Chapitre 1 :
Savoir pour décider
- Qu'est-ce que c'était ? demanda Harry la voix tremblante.
Il était là, à genoux dans le vaste espace blanc qu'il savait être l'antichambre de la mort. Il le savait pour y être venu un peu plus tôt lorsque Voldemort lui avait jeté cet Avada. Il avait alors vu Dumbledore ici et le horcruxe dans ce qui avait été la réplique de King's Cross puis il était retourné à la guerre. Il y avait mis fin, il avait vaincu et peu après, il se retrouvait de nouveau ici sans savoir pourquoi ou comment. Cette fois, il n'y avait plus de gare, il n'y avait rien mais il avait su que c'était le même endroit d'instinct. L'ambiance était un peu différente, plus douce et chaude, apaisante. Il y avait eu cette présence qu'il ne pouvait voir mais qu'il voyait pourtant, autrement. Il y avait eu cette voix indéfinissable et raisonnante, chantante. Il y avait eu cette étreinte sécurisante autour de lui. Et il y avait tout le reste qui l'avait laissé des larmes pleins les joues, recroquevillé sur lui même, enfermé dans ses bras, se balançant, perdu et complètement anéantis. Mais cette présence était là autour de lui et il savait ce qu'elle était, il le sentait.
- C'était toutes les connaissances sur le monde dans le quel tu as vécu jusqu'ici, toutes celles sur tout ce qui a influencé ta vie de près ou de loin, directement ou non, de petite ou grande manière. La vérité des faits, expliqua-t-elle doucement.
- Pourquoi ? bégaya-t-il la voix chevrotante.
- Parce que tu as désormais le choix. Mais pour choisir tu dois savoir. Tout.
- Je... je... C'est vrai ? demanda-t-il d'une petite voix. Tout... tout ça ? dit-il alors que les larmes coulaient toujours plus.
- Oui.
- Pourquoi m'avoir montré ? pleura-t-il.
- Tu devais savoir pour choisir, pour être libre. Et tu peux maintenant choisir d'oublier si tu le veux. Tu n'as qu'à le demander. Tu peux tout me demander désormais mon Reflet. Veux-tu oublier ? Veux tu que j'efface la douleur ? demanda-t-elle avec une inquiétude dans la voix.
- Non, soupira-t-il douloureusement en fermant les yeux. C'est... mieux... comme... ça, dit-il entre ses larmes. Mais qu'est-ce que je suis censé faire maintenant ? Qu'est-ce que... qu'est-ce que je fais ? J'ai plus rien... plus personne...
- Tu as le choix mon Reflet, répondit-elle.
- Lequel ? Mourir ou retourner là bas ? Encore..., pleura-t-il. Je ne veux pas y retourner en sachant la vérité. Toute ma vie n'a été qu'une blague et j'ai jamais rien vu. J'ai été tellement bête... un crétin... un raté... un...
- Chut mon très cher. Tu n'es rien de cela. Ton choix est bien plus vaste. Tu es mon Reflet désormais. Je te protégerais, je veillerais sur toi et tu peux tout me demander. Même une nouvelle vie dans les conditions que tu désires. Je serais toujours avec toi. Tu peux tout avoir et tu as déjà tout ce que je t'offre.
- Je ne sais pas... je ne sais plus..., pleura-t-il.
- Tu as tout ton temps. Reste là et repose toi, je veille sur toi. Repose toi mon très cher, repose toi et ne penses plus à rien. Ne pleures plus. Met de côté ce passé, cette souffrance et repose toi.
Il sentit une étreinte l'entourer, chaude et douce, réconfortante et apaisante. Il se laissa aller à ces sensations, s'accrochant à cette présence sécurisante. Il était épuisé, perclus de toutes sortes de souffrances indescriptibles. Il pleura longtemps, s'allongeant au sol étrangement moelleux et jamais elle ne partit, restant près de lui, consolatrice et pleine de soutient. Il ne sut combien de temps il resta là. Des heures, des jours, des semaines, des mois, plus... Mais ses larmes finirent par se tarir et le calme l'envahit. Il laissa alors son inconscient dériver, trier et comprendre toutes les connaissances et révélations qu'elle lui avait transmise. Il y avait tout. Tout sur la magie, le monde magique, sa vie, les manipulations, les mensonges, les trahisons, les non-dit... tout. Sa vie vue sous cette nouvelle lumière, ou plutôt dans ces ombres, n'avait plus rien à voir avec celle qu'il avait vécu. Il fallut une éternité pour tout digérer et comprendre. Elle ne l'avait pas laissé un instant, câline et tendre avec lui, le laissant penser, répondant à ses questions lorsqu'il demandait. Puis tout avait été clair et il avait retrouvé la paix. Alors, il avait pu regarder devant.
- Que veux tu maintenant mon doux Reflet ? demanda-t-elle alors qu'une force invisible caressait ses cheveux.
- Je ne sais pas trop, avoua-t-il. Est-ce que je peux vivre encore ?
