Bonjourno amigo ! Nous voilà rendu au chapitre 50... 50 BORDEL c'est assez incroyable pour moi qui pensais écrire une petite histoire et qui continue toujours aujourd'hui à écrire quelques lignes par jour. J'espère que l'histoire vous plait toujours autant ! N'hésitez pas à laisser un petit commentaire car c'est vraiment un véritable moteur pour nous les auteurs.

Bref. Nous en étions restés au moment où June se fait oublietter par Barty Croupton après une conversation fort intéressante.

Bonne lecture à toutes et à tous ! :)


Réponse à justeMarianne : Merci pour ton commentaire qui m'a fait très plaisir (une fois de plus). Je te laisse le plaisir de vérifier tes hypothèses dans ce chapitre ;) J'espère que ça va te plaire.


Chapitre 50 : Combler les trous

Le lendemain, June se réveilla avec difficulté. Elle avait la bouche pâteuse. Elle s'assit au bord de son lit et regretta bien vite cette action. Sa tête lui faisait affreusement mal. Bizarrement une douleur vive en arrière de son crâne la fit grimacer. En y passant la main, elle s'aperçut bien vite qu'une bosse y avait élu domicile. Mais même en se creusant les méninges aussi fort que possible, June fut incapable de se souvenir la façon dont elle l'avait obtenue.

Elle se leva précautionneusement et arriva bien vite dans la salle d'eau pour étancher sa soif. Une fois sa bouche moins sèche, elle se plongea sous l'eau de la douche dont elle baissa la température au maximum afin de se réveiller complètement. Elle avait l'impression d'avoir fait un coma de plusieurs jours. Pourtant en sortant de la douche, elle entendit ses camarades parler d'un devoir qu'elle devait rendre le jour même, soit le 25 avril. Se souvenant être allée en cours la veille, elle ne s'inquiéta pas plus que cela. En revanche, son cœur s'accéléra quand elle s'aperçut de l'heure qu'il était.

Elle avait, en effet, raté tous les cours du matin. Elle pesta contre elle-même de son manque de rigueur puis se rendit dans la Grande Salle à l'heure du déjeuner. Elle y retrouva ses amis qui s'étaient inquiétés de son absence le matin même. June les rassura sur son état de santé et leur demanda si à tout hasard ils avaient bu ensemble la veille au soir, ce qui aurait pu expliquer sa forte impression de « gueule de bois » et son lever tardif.

-« Eh bien… nous oui, mais toi tu n'étais pas là ! Pourquoi cette question ? Tu ne sais pas ce que tu as fait hier soir ? » répondit la préfète en chef avec une pointe d'humour.

June regarda Angelica dans les yeux. Elle s'exhorta au calme.

-« Non j'ai simplement très mal à la tête. Vous êtes bien certains que je n'étais pas avec vous, même rapidement ?

-Oui, absolument certaine ! » assura son amie en hochant la tête vigoureusement. « Même ivre, je peux t'assurer que je ne t'ai pas vu une seule fois dans notre salle commune. D'ailleurs, il y en avait un qui était déçu de ne pas t'y voir.

-Qui donc ? » demanda June en fronçant les sourcils.

Angelica et Edgar se regardèrent en ricanant.

-« Pour quelqu'un d'aussi intelligent que toi June, c'est étonnant que tu n'aies pas remarqué que Lucian Bole avait un sérieux faible pour toi…

-Lucian ? Le batteur de notre équipe ? » Demanda la jeune femme, surprise.

En effet, June avait l'habitude des regards sur elle mais en général, elle le sentait. D'où sa surprise, car elle n'avait jamais eu le moindre contact avec le garçon en question.

-« Oui ! Qui d'autre ?! » répondit Edgar en levant les yeux au ciel.

-« Mais depuis combien de temps le savez-vous ?

-Oh depuis quelques semaines. En même temps, c'est assez facile de lire en lui, il ne te quitte pas des yeux… » ricana Angelica.

