CW : Mort d'un (ou plusieurs) personnage(s).
Prenez soin de vous, s'il vous plaît. (coeur)
CHAPITRE 12 – Echec…
I've spent all of the love I saved
We were always a losing game
Small town boy in a big arcade
I got addicted to a losing game
All I know, all I know
Loving you is a losing game
Do you love me, love me not?
Giving pieces from my heart
Tomorrow's coming and has gone
Still I carried, I carried, I carried on
All I know, all I know
Loving you is a losing game
I don't need your games, game over
Get me off this rollercoaster
Duncan Laurence & FLETCHER – Arcade
Le château était une ruine.
Une ruine qu'Olivier n'aurait jamais pu avoir l'idée d'imaginer. Les statues étaient brisées, les murs effondrés. Il avait été témoin de la destruction du terrain de Quidditch, son pire cauchemar – enfin c'était ce qu'il avait cru avant son arrivée dans la Grande Salle. Les souvenirs de son enfance avaient disparu. Il s'y repérait grâce à sa mémoire.
Quelques minutes plus tôt, Olivier s'était assuré que Violet ne demeurait pas seule et que des personnes restaient auprès d'elle. Holly et Luna s'étaient sans nulle doute portées volontaires, malgré tout ce que ressentait la première. La famille Weasley était aussi présente même si elle avait – elle aussi – son deuil à faire.
Lee ne la quittait pas non plus. Olivier avait compris à quel point il avait eu son importance jusqu'alors, d'une certaine manière Lee était la raison pour laquelle Violet était toujours en vie.
Les camarades de Serdaigle de Violet s'entraidaient, mais Olivier devinait la culpabilité dans les yeux noirs de Roger. Ce dernier n'avait pas osé prononcer un mot à Violet. Olivier le concevait, lui-même avait du mal à regarder ses amis en face.
Bref.
Il était rassuré. Violet n'avait jamais été seule. Aujourd'hui n'était pas une exception, car toutes les personnes présentes dans la Grande Salle se soutenaient. Ils n'en avaient aucunement le choix, ils étaient tous sur le même balai.
Olivier avait rejoint un groupe parti à la recherche des corps disparus. Des personnes manquaient à l'appel. Ils devaient trouver les blessés et plus tristement, les morts. Il l'avait fait de bonne foi, bien sûr, mais il espérait surtout retrouver Erine. Il s'en voudrait à vie si jamais elle ne revenait pas.
Alors qu'il marchait entre les débris de son école, il aperçut un corps entre des morceaux de pierre. La poussière était balayée par le vent et lui piquait les yeux. Elle semblait tourbillonner pour lui indiquer le chemin. Il s'approcha et découvrit le corps d'un jeune garçon dont le visage lui était familier. Olivier ne parvenait pas à récupérer son nom. Gavin? Calvin, peut-être ?
— Il n'aurait pas dû être là, annonça une voix derrière lui.
— Pardon? demanda Olivier.
— Colin, expliqua Neville en désignant la personne sous les décombres. Colin n'avait pas encore dix-sept ans.
Colin Crivey.
Olivier s'en souvenait maintenant. Olivier était en septième année quand il avait vu pour la dernière fois le jeune garçon. Colin Crivey avait alors treize ans, un appareil photo toujours accroché au cou. Il suivait Harry comme son ombre. Colin Crivey était celui qui avait saisi éternellement l'instant du match amical de fin d'année.
La photo n'aurait plus jamais la même saveur. Elle ne se résumait plus à un souvenir d'un excellent moment à Poudlard. La photo devenait un souvenir des personnes qui ne seraient plus présentes pour l'apprécier.
Olivier et Neville s'entraidèrent pour porter le corps de Colin. Olivier ne trouva pas ça très pratique.
— Tu sais, je peux m'en occuper tout seul, Neville.
Avec force, il souleva le corps de Colin Crivey et le hissa sur son épaule. Il n'avait plus qu'à rejoindre la Grande Salle pour le déposer auprès de tant d'autres. La liste s'allongeait, sans fin.
A peine fit-il un pas, que Neville et lui sursautèrent quand Harry apparut devant eux, passant de l'invisible au visible. Olivier vit entre les mains de son ancien attrapeur une cape et il n'eut aucun mal à la reconnaître. Il s'agissait de la cape d'invisibilité des Potter dont Violet lui avait tant de fois parlé.
