Maître des âmes

Chapitre 22 :

Piège

- Aurais-tu déjà entendu le mot horcruxe ? questionna Dumbledore en continuant sa promenade en forêt avec Alexander.

- Non, jamais, répondit-il honnêtement.

Il ignorait totalement ce dont-il s'agissait et jamais il n'avait entendu ce mot.

- Cela ne me surprend pas. C'est de la magie très noire et malsaine. Un horcruxe est un objet dans lequel on cache une partie de son âme. Ainsi, si on est tué, on peut survivre. J'ai enquêté et j'ai découvert que Tom s'était lourdement intéressé à cette pratique lorsqu'il était encore à Poudlard. Il a dû tomber sur une référence à cette magie dans un vieil ouvrage de la réserve de la bibliothèque. J'en ai déduis qu'il avait pu fabriquer des horcruxes. J'ai cherché à le confirmer.

- Le journal en était un ?

- Il semblerait. Impossible a confirmer totalement. Ce sont des objets très complexes à analyser une fois détruis. Mais j'en ai l'intime conviction. Ce journal en était un. Peu de choses peuvent détruire un horcruxe. Il s'avère que le venin de basilic qu'il y avait dans le crochet que tu as utilisé ce jour là, est l'une de ces possibilités rarissimes pour le faire.

- Encore un coup de chance, marmonna-t-il.

- Ou l'œuvre du destin Harry, corrigea-t-il. Les horcruxes peuvent avoir une influence néfaste sur ceux qui les possèdent. Ils peuvent les changer, les posséder.

- Ce qui explique ce qu'il s'est passé avec Ginny cette année là.

- Oui. Le horcruxe a fait ce qu'il était censé faire : se réincarner. Heureusement, tu l'as détruis à temps.

- Alors ce n'est plus un problème s'il est détruis. Je ne vois pas ce que vous voulez dire.

- Et bien tout porte à croire que Tom a créé plusieurs horcruxes. Il aurait parlé de l'envie de créer six horcruxes. Impossible de dire s'il en a créé autant mais il est fort probable qu'il y en ait plusieurs. Le journal et l'âge de la forme de Tom qu'il contenait nous indique qu'il avait créé celui-là alors qu'il était encore à Poudlard. Je suis sûr qu'il en a fait d'autres pour s'assurer de ne pas mourir. J'ai fouillé ma mémoire, j'ai cherché et enquêté. J'ai fini par trouver ceci, dit-il en faisant apparaître une bague d'or portant une grosse pierre noire.

Sans qu'il ne sache pourquoi, à sa vue, à sa proximité, Alexander sentit son instinct s'éveiller d'un coup. Mais ce n'était pas négatif, loin de là. C'était comme trouver un trésor longtemps recherché. Tout en lui hurlait qu'il devait prendre cette bague, qu'il devait l'avoir. Il ne laissa rien transparaître, se forçant à continuer normalement.

- S'en est un ? questionna-t-il.

- S'en était un. J'ai détruit la part d'âme qu'il y avait à l'intérieur tu ne risques rien, dit-il en lui tendant. C'est un bijou ordinaire maintenant. J'ai réussi à me procurer du venin de basilic pour le neutraliser.

Alexander sentit qu'il mentait sur ce dernier point, ce qui voulait dire qu'il avait utilisé autre chose pour le détruire mais il ne posa pas de question. Il prit l'anneau tendu, sentant une magie puissante et agréable en émaner. Il était pourtant absolument sûr qu'elle n'était pas dangereuse et, étrangement, elle lui rappelait sa cape d'invisibilité sans qu'il puisse comprendre. Dumbledore disait vrai en déclarant qu'il l'avait détruit comme horcruxe mais cette bague était assurément magique.

- Comment avez vous su que s'en était un ?

- Et bien j'ai beaucoup repensé à l'époque où Tom était à l'école. On ne peut pas prendre n'importe quoi pour faire un horcruxe. Ce doit être un objet magique très puissant ou auquel on tient énormément, qui nous est lié d'une façon plus émotionnelle.

- Comme un journal intime.

- Comme un journal intime, approuva-t-il en souriant. Cette bague, Tom la portait souvent à Poudlard si ce n'est toujours. C'est un héritage de sa famille du côté sorcier d'après ce que j'ai compris. Il l'avait caché dans la dernière propriété sorcière que sa famille avait. J'ai commencé par aller voir cet endroit parce qu'il lui était lié et que j'espérais y découvrir des indices. J'ai compris quand j'ai trouvé cette bague et sentit sa magie.

- Je vois. Il y en a d'autres ?

- C'est probable, déplora-t-il gravement. Et si nous voulons détruire Tom, nous devons détruire ses horcruxes.

- Je ne vois pas ce que je peux y faire.

- Au contraire Harry. Tu peux les trouver. Je n'ai pas pu découvrir s'il y en avait d'autres ou les endroits où ils pourraient être cachés mais toi tu peux.

- Comment ?

- En te servant du lien Harry. Tu pourrais entrer dans son esprit à ton tour et en te concentrant sur les horcruxes, savoir s'il y en a d'autres et où.

- Je refuse. Je ne veux plus jamais rouvrir ce lien, répondit-il avec une panique simulée en reculant de quelques pas.

