PARTIE II - PREMIERE ANNEE
14 : Le chemin de Traverse
27 août 1989
Son parchemin dans la poche de son short, Elizabeth s'émerveilla du Chemin de Traverse. Bien sûr, elle connaissait cet endroit. Elle s'y rendait souvent au cours de l'année pour faire du shopping dans le magasin de Tante Mary ou pour réclamer des équipements de Quidditch ou un nouveau livre ou une glace.
Mais aujourd'hui, ce n'était comme les autres fois. Elle aurait son uniforme de Poudlard, elle aurait un animal rien qu'à elle. ELLE AURAIT SA BAGUETTE MAGIQUE.
De sa main, Elizabeth cacha le haut de ses yeux. Le soleil frappait fort en ce beau jour d'août. Elle devrait penser à acheter de belles lunettes de soleil au magasin de Tante Mary. Elizabeth sortit son parchemin et le relut – pour la millionième fois en attendant sa mère qui était à Gringotts. Par quoi allait-elle bien pouvoir commencer?
— UNE GLACE, S'IL TE PLAIT! hurla Harry à ses côtés.
— Pas tout de suite, soupira leur père. On fait les courses de Beth et on ira ensuite.
— Eh oui, bêta…, confirma Elizabeth.
— N'appelle pas ton frère «bêta » …
— On doit rejoindre les Weasley à ce moment-là, pas vrai, papa? s'assura-t-elle.
— Comme prévu, oui.
Elizabeth haussa un sourcil condescendant à son frère qui lui tira la langue. Il ferait moins le malin quand elle lui enverrait plein de lettres de Poudlard pour le narguer et qu'ELLE peut faire de la magie toute l'année alors que lui, non. Il lui tira une mèche de cheveux et elle hurla en courant après lui quand il prit la fuite.
— LES ENFANTS! les appela leur père.
Ils n'y prirent pas garde et se faufilèrent parmi la foule – Elizabeth pouvait suivre Harry avec son rire. Bien sûr, elle était plus rapide. C'était juste plus drôle de courir partout. Harry trouva refuge dans le magasin de Tante Mary et Elizabeth y entra à son tour. Elle savait qu'Harry serait dans l'arrière-boutique. Ce troll ne pensait même pas qu'il n'aurait aucune échappatoire.
— Je t'ai eu! s'égosilla-t-elle sous les rires d'Harry.
— Les mini Potter! Vous n'auriez pas oublié quelque chose?
Harry et Elizabeth se retournèrent. Tante Mary les fixait, poings sur les hanches. Elle n'était pas fâchée, Elizabeth le savait. D'un regard complice, Harry et elle se jetèrent sur Tante Mary.
— Bonjour, Tante Mary!
— Que faites-vous là?
— On vient faire mes courses de rentrée, rappela Elizabeth d'un air sérieux.
— Sans vos parents? s'étonna Tante Mary.
Ah, c'était le moment de se défendre. Harry et Elizabeth s'observèrent, incitant l'autre à trouver un mensonge pour diminuer les réprimandes. Elizabeth adressa un clin d'œil à Harry, l'excuse était toute trouvée.
— J'avais besoin de lunettes de soleil, expliqua-t-elle. Je préférais venir ici en premier. On faisait la course avec Harry.
— Oui, évidemment, ironisa Tante Mary. Allez, dans le magasin. Tout de suite. Va choisir une paire, ce sera ton cadeau de rentrée.
— OUIII!
Elle se précipita vers le rayon lunettes de soleil. Elizabeth en essaya de multiples sortes, demandant à Harry son avis à chaque essai. Lunettes aux cœurs rouges, il imita de vomir. Lunettes à un verre étoile et un verre lune, il hocha la tête de gauche à droite.
La clochette du magasin tintilla. Tous les deux se cachèrent derrière le présentoir. Elizabeth inclina sa tête à gauche et Harry à droite. C'étaient leurs parents.
Leur père était essoufflé, ses cheveux plus en bataille que jamais. Leur mère avait les joues rouges et les yeux écarquillés.
— Ils sont là, les rassura Tante Mary en désignant le présentoir.
— Tu vois, constata leur père en passant une main dans ses cheveux, je t'avais bien dit de ne pas t'inquiéter.
Leur mère le jugea de haut en bas, en roulant des yeux. Elizabeth en conclut que leur père était bien moins assuré que leur mère. Typique. Harry lui désigna une paire de lunettes. Oh oui, celle-ci était parfaite. Pour elle et pour la diversion.
— Regardez!
Elle sortit de sa cachette, Harry à côté d'elle qui acquiesçait avec fierté. D'un geste de la main, Elizabeth rangea ses boucles blondes en arrière et exposa fièrement son visage où des lunettes de soleil en forme de vif d'or protégeaient ses yeux.
Leurs parents gonflèrent les joues et serrèrent les lèvres, masquant un rire – Elizabeth en était sûre. Puis, sa mère retrouva son air sérieux et fronça les sourcils.
— Cadeau de la maison! vint la sauver Tante Mary en tendant ses pouces devant elle.
