Acte VII

Dans la cour intérieure, où le silence pesait lourdement, les pensées d'Esther Mikaelson étaient en ébullition, elle avait observé son fils Kol, d'ordinaire si distant et insaisissable, se montrer d'une tendresse palpable envers Marie-Alice, une sorcière qu'elle connaissait à peine. Ce comportement, inhabituel chez son fils qu'elle croyait comprendre mieux que quiconque, la troublait profondément, elle cherchait à percer le mystère de cette connexion qui semblait échapper à sa compréhension. Pour Esther, Kol avait toujours été l'un de ses enfants les plus imprévisibles, un esprit rebelle et libre qui échappait à toute tentative de contrôle, même la sienne, depuis des siècles, elle le voyait comme une force à part, souvent en marge de la famille. À ses yeux, il était le plus prompt à agir par caprice que par loyauté ou sentiment véritable, pourtant, ce jour-là, devant ses yeux, quelque chose de nouveau se dessinait.

Cette tendresse si évidente, presque fraternelle, entre Kol et Marie-Alice éveillait en elle des questions profondes, elle se rappelait le Kol des époques passées, un fils qui s'était souvent éloigné de la famille, en colère contre elle et ses décisions. La mère qu'elle était avait cru le comprendre, croyant connaître ses faiblesses et ses forces, mais aujourd'hui, elle se rendait compte que Kol lui échappait. Il n'était plus ce jeune homme emporté qu'elle pensait connaître, il semblait avoir évolué, s'être rapproché de cette femme de manière inexplicable, Esther n'arrivait pas à comprendre ce qui unissait Kol et Marie-Alice. Ce lien mystérieux ne ressemblait pas à une simple alliance ou une amitié occasionnelle, c'était plus profond, presque intime, comme si quelque chose d'invisible les liait au-delà du simple présent. Il y avait une complicité dans leur manière de se regarder, une compréhension silencieuse qu'elle ne pouvait pas définir, la perplexité d'Esther se transforma peu à peu en frustration.

Elle, la grande sorcière, celle qui avait toujours su manipuler et modeler ses enfants, se retrouvait à l'écart de cette dynamique qu'elle ne contrôlait pas, voir Kol, celui qu'elle croyait avoir perdu dans les méandres de la colère, s'ouvrir ainsi à une autre femme que Davina la laissait déconcertée. Marie-Alice, l'arrière-grand-mère de Davina, représentait un mystère que même Esther, avec toute sa sagesse millénaire, n'arrivait pas à résoudre, comment cette sorcière, revenue d'entre les morts, pouvait-elle avoir acquis une telle place dans le cœur de Kol, la dépassait. Cela la troublait d'autant plus qu'elle savait que son fils avait rarement accordé sa confiance, encore moins son affection, à quelqu'un en dehors du cercle familial. De nombreuses questions tournaient en boucle dans son esprit, éveillant en elle un sentiment de culpabilité et de regret, elle se demandait si, dans son obsession pour le contrôle et le pouvoir, elle avait perdu de vue les besoins émotionnels de son fils. Peut-être que cette relation avec Marie-Alice comblait un vide que ni elle, ni aucun autre membre de la famille, n'avait su combler, les regards qu'Esther lançait à Marie-Alice étaient emplis de curiosité, mais aussi d'une certaine appréhension.

La matriarche Mikaelson ne comprenait pas comment Marie-Alice avait su gagner la confiance de son fils, là où elle-même avait échoué, elle ne savait pas non plus ce que la sorcière avait fait pour mériter une telle place. Esther se sentait complètement déstabilisée par cette relation qu'elle n'arrivait pas à comprendre, et une part d'elle craignait que cela ne cache quelque chose de plus grand, de plus dangereux. Malgré son désir de percer le secret de cette relation, Esther savait que ni Kol ni Marie-Alice ne se laisseraient facilement interroger, ils étaient trop protecteurs l'un envers l'autre, trop complices. Cette réalité la frustrait d'autant plus qu'elle se rendait compte qu'elle n'avait plus le même contrôle sur Kol qu'autrefois, il avait changé, et il semblait que Marie-Alice, d'une manière ou d'une autre, avait été un catalyseur de cette transformation. Esther se sentait impuissante, ce sentiment d'incertitude et de distance croissante entre elle et Kol éveillait en elle une nouvelle peur, celle de ne plus jamais pouvoir récupérer l'enfant qu'elle croyait connaître si bien.

Marie-Alice, quant à elle, ressentait l'agitation d'Esther et la curiosité d'Elijah et Elena qui s'avançaient vers elle, elle savait que leur approche était motivée par une bienveillance sincère, une volonté d'en savoir plus sur cette connexion mystérieuse. Mais malgré leur tact, elle ne se sentait pas prête à révéler la véritable nature de sa relation avec Kol, elle préférait garder pour elle ce secret, la véritable profondeur du lien fraternel qui les unissait. Ce lien qu'ils avaient forgé dans l'ombre, loin des regards et des jugements, elle avait toujours considéré Kol comme son frère, bien plus qu'un simple allié ou ami. Mais pour des raisons complexes, Marie-Alice avait décidé de ne jamais parler de cette connexion fraternelle à qui que ce soit, c'était un lien précieux, qu'elle préférait préserver dans la discrétion. Peut-être craignait-elle que, si ce secret venait d'être connu, cela allait changer la perception que les autres avaient de Kol, ou pire encore, que ce lien serait fragilisé.

Marie-Alice avait toujours ressenti cette proximité fraternelle avec Kol, une connexion née d'un partage intime de leurs expériences, elle avait traversé la mort et la résurrection, tout comme lui, et ce cheminement avait crée une compréhension mutuelle qu'elle chérissait. Kol était son pilier, tout comme elle avait été pour lui une ancre dans les moments les plus sombres de sa vie, alors qu'Elijah et Elena s'approchaient avec douceur, prêts à questionner. Marie-Alice sentit son cœur se serrer, elle savait qu'ils ne cherchaient qu'à comprendre, mais elle n'était définitivement pas prête à leur donner cette part d'elle-même. Avec un sourire tranquille et un regard plein de douceur, elle les accueillit, mais les paroles qui suivirent restèrent vagues, elle parla de son affection pour Kol, de la loyauté qu'ils partageaient, mais jamais elle ne révéla la vérité profonde de leur lien. Elijah, toujours perspicace, ressentit que Marie-Alice retenait quelque chose, mais il choisit de ne pas insister, il respectait la discrétion de la sorcière et comprenait que certains secrets devaient rester enfouis.

Elena, quant à elle, ressentait une étrange admiration pour Marie-Alice, une femme qui, malgré tout ce qu'elle avait vécu, semblait garder un contrôle silencieux sur son histoire et ses émotions, Marie-Alice, elle, se sentait soulagée de ne pas avoir à dévoiler ce qui pour elle était sacré. Le lien qu'elle avait avec Kol n'avait besoin d'aucune explication aux yeux des autres, il existait dans un espace secret, un refuge où ils pouvaient être eux-mêmes. Ils n'avaient pas à rendre de comptes à qui que ce soit, et tant que ce secret demeurait intact, elle savait au plus profond d'elle, que leur fraternité resterait inébranlable. De l'autre côté de la cour, l'atmosphère était tout aussi lourde, mais pour des raisons bien différentes, Klaus, Caroline, Rebekah, Matt, Damon, Bonnie, Anna, et Timothy étaient plongés dans une discussion pleine de murmures. Chacun essayant de comprendre la scène qui venait de se dérouler sous leurs yeux, Kol, d'ordinaire si distant et réservé, avait montré une affection palpable envers Marie-Alice.

Elle était une sorcière qu'ils considéraient tous comme étant l'arrière-grand-mère de Davina, pour la première fois, ils avaient assisté à un échange intime, presque fraternel, qui ne collait pas avec l'image du Kol glacial qu'ils connaissaient.

- Vous avez vu ça ? Kol n'est jamais comme ça. Et cette tendresse… Ça n'a pas de sens murmura Caroline, les bras croisés.

Klaus, dont le regard restait fixé là où Kol et Marie-Alice s'étaient tenus, ne répondit pas tout de suite, son esprit semblait tourner en boucle autour de ce qu'il venait de voir, cherchant à décoder un mystère qu'il n'avait pas anticipé.

- Kol a toujours été un mystère, mais ce lien-là… Est différent… dit Klaus, d'une voix basse.

- Ça ne lui ressemble pas. Kol est distant, même avec moi. Il n'a jamais montré ce genre de proximité, en-dehors de Davina. Comment peut-il être aussi proche de cette Marie-Alice ? Chuchota Rebekah avec une légère frustration.

- C'est étrange. Il y a quelque chose de profond entre eux, quelque chose que nous ignorons. Mais quoi ? Répondit Bonnie, tout aussi doucement.

Rebekah soupira, ses yeux brillants d'inquiétude, elle se sentait exclue de ce lien particulier que Kol semblait partager avec Marie-Alice, un lien qu'elle ne comprenait pas et qui la laissait perplexe et frustrée. Damon, assis avec Bonnie dans ses bras, réfléchissait à la scène à laquelle il avait assisté, mais même lui ne pouvait nier que quelque chose de bizarre se tramait, et il se demandait s'il y a quelques semaines auparavant, Klaus n'avait pas raison à propos de Kol et Marie-Alice.

- Kol nous cache encore quelque chose…

- Il y a quelque chose ici, qui nous échappe complètement chuchota Matt troublé.

- Il y a une histoire qu'on ignore entre eux. On ne parle pas d'une simple amitié, c'est beaucoup plus profond rétorqua Anna.

- Ce n'est pas seulement de l'affection, c'est comme si… comme s'ils se connaissaient depuis toujours, ou peut-être qu'ils partagent quelque chose que même Kol n'a jamais mentionné dit Timothy, pensif.

Rebekah se redressa un peu dans les bras de Matt, son visage contracté d'une perplexité qui ne semblait pas vouloir s'estomper, elle se tourna vers Klaus, croisant son regard, elle le questionna sa voix à peine plus haute qu'un murmure.

- Tu crois qu'il nous cache encore quelque chose ? Un autre secret que seul Kol connaît ? Je ne l'ai jamais vu comme ça, et ça me rend folle de ne pas comprendre…

- Kol cache toujours quelque chose. Mais celui-ci… Ce lien-là… C'est différent murmura Klaus en retour.

Klaus était perdu dans ses pensées, il ne voulait pas l'admettre, mais même lui, avec toutes ses années de manipulation et de contrôle, se sentait complètement déstabilisé par ce qu'il venait de voir.

- Vous pensez que ça remonte à plus loin que Davina ? Peut-être à une époque où aucun de nous n'était dans l'équation ? Demanda Caroline à tout le groupe.

- Kol a eu beaucoup d'années pour tisser des liens dont nous ignorons l'existence. Peut-être que Marie-Alice en est un. Ou peut-être que c'est quelque chose d'encore plus… intime répondit Klaus avec l'ombre d'un sourire tordu aux lèvres.

- Tu penses qu'il s'est passé quelque chose entre eux ? Répliqua Damon.

- C'est possible souffla Matt.

- On doit découvrir ce que Kol cache, Klaus grimaça Rebekah en croisant les bras sur sa poitrine.

- Patience, ma chère sœur… Les secrets finissent toujours par sortir répondit Klaus avec un sourire sinistre sur ses lèvres.

Le silence retomba alors sur le groupe, chacun s'enfonçant un peu plus dans ses propres réflexions, ils savaient que Kol était un homme secret, mais cette connexion particulière avec Marie-Alice, une femme si extérieure à leur dynamique habituelle, ne pouvait être ignorée. Le mystère de leur relation venait de compliquer encore davantage les rapports déjà tumultueux au sein de la famille Mikaelson, et chacun savait que ce n'était que le début des révélations à venir. Les vampires du quartier français, éparpillés dans les coursives de la demeure, observaient la scène avec une retenue presque palpable. Ils avaient appris, au fil du temps, à reconnaître Kol Mikaelson, non seulement comme l'originel le plus puissant, mais il était aussi considéré comme imprévisible. Leurs expériences passées avaient forgé en eux une certaine sagesse, Kol n'était pas un vampire qu'on approchait ou interrogeait sans invitation.

Les souvenirs de ses victoires éclatantes étaient gravés dans leur mémoire collective, des affrontements contre Marcel, son propre père Mikael, Tyler et Astrid, ou bien plus récemment Lucien, qui avait été vaincu de manière si décisive sous leurs yeux. Kol n'était pas seulement un combattant redoutable, il était aussi un protecteur féroce de ceux qu'il aimait, un trait qui les fascinait et les terrifiait à la fois. Davina, par exemple, avait toujours été au centre de son monde, et il avait à maintes reprises averti quiconque d'éviter de lui dire comment gérer sa relation avec elle, ils se souvenaient de ses mises en garde. Elles étaient claires et sans équivoque, tout comme sa manière impitoyable de réagir à ceux qui osaient franchir cette ligne invisible, Kol Mikaelson ne tolérerait pas qu'on interfère dans ses choix ou dans ses amours. Il n'hésitait pas à faire payer le prix fort à quiconque enfreignait ses règles, un vampire, caché dans l'ombre d'une arche, lança un regard furtif à ses compagnons avant de murmurer à voix basse.

- Vous vous rappelez ce qu'il a fait à Astrid pour avoir osé blesser Davina ? Il l'a pulvérisé sans la moindre hésitation…

- Oui, et n'oublie pas Marcel… ou bien Lucien ce soir. Ça ne finit jamais bien pour ceux qui osent s'interposer entre eux répondit un autre tout aussi bas.

Au-dessus d'eux, un groupe de vampires plus âgés observait avec une gravité silencieuse, ils avaient tous déjà vu les limites que Kol imposait autour de sa sphère privée, et ils savaient mieux que quiconque que tenter d'y pénétrer était une entreprise périlleuse. Le lien qu'il entretenait avec Marie-Alice, si mystérieux soit-il, n'était pas un sujet à aborder, certains se posaient des questions, émettaient des hypothèses, mais personne ne se risquait à les verbaliser.

- Il n'a jamais été aussi proche de quelqu'un d'autre que Davina. Pourquoi cette Marie-Alice est-elle si importante pour lui ? Murmura un autre vampire, d'un ton incrédule.

- Peu importe. Si tu veux vivre longtemps ici, tu ferais mieux de ne pas chercher à le savoir. Kol n'aime pas qu'on lui pose des questions, surtout sur sa famille ou ceux qu'il protège… lança un autre, l'air grave.

Les plus anciens vampires hochaient la tête en silence, comme pour rappeler aux plus jeunes l'importance de cette prudence, interroger Kol sur sa relation avec Marie-Alice, ou même simplement exprimer une curiosité trop visible. Cela serait considéré comme une provocation qu'aucun d'eux n'osait même envisager, Kol avait prouvé à maintes reprises qu'il n'était pas le genre à pardonner facilement, et ses représailles pouvaient être brutales et sans appel. Dans le silence qui retomba après ces murmures étouffés, un vampire, adossé à une colonne, murmura pour lui-même, mais suffisamment fort pour que quelques autres l'entendent :

- On sait tous comment ça se termine pour ceux qui dépassent les limites avec Kol. Je préfère observer de loin.

Les autres acquiescèrent, conscients que l'étrange tranquillité qui régnait ne devait pas être brisée, ils observaient, analysaient, mais gardaient une distance prudente, sachant qu'il valait mieux éviter de provoquer la colère de Kol Mikaelson, l'atmosphère restait chargé de tension. Tandis que chacun réaffirmait silencieusement une règle tacite mais inébranlable, ne jamais s'immiscer dans la vie privée de Kol sans y être expressément invité. Après tout, le vampire millénaire n'était pas du genre à pardonner facilement ceux qui franchissaient les limites qu'il avait fixées, peu importait qu'ils soient des membres de sa famille ou non. Dans l'obscurité enveloppante de leur chambre, la conversation entre Kol et Davina prit une tournure plus lourde que ce que cette atmosphère intime aurait laissé présager. Le couple, dont les corps étaient encore réchauffés par l'étreinte de leur amour, se retrouvait maintenant confronté à des souvenirs plus sombres, la remarque innocente de Davina, qui touchait à la jeunesse de Marie-Alice au moment de sa mort, sembla éveiller quelque chose de douloureux chez Kol.

Lorsque Davina, avec une note de curiosité mêlée de tristesse, évoqua l'âge de Marie-Alice, Kol prit une inspiration profonde, ses yeux perdirent un instant leur éclat habituel, s'assombrissant comme s'il revenait mentalement à ce moment fatidique.

- Nous l'avons ressuscitée à l'âge de sa mort… Répondit Kol d'un ton mélancolique.

Ces mots résonnèrent dans l'esprit de Davina, qui pouvait sentir à travers leur lien d'union, une douleur sourde qui s'insinuait en Kol, une douleur qui semblait remonter à des années, mais toujours aussi vive et présente dans son âme immortelle. C'était comme un fardeau constant, un poids qu'il portait depuis longtemps, lié à la perte de ceux qu'il avait aimés, Marie-Alice, bien qu'il n'y ait jamais eu de rapprochement physique entre eux, représentait tout un pan de son histoire. Pour lui évoquer sa mort ramenait à la surface la brutalité des cycles de perte auxquels il avait été confronté, Kol, pourtant toujours avide de dissimuler sa vulnérabilité derrière une façade d'arrogance, ne pouvait dissimuler cette tristesse qu'il ressentait face à cette conversation. Davina le sentait, c'était un moment où son compagnon se permettait, ne serait-ce qu'un peu, d'abaisser ses défenses. Elle se redressa légèrement, scrutant son visage, et posa la question avec prudence, sachant qu'elle s'aventurait sur un terrain délicat, elle ne savait pas vraiment si Kol accepterait de se confier sur la relation qu'il avait avec son arrière-grand-mère.

- Kol, je peux te demander quelque chose ?

Kol détourna légèrement le regard, fixant un point invisible dans la pénombre de la pièce, ses doigts, jusque-là tendrement enlacés dans ceux de Davina, se crispèrent légèrement, la douleur qu'il tentait de contenir semblait remonter à la surface. La douleur qu'il ressentait était palpable non seulement dans ses gestes, mais aussi dans l'énergie qui émanait de lui, il savait où cette conversation pourrait les mener. Cela ravivait en lui des souvenirs qu'il avait essayé d'enterrer, des pertes qui pesaient toujours lourdement sur son cœur immortel, il prit une inspiration plus longue, cherchant à rassembler ses pensées, à dompter cette vague d'émotions qui menaçait de l'engloutir. Mais il ne pouvait pas fuir, pas face à Davina, celle qu'il aimait et à qui il s'était ouvert comme à personne d'autre, dans cet instant, il était prêt à affronter cette douleur pour elle, à dévoiler une partie de cette histoire qu'il gardait si profondément enfouie. Lorsque Kol plongea ses yeux plein de patience et d'affection dans ceux de Davina, il savait que cette conversation réveillerait de vieilles blessures.

Pourtant, son amour pour elle surpassait tout, et il était prêt à partager cette part douloureuse de son passé, sa voix douce, presque apaisante, trahissait néanmoins un tourment intérieur profond :

- Que veux-tu savoir, amour ?

Davina hésita un instant, sentant l'intensité du moment, elle mordillait sa lèvre, cherchant les mots justes pour ne pas aggraver la douleur de Kol, tout en voulant comprendre l'histoire qui liait sa mémé à son amant.

- Est-ce qu'il s'est passé quelque chose entre mémé et toi ? Osa-t-elle demander dans un murmure.

Kol esquissa un sourire empreint de mélancolie, sa main caressant tendrement une mèche de cheveux qui s'était échappée du visage de Davina, ce simple geste, à la fois intime et protecteur, contrastait avec la douleur qui s'apprêtait à s'exprimer.

- Non, il ne s'est rien passé en dehors de la seule fois où elle m'a embrassé, et où je lui ai dit qu'elle n'était pas celle qui m'était destinée… Répondit-il avec une douceur infinie.

Ses mots étaient chargés d'un chagrin ancien, il marqua une pause, laissant le souvenir remonter avec clarté, son regard se perdit un instant dans le vide, revisitant un passé dont les cicatrices restaient vives.

- Elle était mortifiée. Quelques jours après, elle a subi une attaque violente d'une autre sorcière du quartier français. Une sorcière jalouse de sa sensitivité et de notre connexion. Pour elle, Marie trahissait la communauté en s'associant avec moi… un vampire originel… souffla-t-il sa voix devenant plus grave, teintée d'une profonde tristesse.

Davina ressentit immédiatement l'onde de douleur qui émanait de Kol à travers leur lien, c'était comme une vague sombre, lourde de culpabilité et de remords, instinctivement, elle caressa doucement la peau de son bras, cherchant à apaiser les tensions qu'elle percevait. Sous ses doigts, elle sentait la magie polaire de Kol vibrer, presque glaciale, un reflet de ses émotions profondes et troublées.

- Quand je l'ai trouvée, elle avait été laissée pour morte… Je lui ai donné une quantité impressionnante de mon sang pour la sauver. À tel point que quand elle s'est réveillée, c'est elle qui m'a sauvée avec sa sensitivité et son sang… Continua Kol, l'expression marquée par une amertume palpable.

Le silence qui suivit fut lourd de sens, Kol, malgré toute sa force et son immortalité, portait le fardeau de cette tragédie, il savait que les événements qui avaient suivi étaient hors de son contrôle, mais cela n'allégeait en rien son sentiment de responsabilité.

- Quand je suis revenu à moi, elle m'a fait jurer de protéger sa lignée du rituel de la Moisson… Murmura-t-il, sa voix encore plus basse et empreinte de regrets profonds.

Cette douleur, vieille de plusieurs décennies, se mêlait à un regret plus récent, celui de n'avoir pas tenu cette promesse aussi parfaitement qu'il l'aurait voulu, Kol expira doucement, comme si ses mots étaient trop lourds à porter, son visage se contractant sous le poids de la culpabilité.

- Je m'en veux tellement de ne pas avoir pu la sauver une deuxième fois… Klaus m'avait retrouvé et, avec Elijah, ils m'ont poignardé puis enfermé dans un cercueil. Je me suis réveillé bien plus tard, à Mystic Falls… Quelques jours après, je suis arrivé à la Nouvelle-Orléans… Marcel m'a demandé de l'aide… et je t'ai trouvée, toi… Je t'ai sauvée, mon amour…

Davina, profondément émue par ses paroles, comprenait maintenant l'ampleur de la connexion entre Kol et sa mémé, ce n'était pas une simple rencontre, Kol avait non seulement partagé son sang avec Marie-Alice, mais aussi une partie de son âme. Et bien qu'il soit tourmenté par le passé, c'est cet amour pour Davina qui l'avait mené là où il était aujourd'hui, dans ce moment d'intimité, elle sentit la force de cet amour et la profondeur des sacrifices que Kol avait faits pour elle et sa lignée. Un sourire réconfortant illumina les lèvres de Davina, alors qu'elle murmurait doucement, ses doigts toujours posés sur la peau de Kol :

- Vos échanges de sang et de magie ont fait de mémé et toi des frères et sœurs d'âmes…

Kol, touché par la compréhension et le soutien sans faille de Davina, la regarda avec une tendresse infinie, son sourire chaleureux réapparut sur ses lèvres, et il tira doucement vers lui pour un baiser tendre. Dans cet échange silencieux, tous les deux, trouvèrent une paix éphémère, un réconfort mutuel dans la reconnaissance des sacrifices passés et de l'amour qui les unissait dans le présent, le lendemain matin, la cour intérieure de la demeure des vampires était baignée de lumière. Le soleil, doux et matinal, illuminait les pavés tandis que tout le monde se rassemblait autour de la grande table pour le petit-déjeuner. L'atmosphère semblait paisible, et les rires des enfants ajoutaient une touche de fraîcheur à cette réunion familiale, Kol et Davina firent leur apparition, portant leurs jumeaux dans les bras, Davina tenait Aiden, curieux et éveillé, tandis que Kol portait Alanna, qui serrait sa peluche contre elle.

Autour de la table, de nombreuses figures étaient déjà présentes, Klaus et Caroline étaient assis à une extrémité, échangeant des regards complices, Damon et Bonnie discutaient avec leur familiarité habituelle, tandis que Timothy et Anna observaient la scène avec une distance tranquille. Bien que tous ces visages leur soient familiers, Kol et Davina échangèrent un regard entendu, ils préféraient éviter tout contact avec ce groupe. Les vieilles blessures, les conflits passés, et les souvenirs compliqués rendaient leurs relations tendues, malgré les trêves apparentes, Kol, toujours fier et quelque peu arrogant, croisa brièvement le regard de Klaus. Le silence entre eux était lourd de sous-entendus, un rappel de leurs différends et de leurs alliances souvent fracturées, même si Caroline n'était pas une source directe de tensions. Sa présence ravivait des souvenirs d'alliances passées qui avaient parfois tourné au vinaigre, quant à Damon, Bonnie, Timothy et Anna, ils incarnaient tous, à leur manière, des fragments du passé que Kol et Davina préféraient ne pas revisiter ce matin-là.

Sans dire un mot, ils prirent la décision d'éviter toute interaction, se concentrant plutôt sur leurs enfants, Sophie, débordante d'énergie, se précipita vers Clarisse, partageant avec enthousiasme son rêve de la nuit précédente, rempli de papillons colorés. Clarisse, attentive et bienveillante, écouta la petite avec un sourire amusé, tandis que les autres adultes échangeaient des regards attendris devant l'innocence de l'enfant. Kol et Davina, après avoir déposé Aiden et Alanna dans le grand parc attenant à la cour, prirent place près de Clarisse, Aiden, avec sa détermination typique, s'agrippait déjà aux barreaux pour essayer de se lever. Tandis qu'Alanna, plus tranquille, serrait sa peluche en observant son frère avec curiosité, Davina s'assit à côté de Clarisse, un sourire doux sur les lèvres, et Kol vint naturellement s'installer à ses côtés, glissant sa main dans la sienne. Marie-Alice, à la gauche de Kol, observait la scène avec une expression sereine, un mélange de fierté et de nostalgie dans les yeux.

