous aussi j'espère) non-canon, ou Kenrius pour les initiés. D'ailleurs, même pas besoin d'avoir regardé la série pour comprendre : ceux qui l'ont fait auront juste un avantage pour comprendre les indices au départ.

Mais je n'étais pas seule à me liquider la Théorie du Chaos en quelques jours chrono : ma sœur était avec moi. Comme elle partage mes goûts, j'ai décidé de lui écrire une fanfiction afin d'en voir davantage sur le marché (c'est dingue, il y a du benrius - beurk - du benius - c'est quoi ce nom déjà ? - mais pas de Kenrius !). Son anniversaire se déroule fin avril, je me suis donc donnée comme objectif de la finir avant. Je serais donc extrêmement reconnaissante que vous me donniez vos avis afin que je l'améliore.

Donc, n'hésitez pas à me partager vos impressions ! J'ai hâte de faire progresser cette histoire avec vous. À bientôt !

⸻ 𝗗𝗮𝗿𝗶𝘂𝘀 ⸻

Si le stégosaure surgit à cet instant précis, et que mon projectile pèse suffisamment pour faire un bruit sourd, je peux le projeter contre la paroi et ainsi attirer son attention autre part, le temps que je rejoigne l'hélicoptère. Mais où quel type d'objet puis-je lancer ? Est-ce qu'un indice m'a échappé ?

— Monsieur Bowman, veuillez vous reconcentrez sur la visite. Les dinosaures ne sont pas au programme de cet après-midi.

Darius sortit de ses pensées et affronta le regard de Madame Hillquist et de l'entièreté de sa classe. Ils étaient tous debout, en file indienne sur un escalier pentu et étroit, et la plupart de ses camarades devaient se tordre le coup pour l'observer.

— Excusez-moi, bégaya timidement Darius.

Madame Hillquist pinça les lèvres et sembla vouloir ajouter quelque chose, mais le guide vint à sa rescousse et reprit : — Le Biltmore Estate a été construit entre 1888 et 1895, par la famille Venderbilt, qui est...

Ses explications remontèrent sans doute aux origines de la famille Venderbilt mais Darius n'était même pas assez motivé pour suivre davantage. À la place, il examina le donjon.

C'était un lieu misérable. Les flammèches vacillantes des torches éclairaient faiblement les murs de pierre et c'était l'unique source de luminosité. La figure grimaçante de madame Hillquist — elle semblait toujours avoir croqué à pleines dents dans un citron avant de venir vous parler — se démarquait davantage dans l'ombre.

Agatha Mascot, une fille épaisse aux deux couettes teintes en violet qui la rendait particulièrement ridicule, le poussa du coude.

— Dégage, le geek, siffla-t-elle.

Darius s'écarta sans faire d'histoires. Il n'avait aucun ami dans sa classe, ni dans les autres. En fait, il n'avait pas d'ami tout court. Il aurait pu au moins se faire admirer par ses camarades s'il avait investi son énergie dans un ballon de foot et des études sérieuses, mais il préférait largement l'escalade et la paléontologie. C'était un garçon solitaire et même parmi les « nerds » du lycée Blackwood, il ne trouvait pas sa place.

— Nous allons avancer vers les tapisseries, déclara le guide.

Darius lutta pour ne pas trébucher et faire tomber ses camarades comme une pile de dominos. Agatha Mascot n'eut pas cette chance et s'effondra sur lui, et tous les élèves s'écroulèrent à la suite les uns des autres, jusqu'à ce que Digory Blain pousse Madame Hillquist et qu'elle chute dans les bras de l'accompagnateur.

Se relevant avec un rougissement qu'il était tout à fait étrange d'observer sur un visage aussi guindé que le sien, elle fusilla du regard l'amas d'élèves gémissants de douleur dont Darius essayait tant bien que mal de s'extirper et rugit : — Qui a fait cela ?!

Agatha Mascot prit la parole : — C'est Darius, madame, je l'ai vu faire. Il a poussé James.

— Non, c'est faux ! s'exclama le garçon, mais déjà madame Hillquist se pinçait l'arête du nez, réprobatrice.

— Cessez de mentir, et venez avec moi, ordonna-t-elle.

Agatha Mascot eut un sourire suffisant et chuchota : — Bien fait, le Geekosaure.

Darius soupira et, comprenant qu'il était inutile de chercher à sauver sa peau, se résolut à traverser le tas humain. Écrasant quelques mains et têtes sur le chemin, il finit par arriver au niveau de son enseignante.

— Continuez la visite, dit-elle au guide, je vais m'occuper de lui.

Il la suivit dans les pièces pleines de poussières et de gardiens somnolents qui jubjotèrent sur leur passage, inquiet quand à sa punition. Sa professeure avait déjà appelé six fois sa mère depuis le début de l'année et elle avait menacé de le priver du jeu vidéo qui pourrait lui offrir l'accès à la colo du Crétacé. À croire qu'elle prenait goût à le voir déprimé.

Elle l'amena finalement au hall d'accueil et le confia à une stagiaire paniquée.

— Merci de garder ce perturbateur avec vous, je reviens dans quinze minutes, grinça-t-elle, et elle repartit en prenant soin de faire claquer ses hauts talons sur le sol dallé.

Comment faisait-elle pour avancer sur un sol aussi inégal juchée sur de pareilles échasses ? Darius avait lui-même du mal alors qu'il était en baskets.

— Euh, tu veux... enfin, tu peux t'asseoir sur les sièges. Tu n'as qu'à... lire les magazines.

Le garçon obéit et s'apprêta à passer le plus long quart d'heure de sa vie. L'horloge murale prenait un malin plaisir à lui rappeler son calvaire par des tic tac réguliers et agaçants.

