Disclaimer: Attention information inattendue... Je ne suis pas le propriétaire d'Harry Potter. Voilà, désolé de vous décevoir. J'espère que tout le monde pourra s'en remettre.

Ukronia: Mais c'est moi qui te remercie de lire et de commenter à presque chaque chapitre. L'histoire approche à sa fin, peut-être un peu vite (apparemment dans ce chapitre, ça se ressent l'accélération), mais tes commentaires m'ont accompagné pendant une bonne partie, alors merci ! J'espère que ce chapitre te plaira ! Prend soin de toi, et bonne lecture !

On avance un peu. La fin approche. Qui mourra ? Qui vivra ? On le saura très vite !


21/11/1995, 18H24, Poudlard, Ecosse:

"Je tiens à vous féliciter tous", déclara Harry d'une voix ferme, face à une assemblée d'élèves manifestement captivée. "Chaque jour, à chaque nouveau cours, votre progression est telle qu'elle éclipserait presque celle des plus talentueux sorciers de notre génération. Votre ardeur et votre détermination sont une véritable source d'inspiration."

Il se tenait au centre de la Salle sur Demande, entouré de ceux qui l'accompagnaient depuis sa première année à Poudlard: Hermione, Neville et Daphné. Il était rare que le jeune sorcier s'adressait ainsi à tous les élèves ayant rejoint son "groupe d'étude", s'écartant de ses habituels discours axés sur la magie.

Car Harry Potter, malgré sa renommée, restait un simple élève de Gryffondor. Un élève certes doué, marqué par la Mort en personne, mais un élève avant tout. Son unique désir était de devenir assez puissant pour protéger ceux qu'il aimait et le monde sorcier. Il aspirait à un avenir où la paix régnerait et où les sorciers pourraient vivre en harmonie.

"Je sais que ce sujet fait l'objet de nombreuses controverses au Ministère. Néanmoins, par souci de votre sécurité, je me dois d'insister sur la vérité, sur ce qu'il se passe vraiment : Voldemort est de retour. Son ombre s'étend à nouveau sur notre monde, semant la peur et la discorde, à la fois dans le monde moldu, ainsi que dans le monde magique."

Un murmure parcourut l'assemblée. Certains élèves, nouvellement arrivés dans le groupe, semblaient stupéfaits par cette révélation.

"J'aimerais pouvoir vous affirmer que j'ai vaincu ce monstre une bonne fois pour toute dès mon plus jeune âge, mais ce serait vous mentir", avoua-t-il, le regard sombre. "C'est ma mère, grâce à une magie ancestrale d'une puissance inouïe, qui m'a permis de survivre à son sortilège mortel. Voldemort aurait dû périr ce jour-là, emportant avec lui la terreur que ressentait chaque sorcier et sorcière lors de son passage", soupira-t-il, la tête baissée, ignorant les frissons d'effroi qui parcoururent l'assistance à la simple évocation de ce nom. "Mais de puissants rituels lui ont permis de se maintenir en vie, aux portes de la mort, attendant son heure pour reprendre le pouvoir."

Il marqua une pause, laissant ses paroles s'imprégner de l'esprit de chacun, puis reprit d'une voix plus forte :

"Aujourd'hui, il est revenu parmi nous ! Mais nous sommes prêts à l'affronter. Je ne vous demande pas de me jurer allégeance ou obéissance. Je vous demande simplement de combattre pour ce qui est juste. C'est tout ce que j'attends de vous. Ensemble, nous pouvons vaincre les ténèbres et bâtir un avenir meilleur."

C'est alors que Luna Lovegood leva la main. 'Parfait timing, Luna', pensa Harry avec satisfaction.

"Oui, Luna ?" l'interrompit-il, curieux de la question que sa nouvelle amie allait poser.

"Quand la bataille finale aura lieu, que ferons-nous ?" demanda-t-elle, son regard rêveur toujours aussi présent.

Harry hocha la tête en signe d'approbation. "C'est vrai qu'il est important de parler de cela également. Depuis plusieurs années, mon oncle, Hadrian Potter, ainsi que ses alliés, traquent le Seigneur des Ténèbres aux quatre coins du monde. J'ai moi-même dû le combattre en personne à la fin de l'année dernière..."

Un élève de Poufsouffle, dont le visage lui était inconnu, l'interrompit d'un ton incrédule : " Mais comment pouvons-nous être sûr que tu nous dis la vérité ?"

Plusieurs étudiants dans l'entourage du garçon hochèrent la tête dubitativement, tandis que la majorité se contenta de pousser un soupir résigné.

"Je jure sur ma magie que j'ai bel et bien affronté Voldemort, alias Tom Jedusor, lors de la troisième épreuve du Tournoi des Trois Sorciers qui s'est déroulé lors de l'année scolaire 1994-1995", affirma-t-il d'une voix ferme, pointant sa baguette de sureau vers le faux ciel étoilé de la salle.

"Lumos", lança-t-il, et la pointe de l'instrument magique s'illumina d'une douce lueur avant de s'éteindre.

Il tenait à ce qu'aucune ombre de doute ne plane sur ses exploits. Plus sa crédibilité serait grande, plus il serait en mesure de rallier les autres à sa cause. Et cela s'avérerait fort utile à l'avenir.

Une nouvelle fois, ces révélations stupéfièrent ceux qui ignoraient la vérité sur les événements de cette nuit-là. Toutefois, une lueur d'espoir illumina certains visages.

En effet, si Harry avait survécu à un duel face au Seigneur des Ténèbres, cela signifiait qu'il était plus puissant que ce dernier. Ainsi, en cas de nouvelle attaque, ils auraient une chance de l'emporter tant qu'il serait à leurs côtés.

"Comme je vous l'ai déjà dit, la famille Potter et ses alliés luttent depuis des années dans l'ombre contre Voldemort, et avec succès. Malheureusement, acculé comme il l'est, il ne pourra que tenter le tout pour le tout", expliqua-t-il, reprenant les termes employés par son oncle après l'attaque du manoir Greengrass.