-« Il était assez éméché hier soir. Et je peux t'assurer qu'il était triste que tu ne sois pas présente. » renchérit le jeune homme dans un sourire moqueur.

June haussa les épaules. Son regard partit néanmoins en direction de son nouvel admirateur et elle ne put que confirmer les dires de ses amis. Le serpentard avait les yeux rivés sur elle, à tel point qu'il ne remarqua pas immédiatement que June le fixait. Quand il s'en aperçut, il rougit et détourna les yeux, gêné d'avoir été pris la main dans le sac.

La jeune femme leva les yeux au ciel et préféra se reconcentrer sur son repas.

-« Qui était trrriste que tu ne sois pas prrrésente ? » demanda une voix près d'eux.

Ils se tournèrent tous vers le bulgare qui s'assit, comme à son habitude, près de son amie.

-« Personne. » coupa June avant que l'un ou l'autre de ses amis ne décide d'étaler cette histoire et qu'elle ne fasse le tour de l'école.

Victor Krum n'insista pas.


Le reste de la journée se passa sans que June ne retrouve ce qu'elle avait bien pu faire la veille au soir.

Cela commença sérieusement à l'agacer. Elle se demanda si elle n'avait pas, à tout hasard, fait une mauvaise chute qui lui aurait causé une amnésie provisoire, accident qui pourrait également expliquer la bosse se trouvant à l'arrière de son crâne.

Alors qu'elle était en train de manger le repas du soir dans la Grande Salle en compagnie de ses amis, le professeur Rogue marcha vers eux et s'arrêta derrière June. D'après son expression faciale, il était en rogne.

-« Je vous savais prompte à désobéir au règlement Revali mais jusqu'à présent vous honoriez au moins vos retenues ! 1 point en moins pour Serpentard pour chaque minute que vous avez fait perdre à Mr Rusard depuis 18h.

-Je vous demande pardon ? » demanda June qui ne se souvenait pas avoir eu quelconque retenue avec le concierge.

-« Ne faites pas celle qui n'est pas au courant Revali ! Sauf si vous tenez absolument à passer vos futures soirées à récurer l'ensemble des toilettes du château. C'est déjà fort aimable de sa part d'avoir réduit votre punition à ce soir seulement. »

June fixa son professeur dans les yeux en fronçant les sourcils.

-« Je vous assure professeur que je n'ai pas la moindre idée de ce dont vous parlez. » insista la serpentard.

-« Mais tu avais une retenue aujourd'hui June ? » demanda Edgar, curieux.

-« Je ne sais vraiment pas Edgar ! Je ne me rappelle absolument pas d'avoir fait quelque chose qui méritait une retenue avec Rusard. » répondit-t-elle en se tournant vers lui.

Le maître des potions regarda la jeune femme quelques instants.

-« Venez avec moi miss. » claqua-t-il d'une voix froide qui ne laissait place à aucune discussion.

June se leva de son siège. Elle commençait à se sentir franchement inquiète. Elle n'était pas du genre à oublier une retenue. Elle eut alors un mauvais pressentiment qui ne la quitta plus.

Elle suivit l'homme en noir à l'extérieur de la Grande Salle. Ils marchèrent en silence jusqu'à son bureau. Arrivés dans les lieux, Rogue alla s'assoir sur son siège et observa June de loin.

Cette scène rappela à June la fausse retenue avec ce même professeur quelques semaines plus tôt. Pourtant, elle était loin de trouver cette réflexion amusante, occupée à réfléchir à ce qu'il avait bien pu se passer la veille.

-« Vous jouez à l'idiote avec moi Revali. Je peux vous assurer que c'est loin de me plaire. Puisque c'est ainsi je vous mets en retenue avec lui jusqu'à la fin de l'année. Cela devrait vous faire réfléchir. » assena le sorcier d'une voix glaciale.

June ne répondit pas pendant quelques longues secondes, plongée dans des réflexions intenses.

-« Excusez-moi monsieur mais pouvez-vous éclairer ma lanterne je vous prie ? Pour quelle raison étais-je en retenue avec Rusard exactement ?