- Harry, je peux t'apprendre tout ce dont tu auras besoin pour réussir sans te mettre en danger. Tu n'auras pas à approcher de Tom et au risque de dire quelque chose que tu sais certainement déjà : il ne pourrait pas te vouloir plus de mal que cela n'est déjà le cas. Je ne te demanderai pas une telle chose si ce n'était pas indispensable. Je sais quelle épreuve cela peut être pour toi. Seulement, tu es le seul, le seul à pouvoir le faire grâce à ton lien avec lui. Tu n'auras qu'à nous dire ce que tu découvres et nous nous chargerons d'aller les chercher et de les détruire. Il y a de très grandes chances pour que faire cela affaiblisse énormément Tom et le rende bien plus facile à combattre. En travaillant tous ensemble, en nous battant tous ensemble, nous pouvons le faire. Mais nous avons besoin de ton aide Harry. Tellement de vies en dépendent, tellement de gens ont besoin de ton aide. Tu pourrais ramener la paix.

Alexander resta silencieux, l'air pensif en observant la bague entre ses doigts. Ces informations n'étaient pas une petite chose, cela expliquant que Dumbledore reste loin des oreilles des autres pour en parler. Le connaissant, il n'avait pas partagé l'information avec grand monde. D'autant plus que cela pouvait en désespérer certains. Cela ne le faisait pas changer d'avis du tout même si cela lui apprenait des choses intéressantes sur Tom au cas où. Mais cela n'était pas de nature à le faire changer d'idée, loin de là. Cela ne changeait pas le fait qu'il ne combattrait pas Tom, ce qu'une chasse à ces horcruxes était assurément. Cela pourrait être utile plus tard si un jour Tom rompait leur trêve mais cela ne changeait rien à la situation présente. Seulement, il voulait cette bague, il devait l'avoir pour il ne savait quelle raison.

- Je t'en prie Harry, fit Dumbledore l'air suppliant.

- Je… je vais y penser, concéda-t-il. Est-ce que je peux la garder ? demanda-t-il en désignant l'anneau. Pour y réfléchir, expliqua-t-il. Un objet m'aide à me concentrer et je ne veux pas du journal.

- Bien sûr prend là. Je te remercie d'accepter de l'envisager. Je répondrai à toutes tes questions et je t'aiderai de tout ce que je sais pour faire cela sans risque.

- Laissez moi un moment, pria-t-il en s'efforçant d'avoir l'air perturbé.

Dumbledore approuva avec un sourire qui se voulait rassurant et patient. Il le laissa partir lorsqu'il s'éloigna et Alexander rentra chez lui. Une fois à l'abri de l'espionnage magique dans sa maison, seul, il s'enferma dans sa chambre. Il s'assit sur son lit et déposa la fameuse bague devant lui, la fixant comme pour chercher à percer ses secrets. Ce bijou l'attirait, lui demandait presque de le prendre et de le porter mais son instinct ne disait rien de négatif au contraire. Cependant, en sachant qu'un horcruxe pouvait influer sur ceux qui l'avaient, il devait être prudent. Voulant voir si l'impression changerait lorsqu'il serait isolé de l'anneau, il fit apparaître une boîte magique de scellement, une boîte capable d'inhiber le pouvoir de ce qu'elle contenait. Un objet très puissant issu de son héritage. Il s'en était servi en partant du Royaume Unis pour réduire toutes ses affaires et les cacher de peur que quelque chose puisse laisser une trace ou être tracé et c'était les aurors américains à son arrivée qui l'avaient aidé à analyser tout ce qu'il avait amené pour s'assurer de sa sécurité. Maintenant, il savait parfaitement faire ce genre de chose par lui même et cette boîte ne lui avait plus servi. Il y plaça donc l'anneau et la referma, sentant immédiatement sa présence magique disparaître, prouvant que la boîte fonctionnait. Il la posa plus loin et passa à un autre sujet.

Les horcruxes. Dumbledore n'avait pas menti dessus d'après ce qu'il avait perçu de ses sens mais il y avait certainement beaucoup plus à dire. Dommage qu'il ne puisse aller à sa bibliothèque pour le moment et creuser le sujet. Néanmoins, cela expliquait la survie de Voldemort, sa certitude qu'il était immortel. Il avait des sauvegardes de secours au cas où. Il était d'accord sur le fait qu'il y en avait probablement d'autres en connaissant Tom. Savoir cela n'était pas rien. Il ne chercherait pas ces objets et n'en détruirait pas si par hasard, il devait en avoir un dans les mains. En tout cas, il ne le ferait pas tant que Tom tiendrait leur pacte et donc, tant qu'il ne serait plus son ennemi. Mais si cela changeait, il ne se gênerait pas. Il tenterait d'en apprendre le plus possible sur le sujet entre temps pour exploiter au mieux cette information. Dans tout les cas, ça ne changeait rien à la situation du moment.

Il y pensa très longuement avant de remettre ça de côté. Il n'y avait rien qu'il puisse faire de cela pour le moment. Cette révélation de Dumbledore prouvait encore une fois qu'il voulait le responsabiliser sur la guerre, sur Tom. Il voulait qu'il se sente obligé de participer, de s'en charger. Après tout, il était le seul à pouvoir éviter l'horreur au monde non ? C'était en tout cas ce que Dumbledore voulait lui faire croire en tablant sur le fait qu'il n'était pas un lâche qui fuirait sans aider les autres. Autrefois, cela aurait assurément fonctionné, mais plus aujourd'hui. Il revint sur l'anneau. Sa magie était toujours contenue et il ne l'avait pas eu longtemps dans les mains mais son instinct était toujours d'avis de le garder, de l'avoir, très positif devant ça. Si cette bague venait de la famille de Tom, une famille de sang-pur très ancienne descendant de Salazar Serpentard d'après ce qu'il savait, c'était peut-être une chevalière de lignée ou un objet magique utile. Cela expliquerait que son instinct soif positif dessus. Il savait qu'il pouvait avoir toute confiance en sa clairvoyance, que c'était la Magie même qui parlait pour ce genre de signe puissant.