"Ce jour-là, nous devrons être prêts à le combattre", conclut-il, fixant ses camarades avec détermination.

Un silence pesant régna un instant dans la salle. Tous voulaient croire en Harry et étaient prêts à le suivre dans cette épreuve. Après tout, ils lui devaient beaucoup.

Néanmoins, la perspective d'une guerre, à l'image de celle que leurs parents avaient connue, les inquiétait profondément.

"Je ne sais pas pour les autres, mais je serai à tes côtés jusqu'au bout", déclara Neville en brandissant sa baguette. "Tu peux compter sur moi, je te le jure sur ma magie !"

Ce geste de confiance absolue arracha un léger sourire à Harry, qui remercia silencieusement son meilleur ami pour son soutien.

"Moi aussi", affirma Hermione, levant à son tour sa main droite.

Puis ce fut au tour de Daphné, puis de Ron, et ainsi de suite, jusqu'à ce que tous les élèves de la salle lui jurent fidélité jusqu'à la victoire finale.

"Merci à tous pour votre soutien. Je ferai tout mon possible pour ne pas vous décevoir. Je vous le promets."

Il mit ainsi un terme à son cours, détaillant avec précision les devoirs à effectuer pour la prochaine séance et recommandant divers ouvrages théoriques en vue des examens à venir.

"Oh, et un dernier point d'importance !", s'exclama Harry, retenant ses "élèves" sur le seuil de la salle. "Si l'événement que nous avons évoqué aujourd'hui devait se produire, vous en seriez informés par le biais du faux galion qui nous sert pour communiquer. Celui-ci servira alors de Portoloin, vous conduisant directement auprès de moi. Je compte sur vous tous !"

Motivés par ses paroles, les étudiants acquiescèrent avec ferveur avant de quitter discrètement la pièce. La peur était palpable, mais grâce à Harry, ils se sentaient désormais armés pour affronter l'avenir, et protéger non seulement leur propre vie, mais également celle de leurs proches.

Bientôt, la salle se vida, ne laissant que Harry, Daphné, Hermione, Neville et Luna.

"Merci beaucoup de nous accorder un peu de ton temps, Luna", exprima Harry avec sincérité, reconnaissant envers la plus jeune des sorcières présentes.

Lors de leur première rencontre, elle s'était adressée à lui en évoquant "Harry, mais pas toi". Il lui avait fallu un instant pour comprendre qu'elle faisait référence à son oncle.

Il avait d'abord supposé qu'il s'agissait d'une simple confusion. Peut-être son oncle connaissait-il la famille de la jeune Serdaigle, et qu'elle avait confondu le prénom d'Hadrian avec le sien.

En effet, les deux Potter présentaient une certaine ressemblance physique. Et pour Luna, dont l'esprit était souvent tourné vers la Lune et les créatures imaginaires, une telle erreur était sans doute anodine.

Ils avaient ensuite longuement discuté, et Harry s'était rapidement attaché à elle. Il avait appris qu'elle était victime de harcèlement de la part de certains de ses camarades, une situation qu'il avait rapidement remédiée en intimant sévèrement les fauteurs de troubles et en amenant les fauteurs de troubles auprès du professeur Flitwick.

Le pauvre directeur de Serdaigle, gardien d'un foyer réputé pour sa soif de savoir et son intégrité, n'avait jamais ressenti une telle déception. Que sa maison, fer de lance de la connaissance et de la rigueur intellectuelle, puisse s'abaisser à de telles pratiques…

"Ne t'inquiète pas, Harry. Grâce à ton dernier article, les ventes de mon père ont explosé. Il a dû acquérir de nouvelles presses pour satisfaire la demande", confia-t-elle, la gratitude illuminant son regard.

"C'est nous qui te remercions", reprit Hermione. "Ton article, et celui de ton père, ont eu un effet… plutôt calmant sur Ombrage, à tel point que nous n'avons plus eu à subir ses exactions depuis. Merci infiniment !"

Luna se contenta d'un sourire timide, un léger rougissement trahissant son émotion sous son masque habituel de rêveuse.

"J'aimerais te proposer de renouveler l'expérience, si tu en es d'accord", supplia presque Harry, sachant intérieurement qu'il ne pourrait procéder à la suite de son plan sans elle.

"J'ai une idée en tête, mais j'aurais besoin de ton aide", expliqua-t-il de manière énigmatique.

"Je suis tout à fait disposée à t'aider. Le professeur Ombrage est constamment entouré de Joncheruines ces derniers temps, alors si cela peut l'aider à prendre conscience de leur présence, je suis plus que partante", répondit-elle avec un sourire mystérieux.

Ignorant la créature dont la jeune fille venait de faire mention, Harry la remercia, satisfait de ses récents progrès.

'Après cela, il n'y aura plus de retour en arrière. Le plan est en marche'

23/11/1995, 11H05, Ministère de la Magie, Londres:

Hadrian n'était plus un habitué des couloirs du Ministère de la Magie. Après deux années passées à traquer les sombres serviteurs de Voldemort aux quatre coins du globe, et à tenter d'endiguer la montée en puissance des Mangemorts, il était contraint de reprendre du service au sein de l'appareil politique.

Sa voix, désormais libérée de l'opposition systématique de Malfoy, résonnerait bien plus fort que celle d'Alexander, qui assurait jusque-là l'intérim à la tête de la famille Potter.

Le combat touchait à sa fin, et il lui incombait désormais de s'attaquer au mal qui gangrénait la Grande-Bretagne magique et l'empêchait de progresser : son gouvernement. Il lui suffisait de contempler l'enseignement de Dolores Ombrage pour mesurer l'ampleur de la tâche. Sous sa direction, le Ministère s'était transformé en un bastion de la stagnation, s'opposant à tout changement.

'Nous ne pouvons pas reproduire les mêmes erreurs', se répéta-t-il.