-Mr Rusard ! Ne faites pas celle qui ne le sais plus jeune fille. Vous commencez sérieusement à m'énerver.

-Je vous assure professeur que je n'ai aucun souvenir d'avoir fait quoique ce soit qui ait pour conséquence une retenue avec lui. » garantit June d'une voix plus forte qu'à l'accoutumée.

Agacé, Rogue se leva brutalement, faisant racler les pieds de sa chaise sur le sol.

-« Je suis en train de perdre patience Revali. Mais puisque vous voulez un petit rafraichissement de mémoire, vous êtes en retenue avec lui pour avoir, une fois de plus, fait fi du règlement hier soir.

-Je me doute bien professeur mais qu'ai-je fait justement ? »

Rogue souffla par le nez. Il ferma les yeux un instant pour s'exhorter au calme.

-« Bien. Comme vous jouez à cela je vais vous faire une piqûre de rappel. Vous avez - et je pense que vous n'en êtes pas à votre premier coup - pénétré dans la Réserve de la bibliothèque afin de voler un ouvrage interdit aux élèves. »

June fronça les sourcils. Elle ne se souvenait pas d'avoir fait cela. Pourtant cela paraissait logique car c'était ce qu'elle avait prévu de faire pour se procurer la recette de l'élixir d'avortement. Cela avait de moins en moins de sens.

-« Savez-vous si je suis parvenue à trouver ce livre ?

-Oui. Mais ne me faites pas croire que vous ne vous en souvenez pas non plus !

-Quel était le nom de ce livre professeur ? » Fit June d'un ton sérieux.

-« Vous me croyez assez bête pour vous le dire Revali ? Si votre minuscule cerveau n'a pas réussi à s'en souvenir, tant mieux ! Après tout… vu ce que vous vouliez en faire... »

-Je vois… » Fit June d'un ton absent.

Ainsi donc elle avait trouvé un grimoire intéressant pour l'épineux problème que constituait la grossesse de la Poufsouffle. Mais elle n'avait toujours aucun souvenir pas d'avoir mis la main sur un tel ouvrage et surtout aucune réminiscence de son nom ce qui était extrêmement bizarre.

-« Et si je devine la suite logique, Rusard m'a découverte et m'a mise en retenue. C'est cela ?

-Oui… à quelques… détails près, c'est ce qu'il s'est passé.

-Quelques détails ? Lesquels ? »

Le professeur observa la jeune femme pour voir si elle se fichait de lui. Mais, quand ses yeux onyx plongèrent dans ceux de son élève, Rogue comprit que la jeune femme ne mentait pas. Elle ne se rappelait vraiment plus rien. Elle ne se moquait pas de lui.

Il fit un pas vers elle.

-« Vous n'avez donc aucun souvenir de ce qu'il s'est passé dans la bibliothèque ?

-Aucun professeur, je ne me souviens même pas d'y être allée. Je viens de vous le dire il me semble »

L'homme fronça les sourcils. Voilà qui posait question.

-« C'est vous n'est-ce pas ? » demanda soudain la jeune femme.

-« Comment ça « c'est moi » ? répondit Rogue un peu rapidement.

-« C'est vous et non Rusard qui m'a découverte hier soir, je me trompe ? » fit-elle en se rapprochant à son tour du sorcier.

Celui-ci la dévisagea en silence alors qu'elle s'avançait vers lui.

Fallait-il lui raconter ce qu'il s'était passé entre eux, ou plutôt ce qu'il avait failli se passer ?

Il décida de lui cacher ce qui aurait pu être un désastre sans l'intervention in-extremis du concierge. Cette scène tournait dans sa tête depuis la veille et l'avait empêché de trouver le sommeil une grande partie de la nuit. Nuit pendant laquelle il n'avait cessé de ressasser leur rapprochement, tantôt en arrêtant tout bien avant d'en arriver là, tantôt en terminant ce qu'ils avaient tous les deux ardemment désirés.

-« Monsieur ? » Entendit-il alors.

