Avant-propos (2024)

Cette fanfic a été écrite entre 2008 et 2011.

Initialement, j'avais ajouté le sous-titre "Saison 1 : Printemps", mais les enquêtes se sont révélées plus longues à écrire que prévu. Et comme d'autres idées de fanfictions demandaient à être développées, la saison 2 n'a pas encore vu le jour, et a peu de chance d'arriver.

Bref, si vous avez bien compris, l'action de cette histoire se situe durant le printemps, même si cela importe peu.

Je n'avais pas apporté de précisions sur les âges des personnages à l'époque. On pouvait s'en faire une idée à la lecture. (du moins, je pense)

Afin d'être plus explicite, Saori et les Bronzes sont de jeunes adultes ici, excepté Shun. Imaginez qu'il a entre 15 et 17 ans, et que les autres ont entre 18 et 20 ans.

Bonne lecture à toutes et à tous !


Dossier n°1 : Bélier vole ? (partie 1/5)

Athènes, le Sanctuaire. Dans un monde où notre planète est convoitée des Dieux, un homme aux cheveux bleus... gris... bleus... gris... bleu-gris se prélasse dans son bain. La journée s'annonce prometteuse : le soleil brille de mille feux, les oiseaux gazouillent gaiement et il lui a fallu moins d'une minute ce matin pour choisir de quel pied se lever. Béat, Saga rêvasse dans son bain dans l'insouciance. Quand brusquement, il ressent comme une piqûre sur son bras et redevient instantanément alerte.

Saga (en colère) : Qui a osé ?!

Vite, il faut ouvrir une enquête ! Qui a été assez habile pour tromper la vigilance du chef du Sanctuaire et le piquer ? Milo a-t-il égaré une de ses aiguilles ? Pourquoi les yeux de Saga virent-ils au rouge ?

Saga : Montre-toi, traître !

Ah ! S'il pouvait faire appel aux Experts d'Athènes, cette affaire serait vite réglée ! Mais il ne les connaît même pas. Dommage, ça lui aurait épargné bien du temps.

Saga : Toi !

Tiens, il montre son agresseur du doigt ! Il l'a déjà trouvé ?! Saga s'approche du moustique.

Saga (furieux) : Tu vas me le payer, sale bestiole ! Mais rassure-toi, je ne vais pas te tuer, ce serait un châtiment trop doux pour le sacrilège que tu viens de commettre. Je vais plutôt t'envoyer... DANS UNE AUTRE DIMENSION !

Ça y est, un passage dimensionnel vient de s'ouvrir ! L'homme nu y envoie le coupable en émettant un rire sadique.

Saga : Comme punition, tu passeras le reste de ta vie dans un monde primitif où les constellations ne te seront d'aucun secours ! Adieu !

À l'annonce de la sentence, le valeureux moustique s'affole et perd connaissance.


Notre imprudent insecte rouvre les yeux quelques minutes plus tard. Angoissé, il reprend son envol et regarde autour de lui. Avec soulagement, il constate qu'il se trouve toujours à Athènes. Le type aux yeux rouges a dû louper son coup, pense-t-il. Quand soudain, les yeux écarquillés, son regard se porte sur la colline. Le Sanctuaire a disparu ! À la place, il y a... Il n'ose même pas y penser tellement c'est horrible. Le moustique en fait une dépression et décide d'en finir tout de suite. Il ferme ses yeux embués de larmes, vole à toute vitesse droit devant lui et s'écrase contre une enseigne flambant neuve. Dessus y est écrit, en gros caractères : "Police Scientifique d'Athènes".

Le personnel de cette toute jeune police a été difficile à trouver. Disons plutôt que pratiquement personne ne voulait travailler sous les ordres du chef. D'abord réticente, la police locale a fini par leur demander de l'aide dans l'affaire du Chapardeur d'Oreilles. Un agent du nouveau service a réussi à trouver le coupable et grâce à cela, sa police a grimpé en notoriété en un temps record.