Kol, en attrapant sa tasse de café, jeta un coup d'œil à Marie-Alice, ressentant à nouveau ce lien spécial qu'il partageait avec elle, leur passé, bien que douloureux, avait tissé une connexion profonde, presque sacrée, entre eux. Il lui sourit légèrement, reconnaissant sa présence et tout ce qu'elle représentait, Davina, en sentant la main de Kol serrer la sienne, tourna la tête vers lui, leurs regards se croisant dans un échange silencieux de complicité. Malgré les tensions invisibles causées par la présence des autres invités, ils trouvaient dans cet instant une paix profonde, les rires des enfants, la chaleur de la matinée, et la présence rassurante de leurs proches les enveloppaient. Cela leur offrait un moment de sérénité, loin des conflits passés, leur attention se recentra sur leurs jumeaux, qui jouaient joyeusement dans le parc. Ce matin-là, sous le ciel lumineux, Kol et Davina décidèrent de savourer cet instant de bonheur familial, laissant de côté les vieilles querelles et les relations tendues.

Ensemble, ils trouvaient du réconfort dans cette bulle d'amour et de tranquillité, loin des regards de ceux qu'ils préféraient éviter, l'atmosphère légère qui régnait jusque-là dans la cour fut soudainement troublée. Esther, toujours préoccupée par ce qu'elle avait perçu la veille entre Kol et Marie-Alice, se tourna brusquement vers cette dernière, son regard perçant fixait la jeune femme, et son impatience était palpable.

- Quel lien as-tu avec mon fils au juste, Marie-Alice ? Lâcha Esther froidement.

Marie-Alice, visiblement prise au dépourvu, releva rapidement la tête pour fixer Esther, ses yeux cherchant désespérément une réponse à cette question gênante, son visage trahissait son embarras, son esprit se bousculant pour trouver les mots justes. Mais avant qu'elle n'ait pu ouvrir la bouche, Kol, qui observait la scène d'un regard sombre, laissa échapper un claquement de langue agacé, son irritation était claire, et le silence qui suivit son geste ne fit qu'amplifier la tension. Klaus, assis non loin de là, ne manqua pas l'occasion d'ajouter une touche de malice à la situation, avec son habituel sourire narquois, se pencha légèrement en avant.

- Qu'est-ce que tu nous as dit déjà, Kol ? Ah oui, vous êtes meilleurs amis, il ne s'est jamais rien passé… Déclara Klaus, d'une voix presque amusée.

La remarque de Klaus, aussi provocante que calculée, fit monter la tension d'un cran, Davina, qui avait ressenti les émotions de Kol à travers leur lien d'union, sentit instantanément l'énergie froide de son compagnon se réveiller. Sa magie, habituellement contenue, commençait à se manifester sous forme de frissons subtils, trahissant son agacement croissant, Kol était visiblement au bord de perdre patience. L'air s'était alourdi, chargé de l'électricité naissante de sa colère, le regard de Kol s'assombrit alors qu'il redressa lentement la tête pour faire face à Klaus, sa voix, lorsqu'il prit enfin la parole, était glaciale, teintée d'une menace à peine voilée :

- Vraiment, Klaus ? Tu veux vraiment revenir sur ça ?

Le ton tranchant de Kol coupa net toute légèreté dans l'air, et les regards se tournèrent instantanément vers les deux frères, Klaus, malgré l'évidence de la colère de Kol, ne perdit rien de son attitude provocatrice. Il se contenta de hausser légèrement les épaules, un sourire en coin toujours accroché à ses lèvres, Esther, quant à elle, resta silencieuse, mais son regard n'avait rien perdu de son intensité. Davina, sentant que les choses risquaient de s'envenimer, posa doucement sa main sur celle de Kol, cherchant à apaiser la tempête qui grondait en lui, son geste, bien que subtil, était une tentative de calmer les tensions avant que la situation n'échappe à tout contrôle. Elle savait à quel point Kol était sensible aux provocations de Klaus, et encore plus lorsque cela touchait à des sujets aussi personnels que sa relation avec Marie-Alice. Marie-Alice, quant à elle, demeurait figée, partagée entre la volonté de répondre à Esther et le malaise profond que cette situation lui inspirait, elle savait que tout ce qu'elle dirait pourrait être mal interprété.

De toute évidence, Kol n'avait pas l'intention de la laisser se défendre seule, Kol tourna brièvement la tête vers Marie-Alice, un regard protecteur et déterminé dans les yeux, avant de revenir vers Klaus, sa voix trahissant un mélange de défi et de fatigue :

- Tu sais très bien que cela ne te concerne pas, Klaus. Pas plus que quiconque ici.

Le silence qui suivit ses paroles était lourd de sous-entendus, la cour, qui quelques instants auparavant résonnait des rires des enfants et des discussions légères, était désormais plongée dans une tension palpable. Davina, toujours en alerte, resserra légèrement sa prise sur la main de Kol, espérant que cette confrontation n'irait pas plus loin, le regard d'Esther, perçant et lourd de frustration, restait fermement fixé sur Marie-Alice. Elle était visiblement insatisfaite du silence prolongé, les tensions montaient de plus en plus, la question restait suspendue dans l'air, et Esther, agacée par l'évasion de son fils.

- Ce n'est pas Klaus qui a posé une question, c'est moi ! S'écria-t-elle, sa voix montant d'un cran, sous la colère.

Kol, parfaitement conscient de l'escalade de la situation, roula des yeux avec un soupir las, il n'avait aucune envie de se plier aux exigences de sa mère, et son ton désinvolte trahissait une longue histoire de confrontations.

- Nous n'avons pas à te répondre répliqua Kol, avec cette nonchalance mêlée de défi.

Cela ne faisait qu'attiser la frustration d'Esther, Marie-Alice, sentant toute l'attention se concentrer sur elle, commençait à ressentir une vive gêne, sa magie, habituellement bien sous contrôle, s'agitait sous sa peau, provoquant des picotements sur ses bras. Elle se sentait incapable de continuer à supporter cette atmosphère étouffante plus longtemps, elle tenta vainement de se retirer discrètement.

- Excusez-moi… Dit-elle faiblement.

Elle espérait pouvoir s'éclipser sans provoquer davantage de remous, mais Kol, déjà sur la défensive, anticipa son geste et, d'une voix ferme, il lui lança sans détour :

- Tu n'as pas à t'excuser, reste ici !

Cependant, malgré cet ordre direct, Marie-Alice ne parvint pas à contenir son malaise, elle se leva de manière hésitante, cherchant désespérément une sortie à cette situation de plus en plus inconfortable. Mais à peine avait-elle fait un pas que Kol, en une fraction de seconde, se redressa à son tour, il la fixa intensément, son regard ancré dans le sien, elle était hypnotisée par ce qu'elle voyait dans ses yeux.

- Rassis-toi, Alice ! Ordonna Kol, avec une autorité indiscutable.

Sa voix était froide et tranchante, ne laissait aucun doute sur ses intentions, Marie-Alice tenta de protester, ses lèvres s'entrouvrant pour formuler une objection, mais elle sentait déjà la magie polaire de Kol s'infiltrer dans l'air, apaisant sa sensibilité exacerbée à la magie ambiante. Elle savait qu'elle ne pourrait pas lutter contre l'ordre de Kol, sa présence imposante et la profondeur de leur lien rendaient toute résistance futile. Kol, sans même un regard pour sa mère ou Klaus, lâcha doucement la main de Davina et se plaça directement devant Marie-Alice, dominant la scène par sa stature. Le silence qui s'installa autour de la table devint assourdissant, et tous les regards étaient maintenant braqués sur eux, le ton de Kol était plus glacé que jamais lorsqu'il répéta une dernière fois :

- Je ne me répéterai pas, assieds-toi. Maintenant, Marie-Alice Claire !

Il y avait dans ses mots une autorité qui ne laissait aucune place à la contestation, Marie-Alice, piquée par cette utilisation de son nom complet, serra les poings et, résignée, ne put s'empêcher d'exprimer son mécontentement, elle se rassit.

- Ne m'appelle pas comme ça ! Grommela-t-elle, à voix basse.

Kol, se rassit à son tour, cependant, il ne céda pas face à son irritation, son autorité, encore palpable, ne se relâcha pas d'un pouce, il répondit avec un sérieux teinté d'amusement :

- Ne me donne plus de raison de le faire dans ce cas.

Le regard défiant de Marie-Alice croisa celui de Kol, mais malgré la tension, elle n'était pas du genre à se laisser intimider si facilement, dans un élan espiègle, elle tira la langue à Kol, ce geste enfantin, inattendu dans cette ambiance lourde, eut l'effet de détendre légèrement l'atmosphère. Kol, incapable, de retenir un sourire, se laissa aller à un léger rire, l'échange silencieux entre eux deux ramena un semblant de normalité au milieu de la scène tendue, malgré les ordres autoritaires et l'évidente tension, il y avait quelque chose d'indéniablement complice entre eux. Un lien qui transcendait les conflits apparents, Davina, toujours observatrice, sourit elle aussi en coin, tout en buvant son thé préféré. Même au milieu des drames familiaux et des tensions surnaturelles, il était parfois possible de retrouver un instant de légèreté, le sérieux qui avait pesé lourdement sur la scène sembla soudain se dissiper, allégé par l'interaction presque enfantine entre Kol et Marie-Alice.

Un éclat de complicité flotta entre eux, atténuant quelque peu la tension palpable, Kol, sentant que le moment était venu d'en finir avec les interrogations, répondit à la question d'Esther d'une voix sèche et tranchante, comme pour clore définitivement le sujet.

- Nous sommes meilleurs amis, c'est tout.

Le ton de sa voix laissait peu de place à la réplique, mais Marie-Alice, décida de prendre les devants pour apaiser l'atmosphère.

- Je t'ai embrassé une fois… Dit-elle avec une légère grimace et une pointe d'embarras.

L'aveu, bien que simple, fit écho dans la cour, quelques regards surpris se tournèrent vers Kol, mais il ne semblait ni gêné ni contrarié, au contraire, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres alors qu'il tournait son regard vers Davina, qui observait la scène avec un doux sourire complice.

- Et je t'ai répondu quoi ? Rebondit Kol malicieusement.

Marie-Alice, le visage soudain illuminé par un souvenir lointain, éclata de rire, un rire franc et léger qui fendit l'air chargé de tensions, se remémorant ce moment embarrassant, ses joues prirent une jolie teinte de rouge.

- Tu t'es éloigné et tu m'as dit que celle à qui tu étais destiné n'était pas encore née. C'était le plus grand râteau de ma vie ! Répliqua Marie-Alice en riant.

Le rire de Marie-Alice résonna à travers la cour, comme un souffle d'air frais qui emporta avec lui une partie de la lourdeur ambiante, son rire, si sincère et spontané, eut un effet apaisant sur l'assemblée. Même ceux qui, quelques instants auparavant, étaient prêts à en découdre, se détendirent légèrement, il y avait dans cet échange une part d'humanité, de simplicité, qui faisait soudain tomber les barrières invisibles dressées entre eux. Davina, témoin de cet échange entre Kol et Marie-Alice, ne put s'empêcher de sourire un peu plus, ce souvenir, bien qu'ancien, révélait beaucoup de la nature profonde de Kol. Cela éclairait ses choix ainsi que la loyauté indéfectible qu'il avait envers Marie-Alice depuis des décennies, les autres, notamment Esther et Klaus, semblaient moins satisfaits de cet éclairage nouveau sur la relation entre Kol et Marie-Alice. Leurs liens, bien que compliqués et teintés d'histoire, semblaient désormais un peu plus compréhensibles pour ceux qui avaient assisté à cette scène.

Pourtant, derrière ce moment de légèreté et de camaraderie, de nombreuses questions restaient encore en suspens, et le mystère de leur relation n'était pas complètement levé, après le petit-déjeuner, l'atmosphère était agréable, les rires et discussions emplissaient la cour ensoleillée. Kol, installé près de Davina, avait rapproché sa chaise de la sienne, leur proximité reflétant l'intimité silencieuse qui les liait. Davina, confortablement blottie contre son épaule, profitait de ce moment rare de tranquillité, sa main droite était sur son ventre, alors que sa main gauche était entrelacée dans celle de Kol, partageant une chaleur familière à travers leur lien d'union. Mais soudain, cette paix fut brutalement interrompue, Davina se redressa d'un coup, une grimace de douleur traversant son visage pâle. Kol, toujours à l'affût des moindres fluctuations de leur connexion, sentit immédiatement la secousse dans leur lien d'union, c'était comme une déchirure invisible qui s'ouvrait entre eux, une douleur subtile, mais puissante.

L'air léger de la cour s'épaissit instantanément, et toutes les conversations se figèrent autour d'eux, le regard de Kol plongea immédiatement dans celui de Davina, lisant l'inquiétude et la douleur dans ses yeux sombres. Le silence tomba, pesant, presque palpable, tous les regards se tournèrent vers le couple, l'atmosphère soudainement tendue, même les oiseaux semblaient avoir cessé de chanter, comme si la nature elle-même retenait son souffle. Kol sentit son coeur s'accélérer, il n'avait pas seulement perçu la douleur de Davina dans leur lien, il y avait quelque chose d'autre, quelque chose de plus puissant s'était infiltré dans leur connexion. Un écho magique, à la fois familier et étranger, pulsait à travers leur lien, Alanna, leur fille, son énergie enfantine, encore brute et instable, venait d'appeler, instinctivement, celle de ses parents. À cet instant, un cri strident s'éleva du parc, où Alanna se mit à pleurer, ses larmes amplifiant la vague d'énergie qui émanait d'elle, Kol se leva d'un bond, ses sens exacerbés par l'appel croissant de la magie de sa fille.

Sans un mot, il se précipita vers le parc et prit Alanna dans ses bras avec une douceur qui contrastait avec la tension qui régnait, en la tenant contre lui, il sentit immédiatement l'ampleur de la situation, sa fille, bien que si jeune, avait éveillé sa propre magie. Dans son désarroi, elle appelait d'instinct la magie de ses parents, Kol pouvait sentir cette connexion frémir sous sa peau, une énergie délicate et désordonnée, qui cherchait à se lier à la sienne et à celle de Davina. Son regard se tourna de nouveau vers Davina, dont le visage était maintenant marqué par une concentration intense, Clarisse, observait la scène avec perplexité.

- Je ne comprends pas pourquoi elle réagit comme ça… Souffla Clarisse, intriguée.

Mais il n'y avait pas de temps pour des explications, à ce moment précis, une autre force se manifesta, s'ajoutant à ce maelström énergétique, Marie-Alice, qui jusque-là avait tenté de rester en retrait, fut brusquement submergée par une vague de picotements intenses. Sa propre magie s'agitait, réagissant à l'instabilité qui grandissait autour d'eux, elle se leva précipitamment, son instinct lui criant de s'éloigner de tout ça. Cette tempête magique et émotionnelle était trop pour elle, pourtant, elle n'eut pas le temps de faire un seul pas avant que la voix de Kol, glaciale et impérieuse, ne la fige sur place.

- Alice…

Ce mot unique, prononcé avec une autorité implacable, retentit dans l'air comme un ordre absolu, Marie-Alice, son corps tremblant sous l'effet des violents picotements de sa propre magie, se tourna lentement vers Kol. Elle savait qu'il venait de franchir une ligne, Alanna, toujours blottie contre la poitrine de son père, continuait de pleurer, son petit corps frémissant sous l'effet de ses émotions enfantines. Kol, son regard sombre et pénétrant, fixé sur Marie-Alice, s'approcha d'elle, les mâchoires serrées, ses mouvements tendus, lorsqu'il fut près d'elle, il l'attira fermement contre lui avec son bras libre, créant une barrière protectrice autour d'elle. Kol inspira profondément, ressentant une pression croissante dans ses veines alors que sa magie polaire commençait à réagir, non seulement à sa propre détresse, mais aussi à celle de sa fille et de Marie-Alice. Il ne pouvait sentir que l'énergie instable d'Alanna, bien qu'innocente, se mêlait maintenant non seulement à la sienne, mais aussi à celle de Davina et de Marie-Alice.

Une alchimie imprévisible était en train de se former, créant une dynamique dangereuse, Kol ferma les yeux un instant, puis laissa sa magie polaire s'épanouir autour d'eux, une vague d'énergie froide mais apaisante qui se déploya en une barrière invisible. Cette barrière, bien que douce à la surface, était une véritable armure magique qui protégeait ceux qu'il aimait, l'air autour d'eux se chargea d'une fraîcheur saisissante. Pour ceux qui se trouvaient à proximité, cette vague de magie polaire ressemblait à une brise hivernale caressant la peau, Davina, malgré la douleur qu'elle ressentait dans leur lien, se leva doucement et rejoignit Kol. Elle tendit les bras pour récupérer Alanna, son visage toujours marqué par une concentration intense, dès qu'elle prit leur fille, elle sentit immédiatement une vague de magie enfantine la submerger. La magie d'Alanna, bien que maladroite et spontanée, appelait désespérément celle de ses parents, cherchant réconfort et protection.

Davina se blottit contre Kol, serrant doucement Alanna contre elle, tandis que leurs magies respectives s'entremêlaient dans un fragile équilibre, Kol, sentant l'anxiété de Davina, d'Alanna, et de Marie-Alice, resserra son étreinte autour des trois femmes qu'il aimait. Il laissa sa magie s'enrouler autour d'elles, comme une couverture glaciale mais rassurante, calmant leurs respectives, chaque fibre de son être était tendue vers cet unique but : protéger sa famille. Peu à peu, la tempête magique se dissipa, la magie d'Alanna, qui s'était agitée en réponse à celle de ses parents, se stabilisa enfin, répondant à l'apaisement que Kol et Davina lui offraient. Marie-Alice, elle aussi, sentit ses propres pouvoirs se calmer, son corps se détendant sous l'influence de la magie polaire de Kol. La scène, empreinte de silence, était pourtant lourde de signification, ce moment mettait en lumière la profondeur de la connexion et émotionnel qui unissait Kol, Davina, Alanna, et Marie-Alice.

Un lien fait de protection, d'amour, et d'une magie ancestrale qui circulait entre eux, les reliant au-delà des mots, Marie-Alice, après avoir retrouvé un semblant de calme, murmura, encore sous le choc :

- Merci…

Kol lui offrit un sourire tendre, son regard adouci par la scène qui venait de se dérouler, Alanna, dans les bras de Davina, avait enfin cessé de pleurer, ses petits doigts serrant le pull de sa mère, leur magie, bien qu'encore fragile, était maintenant en harmonie. Kol, sans un mot, resserra son étreinte autour de Davina, une lueur de soulagement traversant son visage durci, il venait de prouver, une fois de plus, qu'il était prêt. Il était prêt à tout pour protéger ceux qu'il aimait, même si cela signifiait plonger au cœur des tempêtes magiques qui tourmentaient leurs vies, alors que Davina, montait doucement l'escalier avec Alanna dans ses bras, suivie par Clarisse qui portait Aiden avec Sophie à ses côtés, un calme étrange s'installa dans la cour. Le soleil, filtré par la verrière, jetait des rayons dorés sur les pavés, mais malgré le tranquillité apparente, une tension sourde persistait, dans les bras protecteurs de Kol, Marie-Alice tentait de contenir la fatigue qui s'emparait de son corps.

Chaque muscle semblait peser une tonne, comme si son énergie avait été drainée par les récentes perturbations magiques, la magie qu'elle avait senti se déchaîner en elle plus tôt la laissait maintenant épuisée, mais la chaleur apaisante de Kol l'empêchait de sombrer totalement. Kol, toujours sensible aux moindres fluctuations d'énergie, percevait la fragilité croissante de Marie-Alice. Le regard qu'il posa sur elle était inquiet, lisant dans ses yeux l'épuisement qu'elle essayait désespérément de dissimuler, d'une voix douce, mais ferme, il lui demanda, cherchant à percer sa façade :

- Comment tu te sens ?

Marie-Alice détourna un instant le regard, elle hésita, la tentation de minimiser son état pour ne pas inquiéter Kol était grande, mais avant même qu'elle n'ait pu répondre, il la coupa, sa voix était plus autoritaire, tout en étant teintée d'affection :

- Ne t'avise pas de me mentir, Alice…

Ces mots la figèrent, comme une injonction à être honnête, à ne pas lui cacher son malaise, elle ouvrit la bouche pour répondre, mais un vertige soudain la submergea, rendant flous les contours du monde autour d'elle. L'espace sembla se tordre, et son équilibre vacilla dangereusement, instinctivement, elle se retint à Kol, agrippant son bras, son souffle court, Kol réagit immédiatement, son étreinte se resserrant, ses mouvements fluides et protecteurs. Il la soutint avant qu'elle ne puisse basculer, son corps se tendant sous l'effort de la maintenir debout, son ton était à la fois calme et déterminé, quand il murmura :

- Assieds-toi…

Il la guida avec précaution vers le sol, s'agenouillant à ses côtés pour la stabiliser, une fois assise, Marie-Alice sentit le sol frais sous elle, mais ce simple contact ne suffisait pas à apaiser le tourbillon de sensation contradictoire qui la traversaient. Kol décida d'utiliser une méthode de méditation qu'ils avaient déjà faite ensemble, il s'installa en face d'elle, prenant doucement ses mains dans les siennes, ses pouces traçant des cercles réconfortants sur sa peau. Les yeux de Kol fixaient intensément ceux de Marie-Alice, remplis d'une détermination inébranlable à la protéger, il lui parlait d'une voix plus douce, presque comme un murmure :

- Ferme les yeux. Vide ton esprit. Concentre-toi uniquement sur ma magie.

Marie-Alice, malgré la fatigue, fit un effort pour suivre ses instructions, elle ferma lentement les paupières, tentant de calmer sa respiration chaotique, au fur et à mesure qu'elle vidait son esprit des inquiétudes et de la confusion, elle se concentra sur la présence apaisante de Kol. Elle pouvait sentir sa magie polaire, familière et protectrice, une énergie froide mais bienveillante qui émanait de lui, c'était comme un souffle glacé. Elle avait l'impression que cela parcourait sa peau, pénétrant ses muscles, dissipant la chaleur étouffante de son malaise, autour d'eux, l'air sembla s'alourdir d'une aura blanche, une énergie subtile qui enveloppait leurs deux corps. Marie-Alice, au contact de cette magie polaire, sentit son propre pouvoir répondre, se calmer, comme un océan agité qui se retrouve soudainement apaisé par une brise plus douce. Les frissons de sa magie chaotique, qui s'étaient mêlés à celle de Kol plus tôt, commençaient à s'estomper, laissant enfin la place à un calme intérieur.

- Qu'est-ce qu'ils font ?! Grogna Klaus, qui observait la scène avec méfiance.

- Je ne sais pas… Intervint Esther d'une voix posée et calculatrice.

Le retour de Davina et Clarisse interrompit ce court échange, les deux femmes descendirent silencieusement les escaliers, leurs regards immédiatement attirés par l'aura de calme qui entourait Kol et Marie-Alice. Davina, ressentant toutes les émotions de Kol dans leur lien d'union, savait parfaitement ce qu'il faisait, le fait qu'Esther ne savait pas ce qui se passait lui fit froncer des sourcils, la scène pour elle, était évidente.

- Kol apaise la sensitivité de sa sœur… Dit-elle sa voix brisant le silence pesant.

Sans attendre davantage, Davina alla s'asseoir sur le canapé, fermant les yeux pour mieux se connecter à Kol, à travers leur lien d'union, elle pouvait sentir chaque vibration de sa magie, chaque frémissement de ses émotions. Kol, concentré sur Marie-Alice, maintenait un contrôle parfait, mais Davina pouvait percevoir autre chose, une vague de désir subtile mais grandissante, émanant de lui et diriger vers elle. Elle répondit instinctivement à ce désir en laissant sa propre magie réagir, lorsque l'aura blanche entourant Kol et Marie-Alice commença à disparaître, le vampire millénaire laissa échapper un souffle lourd. Ses yeux, brûlants d'intensité, se tournèrent vers Davina, l'émotion intense et le désir éclatant dans son regard, un sourire doux et rassurant étira ses lèvres alors que Marie-Alice, enfin apaisée, souffla un remerciement discret à Kol.

- Merci, mon frère…

Fatiguée, mais soulagée, elle se redressa lentement, disparaissant à l'intérieur pour se reposer, Kol, les yeux toujours rivés sur Davina, s'approcha d'elle d'un pas déterminé, il s'installa près d'elle avec un sourire en coin.

- Tu vas perdre, mon amour… Murmura-t-il à son oreille, d'une voix profonde.

Leur connexion, à la fois magique et émotionnelle, se renforçait dans chaque geste, chaque échange silencieux, le défi était lancé, et la tension entre eux, bien que douce et teintée d'affection, laissait présager une suite pleine de passion et de complicité. Le monde extérieur semblait s'éclipser autour de Kol et Davina, comme si la cour elle-même était enveloppée dans un cocon de sérénité, à l'abri des regards et des préoccupations. Davina, blottie confortablement contre Kol, reposait sa tête contre son cou, ses doigts effleurant tendrement son ventre arrondi, leurs gestes étaient pleins de tendresse, une douce harmonie émanant du couple. Kol avait posé sa main sur le ventre de Davina, et ensemble, ils ressentaient les mouvements de leur fils, une sensation partagée qui renforçait leur lien déjà puissant. Le bébé bougeait doucement, parfois de façon plus marquée, provoquant des sourires complices entre les futurs parents, leur conversation était légère, ponctuée de taquineries destinées à faire flancher l'autre dans une compétition affectueuse.

Kol, fidèle à son habitude, arborait ce sourire en coin qui le rendait si magnétique, chaque mouvement, chaque regard échangé avec Davina était comme une danse élégante, un jeu de séduction où personne ne perdait vraiment. Ils se taquinaient avec une aisance que seule la complicité profonde d'un couple pouvait offrir, Davina, avec son calme et son assurance, savait parfaitement comment répondre à ses petites provocations. Elle le laissait venir à elle, savourant chaque instant, sachant pertinemment qu'elle pouvait lui rendre la monnaie de sa pièce à tout moment. Pourtant, cette douce harmonie fut momentanément rompue par une vibration soudaine dans la poche de Kol, il fronça légèrement les sourcils, une rare marque de surprise, avec une discrétion calculée, il sortit son téléphone et jeta un coup d'œil rapide à l'écran. Ses doigts habitués parcourant le message d'un geste fluide, un éclat de malice traversa ses yeux, après avoir lu le message, il rangea calmement son téléphone, et son attention se recentra aussitôt sur Davina.