Se souvenant qu'il avait pensé à sa cape en voyant le bijou, il fit apparaître cette dernière d'un geste. L'avoir entre les doigts lui confirma que oui, c'était la même impression magique que la bague. Légèrement différente mais c'était la même, comme si les deux artefacts étaient de la même famille. Il savait sa cape très ancienne et en possession de la famille Potter depuis des générations. Peut-être que cette bague avait un genre de magie identique à sa cape ? Voulant en avoir le cœur net, il ressortit la chevalière et la posa sur son héritage. Les magie des deux objets s'effleurèrent doucement, se rencontrant sous l'attention de ses sens et très vite, elles pulsèrent magnifiquement, lui donnant l'impression de joyeuses retrouvailles. Ces deux artefacts étaient bien du même acabit, il en était certain et en se concentrant plus encore, il s'aperçut que ce n'était pas tout le bijou mais la pierre noire qui provoquait ça.

Malgré tout, le mystère n'était pas résolu et il lui faudrait certainement faire des recherches sur les deux objets pour comprendre. En attendant, il les garderait précieusement évidemment. Par sécurité, il remit la chevalière dans la boîte inhibitrice avant de l'envoyer, avec sa cape, là où il gardait ses objets précieux : au domaine de Raël. Se sachant encore et toujours espionné, il resta là tout le reste de la journée, donnant ainsi l'impression de réfléchir comme il l'avait dit. Mais en réalité, il passa ce temps à discuter avec les Cullen par messages avec son téléphone et par télépathie avec Jacob. Par extension, la meute l'entendait même si lui ne pouvait les entendre. Jake transmettait donc s'ils le demandaient.

Le lendemain, faisant mine de se montrer plongé dans sa réflexion et se demandant s'ils viendraient toquer à sa porte, Alexander resta à la maison. Il surveilla l'Ordre à distance. Ils étaient toujours au moins quatre autour de chez lui mais ils se relayaient. Ils devaient avoir monté un petit camp en forêt parce qu'il les localisait souvent regroupé au même endroit, surtout la nuit. Il aurait bien voulu les écouter mais il risquait de se faire repérer et c'était hors de question pour l'instant. Une fois de plus, ils allèrent à l'hôpital, au bureau du shérif et même à la Réserve ce jour là. Il comprit pourquoi lorsque, plus tard, ses amis lui dirent qu'ils avaient eu de la visite. Carlisle avait reçu la visite d'un homme qui ne ressemblait à aucun des membres de l'Ordre présent. Le concerné avait certainement changé son apparence. Il s'était fait passer pour un détective privé, restant très vague, se disant à la recherche d'un jeune homme disparu presque trois ans plus tôt. Il avait expliqué avoir retrouvé sa trace ici sous le nom d'Alexander White et rechercher plus d'informations. Carlisle n'avait strictement rien dit et n'avait même pas confirmé son nom d'emprunt. Il s'était retranché derrière le secret professionnel et s'était assuré de ne pas avoir le moindre contact visuel. L'entrevue n'avait pas durée longtemps et le supposé détective n'avait donné aucune information.

Carlisle avait observé discrètement et s'était aperçu que ce détective avait parlé à plusieurs soignants de l'hôpital qui eux lui parlaient spontanément. Heureusement, il était le seul à vraiment avoir des informations sur Alexander après sa période d'hospitalisation. Avec cela, l'Ordre apprendrait simplement plus de choses sur son accident et ce qu'il avait vécu à cause de lui. Mais ce n'était pas grave. Sur le même modèle, les Quileute avaient eu de la visite. Si seul les êtres magiques étaient censés résister aux sorts de compulsions légers qu'ils utilisaient assurément pour faire parler les gens, cela ne fonctionna pas sur les amérindiens refusant de parler à un étranger, méfiant. Cela était certainement dû à l'héritage magique de la tribu qui, même non éveillé, les protégeait. Sue, Billy et le vieux Quil étaient allés à sa rencontre devant les avertissements de plusieurs des leurs à ce sujet, se présentant comme les Anciens et dirigeant de la tribu. On les avait questionné sur un Alexander White et, sachant par la meute comment se comporter, ils avaient évité les regards et parlé un peu. Ne pouvant se cacher derrière un secret professionnel, ils avaient simplement dit que c'était un ami de quelques jeunes de la tribu mais qu'il ne venait pas très souvent et qu'ils ne le connaissaient presque pas. Ils n'avaient rien dit de plus, affichant la méfiance habituelle de la tribu avec les étrangers pour ne pas éveiller les soupçons, demandant au détective de ne plus venir importuner les gens de la Réserve. Et cela s'était arrêté là.

Alexander fut beaucoup plus surpris lorsque, ce soir là, après une journée sans être dérangé, Charlie vint le voir. Ils avaient dîné et Bella était déjà repartie, son père pensant qu'elle dormait. Le shérif l'avait rejoint dans sa chambre, l'air soucieux. Alex l'avait senti dés qu'il était rentré du travail mais l'homme n'avait rien voulu dire en présence de Bella. Il avait alors pensé que cela concernait son travail, la chose arrivant parfois. Mais l'homme était maintenant là, assis sur son lit devant lui, l'air grave et soucieux, porte fermée.

- Qu'est-ce qu'il y a Charlie ? demanda-t-il inquiet.

- Quelqu'un est venu me voir au bureau aujourd'hui, commença-t-il. Un détective. C'est ce qu'il a dit en tout cas.

Alexander resta stupéfait une seconde, un non-maj n'étant pas censés en garder souvenir. Carlisle avait affirmé que ses collègues ne se rappelaient pas avoir parlé à un étranger, confirmant l'usage d'une magie les poussant à oublier rapidement la visite étrange et à passer outre sans y faire attention. Pourtant, Charlie en était conscient. C'était peut-être dû à sa protection magique sur lui ou alors Bella ne tenait pas son don de nul part et son père avait déjà un petit quelque chose de spécial. Cela serait tout à fait possible, ce genre de don émergeant parfois sur plusieurs générations.