— Les vêtements, c'est fait, cochait-elle au fur et à mesure. Le chaudron, c'est bon. Les fioles en cristal, c'est bon. Le télescope, c'est bon. La balance en cuivre, c'est ok aussi. Et j'ai tous mes manuels et livres.
— Et plus que nécessaires, commenta son père.
— Il ne me manque plus que ma baguette magique! s'enthousiasma-t-elle.
— Alors, c'est par ici, la guida sa mère.
Elizabeth n'était jamais entrée dans la boutique d'Ollivander. C'était bien moins excitant qu'elle ne l'aurait pensé. La pièce était étroite, mais s'étendait sur des mètres dont elle ne percevait pas la fin. Tout était sombre et il y avait beaucoup de poussières. Elizabeth grimaça quand elle posa son doigt sur le comptoir, c'était collant. Elle observa autour d'elle les hautes étagères. Un nombre incalculables de boites décoraient les murs. Sa baguette magique était peut-être parmi celles-ci.
— Miss Potter, bienvenue.
Un vieil homme aux grands yeux pâles l'accueillit d'un grand sourire. Comment savait-il son prénom, d'abord? Il la salua de nouveau ainsi que ses parents et Harry.
— James Potter. Bois d'acajou et ventricule de dragon. 27, 5 centimètres, très souple. Je me trompe?
— Pas du tout, monsieur Ollivander.
Elizabeth ouvrit grand la bouche, heureusement qu'aucun Billiwig en volait par là.
— Lily Evans. Bois de saule et plume de phénix. 25,6 centimètres, flexible.
— Exactement, monsieur Ollivander. Contente de vous revoir.
— Et moi, donc.
— Comment vous pouvez retenir tout ça? s'étonna Elizabeth, les yeux grand ouverts.
Le vieil homme ricana et lui adressa un clin d'œil, ainsi qu'à Harry qui répéta sa question.
— Je me souviens de toutes les baguettes que j'ai vendues, miss et monsieur Potter. Les vôtres ne feront pas exception. Voyons voir.
Monsieur Ollivander quitta son comptoir et s'approcha d'Elizabeth. Il mesura son bras et l'analysa d'un œil vif. C'était perturbant. Il se gratta le menton et tendit l'oreille.
— Je pense avoir ce qu'il faut.
Elizabeth ne le quitta pas des yeux quand monsieur Ollivander repéra une boîte verte dans une des étagères derrière lui. Il la saisit et en sortit une baguette. La sienne, sa baguette. Elizabeth trépigna sur place. Le vendeur lui tendit:
— Bois de saule et plume de phénix. 27,3 centimètres, flexible. A votre tour.
Elizabeth s'exécuta, le menton levé. Toutes les boîtes derrière le comptoir s'écroulèrent dans un fracas assourdissant.
Peut-être pas la sienne, finalement.
Harry sursauta alors que leurs parents ricanaient. Ce n'était pas drôle.
— Je m'excuse, monsieur Ollivander, paniqua-t-elle, les larmes aux yeux.
— C'est normal, miss Potter. La baguette choisit son sorcier. Il est plutôt clair que vous n'êtes pas l'attendue de celle-ci.
Il reprit la baguette et présenta trois nouvelles baguettes à Elizabeth. Apparemment, aucune ne lui correspondait. Elle commença à se ronger les ongles. Et si aucune baguette ne voulait d'elle? Poudlard était-il en droit de lui refuser son entrée? Elle espérait que non, ce serait trop la honte.
— Ça va aller, p'tit cœur, murmura son père.
Sa mère lui serra l'épaule et Harry l'encouragea d'un sourire. C'est à ce moment que monsieur Ollivander revint du fond de sa boutique d'où il avait disparu. La boîte était d'un vieux bleu, comme si elle attendait depuis l'époque des Fondateurs. Ollivander l'ouvrit. La baguette était cachée par un léger voile rouge. Une nouvelle fois, il lui tendit. Tremblotante, Elizabeth approcha sa main.
— Bois d'aulne et crin de licorne. 25,6 centimètres, très souple.
La baguette frôla ses doigts et Elizabeth l'y glissa avec précaution. Une étrange chaleur se répandit dans ses doigts et parcourut tout son corps. Elizabeth la leva et l'abaissa. Des étincelles rouges et bronze jaillirent. Des lueurs dansèrent au-dessus de leur tête. Ses parents applaudirent et Harry sautilla sur place.
— Bravo! s'écria monsieur Ollivander. Parfait. Une baguette parfaite pour les sortilèges poussés et ceux qui ont de grandes capacités en Sortilèges. Félicitations, miss Potter.
Les joues rouges, Elizabeth pivota vers ses parents, un grand sourire aux lèvres. Elle avait sa baguette magique! Une baguette, très utile pour les sortilèges! Qu'elle avait hâte de pouvoir l'utiliser!
Monsieur Ollivander lui tendit un sac en papier kraft. Bizarrement, l'endroit parut plus lumineux à Elizabeth. Ce n'était sûrement qu'une impression. Elle attrapa Harry par les épaules et dit avec joie:
— Dans deux ans, ce sera à toi! MERCI, MONSIEUR OLLIVANDER.
— Bonne rentrée à Poudlard, miss Potter. Belle journée à vous.