Heureusement, l'arrivée d'Hermione au poste de Ministre de la Magie avait insufflé un vent de renouveau dans le monde sorcier. Mais cette dynamique avait rapidement engendré des tensions. Trop soucieuse de réformer en profondeur, Hermione avait suscité de vives résistances. Des protestations avaient éclaté, offrant aux anciens Mangemorts et à leurs sympathisants l'occasion de se rassembler. Et c'est ainsi que…

'Ginny... les enfants... Je ne laisserai pas cela se reproduire.'

Fortuna, Harry… Il avait une toute nouvelle famille à protéger. Cette fois-ci, il ne s'autoriserait pas d'erreur. Harry savait se défendre, et ne serait pas surpris facilement. D'autant plus que la mort avait encore besoin de lui pour le moment !

Après de longues négociations avec ses alliés, il avait finalement réussi à convaincre ces derniers de l'aider à faire destituer Fudge. Ce dernier constituait un obstacle majeur, un poids mort qui paralysait le Ministère. Il fallait s'en débarrasser.

Un instant, il avait envisagé de le faire disparaître aussi discrètement que Rita Skeeter, mais il avait rapidement renoncé à cette idée. En procédant ainsi, il ferait de Fudge un martyr et risquerait de retourner l'opinion publique contre lui.

Il fallait agir dans le respect des lois, de manière irréprochable. Pour cela, il lui fallait un soutien quasi unanime au sein du Conseil et un successeur digne de confiance.

Il avait d'abord songé à se présenter lui-même, mais il avait rapidement écarté cette hypothèse. Bien que séduisante, cette option ne tenait pas compte de ses nombreuses autres obligations. Le poste de Ministre exigeait un investissement de temps considérable, un luxe qu'il ne pouvait s'offrir.

Pendant ce temps, l'ASDT s'efforçait de localiser le lieu mystérieux qu'il avait entrevu dans ses visions, tandis que Fortuna, Sirius et l'Ordre du Phénix combattaient les forces des ténèbres aux quatre coins du pays.

"Nous avons cruellement besoin des Aurors. La situation devient de plus en plus périlleuse", marmonna-t-il, le souvenir de la dernière attaque le hantant. Les forces de Voldemort ne cessaient de gonfler. Jamais, de son vivant, le Seigneur des Ténèbres n'avait disposé d'une telle armée.

Hadrian était persuadé que les "Sœurs de la Miséricorde" étaient impliquées dans cette recrudescence du mal. Elles étaient les seules, avec Fortuna, à connaître son secret, et la plus âgée d'entre elles avait même réussi à déjouer sa magie temporelle. Une telle ingérence dans le cours du temps ne pouvait être le fruit du hasard.

'Tout est en place. Fudge doit tomber, et ce soir', grommela intérieurement le chasseur de primes en scrutant l'assemblée du Ministère. Chaque regard, chaque murmure était scruté avec une attention méticuleuse.

"Cette réunion du 23 novembre 1995 touche à sa fin", annonça Dumbledore, sa voix résonnant dans la salle.

"Quelqu'un souhaite-t-il ajouter quelque chose ?"

Habituellement, cette question restait sans réponse, les propositions n'étant pas préparées à l'avance étant presque systématiquement rejetées. Mais ce soir-là, la situation était différente. Hadrian sentait une tension palpable dans l'air, une attente fébrile.

"J'ai quelque chose d'important à dire", déclara-t-il en se levant, son regard s'illuminant d'une détermination inébranlable. Les yeux de tous se tournèrent vers lui, intrigués par cette intervention inattendue.

"Il est temps que vous ouvriez les yeux, messieurs. Peu importe vos tentatives pour l'ignorer, Voldemort est bel et bien de retour", lança-t-il d'une voix tonnante, étouffant les protestations du Ministre et de ses alliés.

"Silence !" rugit Dumbledore, imposant son autorité.

"Le Seigneur des Ténèbres est mort !" s'exclama Fudge, le visage empourpré de colère. "Vous mentez !"

Hadrian secoua la tête avec dépit. "Vous voyez, messieurs, la réaction de notre Ministre... du chef de notre gouvernement face à cette réalité ?" s'indigna-t-il. Son regard balaya l'assemblée, cherchant à convaincre les plus sceptiques.

"Car oui, c'est une réalité !" affirma-t-il avec force, défiant le regard furieux de Fudge. "Et j'en ai la preuve !"

Il sortit alors de sa poche deux fioles scellées, les présentant à Amélia Bones. "Ces fioles contiennent des souvenirs irréfutables. Je vous prie de vérifier qu'ils n'ont subi aucune altération."

La Directrice du Département de la justice magique fit appel à deux Aurors expérimentés qui, après avoir soumis les fioles à divers sorts de diagnostic, confirmèrent l'authenticité des souvenirs. Elle insista même pour faire venir un Langue-de-plombs qui, à son tour, approuva ces derniers.

Un silence lourd et oppressant s'abattit alors sur l'assemblée. Chaque individu présent comprenait la gravité de la situation.

"Si vous ne me croyez pas sur parole, alors regardez cela !" s'exclama-t-il en projetant le souvenir du combat d'Harry face à Voldemort dans la salle. Un silence lourd s'installa, brisé seulement par le crépitement caractéristique de la magie.

Il avait appris ce sort dans le grimoire de la famille Black il y a longtemps, mais ne s'en était jamais servi. Cependant, alors qu'il réfléchissait au meilleur moyen de convaincre ses pairs, il avait repensé à cette puissante incantation. Chaque membre du Magenmagot fut ainsi contraint de vivre, ne serait-ce qu'un instant, le combat acharné que sa contrepartie plus jeune avait livré face à Voldemort. Certains ne purent réprimer un frisson d'horreur, d'autres, un sentiment d'admiration mêlé de crainte. A ce souvenir, il avait ajouté sa propre descente dans le cimetière, montrant que le mage noir n'était pas intouchable, même pour quelqu'un qui n'était pas Harry Potter. Une petite manipulation temporelle lui avait permis d'accélérer certaines séquences, évitant que certaines paroles soient entendues.

