Hugo essuya son nez ensanglanté avec sa manche. Il lança un regard noir à Albus.

« Tu te sens mieux ? dit-il en tâtant l'arête pour vérifier que l'os n'était pas brisé.

- Je t'avoue que ça me démangeait, répondit Albus.
Son poing commençait à rougir, il n'avait pas ménagé son coup, mais le mauvais angle avait atténué l'effet et une douleur vive irriguait ses phalanges.

- Nous monter les uns contre les autres ne résoudra rien, intervint Rose, prête à se jeter entre les deux garçons.

- Réfléchissez, bon sang ! gronda Hugo, on a une chance unique de réparer les choses.» Il se tourna vers son cousin qui était resté à l'écart, les laissant libres d'extérioriser leur agressivité. « James, sans dévoiler quoi que ce soit, on peut les aider.

- On ne peut rien leur dire, observa le garçon, une pointe de tristesse dans la voix. Il posa une main sur l'épaule de son cousin qui le repoussa avec répulsion.

- Vous êtes une bande de lâches ! dit Hugo avant de lancer un crachat mêlé de sang. « On peut leur faire économiser du temps, éviter des erreurs qui leur ont beaucoup coûté. On peut éviter des morts !

- Tu délires, murmura Albus derrière lui. Et Hugo l'ignora.

- Ils ont gagné sans nous ! insista Rose.
Elle fut coupée par James :

- C'est tentant Hugo, mais beaucoup trop dangereux, on ne peut pas influencer le temps !

- Que crois-tu que les autres soient en train de faire ? répliqua Weasley.

- Ils ne nous trahiront pas ! s'écria Albus.

- Tu crois ça parce que tu penses uniquement avec ta queue !

Un râle de pure colère échappa des lèvres d'Albus. Il attrapa Hugo et le projeta contre le mur, le poing serré sur sa gorge. James enroula son bras autour de son cou et le tira en arrière, avec assez de force pour qu'Hugo puisse se dégager. Il en profita pour décocher deux coups dans les côtes de Potter qui hoqueta de douleur. James tira plus fort et parvint à le faire tomber à terre alors que Rose se postait devant son frère, prête à en découdre.

- Ce n'est pas notre époque », rugit Albus en direction d'Hugo, alors que James lui bloquait le passage. « Et si tu essaies de jouer les héros, il faudra me passer dessus, parce que je ne te laisserai pas faire !»

Le rouquin le jaugeait, la mine plus dépitée qu'agressive à présent.

- Tu sais ce qu'il va se passer ? souffla-t-il. Ce qu'ils vont faire à ma mère ? Tu sais qui va mourir !

Albus grimaça et détourna les yeux. Pour la première fois, il semblait douter, confronté à une lutte intérieure. Il se reprit et fut sur le point de répliquer, mais Hugo ne le regardait plus. Ses yeux étaient braqués sur le mur en face et sa sœur suivait la même trajectoire.

- Qu'est-ce qu'il fait là ? murmura la jeune fille.

Albus se tourna et aperçut une bouche d'aération. Derrière la grille, une bête semblait les observer, des touffes de poils rousses dépassant des petits barreaux. Il entendit James rire doucement et il se tourna vers son frère.

« Je serais eux, dit James, je lui aurais mis une oreille extensible autour du cou et je l'aurais envoyé espionner.

- On l'aurait tous fait, ajouta Rose, pâle.

- Merde… souffla Albus. On doit être plus prudent !

- Je ne crois pas que cela serve à grand-chose maintenant, dit James.
Il prit le traversin crasseux sur le lit, et le lança avec force sur la bouche d'aération. Le bruit de la grille effraya la bête qui s'enfuit dans le conduit vers la chambre voisine, dans un écho métallique.

Fin du Chapitre 3

Note d'Autrice : Le prochain chapitre arrivera dans la soirée !Beaucoup plus sombre… (donc) plus intéressant.

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