Mais cette fois, son sourire félin s'était accentué, Davina, observatrice et toujours à l'affût des moindres changements d'attitude chez Kol, ne put s'empêcher de remarquer l'expression satisfaite sur son visage, intriguée, elle plissa légèrement les yeux, une lueur de curiosité dans le regard.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-elle d'un ton amusé, devinant qu'il préparait quelque chose.

Kol, toujours avec cet air énigmatique, laissa planer un instant de silence avant de répondre, sa voix pleine de malice :

- La gigoteuse est prête.

Cette simple phrase, anodine pour quiconque ne les connaissait pas, prit un sens plus profond dans leur monde, Davina hocha la tête, un sourire étirant lentement ses lèvres, comprenant tout de suite à quoi Kol faisait référence. Elle ne pouvait s'empêcher de savourer ce moment, où leurs projets futurs pour leur enfant se mêlaient à leur complicité habituelle, elle s'imaginait leur petit Nathaniel dans sa gigoteuse une fois né.

- Tu peux commencer la chambre… répondit-elle, son ton léger, presque taquin.

Kol arqua un sourcil, s'appuyant légèrement contre le dossier du canapé, rapprochant encore Davina de lui, il sourit en sentant les coups de son fils dans le ventre de sa mère, l'originel était amusé par la direction de la conversation.

- Des couleurs en particulier, Madame l'architecte ? Demanda-t-il, sa voix teintée de moquerie.

- Hum… Je pense que le vert sapin est parfait. Avec des touches de doré, peut-être ? Déclara-t-elle, en feignant de réfléchir.

Elle savait les couleurs qu'elle souhaitait depuis un moment, elle le regarda, guettant sa réaction, Kol ne put s'empêcher d'acquiescer, un sourire approbateur sur les lèvres, il avait hâte de commencer à faire la chambre pour leur fils.

- Ce sera parfait… Concéda-t-il, un air de défi dans les yeux.

Mais alors que Davina pensait que la conversation allait s'arrêter là, elle sentit un changement subtil dans son attitude, le sourire de Kol devint plus prononcé, presque trop malicieux pour être innocent, Davina, comprit qu'il y avait autre chose. Kol, se redressa légèrement, ses yeux pétillants de malice, alors qu'il se souvenait visiblement du deuxième message qu'il avait reçu d'une de ses sources sur les mouvements de Finn.

- Kol… Tu ne me cacherais pas quelque chose, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle, inclinant la tête pour mieux lire dans ses pensées.

Le sourire de Kol s'élargit encore, atteignant presque ses yeux, il fit mine de réfléchir, comme s'il pesait ses options, puis il finit par répondre d'un ton faussement désinvolte :

- Oh… Rien de bien important. Finn cherche la Trinité.

- Il peut chercher. Il ne trouvera plus rien d'eux… Répondit simplement Davina.

La voix de Davina, était calme, assurée, mais teintée d'une certaine fierté, le regard de Kol se perdit un instant dans celui de Davina, admiratif, elle savait toujours comment garder une longueur d'avance, et il adorait ça chez elle. Pris d'une impulsion soudaine, Davina leva la tête et, sans réfléchir posa doucement ses lèvres sur les siennes dans un baiser tendre, Kol, surpris, mais ravi, répondit avec la même douceur. Il glissa une main derrière la nuque de sa compagne pour l'attirer un peu plus contre lui, le monde autour d'eux disparut un instant, laissant place à la chaleur de leur étreinte, à cette connexion unique qui les unissait. Quand ils rompirent le baiser, le silence retomba dans la cour, c'était un moment si parfait qu'il semblait inviolable, jusqu'à ce que la voix narquoise de Klaus retentisse dans l'air, brisant leur bulle.

- Depuis quand l'arrière-grand-mère de la petite sorcière est ta sœur ?

En entendant la question cinglante de Klaus, Elijah vit Elena se redresser brusquement, la fureur enflammant ses yeux, elle serra les poings avant de s'exclamer, sa voix vibrante d'une indignation contenue :

- Mais ce n'est pas vrai ! Tu ne t'arrêtes donc jamais ?

Son trahissait l'épuisement du peu d'années de conflits et de manipulations, les mots d'Elena tranchèrent l'air, brisant le silence pesant de la cour, Klaus, sans perdre son sourire narquois, la fixa un instant, indifférent à l'explosion de colère qui s'apprêtait à déferler sur lui. Le regard qu'il posa sur Elena était plein de mépris, comme s'il se délectait de provoquer des réactions, Elijah, qui observait la scène, sentit la tension monter en lui. Bien que calme de nature, il avait atteint sa limite, se tournant vers son frère, il laissa éclater une colère glacée, son regard était dur comme l'acier, et son ton était aussi tranchant qu'une lame.

- Tu ne crois pas que la dernière fois a suffi, Klaus ? Tu continues à diviser, à détruire ceux qui te sont proches, sans jamais te remettre en question.

Ses mots portaient un poids lourd, chargé des siècles de souffrances familiales, mais Klaus, fidèle à lui-même, resta de marbre face à cette réprimande, d'un ton cassant, il répliqua, ignorant ostensiblement la gravité des paroles d'Elijah.

- Ce n'est pas à vous que je m'adresse !

Il y avait dans son ton une arrogance insupportable, une déclaration implicite que rien ni personne ne pouvait l'atteindre, Rebekah, qui se tenait non loin, fit un pas en avant, sans hésiter, elle prit la défense de son frère aîné, en croisant les bras d'un air protecteur.

- Klaus a raison… Déclara-t-elle, sa voix coupante et pleine de détermination.

La cour, jusqu'ici en proie à un tumulte latent, devint soudain le théâtre d'un spectacle où les positions se clarifiaient, les alliances, tissées au fil des années et des affrontements, devenaient visibles. Du côté de Klaus, Caroline se tenait droite, le visage fermé, mais résolu, à ses côtés, Matt restait impassible, Damon et Bonnie, observaient la scène avec une certaine distance, mais leur loyauté penchait clairement du côté de Klaus. Esther, silencieuse, se dressait derrière ses enfants, comme un spectre, appuyant implicitement les choix et les actions de Klaus, du côté opposé, Kol se tenait près de Davina, toujours assis sur le canapé. Il avait son regard rivé sur Klaus, une colère froide brillant dans ses yeux, Davina, blottie contre lui, sentait la tension qui parcourait son fiancé, et son instinct protecteur s'éveillait. Clarisse se tenait fièrement aux côtés de ce couple puissant, prête à défendre ceux qu'elle considérait comme sa véritable famille, Elijah, malgré la douleur que lui causaient ces querelles incessantes, restait fermement avec eux, soutenant son jeune frère.

Marie-Alice, encore légèrement affaiblie par les récents événements, fit son entrée dans la cour, elle avait pris le temps de se reposer, mais la tension qui flottait dans l'air était presque palpable, en voyant Kol, elle sentit une force intérieure la pousser vers lui. Sans hésitation, elle rejoignit le groupe, sa loyauté étant claire et indéfectible, pendant ce temps, Timothy et Anna restaient en retrait. Le couple observait la scène avec lassitude, leurs visages marqués par une profonde fatigue, ils avaient assisté à trop de conflits familiaux, à trop de trahisons et de réconciliation éphémères, leur neutralité était un signe non seulement d'épuisement, mais aussi de sagesse. Pour eux, il était inutile de se ranger d'un côté ou de l'autre dans des querelles qui semblaient sans fin, la cour, autrefois calme et paisible, était désormais le théâtre d'une confrontation ouverte. Les tensions, autrefois dissimulées sous un vernis de civilité, éclataient au grand jour, Klaus, le sourire toujours aux lèvres, semblait se délecter de cette scène. Il était satisfait de la division qu'il avait provoquée, le fossé entre les deux camps se creusait de plus en plus, menaçant de les engloutir dans un nouvel affrontement.

Kol relâcha doucement Davina, son expression changeant du tout au tout, le regard qu'il adressa à Klaus fut glacial, chargé d'une colère froide et dangereuse, ce regard, bien que silencieux, avait le pouvoir de faire frissonner tous ceux qui assistaient à la scène. Même Klaus, habitué aux tempêtes émotionnelles de son frère, sembla sentir le poids de la menace qui émanait de Kol à cet instant, la patience de Kol, déjà mise à l'épreuve, venait d'atteindre son point de rupture. Ses yeux, sombres et perçants, se fixèrent sur Klaus avec une intensité qui semblait figer l'air autour d'eux, tout le monde dans la cour retint son souffle, comme suspendu dans l'attente de ce qui allait suivre. Davina, encore blottie contre Kol, posa doucement une main sur son bras pour l'apaiser, mais elle savait que lorsqu'il s'agissait de Klaus, Kol avait peu de contrôle sur son irritation. Le silence qui suivit fut lourd de tension, chaque seconde s'étirant interminablement, les personnes présentes dans la cour échangèrent des regards inquiets. Ils étaient tous incertains de ce qui allait se produire, Klaus, fidélité à lui-même, soutenait le regard de son frère sans ciller, un sourire en coin trahissant son plaisir de semer le chaos.

Kol prit une profonde inspiration, ses mâchoires serrées, avant de répondre d'une voix basse, presque murmurée, mais chargée d'une menace palpable :

- Ne parle pas d'elle comme ça.

Son ton glacial, presque nonchalant, était bien plus effrayant que s'il avait crié, Kol n'avait pas besoin d'élever la voix pour imposer son autorité et rappeler à Klaus, et à tous ceux qui étaient là, qu'il ne fallait pas sous-estimer l'amour et la loyauté qu'il ressentait pour ceux qu'il aimait. Davina, sentant la fureur contenue dans chaque mot, posa doucement la main de Kol sur son ventre, comme pour ancrer son attention sur quelque chose de plus apaisant, sur leur bébé. Mais Kol, malgré la présence réconfortante de Davina, ne détachait pas son regard de Klaus, Kol ne pouvait plus tolérer le comportement incessant de Klaus. Cette manie qu'il avait de sous-estimer, de mépriser et de piétiner les sentiments de ceux qu'il aimait, il ressentait une douleur lancinante, une brûlure qui montait de sa poitrine jusqu'à sa gorge. Sa mâchoire était crispée, et ses yeux se durcirent en un éclat de glace, après avoir inspiré profondément, il déposa un baiser sur le front de Davina, son ancre, avant de se lever lentement.

Kol se plaça face à Klaus, chacun de ses mouvements imprégné d'une détermination froide, la tension dans l'air était palpable, comme une tempête prête à éclater à tout moment, tous autour d'eux le ressentaient. Les regards se faisaient plus graves, l'atmosphère lourde, chaque respiration semblant plus lente et mesurée, Elijah, tenant Elena dans ses bras, restaient attentif, ses yeux fixant ses deux frères avec une inquiétude croissante. Caroline, Rebekah, Matt, Damon, Bonnie, Timothy, Anna, Esther, Clarisse, Marie-Alice et Davina, observaient la scène, chacun à sa manière, mais tous sachant qu'un point de non-retour venait d'être franchi. Kol, toujours aussi impassible en apparence, respirait la colère contenue, ses traits étaient figés dans une expression de froideur, et sa magie frémissait sous la surface, prête à jaillir. Il savait que la confrontation avec Klaus était inévitable, mais ce matin, quelque chose était différent, une limite avait été dépassée, ses mains se crispèrent légèrement.

Une étincelle de sa magie polaire scintilla brièvement autour de lui, il ne reculerait pas cette fois, Davina, qui se tenait à quelques mètres de là, observait son compagnon avec un léger sourire, elle comprenait la tempête qui grondait en lui. Elle savait aussi que cette confrontation, bien que douloureuse, était nécessaire, le poids des années d'oppression et des manipulations de Klaus pesait lourdement sur Kol, et elle devinait qu'aujourd'hui serait l'occasion pour lui de se libérer, enfin. Le sourire de Davina n'était pas un signe de satisfaction malveillante, mais plutôt d'un amour inconditionnel, mêlé d'une profonde curiosité de voir Kol reprendre pleinement son pouvoir. Alors que Klaus, fidèle à lui-même, s'apprêtait à lancer une nouvelle provocation, un mouvement attira soudain l'attention de Kol. L'atmosphère changea en une fraction de seconde, Diego, un vampire loyal à Kol et Davina, entra dans la cour, portant un Aiden en larmes, l'enfant, le visage baigné de tristesse et de confusion, s'agitait dans les bras du vampire.

- Aiden ? Murmura Davina, son instinct maternel s'éveillant instantanément.

Sans perdre une seconde, elle se leva du canapé, se dirigeant vers Diego, elle prit son fils dans ses bras avec douceur, sa main caressant ses cheveux dans un geste apaisant, Aiden, sentant la chaleur rassurante de sa mère, se calma peu à peu, ses pleurs se transformant en de faibles sanglots. Mais ce n'était pas juste une crise de larmes, Kol, qui avait déjà senti un frémissement dans l'air, grimaça légèrement, il percevait quelque chose de plus profond. Une vibration familière et inquiétante, la magie polaire de leur fils, Aiden, tout comme sa sœur jumelle, avait activé, bien que de manière inconsciente, ses pouvoirs magiques. Kol se déplaça rapidement, laissant momentanément de côté la confrontation avec Klaus, il s'approcha de Davina et prit Aiden dans ses bras, sentant la magie de son fils pulser à travers lui. Davina, toujours calme, mais visiblement inquiète, posa délicatement une main sur la tête de leur fils, elle caressait tendrement ses cheveux bruns, alors que ses pensées tourbillonnaient à toute vitesse dans son esprit.

- Tu l'as senti, n'est-ce pas ? Demanda Davina, cherchant dans les yeux de Kol une confirmation de ses propres craintes.

- Oui, ils ne sont pas des jumeaux pour rien… Répondit-il d'une voix douce.

Son visage se détendit légèrement en un sourire apaisant, malgré l'inquiétude qui perçait dans sa voix, il était fier de ses enfants, Davina, en revanche, ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour ses enfants.

- Ils n'ont qu'un an à peine… et ils ont déjà activé inconsciemment leurs propres magies… Souffla-t-elle.

Kol, avec son calme habituel face à ces situations délicates, posa sa main libre sous le menton de Davina, relevant doucement son visage pour plonger son regard dans le sien, ses yeux étaient remplis de confiance et d'amour.

- Nous y arriverons, ensemble… Murmura-t-il, sa voix résonnant d'une promesse.

Davina, était rassurée par la force tranquille de son compagnon, elle sourit doucement en répétant, presque comme une prière :

- Ensemble.

Alors que Kol tenait Aiden dans ses bras, leur fils se calma complètement, sa magie se rétractant petit à petit, apaisée par la présence de ses parents, ce moment de tendresse et de réconfort entre eux aurait dû être simple et beau. Malheureusement, Klaus, qui observait la scène avec une colère grandissante, était furieux, l'hybride originel ne supportait pas d'être relégué au second plan, encore moins quand il s'agissait de sa propre famille. Voir Kol donner toute son attention à son enfant et à Davina, sans prêter la moindre importance à la confrontation qu'ils avaient amorcée, attisait sa fureur. Il serra les poings, ses yeux virant brièvement au jaune, trahissant sa nature bestiale, Elijah, en retrait, ressentit cette montée de rage, il posa un regard inquiet sur Klaus, comprenant que l'hybride se sentait trahi par leur jeune frère. Klaus ne comprenait pas que, pour Kol, rien n'était plus important que sa famille, au sens le plus intime du terme, Davina et leurs enfants, là où Klaus ne voyait que pouvoir, domination, et loyauté forcée.

Kol avait appris à aimer sans conditions, et cette différence creusait un fossé toujours plus grand entre les deux frères, Elijah observait la scène avec une certaine gravité, bien conscient de la tension qui montait dangereusement entre ses deux frères. Il comprenait pourquoi Kol agissait ainsi, au fil des siècles, Kol avait toujours été en quête de liberté, de loyauté, et d'amour sincère, des choses qu'il avait finalement trouvées auprès de Davina et de leurs enfants. Pour cette famille qu'il avait patiemment construite, il était prêt à tout sacrifier, même à affronter Klaus, cet homme que la plupart redoutaient de défier. Klaus, pourtant, ne semblait pas comprendre cette nouvelle dynamique, voyant Kol cajoler tendrement son fils, tout en ayant Davina blottie contre lui, Klaus ne put s'empêcher de ressentir un mélange de jalousie et de mépris. L'idée que Kol puisse avoir trouvée le bonheur là où lui ne voyait que manipulation et trahison l'irritaient profondément, incapable de contenir son amertume, Klaus choisit de provoquer à nouveau, d'une manière délibérément cruelle.

- Je suis sûr que tu t'es bien amusé avec elle ! Lança Klaus d'un ton méprisant, faisant allusion à Marie-Alice, d'une manière à la fois insultante et blessante.

Les mots de Klaus résonnèrent dans l'air comme un coup de poignard, Kol ferma les yeux un instant, une intense douleur traversant son esprit et son coeur, cette attaque verbale n'était pas seulement une énième provocation de son frère. Cela était un rappel douloureux de la trahison, de la souffrance qu'il avait endurée à cause de lui, chaque mot était un rappel de la douleur qu'il tentait de réprimer depuis si longtemps. Kol ressentit une fissure en lui, comme si des années de frustration, de colère, et de tristesse commençaient à se libérer, sentant l'onde de cette souffrance, Davina, d'un geste protecteur, prit Aiden dans ses bras. Elle savait que quelque chose d'inévitable était sur le point de se produire, ses yeux se tournèrent vers Kol, cherchant à capter son attention, son coeur se serra en voyant la tristesse et la déception qui emplissaient le regard de son fiancé. À cet instant, leur lien d'union, profond et intime, vibra d'une intensité douloureuse, Davina ressentit les émotions de Kol comme si elles étaient les siennes.

Elle sentait une immense tristesse, ainsi qu'une colère réprimée depuis bien trop longtemps, enfin elle sentait une douleur presque insupportable tellement elle était intense, elle souffla doucement, comme si elle redoutait que ses mots n'aggravent la situation.

- Kol ?

Leurs yeux se croisèrent, et Davina sentit une vague d'émotions la submerger, à travers leur lien d'union, elle perçut tout ce que Kol tentait de contenir, la rancœur accumulée, le fardeau d'une vie entière de trahisons, et la rage de n'avoir jamais été pris au sérieux par son frère. Ces sentiments étaient si puissants que Davina eut l'impression de se heurter à un mur de briques, tant la douleur de Kol était brute et non filtrée. Prenant une profonde inspiration, elle décida de faire ce qu'elle savait être juste, même si cela signifiait encourager Kol à libérer sa colère, elle murmura d'une voix douce mais déterminée :

- Fais ce que tu dois faire. Libère-toi, mon amour…

Elle venait à peine de terminer sa phrase qu'une nouvelle vague d'émotions traversa leur lien, Kol, qui jusque-là avait lutté pour garder le contrôle, sentit soudain tout l'amour, la confiance, et la fierté de Davina affluer vers lui. Ces sentiments puissants, si sincères et inébranlables, brisèrent les dernières barrières de retenue qu'il s'était imposées, Davina croyait en lui, elle voyait en lui bien plus qu'un simple frère rejeté ou un homme marqué par ses erreurs. Pour elle, il était un père, un amant, un protecteur, Kol serra les poings, son corps vibrant de l'énergie accumulée, il savait désormais qu'il ne pouvait plus reculer. Les mots de Davina avaient été comme une clé, libérant tout ce qu'il s'était efforcé de contenir pendant si longtemps, ses yeux se durcirent, et un éclat de magie froide apparut brièvement autour de lui, faisant frissonner l'air. Il se tourna lentement vers Klaus, ses traits empreints d'une froide détermination, ce n'était plus une simple querelle entre frères, c'était l'heure de régler une dette de souffrance. Il s'agissait d'une dette que Klaus avait accumulée depuis des siècles, Kol s'approcha de son frère avec une lenteur calculée, ses yeux brûlant d'une fureur glaciale.

- Je ne le redirai qu'une seule fois. Je n'ai jamais couché avec Marie-Alice ! Déclara Kol d'une voix glacée.

- Comment pourrions-nous te croire ? Tu as toujours des secrets, Kol ! Répliqua Klaus toujours aussi arrogant.

Ces mots furent la goutte d'eau, Kol, qui s'était tenu en retrait pendant des siècles, accusa le coup avec une intensité qui fit vibrer sa magie, il lança un regard glacial à Klaus, son visage maintenant dénué de toute émotion, avant de craquer d'une seule phrasé, éclatant enfin :

- Elle est ma sœur d'âme !

Avant que Klaus ne puisse réagir, le poing de Kol s'abattit violemment sur la mâchoire de l'hybride, l'envoyant valser plusieurs mètres en arrière, un silence assourdissant s'abattit sur la cour, l'impact résonnait encore, une gifle sonore et symbolique à l'arrogance de Klaus. Tandis que tous les témoins de la scène, figés, comprenaient que Kol venait de franchir un point de non-retour, Esther, était choquée par la violence de l'attaque.

- Kol, comment as-tu pu frapper ton frère ? S'écria-t-elle, avec incrédulité.

Kol avançait lentement vers Klaus, chaque pas chargé d'une intensité palpable, laissant derrière lui la réaction incrédule de leur mère, Esther, les mots qu'elle avait prononcés n'avaient plus d'importance. L'origine de sa colère et de sa frustration était bien plus profonde, ancrée dans des siècles de trahisons et d'injustices, pour la première fois depuis longtemps, il était prêt à se débarrasser de ce fardeau qui l'oppressait. Il était prêt à affronter son frère aîné, Klaus, sans peur, sans retenue, sa magie polaire, cette énergie froide et terrifiante, commençait déjà à crépiter autour de lui. Face à Klaus, qui venait tout juste de se relever après l'impact du premier coup, Kol hurla, laissant exploser toute la rage contenue depuis des siècles :

- C'est à cause de toi qu'elle est morte ! Je n'ai pas pu la sauver une deuxième fois, parce que tu avais peur de mon lien avec les sorcières ! Tu m'as poignardé dans cette putain d'allée avec Elijah, puis tu m'as enfermé pendant des années dans ce maudit cercueil !

Sa voix, était pleine de désespoir, résonnait dans l'air lourd, chaque mot frappait comme un coup de poing, non seulement contre Klaus, mais contre l'histoire de leur famille, contre ces choix faits sous la dictature de la peur et de la trahison. Elijah, jusque-là silencieux, pâlit visiblement, l'annonce de Kol le bouleversait profondément, il savait au fond de lui que tout cela était vrai, lui, qui se targuait d'être le pilier moral de la famille, n'avait pas été innocent dans cette trahison. Elijah avait honte, il avait aidé Klaus à enfermer Kol, un frère qui n'avait rien fait de mal, un frère qu'il avait pourtant promis de protéger. Mais Klaus, furieux, le visage déformé par la rage, ne semblait pas avoir la même compréhension, il hurla en retour :

- Ce sont des putains de sorcières ! Tu t'es toujours plus lié avec elles qu'avec ta propre famille !

Kol se figea un instant, dévisageant Klaus, ce qu'il allait dire était bien plus profond, plus personnel, il n'était pas seulement question de sorcières ou de loyautés mal placées, c'était une question de survie, d'amour, de choix qui avaient été faits pour des raisons que Klaus refusait de comprendre.

- Et pourquoi crois-tu que je l'ai fait !? S'exclama Kol, en haussant le ton, sa voix trahissant sa douleur.

Le silence tomba sur la cour alors que Klaus, perplexe, semblait incapable de saisir où Kol voulait en venir, mais Elijah, de plus en plus conscient de la vérité, voyait désormais son jeune frère sous un jour nouveau, Kol ne laissait pas de répit à Klaus, continuant avec une détermination farouche.

- À chaque fois que nous ne faisons pas ce que tu désires, tu nous poignardes ! Tu nous enfermes dans ces cercueils, pour mieux nous manipuler pendant des années ! Comment crois-tu que je me suis senti en me réveillant à Mystic Falls ?! Sa voix se brisa quand il ajouta : J'ai senti qu'elle était morte dès l'instant où j'ai ouvert les yeux !

Sa magie explosa soudainement, déployant une énergie glaciale dans la cour intérieure, tous ceux présents purent sentir cette vague de douleur, cette douleur immense et froide qui habitait l'originel depuis tant de temps. Kol continua, ses yeux brûlants de larmes qu'il refusait de laisser couler :

- Qu'est-ce que tu crois que j'ai ressenti quand Davina et moi étions confrontés à Marcel ? Quand tu as encore essayé d'utiliser ces maudits poignards contre moi ! Ou pire, tu menaçais de me tuer avec le pieu de chêne blanc !

Ses mots résonnaient comme des coups de tonnerre, chacun dans la cour, comprenait que Kol ne parlait plus seulement de conflits familiaux, il parlait d'une vie entière de trahisons et de souffrances.

- La famille que j'ai avec Davina passera toujours avant toi. Alors arrête de me pousser dans mes limites ! Poursuivit Kol, la voix vibrante d'une colère sourde.

Kol se détourna brusquement de Klaus, prêt à rejoindre Davina, qui attendait avec leur fils dans les bras, ses yeux emplis de compassion et d'amour pour lui, mais Klaus, toujours incapable, d'accepter la réalité, ne pouvait se taire.

- Elle n'est qu'une putain de sorcière ! Et je suis ton frère ! Tu me dois le respect, Kol ! Hurla Klaus, sa voix emplie de mépris et de frustration.

Kol s'arrêta net, le silence retomba sur la cour comme un voile de plomb, il pivota lentement, jetant un dernier regard à Klaus, ses yeux emplis d'une froideur implacable, quand il parla, sa voix était si glacée, si calme, qu'elle en était presque un murmure :

- Elle est ma femme… Et toi, tu n'es que mon demi-frère.

Le choc de cette déclaration résonna dans la cour comme un coup de tonnerre silencieux, Klaus resta figé, incapable de formuler une réponse, le poids des mots de Kol venait de bouleverser toute la dynamique de la famille. Elijah détourna légèrement le regard, conscient de la justesse des paroles de Kol, tandis que Rebekah posait une main sur sa bouche, ne sachant comment réagir, Esther, elle-même choquée par cette vérité froide et brutale, n'osa pas intervenir. Tous prirent pleinement conscience que Kol avait franchi un point de non-retour, dans la cour intérieure, le silence s'était installé, lourd et chargé de sens. Les mots de Kol résonnaient encore dans l'air, marquant une rupture irréversible, il avait réaffirmé, sans ambiguïté, ses priorités : sa famille, celle qu'il avait choisie, celle qu'il aimait, était désormais la seule qui comptait à ses yeux.