'Enfin, techniquement, je suis Harry Potter. Mais ça, ils n'en ont aucune idée', admit-il mentalement, un sourire discret esquissant ses lèvres.

A peine le souvenir terminé, les réactions fusèrent de toutes parts. Des murmures, des exclamations, des questions... Dumbledore lui-même dut s'y reprendre à plusieurs fois pour obtenir à nouveau le silence.

"Avez-vous d'autres preuves ?" demanda le vieil homme, sachant très bien qu'Hadrian ne s'arrêterait pas là.

"En effet. Voici tout un dossier", commença-t-il en faisant apparaître un épais lot de feuilles devant chaque membre, "rassemblant toutes les preuves écrites, les témoignages de ceux l'ayant vu signé magiquement, les dépenses réalisées pour soutenir sa cause, ainsi que toutes les informations dont vous pourriez avoir besoin pour répondre à vos questions."

Des mois de travail avaient été nécessaires pour rassembler toutes ces preuves. Chaque détail avait été minutieusement vérifié, chaque source corroborée.

Et le voilà. La raison pour laquelle il n'avait pu agir avant : le manque de preuves irréfutables. Ses souvenirs, aussi convaincants soient-ils, pouvaient être contestés. Mais avec ce dossier, il était certain de faire taire ses détracteurs.

Il pouvait alors passer à la deuxième partie de son plan.

"C'est faux ! Tout est faux !" s'écria le ministre de rage, avant qu'Hadrian ne le fasse taire d'un geste de la main.

"Voyez aussi qui nous gouverne ! Un lâche comme lui, qui sait tout, qui connaît déjà toutes ces preuves et qui s'obstine à ce l'on continue de baisser la tête. Voldemort prend des vies chaque jour grâce à l'inaction de cet homme !" rappela Hadrian, sa voix tonnant dans la salle. "Et vous voulez le laisser nous contrôler ?! Balivernes ! Je suggère qu'il soit destitué !"

Ainsi démarrait la seconde partie de son plan : se débarrasser de Fudge.

Une nouvelle fois, sa déclaration déclencha un pandémonium dans l'assemblée, qui força Dumbledore à hausser la voix une nouvelle fois.

'On commence par toi, Albus', pensa Hadrian avec une satisfaction non dissimulée. Il savait que le directeur de Poudlard, malgré ses réticences initiales, finirait par le soutenir.

"Silence ! Suite aux dernières révélations de Lord Potter, je me vois contraint d'approuver ce vote. Que tous ceux soutenant la motion lève la main !" appela le directeur de Poudlard, sa voix résonnant dans la salle. Un silence lourd s'installa un instant, puis les mains commencèrent à se lever lentement.

'D'abord, la faction lumineuse', poursuivit Hadrian, son regard parcourant les rangs. De ce côté-ci, il obtint une quasi-unanimité, les seuls s'abstenant de voter étant ceux ayant des liens étroits avec le ministère. Augusta Londubat, à la tête de cette faction, afficha un sourire victorieux.

Il tourna alors sa tête du côté de sa propre faction. 'Maintenant, la faction grise… Alexander, à toi de jouer', songea-t-il, un sourire discret esquissant ses lèvres. Il fit un signe de tête à son meilleur ami, qui se leva à son tour.

"Je soutiens amplement la motion de Lord Potter", appela l'homme à haute voix. "Ce n'est pas une question de Seigneur des Ténèbres, mais plutôt celle de la trahison de notre ministre. Il doit être destitué !"

Il fut rapidement suivi par une bonne partie de la faction grise, malgré la diversité des opinions qui la composaient. Alexander avait su trouver les mots justes pour rallier à sa cause les plus indécis.

'Puis finalement…' pensa le chasseur de primes en tournant la tête vers Sirius. "Je suis d'accord avec Lord Greengrass. La plus ancienne et noble famille Black soutient la motion", déclara-t-il, attirant, parfois contre leur gré, le soutien de certains membres de la faction sombre.

L'animagus canin n'avait pas apprécié de devoir garder sa place au sein de cette faction. Néanmoins, les alliances qu'avait forgées son grand-père étaient, pour la majorité, toujours en vigueur. Ainsi, sa présence assurait quelques votes supplémentaires pour la destitution de Fudge.

"La majorité a voté ! À compter d'aujourd'hui, le ministre Cornelius Fudge est destitué pour faute grave !" indiqua Dumbledore, amplifiant magiquement sa voix pour couvrir les protestations furieuses de Fudge.

"Il sera jugé pour haute trahison dans les jours qui suivront. En attendant, cette séance ne peut s'arrêter tant qu'un ministre temporaire n'a pas été désigné. Est-ce que quelqu'un se propose ?"

La question de Dumbledore parvint finalement à faire taire les membres houleux du Magenmagot, alors que tous se tournaient en direction d'Hadrian. Celui-ci, sous les yeux scrutateurs de ses camarades Lords, secoua la tête.

"Je ne me proposerai pas à ce poste. Ma place est sur le champ de bataille, et non cloîtré dans un bureau", précisa-t-il, prenant par surprise les membres de la faction sombre du Magenmagot. Ceux-ci pensaient qu'il avait orchestré tout cela pour s'emparer du pouvoir.

"Je suggère Augusta Londubat", proposa alors Alexander, prenant la parole devant toute l'assemblée. "Elle a combattu lors de la première guerre. Par conséquent, elle connaît les méthodes du Seigneur des Ténèbres", mentionna-t-il. "De plus, son fils ayant été gravement blessé par un Mangemort, je pense qu'aucun d'entre nous ne doutera un seul instant de son allégeance."

Un murmure d'approbation parcourut la salle. Augusta Londubat, visiblement émue, se leva et remercia ses pairs. Une nouvelle ère s'ouvrait pour le ministère de la Magie.