- Pour moi ? devina-t-il.

- Oui. Il a posé des questions sur toi et il savait que tu avais l'asile dans le pays. Il n'a pas voulu m'expliquer ce qu'il voulait. Je n'ai bien sûr strictement rien dit et il est reparti sans faire d'histoire mais…

- Oh, je crois que je sais. Le service des inspecteurs de l'asile m'avait dit qu'il pouvait y avoir ce genre de petit contrôle impromptu avec les autorités de Forks pour s'assurer que vous faisiez bien votre travail et que je ne risquais rien ici. Ils ont peut-être voulu tester le respect de votre obligation de secret professionnel. C'est sûrement ça. Je les appellerai demain pour confirmer si tu veux.

- Je veux bien, ça me rassurerait, approuva-t-il. J'espère que ce n'est que ça. Si c'est autre chose, prévient moi. Je mènerai l'enquête pour qu'il ne t'arrive rien, fit-il avec soucis.

- Je te dirai dés que je sais mais ne t'en fais pas trop. Ce n'est sûrement rien.

Le shérif avait approuvé, prenant encore un moment avec lui pour parler de choses plus simples. Il s'enquit de l'évolution de sa relation avec Jacob, semblant vouloir s'assurer que ça se passait bien et qu'il en était toujours heureux. Alexander sentit son soulagement et sa joie lorsqu'il confirma qu'il trouvait ça chaque jour un peu plus parfait, que Jacob était un ange avec lui et qu'il était très heureux avec lui. L'homme s'en alla ensuite en lui souhaitant bonne nuit et Alexander le regarda partir. Bien sûr, demain, il lui dirait que ce n'était qu'une inspection du service de protection des bénéficiaires de l'asile de sa catégorie. Pour rien au monde il ne voulait que Charlie s'inquiète pour lui ou ne fouine du côté des sorciers en risquant de se mettre en danger.

Le lendemain, Alexander retournait se promener en forêt après avoir fait sa petite vie non magique comme à son habitude. Dumbledore se montra assez vite, croyant le surprendre encore une fois.

- Tu rentres avec moi Harry ? demanda-t-il en forçant un espoir construit de toute pièce dans sa voix.

Il le regarda un moment l'air douloureux.

- Je suis désolé mais non, répondit-il. Je reste ici. Je ne veux pas y retourner et je n'ouvrirai plus jamais le lien avec Tom. Je ne veux pas faire la guerre ou combattre. La vie que j'ai ici me convient parfaitement. Vous devrez faire sans moi. Partez avec les autres maintenant.

- Harry, soupira-t-il l'air incroyablement déçu.

Alexander le sentait pourtant s'agacer et s'impatienter, en colère et énervé bien qu'il s'affiche tout à fait calme.

- Je ne peux pas faire ce que vous attendez de moi et je ne veux pas le faire. Je ne changerai pas d'avis. Alors laissez moi tranquille. Il y a déjà eu bien assez.

- Et si la guerre gagne ton petit paradis, que Tom te retrouve ?

- Je vous l'ai dit : je suis conscient que cela pourrait et arrivera sûrement et j'ai déjà accepté la fin. Je veux juste qu'on me laisse vivre ma vie comme je le veux.

- On ne fait pas ce qu'on veut dans la vie Harry et si j'en suis désolé, le destin a voulu que tu combattes pour apporter la paix, pour le plus grand bien. Tu sais, moi aussi j'ai longtemps refusé quand on m'a demandé d'affronté Grindelwald. Parce que je ne pensais pas pouvoir le vaincre, parce que je ne voulais pas combattre, faire la guerre, que je préférai la paix… Mais j'ai fini par comprendre que c'était mon destin et que je pouvais arrêter cette horreur et sauver les innocents, j'ai pris une décision. C'est un grand sacrifice personnel et ça demande de grands efforts. Je sais que ce que je te demande est pénible mais c'est ton destin. Personne ne peut y échapper et quoi que tu fasses, la guerre et Tom viendront à toi et détruiront tout ce que tu aimes ici. Ta maison, ce shérif qui s'est occupé de toi, ce médecin qui ta sauvé la vie, cette tribu avec qui tu t'amuses… Tout sera anéanti comme bien trop de choses sont anéanties par cette terrible, terrible guerre. Mais tu peux changer ça. Tu as le courage Harry, comme tes parents, comme Sirius. Ils ont donné leurs vies parce qu'ils croyaient en toi pour accomplir cette tâche.

- Peu importe ce qu'ils croyaient, dit-il douloureusement. Ils n'étaient plus là pour m'aider à y croire aussi. J'ai donné assez et je ne crois pas que cette guerre ou le sort de Tom ne dépendent que de moi. Si c'est le destin et bien je le refuse. Et si l'horreur vient jusqu'ici, ma vie sera détruite, je mourrai ou je fuirai. Cela ne changera pas de ce qu'a été ma vie jusque là. Ce qui change ma vie, c'est le temps et l'existence que j'ai ici. Alors c'est ça que je veux garder. Cette guerre n'est pas la mienne. Je ne veux pas qu'elle le soit et personne ne peut m'y forcer. Ma liberté de choisir est ce que j'ai de plus important et j'ai choisi de laisser tout ça derrière et de ne plus y prêter attention, qu'elles que soient les conséquences. Alors pour la dernière fois, laissez moi tranquille. Partez et ne revenez pas. C'est mon choix.

