La Fin est le commencement
Chapitre 13 - Des récits dangereux
« Qu'est-ce que tu en penses, Choco ? L'arc ? Ou le katana ? » interrogea Adonis, ses yeux pétillants de détermination.
La peluche, soigneusement posée sur la petite chaise de la chambre, semblait le fixer de ses grands yeux noirs luisants, attentifs et silencieux.
« Mmmhh... Oui, tu as raison, je suis plus habile à l'arc, mais pour affronter le Disgrroo... le disgooonnr... euh... pour combattre le monstre, si je veux être comme Papa, il faut que je prenne le nakata, euh... le katana ! » déclara-t-il, finalement résolu.
Le mot exact qu'Adonis tentait de prononcer était Disgorgon, une créature monstrueuse vivant dans la région. Quelques instants plus tôt, alors qu'il explorait les environs du manoir à la recherche d'une petite musaraigne, que l'histoire de son père avait transformée en une menace redoutable dans son esprit d'enfant, il avait surpris la conversation de deux villageois revenant de la montagne. Ces derniers parlaient de cette bête effroyable aperçue rôdant près des sentiers escarpés, en amont du village. Leur conversation avait éveillé l'imagination fertile d'Adonis et il voyait là une opportunité de prouver sa bravoure, à l'instar des récits épiques de son père. Malgré tout, le jeune garçon savait pertinemment que partir à l'aventure seul dans ces monts inhospitaliers serait sans aucun doute qualifié de "bêtise colossale" par sa grand-mère. Un peu déçu, il s'était résolu à rebrousser chemin jusqu'au manoir. C'est alors que sa grand-mère l'avait surpris. Furieuse de le trouver une fois encore en dehors du domaine, elle l'avait attrapé par le bout de l'oreille pour le traîner derrière elle. Le petit s'était justifié comme il l'avait pu, prétextant maladroitement qu'il avait pisté une vilaine créature et qu'il voulait protéger la demeure, comme l'aurait fait son papa. Sélène était tout à coup partie en fulminant, le laissant planté devant le porche du château….
Voilà pourquoi le bambin, opiniâtre, une fois retourné à sa chambre, avait pris la décision ferme de prouver sa valeur à son aïeule.
Se saisissant du katana en bois que Vincent lui avait fabriqué, il se tourna vers Choco une dernière fois, comme pour chercher une ultime approbation.
« Ne t'inquiète pas, Choco, je suis avec toi ! Je te protègerai ! » murmura-t-il en glissant la peluche dans son sac à dos, refusant de laisser son fidèle compagnon derrière lui.
Puis il quitta sa chambre et descendit discrètement les escaliers.
Tandis qu'il traversait le grand hall, des éclats de voix provenant du petit salon lui parvinrent. C'était la voix de sa grand-mère, Sélène, en pleine dispute avec son père. Il s'arrêta un instant, l'oreille tendue. Les paroles des adultes résonnaient dans la maison :
«Il est trop jeune pour ce genre d'histoires ! Vous ne voyez donc pas que vous lui insufflez de mauvaises idées !
- Il a besoin de connaître ce que sa mère et moi avons traversé…»
Sa grand-mère insistait visiblement pour que son père cesse de lui raconter ses aventures héroïques. Ah mais non ! Il n'en était pas question ! Il voulait prouver à sa mamie qu'il était tout aussi vaillant. Ainsi, son papa pourrait continuer à nourrir son esprit de ses récits fascinants. Oui, les enfants ont souvent des idées saugrenues comme celle-ci.
Le garçon serra l'épée contre sa poitrine, déterminé à montrer son courage, puis il sortit, le cœur battant. Le vent frais de la montagne l'accueillit alors qu'il s'élançait vers l'inconnu, animé par l'envie de prouver sa bravoure.