"Lady Londubat, acceptez-vous de vous présenter ?" demanda-t-il à la femme qui se leva, le regard déterminé.

"Oui. Prendre ce poste ne m'enchante pas, mais j'ai conscience que cela sera nécessaire pour faire face à Voldemort !" déclara-t-elle, jetant un vif regard entendu en direction d'Hadrian. Une lueur de défi scintillait dans ses yeux.

"Très bien. Quelqu'un d'autre souhaite se présenter ?" ajouta le vieil homme, balayant l'assemblée du regard.

Un silence pesant s'installa un instant, puis un mage de la faction sombre prit la parole. D'après les souvenirs d'Hadrian, l'homme était un ancien allié de Lucius Malfoy, et avait hérité de son influence au sein de cette faction. Il proposa sa candidature, mais son discours, empreint de doute et d'ambivalence, ne convainquit guère l'assemblée.

"Personne d'autre ? Ainsi soit-il. Commençons par Lady Londubat. Que tous ceux souhaitant que Augusta Londubat prenne la relève en tant que Ministre de la Magie lèvent la main", appela-t-il.

À nouveau, la majorité des mains des sorciers et sorcières dans la pièce se levèrent. La victoire resta moins écrasante que celle pour la destitution de Fudge, mais il était clair que Londubat était la candidate favorite.

"La majorité a voté. Aujourd'hui, le 23 Novembre 1995, le Magenmagot accueille la nouvelle ministre de la magie : Lady Augusta Londubat !" déclara-t-il, provoquant une grande vague d'applaudissements. Quelques huées sourdes se firent entendre du côté de la faction sombre, mais elles furent rapidement noyées sous les acclamations.

"Merci à tous pour votre confiance !" dit-elle une fois le calme retrouvé. Son regard balaya l'assemblée, s'attardant un instant sur Hadrian. "Je compte sur vous pour m'accompagner tout au long de ce combat. Des temps durs nous attendent, et peu importe leur durée, nous devons nous préparer. Que ce mandat temporaire ne dure que 2 semaines, 6 mois ou 3 ans, cela ne change rien. Notre objectif est d'assurer la stabilité dans notre monde, afin que les enfants de tout horizon puissent s'y développer et devenir des mages respectés", dit-elle avec une conviction inébranlable.

"C'est pourquoi, et ce sera mon premier fait en tant que Ministre de la magie", s'exclama-t-elle avant de prendre une grande inspiration. "Le Ministère de la Magie déclare la guerre au mage noir sous le pseudonyme de Voldemort, ainsi qu'à tous ses hommes connus sous le nom de Mangemorts !"

23/11/1995, 19H31, Poudlard, Ecosse:

Harry attendait patiemment l'arrivée d'Ombrage dans le bureau de cette dernière. En effet, la femme l'avait pris à part suite à la parution de son dernier article dans le journal des Lovegood et l'avait mis en retenue.

Pourquoi avait-elle agi ainsi ? Car c'était dans cet article qu'il avait publiquement annoncé le retour de Voldemort, en détaillant ses précédentes aventures.

Le tout ressemblait à une longue interview qui, au-delà de ravir Luna pour le soutien qu'Harry apportait à son père, lui permettait d'avancer dans son plan : faire tomber Ombrage.

Il avait voulu s'y prendre de façon parfaitement légale. Néanmoins, il savait qu'il ne se satisferait pas de cela uniquement.

Cette femme avait passé des mois à pourrir la vie des élèves, les contraignant à utiliser des plumes ensorcelées qui gravaient des mots dans leur peau et les interrogeant sous des doses excessives de Veritaserum.

Son enseignement était catastrophique, sans compter que la sous-secrétaire du ministre ne dissimulait guère ses opinions racistes envers quiconque n'était pas de sang-pur.

Ainsi, il devait se venger. Non seulement pour lui-même, mais aussi pour tous ceux qui avaient souffert à cause d'elle. Et il avait trouvé comment.

La première étape de son plan était simple et servirait plusieurs objectifs. Tout d'abord, il ferait en sorte qu'un article sur Voldemort soit publié. Avec la quantité d'exemplaires que le Chicaneur avait vendus lors de sa dernière édition grâce à l'article sur Dolores, il était impossible qu'elle manque celui-ci.

C'est là qu'intervenait la seconde étape : la retenue. Il était évident qu'à la seconde où elle prendrait connaissance de cette information, elle viendrait le punir, d'une manière ou d'une autre.

Il aurait alors l'occasion de se retrouver seul avec elle. Il n'y aurait ni tableau à l'oreille fine, ni témoin, rien. Après tout, les punitions de l'enseignante n'étaient pas légales non plus. Elle ne pouvait donc se permettre que quiconque soit témoin de ce qui allait se passer.

Et il comptait bien en profiter !

"La voilà", pensa-t-il en entendant la porte s'ouvrir doucement derrière lui.

"Bonsoir, Monsieur Potter", l'interpella-t-elle de sa voix grinçante. "Je suppose que vous connaissez la raison de votre présence ici."

Harry, décidé à jouer avec elle, feignit l'ignorance. "Absolument pas, professeur. Ai-je fait quelque chose de répréhensible ?"

La sorcière grogna d'agacement, son masque de fausse gentillesse disparaissant rapidement. "Ne vous moquez pas de moi !" gronda-t-elle. "Vous savez très bien pourquoi vous êtes ici !"

Elle s'approcha de l'autre côté du bureau et y posa sa tasse de thé. "Vous avez menti, Monsieur Potter. Une fois encore, vous cherchez à semer la discorde en vous servant de votre popularité."

Harry inclina la tête, montrant une curiosité exagérée. "Oh ! Vous parlez de cet article sur Voldemort !" s'exclama-t-il, insistant sur le nom qui fit grimacer la fonctionnaire.