Devant lui, Dumbledore le fixa longuement, intérieurement furieux et agacé. Il finit par soupirer lourdement, l'air accablé et déçu :

- Très bien. Tu as fait ton choix. J'agirai en conséquence. Au revoir Harry.

Il transplana sur le champs et Alexander le sentit réapparaître au niveau de ce qu'il supposait être leur camps. Et il savait, il savait que ça n'était pas fini. Seulement, maintenant, on ne lui demanderait certainement plus son avis. Il était certain qu'ils n'abandonneraient pas, il avait eu le temps de l'établir de ses fines perceptions. Il devait être sur ses gardes plus que jamais. Il continua à être surveillé à distance mais il fit toujours mine de l'ignorer. Il se promena en forêt longuement, réfléchissant, plus que jamais concentré sur les présences magiques étrangères sur ses terres. Discutant télépathiquement avec Jacob, il lui avoua que la négociation était assurément close maintenant et qu'on risquait de passer à un autre échelon, lui rappelant sa consigne de rester à l'écart. Jacob eut bien du mal à lui confirmer qu'il ferait de son mieux pour le faire. Par message, il prévint aussi les Cullen, les tenant au courant comme il avait promis et là encore, il les pria de rester à distance.

Ce jour là, il ne vit plus personne de l'Ordre, comme le lendemain et le jour suivant. Il était toujours surveillé par quatre personnes tournant régulièrement, les autres à leur camps ou se baladant dans la zone, certainement pour reconnaître les lieux, peut-être pour poser des pièges. Il l'avait anticipé et parce qu'il l'avait anticipé, il avait toujours pris exactement le même chemin de randonné de la même manière pour se promener, comme si c'était une habitude. Et, considérant que l'Ordre y passait aussi beaucoup de temps, il était probable que des pièges y soient posés. C'était le plus logique. C'était à l'abri des regards, les autres endroits qu'il avait fréquenté sous leurs yeux incluant beaucoup de non-maj ou des métamorphes et des vampires avec lesquels intervenir serait un problème pour eux vis à vis des lois créatures et sorcières. La forêt était le plus prudent et le moins risqué dans un premier temps. C'était pour cela qu'il était plus sur ses gardes que jamais lorsqu'il était seul dans une zone relativement éloignée des regards.

Le but était certainement de lui faire croire qu'ils étaient partis en respectant sa décision, pour endormir sa vigilance et voir ce qu'il ferait. Plusieurs jours durant, ce fut le silence radio. Alexander continua sa petite vie normalement, enfin presque puisqu'il avait beaucoup restreint ses contacts physiques, ses visites à ses amis, aux Cullen et aux Quileute. Cela faisait à peine plus de deux petites semaines mais ça lui manquait atrocement. Il ne craquerait pourtant pas parce qu'il le faisait pour les protéger et si Dumbledore et l'Ordre avaient tablé sur la corde sensibles de la protection des autres chez lui, ce n'était pas pour rien. C'était son moteur le plus puissant. Dumbledore avait certainement raison sur le pouvoir de l'amour pour lui, seulement, il n'aimait pas de la manière que les autres voulaient qu'il aime.

Après plusieurs jours de calme plat sans qu'il ne se passe rien, Alexander s'attendait à ce que cela explose et son instinct le hurlait presque. Il ne restait plus que trois jours de séjour légal à l'Ordre dans le pays. Bien entendu, Alexander avait tenu les aurors au courant aussi et ceux-ci lui avaient dit qu'ils n'avaient rien détecté d'illégal venant des étrangers. Pour le moment.

Ce matin là, Alexander sut bien avant que quoi que ce soit n'arrive que c'était le grand jour. Il était serein mais attentif, faisant comme si de rien n'était, il était allé se promener sur son chemin habituel. Lorsqu'il approcha de la grande clairière où il avait instauré l'habitude d'une pause, il perçut la magie qui y avait été posé. Puisque les aurors n'avaient rien détecté, soit c'était légal, soit c'était extrêmement bien dissimulé. Il suivit sa clairvoyance disant que c'était le premier cas. Au plus il approchait, au plus il sentait et il perçut finalement la perturbation dans l'air, celle provoquée par les sorts anti transports magiques. On voulait l'empêcher de s'enfuir, de transplaner.

Malgré qu'il comprit cela, il resta tranquille et entra dans la zone normalement. Ce n'était certainement pas ça qui l'effrayait avec le niveau qu'il avait aujourd'hui. Il avança et alla s'asseoir sur le même tronc qu'à son habitude, faisant mine de se reposer. L'Ordre l'encerclait totalement et il ne fallut que quelques secondes après qu'il se soit assis pour qu'ils émergent des bois tout autour de lui, tous se montrant au complet cette fois. Il put voir ceux qu'il n'avait pas encore vu et il regarda autour de lui l'air impassible. Il n'était plus question d'image fuyarde maintenant et il le savait. Il resta pourtant assis, soupirant lourdement :

- Vous n'allez vraiment pas laisser tomber n'est-ce pas ? questionna-t-il la voix neutre.

- Nous ne pouvons pas pour le bien de tous Harry, répondit Dumbledore arrivant face à lui. Tu le sais, je te l'ai expliqué. Soit raisonnable et rentre avec nous.

Il savait que tous, sauf le vieil homme, avaient discrètement sortis leurs baguettes mais il ne sentait pas les mêmes intentions venant de tous. Il laissa pourtant cela sur le côté, devinant que tous suivraient malgré tout le plan du vieil homme, déterminés.