Quand l'homme sortit de ses pensées pour se reconcentrer sur son interlocutrice, il constata qu'elle était vraiment bien trop proche de lui. Il fit alors un brusque pas en arrière, ce qui ne manqua pas d'étonner la serpentard.

-« Qu'est-ce qui vous fait dire cela ? » questionna-t-il pour changer de sujet.

-Disons que pour une affaire qui aurait dû se passer entre le concierge et moi-même, je vous trouve bien au courant. De plus, sans vouloir être médisante, je trouve cela étonnant qu'il ait réussi à m'attraper.

-Cessez de vous montrer insolente, Revali. Je suis votre directeur de maison, il est normal que je sois au courant de tout ! Concernant la capacité de Mr Rusard à faire son travail, je ne pense pas que vous soyez apte à en juger.

-Donc je me trompe en disant que vous êtes celui qui m'a repéré hier soir ? » insista-t-elle d'une voix douce sans le quitter des yeux.

Elle ne laisserait pas l'homme s'en sortir aussi facilement. Elle était quasiment certaine de ne pas se tromper. Pour ne pas lui donner l'occasion de mentir elle se rapprocha de lui à nouveau.

Si l'homme voulut reculer une nouvelle fois, il n'en fit rien, ayant tout de même un peu de fierté. Mais elle le rendait mal à l'aise à le fixer ainsi et à se rapprocher de lui de cette façon. Il se fustigea mentalement de l'avoir emmenée là, dans ce bureau fermé, où leur proximité le perturbait bien trop. Il aurait dû attendre quelques temps avant de la confronter, ou du moins envoyer quelqu'un d'autre à sa place.

Il décida qu'il devait maintenant assumer cette décision et consentit à la regarder. Elle ne le quittait plus des yeux, et comme d'habitude il se sentit happé dans son regard hypnotique.

-« Non. Vous ne vous trompez pas.

-Comment avez-vous su que j'étais là ?

-Mr Rusard m'avait fait appeler pour l'aider à vous trouver. Miss Teigne avait senti votre odeur et avait prévenu son maître.

-J'avais le livre en mains ?

-Oui.

-Est-ce que j'étais dans mon état normal à ce moment-là ?

-Qu'est-ce que vous voulez que je réponde à cela Revali ! Est-ce que l'on peut déjà dire que vous êtes dans un état normal dans la vie de tous les jours ?

-Je ne vous permets…

-Oh mais moi je me le permet Revali. N'oubliez pas qui a l'autorité dans cette pièce.

-Passons. Je réitère ma question. Étais-je dans mon état habituel ?

-Oui, du moins, je le pense… »

Et je l'espère souffla une petite voix dans sa tête à qui il mit une belle claque mentale pour la faire taire sur le champs.

-« En êtes-vous sûr ? Car il possible que quelqu'un fasse des choses sans qu'il ne le sache, en étant endormi par exemple…

-Vous n'étiez pas endormie Revali.

-Sous imperium alors ?

-Non plus.

-Avez-vous bien vu mes yeux à ce moment-là ? Dans l'obscurité on peut vite passer à côté…

-Pour qui me prenez-vous ? Je sais très bien ce que j'ai vu Revali ! Je vous affirme que vous étiez bel et bien dans votre état normal ! » Fit Rogue en levant les yeux au ciel.

-« M'avez-vous parlé à ce moment-là ?

-Oui. » souffla Rogue, excédé.

-« Je répondais normalement ?

-Oui ! Par merlin je viens de vous dire que vous étiez dans un état…

-M'avez-vous touchée ? » coupa la brune.

-Normal… Je vous demande pardon ?! fit Rogue dans un hoquet de stupeur.