Tic... Tac... Il est huit heures moins une. À l'intérieur du bâtiment tout neuf, un jeune homme avance le long d'un couloir. Qui est-ce donc ? Difficile de le deviner car son dos tatoué est recouvert par une chemise, un costume et une longue chevelure noire. L'inconnu...

Lecteurs : Shiryu !

Oh ! Ils sont forts, ces lecteurs ! Mais je pense que la cravate en forme de dragon que porte Shiryu a dû le trahir. Notre ami entre dans une salle où travaille déjà un autre jeune homme. Cette fois, les lecteurs ne devineront pas de qui il s'agit de sitôt !

Shiryu : Bonjour Hyoga !

Et zut ! Le nommé Hyoga ne lui répond pas, extrêmement concentré. Shiryu se rapproche.

Shiryu : Hé !
Hyoga (sursautant) : Ah ! C'est toi Shishi. Salut.
Shiryu : Sur quoi tu bosses de si bonne heure ?
Hyoga : C'est personnel.
Shiryu : Allez, dis-moi.
Hyoga : Non, c'est personnel !
Shiryu : Ok. Dans ce cas, je vais aller demander au narrateur.

Inutile, je ne dirai rien ! Hyoga enquête en secret sur le naufrage du bateau de sa maman, mais je resterai motus et bouche cousue !

Hyoga (râlant) : Mais silence !

Oups...

Hyoga : J'aimerais me concentrer dans le calme !
Shiryu : Je peux peut-être t'aider ?
Hyoga : Ah oui ?
Shiryu : Je suis un petit génie, je te rappelle !
Hyoga : D'accord.

Hyoga lui montre le dossier.

Hyoga : Alors, regarde. Ici, les photos du bateau avant de heurter l'iceberg. Là, les photos de l'iceberg vu du ciel. Et voici les photos du bateau en train de couler.
Shiryu : Et ces photos-là ?
Hyoga : Pas touche, ce sont les photos de maman ! Ensuite, il y a les photos...

Ding ! Dong ! En entendant l'horloge sonner, Shiryu s'éloigne.

Shiryu : Il est huit heures, la pause est terminée !
Hyoga (grognant) : Merci !
Shiryu : De rien !

Dix minutes plus tard, on entend de lourds bruits de pas. La personne qui entre dans le bureau claque violemment la porte.

Hyoga : Salut Ikki !
Shiryu : T'as pas l'air de bonne humeur...
Ikki : Ah, t'as remarqué ? J'ai demandé à un peintre de faire mon portrait pour l'accrocher ensuite dans la chambre de mon frère, afin de le rassurer la nuit. Résultat : il a fait un cauchemar ! Pas étonnant, car sur mon soi-disant portrait, ma petite cicatrice sur le nez était manquante.
Hyoga : Je sens que ce peintre va morfler...
Ikki : C'est déjà fait. Je lui ai refait le portrait.

Peu après, alors que Ikki a rejoint son poste, des bruits de pas très discrets se rapprochent du bureau qu'occupent en ce moment Shiryu et Hyoga. Puis la porte s'ouvre brusquement.

Inconnu : C'est bien, vous travaillez.
Shiryu : Bien sûr, chef !
Chef : Où est l'autre âne ?
Hyoga : Pas ici.
Chef (énervé) : Ça je le vois ! Pourquoi n'est-il pas encore là ?!
Shiryu : Encore au lit, je présume.
Chef : Alors, appelez-le et dites-lui de venir illico !

Mais qui est donc cette personne qui dirige l'équipe avec autant d'autorité ? Mystère... Son identité ne sera révélée que bien plus tard. Le chef retourne dans son immense bureau et pend sa cravache au portemanteau.

Chef (paniqué) : Chuuuuut !

Vers neuf heures, le téléphone du mystérieux patron sonne.

Chef : Police scientifique d'Athènes, Saori Kido, j'écoute ! ... Chouette ! ... Mais non, j'ai dit "flûte", et pas "chouette" ! ... Je vous envoie deux enquêteurs immédiatement !