- Tu vivras tant que je vivrais sauf si tu désires mourir, répondit-elle avec douceur. Tu peux avoir la vie que tu désires. Tu peux recommencer à zéro, décider d'oublier le passé ou non, choisir quel genre de vie tu souhaites... et toujours je veillerais à ce que l'aies. Voudrais tu vivre une nouvelle vie ?
- J'aimerais juste vivre cette fois, confia-t-il. J'aimerais être libre. J'aimerais découvrir les merveilles les plus incroyables. J'aimerais ne plus être trompé, manipulé. J'aimerais avoir encore la magie. J'aimerais voyager dans des endroits improbables, apprendre plus pour qu'on ne puisse plus jamais me mentir, pour ne plus dépendre des autres. J'aimerais vivre des aventures extraordinaires et faire ce que je veux.
- Veux-tu te souvenir du passé ?
- Oui, murmura-t-il. Je veux me rappeler pour ne plus faire les mêmes erreurs. Je ne veux plus vivre dans le monde magique. Je ne veux plus de ça.
- Bien sûr mon très cher, acquiesça-t-elle. Y-a-t-il autre chose ? Tu peux avoir tout ce que tu veux.
- Je veux juste une vie libre, ne plus être trompé, trouver quelque chose à faire, comprendre, être moi, dit-il doucement.
- M'autoriserais-tu à ajouter mes propres détails pour embellir cette vie ?
- Hum, approuva-t-il. Juste, je ne veux plus tout ça. Tu sais ? Tout ça..., dit-il douloureusement.
- Je sais mon très cher. Ne t'en fais pas, tout ira bien. Tout ira bien et tu auras tout ce que tu veux. Je serais toujours avec toi et tu seras mon Reflet, mon protégé.
- Qu'est-ce que je vais devoir faire ? demanda-t-il dans un soupir résigné.
- Rien, répondit-elle simplement. Vivre comme tu l'entends et suivre ton chemin. Faire ce que tu veux car c'est là tout ce que je souhaite.
- Pourquoi moi ?
- Pourquoi pas toi ? s'amusa-t-elle. J'aime ce que tu es et je sais qui tu es au fond de toi. Tu es compatible avec moi et ce que j'ai à enseigner, à montrer. Tu as survécu sans le vouloir et sans le chercher. C'est très rare. Tu peux être une voix pour moi en étant simplement toi même et tu le mérites à mes yeux alors toi.
- Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?
- Je vais t'emmener dans ta nouvelle vie. Tu garderas tout tes souvenirs, toutes les connaissances que je t'ai donné. Je t'en donnerais aussi d'autre utiles pour toi. Tu garderas ta magie. Tu prendras toutes les caractéristiques qui sont propres à mon Reflet. Je te donnerais tout ce dont tu auras besoin. Je veillerais, je serais toujours autour de toi, avec toi et si tu as le moindre besoin, tu n'auras qu'à demander. Tout ira bien. Ne t'inquiète pas. Le passé est au passé maintenant et tu vas enfin pouvoir vivre pleinement comme tu en rêves.
- Merci, sourit-il doucement.
L'envie de dormir l'avait soudain pris alors qu'elle le cajolait toujours et il s'était laissé glisser dans le sommeil. Lorsqu'il avait rouvert les yeux, il s'était retrouvé dans sa nouvelle vie en bébé tout juste né. Son premier souvenir avait été celui d'une femme qui lui souriait avec douceur. Maria. Elle n'était pas sa mère mais elle serait celle qui s'occuperait de lui dans ses premières années. Il avait été très étrange de se retrouver ainsi dans un corps de nouveau né tout en ayant toute sa conscience, tout ce savoir, tout ces souvenirs. Il avait conservé la connaissance de son passé, celle de la magie et du monde magique, obtenu toute celle concernant son nouveau statu. Mais cela avait été idéal pour mener une introspection, pour réfléchir et dessiner le chemin qu'il voulait désormais emprunter.
Rapidement, sa situation avait été claire. Il était orphelin. Au début, il n'avait pas compris pourquoi elle avait fait cela. Pourquoi l'avait-elle fait orphelin une fois de plus ? Mais il avait fini par comprendre et il l'avait remercié pour cela. Il était avide de liberté, adepte de solitude et d'indépendance désormais et une famille et ses règles l'aurait bridé, attaché. Il ne voulait pas de cela et c'était donc bien mieux ainsi. Il était orphelin et il avait visiblement été déposé au jour de sa naissance devant un orphelinat modeste mais très bien. Les gens de l'orphelinat Sainte Catherine avaient été attentionnés et bienveillants. Il s'était retrouvé en Amérique. Maria, femme cultivée, avait été désigné pour le nommer. Il était alors devenu William-Léandre Isaac Elfiamine. Son nom de famille avait été influencé par sa protectrice mais ses deux prénoms avaient été choisi par Maria dans une originalité qui lui avait plu. Sa nouvelle date de naissance était fixée au huit août 1976. Il avait reculé dans le temps. Il s'était demandé pourquoi et elle lui avait répondu que cette date serait parfaite pour lui ouvrir la vie qu'il souhaitait avoir, qu'il pourrait le constater avec le temps. Il lui avait fait confiance. Elle lui avait aussi dit que quelques part, plus tard, Harry Potter naîtrait de nouveau et vivrait exactement la même vie que lui. Son seul interdit dans cette existence était d'intervenir dans son propre passé de près ou de loin. S'il le faisait, il risquait de tout changer et de se faire disparaître lui même. Il devait donc laisser les choses se faire pour pouvoir continuer sa vie et elle lui avait dit que son pouvoir l'empêcherait de changer quoi que ce soit à son passé. Il n'avait pas l'intention de se mêler de nouveau au monde magique de toute manière, de retourner là bas. Cette vie était dans le passée pour lui même si elle n'avait pas encore débuté à cette époque.