- Tu n'es que mon demi-frère, Klaus. Elijah est mon frère, Rebekah est ma sœur, Henrik était mon frère… Même Finn est mon frère déclara Kol, d'une voix froide et tranchante comme la glace.

Chaque nom était prononcé avec un poids immense, une charge émotionnelle qui faisait vibrer l'atmosphère, Klaus se figea, visiblement déstabilisé, incapable de répondre, il avait toujours cru que sa place de leader était incontestée. Mais cette affirmation de Kol lui montrait combien il s'était trompé, Kol marqua une pause, laissant ses mots s'imprégner dans l'air comme une déclaration solennelle, avant de continuer, cette fois-ci avec une force implacable :

- Quant à toi, seule notre mère nous lie encore. Et en ce qui concerne Marie-Alice, elle est ma sœur, bien plus que tu ne le seras jamais.

Il lança un regard à Marie-Alice, qui hocha lentement la tête, émue par cette affirmation, puis, sans ciller, il conclut, ses yeux brûlant d'une conviction inébranlable :

- Davina et mes enfants sont encore plus hauts dans mon coeur. Ma loyauté ne va qu'à eux.

Le silence qui s'installa après cette dernière phrase était glacial et pesant, aussi palpable que la magie qui entourait chaque membre de la famille, chacun ressentait la profondeur de ce moment, Klaus, d'ordinaire si impétueux, restait silencieux. Il avait les poings serrés, luttant contre la vague de fureur qui montait en lui, il n'était plus au centre de l'attention, et cela ne faisait qu'attiser sa frustration. Esther, quant à elle, submergée par la colère, ne pouvait plus contenir son mépris, le masque de la matriarche, autrefois inébranlable, se fissura, elle se dirigea rapidement vers Kol, ses pas résonnant comme une condamnation. Une fois arrivée devant lui, elle le gifla avec une force telle que l'impact résonna dans le silence, le bruit sec de la gifle sembla figer le temps, Kol, cependant, ne broncha pas. Il plongea un regard vide d'émotions dans celui de celle qui était sa mère, ses yeux étaient aussi glacials que les mots qui sortirent de sa bouche, ses mots plus que tous les autres choquèrent ceux qui étaient présents.

- Tu n'es pas mieux que Klaus… Tu savais ce que Mikael me faisait subir…

Son ton dépourvu de toute chaleur, comme s'il énonçait une vérité depuis longtemps tue, ces paroles firent l'effet d'un électrochoc dans la cour, Elijah, jusqu'alors stoïque, redressa brusquement la tête, choqué par cette révélation.

- C'est une blague ? Lança Elijah, incrédule.

Elijah savait que Mikael avait été cruel, allant même jusqu'à violer Kol, mais il ne se doutait pas qu'Esther eût été au courant de ce que leur père infligeait à Kol, ce qu'il venait d'entendre le bouleversait profondément. Esther, quant à elle, n'avait plus d'échappatoire, son visage, désormais empreint d'une fureur sourde, trahissait ses émotions, mais avant qu'elle ne puisse dire un mot de plus, Clarisse, la sorcière et protectrice de Kol et Davina dès leur rencontre, s'approcha vivement. Sa colère était palpable, déformant ses traits, en arrivant devant Esther, sans hésitation, elle la gifla à son tour avec une violence équivalente, le choc fut audible, et toute la cour retint son souffle, Clarisse avait les yeux brûlants de fureur.

- Ne vous avisez plus jamais de toucher, ni de reprocher quoi que ce soit à mon fils ! Déclara Clarisse d'une voix froide, presque venimeuse.

- Il n'est pas votre fils ! Hurla Esther, sa voix brisée par l'indignation.

- Kol et Davina sont mes enfants ! Prenez donc le parti de votre cher Klaus, mais je vous donne un conseil… Laissez mon fils et ma fille tranquille ! Rétorqua Clarisse, en soutenant son regard avec une intensité glaciale.

Le silence retomba aussitôt, lourd et chargé de tension, Kol, touché par les mots de Clarisse, la prit dans ses bras avec une tendresse qu'il ne réservait qu'à ceux qu'il aimait profondément, il la serra contre lui.

- Merci, maman… Dit-il à haute voix, pour que tous l'entendent.

- Toujours, mon fils répondit Clarisse d'une voix pleine de tendresse, en le serrant avec la même affection.

Ce moment de douceur contrastait avec la tension étouffante qui régnait autour d'eux, Klaus, plus isolé que jamais, fixait la scène avec une amertume croissante, tandis qu'Elijah, Rebekah, et les autres restaient silencieux, prenant pleinement conscience de la transformation de Kol. Il n'était plus seulement un frère en quête de reconnaissance, il était devenu un homme, un père et un compagnon. Il était prêt à protéger ceux qui comptaient le plus pour lui, quitte à rompre définitivement avec sa propre famille, lorsque Davina entendit des pas derrière elle, elle se tourna pour voir Diego et Camille entrer dans la cour intérieure. Ils apportaient avec eux une touche de normalité et de réconfort à la situation chaotique, Diego tenait Sophie dans ses bras, la fillette blottie contre lui. Tandis que Camille portait Alanna, ces gestes de tendresse et de soin contrastant avec la tension qui régnait, Kol se tourna vers Camille pour récupérer Alanna, en prenant sa fille dans ses bras, il dégagea un sentiment de protection et de calme.

Pendant ce temps, Sophie, glissa sa petite main dans celle de Clarisse, le contact innocent et plein de confiance entre les deux ajoutait une note de douceur précieuse au milieu de la tourmente, Kol, tenant fermement Alanna contre lui, se dirigea vers la sortie, suivi de Davina et Clarisse. Lorsqu'ils passèrent devant Marie-Alice, Kol attrapa sa main avec une aisance naturelle, son geste empreint de chaleur et de soutien, il lui offrit un sourire doux, contrastant avec la gravité de la situation.

- Allez, viens, petite sœur ! Dit-il, d'un ton réconfortant.

Marie-Alice, touchée par ce geste simple mais significatif, lui rendit son sourire et le suivit sans hésitation, ensemble, ils quittèrent la cour intérieure, leur présence apportant un sentiment de soulagement et de sécurité. Une fois arrivés à leur maison, ils se sentaient presque libérés du poids de la situation, dans leur refuge, ils pouvaient enfin respirer librement, loin des conflits et des accusations déchirantes qui avaient marqué leur précédente confrontation. Dans la cour intérieure de la demeure des vampires, le contraste avec cette douceur était saisissant, Elena, visiblement épuisée et en proie à une profonde consternation, s'affaissa sur le canapé. Son regard, chargé de dégoût et de désillusion, se posa sur Esther, la révélation des abus de Mikael, sous les yeux indifférents d'Esther, était un fardeau beaucoup trop lourd à porter.

- Comment avez-vous pu laisser faire ça ? Comment avez-vous pu laisser votre fils se faire violenter par Mikael sans rien faire ? Demanda Elena, sa voix tremblante, mais ferme, la colère et la déception perçant dans ses mots.

- Tu ne sais rien, Elena ! Répliqua Esther, d'un ton sec, visiblement irritée par l'accusation.

Elena, était déterminée malgré la peur qu'elle ressentait et qui pouvait se lire dans ses yeux, se leva pour s'approcher d'Esther, sa posture était résolue, reflétant son désir ardent de défendre non seulement Kol, mais aussi sa propre famille, ses jumeaux Henrik et Jenna, ainsi que son futur bébé.

- J'en sais suffisamment pour comprendre que, en tant que mère, vous êtes aussi horrible que Mikael était une ordure ! Kol est meilleur que vous ne le serez jamais ! Dit Elena, la voix glaciale, pleine d'indignation.

- Oh, vraiment ? Rétorqua Esther furieuse.

- Kol est un dirigeant né. Il peut se transformer en chef de guerre en un instant. Quand il est en guerre, il est imparable, il a toujours plusieurs tours d'avance. Il peut se montrer aussi polaire que sa magie, mais il peut se transformer instantanément dès que Davina est près de lui, ou quand ses enfants ont besoin de lui. Il donne son amour de manière inconditionnelle, tout comme sa confiance peut être sans fin, tant que nous ne dépassons pas les limites qu'il a mises en place déclara Elena avec conviction.

Les paroles d'Elena avaient un effet saisissant sur Klaus, Caroline, Esther, Rebekah, Matt, Damon, Bonnie, Timothy et Anna, ils prenaient pleinement conscience de la profondeur des sentiments de Kol. Ils prenaient également conscience de la véritable nature de ses relations avec tous ceux qui l'entourait, notamment ceux qu'il aimait, leurs visages reflétaient l'étonnement et la prise de conscience.

- Il suffit d'être un minimum observateur de la dynamique de Kol selon les situations pour savoir tout ça, si vous faisiez un tout petit peu attention à lui, alors vous le verriez tous comme je le vois ajouta Elena avec détermination.

Elijah, écoutant les paroles de sa compagne, ressentait une immense fierté, chaque mot d'Elena résonnait avec sa propre expérience et ses choix personnels, il comprenait parfaitement Kol, car il avait lui-même décidé de protéger Elena, leurs jumeaux Henrik et Jenna, ainsi que leur futur bébé. Il avait fait le choix de mettre sa famille avant tout, même si cela signifiait se détacher de sa propre famille, les choix de Kol et d'Elijah, bien que nés dans des contextes différents, partageaient une essence commune, une loyauté inébranlable. Une loyauté qui était accompagnée d'un amour inconditionnel envers ceux qu'ils considéraient comme leur véritable famille, cette détermination à protéger et à prioriser leurs proches sur tout le reste était ce qui les définissait. L'atmosphère était chargée de tension alors qu'Esther, furieuse, d'être humiliée par Elena, leva la main dans une tentative de gifler cette dernière.

Elena, anticipant le coup, ferma les yeux en attendant la douleur, cependant, lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle ne sentit pas la gifle attendue, elle découvrit alors la main d'Elijah fermement enroulée autour du poignet de sa mère. Le calme glacé d'Elijah contrastait vivement avec l'agitation environnante, sa voix lorsqu'il s'adressa à Esther, était si chargé de détermination qu'il fit frémir toutes les personnes présentes. Elena, était loin de ressentir de la peur, elle éprouva une vague intense de désir et d'amour, qui parcouraient ses veines à l'écoute de la voix ferme et glaciale d'Elijah.

- Tu ne toucheras pas, Elena ! Déclara Elijah avec une autorité qui ne souffrait d'aucune contestation.

- Elijah… Tenta de répliquer Esther, sa voix tremblant de colère.

- C'est terminé ! Coupa Elijah, d'un ton tranchant.

Il relâcha le poignet de sa mère avec une précision mesurée, avant de prendre la main d'Elena dans la sienne, il serra doucement sa main, puis d'un même ensemble, ils commencèrent à se déplacer pour quitter la cour.

- Attends ! Elijah ! Cria Rebekah, visiblement préoccupée.

Elijah se tourna vers sa sœur, ses yeux passant de Klaus à Esther, puis à Caroline, et enfin aux autres présents : Matt, Damon, Bonnie, Timothy, et Anna, chaque regard était empreint de froideur, il serra Elena plus étroitement contre lui, cherchant à la rassurer tout en exprimant sa propre colère.

- Je ne suis pas comme Kol. Je ne sais pas comment il a pu supporter qu'on remette en question ses décisions ou ses actes, notamment en ce qui concerne Davina et leurs enfants… Pour ma part, je ne tolérai pas cela. La moindre critique, comme celle de Klaus à l'égard d'Elena, ou le fait que tu aies tenté de lever la main sur elle en ma présence, Esther, est déjà trop dit Elijah, la voix glaciale.

Il marqua une pause, pesant ses mots, avant d'ajouter sa voix devenant encore plus froide :

- J'ai pris ma décision, et je vais faire comme Kol. Je choisis de faire passer en premier Elena et nos enfants, rien n'a plus d'importance qu'eux, et ceux qui pensent le contraire se trompent.

Avec une vitesse vampirique maîtrisée, Elijah emmena Elena hors de la cour intérieure et à travers le manoir des Mikaelson, ils arrivèrent rapidement dans leur chambre, où ils trouvèrent leurs jumeaux, Henrik et Jenna, dormant paisiblement. Le contraste entre la sérénité des enfants endormis et la tension de leur récente confrontation était frappant, Elijah les regarda un moment, un sentiment de protection et d'amour inconditionnel envahissant son cœur. Il savait que, tout comme Kol, il était prêt à tout sacrifier pour préserver sa famille et les protéger de toute menace, Elijah, regarda une dernière fois ses jumeaux avant de se tourner pleinement vers Elena. Chaque détail de son visage le frappait, la fatigue accumulée, la pâleur soudaine qui n'échappait pas à son regard vigilant, et ses larmes suspendues au bord de ses cils, prêtes à déborder. Sans hésiter, il sut que quelque chose n'allait pas, Elena, soudainement submergée par une vague de nausée, se précipita vers la salle de bain. Elijah, toujours à ses côtés, suivit rapidement, sans dire un mot, mais en restant proche et attentif à ses besoins.

Agenouillé à ses côtés, il lui tenait doucement les cheveux en arrière, ses doigts traçant des cercles lents et apaisants sur son dos, essayant de lui offrir tout le réconfort possible dans ce moment difficile. La douleur dans son regard se mêlait à une profonde préoccupation, mais il restait calme, résolu à rester fort pour elle, quand enfin la nausée s'apaisa, Elena se releva, titubante, mais déterminée. Elle tira la chasse d'eau et se rinça la bouche, rassemblant ses forces avant de retourner dans la chambre, ses yeux se posèrent sur leurs jumeaux endormis, leurs respirations régulières et paisibles contrastant avec la tempête émotionnelle qui faisait rage en elle. Ce simple moment, la vue de ses enfants si innocents et vulnérables, lui fit comprendre que tout devait changer, elle ne pouvait plus continuer ainsi. Ils avaient besoin d'un lieu où la paix régnait, où leur famille pouvait grandir sans être constamment menacée par le chaos et les drames, tournant son regard vers Elijah, elle prit une décision qu'elle savait être la meilleure pour eux tous, même si elle craignait sa réaction.

- Je veux partir d'ici Elijah… souffla-t-elle, d'une voix tremblante.

Les mots flottèrent dans l'air, lourds de sens, Elijah, attentif à chaque mot, sentit le poids de la décision d'Elena, mais il n'eut pas besoin d'y réfléchir longtemps, il comprenait ses inquiétudes, et il partageait cette même envie de protéger leur famille. Dans ce chaos familial, la seule chose qui comptait était leur bonheur et leur sécurité, sa réponse fut immédiate, empreinte d'une tendresse et d'une sincérité qui n'étaient que trop rares dans le monde dans la famille Mikaelson.

- Où veux-tu aller ? Demanda-t-il simplement, sans la moindre hésitation.

Elena resta figée, surprise par la rapidité de sa réponse, elle l'avait presque redouté, pensant qu'il tenterait de la convaincre de rester ou de trouver une autre solution, mais non, Elijah la comprenait, tout comme il avait toujours su lire ses besoins, elle le regarda abasourdie par sa compréhension.

- Vraiment ? Murmura-t-elle.

Elijah, resserra ses bras autour d'elle, la serrant doucement contre lui, comme pour effacer ses doutes, son regard, profond et sérieux, se plongea dans le sien, il était prêt à tout sacrifier pour elle, pour leurs enfants, pour cette nouvelle vie qu'ils construisaient ensemble.

- Je suis sérieux, Elena. C'est notre famille avant tout le reste. Si tu veux partir, on part. Il n'y a rien à discuter là-dessus… Où veux-tu aller, mon amour ?

Les larmes qu'elle avait tenté de retenir coulèrent enfin sur ses joues, c'était un mélange d'épuisement, de soulagement et d'amour profond, chaque mot d'Elijah la réconfortait, et même dans sa fatigue, elle sentait son amour inébranlable. Les hormones de la grossesse amplifiait ses émotions, mais elle savait que sa demande n'était pas impulsive, elle voulait ce changement pour le bien de tous.

- J'aimerais profiter de l'invitation de Davina et Kol… Ils nous ont dit qu'on pouvait venir chez eux… Répondit-elle d'une voix faible mais résolue.

Elijah hocha la tête, sans poser la moindre question, il embrassa tendrement Elena, scellant ainsi leur décision commune, ensemble, ils commencèrent à préparer leurs affaires, rapidement et en silence, ne prenant que le nécessaire. Ils ne voulaient plus de cette maison chargée de souvenirs et de tensions, tout ce dont ils avaient besoin tenait dans deux valises, symboles d'un nouveau départ, Elijah s'occupa des jumeaux avec une délicatesse infinie. Il les plaça doucement dans leur poussette sans les réveiller, leurs petites respirations apaisantes résonnant dans l'entrée, le couple quitta discrètement le manoir des Mikaelson. La nuit les enveloppant dans une douce fraîcheur, le chemin jusqu'à la maison de Kol et Davina, bien que court, représentait un passage vers quelque chose de différent, un lieu où ils savaient qu'ils trouveraient la paix et la tranquillité. En marchant, Elijah prit son téléphone, pianota quelques instants sur l'écran de son téléphone, puis envoya un message simple mais chargé de sens à son frère.

« Elena et moi acceptons votre invitation pour un temps… ». Ce message marquait un tournant, ce n'était pas simplement une demande d'hospitalité, c'était l'acceptation d'une nouvelle vie. Il s'agissait d'un besoin de s'éloigner des conflits familiaux pour protéger leur propre bonheur, ils allaient vers une maison où ils savaient l'un comme l'autre, que l'amour, la paix et la sécurité primaient.

Dans leur maison, Kol et Davina après avoir mis leurs enfants au lit, se retrouvèrent dans cette bulle de tranquillité, un moment presque suspendu entre les responsabilités du quotidien et les épreuves qui pesaient sur leur famille élargie. Pour eux, la cuisine était devenue, un sanctuaire, chaque repas qu'ils préparaient ensemble était un rituel de connexion, une manière de renforcer leur lien, non seulement en tant que couple, mais aussi comme parents et partenaires. Davina, en demandant à Kol ce qu'ils allaient cuisiner ce soir-là, cherchait à retrouver ce sentiment de normalité qui leur échappait souvent avec le chaos extérieur. Elle savait que ce simple échange, ce choix du repas, leur permettait de se reconnecter après une longue journée, elle voulait créer un espace où l'amour et la sécurité dominaient, malgré les tempêtes autour d'eux. Quand Kol reçut le message d'Elijah, un mélange de soulagement et de responsabilités envahit son esprit, il sentait le poids de cette décision, mais il était également apaisé.

Pour Kol, accueillir son frère et sa famille, leur offrir un refuge, était à la fois un honneur et une preuve de la confiance que portait Elijah en lui, Kol avait toujours aspiré à ce genre de reconnaissance. Il ne cherchait pas avec plaisir les querelles entre frères, mais il cherchait assurément ces moments où la famille choisissait de se tourner vers lui, il ressentit un profond apaisement à l'idée qu'Elijah et Elena, avec leurs enfants, venaient se réfugier chez eux. Il s'agissait d'un geste silencieux, mais puissant, qui démontrait à quel point Kol avait évolué en tant que vampire, qu'homme et père.

- Elijah, Elena et leurs jumeaux arrivent, ils resteront pour un temps dit-il en rangeant son téléphone, sa voix plus grave qu'à l'habitude, révélant l'importance de la nouvelle.

Il y avait une lueur de fierté dans ses yeux, mêlée à une subtile inquiétude, Kol savait que l'arrivée d'Elijah signifierait aussi des conversations difficiles, des confrontations potentielles avec leur passé. Mais au fond, il était heureux que son frère puisse trouver chez lui ce que lui-même avait trouvé en construisant sa vie avec Davina, un foyer, ce sentiment de sécurité qu'il avait cherché toute sa vie, il était maintenant en mesure de l'offrir à d'autres. Davina, en entendant la nouvelle, ressentit une vague de soulagement, Elijah et Elena étaient comme une extension de leur propre famille. Elle partageait avec Elena un lien de confiance qui s'était renforcé au fil du temps, savoir qu'ils allaient venir sous leur toit lui procurait un sentiment de confort, elle savait à quel point Elena avait traversé des épreuves, tout comme elle. Ensemble, elles avaient surmonté de nombreux obstacles, accueillir Elena et ses enfants ainsi qu'Elijah était une manière de protéger cette précieuse relation.

- Je suis tellement rassurée qu'ils viennent à la maison… Dit-elle doucement.

Son regard croisa celui de Kol, où elle vit un écho de ses propres pensées, Kol sourit en retour, et un accord tacite passa entre eux, leur maison serait un havre de paix, un espace où ni les vieilles rancunes ni les conflits familiaux n'auraient pas leur place. Il posa son regard sur Davina avec une affection discrète, mais palpable, elle était son ancre, celle qui l'avait aidé à trouver son équilibre, elle était son univers.

- Elijah et Elena reprendront leur ancienne chambre, et celle juste à côté sera pour Henrik et Jenna ajouta Kol, en réfléchissant déjà à l'organisation de leur maison.

Le fait de penser à ces petits détails pratiques, comme l'attribution des chambres, lui permettait de s'évader des plus grandes tensions familiales, c'était une manière pour lui de s'investir dans le bien-être de ceux qu'il aimait. Kol chercha ensuite à alléger l'atmosphère en changeant de sujet, un sourire en coin apparaissant sur ses lèvres, il savait à quel point Davina aimait le curry comme Elena.

- Alors, des pâtes au curry, ça vous va pour ce soir ? Demanda-t-il avec un sourire.

- Avec une mousse au chocolat ? Proposa Davina, son sourire s'agrandissant alors qu'elle se léchait légèrement les lèvres.

Ce simple geste fit monter une flamme de désir dans les yeux de Kol, il la regarda avec cette intensité familière, celle qui montrait que, leur attirance l'un pour l'autre restait intacte, brûlant d'une chaleur toujours vive. Davina sourit encore plus en voyant sa réaction, elle aimait jouer avec lui, et elle savait qu'un simple geste ou une phrase pouvait réveiller en Kol cette passion qu'il avait pour elle.

- C'est parfait ! Répondirent Clarisse et Marie-Alice en chœur, en échangeant un regard complice.

Elles laissèrent ensuite Kol et Davina se perdre dans leur petite bulle en se levant pour aller mettre la table dans la salle à manger, les deux sorcières respectaient cet équilibre entre le couple, elles étaient conscientes que ces moments étaient précieux. Elles connaissaient bien la force du lien entre Kol et Davina, un lien forgé à travers tant de défis, et elles savaient aussi qu'un simple moment passé à cuisiner ensemble signifiait plus pour eux qu'une simple tâche domestique. Kol, de son côté, se mit à préparer les pâtes au curry avec une expertise qu'il avait acquise au fil du temps, tandis que Davina se consacrait à la mousse au chocolat. Chaque geste était accompagné de regards complices, de sourires discrets, et d'une tendresse silencieuse qui ne nécessitait pas de mots, Kol, remuant les pâtes, jeta un coup d'œil à Davina. Il se surprit à sourire, réalisant combien il aimait ces moments simples avec elle, pendant longtemps, il avait cherché la reconnaissance, l'amour, l'appartenance, mais ici, avec Davina, et leurs enfants, il avait trouvé tout cela.

Ils avaient construit une vie ensemble, loin des intrigues de la famille de Kol, une vie faite de petits bonheurs, de rires, et d'amour inconditionnel, Davina, de son côté, savourait chaque seconde de ce moment. Voir Kol si détendu, si présent, lui rappelait combien ils avaient traversé de tempêtes pour en arriver là, elle savait qu'avec l'arrivée d'Elijah, Elena et leurs enfants, leur maison deviendrait encore plus vivante, remplie de chaleur et de nouvelles dynamiques. Et elle était prête à offrir ce refuge à leur famille, tout en sachant que, quoi qu'il arrive, elle et Kol seraient toujours là l'un pour l'autre, solides et unis. Le repas qui se préparait devenait alors plus qu'un simple dîner, c'était une célébration silencieuse de l'amour, de la famille, et de la paix retrouvée, Kol et Davina mettaient la touche finale à leur repas. Un petit bruit sourd à la porte d'entrée rompit momentanément l'atmosphère calme de la cuisine, Clarisse, toujours alerte, se leva pour ouvrir la porte, elle fut accueillie par la vue d'Elijah, portant un air grave, accompagné d'Elena et de leurs jumeaux.

Les enfants, encore endormis dans leur poussette, semblaient paisibles, ignorant les tensions qui avaient mené leurs parents ici, Marie-Alice se précipita pour aider avec les valises, les faisant entrer dans le couloir. Elijah prit les bagages en main et, avec une vitesse vampirique, monta rapidement les deux valises à l'étage avant de redescendre pour s'occuper de coucher Henrik et Jenna, Elena, visiblement fatiguée, mais tentant de garder une certaine normalité, entra dans la cuisine où l'odeur réconfortante des épices et du curry embaumait l'air.

- Ça sent trop bon, vous avez fait des pâtes au curry ? Demanda-t-elle, avec un sourire fragile, cherchant à alléger l'ambiance.

Kol, toujours prompt, à répondre avec une pointe d'humour, sourit et répondit en inclinant légèrement la tête :

- Oui, Madame. Rien de moins pour nos invités.

Bien que le ton soit léger, Kol ressentait une tension sous-jacente, il observait attentivement Elena, et malgré son sourire, il remarqua rapidement sa pâleur et l'éclat émotionnel dans ses yeux, il savait que quelque chose la troublait profondément. Le repas était presque prêt, les pâtes terminant leur cuisson doucement, Davina, dans un geste familier, se blottit dans les bras puissants de Kol, son dos contre son torse. Leur connexion était palpable, un refuge mutuel dans des moments comme celui-ci. Mais même dans cette intimité partagée, ils pouvaient tous sentir la lourdeur de l'air, et la préoccupation croissante qui semblait envelopper Elena. Clarisse, sensible à l'émotion d'Elena, ne put s'empêcher de laisser transparaître son inquiétude, elle ressentit le poids invisible que portait la jeune femme et ne voulait pas l'ignorer.