Saori se lève, attrape sa cravache et rejoint ses employés.

Saori : Bonne nouvelle, des policiers ont trouvé un mort ! Hyoga et Seiya, allez sur le terrain ! L'adresse est écrite sur ce ticket de caisse du magasin d'équitation.
Shiryu : Et moi ?
Saori : Toi tu es le chimiste, biologiste et compagnie, donc tu restes ici.
Shiryu : Mais Seiya n'est toujours pas là.

À l'annonce de cette nouvelle, Saori se fâche et serre sa cravache.

Saori : Comment ça, il n'est pas encore là ?!
Shiryu (inquiet) : Euh... Je veux dire qu'il va sûrement arriver sous peu !
Hyoga : Entre nous, je pense que Shiryu ferait certainement du meilleur travail.
Saori : C'est sûr. Mais pour le public, il vaut mieux que ce soit Seiya qui aille sur le terrain.
Shiryu (plaintif) : Tout ça parce qu'il a résolu une affaire qui a secoué tout le pays en moins d'une heure !
Hyoga : Que veux-tu... La chance du débutant...
Saori : T'es encore là, toi ? Va bosser ! Allez, hue !

À la vue de la cravache usée qui a dû déjà servir des milliers de fois, Hyoga décide de s'en aller sur-le-champ. Se dirigeant vers sa voiture, il compose un numéro avec son portable.

Hyoga : Allez, décroche...

Une voix ensommeillée lui répond à la vingtième sonnerie.

Seiya : Allô ?
Hyoga : Dis, t'as vu l'heure ?!
Seiya : Non pourquoi ?
Hyoga : T'es en retard !
Seiya : Pas de panique ! Ça sert à rien que j'arrive à l'heure de toute façon, je perds mon temps à rien faire au bureau.
Hyoga : Cette fois, on a un mort !
Seiya (choqué) : Oh non !
Hyoga : Eh si !
Seiya : Qui ? Shiryu ?
Hyoga : Non.
Seiya : Ikki ?
Hyoga : Non !
Seiya : Saori ?
Hyoga (agacé) : Non !
Seiya : C'est Hyoga qui est mort ?
Hyoga (énervé) : Mais c'est moi, Hyoga ! Abruti !
Seiya : Toi-même ! Arrête de jouer aux devinettes et dis-moi qui !
Hyoga : Je ne sais pas. Saori nous envoie pour enquêter. Je te donne l'adresse. Prends-en note.
Seiya (bâillant) : Tu peux pas me rappeler dans cinq minutes ?
Hyoga : Non ! Prends note !

Luttant pour garder les yeux ouverts, Seiya se saisit d'un stylo et note l'adresse.

Hyoga : Je vais déjà sur place, ne traîne pas trop !

Clic ! Il raccroche. Dans son grand lit, Seiya passe son bras sur l'oreiller voisin.

Seiya : Désolé chérie, mais le devoir m'appelle !


À peine cinq minutes plus tard, Hyoga est déjà sur les lieux. Deux policiers l'attendaient et ont dressé un périmètre autour de la scène de crime. Tout autour, des curieux observent.

Policier #1 : Vous êtes tout seul ?
Hyoga : Pour l'instant, oui.
Policier #2 : On devrait peut-être rester pour vous aider.
Hyoga : Non, ça ira, merci. Je peux travailler seul.
Policier #1 : Seiya le pourrait, mais pas vous.
Hyoga : J'ai dit que j'y arriverai tout seul !
Policier #2 : Désolé, mais c'est la procédure. Il faut au moins deux policiers sur place.
Policier #1 : Sauf si c'est Seiya. Il est tellement doué !
Hyoga : Vous savez, je suis au moins aussi doué que lui !
Policier #2 : Vantard !
Policier #1 : Et menteur !
Une personne dans la foule : Hé ! Où il est, le super-enquêteur ?
Une autre personne : Où est Seiya ?
Une autre : On n'a pas envie que l'enquête soit bâclée ! Appelez-le en renfort !
Policier #2 : Vous les entendez ?
Hyoga (soupirant) : Si ça peut vous rassurer, il est en route ! Vous savez qui est la victime ?
Policier #1 : Oui, on a trouvé sa carte d'identité dans son portefeuille.