Il avait donc commencé cette nouvelle vie, observant tout de ses yeux de nouveau né, réfléchissant déjà à la suite. Ses connaissances étaient déjà vastes et ses capacités d'apprentissages bien supérieurs aux mortels, aux humains grâce à elle. Il avait tant de possibilités, tant de chemins possibles maintenant. Les perspectives l'excitaient beaucoup. Il voulait apprendre comprendre. Toujours, elle était autour de lui, encourageante, réconfortante, pleine de soutient, bienveillante. Il était pourtant le seul à la voir. Pour l'orphelinat, la raison de son abandon était claire : il était né albinos. Il avait la peau incroyablement pâle, les cheveux blancs immaculés et les yeux rouges. Pourtant, cela n'avait pas dérangé les adultes de l'orphelinat. Il avait grandis sous leurs soins, heureux. L'établissement n'avait pas beaucoup de moyens pour l'inverse en pensionnaires mais on s'occupait bien d'eux. Ils étaient vêtus convenablement, ils mangeaient à leur faim, ils avaient une maison, ils étaient bien traité, soigné et ils avaient droit à une éducation. Il n'avait pas besoin de plus.
Il avait grandi de bien meilleure manière que dans son passé. Il avait été un enfant calme et très curieux, expérimentant tout ce qu'il pouvait. Et les adultes autour de lui avaient très vite remarqués qu'il était beaucoup plus précoce que les autres enfants, qu'il apprenait et évoluait bien plus vite. Contrairement à ce qu'il avait crains de par sa connaissance et son expérience de l'Homme, sa différence et ses particularités avaient été très bien reçues et tolérées à l'orphelinat. Les adultes s'étaient émerveillés de ses capacités, très vite persuadés qu'il s'en sortirait dans la vie grâce à cela, heureux pour lui et ils l'avaient aidé comme ils pouvaient avec leurs petit moyen. Tout petit, cela s'était fait par l'éveil et de petits jeux éducatifs. Il avait très vite appris à marcher, commencé à parler et on s'était appliqué à développer cela avec lui. Intérieurement, il avait d'abord été amusé. Il savait tout cela, il ne restait plus qu'à apprendre à son jeune corps à le faire et ce n'était pas compliqué. Il s'y appliquait d'ailleurs chaque jour, expérimentant, développant sa motricité, sa voix... Mais il avait surtout été très touché de voir les adultes autour de lui tout faire pour l'aider à se développer et à apprendre, attentionné. Jamais il n'avait eu cela avant.
Il avait très vite était qualifié de surdoué et il l'était en effet par ses connaissances mais aussi par ses nouvelles capacités d'apprentissage qu'elle lui avait offerte. S'il n'avait pas de problème avec les autres enfants malgré la curiosité que suscitait son apparence, il ne trouvait pas d'intérêt à interagir avec eux. Les adultes pensaient que sa tendance à la solitude, son désintérêt pour les jeux d'enfants de son âge venait de son intelligence, ne le forçant pas. Il avait très vite appris à compter, à lire, à écrire... Il lisait parfaitement à trois ans et on tentait de lui donner accès aux livres autant que possible en découvrant son intérêt pour la chose. Grâce à la bienveillance d'un vieux directeur d'une bibliothèque se trouvant non loin, il avait pu avoir accès à plus de livres gratuitement, l'orphelinat ne pouvant lui en acheter ou lui offrir l'entrée d'une autre bibliothèque. Il avait passé ses journées à lire à étudier et il avait commencé à se passionner pour toutes sortes de choses : les animaux, les langues, le passé de l'humanité, les cultures de tout horizons, la philosophie... Il cherchait à comprendre ce monde dans lequel il s'était si longtemps senti complètement perdu.
Les civilisations anciennes l'avaient particulièrement intriguées. Il avait désormais toute la connaissance du monde magique mais il n'y avait presque aucune trace en elle de choses telles que les anciens dieux, les magies dont parlaient les légendes non magiques. Si de nombreuses choses comme les dragons, les vampires, les loup garou ou autres venaient du monde magique, certaines n'avaient rien à voir. Les dieux étaient un bon exemple. Son savoir du monde magique y faisait référence vaguement comme des peuples étrangers supérieurs qui s'étaient joués des mortels moldus imbéciles, servis d'eux et qui les avaient réduit en esclavage quand les magiques s'étaient cachés de cela comme ils le faisaient encore avec la société moldue. Il ne savait rien de tout cela et il en avait été très curieux. Fort de la mémoire absolue qu'elle lui avait offerte en plus de ses capacités d'apprentissages et d'assimilation, il avait dévoré tout les livres à sa disposition, demandeur de plus de savoir.
