NDA : Bonjour à tout le monde ! Voici le chapitre du mois avec la mise en place de beaucoup d'enjeux.
Réponse (rapide) aux guests :
La prof : Inutile de te faire des nœuds au cerveau. Si tu le souhaites, glisse dans mes messages privés (n'importe quelle adresse mail fonctionne pour créer un compte), on pourra mettre nos attendus l'une comme l'autre. Sinon ce n'est pas grave, j'ai déjà une bêta (même si une deuxième relecture n'est jamais de trop).
Seallyboe : Merci pour ton commentaire. Comme déjà énoncé, c'est un chapitre par mois ! J'ai du stock jusqu'au mois d'avril et j'essaye d'écrire tous les jours.
Merci à Livia Tournois pour sa relecture. On se retrouvera le mois prochain. D'ici là, n'hésitez pas à commenter, me dire ce que vous avez préféré dans ce chapitre et comment vous imaginez la suite !
Chapitre 47
Severus ne savait trop quoi penser de la situation. Officiellement, il était en mission pour l'Ordre. C'était ce qu'il se répétait en boucle depuis une dizaine de minutes.
Mais il n'avait évidemment pas présenté les choses de cette façon à Alma Hardi. Habituellement, il était plutôt doué pour jouer un rôle et prendre un recul sur les situations qu'il vivait. Mais cette fois, c'était différent et cette mission était probablement la plus dangereuse qu'il ait fait jusque là.
Il préférait de loin faire face du Seigneur des Ténèbres et fermer son esprit ou être sur une zone de combat et se battre faussement contre le clan adverse.
Mais là… Severus était en terrain inconnu. Dumbledore n'utilisait jamais Severus pour tisser des relations. C'était plutôt pour Remus ou Tonks ce genre de mission…
Et à ce jeu de rôle là, il pouvait s'y perdre. Il se fit la réflexion lorsque la sorcière pénétra dans le pub moldu d'Inverness.
La ligne était fine entre ce qu'il jouait et ce qu'il ressentait réellement. Il n'avait pas besoin de feindre un sourire ni d'admirer les courbes chaloupées de la française. Si ce n'était que physique, les choses auraient été facilement contrôlables. Mais il y avait un élément supplémentaire : l'intelligence et la vivacité d'esprit d'Alma. Son regard brillant et ses réflexions pertinentes mettaient Severus dans un embarras qu'il ne pouvait expliquer.
L'amour avec une femme, il avait fait une croix dessus depuis longtemps. Il n'était pas fait pour cela. Tantôt trop possessif avec Lily au point de la faire fuir, tantôt trop distant et rapidement dégoûté lorsque, de rares fois, d'autres femmes avaient essayé de le séduire… Alors ressentir toutes ces choses qui pouvaient s'apparenter aux prémices d'émois… Severus devait se concentrer, il n'avait pas le choix.
Il n'avait pas proposé directement un rendez-vous avec Alma. Le mot lui-même lui donnait des frissons d'horreur. Severus l'avait plutôt invité à dîner pour fêter les dernières ventes de ses potions et l'augmentation du chiffre d'affaires d'Alma et de la maison Branchiflore.
Bien sûr, il avait fait l'effort de bien laver ses cheveux, de dégager son visage et de passer une belle toilette moldue. Il avait même observé ses dents dans le miroir, maudissant leur non-alignement et réfléchissant un instant s'il pouvait les mettre dans le bon ordre. Puis, il s'était repris : il n'avait pas besoin de tous ces tralalas. C'était une mission comme toutes les autres !
Et si Alma était resplendissante dans sa robe violette, qu'un léger maquillage mettait ses yeux sombres en valeur et que sa chevelure bouclée tombait en cascade sur ses épaules dénudées, c'était certainement un pur hasard.
Ils en étaient déjà au plat de résistance lorsque Severus se rappela l'ordre de sa mission. Il devait sonder la sorcière, comprendre si elle pouvait être des leurs et mieux, si elle pouvait à terme apporter son aide. L'occasion se présenta lorsque la sorcière s'inquiéta de la fatigue sur le visage de Severus :
- La rentrée est intense, n'est-ce pas ? demanda-t-elle dans un sourire.
- Pas qu'un peu, avoua Severus. J'ai une assistante pour certains de mes cours mais je ne peux pas encore la laisser totalement libre. Les parents d'élèves pourraient me tomber dessus et croyez-moi, ils peuvent être particulièrement enquiquinants.
Un rire s'échappa de la gorge d'Alma et Severus sentit ses lèvres se retrousser dans un sourire totalement idiot. Il se reprit bien vite, buvant une gorgée de bière avant de reprendre.
- Et puis, il y a le tournoi des trois sorciers où mon fils a été sélectionné.
- J'avais cru comprendre qu'il y avait une limite d'âge. Quel âge a Harry ? Treize ans ?
- Quatorze, rectifia Severus. Et c'est bien le problème, il n'aurait jamais dû être choisi.