Les montagnes, baignées de la lumière dorée du crépuscule, semblaient à la fois majestueuses et menaçantes. Adonis, cependant, avançait avec une détermination farouche, prêt à affronter tous les dangers pour devenir un héros aux yeux de son père et pour faire taire les doutes de sa grand-mère. La silhouette d'un enfant et de sa peluche s'éloignait, déterminée à écrire sa propre légende…
Cela faisait pratiquement deux mois que Vincent avait ramené l'ancien SOLDAT auprès de son fils. Sélène peinait encore à accepter sa présence, et les altercations entre eux étaient fréquentes, l'ex-TURK jouant alors le rôle de médiateur. La rancœur de la grand-mère l'emportait souvent sur sa raison, et elle trouvait toujours un prétexte pour rappeler au guerrier son absence passée, insistant que chacune de ses initiatives était, selon elle, néfaste pour Adonis.
Au fil des jours, Sélène contenait mal son amertume. Elle ne manquait jamais une occasion de critiquer les moindres gestes du jeune père, et chaque tentative de rapprochement de celui-ci avec son fils était accueillie par une réprobation silencieuse ou, pire, par une remarque acerbe:
« Vous n'étiez pas là quand il a fait ses premiers pas, affirmait-elle souvent, la voix tremblante de colère retenue. Que savez-vous de ce dont il a besoin maintenant ? »
Ce genre d'attaque verbale était fréquent. Si, au début, le guerrier encaissait ces reproches en silence, déjà accablé par la culpabilité de son absence, il arrivait parfois qu'un sursaut de véhémence le pousse à exprimer son désaccord avec une réplique calme mais acérée :
« Je sais ce que j'ai manqué, répondait-il alors, ses yeux reflétant une douleur profonde. Mais je suis ici maintenant, et je compte bien rattraper le temps perdu, quoi que vous en pensiez».
Sélène, bien que furieuse, ne pouvait ignorer la sincérité dans la voix de Sephiroth. Sa détermination à être présent pour son fils était indéniable. Cependant, la blessure du décès de sa fille était encore vive, et chaque mot de Sephiroth semblait raviver cette plaie béante. Vincent, souvent témoin de ces confrontations, s'efforçait de jouer les pacificateurs, rappelant à chacun l'importance de la cohésion familiale pour le bien d'Adonis.
L'attachement du petit pour son géniteur avait d'ailleurs été fulgurant. Fort heureusement car, dans le cas contraire, il était probable que la quinquagénaire eût déjà écarté le SOLDAT de leur vie de manière définitive.
Le bambin, d'un naturel curieux et espiègle, trouvait en son père une source inépuisable de récits d'aventures héroïques. Chaque histoire que Sephiroth lui racontait était empreinte de bravoure et de mystère, captivant son imagination fertile. Oui, papa avait indiscutablement été un héros, et l'enfant n'en était pas peu fier. Ses yeux brillaient chaque fois que l'ancien SOLDAT évoquait les combats épiques et les péripéties extraordinaires qu'il avait autrefois traversées. Cette admiration renforçait encore davantage le lien qui se forgeait entre eux au fil du temps.
Adonis, de par sa soif de connaissances, posait mille questions, avide de chaque détail, de chaque anecdote. Les aventures que Sephiroth lui racontait ne le faisaient pas seulement rêver ; elles contribuaient aussi à forger son caractère. Il aspirait à être brave comme son père, à affronter les défis avec la même détermination.
Ces derniers temps, l'enfant s'était grandement épanoui. Ses yeux pétillaient de joie. Il parlait constamment des histoires que son ascendant lui racontait, avec un enthousiasme sans retenue. Mais cela n'était malheureusement pas pour plaire à sa grand-mère.