Grandissant, il s'était forgé une personnalité calme, maîtrisée, réfléchit. Il était plutôt silencieux et solitaire mais il pouvait être très doux et sociable s'il le voulait. Il était curieux, très ouvert d'esprit, sans jugement, tolérant, observateur... On l'appréciait beaucoup en général mais il gardait toujours une certaine distance avec les autres. Il avait conservé sa magie, la maîtrisant parfaitement de part son savoir complet sur le monde magique. Il s'était aussi découvert de nouvelles capacités allant avec son statu et les demandes qu'il avait faîtes. Il pouvait lire l'esprit des gens comme des livres ouvert, il était empathe et voyait et décryptait les auras, les énergies. D'un regard, il pouvait tout savoir des gens et de qui ils étaient et ainsi plus personne ne pourrait se jouer de lui. Il avait des dons de prémonitions, de visions du passé, du présent et du futur. Il savait quand les gens, les animaux et autres êtres vivants allaient mourir, quand ils étaient nés. Il savait d'ailleurs tout de la mort désormais et l'existence était plus claire pour lui. S'il pouvait se blesser, être malade, il ne pouvait pas mourir sans le choisir et il savait qu'une fois son corps à maturité, il ne vieillirait plus. Il ne montrait ses capacités à personne mais cela l'aidait énormément, lui ouvrant des choses incroyables. Il n'hésitait d'ailleurs pas à se servir de ses dons, de ses pouvoirs et de sa magie. Il veillait à ne faire de mal à personne mais il s'en servait pour avoir ce qu'il voulait. Il n'avait aucun scrupule a user d'un peu de compulsion magique pour obtenir ce qu'il voulait si cela ne faisait de mal à personne et ne profitait de personne. Que ce soit pour qu'on le laisse lire n'importe quel livre pas toujours adapté en contenu aux enfants ordinaires, pour rester réveillé un peu plus tard, pour qu'on le laisse se promener un peu à sa guise lors des sorties... Il ne profitait pas des gens et veillait à ne pas faire de mal mais il ne voyait aucune raison de ne pas se servir de sa magie d'autant plus qu'il était indétectable pour le monde magique.
Il avait presque six ans lorsque les limites de moyens imposées par sa vie à l'orphelinat avaient commencé à l'empêcher d'avancer. Mais cela n'avait pas duré, sa protectrice bienveillante tenant toutes ses promesses. Ce jour là, c'était la sortie annuelle de l'orphelinat. Ils ne pouvaient pas organiser beaucoup de choses pour les enfants par manque de moyen mais une fois par an, ils faisaient une sortie culturelle. Elles étaient normalement réservées aux enfants plus âgés, d'au moins dix ans pouvant réellement profiter, apprendre et comprendre ce qu'il y avait dans ces sorties mais on faisait une exception pour lui au vue de son intelligence et de son avance. Cette année là, ils se rendait au musée pour voir une grande exposition sur l'Égypte Ancienne. Il en avait été ravi, ce sujet étant l'un de ceux qui l'intéressait le plus. Ils avaient fait plusieurs heures de route pour aller à cette exposition dans un grand musée splendide et William-Léandre avait adoré, excité comme cela faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé, sentant que les choses allaient changer en bien pour lui, sa protectrice lui confirmant sans lui révéler le tout.
S'il avait commencé par suivre la visite programmée avec le guide, il s'était vite éclipsé. L'homme hautain et ennuyeux leur parlait comme à des enfants crétins et il n'avait pas apprécié, sachant déjà plus que ce qu'il expliquait. Il était donc partie de son côté, sa magie l'aidant à le faire sans paniquer personne et sans qu'on ne l'en n'empêche. De toute manière, il serait revenu auprès de son groupe lorsqu'il le faudrait et il pouvait même rester là sans que personne ne s'en rende compte et rentrer seul plus tard. Il avait commencé sa propre visite, observant très attentivement le moindre petit objet qu'il photographiait de son esprit, enregistrant tout, réfléchissant à toute vitesse, lisant chaque écriteaux, chaque inscription. Il fit le tour complet de l'exposition. Il n'y avait presque personne à ce moment. Son groupe était dans une autre salle et il n'y avait personne dans celle où il se trouvait. Elle était consacrée aux dieux égyptiens qui, comme tout les dieux anciens, posaient énormément de question dans son esprit. Il s'était assis sur un banc, face à une statue qu'il observait tranquillement.
C'était à cet instant qu'une femme à l'aura douce, chaleureuse et sage s'était approchée de lui. Le fait qu'elle se rende compte de sa présence alors qu'il s'était servi de sa magie pour être ignoré lui fit comprendre que sa protectrice avait agi et qu'il devait faire cette rencontre qui attira alors toute son attention sans qu'il ne le laisse paraître. La dame vint s'asseoir près de lui, regardant la statue qu'il observait.