- Tout va bien, Elena ? Demanda-t-elle doucement.

C'était une question simple, mais elle toucha Elena de plein fouet, prise au dépourvu, Elena réalisa qu'elle ne pouvait plus refouler les émotions qu'elle avait tenté de garder sous contrôle, le souvenir de la gifle qu'Esther avait presque réussi à lui infliger. Elle se souvenait de la manière dont Elijah l'avait protégée, lui revint brusquement, elle était submergée par une vague d'émotions intenses, et incapable de trouver les mots pour répondre à Clarisse. C'était comme si le contre-coup de tout ce qui s'était passé plus tôt dans la journée l'écrasait soudainement, à cet instant, Elijah fit son entrée dans la cuisine. D'un regard, il comprit la détresse de sa compagne et, sans hésiter, il la prit doucement dans ses bras, ses gestes étaient empreints d'une infinie tendresse, un contraste avec la froideur qu'il avait montrée face à Esther plus tôt.

- On est en sécurité, mon amour murmura-t-il à Elena, sa voix douce et réconfortante.

Elena se blottit contre lui, se laissant réconforter par ses bras protecteurs, elle savait qu'avec Elijah, elle était en sécurité, mais les souvenirs des dernières heures restaient ancrés en elle, Kol, observait la scène avec une attention particulière. Il sentit immédiatement, qu'un événement marquant s'était produit après leur départ, il devinait que quelque chose de grave qu'il ne pouvait pas ignorer, Davina se blottit encore plus dans ses bras.

- Que s'est-il passé ? Demanda Kol, ses yeux scrutant Elijah avec une intensité inhabituelle.

Il savait que ce n'était pas une simple altercation ordinaire, Elijah, toujours tenant fermement Elena contre lui, baissa légèrement la tête avant de répondre, ses mots chargés de la gravité de la situation :

- Elena t'a défendu face à… Esther…

Le simple fait de prononcer ce nom créa une tension palpable dans la pièce, Kol fronça les sourcils, son visage se durcissant, il connaissait la nature de sa mère, mais entendre qu'elle s'en était prise à Elena le rendit furieux.

- Qu'est-ce qu'Esther a fait ? Souffla Kol, son ton glacial trahissant sa colère.

- Elle a tenté de frapper Elena. Je l'en ai empêché, et j'ai déclaré que ma femme et mes enfants passaient avant tout le reste répondit Elijah, toujours calme, mais avec une pointe d'amertume.

Le silence qui suivit ces mots fut lourd de sens, Kol, Davina, Clarisse et Marie-Alice comprirent instantanément la signification de ce que venait de dire Elijah, en affirmant haut et fort que sa famille passait avant tout. Elijah venait de créer une rupture définitive avec leur mère et peut-être avec une partie de leur passé, ce choix, similaire à celui que Kol avait fait, marquait une nouvelle ère dans la vie d'Elijah. Davina, toujours empathique, posa un regard doux sur Elena et Elijah, elle comprenait à quel point cette décision était cruciale, à quel point elle symbolisait une cassure avec les traditions familiales qui avaient si longtemps dominé leurs vies.

- Vous pouvez rester autant de temps que vous voulez dit Davina doucement, offrant ainsi leur foyer comme un refuge sûr, loin des conflits et des tensions.

- Merci… Murmura Elena, les larmes aux yeux.

Elle essuya ses joues, émue par cette offre de soutien inconditionnel renouvelé, Elijah, lui, répondit par un tendre baiser sur la tempe d'Elena, montrant qu'il serait à ses côtés, peu importe ce que l'avenir leur réservait. Kol observa la scène avec une certaine admiration pour son frère, même s'ils avaient souvent été en désaccord par le passé, il comprenait maintenant à quel point Elijah était dévoué à sa famille. Et cela, Kol le respectait profondément, il savait que, comme lui, Elijah avait trouvé sa raison de vivre dans l'amour et dans la protection de ceux qu'il aimait, alors que les plats étaient prêts, un doux parfum de curry épicé et de chocolat régnait dans la pièce. Tout le monde s'installa autour de la table dans une ambiance sereine, presque intime, comme si la maison était devenue un sanctuaire où les tensions extérieures ne pouvaient pas entrer. Davina s'apprêtait à s'asseoir à sa place habituelle, mais Kol, d'un geste tendre, la retint doucement en posant sa main sur son poignet.

Sans dire un mot, il l'attira sur ses genoux, son regard empli de tendresse, Davina ne put s'empêcher de sourire à ce geste familier et réconfortant, elle tourna la tête vers lui et déposa un baiser léger sur sa joue, un geste complice qui trahissait la force de leur lien. Kol répondit en embrassant délicatement sa tempe, savourant cet instant de calme et d'affection, les discussions s'animèrent autour de la table, et rapidement, le sujet de la décoration de la chambre du bébé de Kol et Davina fut abordé. Kol, toujours protecteur, se leva doucement pour replacer Davina sur sa chaise, son geste empreint de douceur et d'attention, avant de se diriger vers la cuisine pour aller chercher du thé. Elena, qui observait la scène, croisa le regard d'Elijah, un sourire se dessina sur leurs visages, une complicité muette s'échangea entre eux, on pouvait sentir leur amour rien que dans le regard.

- Est-ce que tu aurais ton thé de grossesse ? Demanda Elena à Davina.

Elle avait un sourire sincère et fatigué, elle cherchait à se détendre après cette journée, surtout pour ne pas que cela affecte son bébé secret, Kol en entendant la question et avant même que Davina n'ait le temps de répondre, s'interposa avec son énergie habituelle.

- J'allais justement lui en ramener une tasse, tu en veux aussi ? Dit-il avec un sourire complice.

- Oui, s'il te plaît répondit Elena, reconnaissante.

- Félicitations à vous deux dit Davina, d'une voix douce.

- Merci… acquiesça Elijah en hochant la tête avec gratitude.

- Quelqu'un d'autre est au courant ? Questionna Clarisse, curieuse et enjouée.

- Personne. Kol a été le premier à le savoir, mais il a accepté de le garder pour lui révéla Elijah, avec une légère pointe d'amusement.

Quand Kol revint de la cuisine avec deux tasses fumantes de thé, il les posa avec soin devant Davina, puis devant Elena, son visage exprimait une satisfaction tranquille, celle d'un homme qui sait protéger les secrets de ceux qu'il aime.

- Ce n'était pas à moi de dire quoi que ce soit, surtout que Davina et moi avons gardé le secret pour notre propre bébé expliqua-t-il en souriant légèrement.

À ces mots, une onde de douceur parcourut la pièce, le couple que formaient Kol et Davina, tout comme celui d'Elijah et Elena, semblait unir leurs forces dans cette bulle de paix qu'ils construisaient ensemble. Davina, en buvant une gorgée de son thé, ressentit une grande plénitude, savoir qu'elle partageait cette expérience de maternité avec Elena créait un lien spécial entre elles, ses yeux croisèrent ceux de Kol. Elle ne put s'empêcher de sourire en se remémorant à quel point ils avaient eux aussi gardé secrète la nouvelle de leur grossesse, savourant la joie d'un bonheur privé, loin des regards curieux et des jugements. Kol, quant à lui, était dans un état d'esprit apaisé, voir sa maison devenir un refuge pour Elijah et sa famille lui donnait un profond sentiment de satisfaction, il se sentait responsable de ceux qui lui étaient chers. Pour la première fois, cette responsabilité n'était pas un fardeau, il avait choisi cette vie, cette famille, et il était prêt à tout pour la protéger, la conversation continuait doucement autour de la table.

L'atmosphère dans la maison était marquée par une simplicité douce, les lourds secrets, les douleurs du passé et les tensions qui avaient failli déchirer la famille s'étaient momentanément dissipéss, laissant place à un sentiment de solidarité et de protection mutuelle. Kol, regardant les visages autour de lui, sentait qu'ils étaient tous unis, non pas par le sang, mais par des choix et des engagements profonds. Pour Davina, chaque instant passé dans sa maison était une bénédiction, même si les jours à venir pouvaient encore réserver des obstacles, elle savait qu'avec Kol à ses côtés, ils surmonteraient tout. Et en cet instant, entourés de ceux qu'ils aimaient, ils pouvaient savourer cette paix, aussi fragile, soit-elle, une fois le repas terminé, une ambiance de calme s'installa dans la maison. Kol et Elijah, dans une dynamique silencieuse mais efficace, débarrassèrent rapidement la table pendant que Davina et Elena, visiblement fatiguées, restaient assises.

Clarisse et Marie-Alice, après avoir échangé quelques mots de bonne nuit, montèrent se coucher, laissant les deux couples dans une tranquillité rare, Davina, sentant la douceur de la soirée, prit la main de Kol et l'entraîna vers le salon. Elijah et Elena les suivirent, presque machinalement, comme si le besoin de rester proches était plus fort que l'épuisement, Kol s'installa confortablement dans le canapé, attirant Davina contre lui. Il posa une main protectrice sur son ventre arrondi, ses doigts caressant doucement la courbe, un geste à la fois tendre et possessif, la sensation de la vie qui grandissait en elle apaisait ses angoisses. L'amour qu'il éprouvait pour Davina semblait grandir avec chaque instant, Elijah, quant à lui, s'installa dans un fauteuil, le regard rivé sur Kol, Elena s'assit dans le fauteuil adjacent, se calant contre les coussins. Kol sentit rapidement le regard insistant de son frère, sans bouger, il continua de caresser doucement le ventre de Davina, mais ses pensées furent perturbées par l'intensité du silence qu'Elijah avait instauré.

- Soit tu parles, soit tu te tais, Elijah… Mais c'est l'un ou l'autre lâcha Kol d'une voix calme mais résolue, brisant la tension.

Le silence qui suivit devint plus lourd, Elijah pesait visiblement ses mots, un homme habitué à réfléchir avant de parler, sous les regards désormais curieux de Davina et Elena, il finit par répondre d'un ton mesuré, mais empreint de sincérité :

- Je tenais à m'excuser pour ce que je t'ai fait avec Klaus…

Kol resta un moment figé, les mots de son frère le surprirent, il n'était pas habitué à recevoir des excuses d'Elijah, surtout après tout ce qui s'était passé entre eux, l'expérience de son réveil à Mystic Falls était encore douloureuse dans sa mémoire. Il peinait réellement à savoir comment accueillir cette tentative de réconciliation, pourtant, Kol décida de rester fidèle à lui-même, il choisit l'option de l'honnêteté.

- J'entends tes excuses, mais je vais avoir besoin de temps…

Il marqua une pause, son regard s'assombrissant légèrement, il ajouta :

- Je ne souhaite à personne ce que j'ai ressenti en me réveillant là-bas, et je n'ai pas envie de revenir là-dessus.

La gravité de ses mots pesa dans la pièce, Elijah hocha simplement la tête, comprenant la profondeur de la blessure de son frère, il ne chercha pas à se défendre, sachant que les cicatrices mettraient du temps à guérir. En effet, ce n'était ni le moment ni le lieu pour forcer une réconciliation à ce niveau-là, Elena, sentant l'atmosphère se charger d'émotions lourdes, brisa le silence d'une voix douce, presque chuchotée :

- Je vais aller dormir… je suis épuisée…

- Je t'accompagne dit Elijah, d'un ton protecteur.

Il se leva immédiatement, toujours attentif à sa compagne, il posa une main sur le bas de son dos, le couple quitta la pièce, laissant Kol et Davina seuls dans le salon, Kol, visiblement encore troublé par la discussion avec Elijah, se leva lentement du canapé. Il tendit la main à Davina, son regard retrouvant un éclat plus doux lorsqu'il plongea dans le sien, Davina prit sa main avec un sourire, sentant l'amour et la tendresse dans ce simple geste. Ils montèrent tranquillement à l'étage pour rejoindre leur chambre, une fois à l'intérieur, l'atmosphère se transforma, devenant plus intime, presque magique. Davina, d'un simple claquement de doigts, alluma les bougies qui entouraient la pièce, baignant la chambre d'une lumière chaude et réconfortante, l'éclat des flammes dansait sur les murs, projetant des ombres douces qui semblaient entourer le couple. Kol, pris dans cet instant de calme et de connexion, se tourna vers Davina et encadra son visage avec ses mains, ses pouces caressèrent délicatement ses joues, et il la regarda avec une tendresse infinie.

Les émotions de la soirée commençaient à se dissiper, et il se laissa pleinement porter par l'amour qu'il ressentait pour elle, il l'embrassa avec une douceur infinie, ses lèvres effleurant les siennes avec une tendresse qui trahissait toute la profondeur de ses sentiments. Davina, apaisée par ce geste, se laissa envelopper par cette bulle de chaleur et d'amour, elle sentit la tension de la journée se dissiper, et dans les bras de Kol, elle savait qu'ils étaient en sécurité, prêts à affronter ensemble tout ce que l'avenir leur réservait. Kol, d'un simple claquement de doigts, fit disparaître leurs vêtements, comme s'il voulait effacer toute barrière entre eux, laissant place à une intimité complète, le geste était fluide, naturel, tant leur connexion était forte et profonde. Il allongea doucement Davina sur le lit, ses mains effleurant sa peau avec une délicatesse qui contrastait avec la chaleur qui montait en eux.

Sous ses caresses, la peau de Davina semblait s'embraser, chaque geste de Kol allumant en elle un brasier qu'elle ne pouvait plus contenir, elle se sentait vulnérable, mais en sécurité, portée par cet amour inconditionnel qui les liait si intensément. Ses doigts frôlaient les muscles tendus de Kol, et malgré la chaleur qui montait en elle, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir tout l'amour et la protection qu'il lui offrait.

- Fais-moi l'amour, Kol… s'il te plaît… Murmura-t-elle, sa voix rauque et emplie de désir.

Kol n'eut pas besoin d'une autre invitation, son regard brûlant de passion se plongea dans celui de Davina, et il l'embrassa profondément, avec une intensité qui semblait faire disparaître tout le reste, le monde extérieur n'existait plus. Leurs lèvres se fondirent l'une dans l'autre, leurs corps s'unirent dans une harmonie parfaite, chaque mouvement, chaque respiration les rapprochait davantage, faisant naître en eux une symphonie de sensations. Leurs mains, toujours entrelacées, reposaient tendrement sur le ventre arrondi de Davina, là où leur enfant grandissait, le bébé bougeait doucement, comme s'il ressentait la force de leur lien. Ce contact physique, partagé à trois, ajoutait une dimension encore plus profonde à leur union, renforçant leur connexion émotionnelle et spirituelle. À travers leur lien d'union, Davina envoya toute l'intensité de l'amour et du désir qu'elle ressentait pour Kol, elle lui fit ressentir à quel point elle l'aimait, à quel point elle était reconnaissante de ce qu'ils partageaient.

Kol, en retour, répondit à cette vague d'émotion, lui renvoyant les mêmes sentiments, amplifiés par sa propre passion, ce n'était pas simplement un acte physique, c'était une communion de deux âmes, liées par l'amour, la complicité et la création d'une vie nouvelle. Leurs corps étaient en parfaite harmonie, mais c'était leur lien émotionnel qui dominait tout, les faisant se sentir plus proches que jamais. Leur lien d'union était une promesse silencieuse, celle de rester ensemble, de protéger leur famille, et de se soutenir à travers les tempêtes qui surviendraient dans leur vie, leurs cœurs battaient à l'unisson, tandis que la chaleur de leur union les enveloppait, les faisant se perdre dans cette bulle de passion et d'amour infini. Le lendemain matin, Kol se trouvait seul dans la cuisine, les rayons du soleil filtrant à travers les rideaux créant une atmosphère douce et paisible, il s'affairait tranquillement. Il préparait du café pour ceux qui en buvaient, et une théière de thé pour Davina et Elena, comme à son habitude, il était plongé dans ses pensées, ses gestes automatiques, lorsqu'il perçut une présence derrière lui.

Sans se retourner, il sentit le regard insistant de Marie-Alice, il se tourna lentement vers elle, son expression mêlée de curiosité et de légèreté.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Demanda-t-il, avec cette familiarité douce qu'il réservait à ceux qu'il considérait comme proches.

Marie-Alice, se tenant encore dans l'encadrement de la porte, hésitait, elle mordillait légèrement sa lèvre inférieure, signe d'une réflexion intense, elle ne voulait pas provoquer des tensions, surtout pas entre Kol et Davina, elle se sentait submergée par des sentiments et des souvenirs qu'elle ne pouvait plus ignorer.

- Je n'ai pas envie de causer des problèmes entre Davina et toi… Finit-elle par dire, sa voix légèrement tremblante.

Elle baissa les yeux un instant, fuyant le regard de Kol, l'idée de perturber l'harmonie du couple la pesait, et elle ne savait pas comment aborder ce qu'elle ressentait, Kol, toujours aussi perceptif, comprit immédiatement ce qu'elle essayait de dire. Sans doute devinait-il déjà le poids des émotions qui l'accablaient, il resta calme, posant les ustensiles avec précaution sur le comptoir, sa voix, basse et rassurante, trancha avec l'inquiétude visible de Marie-Alice.

- Discute simplement avec elle, Alice.

Ses paroles étaient pleines de sagesse, une invitation douce à ouvrir un dialogue honnête plutôt que de laisser les non-dits s'installer, après avoir donné ce conseil, il retourna à la préparation du petit-déjeuner, mais son esprit restait attentif. Kol était protecteur, non seulement de Davina, mais aussi de ceux qu'il considérait comme faisant partie de son cercle familial, il savait que Marie-Alice portait un fardeau émotionnel. Marie-Alice, perturbée par cette simple phrase, se sentait à la fois soulagée et encore plus tourmentée, elle attrapa une tasse de café et alla s'asseoir dans l'un des fauteuils du salon, perdue dans ses pensées. Le regard vide, elle repassait en boucle ce qu'elle avait appris la veille, comment Kol avait ressenti sa mort dès qu'il s'était réveillé, cette connexion douloureuse qui les liait à travers le temps et la mort. L'idée qu'il ait souffert en percevant son absence la déchirait, elle se demandait si elle pouvait trouver un moyen de réconcilier ses propres émotions avec cette situation complexe.

Kol, malgré son apparence détachée, avait été profondément affecté par tant d'événements, et elle ne voulait pas ajouter à son fardeau, mais les souvenirs de sa propre mort, et l'impact que cela avait eu sur lui, ne cessaient de la hanter. Le silence dans la maison pesait lourdement sur ses épaules, et elle se demandait comment approcher Davina sans risquer de rouvrir des blessures, mais elle savait au fond d'elle, que Kol avait raison, parler était la seule solution pour avancer. Kol continuait de préparer le petit-déjeuner, ses gestes automatiques alors que ses pensées tourbillonnaient, le départ de Marie-Alice vers le salon le laissait face à un tourbillon d'émotions. Il s'efforçait de se concentrer sur les tâches simples à accomplir, mais son esprit revenait constamment à l'échange qu'il venait d'avoir. La situation avec Marie-Alice pesait sur lui plus qu'il ne voulait l'admettre, il savait qu'elle était troublée, et même s'il l'avait encouragée à parler avec Davina, il se sentait impuissant face à ses tourments.

Kol n'était pas du genre à laisser les émotions le submerger facilement, mais la complexité des liens qui l'unissaient à Marie-Alice lui imposait une certaine vulnérabilité, c'était étrange, après tout ce qu'il avait vécu, de se retrouver à ne pas savoir comment aider quelqu'un qui était sa sœur d'âme. Il soupira, prenant une tasse de café mélangée à du sang pour lui-même, et la posant doucement sur le comptoir. Le poids de ses réflexions le faisait se sentir lourd, Kol avait toujours été conscient de l'importance de ses liens avec les personnes qui comptaient vraiment pour lui, Marie-Alice n'était pas seulement une alliée ou une amie. Elle était une partie de son essence, une sœur d'âme qui avait traversé du temps avec lui, leur connexion était profonde, presque spirituelle, et pourtant, face à ses craintes, il se sentait démuni. Ce n'était pas un problème qu'il pouvait résoudre avec la magie ou la force, elle devait affronter ses peurs et parler à Davina, quant à Davina, c'était une autre réalité, une autre dimension de son existence.

Elle était tout pour lui, les ancêtres l'avaient désignée comme sa compagne, et il savait, au fond de son être, que cela allait bien au-delà des simples promesses ou des sentiments amoureux, Davina était son ancre, sa femme pour l'éternité. Elle représentait son univers tout entier, et chaque moment passé avec elle renforçait ce lien inébranlable, rien ni personne ne pourrait altérer la place qu'elle occupait dans son cœur. En préparant le thé pour Davina et Elena, Kol se surprit à penser à quel point cette vie était fragile, même pour des êtres éternels comme eux, des choses simples comme les liens familiaux, les ressentiments non exprimés. Ou bien encore les non-dits pouvaient créer des tensions, même au sein des âmes immortelles, il savait qu'il ne pouvait pas tout contrôler, pas même les émotions des autres. Cela lui rappelait que malgré toute sa puissance, il restait vulnérable face aux complexités de l'amour, de l'amitié ainsi que des relations familiales, tout en remplissant la théière, il conclut finalement qu'il ne pouvait rien faire de plus pour Marie-Alice.

Elle devait affronter ses propres peurs, et il ne pouvait que lui offrir son soutien, quant à Davina, elle demeurait son étoile fixe, son pilier, et rien ne pourrait briser cette certitude, mais pour aujourd'hui, il ne pouvait qu'espérer que les discussions nécessaires auraient lieu. Malgré tout, il espérait que leur famille resterait unie, le cœur encore lourd, mais apaisé par cette conclusion, Kol se redressa, le petit-déjeuner était prêt et il finit de boire tranquillement sa tasse. Davina entra dans la cuisine, vêtue d'un legging noir et d'un débardeur bleu clair qui soulignait son ventre arrondi de six mois de grossesse. Par-dessus, elle portait une chemise noire appartenant à Kol, qui tombait délicatement sur ses hanches, la réchauffant et lui apportant une sensation de sécurité, dans ses bras, elle tenait Aiden, leur fils, éveillé et curieux. Kol se leva aussitôt pour récupérer leur enfant, et lorsque ses doigts effleurèrent la peau douce d'Aiden, une vague de rire éclata dans la cuisine, provoquée par les chatouilles de Kol.

Une chaleur douce envahit le cœur de Davina en observant cette scène familiale, où le quotidien se mêlait à l'amour, Davina, souriante, prit un instant pour observer ce tableau, une scène simple mais emplie de bonheur. Voir Kol si naturel, si aimant, dans son rôle de père, renforçait son sentiment de plénitude, elle prépara calmement le biberon de chocolat chaud d'Aiden, profitant de la routine de leur matinée, cette normalité qui la rassurait. Une fois le biberon prêt, elle le tendit à Kol, qui entreprit de nourrir leur fils avec la même douceur, chaque geste, chaque sourire échangé entre eux faisait grandir en elle une sensation de calme et de satisfaction. Tout en se servant une tasse de thé que Kol avait pris soin de préparer, son regard se posa sur son arrière-grand-mère, assise dans le salon. Son visage était marqué par ce qui semblait être des pensées profondes et pas forcément joyeuses, quelque chose n'allait pas, elle le sentait, un léger trouble envahissant son esprit pourtant apaisé.

- Qu'est-ce qui lui arrive ? Demanda-t-elle à Kol, tout en portant sa tasse à ses lèvres.

- Elle a peur de créer des tensions dans notre couple… Soupira Kol, en relevant la tête pour la regarder.

- Comment ça ? Dit-elle en fronçant les sourcils, tout en essayant de comprendre.

- Nous étions très proches, elle et moi, pendant le peu de temps que nous avons passé ensemble. Nous étions très tactiles, elle se blottissait souvent dans mes bras. Pour quelqu'un de l'extérieur, je suppose qu'on aurait pu ressembler à un couple, même si rien d'intime ne s'est jamais passé déclara Kol, l'air pensif.

Le coeur de Davina se serra un instant, non pas par jalousie, mais par l'idée que son arrière-grand-mère puisse se sentir coupable ou mal à l'aise à cause de cette proximité, elle inspira profondément, essayant de ne pas laisser l'incompréhension prendre le dessus.

- D'accord, je vais aller lui parler… Souffla-t-elle finalement, avec un mélange de détermination et de douceur dans la voix.

Elle termina sa tasse de thé, ses pensées déjà tournées vers la discussion à venir, se levant doucement, le poids de son ventre lui rappelant qu'elle devait se ménager, elle quitta la chaleur rassurante de la cuisine pour rejoindre son arrière-grand-mère dans le salon. Lorsqu'elle s'assit en face d'elle, son regard se fit tendre et compatissant, elle ressentait une vague d'émotions contradictoires, mais elle savait que le dialogue était la clé. Dans cet instant suspendu, Davina se préparait à dissiper les malentendus, consciente que ces liens familiaux si précieux nécessitaient une attention particulière.

- Mémé ? Appela-t-elle doucement, sa voix douce brisant le silence pesant.

Marie-Alice, immergée dans ses réflexions, n'avait même pas remarqué l'arrivée de son arrière-petite-fille dans le salon, ni qu'elle s'était installé face à elle, jusqu'à ce qu'elle entende sa voix, elle cligna plusieurs fois des yeux comme si elle émergeait d'un rêve troublé.

- Excuse-moi, j'étais perdue dans mes pensées… Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Marie-Alice, visiblement déconcertée.

- Kol m'a dit que tu avais peur de semer le trouble dans notre couple répondit Davina en abordant directement la question.

À ces mots, les yeux de Marie-Alice s'écarquillèrent, un mélange de surprise et d'inquiétude se lisant instantanément sur son visage, elle sembla chercher ses mots, puis répondit d'une voix tremblante :

- Je comprendrais que tu ne veuilles pas…

- Tu es sa sœur d'âme, je ne vais pas vous empêcher d'être proches l'un de l'autre, ni être jalouse que tu sois blottie dans ses bras, mémé ! L'interrompit fermement Davina, sentant que le moment était crucial pour clarifier les choses.