D'ailleurs, ce jour-là, la dispute qui éclata au manoir marqua un tournant dans leurs vies :
Vincent était alors confortablement installé dans un large fauteuil du petit salon lorsqu'il perçut des pas résonner dans la pièce. Il jeta par réflexe un coup d'œil furtif par-dessus le journal qu'il lisait, avant de rabaisser le museau. Quand il réalisa la scène à laquelle il venait d'assister, cela provoqua un court-circuit dans ses pensées. Avait-il vraiment vu ce qu'il croyait avoir vu ? Non, c'était impensable. Et pourtant, il ne pouvait se défaire de cette impression. Lentement, il abaissa son hebdomadaire sur ses genoux. Non, il n'était pas en proie à une hallucination : la mine épuisée, la démarche lourde et sa magnifique chevelure en désordre, Sephiroth se traîna jusqu'au canapé, où il s'effondra lourdement, comme s'il venait de livrer bataille contre une armée de dragons. Jamais Vincent ne l'avait vu dans un tel état. Et cela l'amusa. Grandement.
«Il te reste un brin d'herbe dans les cheveux, juste derrière ton oreille gauche», observa-t-il en se retenant à grand-peine de pouffer de rire.
Le guerrier laissa échapper un soupir las avant de se saisir de l'intruse végétale et de la jeter par-dessus son épaule.
«Et, je rêve ou… c'est une tresse que tu as derrière le crâne ?», continua Vincent, amusé par la situation insolite.
Un second profond soupir s'échappa des lèvres de Sephiroth, tandis que Vincent tentait toujours de réprimer son rire.
«Adonis a voulu jouer à la tête à coiffer, n'est-ce pas ? devina-t-il, une lueur malicieuse dans le regard.
- La tête à quoi ? répliqua Sephiroth, visiblement agacé et épuisé.
- Une tête à coiffer. Normalement, il s'agit d'une tête de poupée en plastique avec de longs cheveux synthétiques. Les enfants jouent généralement à les coiffer, pour faire semblant. Mais Adonis a préféré un modèle grandeur nature on dirait, expliqua Vincent en souriant. En même temps, avec tes cheveux…
- Je ne vais quand même pas devoir les couper ? s'inquiéta Sephiroth, la panique dans la voix.
- Non, rassura Vincent en riant. Les enfants grandissent vite, ce genre de petit jeu lui passera bientôt, ne t'inquiète pas.»
Le guerrier souffla, soulagé, avant de laisser sa tête basculer en arrière sur le dossier du canapé.
«De toute ma carrière, je n'avais jamais connu d'adversaire aussi…déstabilisant.»
L'ex-TURK se pencha en avant et éclata finalement de rire, incapable de se contenir plus longtemps. L'ancien guerrier, bien que visiblement agacé, esquissa un sourire fatigué, appréciant malgré lui le moment de légèreté.
«Tous les enfants sont-ils comme cela ? renchérit-il.
- Oui, plus ou moins. Adonis a un esprit créatif, répondit Vincent, essuyant une larme de rire. Et il faut ajouter qu'il a définitivement hérité d'un certain sens de l'aventure !»
Le guerrier se redressa légèrement, secouant la tête avec un mélange d'amusement et de lassitude.
Vincent, reprenant son sérieux, hocha la tête :
«Il a une imagination débordante. Parfois, il me rappelle ta…»
À ce moment-là, la porte s'ouvrit brutalement, coupant Vincent en pleine phrase. Sélène fit alors irruption dans la pièce, son visage empreint d'une profonde contrariété. Elle s'immobilisa en apercevant Sephiroth sur le canapé, ses cheveux encore en désordre.
« Vous tombez bien. Je dois vous parler, lança-t-elle d'un ton glacial, présageant des paroles peu amènes. Adonis m'a dit que vous lui aviez encore raconté une de vos histoires aujourd'hui. Encore une aventure du temps de votre gloire, n'est-ce pas ? » accusa-t-elle, ses yeux lançant des éclairs.
Sephiroth se redressa, son propre regard se durcissant.
« Oui. Il aime entendre parler de ce que j'ai vécu. C'est un enfant curieux, intelligent et…
- Il est trop jeune pour ce genre d'histoires ! interrompit sèchement Sélène, sa voix montant d'un cran. Vous ne voyez donc pas que vous lui insufflez de mauvaises idées ?