-« Eh bien oui ! La peau de quelqu'un sous imperium est plus froide que la normale alors…

-Oui… enfin non ! Bien sûr que non voyons ! Mais je vous affirme que vous…

-Donc vous ne pouvez pas en être certain professeur… » affirma June avec une pointe d'angoisse dans la voix. « Il est tout à fait possible que vous ayez mal vu mes yeux dans l'obscurité ! Mais la peau, elle ne trompe pas et si jamais vous n'avez…

-STOP ! » Gronda le sorcier, agacé par son inquiétude qui n'avait pas lieu d'être. « Votre peau n'était pas froide Revali. »

June fronça les sourcils.

-« Mais vous venez de dire que …

-Je sais ce que j'ai dit !

-Donc vous m'avez touché ? » demanda June en haussant un sourcil.

-Hrm… oui je vous ai… touchée… Bref vous n'étiez pas froide. »

June hocha lentement la tête. Si elle ne se trompait pas il avait l'air extrêmement mal-à-l'aise d'avoir dû lui livrer cette information.

-« Et où m'avez-vous touchée ? » demanda-t-elle afin d'augmenter la gêne qu'elle apercevait au fond des yeux du sorcier.

-Revali… stop. »

Elle eut un petit rire amusé qui énerva cordialement le sombre maître des potions. Elle n'insista cependant pas plus.

Bon… De toute façon, quoiqu'il se soit passé hier soir, je finirai bien par le savoir.

-« Vous vous payez ma tête miss ? » siffla Rogue, n'appréciant pas trop son rire.

-« Loin de moi cette idée professeur. Bon, donc d'après vous j'étais dans mon état normal hier soir… comment cela se fait-il alors que je n'ai aucun souvenir de tout ceci… »

L'homme la regarda se plonger dans d'intenses réflexions. Elle avait pincé les lèvres et une petite ridule s'était creusée entre ses deux yeux, prouvant que son cerveau tournait à toute allure.

Puis elle commença à se mordiller la lèvre inférieure.

-« Ça, je ne peux pas le savoir à votre place. Vous avez été escortée par Mr Rusard jusqu'à la salle commune des serpentards sous mes ordres.

-Et m'étant réveillée dans mon lit ce matin, il n'a pas pu se passer autre chose… pourtant…

-Pourtant ? » demanda le sorcier mi agacé mi curieux.

-« Pourtant tout ceci n'explique pas la bosse que j'ai derrière le crâne. A moins que vous ou Rusard m'ayez violentée.

-Rusard n'est pas un violent. Quant à moi, j'ai déjà pu être quelque peu brutal avec vous dans le passé mais je ne vous ai pas…

-Je le sais bien. Ne vous inquiétez pas. » fit elle, ses yeux plongés dans les siens.

Bien que June connaisse son passé de mangemort, elle avait une confiance aveugle en cet homme, sans trop comprendre pourquoi d'ailleurs. Même sans connaitre son allégeance réelle, elle savait qu'il ne lui aurait jamais vraiment fait de mal. Du moins pas jusqu'à lui créer un trauma crânien.

L'homme se contenta d'acquiescer. Son regard descendit sur le visage de la jeune femme et tomba sur ses lèvres, dont la partie inférieure était encore légèrement rougie par le mordillement. Sans qu'il n'arrive à expliquer pourquoi, cela lui fit un curieux effet. Il se fit violence pour décrocher son regard avant qu'elle ne s'aperçoive de son trouble. Heureusement pour lui, elle ne remarqua rien, trop occupée à se creuser les méninges.

-« Sauf si… » fit-elle, les yeux dans le vide.

-« Sauf si quoi Revali ? » souffla Rogue en sortant de ses pensées.

-« Rien… bonne soirée monsieur. J'honorerai mes retenues avec Rusard comme vous me l'avez demandé. Mais permettez-moi de vous dire que je trouve cela relativement injuste. »

Sans attendre sa réponse, qui n'en attendait de toute manière aucune, elle sortit du bureau en courant. Rogue avait écarquillé les yeux. Non seulement cette petite impertinente se permettait de lui dire qu'il était injuste - pas que cela soit fondamentalement faux mais tout de même - mais en plus elle se permettait de partir sans attendre sa permission.