- Cette statue t'intéresse ? demanda-t-elle finalement.
Il sentait sa curiosité à son égard. Peut-être parce qu'il était un jeune enfant seul ici, peut-être à cause de son apparence ou peut-être à cause de sa grande concentration inhabituelle pour un enfant devant ce genre d'objet.
- Ce n'est pas tant la statue qui m'intéresse que tout ce qui l'entoure, répondit-il simplement. C'est fascinant.
Elle sembla surprise par son ton assuré et mature, sûrement par les mots qu'il employait et sa réponse aussi.
- C'est une déesse, expliqua-t-elle.
- Nephtys, remarqua-t-il. Protectrice des morts entre autre, fille de Geb et Nout, sœur de Seth, Isis et Osiris d'après ce que l'on sait.
- C'est cela, approuva-t-elle avec étonnement. Tu sembles savoir beaucoup de choses pour ton âge.
- Le sujet des dieux anciens est fascinant. Et pas seulement avec la culture égyptienne antique. Je me demande ce qu'il pouvait se passer à l'époque pour que l'on ait cru ainsi en eux. Était-ce de pures inventions de croyances ? Une image que les hommes ont donné à des choses qu'ils ne comprenaient pas ? Une invention pour contrôler les populations ? Ou d'autres choses ? Peut-être des êtres qui en savaient plus et qui en ont profité ? Les civilisations anciennes n'étaient à mon avis pas aussi stupides et naïves que beaucoup de monde le pense. On ignore encore tellement sur elle. Mais je ne pense pas que toute cette culture religieuse sorte de nul part. J'aimerais comprendre. Cela mis à part, c'est une culture très intéressante sur le plan historique, social, politique et autre.
Il y eut un moment de silence alors que la dame semblait immensément stupéfaite sans surprise. Ce n'était pas tout les jours que l'on rencontrait un enfant si jeune parlant -Léandre la laissa se remettre, faisant mine d'ignorer son trouble pour regarder l'exposition. La dame finit par lui parler de nouveau, l'engageant dans une discussion comme pour découvrir jusqu'où allait son savoir, allant de surprise en surprise. Ils échangèrent ainsi un moment, la dame désormais focalisée sur lui quand il avait une très bonne impression à son égard.
- Comment vous appelez vous madame ? demanda-t-il lors d'un blanc dans leur échange.
- Oh, excuse moi. Il est vrai que je ne me suis même pas présenté, s'amusa-t-elle en lui tirant un petit sourire. Je m'appelle Catherine, Catherine Langford. Je suis archéologue et égyptologue. J'ai organisé cette exposition.
- Elle est magnifique et très intéressante, remarqua-t-il alors. Enchanté, dit-il en lui tendant une main qu'elle serra avec un sourire. Je m'appelle William-Léandre Elfiamine.
- Un nom original, releva-t-elle.
- Oui mais j'aime bien. Je n'aime pas être comme tout le monde, dit-il simplement.
- Tu es tout seul ?
- Non, je suis venu avec d'autres enfants et nos gardiens, répondit-il. Mais le guide était ennuyant alors j'ai décidé de faire ma propre visite.
- Tu es venu avec ton école alors ?
- Non, avec l'orphelinat, dit-il en la surprenant une fois de plus. C'est notre sortie culturelle annuelle. Je vais devoir y retourner d'ailleurs, soupira-t-il. Je crois que nous allons bientôt partir et il y a beaucoup de route pour rentrer.
- Puis-je te raccompagner ? demanda-t-elle.
- Avec plaisir, sourit-il.
Ils se levèrent alors pour partir à la recherche de son petit groupe qu'ils retrouvèrent à la sortie de l'exposition. William-Léandre avança vers Maria qui les accompagnait avec deux autres adultes, la directrice de l'orphelinat, madame McAvie, venue avec eux. Celle-ci soupira d'ailleurs en le voyant, les autres enfants turbulents et remuant autour d'elle.
- William-Léandre, fit-elle avec soulagement. Je croyais que l'on t'avait perdu mon garçon.
- Excusez moi madame McAvie, répondit-il. Je me suis attardé dans une salle, dit-il en la faisant sourire avec douceur.
- Cette exposition t'a plu ? demanda-t-elle.
- Oui, c'est très intéressant, remarqua-t-il. J'ai aussi rencontré madame Langford, dit-il en désignant la dame qui l'accompagnait. Elle est archéologue et égyptologue, expliqua-t-il, et elle a organisé cette exposition. Nous avons discuté un peu.
- Enchanté madame, salua la directrice en lui tendant une main que Catherine serra volontiers. J'espère que William-Léandre ne vous a pas dérangé.
- Absolument pas, s'amusa-t-elle. Je dirais même que c'est moi qui ait dérangé son observation.
- Venez les enfants, commanda Maria. Nous allons prendre un petit goûté dans le parc à côté avant de repartir.