- Il a besoin de connaître ce que sa mère et moi avons traversé, répliqua calmement Sephiroth, bien que ses poings se soient serrés.
- De quel droit vous permettez-vous de lui parler de sa mère ? Vous qui l'avez abandonnée ! s'insurgea Sélène, les yeux étincelants de colère. Et vous risquez de mettre en danger son fils avec vos récits !
- Notre fils, corrigea-t-il fermement.
- Vous n'avez aucun droit sur cet enfant ! Vous n'étiez même pas là quand il est né ! Vous n'étiez même pas là quand sa mère a rendu son dernier souffle !»
Le guerrier se redressa de toute sa stature et haussa la voix, perdant peu à peu son calme :
«Et vous croyez que je l'ignore !Il n'y a pas une seule journée où je ne regrette pas mes choix passés ! Il n'y a pas une seule journée sans que le sourire de votre fille ne me hante !»
La tension dans la pièce était palpable, chacun campant sur ses positions.
«J'aimais Théïa, renchérit Sephiroth. Elle était…elle était ce que j'avais de plus chère…
Vous n'aviez pourtant aucune confiance en elle !
Ça n'est pas en elle que je n'avais pas confiance…c'était en moi…» confessa le guerrier, le menton baissé.
Le silence qui suivit cet aveu semblait étouffer la pièce tout entière, aussi dense et lourd que le poids des souvenirs qu'il évoquait. Sélène, figée, fixait Sephiroth, choquée par la vulnérabilité qu'il venait d'exposer. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun mot ne sortit, ses lèvres tremblèrent un instant avant qu'elle ne détourne le regard, plein de larmes contenues.
Vincent, témoin de cette scène tendue, resta muet. Il savait que rien de ce qu'il pourrait dire ne calmerait les esprits en cet instant. Il avait souvent vu les deux s'affronter verbalement, mais jamais la confrontation n'avait atteint ce niveau de franchise. Sephiroth, si souvent stoïque et distant, venait d'ouvrir une brèche dans l'armure qu'il portait d'ordinaire.
Après ce qui sembla être une éternité, Sélène reprit la parole, mais sa voix était plus calme, presque tremblante :
« Vous croyez que ça suffit, Sephiroth ? Ces regrets, cette douleur… Vous croyez que ça peut tout effacer ? Tout réparer ? »
Elle secoua la tête, comme pour chasser des pensées trop douloureuses à formuler. Puis, d'un geste rapide, elle tourna les talons et quitta la pièce sans un mot de plus.
Le silence retomba, plus oppressant encore que celui d'avant. L'ancien SOLDAT resta immobile un moment, son visage fermé, ses poings toujours serrés. Vincent, après un long moment d'hésitation, se leva lentement et posa une main réconfortante sur l'épaule de son fils.
« Elle souffre encore beaucoup, murmura-t-il doucement. Il te faudra du temps… du temps pour qu'elle voie que tu es réellement là pour Adonis. »
Sephiroth hocha la tête, mais son regard restait perdu, fixé sur la porte par laquelle Sélène venait de disparaître.
« Je suis fatigué de ce combat perpétuel, Vincent. Chaque jour, je dois prouver ma valeur… à elle, à Adonis… à moi-même. »
Vincent hocha la tête, compréhensif.
« La route sera longue. Mais si tu veux réellement être là pour lui, tu sauras la parcourir. »
Le guerrier ferma les yeux. Il avait déjà traversé bien pire, et même si les batailles émotionnelles lui étaient moins familières que celles sur les champs de guerre, il n'abandonnerait pas. Pas cette fois. Il inspira profondément avant de se relever, droit et fier comme à son habitude.
« Adonis mérite que je me batte pour lui. Je ne laisserai plus mes erreurs du passé dicter mon futur. »
Vincent sourit doucement.
« Alors, prouve-le. À toi-même d'abord, ensuite aux autres. Tu verras, les choses changeront »
Sephiroth acquiesça, déterminé. Son lien avec son fils grandissait de jour en jour, et malgré la méfiance de Sélène, il savait qu'il finirait par gagner sa confiance, tout comme celle de l'enfant qu'il aimait plus que tout.