— Bon sang, Harry, j'ai failli avoir une attaque ! s'exclama Neville. Où vas-tu tout seul? Tu ne songes pas à te rendre?
Les yeux émeraude se posèrent sur Olivier. Il ne parvint pas à discerner ce qu'ils exprimaient. De toute façon, Harry ne pouvait pas se rendre. Il ne pouvait pas faire ce choix sans être accompagné de Violet, ça n'aurait aucun sens.
— Non. Bien sûr que non… il s'agit d'autre chose. Une partie du plan, répondit Harry avec assurance. Mais je vais peut-être disparaître pendant un moment. Vous connaissez le serpent de Voldemort ? Il a un énorme serpent… Il s'appelle Nagini…
— J'en ai entendu parler, oui… Et alors ? l'interrogea Neville.
— Il faut le tuer. Ron et Hermione le savent, mais simplement au cas où ils…, Harry s'arrêta brutalement comme pour reprendre son souffle et Olivier perçut ce qui lui traversait l'esprit car il le ressentait depuis le début de la guerre. Au cas où ils seraient… occupés… et que vous, vous en ayez l'occasion…
— On va tous continuer à se battre, Harry. Tu le sais ? dit Neville après avoir répété la tâche tandis qu'Olivier ne cessait de fixer Harry cherchant à comprendre quel était le plan.
— Oui, je… Olivier, je peux te parler, s'il te plaît?
Le corps de Colin toujours sur ses épaules, Olivier l'écouta d'une oreille attentive. Neville lui proposa de prendre le relais. Olivier refusa. Aussi terrible que ça paraissait, le poids de Colin l'aidait à garder les pieds sur Terre. Neville partit, à la recherche de nouvelles personnes perdues.
— Peux-tu aller chercher Violet? C'est très urgent. Nous ne savions pas tout… Va chercher Violet, s'il te plaît.
— Que vas-tu lui dire? Pourquoi n'y vas-tu pas par toi-même? demanda-t-il tant la requête lui paraissait étrange.
— Peu importe! répondit froidement Harry. Tu ne comprends pas. C'est urgent! Va la chercher!
La tension dans la voix d'Harry obligea Olivier à accepter sa demande. En partant, il lança un dernier regard vers Harry. Il était inquiet pour ce qu'il comptait dire à Violet, il craignait les mots. L'expression figé d'Harry était claire, ils ne leur annonceraient pas une bonne nouvelle.
D'un mouvement, il replaça Colin sur son épaule. Il croisa Ginny, mais Harry avait déjà remis la cape d'invisibilité. Harry lui cachait quelque chose et il l'apprendrait, en même temps que Violet.
— Oh Merlin! s'écria la voix de Madame Pomfresh quand il arriva dans la Grande Salle.
L'infirmière lui désigna un drap blanc au sol, non loin du corps de Sara Pierce. Olivier posa Colin avec douceur. Des élèves s'approchèrent. Des pleurs se perdirent, à nouveau, aux quatre coins de la Grande Salle.
Gryffondor ou non, il n'eut pas le courage d'affronter l'océan expressif d'Holly et lui avouer que non, il n'avait pas trouvé Erine, mais oui, il avait trouvé un de ses amis.
Il échappa à toute la peine autour de lui pour se concentrer sur Violet. Elle était dans le fond de la salle, son gilet et son visage tâchés de sang, côte à côte avec George: lui la main posée sur son frère et elle la main posée sur celle de son père. Lee restait juste derrière, aucune once de sourire sur son visage si gai habituellement.
— Vio…, murmura Olivier en s'agenouillant face à elle. Harry te cherche. Tu veux bien venir?
Elle alterna son regard entre son père et lui. Elle ne souhaitait pas abandonner son père, elle ne voulait pas vraiment le perdre. Elle craignait qu'il ne soit plus là à son retour, car elle n'était pas prête à ce qu'il disparaisse irrévocablement.
— Je reste avec lui, Violet, lui promit Lee.
— On est là aussi, ajouta Bill aux pieds de Fred.