Alma s'adossa contre le dossier de sa chaise, analysant les paroles de Severus.
- Je vous avais dit que j'avais des dons en matière de Divination. Ne faites pas cette tête ! Je suis plutôt du genre à ressentir les choses et j'ai appris à écouter cet instinct. Je ne vous ai d'ailleurs pas caché que je sais que des choses inquiétantes se préparent pour les mois à venir.
- Et vous savez bien que je ne peux pas tout vous dire. Mais je salue votre perspicacité. C'est toujours un plaisir.
Merlin merci, ses oreilles étaient cachées par sa chevelure. Severus les sentait chauffer et rougir. La sorcière répondit par un délicieux sourire. Il devait rester prudent, il finirait par se brûler les ailes…
- Et encore une fois, il y a des signes qui ne trompent pas. Par ailleurs, vous avez toujours eu cet air grave sur le visage mais je vois bien que depuis quelque temps, vous êtes bien plus préoccupé. Je me trouve donc encore plus flattée de voir que vous prenez du temps pour une rencontre.
Heureusement, elle n'avait pas dit "rendez-vous".
- Mais vous ne pourrez pas être sur tous les fronts éternellement ou vous finirez par craquer, poursuivit-elle. Si je peux vous apporter une quelconque aide, je serai ravie de le faire.
- Pourquoi feriez-vous ça ? demanda Severus sur ses gardes.
On était rarement gentil et altruiste avec lui. Même si les années avaient arrangé les choses, le maître des potions n'avait jamais compté beaucoup de personnes bienveillantes dans son entourage.
- Je pense qu'on peut dire que nous sommes amis, non ? déclara la femme de but en blanc, d'un regard qui transperçait l'évidence.
Severus ne cacha pas sa surprise. Après tout, c'était aussi l'occasion pour la sorcière de s'ouvrir et il pouvait ainsi jauger le niveau de fidélité qu'elle aurait envers l'Ordre du Phénix.
- Soyons honnêtes, le travail n'est désormais qu'une part infime de nos discussions. Mais peut-être que je me trompe ?
- Non… Je pense que vous… Que tu as raison. Je n'ai juste pas beaucoup d'amis donc c'est toujours quelque chose d'étrange à entendre, avoua-t-il.
- Ce qui compte, c'est la qualité, pas la quantité.
- Toujours est-il que Harry est la cible de mauvaises personnes.
- En France aussi, on connaît le nom de Harry Potter, déclara Alma. Enfin, n'importe qui ayant quelques neurones en état de fonctionnement et qui s'intéresse au monde extérieur. Je me doute que certains anciens partisans de Voldemort veulent vengeance. Oups, pardon, j'avais oublié que vous aviez un tabou autour de ce nom. Désolée, je ne voulais pas t'offenser.
Alma se confondait tellement en excuses que ça en devenait craquant. Le maître des potions secoua la tête pour signaler que tout allait bien. Les français n'avaient pas vécu la guerre, ils avaient observé tout cela de loin à l'époque. La menace semblait lointaine contrairement aux britanniques pour qui la terreur régnait.
- Ce n'est rien, dit Severus.
- En tout cas, si je peux faire quoique ce soit, n'hésite pas. Ce ne sont pas des pauvres racistes élitistes qui me font peur. Que ce soit chez les moldus ou les sorciers, d'ailleurs.
Severus obtenait là des informations capitales sur les positions politiques d'Alma. C'était suffisant pour le moment.
Il se perdit quelques instants dans la contemplation de son visage. Ses yeux noirs brillaient de vie et son sourire laissait apparaître de jolies dents alignées et une bienveillance profonde. Son nez, bien que long et légèrement imposant, apportait à la jeune femme un style qui la démarquait des beautés standards. Mieux, cela lui donnait du charisme.
Il fallait qu'il cesse cela de suite… Severus essuya les coins de sa bouche avec sa serviette et se redressa, plus sérieux.
-Je vais devoir y aller.
- Ah bon ? Tu ne veux pas de dessert ?
- Notre conversation est passionnante mais on m'attend.
-Oh d'accord.
Severus ne manqua pas l'éclair de déception sur le visage de la femme. Mais elle offrit aussitôt un sourire avant de sortir son porte-monnaie.
-Non non, c'est pour moi ! insista Severus.
-D'accord mais la prochaine fois, c'est moi qui t'invite !
Lorsqu'ils sortirent du pub, le froid mordit les joues du maître des potions. Le soleil essayait tant bien que mal de percer les nuages gris et bas dans le ciel.
Alma s'approcha de Severus dans un mouvement naturel pour le saluer. Elle s'approcha si près que Severus fit instinctivement un pas en arrière. La botaniste s'arrêta avant d'éclater de rire.
-Excuse moi, réflexe de française. Chez nous, on se fait la bise.
Oui… il avait vu ça à plusieurs reprises lors de ses séjours en France… C'était d'ailleurs très étrange de voir ces français se montrer autant aigris que tactiles.
Le maître des potions hocha la tête, incapable de parler.