- Tu es sa compagne d'éternité, Davina. Je ne veux pas créer de tensions entre vous deux ! Répliqua Marie-Alice, visiblement touchée par la réaction ferme et mature de son arrière-petite-fille.

Le ton de Marie-Alice trahissait une profonde inquiétude, et Davina, ressentant la gravité de la situation, se leva brusquement, elle posa ses mains sur son ventre arrondi, puis elle fixa sa mémé du regard, déterminée et pleine de conviction.

- Je ressens toutes les émotions, tous les sentiments de Kol dans notre lien d'union, et c'est pareil pour lui. Même si tu le voulais, tu ne pourrais pas te mettre entre nous ! S'exclama-t-elle, sa voix chargée de sincérité.

Elle continua, avec une intensité qui dévoilait l'ampleur de ses sentiments :

- Je ne suis pas jalouse du lien de frère et sœur que vous avez créé. Je suis même heureuse que mon fiancé ait une sœur d'âme, car il n'y a pas de lien fraternel plus pur que ça !

Essoufflée par la force de sa tirade, Davina sentit la tension dans ses épaules se relâcher, elle se déplaça pour sortir du salon, mais elle s'arrêta en se tournant vers son arrière-grand-mère, dont le regard était empreint de stupéfaction.

- Sois toi-même, mémé ! Parce que si tu ne l'es pas, cela affectera Kol, et là, nous aurons un problème… Conclut-elle, sa voix ferme, mais empreinte de sollicitude.

Davina retourna dans la cuisine, encore bouleversée par la conversation avec son arrière-grand-mère, à peine, franchit-elle la porte qu'elle aperçut Aiden, leur petit garçon, se tenant aux meubles pour faire ses premiers pas. Ses mouvements étaient hésitants, maladroits, mais déterminés, et ce simple geste tira un sourire à Davina, adoucissant les émotions complexes qu'elle portait, voir leur enfant évoluer dans cette phase de découverts lui apporta une lueur de réconfort. C'était un rappel de la beauté de la vie qu'elle et Kol construisaient ensemble, Kol, en observant son fils et en percevant la fatigue émotionnelle de Davina, comprit immédiatement la tension qu'elle portait. Sans hésiter, il s'approcha d'elle et la prit doucement dans ses bras, son étreinte, ferme et enveloppante, offrit à Davina une sensation de sécurité et de sérénité. Il agissait comme un baume apaisant sur ses tourments intérieurs, Kol n'avait pas besoin de mots pour la réconforter, sa simple présence suffisait.

Il savait que ces derniers instants, marqués par des émotions contradictoires, avaient pesé lourdement sur elle, Davina se laissa aller contre lui, trouvant dans ses bras un répit bienvenu, le monde autour d'elle semblait s'arrêter, ne laissant place qu'à cette bulle d'intimité entre eux. C'est dans ce moment de calme qu'Elijah et Elena entrèrent dans la cuisine, chacun portant un de leurs jumeaux dans les bras. Leurs visages étaient rayonnants, mais ils perçurent rapidement l'atmosphère plus lourde qui flottait dans la pièce, ils échangèrent un regard, conscients qu'il se passait quelque chose, mais respectueux du silence ambiant. À leur suite, Clarisse arriva, portant Alanna dans ses bras, tandis que Sophie, marchait fièrement devant elle, trottinant avec l'énergie de l'enfance, la cuisine, tout à coup animée semblait vibrer d'une énergie différente. Pourtant, malgré cette agitation nouvelle, Kol sentait que quelque chose d'essentiel manquait encore, il savait que, plus que tout, il avait besoin d'un moment seul avec Davina, loin des responsabilités de la famille.

Il ressentait profondément que sa compagne avait besoin de ce temps pour elle, pour eux, d'un ton assuré et direct, Kol se tourna vers Clarisse, qui connaissait bien les rouages de leur dynamique familiale.

- Clarisse, peux-tu t'occuper des enfants jusqu'à ce soir ? Demanda-t-il sans détour.

Le ton de Kol ne laissait pas de place au doute, Clarisse, qui avait immédiatement perçu la gravité de sa demande, comprit qu'il s'agissait d'une nécessité, elle hocha la tête en répondant simplement :

- Je gère, ne t'inquiète pas.

Il n'y avait pas besoin de plus d'explications, elle savait qu'ils avaient besoin de ce temps pour se ressourcer, satisfait de cette réponse, Kol leva doucement le visage de Davina vers lui, ses doigts effleurant son menton.

- Va te changer, on sort rien que tous les deux, mon ange… Souffla-t-il tendrement.

- Merci, amour… Murmura-t-elle, sa voix légèrement tremblante sous le coup de l'émotion.

Elle se sentait comprise, aimée, et ce simple geste lui donnait l'énergie nécessaire pour continuer, sans attendre, elle s'éclipsa à l'étage pour se préparer, laissant derrière elle l'agitation de la cuisine, Kol, quant à lui, resta un moment. Il sentait les regards silencieux, mais curieux d'Elijah, Elena et Clarisse peser sur lui, leur étonnement était palpable, mais ils respectaient son besoin de prendre soin de Davina. Tous étaient conscients que la situation avec Marie-Alice, encore dans le salon, avait sans doute réveillé des émotions complexes, Kol les ignora pour le moment, se concentrant sur ce qui comptait vraiment : Davina. Il savait qu'une fois qu'ils seraient seuls, ils pourraient vraiment se retrouver, se parler, et retrouver ce lien intime qui les unissait, Marie-Alice entra dans la cuisine, où une légère tension flottait dans l'air. Elle sentit immédiatement que Kol était sur les nerfs, son visage fermé, son corps tendu, tout chez lui trahissait une agitation intérieure, en scrutant la pièce, elle remarqua l'absence de Davina, ce qui accentua son malaise.

Marie-Alice salua doucement Elijah, Clarisse et Elena, qui étaient occupés avec les enfants, ses yeux s'adoucirent lorsqu'elle vit Alanna, Aiden, Sophie, Henrik et Jenna, tous dans leurs petites aventures innocentes. Leur présence légère contrastait avec l'atmosphère plus lourde qui émanait de Kol, se détournant des autres, elle se dirigea vers l'évier pour nettoyer sa tasse, espérant peut-être que ce geste simple et quotidien lui donnerait le courage d'affronter Kol. Le silence entre eux était lourd de non-dits, et elle savait que la conversation qu'elle redoutait allait bientôt avoir lieu, après avoir soigneusement essuyé la tasse. Elle se tourna finalement vers lui, avec un air plus résigné que confiant, elle prit plusieurs inspirations profondes, en sachant que ça ne servait pas à grand-chose, à part augmenter son anxiété.

- Je suis désolée… Murmura-t-elle, presque à voix basse.

Kol, qui avait évité son regard jusqu'à maintenant, plongea ses yeux dans ceux de Marie-Alice, il sentait une tempête d'émotions l'envahir, d'un côté, il était heureux de retrouver sa sœur d'âme après tant de temps, ce lien si unique et profond qui les unissait d'une manière inexplicable. Mais de l'autre, une part de lui se sentait déchirée, sa priorité était, et serait toujours, Davina et leurs enfants, il était partagé. Entre d'une part la loyauté qu'il avait envers Marie-Alice et l'amour absolu qu'il portait à sa famille, Kol resta silencieux un moment, essayant de maîtriser les émotions contradictoires qui l'envahissaient. Mais au même instant, il ressentit un écho de la détresse de Davina à travers leur lien d'union, une émotion qui le frappa de plein, il grimaça malgré lui, ressentant son désarroi comme une douleur sourde dans son propre coeur. Cela renforça encore sa conviction, sa priorité était Davina, il ne pouvait pas gérer tout cela en même temps, alors qu'il commençait à se détourner, Marie-Alice, sentant la distance qui se créait tenta de l'arrêter.

- Kol ? Appela-t-elle doucement, une supplique dans la voix.

Kol s'arrêta, mais sans se retourner immédiatement, lorsqu'il le fit, il planta son regard droit dans celui de Marie-Alice, ses yeux brillants d'une lueur froide, presque tranchante, signe qu'il utilisait inconsciemment sa magie polaire pour contenir ses émotions. Son ton, lorsqu'il parla, fut ferme et empreint d'une certaine distance, sans la chaleur habituelle qu'il lui réservait :

- Non, Alice. Pas maintenant.

Ces mots, simples mais chargés de signification, laissèrent Marie-Alice désemparée, elle sentit un froid glacial s'installer entre eux, non pas seulement à cause de la magie qu'il avait évoquée, mais parce qu'elle comprenait que pour la première fois, Kol mettait réellement des barrières entre eux. Elle savait à quel point il tenait à elle, mais en cet instant, Davina, leur lien et leur famille avaient pris le dessus, le message était clair, il ne pouvait pas la prioriser à cet instant, il avait besoin de protéger son équilibre familial, celui qu'il partageait avec Davina. Marie-Alice resta figée, le cœur lourd, consciente qu'il n'y aurait pas de réconciliation immédiate, Kol s'éloigna, laissant derrière lui un silence pesant. Davina entra dans sa chambre, cherchant un moment de répit après l'intensité des derniers événements, l'atmosphère de la pièce était apaisante, silencieuse, loin du tumulte émotionnel qui l'avait assaillie en bas. Elle se dirigea machinalement vers son armoire, cherchant à se changer pour la sortie que Kol avait proposée, elle choisit un jean noir confortable, sa matière douce et familière lui apportant un léger réconfort. Sans trop réfléchir, elle garda son débardeur bleu clair, par-dessus, elle enfila un pull gris clair, douillet, comme une protection contre les émotions qui tourbillonnaient encore en elle, enfin elle mit une paire de baskets grises, prête à sortir et à retrouver Kol. Mais au moment où elle se dirigea vers la porte, quelque chose la saisit brusquement, une vague d'angoisse sourde, inopinée, commença à envahir son corps. Ses mains tremblèrent légèrement, ses jambes semblèrent perdre leur force, c'était comme si une marée invisible montait en elle, une anxiété insidieuse qui s'infiltrait dans ses veines, rendant sa respiration plus difficile, plus courte.

Instinctivement, Davina recula et s'assit sur le bord du lit, ses pensées devenant floues, incapables de trouver un point d'ancrage, les larmes montèrent sans qu'elle ne puisse les arrêter, roulant doucement sur ses joues. Elle ne savait même pas pourquoi elle pleurait exactement, tout ce qu'elle ressentait était une boule d'émotions incontrôlables qui semblait prendre toute la place en elle, c'était une tristesse profonde mêlée à une fatigue émotionnelle qu'elle ne parvenait plus à contenir. L'accumulation des non-dits, des doutes, des peurs qu'elle tentait de réprimer depuis des jours, des semaines même, éclatait soudainement, sa magie, instinctive et profondément liée à ses émotions, réagit d'elle-même. C'était comme un appel silencieux, un besoin viscéral de réconfort, de sécurité, elle sentit les fils invisibles de son pouvoir tendre la main vers Kol, cherchant à toucher son essence, à se lier à lui comme ils l'avaient fait tant de fois.

Elle n'avait pas besoin de formuler de mots, c'était son cœur, brisé et vulnérable, qui appelait silencieusement l'homme qu'elle aimait, Davina réalisa alors combien elle avait besoin de Kol, plus que jamais auparavant. Ce lien entre eux, si fort, si unique, était sa bouée de sauvetage dans cette tempête intérieure, elle avait besoin de sentir sa présence, de le savoir à ses côtés, de sentir la chaleur réconfortante de son étreinte, celle qui la faisait toujours se sentir protégée. Kol était son ancre, son soutien indéfectible, en cet instant précis, alors que ses larmes continuaient de couler, elle comprit que ce n'était pas seulement sa présence physique qu'elle désirait. C'était cette fusion de leurs âmes, cette connexion indéfectible qui les unissait et qu'elle savait inébranlable, Kol entra précipitamment dans leur chambre. Il était guidé par l'appel silencieux de leur lien d'union, lorsqu'il vit sa compagne en larmes, recroquevillée sur le lit, son instinct protecteur prit immédiatement le dessus.

Sans un mot, il la prit doucement dans ses bras, l'enveloppant dans une étreinte aussi physique qu'émotionnelle, sa magie polaire, habituellement froide et intense, se lia instantanément à celle de Davina, formant un cocon d'énergie apaisante autour d'eux. Leurs magies entrelacées se déployèrent dans la pièce, créant une aura de calme et de réconfort, l'atmosphère de la chambre, auparavant lourde de larmes et d'angoisse, se transforma en un havre de paix. Davina, sentant l'étreinte réconfortante de Kol et la douceur de leur magie, murmura entre deux respirations :

- Est-ce qu'on peut sortir s'il te plaît ? J'ai l'impression d'étouffer…

Kol, sans poser de question, embrassa tendrement sa tempe en réponse, en une fraction de seconde, il utilisa sa vitesse vampirique pour les emmener loin de cet endroit qui semblait enfermer Davina dans son angoisse. Quelques battements de coeur plus tard, ils se retrouvèrent face à un lac paisible, bordé d'arbres aux couleurs automnales éclatantes, des rouges, des marrons et des oranges, comme un tableau vivant. L'air frais remplissait les poumons de Davina, lui apportant enfin le souffle qu'elle avait tant cherché, Kol s'installa sur un banc, gardant Davina blottie contre lui, elle respira profondément, savourant la tranquillité de l'endroit. Elle était émerveillée par la beauté du paysage que Kol avait chois pour elle, les cygnes, majestueux et tranquilles, glissaient sur l'eau, ajoutant à la scène une touche de grâce et de sérénité. Davina posa doucement sa tête contre le torse de Kol, se laissant bercer par leur amour et la connexion silencieuse qu'ils partageaient, sa voix était à peine plus qu'un murmure dans l'air.

- Merci… Souffla-t-elle.

- Tu n'as pas à me remercier, mon amour murmura Kol, toujours aussi tendre.

D'un geste délicat, il tourna le visage de Davina vers lui, ses doigts effleurant sa peau avec une infinie douceur, dès que leurs regards se croisèrent, leurs magies se mirent à nouveau en mouvement, se déployant autour d'eux comme une bulle protectrice. Cela les enveloppait dans un cocon d'amour et de sécurité, ce lien magique, unique à eux deux, se renforçait chaque fois qu'ils étaient ensemble, créant une harmonie qui dépassait les simples mots.

- Tu as été et tu seras toujours la première. Peu importe si on a besoin de moi ailleurs, tu seras toujours ma priorité, tu passeras toujours avant tout dit Kol à voix basse.

Ses mots résonnèrent puissamment dans l'âme de Davina, elle ouvrit la bouche pour protester, mais Kol, anticipant sa réaction, ne lui laissa pas le temps de répondre, il ajouta, son regard intensément plongé dans le sien.

- Ce sera toujours ainsi, parce que c'est qui je suis. Je peux être généreux avec beaucoup, mais on ce qui te concerne, je suis le plus égoïste sur Terre. Je préfère te sauver et vois le monde brûler que de te perdre et de laisser le monde continuer de tourner. Je t'aime tellement, et tu le sais. Tu peux le sentir dans notre lien d'union, tu peux le ressentir quand nos magies se lient, comme maintenant. Tu es mon univers, Davina, et ma femme passera toujours avant tout le monde.

Les mots de Kol, imprégnés d'un amour inconditionnel, s'enfoncèrent profondément dans l'âme de Davina, elle pouvait ressentir la sincérité de chaque mot, de chaque promesse à travers leur lien d'union. Plus qu'entendre, elle sentait cet amour fusionner avec le sien, unissant leurs cœurs, leurs esprits et leurs magies en une seule entité indissociable, répondre par des mots, lui semblaient soudainement dérisoire face à l'intensité de ce qu'elle ressentait, Davina choisit de l'embrasser. Ce baiser était la parfaite incarnation de l'amour qu'elle portait pour Kol, une expression de tout ce qu'ils partageaient sans avoir besoin de parler. À ce moment-là, l'aura dorée des ancêtres apparut autour d'eux, enveloppant le couple dans une lumière douce et bienveillante, comme une bénédiction silencieuse. Leur amour, soutenu et béni par les ancêtres, semblait transcender le temps et l'espace, Kol et Davina étaient plus que des amants, plus que des âmes sœurs, ils étaient liés par une union magique, éternelle, qui défiait toutes les lois.

Après avoir passé un moment apaisant au bord du lac, immergé dans la tranquillité de la nature et la beauté des arbres d'automne, Kol et Davina se levèrent, main dans la main, pour prolonger leur moment ensemble. Ils quittèrent les rives paisibles et se dirigèrent vers le quartier français, où l'atmosphère animée et vivante contrastait avec le calme qu'ils venaient de quitter, le bruit des conversations, la musique de rue, et le parfum des plats créoles. Cela se mélangeait dans l'air offraient un cadre familier et réconfortant au couple, ils s'installèrent à la terrasse de leur café préféré, un petit établissement pittoresque qu'ils fréquentaient souvent. Kol, fidèle à ses habitudes, commanda un café noir, tandis que Davina choisit un chocolat chaud accompagné d'une gaufre au sucre glace. Ils savourèrent leur commande dans un silence complice, profitant du moment simple et intime, Kol, tout en dégustant son café, laissa son pouce caresser doucement le dos de la main de Davina, posée sur la table.

Ce contact subtil, mais constant, traduisait l'importance de ce lien physique entre eux à cet instant précis, le simple geste, presque imperceptible, témoignait de leur besoin de réconfort et de connexion. Après avoir terminé sa gaufre et bu son chocolat chaud, Davina, les yeux encore empreints de la sérénité retrouvée, dit doucement :

- Merci pour cette sortie, ça m'a vraiment fait du bien de prendre l'air.

Son ton était sincère, empreint de gratitude, elle savait que Kol avait instinctivement compris ce dont elle avait besoin, sans qu'elle ait à le dire, Kol sourit doucement en retour, ses yeux brillants d'affection.

- Ça m'a fait du bien à moi aussi… Répondit-il avec tendresse.

Après avoir payé la commande, ils reprirent leur promenade à travers les rues animées du quartier français, toujours main dans la main, marchant au rythme de la ville qui continuait de vibrer autour d'eux. Au détour d'une rue, ils s'arrêtèrent devant une boutique pour enfants, attirés par la vitrine pleine de peluches et de livres illustrés, ils décidèrent de faire quelques achats pour leurs enfants, dans la boutique, un sentiment de douceur et de chaleur familiale les envahit. Ils choisirent soigneusement un livre Disney intitulé Bambi pour leurs moments de lecture avec les enfants, et de petites peluches de renards pour chacun de leurs trésors. Pour Sophie, ils optèrent pour un renard gris tout doux, pour Alanna, un renard roux aux yeux espiègles, et pour Aiden, un renard polaire aux airs majestueux. Ils ajoutèrent également un renard des sables qu'ils placeraient dans la future chambre de Nathaniel, préparant déjà l'arrivée de leur nouvel enfant avec tendresse.

La nuit commençait à tomber lorsque Kol et Davina prirent la route du retour, les rues s'étaient légèrement calmées, mais l'animation de la ville restait palpable, en chemin, ils croisèrent Diego et Camille, qui semblaient surpris et légèrement gênés de les voir.

- Bonsoir ! Dirent Camille et Diego presque simultanément, une pointe d'embarras dans leur voix.

- On ne dira rien assura Davina, calmant d'un seul regard leurs inquiétudes.

- Merci… Murmura Camille, soulagée.

- Ça ne fait pas longtemps, et on préfère le garder pour nous… Ajouta Diego, hésitant.

- On comprend répondit calmement Kol, avec un sourire entendu.

- Ça tombe bien qu'on vous croise. J'allais justement te téléphoner demain à propos de Finn continua Diego, en se tournant vers Kol avec une note de sérieux dans la voix.

- Dis-moi… Dit Kol, en haussant légèrement un sourcil intrigué.

- Il a mordu à l'hameçon. Il pense que la Trinité est dans le bayou à la recherche d'une arme contre vous deux expliqua Diego.

- Parfait. Tant qu'il le croit, nous serons tranquilles répondit Kol, satisfait, en hochant la tête avec un sourire en coin.

- Bonne soirée à vous dit Camille en s'éloignant avec Diego, visiblement soulagés.

Le couple les salua d'un geste avant de reprendre leur chemin vers la maison, la nuit enveloppant désormais les rues du quartier, Kol et Davina, malgré les complots qui les entouraient et les tensions qui pesaient sur eux, se concentraient uniquement sur leur moment de répit et de calme. Ils marchaient côte à côte, le coeur plus léger, leur complicité renforcée par cette journée passée ensemble, loin des tumultes de leur quotidien. Dès que Kol et Davina franchirent le seuil de la porte, un éclat de rire et d'énergie envahit la pièce, Sophie, leur fille adoptive de six ans, déboula du salon, son visage illuminé par un sourire radieux. Sans hésiter, Kol la prit dans ses bras, la soulevant avec une facilité et une tendresse qui trahissaient tout l'amour qu'il avait pour elle, pendant ce temps, Davina entra plus tranquillement, portant deux sacs dans ses mains. Son regard s'attarda sur sa petite famille installée dans le salon, Elijah, Elena, Clarisse, et Marie-Alice étaient présents, formant un tableau apaisant et familier.

Davina s'installa confortablement dans le canapé, déposant les sacs à ses côtés, elle jeta un coup d'œil aux deux sacs avant de se tourner vers Elena, l'air curieuse.

- Henrik et Jenna dorment déjà ? Demanda-t-elle, se doutant que les enfants étaient épuisés.

- Oui, ils ne dormaient pas bien ces derniers temps confirma Elena avec un sourire fatigué.

Ses yeux, bien que lassés, montraient qu'elle trouvait du réconfort dans la présence de ses proches, pendant ce temps, Kol entra à son tour dans le salon, tenant toujours Sophie dans ses bras, la petite était en pleine conversation.

- J'ai encore rêvé de papillons colorés… Et aussi d'un regard gris ! Raconta Sophie avec enthousiasme.

Sa voix vibrait d'excitation alors qu'elle partageait son univers imaginaire avec son père, Kol, écoutant attentivement, sourit et déposa doucement Sophie au sol, avant de lui dire :

- Va voir maman, elle a quelque chose pour toi.

Le visage de Sophie s'illumina de curiosité alors qu'elle se précipitait vers Davina, les yeux brillants d'anticipation.

- Qu'est-ce que c'est, maman ? Demanda-t-elle avec cette impatience enfantine, ses petites mains déjà tendues vers le sac.

À chaque fois que Sophie l'appelait, « maman », Davina sentait son coeur se gonfler d'amour, elle sortit doucement un livre du sac, le tendant à sa fille adoptive avec un sourire.

- Waouh… Murmura Sophie, éblouie.

Ses petits doigts effleurèrent la couverture du livre avant qu'elle ne lise à haute voix :

- Bambi…

Mais c'est lorsque Davina sortit le renard gris en peluche que le véritable émerveillement s'empara de la petite fille, ses yeux s'agrandirent et son sourire s'élargit encore davantage.

- Il est comme dans mon rêve… Souffla-t-elle avec émerveillement.

Elle serra la peluche contre son cœur avec une telle intensité que Davina ressentit une vague de bonheur la traverser, ensuite, Davina se tourna vers Aiden, leur petit garçon, elle lui tendit délicatement le renard polaire. Les yeux d'Aiden s'illuminèrent, et sans hésitation, il serra la peluche dans ses petites mains potelées, à ce moment-là, Kol donna à Alanna, leur autre fille, le renard roux qu'ils avaient choisi pour elle. Alanna, qui jusque-là tenait fermement son lapin en peluche, lâcha aussitôt ce dernier pour attraper le renard avec enthousiasme, elle le serra contre elle, tout aussi ravie que ses frères et sœurs de ce nouveau compagnon. Kol, satisfait de voir leurs enfants heureux, s'installa près de Davina sur le canapé, il passa un bras autour de ses épaules, et elle se blottit instinctivement contre lui. Elle cherchait toujours ce réconfort dans sa proximité, le calme et l'harmonie qui régnaient dans la pièce étaient palpables, un moment de sérénité en famille qui contrastait avec les tumultes extérieurs de leur quotidien.

- Alors, qu'avez-vous fait de votre journée ? Demanda Elijah, toujours curieux, en les observant avec amusement.

Avant même que Kol ou Davina, ne puisse répondre, Elena, exaspérée par la curiosité parfois intrusive de son compagnon, le réprimanda doucement :

- Elijah !

- Quoi ? Rétorqua-t-il, sincèrement étonné de cette petite réprimande.

Sous le regard d'Elena, surpris, Elijah leva les mains en signe d'innocence, Davina, amusée par l'échange, sourit alors que Kol éclatait de rire, son rire emplit la pièce, détendant l'atmosphère, il finit par se calmer, toujours en souriant, et répondit simplement :

- On s'est promené, on a fait les boutiques et on est rentrés.

Ce résumé simple cachait la profondeur de la journée qu'ils venaient de passer, pour Kol et Davina, ce moment de détente et d'évasion avait été plus que nécessaire, un répit bienvenu avant de retrouver leur famille et leurs responsabilités. En un simple après-midi, ils avaient non seulement pris soin d'eux-mêmes, mais aussi renforcé leurs liens familiaux, et maintenant, alors qu'ils étaient de retour chez eux, ils se sentaient plus unis et plus forts que jamais.

Quelques jours après l'arrivée d'Elijah, Elena, et leurs jumeaux, Kol se trouvait dans la bibliothèque du manoir, plongé dans un grimoire ancien, tentant de maîtriser l'agitation intérieure qui le tourmentait. Ses pensées étaient un mélange de protection, de colère et d'amour profond pour Davina et leurs enfants, soudain, la porte s'ouvrit doucement, laissant entrer Marie-Alice, sa sœur d'âme. Kol la sentit avant même de la voir, reconnaissant cette connexion particulière qui les unissait, une connexion qu'il chérissait, mais qui, à cet instant, pesait sur lui, Marie-Alice s'avança vers le bureau où il était assis et posa ses mains à plat sur le bois. Kol ferma brusquement le grimoire, cachant temporairement ses émotions derrière un masque impassible, pourtant, la tension était palpable. Il leva enfin les yeux vers elle, mais son regard était voilé, comme s'il essayait de protéger quelque chose de trop vulnérable, Marie-Alice, d'une voix douce, presque implorante, demanda :

- On peut discuter, s'il te plaît ?