Pourtant, il ne fit rien et ne chercha même pas à la rattraper, désireux de mettre le plus de distance entre la serpentard et lui, car elle lui faisait véritablement perdre les pédales.


Loin des états d'âme de son professeur, June était en train de courir dans les couloirs du château pour rejoindre la salle sur demande.

Quelque chose m'échappe.

Bien sûr elle aurait dû se sentir rassurée par ce que lui avait raconté Rogue mais une petite part de doute subsistait en elle. Et si ce minuscule doute était vérifié, cela voulait dire que sa perte de mémoire n'était pas due au hasard.

Arrivée à destination elle se mit à marcher de long en large. Étrangement, elle ne se souvenait pas de quelque chose qui aurait pu potentiellement la mettre en danger au point que quelqu'un soit obligé de l'oublietter.

Elle décida de réfléchir sur ce dont elle avait travaillé récemment et de partir de là pour comprendre ce qu'il avait pu se passer en faisant des hypothèses.

Le filtre du boost magique ?

Non cela n'avait aucun sens. Elle n'en avait parlé à personne.

L'elixir d'avortement alors ?

Personne, mis à part Judy, son ex petit ami, Rogue et elle étaient au courant. Comme elle l'avait dit, Rogue n'était pas un violent, surtout pour ça. Judy n'aurait jamais tenté quoi que ce soit sur elle, quant au petit ami, elle le savait être un garçon relativement passif.

De plus elle se souvenait parfaitement de tous les détails de cette histoire donc ça ne pouvait pas être en rapport avec ça.

Alors quoi ?

Elle avait la nette sensation d'oublier quelque chose. Quelque chose d'important même. Une sorte de connaissance qui avait un certain impact sur l'avenir, qui était vitale.

Elle décida alors d'élaborer un contre sortilège contre l'oubliette. Au pire elle ne risquerait pas grand-chose à essayer, au mieux elle retrouverait sa mémoire.

Elle se rendit à la retenue de Rusard pour honorer sa peine. Ce fut long et ennuyeux mais cela lui permit au moins de réfléchir à son prochain travail. Profitant d'un moment d'inattention du concierge, elle rendit les toilettes immaculées d'un sort informulé. Le cracmol, peu vif d'esprit, ne questionna pas son étrange rapidité et consentit à la laisser partir.

De retour dans sa salle personnelle, June se mis immédiatement au travail. Elle attrapa un livre sur le sortilège de base d'Oubliettes. Elle pinça les lèvres. Si le sortilège en lui-même était simple à lancer, il n'était pas facilement réversible. C'était même tout l'inverse. Il n'existait tout bonnement aucun contre-sortilège à ce jour. Elle alla chercher du côtés des potions. Elle fut abattue en lisant qu'il fallait environ deux semaines pour élaborer un filtre à l'efficacité incertaine. Par la suite, les souvenirs reviendraient petit à petit, mais il fallait attendre en moyenne quelques semaines sans aucune garantie que cela fonctionne.

Si June était douée pour les sortilèges, elle l'était encore bien plus pour les potions. Aussi elle décida de commencer par ce qui était déjà connu. Avec un travail acharné elle pourrait peut-être mettre moins de temps que nécessaire.

Elle se lança alors dans cette entreprise. June rassembla tous les ingrédients nécessaires. Elle avançait vite et méthodiquement. En une heure une grande partie des ingrédients nécessaires à la première étape étaient coupés.

Alors qu'elle les ajoutait une à un dans le chaudron, sa conversation avec son sombre maître des Potions refit surface.

Alors comme ça il m'a touchée…

Elle se rappela son air gêné.

Que s'était-il donc passé entre eux la veille au soir ?

Elle n'en savait rien mais cela fit inexplicablement accélérer son cœur. Rien que pour se souvenir de cela, elle devait absolument réussir son projet, coûte que coûte.


Voilouuu j'espère que vous avez aimé ce chapitre. J'ai beaucoup aimé l'écrire surtout qu'il y avait pas mal de dialogues entre nos deux personnages favoris hihi.

A la prochaine :)