Tous la suivirent avec enthousiasme, tous sauf William-Léandre qui jeta un regard envieux et déçu au reste de l'immense musée où il aurait voulu rester encore pour voir les autres expositions. Il salua poliment la dame l'air triste. Il soupira finalement lourdement pour suivre son groupe en traînant les pieds sous le regard de Catherine qui interpella la directrice :
- Excusez moi madame...
- McAvie, compléta gentiment celle-ci.
- Madame McAvie, reprit-elle en lui souriant. Ce jeune garçon est particulier, remarqua-t-elle.
- William-Léandre ? sourit-elle alors qu'elle approuvait. Oui, c'est un enfant exceptionnel. C'est un surdoué, un véritable génie à mon avis.
- J'ai cru comprendre que vous veniez d'un orphelinat, demanda-t-elle précautionneusement.
- Oui. L'orphelinat Sainte Catherine que je dirige. William-Léandre a été déposé sur le pas de notre porte au jour de sa naissance et même juste après vraisemblablement. Peut-être à cause de sa particularité.
- Il est albinos c'est cela ?
- Oui mais si ce n'est l'apparence physique, il n'a aucun problème de santé et cela ne le dérange pas. Seulement, c'est toujours rédhibitoire pour lui à l'adoption alors je crains qu'il ne reste avec nous jusqu'à sa majorité.
- Il semble très intelligent.
- Il l'est, sourit-elle avec fierté. C'est un garçon extraordinaire. Malheureusement, l'orphelinat n'a pas les moyens de lui donner accès aux enseignements et aux connaissances qu'il voudrait. Mais je suis persuadé qu'il ira très loin. Il est très en avance sur les autres enfants, très curieux, très intelligent et réfléchis. Il est très sage, calme, ne créé jamais le moindre problème, très poli et respectueux, gentil. Il fera de grandes choses c'est certain. Je regrette simplement que nous ne puissions pas lui donner les études, les livres, les moyens et les professeurs qui lui permettraient de vraiment s'épanouir.
- Dîtes moi ? Pourrais-je éventuellement lui rendre visite ? demanda-t-elle en surprenant et en faisant sourire la directrice.
- Bien sûr. Il en sera ravi c'est certain.
Très vite, William-Léandre avait vu Catherine venir lui rendre visite à l'orphelinat, passant des heures avec lui pour discuter de tout et rien, la dame se faisant une joie de satisfaire l'incroyable curiosité du garçon. Et avec cela, elle le découvrit vraiment, lui, son intelligence, sa personnalité atypique. Ils s'étaient rapidement rapprochés et William-Léandre avait noué avec elle sa première relation plus solide dans cette vie. La dame était fascinante, gentille, protectrice, aussi curieuse que lui et elle le comprenait aisément. Cette année là, le jour de son sixième anniversaire, Catherine lui avait annoncé que s'il était d'accord, elle l'adopterait. Il ne s'était pas fait prier loin de là, très heureux et sautant littéralement dans les bras de la dame radieuse elle aussi.
Une nouvelle étape de sa vie avait alors commencé. Il avait emménagé dans le riche manoir Langford qui à lui tout seul était incroyable à ses yeux. Il y avait là une spectaculaire collection d'artefact en tout genre, une bibliothèque incroyable qui lui ouvrit un nouveau champs de possibilité. Seulement, ce ne fut que le début. Très consciente de son potentiel et croyant en lui dur comme fer, Catherine avait tout fait pour son éducation, lui donnant accès à des savoirs dont-il rêvait à travers les livres et bien d'autres choses. Avec elle, il allait souvent au musée, avait accès aux plus grandes bibliothèques du pays, pouvait parler à beaucoup de monde... Elle fit tout pour lui permettre de s'épanouir, William-Léandre la remerciant infiniment pour cela, toujours là pour lui, veillant sur lui, l'encourageant. Elle lui avait donné des professeurs particuliers pour ses études, les écoles pas vraiment adaptées pour un cas comme le sien. Et ce n'était pas n'importe quels professeurs puisqu'il s'agissait d'amis à elle qui enseignaient aussi bien souvent à l'université. Si tous avaient été septiques au début, ils s'étaient vite aperçus que Catherine n'avait pas exagéré ses capacités, loin de là, lui enseignant avec joie. Lorsqu'elle voyageait, Catherine l'emmenait avec elle et il avait vu l'Égypte pour la première fois avec les entrées professionnelles de la dame. C'était inespéré pour lui.
L'Égypte ancienne n'avait pourtant qu'une petite partie de son intérêt alors qu'il s'intéressait à toutes les cultures anciennes. Sa mère adoptive aidait beaucoup en cela, lui donnant là encore accès à tout ce dont-il pouvait rêver pour apprendre. Il ne cessait alors plus de se cultiver et d'étudier, toujours plus curieux. Sous l'impulsion de Catherine, il s'était aussi trouvé des loisirs pour se divertir. Loin de ses intérêts du passé, il s'était tourné vers le dessin, couchant ainsi sur le papier tout ce qu'il pouvait avoir en tête. Là encore, sa mère adoptive lui avait offert des cours. De dessin mais aussi d'escrime et d'art martiaux à sa demande. Il s'était mis au piano, un de ces magnifiques instruments présent au manoir. Il s'essayait d'ailleurs régulièrement à de nouvelles choses, curieux et avide de découverte.