Alma se mit à rire et s'avança un peu plus avant de coller sa joue d'un côté puis de l'autre en imitant le bruit d'un bisou.
-Bon courage pour la suite !
Severus la salua d'une main fébrile.
Merlin, que sa peau était douce…
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-Tu es en retard.
-J'avais à faire, allons-y.
- Tu étais avec qui ? La petite française ?
- Black…
- Ça ne te ressemble pas d'être en retard. C'était bien ? Je suis certain que tu n'avais pas vraiment besoin de jouer la comédie, n'est-ce pas ? Oh allez dis-moi !
Severus soupira bruyamment et accéléra le pas.
Les deux hommes s'étaient donnés rendez-vous à Valley Road, un village sorcier situé au cœur du comté de l'Hampshire. Le clan Nott y vivait depuis des centaines d'années. Pendant longtemps, sorciers et moldus cohabitaient paisiblement dans ce village. La famille Nott était réputée pour la terreur qu'elle y avait instaurée au fil du temps. Désormais, seuls quelques sorciers y vivaient et Valley Road était devenu invisible aux yeux des moldus.
Severus ignora donc son partenaire de mission, se concentrant déjà sur ce qu'il risquait de trouver au manoir Nott. Pourquoi Black cherchait absolument à discuter avec lui comme s'ils étaient les meilleurs amis du monde ? Avoir un combat commun semblait avoir déclenché une amitié automatique dans la tête du brun. Et si Severus faisait tout pour que leur entente reste cordiale, il n'avait certainement pas envie d'avoir des discussions profondes et intimes avec son ancien ennemi.
- Bon ok, tu ne veux rien dire, continua l'autre. Est-ce que je peux au moins te demander si la mission avance la concernant ? Est-ce que tu as appris des choses ? Bon sang, Rogue, tu sais bien qu'il faut qu'on se fasse confiance et qu'on avance !
Le maître des potions s'arrêta et fit face au parrain de Harry, le regard noir.
- Tu ne peux pas attendre la prochaine réunion de l'Ordre comme tout le monde ?
Sirius Black croisa les bras sur sa poitrine. Pour une fois, son regard était grave. Il montra d'un geste du menton le Manoir Nott qui surplombait le village pas sa grandeur.
- On part sur une mission qui pourrait tourner au vinaigre. S'il t'arrivait quelque chose, il serait bon que je rapporte les informations que tu as déjà obtenues. D'ailleurs, de mon côté, j'ai aussi sondé ton assistante hier. Elle pourrait faire une excellente recrue pour l'Ordre. Tu le diras s'il m'arrive quelque chose.
Severus resta silencieux un instant. Même si les risques étaient infimes, il se rendait chez Nott d'abord en tant que directeur de la maison Serpentard, personne ne savait ce qu'ils allaient trouver en frappant à la porte du manoir. Les choses sérieuses s'installaient et Severus ne savait pas s'il était effrayé ou totalement excité à l'idée de retrouver ce genre de missions.
- Certes, concéda-t-il.
Sirius Black hocha la tête d'un air satisfait et se remit en mouvement. Le maître des potions fit son rapport du bout des lèvres :
- Alma Hardi est une femme qui est ouverte sur le monde. Moldus comme sorciers.
- Qu'est-ce qui te fait dire qu'elle ne ment pas ?
- Sa famille a toujours vogué entre le monde moldus et le monde sorcier. Ils n'ont pas vraiment de limites à ce sujet. Elle est perspicace à la fois grâce à sa vivacité d'esprit mais aussi un léger don pour la Divination. Elle m'a dit ressentir les choses.
- Comme un sixième sens ?
- C'est ce que j'ai cru comprendre.
- T'en penses quoi ?
- Je n'ai jamais été friand des sujets concernant les prophéties et tout ce qui touche à la voyance, avoua Severus. Mais je sais aussi que certaines personnes ont des dons dans ce domaine. Je préfère me concentrer sur ses talents de botaniste et de potionniste ainsi que sa fougue pour le droit des personnes opprimées. C'est bien plus concret et cela nous sera bien plus utile.
Les deux hommes restèrent silencieux le reste du chemin, chacun dans ses pensées. Lorsqu'ils arrivèrent aux grilles du manoir, Severus se fit la réflexion que Alma serait un excellent membre au sein de l'Ordre du Phénix. Et il était quasiment sûr qu'elle accepterait.
- Bon et sinon, elle te plaît ? revint à la charge l'Animagus.
- La ferme, claqua Severus avant de faire sonner la cloche.
oOo
Harry, Ron et Hermione prenaient le thé chez Hagrid. Ron avait sauté sur l'occasion lorsque Hagrid leur avait proposé un temps ensemble et Harry n'avait pas eu le courage de refuser l'invitation.
Il devait pourtant travailler sur ses sortilèges, ses devoirs, l'Occlumancie et sa musique. Mais Hermione avait subtilement rappelé que Hagrid était passionné par les dragons. Peut-être pourrait-il en apprendre un peu plus sur ces créatures. Et puis, Eléonore lui avait dit qu'il devait aussi passer du bon temps avec ses amis.