Les policiers lui tendent et Hyoga le fouille.

Hyoga : Alors, il s'agit de monsieur Sion Aries.
Policier #2 : Arrête de faire le malin, on le savait déjà.
Hyoga : Au vu de son état, la victime est tombée de très haut.
Policier #1 : Vous êtes sûr ?
Hyoga (las) : Oui, ça se voit, il y a comme un cratère autour de lui !
Policier #2 : Bien. Mais Seiya l'aurait compris plus vite que vous.

Tout à coup, la foule s'agite.

Une personne : Regardez ! Le voilà !
Une autre : C'est Seiya !
Une autre : Le héros qui a permis l'arrestation du Chapardeur d'Oreilles et grâce à qui on a retrouvé la mienne !
Une autre : Pareil pour moi !
Une autre : Un autographe, s'il vous plaît !

Après avoir signé des dizaines d'autographes, Seiya rejoint son collègue.

Hyoga : T'aurais pu t'habiller, au moins...
Seiya (étonné) : Hein ?! Mais je le suis !

Il porte un jean abîmé et un T-shirt rouge. Et il n'est pas coiffé. Les deux policiers le saluent respectueusement et s'éloignent.

Hyoga (tout bas) : Bon débarras...
Seiya : Tu as trouvé quelque chose ?
Hyoga : Avant, dis-moi un peu pourquoi tu étais encore en retard !
Seiya : On s'en fout, on travaille, là !
Hyoga : C'est encore ta copine Playstation qui t'a retenu éveillé tard ?
Seiya : Pour qui me prends-tu ?! Je ne me ferais pas avoir deux fois par la même console ! C'est la Xbox cette fois.
Hyoga : Et la prochaine fois, ce sera laquelle ?
Seiya (agacé) : On peut bosser, oui ?!
Hyoga (étonné) : Ouah, t'es motivé, dis donc ! Tiens, voici la carte d'identité de la victime.

Seiya observe le document, puis la victime. Ensuite, il s'adresse à la foule.

Seiya : Mesdames et messieurs... Et mesdemoiselles...

Il fait un clin d'œil vers une jeune femme.

Femme (ravie) : Il m'aime ! Je le savais !
Une autre femme : Arrête ! Son clin d'œil était pour moi !
Une autre : Non, à moi !
Seiya : La victime était Bélier.

Les spectateurs semblent épatés.

Seiya : Il est mort suite à une chute mortellement mortelle !
La foule (bouche bée) : Qu'est-ce qu'il est doué !
Seiya : Autre chose à dire, collègue ?
Hyoga : Monsieur Aries était membre d'un club de couture, la Toison d'Or.
La foule (faisant la moue) : Je parie qu'il a juste trouvé une carte de membre dans le portefeuille !
Hyoga : Qui a trouvé le corps ?

Parmi les curieux, un jeune homme s'avance.

Inconnu : Moi ! Je m'appelle Jabu Céphale et je faisais mon jogging matinal.

[Note de l'auteur qui chouchoute les chevaliers : Bucéphale était le nom du cheval d'Alexandre le Grand]

Hyoga : Qu'avez-vous fait lorsque vous avez vu le corps ?
Jabu : J'ai appelé la police tout de suite, évidemment !
Hyoga (sceptique) : Mouais... Vous allez nous suivre au poste pour faire une déposition.
Jabu : Maintenant ? Je... Euh... Je voudrais aller me changer, avant.
Hyoga : Pas question.
Seiya : Si, il peut aller se changer pendant qu'on examine le corps.
Hyoga : Non, il est préférable que...
Seiya (le coupant) : Mais si !
Hyoga : NON !
La foule (mécontente) : Laissez-le faire son boulot et rentrez chez vous, espèce de blondinet !