Kol soupira longuement, passant une main sur son visage, comme pour chasser l'épuisement émotionnel qui le submergeait, il ne voulait pas avoir cette conversation, il ne voulait pas être confronté à des choix impossibles.

- De quoi veux-tu discuter ? Répondit-il d'un ton légèrement défensif.

L'irritation refoulée de Kol perçait dans cette simple demande la menace d'un conflit plus profond, Marie-Alice, avec la sensibilité qui la caractérisait, sentit cette barrière, mais elle décida de persister malgré tout.

- S'il te plaît, Kol. Ne fais pas ça…

Kol se leva brusquement de son siège, faisant le tour de son bureau, chaque pas mesuré, comme s'il cherchait à mettre une distance physique et émotionnelle entre eux, il s'arrêta enfin devant Marie-Alice, la dominant de sa stature. Il la fixa intensément, et pour une fois, cette connexion intime qu'ils partageaient semblait brisée, Marie-Alice, habituellement si intuitive, n'arrivait pas à lire dans les pensées de Kol comme avant.

- Je sais que… tenta-t-elle, en essayant d'exprimer ses sentiments.

- Que sais-tu ? Qu'as-tu réellement compris de ce que Davina t'a dit ? La coupa Kol, encore trop à vif.

La brusquerie de Kol, la surprit, ses mots étaient chargés d'une douleur sous-jacente, une douleur qu'il n'arrivait pas à exprimer autrement que par cette agressivité contenue, Marie-Alice ouvrit la bouche, hésitante.

- Je suis désolée, que tu aies ressenti ma mort. Et je pense avoir compris ce que mon arrière-petite-fille m'a expliqué sur ce que vous ressentez dans votre couple…

Ces paroles résonnèrent en Kol, la mort de Marie-Alice avait laissé une empreinte indélébile sur lui, une douleur qu'il portait encore comme un fardeau, il s'éloigna d'elle, cherchant à reprendre le contrôle sur ses pensées chaotiques. Il savait que Marie-Alice ne cherchait pas à lui faire du mal, mais le simple fait d'évoquer sa relation avec Davina et ce qu'ils avaient traversé ensemble éveillait en lui des émotions qu'il n'était pas prêt à affronter. Après un moment, il revint vers elle, son regard adouci, mais toujours empreint de cette détermination farouche, doucement, il posa ses doigts sous le menton de Marie-Alice et releva sa tête, obligeant leur regard à se croiser.

- Entends-moi bien, Alice, tu es ma sœur d'âme, rien ne pourra changer cela. Mais si je dois choisir entre Davina et toi, je choisirai ma femme, quoi qu'il arrive… dit-il d'une voix ferme mais sincère.

Marie-Alice sentit son coeur se serrer à ces mots, même si elle s'y attendait, elle se blottit contre lui, cherchant réconfort dans cette étreinte, tout en acceptant néanmoins la réalité de la situation qui se présentait devant elle.

- Je comprends, Kol… murmura-t-elle, la voix un peu éteinte.

- Tu ne comprends pas. Si je dois laisser le monde brûler pour sauver Davina et nos enfants, je le ferai… murmura Kol, avec une intensité presque menaçante, tout en la serrant dans ses bras.

Ces paroles glacèrent Marie-Alice, envoyant un frisson le long de sa colonne vertébrale, elle savait, mieux que quiconque, que Kol était parfaitement sérieux, il était prêt à tout sacrifier, à commettre l'impensable, s'il le fallait. Marie-Alice réalisa à cet instant l'ampleur de l'amour inconditionnel et quasi obsessionnel que Kol portait à sa femme et à ses enfants, pour lui, il n'y avait pas de dilemme, sa priorité était claire et non négociable. Marie-Alice comprenait maintenant que, bien qu'ils soient liés par l'âme, la famille que Kol avait construite avec Davina passait avant tout, elle l'acceptait, même si cela la blessait un peu. Elle savait que Kol serait toujours là pour elle, malgré tout, mais que son rôle dans sa vie ne serait plus jamais le même, il restait son frère d'âme, mais elle n'était plus la numéro une. Quelques heures plus tard, la scène qui se déroulait dans la chambre de Marie-Alice semblait paisible en apparence, mais en réalité, elle était chargée d'émotions subtiles et complexes.

La jeune femme, assise sur son lit avec un livre en main – Orgueil et Préjugés – se perdait dans les mots, trouvant probablement un écho à sa propre situation dans les pages du roman, la musique classique qui résonnait doucement dans la pièce ajoutait à cette ambiance feutrée, presque intime. Clarisse, qui passait devant la chambre, s'arrêta à la vue de Marie-Alice plongée dans sa lecture, elle tenait une tasse de thé à la lavande dans les mains, un geste simple mais empreint de tendresse et de soin. En voyant la porte grande ouverte, Clarisse ne put s'empêcher de vouloir entrer, d'être proche de Marie-Alice, comme une force invisible qui l'y poussait, elle frappa doucement, comme pour ne pas troubler la quiétude de la pièce, mais aussi par respect pour l'espace intime de Marie-Alice. Marie-Alice releva la tête, souriant dès qu'elle vit Clarisse, ce sourire était chaleureux, naturel, et peut-être inconsciemment teinté d'une certaine affection grandissante qu'elle n'avait pas encore entièrement identifiée.

- Entre ! Dit-elle, avec une douceur qui fit écho à l'atmosphère apaisante de la pièce.

Clarisse entra, toujours un peu hésitante, s'asseyant près de Marie-Alice sur le lit, le contact de leurs corps si proches fit naître une légère tension, subtile mais palpable, sans dire un mot de plus, elle tendit la tasse de thé à la lavande à Marie-Alice, un geste qui, en soi, était rempli de bienveillance.

- Tiens, je t'ai préparé une tasse de thé.

Ces mots, simples en surface, portaient en eux une affection silencieuse, un désir de prendre soin de Marie-Alice, même dans les petits gestes quotidiens, Marie-Alice prit la tasse avec un sourire reconnaissant.

- Merci… murmura-t-elle doucement.

Mais ce fut à cet instant, lorsque leurs doigts se frôlèrent, qu'un frisson inattendu les parcourut toutes les deux, c'était comme si un courant électrique traversait leurs corps, un choc léger mais surprenant, qui les fit se figer un instant, leurs regards se croisant avec une intensité nouvelle. Leur surprise était palpable, ce contact, bien que fugace, laissait une trace durable dans l'air entre elles, Clarisse, visiblement troublée, détourna légèrement les yeux.

- Bonne nuit, Alice… souffla Clarisse.

Sa voix trahissait une légère hésitation, un mélange de confusion et d'émotions naissantes qu'elle ne savait pas encore comment interpréter, Marie-Alice, quant à elle, réagit de façon impulsive, un geste qui dépassait la réflexion consciente. Elle se pencha et déposa un baiser sur la joue de Clarisse, il s'agissait d'un geste tendre, presque innocent, mais qui portait en lui quelque chose de plus profond.

- Bonne nuit, Clarisse… murmura-t-elle, rougissante, la chaleur montant doucement à ses joues alors qu'elle réalisait l'intimité de ce moment.

Clarisse se leva, encore plus troublée, son esprit en ébullition, elle quitta la chambre sans un mot de plus, perdue dans ses pensées, se repassant en boucle ce simple contact, ce frisson, ce baiser sur sa joue. Elle ne savait pas encore quoi en penser, mais quelque chose avait changé entre elles, et elle le sentait profondément, de son côté, Marie-Alice resta assise sur son lit, la tasse de thé à la main, le coeur battant plus fort qu'à l'accoutumée. Ce courant électrique, ce frisson qu'elles avaient ressenti, avait éveillé en elle des sentiments qu'elle n'avait peut-être pas pleinement explorés jusqu'ici, elle était confuse, mais intriguée. Elle n'avait jamais pensé à Clarisse de cette manière, et pourtant, ce simple contact avait suffi à créer une étincelle inattendue, aucune des deux femmes ne savait vraiment comment interpréter ce qu'elles venaient de vivre. Les deux se retrouvèrent plongées dans des pensées confuses, troublées par cette intimité partagée, mais aussi curieuses de ce que cela pourrait signifier pour l'avenir de leur relation.

Le lendemain matin, Clarisse se trouvait dans la cuisine, ses mains occupées à préparer une tarte aux pommes, mais son esprit vagabondait loin de cette tâche domestique, elle repensait à la soirée de la veille avec Marie-Alice, à ce frisson électrisant qu'elles avaient ressenti en se touchant. Cette sensation, aussi inattendue que troublante, continuait de hanter ses pensées, l'empêchant de se concentrer pleinement. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce que tout cela signifiait, et surtout, ce qu'elle devait en faire, perdue dans ses réflexions, Clarisse coupait machinalement les pommes, sans même réaliser qu'elle était en train de les réduire en bouillie. C'est alors que Kol entra dans la cuisine, sa présence familière et silencieuse contrastant avec l'agitation intérieure de Clarisse. Il se dirigea vers le réfrigérateur, en sortit une poche de sang, et la versa dans une tasse, tout en accomplissant ce geste quotidien, il jeta un coup d'œil à Clarisse, son regard se posa sur ses mains qui s'activaient nerveusement avec le couteau, maltraitant les pommes.

Kol s'approcha calmement, d'un geste doux mais assuré, et lui enleva le couteau des mains, ce qui ramena Clarisse brusquement à la réalité, elle sursauta légèrement, ses yeux perdus croisant ceux de Kol, le sourire bienveillant de Kol vint adoucir l'atmosphère.

- Je pense que les pommes vont t'en vouloir si tu continues de les massacrer dit-il avec une pointe d'humour, cherchant à alléger l'ambiance.

Clarisse baissa les yeux vers la planche à découper, réalisant l'état pitoyable des pommes qu'elle avait réduites en bouillie, elle soupira doucement, frustrée par sa distraction.

- Merde… murmura-t-elle, agacée par son manque de concentration.

Kol, avec la même douceur, releva le visage de Clarisse en posant une main réconfortante sous son menton, il la regarda intensément dans les yeux, il ne la quittait pas du regard, cherchant à comprendre la source de son trouble.

- Tu as l'air perdue, maman… murmura-t-il avec une tendresse protectrice, l'appelant ainsi par ce terme affectueux qu'il lui réservait.

Clarisse se sentait toujours réconfortée par cette appellation, une marque d'attachement sincère entre eux, malgré l'absence de liens biologiques, elle se blottit contre lui, trouvant un instant de répit dans cette étreinte.

- Tu as raison… souffla-t-elle, sa voix marquée par la confusion qu'elle ressentait.

Kol la serra un peu plus fort, offrant ce soutien silencieux mais précieux, il savait que Clarisse ne baissait pas souvent sa garde de cette manière, et cela signifiait que quelque chose la troublait profondément.

- Tu veux en parler ? Demanda-t-il doucement, sa voix remplie de patience et d'empathie.

Kol avait toujours eu une connexion particulière avec Clarisse, presque instinctive, et il sentait qu'elle avait besoin de s'ouvrir, Clarisse hésita un instant, mais finit par murmurer, presque à contrecœur :

- Je crois que les ancêtres me poussent vers Marie-Alice…

Ces mots, à peine audibles, lui coûtaient, elle n'était pas habituée à se laisser guider par ses sentiments de cette façon, surtout quand cela concernait des émotions qu'elle commençait tout juste à comprendre. Kol, surpris mais non choqué par cette révélation, plongea son regard dans celui de Clarisse, cherchant à la rassurer, il avait toujours su que les liens spirituels dans leur famille étaient puissants. Ils étaient souvent influencés par les ancêtres, mais entendre que Clarisse ressentait cette attraction pour Marie-Alice le laissait pensif, finalement il dit sérieux avec un ton apaisant :

- Laisse le temps faire. S'il doit y avoir quelque chose entre vous deux, alors il y aura quelque chose. En tout cas, ça ne me gêne pas que ma mère de cœur, soit en relation avec ma sœur d'âme.

Ses mots, empreints de sagesse et de bienveillance, avaient l'effet d'un baume sur les doutes de Clarisse, le fait que Kol, qu'elle considérait comme un fils, accepte si naturellement cette situation la rassura profondément. Elle sourit, un peu soulagée, mais toujours consciente des incertitudes qui demeuraient, elle avait le sentiment que les ancêtres la guidaient dans cette direction, mais elle ne voulait rien précipiter. Après tout, Marie-Alice était jeune et vulnérable, malgré sa résurrection d'entre les morts, et Clarisse ne voulait pas brusquer cette relation naissante, Kol la regarda, lisant dans ses pensées avec une aisance que seule une véritable connexion profonde permettait. Il savait que Clarisse était tiraillée entre son désir d'écouter les ancêtres et son besoin de prendre soin de Marie-Alice sans lui imposer quoi que ce soit.

- Prends ton temps… ajouta-t-il, conscient.

Il savait que cette décision devait venir naturellement pour Clarisse, tout comme pour Marie-Alice, Clarisse hocha la tête, ses pensées un peu plus claires, elle était attirée par Marie-Alice, irrémédiablement, et cette sensation ne faisait que grandir. Mais elle savait que cette attraction devait se développer à son propre rythme, sans pression, et dans le respect des sentiments de chacune, Kol venait de lui offrir le soutien qu'elle ignorait avoir besoin, et pour cela, elle lui était profondément reconnaissante. Marie-Alice entra précipitamment dans la bibliothèque, ses pas résonnant sur le sol comme une vague d'énergie qu'elle ne pouvait plus contenir, Kol, déjà assis à son bureau, releva à peine la tête. Il avait senti sa présence bien avant qu'elle ne franchisse la porte, le lien qui les unissait, puissant et presque palpable, lui permettait d'anticiper chaque mouvement de sa sœur d'âme, il la regarda entrer avec ce mélange de curiosité et d'affection qui lui était propre.

- Kol, j'ai besoin de ton avis ! S'écria Marie-Alice, une note d'anxiété perçant dans sa voix.

Kol ne put s'empêcher de sourire, un rire léger lui échappa, provoqué autant par la brusquerie de l'entrée de Marie-Alice que par l'intensité avec laquelle elle vivait ses émotions, mais son amusement s'évanouit rapidement sous le regard noir que lui lança Marie-Alice. Elle était clairement agacée, d'être prise à la légère, Kol se ressaisit immédiatement, cachant son amusement sous une façade plus sérieuse, bien qu'il ne puisse totalement dissimuler son affection pour elle.

-Dis-moi, petite sœur… dit-il avec douceur, son ton bienveillant invita Marie-Alice à s'ouvrir sans crainte.

Marie-Alice prit une profonde inspiration, cherchant ses mots, elle se lança enfin, ses pensées dévalant comme une avalanche qu'elle avait trop longtemps contenue.

- J'ai l'impression que les ancêtres me poussent vers Clarisse… Et c'est vrai que c'est une très belle femme, elle est tellement magnétique, et attirante…

Sa voix tremblait légèrement sous l'émotion, signe que ce sujet la troublait profondément, elle s'interrompit brusquement, réalisant peut-être qu'elle s'embarquait dans des confidences qu'elle ne maîtrisait pas totalement. Kol resta silencieux un instant, absorbant les paroles de sa sœur d'âme, il la regardait avec un mélange de tendresse et de compréhension, il voyait bien que, pour Marie-Alice, cette attirance n'était pas simplement une fascination superficielle. Il sentait dans ses mots une véritable émotion, un sentiment bien plus profond que ce qu'elle osait encore admettre à elle-même. Kol avait toujours été protecteur avec Marie-Alice du temps où elle était vivante et c'était encore pire depuis sa résurrection d'entre les morts, mais il savait aussi qu'elle devait tracer son propre chemin, même si cela impliquait des incertitudes et des hésitations.

- Alice, respire, tout va bien… dit-il doucement.

Sa voix était calmante comme une main réconfortante posée sur son épaule, il s'était toujours fait un point d'honneur de la rassurer, de lui offrir un espace où elle pouvait exprimer ses tourments sans jugement.

- S'il doit se passer quelque chose entre Clarisse et toi, alors il se passera quelque chose, ancêtres ou pas. Prenez le temps… ajouta-t-il avec une sagesse qui semblait presque détachée, mais profondément sincère.

Il savait que la dynamique des ancêtres pesait sur leur famille depuis qu'il avait rencontré Davina, manipulant les vies et les destins à travers des influences invisibles mais puissantes, Kol, tout comme Marie-Alice, savait qu'il y avait une part de libre arbitre dans tout cela. Une possibilité de choisir, même face à des forces aussi anciennes, il l'encourageait à ne pas se laisser dicter ses choix uniquement par les ancêtres. Elle devait écouter aussi ses propres sentiments, pour se laisser le temps de comprendre ce qu'elle voulait réellement, les paroles de Kol semblèrent apaiser Marie-Alice. Elle fit le tour du bureau, se rapprochant de son frère d'âme, un grand sourire, presque enfantin, éclipsa ses inquiétudes, elle le regarda un instant avant de déposer un baiser sonore sur sa joue en signe de gratitude.

- Merci, grand frère… murmura-t-elle avant de se redresser.

En sortant de la bibliothèque, son pas était bien plus léger, comme si le poids qu'elle portait s'était allégé, une vague de joie émanait d'elle, flottant dans l'air comme un parfum enivrant, et Kol la suivit du regard avec un sourire énigmatique accroché aux lèvres. Il la regardait partir, à la fois amusé et attendri par l'évolution de sa sœur d'âme, conscient qu'elle commençait à se découvrir, à explorer de nouveaux pans de ses sentiments. Pour Kol, cette scène n'était qu'une autre preuve de la complexité des relations qui tissaient leur famille, voir Marie-Alice se débattre avec ses propres sentiments et désirs tout en cherchant un équilibre entre ce qu'elle ressentait et ce que les ancêtres lui dictaient. Cela lui rappelait ses propres luttes intérieures, mais il était rassuré de voir qu'elle prenait ses décisions avec sincérité, et cela lui procurait un sentiment de paix, elle était en train de grandir, et Kol, serait toujours là pour veiller sur elle, peu importe la direction qu'elle choisirait.

Deux mois s'étaient écoulés, et la Nouvelle-Orléans s'était parée d'un manteau de neige, une rareté dans cette région habituellement chaude, le quartier français, habituellement vibrant et animé, semblait plus calme, presque figé sous la neige immaculée. Dans la maison de Kol et Davina, la vie suivait son cours malgré la rigueur de l'hiver, les enfants – Sophie, Alanna, Aiden, Jenna et Henrik – jouaient sous la surveillance de Clarisse, Marie-Alice, Elena, enceinte de trois mois, et Davina, qui touchait à la fin de sa grossesse, enceinte de huit mois. L'ambiance chaleureuse à l'intérieur contrastait avec le froid glacial qui régnait à l'extérieur, dans la bibliothèque, l'atmosphère était lourde de tension. Il se tenait près du canapé, les yeux rivés sur son téléphone qu'il venait de jeter avec frustration, son visage habituellement espiègle était fermé, marqué par une crispation qui trahissait l'ampleur des émotions qu'il refoulait.

Lorsque Elijah franchit le seuil, il perçut immédiatement cette agitation, fidèle à son caractère observateur et calme, il prit note de chaque détail, de la posture tendue de son frère à l'air préoccupé qui assombrissait ses traits.

- Tu voulais me voir ? Demanda Elijah d'une voix posée, cherchant à percer les raisons de cette nervosité inhabituelle.

Kol, les épaules raidies par l'anxiété, se tourna vers lui, ses yeux étaient un mélange troublant d'inquiétude et de frustration, un combat intérieur qu'il n'arrivait pas à dissimuler, il répondit, d'une voix plus tendue qu'il ne l'aurait voulu :

- Oui, suis-moi…

Sans ajouter un mot, il quitta la bibliothèque, laissant Elijah le suivre en silence, Elijah, toujours en quête de comprendre les préoccupations familiales, emboîta le pas, attentif au moindre signe, Kol le conduisit à l'étage, devant une porte fermée, située juste à côté de la chambre d'Alanna et d'Aiden. En poussant la porte, il dévoila une pièce soigneusement préparée, une chambre d'enfant empreinte de douceur et d'élégance, les murs étaient peints dans un vert sapin apaisant, agrémentés de touches dorées qui donnaient une aura royale à la pièce. Chaque élément semblait avoir été méticuleusement choisi, témoignant de l'amour et de la préparation minutieuse de Kol pour l'arrivée de son fils, Kol, en silence, tendit une gigoteuse à son frère. Elijah prit l'objet délicatement, ses doigts effleurant le tissu doux, en baissant les yeux, il lut l'inscription dorée « Nathaniel Mikaelson », brodée avec soin. Ce simple nom, ce symbole d'un avenir que Kol et Davina attendaient avec impatience, provoqua une vague d'émotion chez Elijah, il prit une profonde inspiration, essayant de contenir l'émotion qui montait en lui.

- La chambre pour ton fils est magnifique souffla-t-il doucement, ses mots empreints de sincérité et d'admiration.

Il reconnaissait à quel point ce moment était important pour son frère cadet, Kol hocha la tête, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres, mais ce sourire, bien qu'empli de fierté, portait aussi un poids, une gravité qui ne passait pas inaperçue. Le regard de Kol reflétait une inquiétude profonde, comme si cette chambre, malgré sa beauté, symbolisait quelque chose de plus complexe, Elijah le connaissait assez pour comprendre que ce n'était pas simplement l'excitation de devenir père qui troublait Kol, mais une menace plus grande, plus sombre. Alors qu'Elijah reposait doucement la gigoteuse dans le berceau, son regard se posa sur le petit renard des sables en peluche, assis là comme un gardien silencieux. Il sentait que chaque détail, chaque objet dans cette pièce était une promesse d'avenir, mais aussi un rappel de la fragilité de cet avenir, de retour dans la bibliothèque, Elijah se tourna vers Kol, lisant dans ses yeux une tension encore plus palpable.

- Est-ce que tout va bien, Kol ? Demanda-t-il, avec une inquiétude fraternelle sincère.

Kol soutint son regard, ses yeux sombres révélant une tempête intérieure, il soupira avant de répondre :

- Pas vraiment…

Il fit une pause, cherchant ses mots, avant d'ajouter :

- Le plan pour tromper Finn fonctionne parfaitement, ce n'est pas ça…

Mais Elijah savait que si ce n'était pas la situation avec Finn, alors cela concernait probablement leur famille, il le pressa du regard, conscient que Kol ne s'ouvrait pas facilement, voyant l'insistance d'Elijah. Kol laissa finalement échapper un soupir plus lourd, chargé de la frustration qu'il retenait depuis des semaines, il ne savait pas vraiment comment gérer ce qu'il ressentait envers celle qui était sa mère.

- C'est Esther. Elle veut parler de ma relation avec Marie-Alice… et elle veut surveiller Alanna, la première sensitive de la famille… Elle veut me voir pour discuter… dit Kol.

Il prononça ce dernier mot avec dédain, comme si l'idée même d'une conversation avec leur mère lui donnait envie de tout casser, à ce moment, Elijah comprit immédiatement la gravité de la situation. Rien n'était plus sacré pour Kol que sa famille, Davina et leurs enfants, l'idée qu'Esther, leur mère, puisse essayer d'exercer une influence sur eux, particulièrement sur Alanna, si jeune et vulnérable dans ses pouvoirs. Cela provoquait chez Kol une rage sous-jacente, qu'il s'efforçait de maîtriser, Elijah, lui aussi inquiet, savait que cette situation risquait de dégénérer, les relations entre Esther et Kol avaient toujours été compliquées. Il n'y avait aucune chance que Kol permette à leur mère d'approcher sa famille sans opposition, Kol n'avait jamais oublié, encore moins pardonné, les tentatives de contrôle et de manipulation exercées par leur mère, Esther. Chaque effort de cette dernière pour s'immiscer dans sa vie n'avait fait que renforcer cette méfiance enracinée, maintenant, face à cette nouvelle intrusion.

Kol sentait sa rancœur et sa méfiance ressurgir avec une intensité accrue, Elijah, toujours réfléchi et analytique, observant son frère cadet avec une attention particulière, il comprenait l'était d'esprit dans lequel se trouvait Kol.

- Tu as raison d'être sur tes gardes, Kol. Esther ne fait jamais rien sans arrière-pensée. Elle a toujours des plans cachés derrière ses offres de paix ou de guidance dit-il sa vois grave, emplie d'empathie.

Elijah connaissait bien leur mère, et il savait que chaque geste de sa part était calculé, toujours orienté vers un but précis, souvent au détriment des souhaits de ses enfants, Kol hocha la tête, mais ses poings se serrèrent légèrement, signe d'une colère qu'il contenait à peine.

- Je ne la laisserai jamais approcher mes enfants, ni Davina. Elle ne peut pas être de confiance, et je refuse de la laisser entre dans nos vies à nouveau, surtout maintenant… répondit Kol, la voix tranchante.

Chaque mot était prononcé avec une détermination implacable, une volonté de fer, Kol n'était plus le fils naïf qui pouvait être manipulé par Esther, il avait trop à perdre maintenant, trop à protéger, Elijah voyait dans les yeux de Kol cette flamme protectrice qui le caractérisait. Kol avait beau être impulsif, et souvent emporté par ses émotions, lorsqu'il s'agissait de sa famille, il devenait un mur infranchissable. Elijah savait que, sur ce point, son frère ne céderait rien, c'était une guerre non déclarée contre leur mère, et Kol était prêt à tout pour en sortir vainqueur, surtout si cela signifiait protéger sa femme et ses enfants.

- Nous ferons ce qu'il faut pour les protéger affirma Elijah, son ton calme mais résolu.

Il offrait à son frère, le soutien inconditionnel qu'il savait nécessaire, Elijah avait toujours été le pilier de la famille, celui qui prenait sur lui les responsabilités et les poids de leurs querelles internes, et maintenant, il se tenait aux côtés de Kol pour le bien de leur famille.

- Quoi qu'il arrive, Kol, nous sommes ensemble dans cette bataille affirma Elijah.