- Ce qu'il faut savoir avec les dragons, c'est que ce sont des êtres incompris. S'ils vous attaquent, c'est parce que vous avez touché à leur trésor.
- Il y a quand même des dragons qui s'accaparent des trésors, objecta Hermione. Il y a même des villages sorciers entiers qui ont été rasés lorsqu'ils accumulaient trop d'or.
- Ces sorciers avaient-ils besoin de tout cet or ? demanda Hagrid dans un sourire. Bien sûr, ces pertes sont tristes mais les dragons sont des régulateurs.
- C'est ce que dit souvent Charlie, dit Ron.
- En attendant, je vais devoir affronter cette créature et certainement m'accaparer son trésor.
- Tu t'en sortiras ! lança le demi-géant d'un ton bourru.
- J'aimerais bien savoir ce que les autres ont prévu comme défense ! lança Ron.
Harry se redressa, les yeux écarquillés.
- Euh, ça va ? demanda Hermione.
- Tu t'es étouffé avec un biscuit ? questionna Ron d'un air inquiet.
Harry secoua la tête et sauta sur ses pieds prêts à se ruer à l'extérieur. Il chercha sa cape qu'il enfila à la vitesse de la lumière.
- Cédric n'est pas au courant ! Il faut le prévenir !
- Mais personne à part toi n'est au courant, objecta Hermione.
- Ahem, en réalité, il est certain que Beauxbâtons est au courant et Durmstrang aussi. Les dragons viennent de Roumanie et j'ai montré ces créatures à Madame Maxime.
Harry ignora le teint cramoisie que prit le demi-géant.
- Bah tant pis pour lui, non ? dit Ron. Ses amis ont bien porté des badges stupides ! Ça te laisse plus de chance de gagner.
- Non, c'est injuste pour Cédric. Allons-le voir. A plus tard, Hagrid ! Merci pour le thé !
Harry fila, ses amis dans son sillage. L'air était frais mais la bande de Diggory se prélassait souvent sous le préau de Poudlard, près de la fontaine.
- Il est là ! dit Harry.
- Ouais avec toute sa bande de populaires, répliqua Ron.
En effet, le garçon était entouré de ses amis, riant à gorge déployée. Ils avaient tous l'air d'avoir confiance en eux et d'être bien dans leur peau. Harry se sentit tout d'un coup très petit, très moche et pas du tout à sa place. Il prit cependant son courage à deux mains et s'approcha du groupe.
- Attendez-moi là, dit Harry.
Il manqua de déchanter lorsqu'il aperçut Cho Chang au milieu du groupe d'adolescents. Elle lui adressa un sourire radieux. Merlin merci, elle ne portait pas de badge le rabaissant. Harry se sentit rougir. Puis, il se força à canaliser ses émotions et lorsqu'il fit face à Cédric, il se sentit un peu mieux.
- Salut, lui dit le Poufsouffle.
- Salut. Il faudrait qu'on parle. En privé.
- Alors Potter, tu paniques pour la première tâche ? Tu sais que c'est chacun pour soi ! Cédric ne pourra pas t'aider.
Harry ignora la provocation du Poufsouffle dont il ne connaissait pas le nom. Cedric demanda à son ami d'arrêter et suivit Harry.
- Désolé, même à dix-sept ans, certains sont encore stupides.
- C'est rien, répondit Harry. Je voulais juste te dire que la première tâche consiste à affronter un dragon. Il y en a pour chacun de nous.
Cédric pâlit aussitôt, visiblement choqué.
- Tu es sûr de toi ?
Harry opina du chef, l'air sérieux.
- Et… Les autres…
- Ils sont au courant.
Harry préféra laisser son camarade digérer l'information et le salua, prêt à partir. Mais Cédric l'arrêta d'un geste.
- Attends ! Je voulais te dire que je suis désolé du comportement de mes amis. Et pour les badges, je leur ai dit de ne pas les porter…
- Ce n'est pas de ta faute, déclara Harry, sincère. Et puis, presque plus personne n'en porte désormais.
- Oui, le professeur Rogue a fait le nécessaire, s'amusa Cédric. Il est dur mais depuis quelques temps, il sait être plus juste.
Harry offrit un sourire sincère au Poufsouffle avant de rejoindre ses amis, plus léger. Au moins, les champions s'affrontaient à armes égales.
- Qu'est-ce que vous voulez faire ? demanda Ron.
- Je dois m'entraîner à faire des boucliers d'eau. Vous voulez bien m'aider ? demanda Harry.
- Même mieux, mon pote, on va s'entraîner avec toi ! proposa Ron dans un sourire.
oOo
Le manoir Nott cochait toutes les cases d'une demeure sorcière de Sang-Pur : massive, ancienne, jonchée de tableaux représentant la famille Nott à travers les siècles et respirant la magie. Une elfe de maison à l'air austère avait ouvert la porte aux deux sorciers et les avait installés dans un vestibule destiné à l'accueil des visiteurs.