S'ensuit un silence glacial pendant lequel Hyoga fixe les admirateurs du héros. Seiya en profite pour laisser filer Jabu.

Hyoga : Mais tu n'aurais pas dû ! Il nous cache quelque chose.
Seiya : Arrête de t'inquiéter comme ça et fais-moi confiance ! Maintenant, allons voir la victime de plus près.

Hyoga et Seiya s'approchent de Sion et l'examinent.

Hyoga : Regarde là, sur son pull.
Seiya : T'as vu quelque chose ?
Hyoga : Oui, un cheveu.

À l'aide d'une pince à épiler, Hyoga attrape un cheveu gris.

Hyoga : Et son cou. Regarde.
Seiya : Je vois rien...
Hyoga : Une minuscule épine.

Hyoga la retire doucement. Ils continuent à observer.

Seiya (bâillant) : Ça va encore durer longtemps ?
Hyoga : Il faut le passer au peigne fin !
Seiya (s'exclamant) : Flûte !
Hyoga : Quoi ?
Seiya : J'ai oublié mon peigne !

Avant que Hyoga ne l'étrangle, un grand monsieur s'approche d'eux.

Geki : On peut emmener le corps ?
Hyoga : Minute ! On n'a pas fini.
Seiya : Si, on a fini.
Hyoga : Mais...
Seiya : Tu peux enlever le corps, mon grand.
Geki : Merci Seiya !
Seiya : De rien !

Geki et Ban viennent pour transporter le corps.

Hyoga : C'était trop tôt, on ne sait toujours pas s'il s'agit d'un meurtre ou d'un accident !
Seiya : Ou d'un suicide !
Hyoga (interloqué) : Un suicide ?! Et il serait tombé d'où ? Regarde au-dessus de nous !
Seiya (regardant en l'air) : Un nuage !
Hyoga : Tu vois ?
Seiya : Il a peut-être sauté de ce nuage...

Alors que Hyoga tente de garder son sang froid, Seiya s'adresse à la foule.

Seiya : Après une enquête préliminaire, j'ai...
La foule (enthousiaste) : Bravo !
Seiya (surpris) : Attendez, j'ai pas fini ! Donc je disais, nous en sommes arrivés à la conclusion suivante : il s'agit d'un meurtre, d'un accident ou d'un suicide. Mais je pense aussi à une quatrième possibilité...

Son auditoire écoute avec beaucoup d'attention.

Seiya : Il pourrait s'agir ni d'un meurtre, ni d'un accident, ni d'un suicide !
La foule (médusée) : Quelle brillante analyse ! Tu es un génie, Seiya !
Seiya : Vous pouvez rentrer chez vous l'esprit tranquille. Je vais élucider cette affaire à la vitesse de la lumière !

Les spectateurs, satisfaits, se dispersent. Seiya et Hyoga se retrouvent tout seuls.

Hyoga : Pourquoi tu leur fais de telles promesses ? Tu vas les décevoir !
Seiya : Non, car j'ai déjà un suspect fortement suspect.
Hyoga : Ah oui ?
Seiya : Monsieur Aries est mort en tombant.
Hyoga : Oui et ... ?
Seiya (pointant son doigt) : Là !

Hyoga marche une dizaine de mètres et puis cherche du regard ce que pourrait bien montrer son collègue.

Seiya : T'es bigleux ou quoi ?! La peau de banane !


Retour aux bureaux de la police scientifique. Nous sommes en début d'après-midi. Toc ! Toc !

Shiryu : Entrez !

C'est Jabu. Comme promis, il vient pour sa déposition.

Hyoga : Et il a changé de pantalon !
Jabu : Et alors ? Je vous avais bien dit que j'allais me changer !
Hyoga : Avant, t'avais des poches énormes. Maintenant, ce n'est plus le cas. Que nous caches-tu ?
Jabu : Rien du tout !
Hyoga : T'es sûr ?
Jabu : Oui !
Hyoga : Très bien...