"C'est vrai, vous avez raison", commença-t-il, prenant la femme de court. "Je n'ai pas tout dit sur Voldemort. Je n'ai pas mentionné les détails de notre duel, ni les éventuelles localisations où Volde-"

"Stop ! Cessez immédiatement !" le coupa-t-elle, ses veines saillissant sur son front, prête à éclater. "Arrêtez de répéter ce nom !"

Elle sortit alors une seconde tasse, qu'elle remplit avant de la lui faire glisser. "Je pense que nous devrions nous calmer", feignit-elle, dissimulant mal son irritation.

"Vous avez raison !" répondit Harry d'un ton faussement enjoué.

Il remarqua que sa réaction fit serrer les poings de la sorcière au visage crapaudesque, mais il préféra ne pas s'y attarder. "Prenez donc un peu de thé", suggéra-t-elle, arborant un sourire forcé qui ressemblait plus à une grimace. "Cela devrait vous apaiser et nous pourrons reprendre cette discussion correctement."

Harry acquiesça et prit la tasse. Aussi rapide qu'un éclair, il invoqua sans baguette l'une des fioles cachées dans sa poche et brisa discrètement le flacon au-dessus de la tasse, laissant le liquide s'écouler dans le thé.

À vrai dire, il n'avait aucune idée de la composition exacte de ce thé. Peut-être avait-elle cessé d'utiliser du Veritaserum, qui sait ? Mais au vu de son expression, il ne préférait pas prendre de risque.

"Il est délicieux", mentionna-t-il innocemment après une petite gorgée. "Merci beaucoup !"

Il vit les yeux de l'enseignante s'écarquiller de rage en constatant l'échec de sa tentative, avant qu'elle ne force un nouveau sourire. "Je suis ravie que vous sachiez apprécier un bon thé."

En réalité, Harry pensait que le liquide ressemblait davantage à de l'urine de troll qu'à du thé, tant son goût se rapprochait plus du médicament que de la boisson chaude. Cependant, il se garda bien de l'exprimer à voix haute, sachant que la femme aurait probablement perdu son calme en l'espace de quelques secondes.

"Des rumeurs circulent à Poudlard selon lesquelles vous dirigeriez un groupe de combat, Monsieur Potter", déclara-t-elle, cherchant visiblement à reprendre le dessus.

Harry secoua la tête. "Je ne vois pas de quoi vous parlez, professeur. Les groupes de plus de quatre élèves ont été interdits. Je ne m'aventurerais pas à enfreindre les règles !" rétorqua-t-il en feignant l'indignation. Il vit l'œil de la femme trembler, ce qui le remplit de satisfaction avant qu'elle ne reprenne contenance.

"Très bien. J'espère que vous comprenez l'importance de respecter ces règlements. Le ministère compte sur vous."

Sa première tentative ayant échoué, Dolores opta pour une autre approche : la plume de sang. "Venons-en maintenant à la raison de votre présence ici. Pour votre punition, vous allez écrire des lignes, Monsieur Potter", déclara-t-elle avec un sourire narquois.

"Des lignes ? Très bien. Avec quelle plume vais-je écrire ?" demanda-t-il, feignant l'innocence.

"Avec l'une des miennes, bien entendu. Je tiens à ce que le message... s'imprime."

Harry dut se retenir de rire en entendant cette réplique théâtrale. Ombrage parlait comme si elle détenait des secrets inaccessibles, une montagne d'informations que lui-même ne pourrait jamais deviner.

En réalité, il savait tout. Il était parfaitement conscient de ce qui allait se passer lorsqu'il utiliserait cette plume. Il connaissait la nature du thé, tout comme les raisons pour lesquelles tant d'élèves avaient été interrogés sous Veritaserum durant leurs retenues.

Sans le savoir, en lui confiant cette plume, Ombrage s'apprêtait à se jeter directement dans la gueule du loup.

"Que dois-je écrire ?" demanda-t-il en prenant la plume ensorcelée, se préparant à rédiger.

"Écrivez : 'Je ne dois pas mentir'", répondit-elle, se plaçant près de la fenêtre pour mieux observer son visage.

Elle attendait ce moment. Celui où la plume commencerait à marquer dans la chair de Harry. Mais cela ne l'inquiétait guère. Pourquoi ? Parce qu'ils attendaient tous deux exactement la même chose !

Ainsi, il commença à écrire, hochant discrètement la tête dans le vide. Son plan entrait dans sa phase suivante.

Il écrivit une première fois, puis une seconde, puis encore et encore jusqu'à ce qu'au bout de la cinquième fois, les mots apparaissent sur le dos de sa main.

La douleur était plus que supportable. Pour quelqu'un qui avait déjà subi le sortilège Doloris de Voldemort, ou les entraînements impitoyables d'Hadrian, la souffrance infligée par la plume n'était guère plus qu'un léger picotement.

Cependant, il décida de faire montre de ses talents d'acteur, grimaçant et contorsionnant son visage en une expression de douleur intense. Il vit alors le visage d'Ombrage s'illuminer de joie à la vue de sa prétendue souffrance. La femme se rapprocha lentement de lui, savourant ce qu'elle croyait être une victoire, jusqu'à ce que…

*Flash* *Flash* *Flash*

Trois éclairs de lumière jaillirent d'un coin de la pièce, aveuglant temporairement l'enseignante. Luna Lovegood sortit alors de sous une cape d'invisibilité, un appareil photo moldu modifié entre les mains.

"Cet appareil moldu fonctionne vraiment à la perfection, Harry", déclara-t-elle rêveusement.

Le jeune Gryffondor hocha la tête. "AAAAAH ! Que faites-vous ici, Mademoiselle Lovegood ?!" s'écria Ombrage alors qu'Harry se levait.

"Oh, ne faites pas attention à elle", répondit-il moqueusement. "Elle était simplement là pour immortaliser une criminelle en pleine action. Rien de bien important."