- C'est presque aussi gai et accueillant que le manoir de ma grand-mère, déclara Sirius Black, brisant le silence tendu.
Severus ne répondit pas. Sur un des tableaux, une sorcière aux dents de lapin et aux yeux cruels fixait les deux hommes, prête à rapporter la moindre miette de leurs échanges.
Alfred Nott, le visage émacié et l'air antipathique, entra dans la pièce. Une quarantaine d'années bien visible, il était le portrait vieilli de son fils : brun, ténébreux et des dents légèrement en avant. A première vue, l'homme était bien vivant et en bonne santé.
L'œil expert de Severus détecta cependant des rides d'inquiétudes sur le front de l'homme, trahissant une certaine anxiété.
- Vous auriez dû convenir d'un rendez-vous, je n'ai pas beaucoup de temps à vous accorder.
- Il s'agit de votre fils, lança Severus de but en blanc. Ses courriers comme les miens sont restés lettre morte. En tant que membre du corps professoral de Poudlard et directeur de la maison Serpentard, une visite s'imposait.
Alfred Nott dévisagea Severus, masquant difficilement sa haine. Le maître des potions le savait, il n'était qu'un traître et nul doute que Nott devinait que sa venue était loin d'être professionnelle.
-Théodore n'est plus un petit garçon, il peut se passer de lettres toutes les semaines qui ne feront que l'infantiliser. Quant à vous, je ne vois pas pourquoi je devrais vous répondre à chaque missive alors qu'il n'y a rien d'intéressant à dire. Les notes de Théodore sont exemplaires, vous feriez mieux de vous préoccuper des élèves qui posent problème. Ceux qui détournent les règlements pour participer à un tournoi par exemple.
Severus sentit Black bouillir à ses côtés, prêt à mordre. Le maître des potions ignora également cette pique qui n'avait pour unique but que de déstabiliser les deux hommes. C'était petit. Égal à Nott.
Black prit la parole en premier, d'un ton amer, il dit :
-Nous tâcherons donc de prévenir votre fils que tout va bien. Il avait certainement des raisons de s'inquiéter, et nous aussi.
La tension monta d'un cran, elle était presque palpable dans cette pièce assombrie par le peu de lumière qui passait à travers la minuscule fenêtre. Nott ne chercha plus à masquer son air cruel et noir :
-Je vous interdis de vous approcher de mon fils.
-Je suis membre de l'équipe professorale, il va falloir vous y faire, répliqua Black d'un ton nonchalant.
-Ou alors, tâchez d'assumer votre rôle de père et répondez aux lettres de votre enfant. Ou peut-être avez-vous plus prenant et important à faire en ce moment ? Il ne me semble pas que le Conseil d'Administration du Ministère de la magie croule sous le travail.
Les paroles de Severus, pleines de sous-entendus, eurent raison de la tournure de la discussion. Désormais, chacun des protagonistes connaissait la véritable origine de la venue du maître des Potions.
Oui, Severus était un traître et assumait ce rôle à visage découvert. Oui, Alfred Nott avait plus important à faire que de s'occuper des inquiétudes de son fils de quatorze ans. On pouvait même lire dans le regard du sorcier acariâtre que c'était un moyen de faire grandir son fils. À la dure. Étouffant toute possibilité de développer une intelligence émotionnelle quelconque. Ainsi, quand le moment serait venu, Théodore Nott serait prêt à devenir un Mangemort cruel et sans-cœur.
Le maître des potions fut pris d'une nausée. Dégoûté, il envoya son regard le plus froid et menaçant au Mangemort en face de lui.
-Aux dernières nouvelles, vous n'êtes ni membre de la protection de l'enfance, ni Auror. Je vous conseille de trouver la sortie au plus vite avant que mon manoir ne vous expulse de lui-même. Severus entraîna Black à l'extérieur de la maison, sans un salut pour le maître des lieux.
-On aurait pu lui faire la peau, cracha Black lorsqu'ils remontèrent le sentier menant au cœur du village.
Severus observa le sorcier du coin de l'œil. Les joues rouges de colère, les lèvres pincées, Black semblait en proie à un profond tourment.
-Il fallait sortir de là. Cette maison respire la magie noire et Merlin seul sait à quel point ce genre de bâtisse peut faire du mal pour se défendre.
- Ça je sais bien ! dit Black dans un éclat de rire froid. Ma chère mère avait le même genre de sortilège sur notre maison de vacances. Il y avait des pièces interdites et si tu avais le malheur de t'y retrouver, tu y restais enfermé pendant des heures durant avec l'impression de suffoquer. Je suis sûr que cet homme est du genre à éduquer son fils de la même manière ! Suffit de voir son air exécrable. Pour ces gens-là, une caresse ou un sourire est une forme de faiblesse. Si jamais tu oses apporter un peu trop d'amour, tu risques de rendre ton fils faible. Je les hais ces sorciers de Sang-Pur !