William-Léandre n'avait pas encore neuf ans lorsqu'il obtint son diplôme de fin de secondaire à la grande fierté de sa mère adoptive. Il put alors avoir accès aux études universitaires et ce fut avec l'assurance d'un adulte endurcis qu'il se lança, ravi. Il savait ce qu'il voulait maintenant. Il voulait étudier l'histoire du monde, apprendre de toutes les cultures, mieux comprendre l'humanité. S'il avait perdu tout espoir en elle à la fin de sa première vie, qu'il avait voulu comprendre à l'aube de sa deuxième, maintenant, il se posait encore plus de questions. Il avait rencontré des gens bien dans cette nouvelle existence. Des personnes bienveillantes et il avait commencé à se dire que l'humanité n'était peut-être pas aussi désespérée qu'il l'avait pensé. Alors il voulait mieux la connaître, la décrypter, comprendre... et peut-être qu'un jour, il pourrait l'aider à avancer.
Il s'était alors lancé dans plusieurs domaines et s'il s'intéressait à beaucoup de choses. Les cursus qu'il suivait pourtant officiellement étaient au nombre de trois : l'anthropologie, la linguistique et l'archéologie. Et cela, dans la meilleure université du pays grâce à Catherine, Harvard. Il devint d'ailleurs rapidement un véritable phénomène pour son université, reconnu comme un vrai génie. Il restait pourtant très humble et sage, discret et simple, peu attiré par toute l'agitation autour de lui. Il n'avait pas vraiment d'ami, juste des connaissances, et les activités sociales communes de son âge ne l'intéressaient pas. On le prenait d'ailleurs souvent pour un snob froid et hautain, orgueilleux et intolérant. Mais il s'en fichait totalement et ceux qui prenaient la peine de le connaître un peu s'apercevaient rapidement que ce n'était pas le cas, qu'il avait simplement une mentalité différente.
Ses études furent ponctuées de nombreux voyages à travers le monde, avec sa mère puis avec des professeurs et des chercheurs, des amis de sa mère. Et à chaque fois, il n'hésitait pas à user de ses pouvoirs pour tirer un maximum de son voyage, copiant des livres, des écrits, enregistrant tout de son esprit hors norme, accédants à des lieux parfois interdit d'accès. Grâce à ses pouvoirs et à de petites manipulations mentales légères, il avait aussi pu avoir des entretiens avec des personnes très intéressantes. Parmi eux, il y avait le Dalaï lama auprès duquel il avait passé pas mal de temps, discutant, échangeant. L'homme l'avait marqué et il semblait savoir que William-Léandre n'était pas un être ordinaire. Il n'avait rien dis, rien demandé mais il savait c'était certain. Cela ne l'avait pas empêché de partager son savoir et sa philosophie avec lui. Des entretiens privés avec des grandes figures tel que Nelson Mandela, Aung San Suu Kyi et bien d'autre de ces esprits qui attisaient sa curiosité et son admiration se firent courant et très discrets. Ces gens étaient extraordinaires par leur esprits pour lui et que ce soit en direct ou par correspondance, il aimait échanger avec ce genre de personnes. Des philosophes, des politiques, des chercheurs, des professeurs, des gens ordinaires... il était avide de savoir, de comprendre. Avec cela, il se développa un réseau de connaissances incroyablement vaste et très vite, il fut reconnu dans son domaine bien qu'il doive encore faire ses preuves par son propre travail et ses propres recherches. Mais l'étudiant qu'il était déjà donnait énormément d'espoir.
William-Léandre adorait sa nouvelle vie mais il voulait encore plus, aller plus loin et il savait que cela viendrait un jour. En attendant, il profitait et faisait tout pour préparer l'avenir. Il remerciait chaque jour sa protectrice qui lui avait donné toutes les capacités nécessaires pour devenir celui qu'il voulait être. Si d'autres avaient su tout les avantages qu'il avait, on l'aurait certainement pris pour un tricheur et un faux génie mais il s'en fichait éperdument. Il n'était pas un humain ordinaire, ni un mortel. Il était unique et pour lui, il aurait été stupide de ne pas profiter des capacités qu'il avait à sa disposition. Il avait seize ans lorsqu'il obtint les trois doctorat qu'il convoitait en anthropologie, linguistique et archéologie, salué par ses professeurs et son entourage pour ses exploits.