La nuit était tombée dehors, et le manoir se plongeait doucement dans l'obscurité. Pourtant, dans le cœur de Sephiroth, une lumière nouvelle brillait, celle de l'espoir et de la rédemption. Il était prêt à affronter cette nouvelle bataille, non pas avec son épée, mais avec son cœur.
Le silence après la discussion tendue entre Sephiroth et Vincent fut interrompu brusquement par des coups frénétiques à la porte. Un bruit violent, insistant, comme si celui qui frappait était pris de panique.
Sélène, qui s'était réfugiée dans la cuisine pour calmer sa colère, se leva d'un bond, son cœur serré par une angoisse soudaine. Vincent échangea un regard avec Sephiroth, puis se précipita pour ouvrir.
Sur le seuil, un villageois, haletant et visiblement bouleversé, se tenait à bout de souffle. Il leva des yeux affolés vers Sélène, qui venait d'apparaître dans le hall.
« Sélène !
- Edmond !
- C'est Adonis ! Je l'ai vu... j'ai vu ton petit-fils partir dans la montagne ! balbutia-t-il, sa voix tremblant sous l'effet de l'urgence. Je... je n'ai pas pu le rattraper à temps ! »
Le sang de Sélène se glaça. Pendant un instant, le temps sembla se figer. Son esprit, refusant d'accepter ce qu'elle venait d'entendre, cherchait une autre explication.
« Que dis-tu ! lança-t-elle d'une voix rauque, le regard perçant fixé sur le villageois avec une intensité presque intimidante.
- Je l'ai vu courir avec un sac à dos, il... il avait son katana en bois ! Il partait en direction des sentiers de la montagne, j'ai essayé de l'arrêter, de l'appeler ! Mais il était déjà trop loin et il s'est mis à courir comme un lapin quand il m'a entendu ! »
Le visage de Sephiroth se crispa. Il savait exactement ce que cela signifiait. Les histoires qu'il racontait à Adonis avaient nourri son imagination, et le garçon, avec sa bravoure d'enfant, devait certainement être en train de tenter d'affronter un danger bien réel…
Sélène, bouleversée, peina à trouver ses mots :
« Edmond, tu l'as vu partir seul ? » demanda-t-elle d'une voix tremblante, malgré son ton autoritaire.
Le villageois hocha la tête, honteux de n'avoir rien pu faire.
« Oui. Il s'enfonçait dans les montagnes, près du sentier des escarpements. Je n'ai pas eu le temps de l'arrêter, il courait si vite. »
Le visage de Sélène devint livide. Elle avait toujours craint que les histoires de bravoure racontées par l'ancien SOLDAT influencent Adonis de manière dangereuse, et voilà que ses pires craintes venaient de se réaliser.
Vincent posa une main rassurante sur l'épaule de la vieille femme, mais Sélène le repoussa vivement.
« C'est de votre faute, Sephiroth ! s'écria-t-elle, la voix emplie de colère et de désespoir. Si quelque chose arrive à mon petit-fils… »
Mais avant qu'elle puisse finir sa phrase, Sephiroth, déjà prêt, se saisit de son trench et de son épée sans un mot. Le regard qu'il adressa à Sélène n'était ni d'excuse ni de justification. Il reflétait simplement une détermination inébranlable.
« Je vais le retrouver, Sélène. Et je vous promets qu'il ne lui arrivera rien. »
Sans attendre de réponse, il sortit dans la nuit glaciale, suivi de près par Vincent, laissant Sélène, figée, les lèvres tremblantes sous le poids de la panique qui l'envahissait.
Le vent s'était levé, sifflant dans les arbres tandis que les montagnes obscures se dressaient devant eux, imposantes et menaçantes. Adonis, un enfant perdu dans ce vaste monde sauvage, était maintenant entre leurs mains…`
Fin du chapitre
