Je ne possède aucun des personnages des différents fandoms.
Recueil de textes tout fandom confondus dans le cadre du Angstober 2024
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
Abandonné (Leverage)
La jungle birmane était un enfer vert et étouffant. Le sergent Eliot Spencer essuya la sueur qui coulait dans ses yeux, scrutant l'enchevêtrement de feuillages qui l'entourait. Chaque bruissement, chaque craquement le mettait sur le qui-vive. Son unité des forces spéciales était en mission depuis dix jours, traquant un baron de la drogue notoire qui utilisait les profits de son commerce pour financer des groupes terroristes.
- Ça pue le piège, murmura Johnson, le sniper de l'équipe.
Eliot acquiesça silencieusement. Son instinct lui hurlait la même chose.
- Je sais, mais on doit continuer tout en restant sur nos gardes, ordonna-t-il néanmoins.
Les ordres étaient clairs : localiser et neutraliser la cible. Abandonner n'était pas une option. L'équipe d'Eliot progressait lentement, leurs sens en alerte. Soudain, un sifflement strident déchira l'air.
- Embuscade ! Hurla Eliot.
En une fraction de seconde, l'enfer se déchaîna. Des rafales d'armes automatiques explosèrent de toutes parts, transformant la jungle en champ de bataille. Eliot plongea derrière un arbre massif, son cœur battant la chamade.
- Repli ! Repli ! Cria-t-il dans sa radio.
Mais c'était déjà trop tard. Rodriguez s'effondra, touché à la poitrine par une saleté de balle perforante. Johnson tenta de le tirer à l'abri, mais une balle le faucha net en pleine tête. En quelques secondes, la moitié de l'unité était à terre. Eliot serra les dents, la rage et l'adrénaline pulsant dans ses veines. Il se jeta dans la mêlée, ses mouvements fluides et mortels. Ses années d'entraînement au combat rapproché prirent le dessus. Un, deux, trois assaillants tombèrent sous ses coups.
Soudain, une douleur fulgurante explosa dans son flanc. Eliot chancela, réalisant qu'il venait d'être touché. Toutefois, il continua à se battre, ignorant la souffrance, mais une deuxième balle le fit tomber à genoux. Tout se mit à tourner autour de lui, les bruits se firent plus lointain et la dernière chose qu'Eliot vit avant de sombrer dans l'inconscience fut le visage grimaçant d'un homme qu'il reconnut immédiatement : le baron de la drogue qu'ils traquaient. Ce salopard les avait attendus et les avait piégés...
OoooO
Quand Eliot reprit conscience, il dans une cellule sombre et humide. Une douleur violente irradiait de son flanc et de sa jambe. Il tenta de bouger, mais des chaînes l'entravaient.
- Enfin réveillé, Américain, dit une voix avec un fort accent birman.
Le baron de la drogue se tenait devant lui, un sourire cruel aux lèvres.
- J'espère que vous appréciez mon hospitalité.
Eliot cracha du sang.
- Va te faire foutre.
Le baron de la drogue rit.
- Oh, j'aime votre esprit. Ça va être amusant de vous briser.
OoooO
Les jours qui suivirent furent un tourbillon de douleur, de tortures et d'interrogatoires violents. Eliot endura stoïquement, ne laissant échapper aucune information. Il puisait dans sa formation, dans sa volonté de fer pour résister.
Entre deux séances de torture, allongé sur le sol froid de sa cellule, Eliot réfléchissait. Comment l'embuscade avait-elle pu être si parfaitement orchestrée ? Quelqu'un avait dû les vendre. Mais qui ?
OoooO
Une semaine passa, puis deux. Eliot s'affaiblissait de plus en plus, ses blessures s'infectant. La fièvre le faisait délirer. Dans ses moments de lucidité, une pensée le taraudait : pourquoi personne n'était venu les chercher ?
Un soir, Eliot entendit ses gardes discuter en birman. Grâce à sa connaissance rudimentaire de la langue, il comprit des bribes de conversation qui le glacèrent :
"Les Américains... accord... drogue contre informations..."
"Le colonel... grosse somme d'argent..."
"L'équipe... sacrifice nécessaire..."
La réalisation le frappa comme un coup de poing. Ils avaient été trahis. Vendus par leurs propres supérieurs. L'embuscade n'était pas un accident, c'était un sacrifice calculé… et personne ne viendrait le chercher…
Cette nuit-là, quelque chose se brisa en Eliot. La confiance, la loyauté, le sens du devoir qui l'avaient défini pendant des années volèrent en éclats. À leur place grandit une détermination froide et implacable… Il ne pouvait plus compter que sur lui-même pour survivre…
Les jours se transformèrent en semaines. La routine de la prison devint un mélange flou de douleur, d'interrogatoires et de périodes de semi-conscience. Ses geôliers ne connaissaient pas son nom, se référant à lui simplement comme "l'Américain" ou "le soldat".
OoooO
Malgré la torture et les privations, Eliot refusait de se briser. Chaque jour était une lutte pour survivre, pour garder un semblant de santé mentale. Il s'accrochait à l'espoir ténu qu'un jour, il pourrait s'échapper et demander des comptes à ceux qui l'avaient trahi.
Dans les moments de clarté entre les séances de torture, Eliot réfléchissait à sa situation. Il comprenait maintenant que personne ne viendrait le sauver. Il était seul, abandonné dans une prison birmane, victime d'un jeu géopolitique qu'il ne comprenait pas entièrement.
Alors que les semaines devenaient des mois, Eliot sentait une partie de lui-même changer irrémédiablement. L'homme qui avait cru en l'honneur, au devoir et à la loyauté envers son pays mourait lentement, remplacé par quelqu'un de plus dur, de plus cynique, mais aussi de plus déterminé à survivre à tout prix.