Des pas sourds qui s'approcheraient. Le sol tremblerait, des fissures se dessineraient sur le mur, et puis il s'écroulerait pour laisser entrer un stégosaure, mugissant et prêt à détruire le château.

Darius avait créé de multiples scénarios pour tromper son ennui. Le stégosaure qui anéantissait le monde lors d'un excès de rage était l'un de ses préférés.

— Mince, vous avez encore perdu ! Monsieur ADN vous conseille de revenir en arrière et de faire bien attention à votre environnement !

Une voix métallique familière parvint à ses oreilles. Il se redressa, fronçant les sourcils. Il était sûr de l'avoir entendue, ce n'était pas une simulation de son cerveau cette fois-ci.

— Raah, mais ce jeu est impossible ! s'énerva la stagiaire.

Darius se leva pour se pencher vers elle.

— Toi aussi, tu joues pour décrocher la fameuse place à la colo du Crétacé ? s'exclama-t-il, surpris de reconnaître une autre fan de dino. Ça ne lui était jamais arrivé d'en croiser en vrai.

— Oui, acquiesça la stagiaire, étonnée, mais je ne comprends pas comment dépasser ce niveau.

Elle était au niveau avant lui. Darius s'apprêtait à lui indiquer le moyen de parvenir à avancer, mais ses yeux s'accrochèrent à un objet dans un coin de l'écran.

— Oh pétard, murmura-t-il. La solution était juste là...

Bien sûr ! Un os de stégosaure ! L'odeur attirait les allosaures, en plus de peser exactement le poids nécessaire pour le faire résonner contre les roches ! Il aurait dû y penser, revenir sur ses pas… Mais maintenant, le temps pressait, car il n'était sûrement pas le seul à s'en être rendu compte. Et, foutu pour foutu, autant gâcher cette sortie scolaire jusqu'au bout.

Il courut jusqu'à la sortie, ignorant les appels de la stagiaire, et chercha les escaliers de secours — bien plus sécurisés que les escaliers normaux. Il les descendit à toute vitesse et sortit dans la cour de graviers, avant de se cacher brusquement. Mince, il n'avait pas pensé aux gardes.

Comment s'échapper sans donner l'impression de vouloir s'échapper ? Il observa méticuleusement les murailles. Non, hors de question. Il risquait de tomber dans les douves et adieu les vacances chez les Crétacés. Une idée le traversa quand il vit un camion passer sans problème le contrôle des véhicules.

Ni une, ni deux, il sautait dans le prochain et se cacha derrière des cargaisons de tableaux.

— Tout est en règle, sourit le garde au chauffeur, et il s'apprêtait à redémarrer quand Darius fit involontairement tomber une œuvre d'approximativement un mètre et demi de haut.

Il l'arrêta.

— Une minute, puis-je vérifier le contenu du camion ?

— Bien sûr, allez-y, dit le chauffeur avec un drôle d'accent.

Darius, le cœur battant, s'enfonça au fond derrière une pile de peintures.

Le garde ouvrit la porte et s'exclama : — Mais, ces tableaux sont sensés être conservés au château ? Pourquoi les emmène-t-on ailleurs ?

— Leur propriétaire a reçu une autre offre d'exposition, expliqua nerveusement le chauffeur, plus généreuse.

Le garde finit par refermer la porte et, dans la fine interstice qui lui permettait de voir l'extérieur, Darius aperçut la stagiaire et madame Hillquist courir à sa recherche, fouillant les environs du regard. Derrière, ses camarades de classe prenaient cette pause comme une chance inopinée pour prendre les bonbons que l'enseignante leur avait interdit de manger au déjeuner. Agatha Mascot s'était déjà enfilé trois paquets de Twizzlers Strawberry et s'attaquait à présent aux paquets de Skittles d'un autre élève.

— Ah bon ? Je n'en ai pas entendu parler, déclara le garde, suspicieux.

— Foncez, chuchota Darius.

Le chauffeur sembla prendre cette voix inconnue pour ses propres pensées car il démarra immédiatement et le camion fendit les airs. Une fois qu'ils eurent franchi le portail, Darius soupira de soulagement.

Mais il n'était toujours pas sorti d'affaire. Il fallait encore s'échapper de ce camion et discrètement. L'attitude du chauffeur et le coup des tableaux transportés ailleurs sans que les gardes en soient informés, à mesure qu'il y réfléchissait, devenaient de plus en plus suspects. Il se colla à la porte. La route défilait si vite que ses yeux n'avaient pas le temps de s'accrocher à quelques brins d'herbe qu'ils se trouvaient déjà à vingt mètres.

Il choisit d'attendre que le camion s'arrête à une station d'essence. Là-bas, il aurait le moyen d'avertir la police de l'emplacement du véhicule, de noter la plaque d'immatriculation et de s'échapper discrètement. Le problème ? L'essence ne semblait manquer aucunement au camion qui continuait de s'éloigner à toute vitesse.

Les minutes passèrent et l'angoisse de Darius grimpa en flèche. Il commençait à regretter de ne pas avoir dit à sa mère et à son frère qu'il les aimait ce matin. Peut-être que les derniers mots que lui aurait dits sa mère seraient Sois sage et passe une bonne journée. Le goûter est dans le congélateur.

Puisque la fuite n'était pas une option et qu'il faisait désormais trop sombre pour contempler les œuvres d'art, il finit par terminer le sandwich qu'il avait entamé ce midi. Son téléphone lui avait été confisqué par madame Hillquist un peu plus tôt et il ne pouvait, en attendant, rien faire d'autre qu'espérer que le chauffeur ne l'élimine pas et ne disperse pas les morceaux de son cadavre dans la rivière.

Enfin, le camion ralentit.