- Non, répondit-il avec plus de force qu'il ne l'avait fait depuis leur arrivée. Si vous voulez me ramener là bas, ce sera de force et si vous le faîte, je vous jure que ne n'aiderai jamais d'aucune façon que ce soit et que je ferai mon possible pour vous emmerder jusqu'au bout, claqua-t-il. Je ne retournerai pas faire votre guerre, je ne combattrai pas les mangemorts et encore moins Voldemort. Je décide ce que je fais de ma vie et j'ai décidé que je ne ferai pas la guerre. Je vais rester ici poursuivre ma vie comme je l'entend.

- Tu n'es qu'un pauvre lâche ! ragea Ronald. Tu t'es enfuis parce que t'as peur comme le pauvre trouillard que t'es !

- Et c'est toi qui me dit ça ? ricana Alexander. Toi qui ne t'es toujours battu qu'en te cachant derrière moi ? Derrière d'autres ? Si tu veux tuer Voldemort vas y toi même. Moi, je ne lèverai pas ma baguette contre lui tant que je ne l'aurai pas décidé et tant qu'il ne sera pas là devant moi à le faire et à essayer de me tuer, je ne déciderai pas de l'attaquer! Est-ce assez clair pour vous ? Je suis parti parce que j'en avais assez de sacrifier ma vie, tout ce que j'ai au nom d'une foutu Prophétie et de gens qui prétendent décider ce que je dois faire de ma vie ! C'est terminé. Vous devrez me forcer pour que je vous suive et je ne me laisserai pas faire soyez en certains.

- Tu n'auras pas le choix, fit Maugrey. Tu es entré illégalement dans le pays. Tu n'as pas donné ta véritable identité au MACUSA. C'est passible de plusieurs années de prisons.

- Alors j'irai en prison, répondit-il en les stupéfiant.

Intérieurement, il était heureux de voir qu'ils pensaient qu'il était dans l'illégalité ici, qu'il n'était donc pas en rapport avec les autorités, qu'il n'aurait pas leur aide. Il percevait qu'ils étaient convaincus et cela jouait pour lui.

- J'irai en prison mais je ne vous ferai pas ce plaisir, répéta-t-il. Je décide de ma voie.

- Que penseraient tes amis ici de ce que tu fais, ce shérif qui t'a aidé, les gens de ce pays, s'ils savaient que tu les mets tous en danger par ta simple présence ? demanda Dumbledore menaçant clairement de le dénoncer.

- Ils feront ce qu'ils jugeront juste de faire, répondit-il avec aplomb. Comme je vous l'ai dit, depuis Sirius, je ne me suis pas attaché réellement à qui que ce soit. J'ai juste fait en sorte d'avoir les relations sociales paisibles et intégrées nécessaires à ma paix ici. Pourquoi croyez vous que je vive chez le shérif ? Vous voulez leur dire et me dénoncer ? Allez-y, cela ne me fait ni chaud ni froid. Et si je dois perdre cette vie et aller en prison, qu'il en soit ainsi si c'est là que mène le chemin que j'ai choisi. Je ne regrette et ne regretterai rien. Plus jamais. Avoir causé la mort de Sirius sera et restera mon dernier regret, je me le suis juré.

- Tu ne nous laisses pas le choix Harry, fit tristement Dumbledore en faisant un pas de plus pour n'être plus qu'à quatre mètres de lui. Tu dois retrouver la raison. Ce monde ne peut pas endurer tes caprices et ta lâcheté.

- Il peut très bien les endurer. Ce qu'il ne peut pas endurer c'est que des gens comme vous se reposent entièrement sur une seule personne pour résoudre un tel problème. Tout cela ne se résume pas à moi et Voldemort mais ça, vous vous en fichez. Si vous voulez tant sa mort, allez le tuer vous même monsieur, ordonna-t-il férocement. La Prophétie n'est qu'une bonne excuse pour vous planquer derrière moi ! Moi au moins, je ne me suis jamais caché derrière personne et je n'ai jamais demandé à personne de faire ce que je désirai qu'il soit fait !

Cela dit, tout se passa en une seconde. Dumbledore amorça un geste pour lancer un sort d'un doigt et il en fit autant. Mais il fit une chose bien plus rapide qu'un sort, qui ne nécessitait pas de bouger ou de sortir sa baguette, de parler, une chose à laquelle il s'était beaucoup entraîné : il lança une vague de magie pure et puissante qui émana de son corps en une vague de lumière circulaire. Elle fusa si vite que personne n'eut le temps de réagir. C'était surtout pour sa rapidité d'action qu'il avait appris cette technique, la capacité à frapper le premier n'étant pas un petit avantage Tous furent propulsés au sol à des mètres derrière eux, la stupéfaction et l'ahurissement s'installant. Malgré tout, Dumbledore réagit tout en se redressant, sortant sa baguette. Mais Alexander l'avait déjà fait lui même, lançant un autre puissant sortilège de désarmement qui attira la baguette de Dumbledore jusque dans sa main. Il eut une impression étrange en l'attrapant. Il n'y fit pas attention, la faisant disparaître pour s'assurer qu'il ne la récupère pas. Il s'entoura d'une puissante protection bien visible, brisa le sort anti-transport et il les regarda se relever alors que lui même était toujours assis. Il n'avait pas révélé son aura magique mais tous semblèrent avoir compris qu'ils n'étaient pas restés aussi inactif qu'ils l'avaient cru.

- Pas étonnant que Voldemort ait gagné finalement, ricana Alexander en les balayant du regard. Le monde a vraiment de quoi s'inquiéter. Mais ce n'est toujours pas mon problème. Partez et oubliez moi, je ne vais pas me répéter éternellement, fit-il froidement.

Il n'y eu pas un mot mais brusquement, Dumbledore lança un sort informulé qui s'écrasa simplement sur sa protection sans l'ébranler un seul instant, les stupéfiant un peu plus.