Severus resta un instant interdit devant le flot de paroles du parrain de Harry. L'évadé se montrait vulnérable et bien que l'eau ait coulé sous les ponts, Severus ne put s'empêcher de ressentir un certain malaise. Car à bien y réfléchir, lui aussi avait eu cette éducation à la dure et grandir dans la maison Serpentard n'aidait pas particulièrement à ouvrir ses émotions aux autres…
-Il faut qu'on aide ces gamins, continua Sirius. On ne peut pas les laisser se faire entraîner dans ce genre de milieu sans rien dire. C'est injuste pour eux.
-Tu ne pourras pas sauver toute la misère du monde, déclara Severus.
-Tu dis ça parce qu'au fond de toi, tu as peur d'être confronté à ta propre histoire !
-Depuis quand as-tu une expertise en psychologie ? C'est Lupin qui déteint sur toi ?
-C'est ça, fais donc de l'esprit ! N'empêche qu'il n'y a pas si longtemps, nous étions ces gamins là. T'as pas envie de briser ce cercle vicieux ?
Severus soupira et s'arrêta. Il contempla Black qui avait fait de même. L'homme paraissait plus apaisé comme si la perspective de rendre ce monde meilleur lui apportait sagesse et calme.
-Ce qui compte pour moi, c'est Harry. Je ne suis pas là pour corriger toutes les injustices. Le jeune Nott fera ses choix et…
-Mais à quoi ça sert d'être professeur si tu ne guides pas tes élèves ? Je veux dire, c'est juste donner tes cours de potions qui te plait ? Et le partage ? L'élévation ? Qu'est-ce que tu en fais ?
- Tu es tellement utopique…
Severus se remit en marche. Ces discours chevaleresques avaient tendance à agacer le maître des potions. Bien sûr que Black avait raison dans le fond. Mais les choses étaient plus compliquées et il devait prioriser ce qui était important pour lui.
Sirius n'ouvrit plus sa bouche jusqu'à la zone de transplanage. Son air boudeur lui donnait quelques années en moins. Le maître des potions leva les yeux au ciel.
-Si tu veux, je peux te proposer quelque chose, finit-il par dire.
Black leva la tête comme un chien à qui on promettait une saucisse.
-Tu sembles enclin à être plus proche des élèves. De mon côté, j'aimerais voir lesquels sont aptes à rejoindre nos rangs lorsqu'ils auront l'âge pour. Harry m'a déjà touché deux mots sur le fait que certains aimeraient avoir des cours pratiques de duel. Que dirais-tu d'ouvrir un Club de duel ? En plus, ça te remettra sur pieds après toutes ces années…
-Je te signale que toutes mes balades en tant que gardien des lieux sont très enrichissantes et me permettent de me remettre sur pieds comme tu dis, déclara Sirius.
Mais Severus vit bien que le sorcier chipotait. Son regard brillait d'une joie nouvelle et son sourire masquait difficilement son enthousiasme.
-On pourra se répartir des groupes, je ne compte pas faire la classe avec toi.
-Encore heureux ! répliqua Black d'un air dégoûté.
Mais il fallait bien le reconnaître, l'un comme l'autre n'était plus si hostile à l'idée de travailler ensemble.
oOo
Il y avait comme un air de déjà-vu dans la salle commune de Gryffondor. Les élèves s'agglutinaient devant le panneau des annonces dans un brouhaha joyeux. Cependant, le trio ne chercha pas à jouer des coudes pour lire le parchemin. Harry avait confié en avant-première l'arrivée du Club de duel à ses amis.
Seamus et Dean s'approchèrent d'eux, le visage radieux.
- Black et Rogue qui montent un club de duel ! Cette année est celle de toutes les surprises, s'emballa l'irlandais.
- Cela à l'air bien différent du club de Lockhart. Ils vont faire des groupes de niveau, ajouta Dean. Est-ce que tu en sais plus, Harry ?
Le Survivant opina du chef et les oreilles indiscrètes se rapprochèrent. Tout d'un coup, les regards étaient bien moins suspicieux à son égard. Bien sûr, les lions faisaient preuve d'une grande loyauté envers lui concernant sa sélection pour le tournoi des trois sorciers. Cependant, Harry lisait de mieux en mieux les émotions des autres et il apercevait distinctement les élèves envieux qui se demandaient par quelle roublardise il avait réussi à détourner le trophée des trois sorciers.
Harry croisa les bras sur son torse, pas vraiment à l'aise d'avoir tous ces regards braqués sur lui.
- Et bien, ils vont nous répartir par niveau afin qu'on puisse évoluer à notre rythme.
- Quel niveau prendra le professeur Rogue ? demanda Neville.
Harry offrit un sourire rassurant à son camarade. Il savait que le garçon souhaitait s'améliorer en combat mais que ses capacités étaient limitées. Pire, en présence du professeur Rogue, Neville perdait ses moyens.