Hyoga se lève et passe dans le bureau du chef.

Saori : Il ne veut rien dire, c'est ça ?
Hyoga : Oui.
Saori : Plan B !

Elle attrape son téléphone et appelle Ikki.

Saori : Tu peux venir tout de suite ?
Voix d'Ikki : Je viendrai quand ça me plaira !
Saori : C'est à propos de ton frère.

Une demi-seconde plus tard, Ikki est dans le bureau du patron.

Ikki (agité) : Vas-y, explique-moi ce qui se passe !
Saori : Il y a un type à côté qui refuse d'avouer ce qu'il a fait à Shun.
Ikki (inquiet) : Quoi ?! Qu'est-ce qu'il lui a fait ?!
Saori : Comment te dire... Ça va être pénible à entendre. Tu devrais d'abord t'asseoir.
Ikki (impatient) : Pas question ! Parle !
Saori : Eh bien... Il l'a... bousculé.

Le quart de seconde suivant, Ikki a déjà attrapé Jabu par le col.

Jabu (suant) : Mais vous êtes fou ! Lâchez-moi !
Ikki : Alors, démon ?! N'as-tu pas honte ?!
Jabu : Mais de quoi vous parlez ?!
Ikki : Tu le sais très bien !
Jabu : Non, pas du tout ! Dites-moi !
Ikki (enragé) : En plus, tu oses nier ?! Je vais te faire ta fête !
Jabu (mort de peur) : Pitié ! Épargnez-moi ! Je vais restituer la montre !
Ikki (étonné) : Hein ?! T'as volé la montre de mon frérot ?!
Hyoga : Tu peux le lâcher, Ikki. Il n'a pas touché ton frère.
Ikki (confus) : Comment ça ?! Dans ce cas, pourquoi m'avoir dit le contraire ?!
Saori : On t'a dit ça juste pour le faire avouer.
Ikki (en colère) : On ne plaisante pas avec mon frérot !
Saori : Du calme ! Pour le service que tu viens de nous rendre, je vais faire annuler la plainte du peintre que tu as massacré ce matin.
Hyoga : Bien. Jabu, explique-nous un peu ce vol de montre.
Jabu : Ok. Mais ne me faites plus jamais une peur pareille !
Saori (ordonnant) : Accouche !

Le voleur reprend son souffle et leur explique.

Jabu : Ce matin, vers six heures du matin, je revenais bourré d'une fête quand j'ai vu un gros oiseau tomber du ciel. Il a fait un gros "boum" en touchant le sol. Je m'en suis approché et c'est là que j'ai vu ce gars. Je l'ai fouillé mais il n'avait pas de sous dans son portefeuille. Alors j'ai essayé de lui piquer sa montre dernier cri, mais je n'arrivais pas à la détacher. Faisant tourner tous mes neurones à plein régime, j'ai trouvé une astuce : avec une bâche, j'ai recouvert le corps pour le cacher, puis je suis allé chez moi chercher quelques outils. Après avoir dérobé la montre du mort, je voulais au moins le remercier en prévenant la police sans tarder. J'ai mis la montre et mes outils dans mes poches mais ça n'a pas trompé Seiya.
Hyoga (protestant) : Hé ! C'est moi qui ai remarqué tes poches !
Jabu : Impossible. Seul un super-enquêteur aurait pu.
Hyoga : Mais c'est faux ! Seiya n'a...
Saori : Arrête, Hyoga.
Hyoga : Mais...
Saori : Monsieur Céphale !
Jabu : Oui ?
Saori : Vous vous êtes mal conduit.
Jabu : Je sais, je regrette...
Saori (sévère) : 24 heures en cellule !
Jabu : Mais...
Saori : Tu contestes ?! 48 heures !
Jabu (résigné) : D'accord...
Saori : Maintenant, tu vas sortir par ce couloir, prendre la deuxième à gauche, passer la porte, prendre la troisième à droite et t'installer dans la cellule n°10.
Jabu (notant) : Deuxième... troisième... 10.
Saori : Voilà la clé. Tu t'y enfermeras.
Jabu (surpris) : C'est une blague ou quoi ?!
Saori : Tu fais ce que je dis, sinon je fais revenir le monsieur aux cheveux bleus !