- Il faudra faire beaucoup mieux que ça monsieur l'ex-directeur de Poudlard, dit-il en insistant sur le préfixe. Sans baguette, ça risque d'être difficile.

- Qu'est-ce que tu as fait tout ce temps Harry ? demanda Hermione.

- Vous me pensiez sérieusement assez stupide pour ne pas avoir envisagé que vous et surtout Voldemort risquiez de venir me chercher ? Vous avez réellement gobé que j'étais assez imbécile pour ne pas prévoir un minimum de défense ? Et si ça avait été vraiment le cas, comment pourriez vous encore compter sur un tel crétin pour vaincre Voldemort ?

- Tu devrais encore être en train de te remettre de cet accident de voiture, fit Fleur.

- Ce fichu accident je ne l'avais vraiment pas vu venir, comme tout ce qu'il a provoqué. Mais je suis plus coriace que ça. Vous devriez le savoir. C'est aussi pour ça que vous me voulez.

- Pourquoi nous trahir ainsi ? demanda Ginny l'air blessée.

- Qui a trahis qui le premier ? questionna-t-il en les surprenant un peu plus.

Il sentit le malaise s'installer chez certains et il continua :

- Ou plutôt, qui n'a jamais été digne de ma loyauté ? La raison fondamentale qui a initié mon départ, c'est Sirius, je vous l'ai dit. Sa mort. Une mort qui n'aurait jamais dû se produire et qui aurait eu de grandes chances de ne jamais se produire si j'avais été autre chose qu'un jouet et une arme pour vous. Sirius lui, il m'aimait. Il m'aimait vraiment et il voulait me protéger. Savez vous pourquoi il vous a autorisé à prendre le Square pour QG ? demanda-t-il à Dumbledore. Pour être capable de vous surveiller de près. Il se méfiait de vous tous, profondément. Alors il a creusé. Le Square était pleins de sorts d'espionnage et de surveillance dans tout ses recoins, révéla-t-il en voyant certains pâlir drastiquement. Comme il était le maître des lieux, vous n'avez pas pu le détecter, continua-t-il en regardant le vieil homme dans les yeux. Il a enregistré des choses très intéressantes impliquant une bonne moitié d'entre vous. Et il s'est assuré que j'en prenne connaissance s'il lui arrivait malheur. Ce fut instructif. Alors n'osez pas demander qui trahi le premier ?! Savez vous que Sirius comptait me faire partir aussi dés qu'il pourrait ? Il se trouve que je suis tombé d'accord avec l'idée alors je l'ai fait. Vous allez vous débrouiller sans moi. Et si vous insistez, je vous combattrai jusqu'à mourir si c'est nécessaire ! Mais je ne reviendrai pas avec vous. Cette époque du Survivant, de l'Élu de la Prophétie est terminée. Vous ferez sans moi.

Il y eut un moment de blanc complet autour de lui, la stupéfaction régnant avec la fureur, la frustration, la colère, l'ahurissement… Puis la moitié d'entre eux échangèrent des regards et des signes de têtes pour ensuite faire tomber une pluie de sorts sur lui, faisant sursauter les autres. Alexander ne bougea pas d'un cil et pour cause : avec cette vague de sorts parmi lesquels des sorts illégaux, ils avaient déclenché autre chose. En un instant, un cercle d'une trentaine d'aurors américains étaient autour de lui, stoppant net l'attaque, faisant brusquement retomber le silence et l'immobilité. La réaction à l'infraction était très rapide et Alexander savait que les aurors américains avaient une procédure spéciale pour ce genre de cas. Ils disposaient d'une magie unique au monde combinant le transplanage à la magie d'un retourneur de temps. Le dispositif, unique, se trouvait dans le bureau d'intervention du MACUSA à New-York, utilisable lorsque certaines infractions aux lois ou situations se présentaient. Cela faisait qu'il n'y avait qu'un instant entre la détection du délit et leur apparition sur place même si, en réalité, ils avaient mis plus de temps à réagir.

- Par ordre du MACUSA : plus personne ne bouge ! gronda la capitaine des aurors debout devant Alex et faisant face à Dumbledore. Des infractions aux lois américaines ont été détecté.

- Permettez que nous nous expliquions, fit Dumbledore en se reprenant et en se faisant aussi sérieux que diplomate. Nous sommes simplement venus récupérer l'un de nos ressortissants qui s'est introduit illégalement sur votre territoire.

- Peut-on savoir de qui nous parlons ? demanda-t-elle alors que ses hommes gardaient leurs baguettes levées.

- De Harry James Potter qui se trouve derrière vous capitaine, fit-il l'air désolé. Nous allons le prendre en charge et…

- Qu'est-ce qui vous fait croire qu'il est entré illégalement dans ce pays ? coupa-t-elle en les ahurissant et en amusant le jeune homme.

- Vous avez toujours nié qu'il puisse…, commença Albus sans laisser paraître son étonnement.

- Être chez nous ? trancha-t-elle froidement. Bien sûr puisque c'est avant tout pour le protéger de vous et du gouvernement britannique que nous avons accepté de lui offrir l'asile de premier ordre. Nous avons toujours su et il est parfaitement en règle. Vous cependant… Il y avait des imperius dans cette vague de sorts ! claqua-t-elle l'air furieuse. Vous êtes tous en état d'arrestation, veuillez ne pas résister, ordonna-t-elle.

- Ce n'est qu'un malentendu, tenta le vieil homme. Il semblerait qu'un piège ait été tendu à votre gouvernement. Il n'y a aucune raison pour que…

- Aucune raison ? répéta-t-elle furieusement.

Elle le coupait pour la troisième fois et Alexander sentit Dumbledore bouillir devant autant d'audace face à lui.