- Il prendra les élèves les plus avancés, expliqua Harry. De toute façon, on nous expliquera tout vendredi soir pour ceux qui souhaitent participer.
.
Harry ne put que constater que Sirius Black était particulièrement apprécié par les élèves. Beaucoup souhaitait être dans son groupe et la liste des inscriptions, affichée dans le hall d'entrée, ne cessait de se remplir. Plus de la moitié des élèves de Poudlard avait rempli le tableau des inscriptions en plus de quelques élèves de Durmstrang et Beauxbâtons.
- Après tout, c'est un excellent moyen de promouvoir l'amitié internationale, dit Hermione.
-Est-ce que vous pensez que Viktor Krum va s'inscrire ? demanda Ron
-Quand bien même il s'inscrirait, il ne serait pas dans notre groupe, répondit Hermione d'un ton évident. Il est bien plus doué que nous !
Harry sentit son estomac se contracter d'angoisse, se rappelant à quel point il manquait d'expérience face aux autres champions.
-Qu'est-ce qui te fait dire ça ? répliqua Ron sur la défensive.
-Krum a été sélectionné par la coupe de feu. C'est la preuve qu'il a des capacités qui nous dépassent. C'est d'ailleurs la même chose pour toi, Harry. Tu seras certainement dans le groupe du professeur Rogue.
Harry, bien que flatté, grimaça de gêne.
-Je suis loin d'être excellent. Et puis, j'aimerais quand même être avec vous. Je trouve que je passe suffisamment de temps avec mon tuteur et ça sera plus drôle d'être avec Sirius.
-Peut-être mais le but final est quand même que tu t'améliores, dit gentiment Hermione.
-Je pense qu'on peut s'améliorer avec tous les niveaux autour de nous.
-Tu veux dire que tu pourrais apprendre des choses de Neville ? ricana Ron.
- Ron ! Ce n'est vraiment pas gentil ! s'offusqua Hermione.
-Je plaisante ! On ne peut vraiment rien dire…
-Allons manger ! lança Harry afin de tuer dans l'œuf une nouvelle chamaillerie.
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Lorsque le vendredi soir arriva, la Grande Salle fut débarrassée de ses tables juste après le dîner. Plus de la moitié des élèves de Poudlard avait répondu présents. Harry se demanda franchement comment les élèves pourraient travailler dans de bonnes conditions. Severus et Sirius se tenaient l'un à côté de l'autre et ce tableau paraissait presque irréel aux yeux de Harry. Aucun des deux hommes ne laissait paraître un quelconque conflit qui aurait pu les animer.
Se tiendrait-il un jour de cette façon aux côtés de Drago Malefoy ?
Pensant à son ennemi de toujours, Harry chercha le blond à travers la foule. Après tout, beaucoup d'élèves de Serpentard avaient répondu présent. Mais Malefoy et ses deux acolytes aux gros muscles n'étaient pas là. Dommage, Harry lui aurait bien fichu la raclée du siècle en guise de vengeance du duel de deuxième année. Le harcèlement moral qu'il avait reçu suite au fait qu'il parlait Fourchelangue n'avait pas été facile à vivre. Heureusement que Severus avait été là pour lui.
- Bonsoir chers élèves ! lança Sirius dans un sourire chaleureux.
Harry entendit distinctement Lavande glousser comme une poule.
- Nous sommes heureux de vous voir tous aussi nombreux pour ce point d'information concernant le Club de duel. Le professeur Rogue et moi-même avons décidé de proposer ces séances en semaine. Afin de rendre cette expérience agréable pour tout le monde, le professeur Rogue va vous expliquer les modalités.
Après un mouvement de cape classe et impressionnant - et peut-être un brin dramatique - Severus prit la parole :
- Dans l'idée d'éviter le fiasco d'il y a deux ans, les séances du Club de duel se feront par groupe de niveaux.
Cette annonce provoqua un nuage de murmure que Severus arrêta d'un geste de la main. Il savait aussi bien tenir une classe qu'un groupe hétérogène d'une centaine d'élèves.
- Mr Black se chargera des deux niveaux intermédiaires tandis que je prendrai en charge les élèves de niveau avancé. Concernant les débutants, nous avons un nouveau renfort qui se joint à nous, j'ai nommé Alastor Maugrey. Il vous enseignera les bases solides pour les combats de duel. Une inscription vaut pour un engagement jusqu'à la fin du semestre. L'ouverture du Club se fera au début du mois de décembre, le temps que tout soit mis en place.
Le professeur Maugrey grimpa sur l'estrade, de sa démarche claudicante habituelle. Il tenta de sourire à l'assemblée mais cela ressemblait plus à une affreuse grimace. Si cela avait pour but de décourager les premières années à rejoindre le club, c'était plutôt réussi…
- Nous organiserons régulièrement des rencontres afin que chacun puisse s'essayer au combat !