Violet caressa la main de son père et chuchota des mots qu'Olivier, ni personne d'autre ne perçut. Il se releva avec elle. Il la prit par la taille par crainte qu'elle ne s'effondre, mais Violet était plus forte que le monde ne le croyait. Elle avança au même pas que lui. Pas plus vite. Pas plus lentement. Olivier rythmait le pas, elle le suivait avec synchronisation.
A l'entrée de la cour, Harry se cachait derrière une colonne pour ne pas être vu. Il prit Violet dans ses bras et elle se laissa faire sans quitter la main d'Olivier. Elle ne réagissait pas.
— Je…, commença Harry, il paraissait perdu dans son discours. Rogue est mort. Je l'ai vu et… et… Il m'a laissé ses souvenirs que je suis allé voir dans la Pensine de Dumbledore.
Olivier leva la tête vers Harry, pourquoi parlait-il de Rogue? Comme si Violet avait besoin d'entendre les paroles d'un traître. Pourtant, le frère de sa fiancée paraissait convaincu. Quant à Violet, elle gardait ses yeux rivés au sol, probablement envahie par sa foule de pensées.
— Ecoutez… On n'a pas vraiment le temps, reprit Harry. Si je suis parti aussi longtemps, si j'avais besoin du Diadème de Serdaigle, c'était pour rechercher des Horcruxes. Voldemort a mis des parties de son âme dans des objets pour être immortel. Tant que nous ne détruisons pas tous les Horcruxes, Voldemort vivra.
— Le serpent? comprit Olivier – la guerre le rendait vif d'esprit.
— Il en est un, oui, confirma Harry. Grâce aux souvenirs de Rogue, j'ai compris que tous ses actes étaient délibérés et que la plupart du temps, nous ne voyions pas ce qu'il faisait réellement. Il voulait nous aider.
— En nous harcelant? rit avec nervosité Olivier tandis que Violet se contentait de hausser les épaules.
— Argh… Laissez tomber, c'est beaucoup trop long, s'agaça Harry. Tout ce que vous devez savoir, c'est que Dumbledore avait tout prévu. Il avait un plan depuis le début, il a toujours su ce qui nous arriverait. C'est lui qui a demandé à Rogue de le tuer pour que Voldemort ne doute pas du statut d'espion de Rogue. C'est lui qui avait donné les instructions à Rogue sur le moment où il devrait révéler qu'Elizabeth était en vie. Dumbledore savait.
Cette fois-ci, Violet réagit. Elle tremblait. Olivier se pencha pour observer son visage. Elle respirait la colère. Violet n'avait jamais eu confiance en Dumbledore et elle était loin d'imaginer qu'elle en avait eu toutes les raisons.
— Lorsque Maman s'est mis entre Voldemort et moi, le sortilège a ricoché et une partie de l'âme de Voldemort s'est accroché à moi… C'est pour ça que je sais parler Fourchelang, c'est pour ça que Voldemort et moi sommes liés par l'esprit, c'est pour ça que j'ai cette cicatrice.
— Tu es un Horcruxe, conclut Violet.
Elle était plus désemparée que jamais. Olivier savait pourquoi, l'issue du frère et de la sœur était scellée.
— Non, non, non…, répéta Olivier.
Il prit peu à peu conscience de la signification de cette déclaration. Olivier ne pouvait l'accepter. Il regrettait de ne pas s'être battu auprès de Violet contre Dumbledore. Il regrettait d'avoir toujours eu cette petite croyance – au fond de lui – qui lui rappelait que Violet était peut-être rancunière.
Mais Violet avait eu raison.
Dumbledore avait dressé son armée et avait joué sa meilleure partie d'échecs. Tous les pions étaient tombés.
— Je ne peux pas, refusa Violet en secouant la tête. Je ne veux pas mourir et je ne veux pas que tu meures! Je ne veux pas avoir fait tout ce chemin pour rien. Je ne veux pas que Papa ait eu à me mentir pour rien! Je ne veux pas qu'il soit mort en me protégeant pour rien!
— Tu crois que je le souhaite? s'énerva Harry en proie à l'angoisse et la peur. Ce n'est pas une question de vouloir! Nous sommes obligés de nous sacrifier si on ne veut pas sacrifier les vies de toutes les personnes présentes! C'est à nous de faire ce choix. Si tu veux que George, Erine, Holly et Olivier aient cette chance de vivre, c'est ce que nous devons faire. Teddy a le droit de vivre aussi.