- Qui se cache derrière les autres pour ne pas assumer maintenant ! ragea Ronald.

Alexander se leva alors, posant une main sur l'épaule de la capitaine Zelfer pour qu'elle lui permette de sortir du cercle protecteur des aurors. Elle s'écarta sur le champs sans pour autant baisser sa baguette, restant juste derrière lui.

- Les aurors ne seraient pas venus s'ils n'avaient rien détecté d'illégal, remarqua-t-il. Des imperius ? Pas mieux que les mangemorts mais ça ne me surprend pas. Si tu veux te battre Ron, je t'en prie, invita-t-il. Les aurors ne bougeront pas. N'est-ce pas capitaine ?

- Si c'est là votre souhait Seigneur Potter, répondit-elle en pétrifiant les spectateurs perdus.

- Alors vas-y Ron, poussa-t-il. Je t'en prie. Tentes donc de me forcer à te suivre.

Dansant sur ses pieds, le roux hésita mais sa fureur et son impulsivité le firent céder. Il esquissa un sort de découpe qui eut à peine le temps de sortir de sa baguette qu'il était contré par un sort d'Alexander. Les deux explosèrent et Ronald vola dans les airs. Il partit cependant dans l'autre sens lorsqu'il reçut un sort d'attraction qui le fit s'écraser aux pieds d'Alexander qui prit sa baguette pour la briser immédiatement.

- Je peux te gérer tout seul Ron, nargua-t-il. Tu ne fais peur à personne. Un autre voudrait-il essayer ? demanda-t-il en regardant autour de lui. Contrairement à vous, j'ai tendance à aimer l'honnêteté alors je n'ai jamais menti au MACUSA. Pourquoi avez-vous dû attendre les notes d'alertes de la Confédération pour me trouver ? remarqua-t-il en les surprenant plus encore. Et oui, je sais comment vous êtes arrivés ici. En partant, et grâce à vous et au pathétique enseignement de Poudlard, je n'avais pas le savoir nécessaire pour me cacher efficacement. Les aurors américains m'ont aidé. Vous auriez dû le deviner Dumbledore puisque vous saviez ce que vous aviez permis que j'apprenne ou pas. Maintenant, grâce à votre monumentale arrogance et à votre infraction aux lois, votre sort ne me regarde plus. Je vous conseille de coopérer. Le MACUSA et les aurors de ce pays ne sont pas ceux du Royaume Uni. Faîtes d'eux ce que vous devez capitaine, je n'ai plus rien à faire ici, dit-il en s'éloignant et en rangeant sa baguette avec une assurance débordante.

- Très bien, approuva-t-elle.

Les aurors entreprirent de tous les arrêter et si certains tentèrent de résister, d'attaquer Alexander ou de s'enfuir, ils furent bien vite maîtrisés par les aurors. Alex s'en alla sans un regard en arrière et quelques instants plus tard, il sentait les aurors disparaître de son territoire avec tout les membres de l'Ordre qui étaient venus. Il marcha un peu en forêt le temps de s'assurer que tous étaient bien partis puis il se détendit un peu. Il invita la meute et les Cullen à le rejoindre au domaine de Raël et moins d'une heure plus tard, ils étaient tous rassemblés.

- Ils sont partis ? demanda Sam alors que Jacob venait se coller contre son âme sœur dans un canapé.

- On les a forcé à partir. Ils se sont fait arrêter par les aurors, expliqua-t-il.

- Donc ils t'ont attaqué, comprit Jasper.

- Ils ont d'abord essayé de me convaincre de venir avec eux de moi même et je leur ai bien fait comprendre que ça n'arriverait pas. Ils ont fini par l'intégrer et me tendre un piège exactement comme je l'avais prévu, à l'un des endroits que j'avais prévu.

- Comment tu pouvais prévoir ça ? questionna Edward.

- Tu sais Edward, je n'ai pas menti quand j'ai dit que je savais ce que je faisais, que j'étais préparé. J'ai fait attention à chacun de mes mots, de mes gestes et de mes pas depuis qu'ils sont là. J'ai instauré de fausses habitudes de randonnées toujours identiques en sachant qu'ils me surveillaient et je savais qu'ils me sous-estimaient. J'ai pris un chemin précisément choisi où je savais quels étaient les endroits propices à des pièges. Et ils ont fait ce que j'envisageais qu'ils feraient. Ils ont posé leur piège pile là où je voulais qu'ils le fassent. Crois le ou non Edward mais je suis préparé à des situations critiques, je sais comment faire. Bref, quand ils ont compris que je ne coopérerai pas, ils ont attaqué et je me suis défendu facilement. Ils ont usé de magie illégale et cela a déclenché la venue des aurors. Ils se sont fait arrêter et emmener. Donc c'est fini pour l'instant. Les aurors me tiendront vite au courant de ce que ça donne.

- Mais ce n'est pas vraiment fini n'est-ce pas ? soupira Jacob.

- Non. Ils n'abandonneront pas si facilement et ils trouveront un moyen de se soustraire à l'autorité des américains. Ils seront forcés de quitter le pays mais ils pourraient envoyer d'autres personnes, révéler que je suis là. D'autres viendront ou ils reviendront eux même illégalement. J'ai continué à faire croire jusqu'au bout que nous n'étions pas proches donc continuez juste à être prudent. Peu importe qui viendra, en sachant aussi que les aurors seraient prompts à intervenir pour m'aider, ils est fort probable qu'ils m'attaquent quand je serai seul. Je saurais s'ils viennent et je saurais gérer. J'aviserai suivant ce qu'il se passera. Mais pour le moment nous pouvons nous détendre un peu. Il ne se passera rien avant un moment.