Les paroles d'Elijah apportèrent à Kol un réconfort indéniable, ce soutien était crucial, car malgré sa force et sa ténacité, Kol savait que la présence d'Elijah à ses côtés rendait cette lutte moins solitaire. Elijah, avec son calme et son expérience, était le contrepoids parfait à la fougue de Kol, Kol hocha de nouveau la tête, mais cette fois, il y avait une lueur d'apaisement dans son regard, il savait qu'il n'était pas seul, que son frère aîné veillerait avec lui sur leur famille. Ensemble, ils tiendraient quiconque à distance, veillant à ce qu'elle ne puisse pas nuire à Davina, ni à aucun de ses enfants. Pour Kol, plus que jamais, sa priorité absolue était sa famille, il avait construit un équilibre fragile mais précieux, et rien ni personne, pas même Esther ne pourrait le détruire, pour Kol, cette détermination était maintenant une vérité fondamentale. Le principal pour Kol était de protéger sa femme, ses enfants, et cette vie qu'il avait bâtie, Elijah, à ses côtés, partageait ce même objectif, ils étaient unis par le sang, mais aussi par cette volonté commune de préserver ce qui comptait le plus.

Esther, dans le grand salon du manoir Mikaelson, ressentait une profonde frustration après avoir raccroché sur un autre appel infructueux avec Kol, chaque tentative de renouer avec son fils cadet échouait, et cela nourrissait en elle une colère sourde. Elle serra les dents, cachant son agacement derrière une façade glaciale, cette situation où elle se sentait rejetée et exclue par Kol devenait insupportable, ravivant des blessures anciennes, mais aussi son instinct manipulateur. Pour Esther, tout cela n'était pas simplement une question de pouvoir ou de contrôle, c'était lié à son rôle de mère et de sorcière. Elle avait toujours cru fermement que sa place dans la vie de ses enfants était primordiale, surtout lorsqu'il s'agissait de leur éducation magique, après tout, elle avait elle-même appris à Kol. La magie qu'elle lui avait enseigné dans la douleur et la souffrance, forgeant ainsi une part de son identité au travers de cette formation rigide et implacable, même si cela avait crée un fossé entre eux.

Esther était convaincue que c'était nécessaire, tout comme elle pensait qu'il était essentiel d'enseigner la même dureté à ses petits-enfants, Alanna, la première sensitive de la lignée Mikaelson, attisait tout particulièrement son intérêt. Esther sentait en elle un potentiel immense, bien plus que dans les autres enfants, une telle puissance était rare et précieuse, et pour la matriarche, c'était une opportunité de renforcer sa propre magie à travers sa petite-fille. En initiant Alanna à l'art délicat de la magie sensitive, Esther croyait qu'elle pourrait non seulement accroître le pouvoir d'Alanna, mais aussi le canaliser à son propre avantage. Elle se voyait déjà comme la guide indispensable, exploitant ce talent unique, façonnant l'avenir de la famille Mikaelson selon sa volonté. Cependant, Kol représentait un obstacle majeur à son plan, toujours protecteur envers sa famille, il restait farouchement opposé à l'idée qu'Esther puisse avoir un quelconque contrôle sur ses enfants.

Il connaissait trop bien les conséquences de son enseignement, et la souffrance qu'il avait enduré sous sa tutelle en plus de celle de Mikael, cette opposition de Kol rendait Esther encore plus déterminée à s'immiscer dans leur vie. Elle était convaincue que ses méthodes, aussi rigides qu'elles aient pu paraître, étaient nécessaires, alors qu'elle soupirait, frustrée par l'attitude de Kol, une conversation attira son attention. Elle capta une discussion entre Rebekah et Matt à propos de l'invitation révoquée de chez Kol et Davina, ce simple échange éveilla une idée en elle, Esther n'avait jamais vu son invitation révoquée. C'était une erreur de la part de Kol, une faille dans son plan de protection, cette révélation déclencha un sourire sardonique sur le visage d'Esther, elle voyait dans cette « erreur » une clé. Il s'agissait d'un moyen de pénétrer l'univers clos de Kol, de Davina et de leurs enfants, elle pourrait entrer sans que les barrières magiques ne l'empêchent, et une fois à l'intérieur, elle pourrait enlever Alanna et s'occuper de son éducation.

Esther quitta le salon, plus déterminée que jamais à s'emparer de cette opportunité, la faille dans les défenses de Kol était là, et elle comptait bien s'en servir, elle ne comptait même pas Davina dans l'équation. Alors que la nuit enveloppait la maison de Kol et Davina dans un calme trompeur, une atmosphère de quiétude régnait, Kol, assis avec Davina dans ses bras, ressentait un rare moment de paix. Il aimait ces instants avec sa femme, lorsque la vie semblait enfin normale, loin du chaos habituel, qui entourait la famille Mikaelson, son étreinte sur Davina était à la fois protectrice et aimante, un rappel silencieux de tout ce qu'ils avaient traversé ensemble. Il sentait sa peau contre la sienne, et cela l'apaisait, pourtant, au fond de lui, une part de Kol restait constamment sur ses gardes, car il savait que dans leur monde, les moments de tranquillité étaient souvent de courte durée.

Davina, elle aussi, savourait cet instant, mais une nervosité discrète flottait en elle, elle avait toujours cette connexion profonde avec les énergies magiques environnantes, et bien qu'elle essayait de l'ignorer, quelque chose d'anormal commençait à titiller ses sens. Cependant, elle se laissa aller dans les bras de Kol, tentant de repousser cette inquiétude croissante, ses enfants étaient en sécurité, pensait-elle, et c'était tout ce qui comptait à cet instant. Mais à l'étage, un autre plan se déroulait, Esther, la matriarche obsédée par la magie et le contrôle, s'était infiltrée dans la maison avec une précision surnaturelle. Alors que Kol et Davina croyaient leurs défenses intactes, Esther avait trouvé une faille, portée par un désir insatiable de prendre Alanna, la petite sensitive dotée de pouvoirs rares, Esther avançait avec la certitude qu'elle avait toujours. Elle savait que cette enfant était la clé de ses ambitions, la pièce manquant qui lui permettrait de renforcer son influence sur la lignée Mikaelson.

Esther atteignit la chambre d'Alanna et Aiden sans éveiller le moindre soupçon, les deux enfants dormaient profondément, inconscients du danger qui rôdait, avec une habileté calculée, Esther prit Alanna délicatement dans ses bras, comme une prédatrice manipulant sa proie. Chaque mouvement était méthodique, silencieux, elle descendit les escaliers, son coeur battant avec la satisfaction de la réussite. Alanna blottie contre elle, elle se dirigeait vers la sortie, prête à accomplir son plan, c'est alors que tout changea, Davina, subitement éveillée par une puissante alerte intérieure, apparut dans l'entrée. Son regard se posa sur Esther, et elle comprit instantanément ce qui se passait, sa fille, Esther tenait sa fille, en un battement de coeur, l'atmosphère dans la maison changea radicalement, la peur, la colère et l'instinct protecteur de Davina fusionnèrent en une explosion magique. L'intensité de l'explosion fût-elle que même Davina ne la contrôla pas totalement, une vague d'énergie pure, sauvage, se déchaîna dans le couloir, secouant violemment les murs et les fondations de la maison.

Kol, jusqu'alors dans le salon, ressentit la secousse avant même de comprendre ce qui se passait, son lien avec Davina était profond, et il savait qu'elle venait de libérer une magie immense, nourrie par la terreur et l'amour maternel. Il sauta sur ses pieds, une rage glaciale commençant à monter en lui, son esprit se connecta immédiatement à la situation, Esther, il savait que seule sa mère pourrait provoquer une telle réaction chez Davina. Une vague de fureur déferla sur lui à l'idée qu'Esther avait osé pénétrer dans leur sanctuaire familial, avait osé toucher à ce qu'il avait de plus cher au monde. Davina, debout dans l'entrée, son corps irradiait de magie pure, chaque fibre de son être criant vengeance et protection, son regard, fixé sur Esther, était empli d'une haine froide et d'une détermination inflexible. Personne n'allait toucher à ses enfants, pas même Esther, les yeux de Davina brillaient d'une lueur dangereuse, tandis que l'énergie magique continuait de vibrer autour d'elle, prête à se déchaîner à nouveau si nécessaire.

Esther, bien que surprise par la force brute de Davina, resta stoïque, mais une tension palpable dans l'air révélait qu'elle réalisait à quel point elle avait sous-estimé la puissance de sa belle-fille, elle tenta de prononcer quelques mots, de justifier son acte. Mais la magie de Davina éclata une fois de plus, coupant court à toute tentative de dialogue, Alanna, toujours dans les bras d'Esther, commençait à se réveiller, confondue par la magie environnante. Kol arriva dans l'entrée en une fraction de seconde, sa rage froide se mélangeant à celle de Davina, ses yeux se posèrent sur Esther tenant Alanna, et quelque chose en lui se brisa. Il était au bord de l'implosion, la vue de sa mère tenant sa fille, un geste de trahison pure et simple, alimenta une colère qu'il avait longtemps contenue.

- Lâche ma fille ! Dit-il la voix glacé.

Ses mots, bien que prononcés doucement, résonnaient d'une menace mortelle, la tension dans la pièce atteignit un sommet, Davina, toujours au bord de l'explosion magique, se rapprocha de Kol, ensemble, ils formaient un front invincible. Ils étaient unis dans leur colère, prêts à tout pour protéger leur famille, Kol savait que la situation était sur le point de dégénérer, mais une chose était certaine, Esther avait franchi une ligne qu'elle n'aurait jamais dû franchir. Elle allait en payer le prix. Esther, déstabilisée, et surprise par la puissance de la vague de magie brute que Davina avait déchaînée, sentit une peur viscérale la saisir, elle avait sous-estimé la force de Davina, pensant que l'attachement de son fils à cette sorcière la rendrait plus facile à manipuler. Mais elle n'avait pas anticipé que la jeune femme serait capable de la repousser avec une telle autorité, sous le choc de la magie, Alanna se réveilla, son petit corps tremblant légèrement dans ses bras.

Davina, animée par une peur farouche, n'avait qu'une idée en tête, protéger sa fille, elle se précipita sans hésiter, arrachant littéralement Alanna des bras d'Esther, son coeur battant à toute vitesse, la panique et l'adrénaline brûlant dans ses veines. Lorsqu'elle sentit sa fille se blottir contre elle, la chaleur réconfortante de ce contact l'aida à reprendre un semblant de calme, mais sa détermination demeurait inébranlable. Elle savait que le danger n'était pas encore écarté, Kol apparut alors dans le couloir, son visage figé dans une expression de froide impassibilité, un contraste frappant avec l'orage émotionnel qui déferlait en lui. D'ordinaire si impulsif et passionné, il semblait cette fois-ci presque glacé, chaque mouvement mesuré avec une précision mortelle, cette impassibilité n'était qu'une couche de sa colère contenue, et ce calme menaçant augmentait l'intensité de la scène. Le regard de Kol, empreint d'une froideur implacable, se posa sur Davina, et d'une voix contrôlée, mais chargée de menace, il prononça ces mots :

- Révoque son invitation, mon amour.

Pour Esther, ce n'était pas seulement la puissance de Davina qui la terrifiait à cet instant, mais le contrôle glacial de Kol, son fils, qu'elle avait toujours vu comme imprévisible et emporté, était soudain terriblement calme, presque calculateur. Elle comprit à ce moment-là qu'elle avait gravement sous-estimé le lien entre lui, Davina, et leurs enfants, ce lien était plus fort que tout ce qu'elle aurait pu imaginer, et cela la rendait vulnérable. Clarisse, qui avait observé la scène avec une rapidité d'esprit surprenante, s'avança alors pour prendre Alanna des bras de Davina, elle savait que la sorcière devait rester concentrée pour achever ce qui devait être fait. Elle ne pouvait pas laisser sa fille dans un état d'angoisse, Clarisse, douce et rassurante, emmena la petite à l'écart, son regard croisant brièvement celui de Davina, comme pour lui dire que tout irait bien. Davina, maintenant débarrassée du poids physique d'Alanna, se tourna complètement vers Esther, ses yeux brûlaient d'une énergie primordiale.

Une force intérieure nourrie par sa volonté de protéger sa famille à tout prix, la peur et l'inquiétude s'étaient transformées en une détermination farouche, avec une lenteur calculée, elle prononça les mots d'une voix basse, mais chargée de magie :

- Je révoque l'invitation d'Esther Mikaelson à ma maison.

Ces mots résonnèrent comme une sentence, instantanément, Esther sentit un froid mortel s'infiltrer dans son corps, une rupture radicale qui lui coupa toute emprise sur la maison de Kol et Davina, elle essaya de se redresser. Chaque fibre de son être était secouée par l'effet de cette expulsion magique, elle trembla, ses tentatives pour résister vaines, alors qu'elle était brutalement rejetée hors des protections magiques de la maison. Kol resta immobile, observant la scène, ses yeux durs et glacials, il ne ressentait aucune pitié pour Esther, ce qu'elle avait tenté de faire en s'approchant de leurs enfants était impardonnable. S'il y avait encore une part de lui qui espérait autrefois une réconciliation avec sa mère, cet espoir avait été réduit en cendres, lorsque la porte d'entrée se referma magiquement derrière Esther, ses hurlements résonnèrent à travers la nuit.

- Je me vengerai, Kol ! Et je prendrai tes enfants ! Hurla Esther, sa voix pleine de rage et de haine.

À l'intérieur, Davina resta droite, les bras légèrement tremblants sous l'effet de l'adrénaline, mais la magie autour d'elle pulsait encore, prête à jaillir de nouveau si nécessaire, elle ne recula pas, ne laissa aucune émotion transparaître, à part une intense détermination. Elle se tourna vers Kol, cherchant dans ses yeux le même sentiment de protection qui l'habitait, Kol, encore impassible, la regarda avec une admiration silencieuse. Il était fier de la force de Davina, de son instinct protecteur et de sa maîtrise, mais au fond de lui, une colère sourde persistait, Esther avait dépassé les limites, il s'approcha de Davina, posa une main rassurante sur son épaule.

- Elle n'aura jamais nos enfants. Je te le promets… murmura-t-il.

Ces mots, simples mais porteurs d'une conviction inébranlable, ancrèrent Davina dans le moment, elle hocha doucement la tête, sentant que, malgré la menace lancée par Esther, ils étaient prêts à tout pour défendre leur famille. Le silence retomba progressivement sur la maison, mais la tentation restait palpable, Kol et Davina savaient que le danger n'était pas écarté, que cette nuit n'était qu'une première bataille dans un conflit plus vaste. Mais pour l'instant, ils avaient remporté une victoire, et cela suffisait à apaiser, ne serait-ce que brièvement, leurs âmes tourmentées, à l'intérieur de la maison, après le départ tumultueux d'Esther, un silence pesant s'installa. Chaque respiration semblait résonner, amplifiant le stress et l'anxiété qui flottaient dans l'air, Davina, encore en proie aux échos des cris d'Esther, sentit son coeur s'emballer. Puis, sans avertissement, une douleur fulgurante s'insinua dans son ventre, c'était une douleur à la fois aiguë et sourde, une vague qui déferla sur elle, la faisant vaciller.

Elle se tenait le ventre, son visage blêmi, les yeux écarquillés de peur, c'était comme si son corps était devenu étranger, chaque contraction semblant la couper de son environnement, dans cette douleur, elle ressentait une terreur profonde, un instinct primordial de protéger son enfant à naître. C'était comme si les cris d'Esther avaient éveillé quelque chose de bien plus vaste en elle, une réaction à la menace que représentait sa belle-mère, en un instant, le calme de la maison s'était transformé en chaos, et la peur du danger s'était infiltrée dans son être.

- Kol… murmura-t-elle, sa voix tremblante trahissant son angoisse grandissante.

Elle savait que ce n'était pas une douleur ordinaire, quelque chose n'allait pas, cette peur, cette douleur, cela ressemblait à un signal d'alarme, Kol, sensible à l'effroi de Davina à travers leur lien d'union, sentit son coeur se serrer. En un éclair, il se précipita vers elle, son esprit déjà envahi par des pensées sombres, la vision de sa femme souffrante le frappa comme un coup de poing, son visage, habituellement fort et résilient, se décomposa en un mélange de panique et d'inquiétude, il l'attrapa par les épaules, cherchant à établir un contact, à la ramener à lui.

- Davina, regarde-moi ! Dit-il avec urgence.

Son ton était ferme, mais la peur qu'il éprouvait pour elle était palpable, la douleur qu'elle ressentait n'était pas simplement le résultat de l'angoisse, mais quelque chose de bien plus grave, en tant que sorcière, Davina avait toujours été connectée à des forces puissantes. Kol savait pertinemment que cette douleur était probablement liée à leur enfant à naître, il tenta de lui transmettre sa force en lui murmurant :

- Ça va aller, je suis là…

Mais au fond de lui, une tempête de craintes se déchaînait, la menace d'Esther n'était pas seulement celle d'un affrontement, c'était un danger réel pour Davina, leurs enfants et leur fils à naître, si quelque chose venait à mal tourner ici, cela ne signifierait pas seulement la fin de leur rêve familial. Il s'agissait d'une perte qu'il n'osait même pas envisager, la douleur dans le ventre de Davina se faisait de plus en plus forte, chaque contraction la faisant plier en avant, tandis qu'elle essayait de gérer ce que cela impliquait. Le lien d'union qui les unissait lui révélait la peur de Kol, sa tension, son besoin de la protéger, cela la touchait profondément, mais cela ajoutait également à son angoisse, elle devait rester forte, même si chaque fibre de son être voulait sombrer dans la panique.

- Je… je pense que c'est le travail, Kol… balbutia-t-elle entre deux respirations.

Une lueur d'angoisse dans les yeux, le stress de la situation l'assaillait, lui rappelant la fragilité de leur bonheur.

- Nous devons…

- Non, rien d'autre ne compte que toi, mon amour. Je suis avec toi… affirma-t-il, la détermination s'installant dans sa voix.

La tension dans la maison était palpable, chaque seconde leur rappelant que la menace d'Esther n'était jamais bien loin, il ajouta dans un murmure :

- Je ne te laisserai pas affronter cela seule…

Il la regardait intensément, réaffirmant son engagement, ensemble, ils feraient face à cette épreuve, mais au fond de lui, la peur persistait, un écho sombre de l'incertitude qui pesait sur leurs têtes, la douleur de Davina augmentait. Kol la porta dans ses bras, avant de monter l'étage, une fois en haut, ses pas le dirigèrent vers la chambre d'amis qu'ils avaient préparés au cas, où Davina accoucherait à la maison. Les contractions de Davina étaient de plus en plus fréquentes, et il sentait sa détresse à travers leur lien d'union, la peur qu'il éprouvait pour elle et leur enfant à naître se mêlait à une détermination profonde. Clarisse avait confié Alanna à Elijah, et maintenant, elle et Marie-Alice suivaient de près, leurs visages trahissant la même inquiétude que celle qui dévorait Kol, il était évident qu'ils faisaient face à quelque chose de plus grand qu'eux. L'intensité de la situation pesait sur tous les présents, enveloppé dans une aura magique, Kol projetait un champ de protection autour de Davina, un mélange de sa magie polaire et de son angoisse.

Cela créait une barrière qui, bien qu'elle ne puisse pas éliminer la douleur, offrait une sensation de sécurité, Davina, de son côté, ressentait une vague de douleur écrasante, chaque contraction la prenait par surprise. Davina se concentrait sur sa respiration, mais la peur et l'angoisse la submergeaient, son visage se contractait en une grimace de douleur, ses yeux brillants d'une inquiétude insupportable.

- Non… c'est trop tôt… bégaya Davina, ses pensées empreintes d'un désespoir croissant.

Kol, conscient de la panique qui sourdait en elle, se pencha pour embrasser tendrement sa tempe, son souffle chaud contre sa peau était une tentative de réconfort, mais il savait que ses mots, bien qu'ils soient pleins d'amour. Il savait que cela ne suffisait pas à apaiser complètement la tempête d'émotions qui ravageait Davina, sa voix était un mélange de tendresse et de détermination, quand il dit doucement à son oreille :

- Notre fils arrive, mon amour…

Mais la réalité de la situation devint rapidement écrasante, une contraction plus violente fit crier Davina de douleur, et elle réalisa avec une terreur soudaine qu'elle venait de perdre les eaux, la gravité de la situation s'imposa à elle comme un coup de massue. Son corps sembla faiblir sous la pression, Kol, observant l'angoisse grandissante sur le visage de sa compagne, ressentit un frisson de peur parcourir son échine. Il savait que chaque seconde comptait, et la panique qui s'insinuait en lui n'était pas une option, sa magie polaire, généralement calme et douce, pulsa autour d'eux comme une couverture réconfortante. Il s'installa derrière Davina, ses bras entourant sa taille, l'offrant comme un soutien inébranlable, leurs cœurs battaient à l'unisson, synchronisés par la douleur et l'amour qu'ils partageaient. Clarisse, toujours calme et méthodique, s'affaira rapidement à rassembler le nécessaire pour l'accouchement, son esprit concentré, elle était le pilier dont ils avaient besoin dans ce moment de chaos. Marie-Alice, de son côté, attrapa la main gauche de Davina, lui offrant une présence apaisante, un lien d'amitié solide qui lui disait qu'elle n'était pas seule dans cette épreuve.

- C'est le moment, ma douce, ton fils est prêt à venir ! Annonça Clarisse avec une douceur rassurante.

Davina, bien que fatiguée, rassembla tout son courage pour pousser une première fois, elle ferma les yeux, se concentrant sur le fait de donner la vie, mais rapidement, elle se sentit à bout de forces, le souffle court, elle se mit à trembler. Son visage devint pâle comme jamais, reflet de l'épuisement physique et émotionnel qu'elle subissait, l'intensité de la douleur la submergeait, et un sentiment d'incapacité l'envahit. Elle se sentait perdue dans un océan de douleur, à peine capable de garder les yeux ouverts, Kol, voyant sa détresse, ressentit une onde de désespoir l'envahir, il intensifia la présence de sa magie polaire. Il inonda la pièce d'une énergie protectrice et apaisante, comme s'il voulait entourer Davina dans une bulle de sérénité et de sécurité, il murmura, sa voix empreinte de détermination.

- Je suis là, Davina.

Il souhaitait partager sa douleur, alléger son fardeau autant qu'il le pouvait, et lui montrer qu'elle n'était pas seule, à cet instant, sa peur pour la sécurité de Davina et de leurs fils était tangible, et il ne pouvait se permettre de laisser cette peur les paralyser. Dans ce mélange d'émotions intenses, Kol savait qu'il devait être fort, non seulement pour lui-même, mais surtout pour Davina et leur enfant. Sa magie pulsait autour d'eux, un murmure de promesse que, peu importe la douleur, ils traverseraient cela ensemble, soudain, la magie des ancêtres se manifesta, emplissant l'air d'une énergie palpable. Une aura dorée enveloppa Kol et Davina, se mêlant à la magie polaire de Kol pour créer un cocon de lumière protecteur autour d'eux, pour Kol, c'était une deuxième expérience profondément émotive, il en avait déjà fait l'expérience lors du premier accouchement de Davina. Il ressentait cette bénédiction comme un soutien chaleureux et bienveillant, une affirmation que les ancêtres les entouraient dans ce moment crucial.

Cette énergie, à la fois douce et puissante, ajoutait une dimension supplémentaire à sa magie, intensifiant son désir de protéger Davina et leur enfant, il comprenait que ce n'était pas seulement un moment de douleur. C'était aussi un moment de création, un passage vers la vie qui était sur le point de commencer, le mélange des énergies formait une barrière rassurante, écartant les ombres de la peur et de l'incertitude. Pour Davina, cette aura dorée était réconfortante, elle sentait la chaleur de cette bénédiction l'envelopper, lui apportant une force qu'elle ne savait pas qu'elle avait, chaque contraction devenait insupportable grâce à cette présence bienveillante. Elle se concentrait sur la voix de Kol, qui était son ancre dans cette tempête, ses yeux, d'abord marqués par la douleur et la peur, brillaient désormais d'une lueur d'espoir, renforcée par l'énergie des ancêtres. Elle se battait avec chaque fibre de son être, déterminée à donner naissance à leur fils, quelques minutes plus tard, après un dernier effort épuisant de Davina.

Clarisse, avec une douceur infinie, attrapa délicatement le bébé dans ses bras, le cri puissant du nouveau-né résonna dans la pièce, un son vibrant de vie et de santé qui brisa le silence, à cet instant, un mélange de soulagement et de bonheur submergea Davina. Elle se mit à pleurer, ses larmes de joie coulant librement, témoignant de l'énorme poids qui venait de se lever de ses épaules, son corps, déjà fatigué, se relâcha enfin alors qu'elle accueillait la réalité de son rôle de mère.

- Tu as été parfaite, mon amour… Il est magnifique… murmura Kol à l'oreille de Davina.

Kol, sentait son coeur déborder d'amour et de fierté, sa voix dans son murmure était chargée d'émotions, une douceur qui contrastait avec l'intensité des événements récents, dans ses bras, il sentait la magie de Davina s'épanouir. Elle prenait pleinement conscience de son nouveau rôle, Clarisse déposa doucement le petit Nathaniel dans les bras de Davina, et dans cette fraction de seconde, tout sembla s'apaiser. Le regard de Davina, empli d'amour et de gratitude, croisa celui de Kol, qui la tenait toujours fermement contre lui, leur connexion, déjà puissante, était désormais amplifiée par cet événement extraordinaire. Les magies de Kol et Davina dansaient ensemble, entrelacées dans une harmonie qui unissait leur petite famille à présent élargie à nouveau, ce moment, gravé dans les cœurs. Il s'agissait d'un moment, gravé dans leurs cœurs, était un témoignage de leur force collective, unissant leur amour, leur protection et leur magie dans une bulle de chaleur et de sécurité.

Dans ce cocon intime, Kol réalisa qu'ils avaient créé quelque chose de plus grand qu'eux, chaque battement de coeur résonnait avec une nouvelle vie, une nouvelle énergie qui les reliait encore plus profondément. Il pressa légèrement sa main contre celle de Davina, lui offrant un soutien silencieux et indéfectible, et ensemble, ils se tournèrent vers leurs fils, Nathaniel, le regard rempli de promesse pour l'avenir. La peur et l'angoisse qui les avaient assaillies auparavant se dissolvaient lentement, laissant place à une immense gratitude et à l'amour inconditionnel qui les unissait désormais à six, le couple fixait leur fils nouveau-né avec des yeux remplis d'amour inconditionnel.