— OH! Regardez! C'est parrain! s'exclama Elizabeth.
— Tu devrais y aller, lui conseilla sa mère. On se rejoint chez Florian Fortarôme, d'accord?
— A TOUT DE SUITE!
En trottinant, Elizabeth retrouva son parrain. Elle l'embrassa sur les deux joues et lui présenta tous ses achats du jour. Il arrivait vraiment à temps pour la glace, elle venait tout juste de terminer!
Elle fronça les sourcils quand elle discerna un léger sourire au coin des lèvres de son parrain, comme s'il lui cachait quelque chose. Son parrain se tourna et Elizabeth remarqua qu'ils Au royaume du hibou. Oh!
— Tu es sûre que tu as tout? s'assura son parrain.
Peut-être pas.
— Tu te souviens que je devais t'offrir ton cadeau cet été?
— J'avais oublié, avoua-t-elle. Tu vas vraiment m'offrir un hibou?
— Sauf si tu n'en veux pas, on trouvera bien un autre cadeau.
— Oh si!
Son parrain l'entraîna dans la boutique et les yeux d'Elizabeth pétillèrent à la vue de tous les oiseaux. A chaque fois qu'elle passait devant la boutique, elle avait hâte d'avoir le sien. Celui de ses parents, Lightning, se faisait vieux et il était de moins en moins commode.
Ils s'arrêtèrent à chaque cage. Elizabeth n'avait pas la moindre idée de quel oiseau elle choisirait. Ils étaient tous si impressionnants! Et si c'était comme la baguette, peut-être était-ce au hibou ou à la chouette de la choisir? Oui, ils passeraient l'après-midi ici s'il le fallait, mais ce serait l'animal qui la choisirait.
— Celle-ci? montra son parrain.
C'était un belle chouette lapone. Elizabeth la trouva très rigolote. L'oiseau restait dans son coin et se cacha d'une aile.
— Non. Je crois qu'elle attend quelqu'un d'autre.
Ils poursuivirent leur chemin quand Elizabeth entendit un hululement. Il était aigu, tout en apportant une douceur en fin de son. Elizabeth passa devant un Grand-Duc qu'elle trouva très beau, il avait un air très mystérieux. Le hululement reprit. Elle quitta le hibou et suivit le son, son parrain derrière elle.
Proche de la caisse, Elizabeth trouva la source de l'appel. Une petite chouette hulotte l'observait de ses grands yeux noirs. Quand Elizabeth arriva à sa hauteur, la chouette inclina la tête. C'était rigolo, deux cercles entouraient ses yeux – comme les lunettes de son père et d'Harry. Elizabeth approcha son doigt en douceur – elle n'avait pas envie de se faire pincer. Les serres de la chouette accrochèrent la cage et son petit bec vint caresser la main d'Elizabeth.
— Celle-ci, s'enthousiasma-t-elle.
— Parfait. Je vais chercher la vendeuse, la prévint son parrain.
En les attendant, la chouette et Elizabeth s'apprivoisèrent, créant les liens qui les uniraient pendant de nombreuses années. Deux compagnons de vie qui ont besoin de l'un et de l'autre. Oui, la chouette d'Elizabeth ressemblait à tant d'autres, mais, à ses yeux, elle deviendrait unique.
A la caisse, la vendeuse tendit un document à remplir. Une banalité entre propriétaire et chouette. Son parrain s'occupa de le remplir, se portant responsable jusqu'aux dix-sept ans d'Elizabeth.
— Comment veux-tu l'appeler? demanda son parrain.
— Leia!
— Leia? Comme…
— Dans Star Wars, oui, confirma-t-elle. Elle est forte et indépendante. Comme ma chouette!
Son parrain n'insista pas. Au contraire, il nota «Leia» en lettres majuscules. Il lui sourit et lui tendit la chouette. Elizabeth le remercia, en lui promettant qu'elle l'aimait de tout son cœur et qu'elle prendrait soin de Leia.
Enfin, ils retrouvèrent le magasin de glaces de Florian Fortarôme où tout le monde les attendait déjà – à part les Weasley, mais c'était une habitude. Les Weasley étaient toujours en retard.
Hello ! :)
La publication des "Fils" me manque déjà ! Donc voici un petit chapitre du What If qui j'espère vous a plu.
On préfère quelles paires de lunettes ? Les coeurs rouges ? Un verre lune, un verre étoile ? Ou les vifs d'or ? ;) Les deux premières ne sont pas un hasard, j'avais envie de faire des clins d'oeil à des choses que j'apprécie. Vous avez les ref ? :D
Et merciiii Mary de sauver les mini-Potter ! :D
J'espère que le moment chez Ollivander vous a plu, je n'en suis pas très satisfaite. Mais je me suis dit "chill, c'est le what if, c'est pas prise de tête".
Et enfin... Bienvenue à Leia dans la famille et merci Remus ! :D
Il y avait d'autres ref dans ce chapitre, vous les avez ? Il y en a une, vous ne pouvez pas savoir je crois ne jamais l'avoir mis dans les "Fils" ahah.
Bref, à (très) bientôt. ;)