Jabu s'exécute en septième vitesse.

Saori : Bien. Où en est-on, sur cette affaire ?
Shiryu : La victime s'appelait Sion et...
Saori (l'interrompant) : Je sais déjà tout ça ! Qu'est-ce que vous avez de neuf à m'apprendre ?
Shiryu : Il habitait au 13, rue des Escaliers Sans Fin. Et il avait de la famille dans la rue du même nom au n°1.
Saori : Je vais aller inspecter le domicile du défunt. Hyoga et Seiya, vous irez parler à sa famille.
Hyoga : Je peux pas y aller avec Shiryu ?
Saori : Non, il doit analyser un cheveu et une épine. Ainsi qu'une plume que Ikki a retrouvé sous le pull de la victime.
Hyoga : Bien. Alors, allons-y.
Saori : Où est passé Seiya ?
Hyoga : Peu importe, j'y arriverai sans lui.
Saori (criant) : Où est-il !
Hyoga : Il pique un petit somme à côté.
Saori (autoritaire) : Alors, va le réveiller !


Et si nous faisions un petit détour par l'école où Shiryu a étudié ? Dans une classe, un élève termine son exposé.

Elève : ... Et voilà pourquoi Seiya est le plus grand des héros.
Prof (las) : Merci, Jean. Tu peux retourner à ta place.

C'était le cinquième élève à passer au tableau et son exposé ressemblait fort aux autres.

Prof : Je sais bien que Seiya est un héros national, et que je vous avais donné comme thème : "Un héros de notre époque". Mais y a-t-il quelqu'un ici qui a fait son exposé sur quelqu'un d'autre que Seiya ?

Dans la classe, une seule main se lève. En voyant qui a répondu, le professeur n'est guère rassuré. Cet élève a toujours parlé de la même personne à chacun de ses exposés : "Une personne que j'admire", "Un bienfaiteur méconnu", "A qui je voudrais ressembler plus tard", etc.

Prof (soupirant) : Très bien. Nous t'écoutons, Shun.
Shun : Merci monsieur !

Le volontaire va s'installer devant la classe.

Shun : Parmi tous les héros qui marquent en ce moment notre ère, mon choix fut terriblement cornélien. Au terme d'une sélection rigoureuse et impartiale, j'ai finalement décidé de vous parler de cette personne qui allie amitié, gentillesse, compassion, amour, tendresse, délicatesse et fraternité : mon grand frère Ikki !

Tous ses camarades et même son professeur lèvent les yeux au ciel. Shun poursuit son exposé sans y prêter attention.

Shun : Ikki a un travail demandant de grandes responsabilités au laboratoire de la police scientifique : il est médecin légiste. C'est lui qui est chargé de bénir le corps du défunt afin que son âme entre au Paradis, et...


Saori, Hyoga et Seiya sont arrivés devant la rue des Escaliers Sans Fin. À la vue de celle-ci, ils en sont restés bouche bée une bonne minute. Six yeux regardent en l'air.

Saori (sidérée) : Il est où, le n°13 ?! Mais comment peut-on laisser une telle distance entre chaque maison !
Hyoga : On a de la chance, Seiya et moi : le n°1 n'est qu'à quelques pas d'ici !
Seiya : Allons voir la famille de M. Aries. Joyeux marathon, Saori !
Saori (dépitée) : Je peux même pas y aller en voiture à cause de ces #%&*§ escaliers !


Mais qui est le fou qui a fait construire une telle rue ?! Saori va-t-elle faire du stop ? Pourquoi Sion s'est-il peut-être suicidé accidentellement ? La peau de banane avait-elle un alibi ?