Heureusement que Sirius était là pour donner un peu d'entrain et d'ambiance. Les visages des élèves étaient beaucoup plus lumineux lorsque l'homme parlait. Harry se sentit fier d'être le filleul de Sirius. Il était si courageux et lumineux. Il avait hâte de le voir à l'œuvre en tant que maître d'armes ! Et à en juger les gloussements des filles derrière lui, il n'était apparemment pas le seul à se languir du début des séances.
Sirius déclara ensuite que la répartition dans les groupes de niveau se ferait dès le lendemain. Tous les élèves étaient attendus dans la Grande Salle. Les élèves de Beauxbâtons et Durmstrang étaient invités à rejoindre les séances sur lesquelles ils se sentaient le plus à l'aise.
Puis, chacun rejoignit son dortoir. Harry devait encore travailler son Occlumancie avec Severus et se dirigea donc vers les cachots. Les élèves de Serpentard firent à peine attention à lui, bien trop enthousiastes à l'idée de rejoindre le Club de duel.
- Je suis étonnée qu'ils laissent tous les élèves participer ! lança une fille de cinquième année. Je pensais que Rogue ferait en sorte de faire une sélection entre les élèves.
Harry pinça les lèvres, amusé. En réalité, Severus avait bel et bien voulu faire en sorte de sélectionner les élèves mais Sirius était totalement contre. Severus avait donc délibérément décidé de prendre les élèves les plus avancés. Pourtant, Harry pensait qu'il aurait fait un excellent maître pour les plus jeunes. L'été de sa deuxième année, l'homme avait lui avait donné d'excellentes bases. Il était dur mais tellement passionné qu'il en oubliait les piques et mots rabaissants comme il pouvait le faire en cours de potions.
Harry tourna sur la gauche afin de rejoindre les appartements lorsqu'il percuta quelqu'un.
- Potter ! cracha une voix que Harry ne connaissait que trop bien. Aurais-tu besoin de nouvelles lunettes ? Regarde devant toi quand tu marches !
- Malefoy ! Qu'est-ce que tu fiches ici ? La salle commune de Serpentard est de l'autre côté.
Un masque de colère s'afficha aussitôt sur le visage du blond.
- Pauvre idiot, tu es chez Serpentard ici ! J'ai encore le droit de me promener dans les couloirs du cachot. Même ici, il faut que tu te pavanes !
- Je me rends aux appartements de mon tuteur qui sont aussi les miens. Si ça te pose problème…
- Oh ça va ! On aura compris que tu es le petit protégé du maître des potions.
Harry ne put s'empêcher de sourire méchamment.
- Ça te met en rogne, hein ? Mais c'est comme ça maintenant, il n'y a plus de traitement de faveur pour toi ! D'ailleurs, comment était ton heure de retenue ?
Malefoy s'approcha dangereusement de Harry, le regard sombre.
- Ne joue pas à ce jeu avec moi, Potter !
- Et pourquoi donc ? provoqua Harry. Tu es seul sans tes petits acolytes et il ne me semble pas que tu sois un génie du combat en duel. Alors pourquoi me menaces-tu ?
L'adrénaline montant dans le sang, Harry ne put s'empêcher de savourer cette dispute. Il avait eu une semaine chargée et se défouler sur Malefoy valait toutes les séances d'Occlumancie.
- Parce que je peux t'écraser en quelques secondes. Pauvre tâche !
Harry éclata de rire et Malefoy grimaça de rage avant de sortir sa baguette. Harry croisa carrément les bras sur son torse, feintant la décontraction. Mais son sang bouillait certainement autant que celui de Drago. Il avait tout autant envie de se battre que lui à cet instant.
- Tu veux vraiment faire ça au milieu du couloir ? M'est d'avis que tu as plutôt envie que mon tuteur nous surprenne et arrête la bagarre. D'ailleurs, je pense surtout que tu as peur ! C'est pour ça que tu ne veux pas rejoindre le Club de duel, n'est-ce pas ?
Cette fois, ce fut Drago Malefoy qui éclata de rire. Déstabilisé, Harry cacha sa frustration du mieux qu'il le put.
- Non mais franchement Potter, t'en es encore là ? Es-tu vraiment sûr d'être aussi mature que tu veux le faire croire ? Pauvre cloche ! Je ne trahis juste pas les miens.
Cette fois, Harry sortit sa baguette, sur le qui-vive.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
Malefoy afficha un sourire froid et laissa le silence planer quelques instants avant de répondre :
- Tu as très bien compris. Tu veux te battre dans le couloir ? ajouta-t-il en observant la baguette de Harry.
Reprenant le dessus sur ses émotions, Harry se redressa pour paraître le plus grand possible. Puis, le coeur battant d'excitation, de peur, d'adrénaline et de colère, Harry annonça :
- Rendez-vous dans une heure dans votre espèce de salle des fêtes des cachots. On verra si tu es aussi lâche qu'en première année ou si tu vas enfin accepter de prendre la raclée que tu as toujours mérité.
- Parfait, cracha le blond. Tu vas le regretter.
Et sur ces mots, les deux garçons continuèrent leur chemin.