"La première photo est magnifique. On voit parfaitement ta douleur, contrastant avec le bonheur qui se lisait sur son visage", poursuivit Luna avec un sourire radieux, comme si elle commentait un banal événement météorologique.

"M-Merci, Luna", répondit Harry, incertain de la manière de réagir face à cette situation.

Il vit alors l'enseignante dégainer sa baguette, ayant retrouvé ses esprits. Ne voulant prendre aucun risque, Harry attrapa le poignet de la femme, la désarma d'un mouvement rapide et la stupéfia.

"Je ne suis pas sûr qu'elle sache utiliser sa baguette pour autre chose qu'un Lumos, mais autant ne pas tenter le diable", déclara-t-il avant de faire léviter le corps inerte d'Ombrage.

"Bravo, Harry !" le félicita la jeune Serdaigle comme s'il venait de remporter un tournoi sportif. Elle s'approcha de lui et lui rendit sa cape d'invisibilité. "Oh, et merci de m'avoir laissé utiliser une relique de la mort. Je me suis toujours demandé à quoi elles ressemblaient en vrai", ajouta-t-elle, provoquant un léger choc chez Harry.

Il resta immobile, ses yeux s'écarquillant sous le coup de la surprise avant de se tourner vers elle.

"Tu sais quoi ?" soupira-t-il en inspirant profondément. "Je ne vais même pas essayer de comprendre. De rien, Luna."

Il commençait à saisir la vérité derrière l'adage : "Parfois, l'ignorance est un cadeau inestimable". Plus il en apprenait sur la jeune Serdaigle à ses côtés, moins il se sentait en sécurité avec ses propres secrets.

En un simple coup d'œil, il avait l'impression que Luna avait analysé la totalité de son existence.

"Je n'ai pas le temps de m'attarder là-dessus", songea-t-il en couvrant le corps d'Ombrage avec la cape d'invisibilité.

"Pourrais-tu faire imprimer les photos en plusieurs exemplaires ?" demanda Harry. "Bien entendu, tu pourras aussi en publier dans le Chicaneur", ajouta-t-il en voyant le regard implorant de sa nouvelle alliée.

"Bien sûr ! Merci beaucoup, Harry. J'ai vraiment l'impression d'avoir des amis quand je suis avec toi", déclara-t-elle en commençant à se diriger vers la tour des Serdaigle.

"Luna !" l'appela-t-il depuis la porte du bureau d'Ombrage. "Nous sommes amis !" se contenta-t-il de dire avant de partir dans la direction opposée.

Il ne vit pas la jeune fille se figer dans le couloir, une larme silencieuse coulant sur sa joue avant qu'elle ne reprenne son chemin, le cœur rempli de bonheur.

'Étape suivante', pensa Harry en arpentant les couloirs à grands pas. 'J'espère que mon niveau en légilimancie suffira, sinon…'

Il préférait ne pas imaginer ce qu'il pourrait se produire si quelque chose tournait mal alors qu'il tentait de manipuler l'esprit d'Ombrage.

'De toute façon, il est trop tard pour reculer.'

24/11/1995, 00H07, Manoir Potter, Angleterre:

"Fiou !" soupira Fortuna, retombant lourdement sur le lit, ses jambes encore tremblantes après la nuit passionnée qu'ils venaient de partager. "Ton endurance est vraiment inégalée dans tous les domaines", se plaignit-elle en plaisantant, tout en observant qu'il ne montrait toujours aucun signe d'épuisement.

"Je ne voudrais surtout pas te décevoir", répliqua-t-il avec un sourire espiègle, avant de se laisser tomber à ses côtés.

Un calme apaisant s'installa alors entre eux, une parenthèse de tranquillité après l'intensité de leurs ébats. Fortuna, profitant de ce moment, se rapprocha d'Hadrian et posa délicatement sa tête contre son torse. Ses doigts commencèrent à parcourir distraitement les cicatrices anciennes qui marquaient son corps, témoins de combats passés et d'une vie de batailles dont il n'avait jamais pu effacer les traces.

"Je suis vraiment heureux de t'avoir rencontrée, Fortuna", murmura Hadrian, sa voix empreinte d'une sincérité rare, réservée uniquement à la femme qui avait su percer la carapace de son cœur.

"Et moi donc", répondit-elle doucement. "Je t'aime, Hadrian. Pour toi, cela ne représente peut-être pas grand-chose… Mais pour moi, c'est énorme. Je ne pensais même pas être capable de ressentir des émotions aussi profondes", avoua-t-elle, ses mots glissant comme une confidence à demi-murmurée.

Hadrian hocha la tête, une lueur de compréhension dans les yeux. Il savait parfaitement ce qu'elle voulait dire. Lui aussi avait longtemps cru que l'amour n'aurait plus jamais de place dans sa vie après tout ce qu'il avait traversé suite à la destruction de sa famille. L'idée même d'aimer lui avait paru hors de portée, jusqu'à ce que Fortuna entre dans son existence, brisant ses certitudes.

Le silence s'installa à nouveau, enveloppant la pièce d'une quiétude complice. Leurs respirations, peu à peu, reprirent un rythme calme et régulier. Leurs cœurs battaient à l'unisson, comme un écho subtil de leur connexion profonde, tandis que le sommeil commençait doucement à les appeler.

"Comment va Harry ?" demanda soudainement Fortuna, un voile d'inquiétude passant sur son visage. Malgré l'intimité du moment, elle ne pouvait s'empêcher de penser au jeune garçon.

Depuis qu'elle avait découvert la vérité sur l'identité d'Hadrian, son affection pour Harry n'avait cessé de croître. Elle le voyait de plus en plus comme son neveu, et ayant entendu en détail l'histoire tourmentée d'Hadrian, elle craignait que le destin ne se montre tout aussi cruel envers le jeune Gryffondor. Elle ne voulait pas que l'histoire se répète.