Il avait continué à étudier, Catherine lui disant de prendre son temps, qu'il n'était pas encore temps pour lui de travaillé. Il s'était intéressé à bien des choses. Grâce aux savoirs qu'il avait de la magie et de son monde, il n'avait pas eu grand chose à faire pour affirmer son savoir en astronomie et en cryptozoologie. Il s'était fait spécialiste des mythes et légendes, traducteur extrêmement efficace et ce même dans des dialectes complètement perdus. La chose était tellement aisée pour lui qu'il s'était posé des questions et sa protectrice avec rit en expliquant qu'elle lui avait donné le don de comprendre et d'utiliser tout les langages. La chose apparaissait pourtant progressivement pour laisser le temps à son esprit de s'adapter et d'assimiler toutes ces manières de communiquer et les modes de pensées et de perceptions qui allaient avec. Lorsqu'il avait eu un peu plus de dix huit ans, il avait éprouvé le besoin de faire une pause dans cette course à la connaissance, de prendre le temps de réfléchir et de se poser. Avec la bénédiction de Catherine, il était allé dans l'Himalaya, dans un temple bouddhiste perdu dont le Dalaï Lama lui avait parlé pour prendre un temps de méditation, pour réfléchir et se recentrer. Envoyé par le guide spirituel, il avait été très bien accueilli par les moines et il avait vécu avec eux, à leur rythme, dans une retraite spirituelle qui lui avait fait le plus grand bien. Il aidait au temple évidemment passant aussi beaucoup de temps en méditation. Le silence et la sérénité des lieux lui avait permis de faire le point et il n'avait été que plus fier du chemin parcourut.
Il était resté une année et demi au temple, envoyant des lettres régulières à sa mère adoptive pour donner des nouvelles. C'était par instinct, sur un pré-sentiment qu'il était retourné en Amérique, plus serein que jamais. Retrouver le manoir Langford et sa mère avait été incroyablement réconfortant et chaleureux pour lui. Il était chez lui ici et Catherine était une mère pour lui comme jamais il n'en n'avait eu. Elle fut d'ailleurs émue aux larmes de le voir rentrer, l'étreignant avec tendresse et amour lorsqu'il entra dans le hall. Ce soir là, ils dînèrent ensemble, passant la soirée dans leur salon favoris à discuter. Les échanges tournèrent tout d'abord autour de William-Léandre, sa mère voulant savoir comment il allait et comment s'était passé son voyage. Si son fils avait vingt ans maintenant, à ses yeux, il était toujours son petit garçon et il aimait cette chaleur qu'il ressentait lorsqu'elle le regardait les yeux brillant d'amour, de tendresse et de fierté. Puis ce fut au tour de la dame d'être interrogée :
- Alors, ce projet si secret que tu voulais faire ressortir ? Où est-ce que tu en es ? demanda-t-il.
Avant son départ, elle lui avait parlé d'un projet de recherche découlant d'une découverte de son père, le professeur Langford. Il avait été stoppé et elle voulait le remettre en route. Elle n'en n'avait pas dit plus et par respect pour elle, il n'avait pas regardé dans son esprit pour savoir. Ses pré-sentiments et prémonitions lui avaient pourtant fait comprendre que c'était très important sans détails et sa protectrice n'avait pas voulu lui en dire plus, étrangement mystérieuse à ce sujet.
- Peu après ton départ, on m'a autorisé à le reprendre mais c'est classé top secret, dit-elle avec un sourire désolé.
- Une recherche archéologique classée top secrète ? s'étonna-t-il. C'est... inhabituel.
- Oui je sais mais c'est justifié, assura-t-elle.
- Je vois. Et ça se passe bien ?
- En deux ans, nous n'avons pas avancé d'un iota, ironisa-t-elle. Nous bloquons sur une traduction. D'ailleurs, je voulais te demander si tu accepterais de travailler avec moi sur ce projet ? J'attendais que tu rentres pour te le proposer. Tu es le meilleurs que je connaisse en linguistique ancienne. Tu pourrais certainement nous aider.
- Avec plaisir mais si c'est top secret, est-ce que je peux seulement venir ?
- J'obtiendrais l'accréditation nécessaire, assura-t-elle avec le sourire. Je dois faire venir un autre archéologue linguiste un peu particulier pour aider aussi. Le Docteur Jackson. Tu connais peut-être ?
- Oui, ses théories sont très intéressantes et rafraîchissantes pour la profession, sourit-il. J'aimerais lui parler. Il est original mais ses idées tiennent la route. J'ai aussi eu des idées de ce genre malheureusement, on n'a pas de preuve et ce n'est que spéculation.
- Les pyramides pistes d'atterrissage pour vaisseaux ? s'amusa-t-elle.
- Ça je n'y ai pas pensé. Moi et la technologie..., rit-il. Mais l'intervention d'une race extraterrestre, étrangère, m'est passée par la tête plus d'une fois. Cela expliquerait beaucoup de choses extraordinaires de l'époque. Je n'ai jamais cru que l'on était seul dans l'univers alors ça ne me choque pas loin de là. J'aimerais qu'on puisse voyager dans l'espace pour aller voir s'il y a d'autres peuple. Ce serait fascinant, dit-il l'air rêveur alors que sa mère souriait.
- Ton ouverture d'esprit est un trésor mon fils. Si j'arrive à avoir l'autorisation, tu pourras le rencontrer.
Comme elle l'avait dis, sa mère obtint cette autorisation même si cela ne s'était pas fait sans mal. Elle ne lui avait pourtant rien dit pour le moment. Et deux jours plus tard, il était en route pour une base militaire, Cheyenne Montain...