"Il va bien", la rassura Hadrian, sa voix empreinte d'une certitude apaisante. "Avec la destitution de Fudge, sa mission à Poudlard devrait devenir beaucoup plus simple. Peut-être même qu'elle n'aura plus de raison d'être, surtout maintenant qu'Augusta est sur le point de rappeler Ombrage au ministère. Je pense qu'elle se fera un malin plaisir à la renvoyer."

Fortuna hocha la tête, soulagée, mais toujours un peu songeuse. "Alors, que nous reste-t-il à faire ?" demanda-t-elle. Elle connaissait déjà la réponse, mais il y avait quelque chose dans la voix d'Hadrian, une gravité nouvelle, qui la poussait à poser la question.

"Maintenant," répondit-il, son regard se durcissant légèrement, "il est temps de faire sortir Tom de sa cachette, une bonne fois pour toutes."

Ces mots, prononcés avec une détermination implacable, résonnèrent dans la pièce comme une promesse solennelle. Ils savaient tous deux que la confrontation finale approchait, et que tout ce qu'ils avaient fait jusqu'à présent n'avait été qu'un prélude à l'épreuve ultime. Leur avenir, et celui de tous ceux qu'ils aimaient, en dépendait.

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"La bataille finale approche, Harry Potter", résonna une voix grave, éthérée. Harry la reconnut immédiatement. C'était cette même voix qu'il entendait dans chacun de ses cauchemars, celle qui hantait ses nuits et qu'il redoutait d'entendre dès qu'il fermait l'œil.

C'était la voix de la Mort.

"Seras-tu capable de lui faire face ?" continua-t-elle d'un ton calme, presque indifférent. "Après tout, il t'a déjà vaincu une première fois, alors que tu avais l'avantage de la surprise."

Harry resta figé, incapable de répondre, incapable même de bouger. Il se trouvait comme enchaîné par une force invisible, contraint d'écouter les paroles de cet être absolu, dont l'autorité transcendait toute notion de vie ou de mort.

"Je te propose un marché, Harry Potter. Lorsque le moment viendra, laisse-moi prendre le contrôle. Je m'assurerai de la victoire, de la mort de ceux qui doivent mourir, et de ta survie", offrit-elle, d'une voix douce, presque tentatrice, prenant Harry par surprise.

Une vague d'incrédulité traversa son esprit, mais il resta prudent. Il n'était pas idiot, il savait que la Mort n'était jamais aussi généreuse qu'elle le paraissait. Elle avait l'art de manipuler les mortels, de les attirer dans ses pièges avec des promesses aussi séduisantes que trompeuses.

"Je suppose que tu te demandes ce que je prendrai en échange ?" continua la Mort, d'un ton paisible, comme si elle lisait dans ses pensées. "Rien. Mon seul but est de récupérer les âmes qui m'échappent. Si tu venais à mourir, je perdrais toute chance de les obtenir. Je n'ai aucune raison de te tromper."

Ses paroles flottaient autour de lui, hypnotiques, mais Harry ne pouvait toujours pas répondre. Même s'il l'avait pu, il savait qu'il n'aurait rien dit. Un silence pesant s'étira entre eux, semblable à un gouffre qu'aucune parole ne pourrait combler.

Pourquoi ? Parce qu'il ne devait pas accepter. Il en était certain, quelque chose de sombre, de malveillant, se dissimulait derrière cette offre apparemment désintéressée. La Mort n'agissait jamais sans un but caché, et Harry savait qu'il ne pouvait se permettre de prendre ce risque, aussi tentant que cela puisse paraître.

"Je te laisserai le temps d'y réfléchir", poursuivit la voix, toujours calme, mais avec un sous-entendu inévitable, presque sinistre. Un tiraillement soudain et violent se fit sentir sur son torse, comme si une main invisible l'agrippait et le ramenait de force dans son propre corps.

"Tu viendras à moi, Harry Potter. Tu n'auras pas le choix", chuchota-t-elle une dernière fois, avant qu'il ne se réveille en sursaut dans son lit, à Poudlard.

Harry ouvrit les yeux brusquement, le souffle court, son cœur battant encore à tout rompre dans sa poitrine. Il analysa rapidement ses alentours, constatant qu'il était seul, dans la pénombre familière du dortoir. La lune projetait une lumière pâle à travers les rideaux, et tout semblait calme. Pourtant, il savait que ce qu'il venait de vivre n'était pas un simple rêve.

Il se laissa retomber en arrière, fixant le plafond de pierres avec une lassitude pesante. Il était encore tard dans la nuit, et malgré la fatigue qui alourdissait ses paupières, il savait qu'il lui serait presque impossible de retrouver le sommeil. La voix de la Mort résonnait encore dans son esprit, accompagnée de sa proposition empoisonnée qui tournait en boucle, telle une mélodie funèbre qu'il ne parvenait pas à faire taire.

'Oncle Hadrian… Sirius… Que dois-je faire ?' songea-t-il en silence, ses pensées se tournant instinctivement vers ceux qui avaient toujours su le guider. Il sentait un poids énorme peser sur ses épaules, comme si l'ombre de cet échange avec la Mort étendait déjà ses griffes autour de lui.

Harry savait que, malgré tous les conseils qu'on pourrait lui donner, la décision finale lui appartiendrait. Mais comment choisir face à un être aussi redoutable ? Comment savoir où se trouvait la vérité lorsqu'on traitait avec la Mort elle-même ?

Le silence du dortoir, interrompu seulement par les respirations régulières de ses camarades endormis, était écrasant. Seul face à cette réflexion, Harry se sentait plus vulnérable que jamais. L'avenir, incertain et dangereux, semblait se resserrer autour de lui, et la voix de la Mort, bien que momentanément éloignée, semblait toujours planer au-dessus de lui, prête à revenir lorsqu'il serait le plus fragile.

"Tu viendras à moi", avait-elle dit. Harry frissonna. Il savait qu'il ne pourrait échapper à cette rencontre, mais il restait encore à décider à quelles conditions elle se ferait.