— Je refuse, s'interposa Olivier. Il y a forcément une autre solution. Tu-Sais-Qui va la tuer et il est hors de question que Violet meure.
Cette pensée le bouleversa. Juste avoir prononcé ces mots l'anéantissait. Harry ne pouvait pas décider pour Violet et elle ne pouvait pas y aller.
— On n'a pas le choix! haussa le ton Harry. Si on ne se rend pas, tout le monde va mourir un par un! C'est cela que vous voulez? Plus de morts? Tu veux que Teddy grandisse dans un monde où les Né-Moldus et les Moldus se font tuer? On est fichus, Violet! FICHUS! Depuis le jour où nous sommes nés, il n'y avait AUCUN espoir!
Harry s'attaquait délibérément à Violet. Olivier se décala pour l'empêcher de s'approcher. Il n'appréciait pas la manière dont il s'adressait à Violet. Il remuait toutes les pensées négatives qui l'envahissaient. Mais Harry s'en moquait, les yeux du frère et de la sœur s'affrontèrent et Harry poursuivit:
— C'est ce monde-là que tu souhaites pour notre famille et nos amis? On peut leur offrir un monde meilleur et il n'y a qu'une seule solution.
Les mots d'Harry défilaient en boucle dans l'esprit de Violet. Tout s'entrechoquait et elle ne pourrait bientôt plus réfléchir. Les visages des personnes qu'elle avait perdues pendant et avant cette bataille défilaient. Les corps de son père, de Fred, de Sara, de Parvati, de Colin étaient nets. Elle pensa à Ted, à Leni, à Fol Œil, à Cedric. Elle pensa à toutes ces personnes mortes à cause d'eux: leurs parents, leurs marraines, Sirius, Mary, tant d'autres.
Vous avez laissé vos amis mourir à votre place au lieu de m'affronter directement.
La voix de Voldemort ne la quittait plus et tout le récit d'Harry se superposait.
Voldemort avait raison. Harry avait raison.
Elle était égoïste de rester cachée, alors qu'elle détenait le pouvoir de les sauver. Elle posa ses yeux sur Olivier, appréhendant sa réaction, et les dernières paroles de Harry vinrent confirmer son choix.
— Tu te souviens de ce que Remus nous a dit? Ils t'ont cru morte, tu as été inconsciente plusieurs jours. Tu es mon bouclier et qui sait? Tu es peut-être le tien aussi? Tu auras peut-être la chance de vivre avec Olivier et Teddy aura peut-être plus de chance que moi, il aura peut-être sa grande sœur. Tu pourras vivre la vie que je ne pourrai pas mener. Ça vaut le coup d'essayer? Leur vie en vaut le coup.
Olivier tourna à son tour sa tête vers elle. D'un signe de tête il comprit son choix. Il voulut l'en dissuader, mais elle posa son index sur ses lèvres. Il ne devait pas tenter de la convaincre, car elle céderait. Et ce n'était pas une option. Elle avait les moyens de faire le bon choix, elle devait s'y tenir.
— C'est ce qu'il y a de mieux à faire, Oli.
C'était vrai. Il n'y avait pas d'autres échappatoires, elle devait accepter la fatalité. Leur famille était maudite depuis cette première guerre. Elle aurait été naïve de croire qu'Harry et elle auraient pu s'en sortir.
Olivier accepta sans leur laisser le choix de les accompagner jusqu'au dernier moment. D'un Accio, il récupéra un balai. Ça pouvait toujours être utile pour partir rapidement.
Les mots les quittèrent sur le chemin, remplacés par le mutisme. Ils n'avaient plus la parole, seule l'imagination des possibilités que prendrait la fin de la guerre.
Soit ils se sacrifiaient pour la victoire, soit ils se sacrifiaient pour rien.
A l'orée de la Forêt Interdite, Harry les arrêta. Il prit la main de Violet, un sourire aux lèvres. Ils s'observèrent, reflétant les yeux de leurs parents dans ceux de l'autre.
— J'étais vraiment ravi de ne pas être seul. J'aurais aimé qu'on puisse avoir une réelle relation, mais… Te savoir ma grande sœur m'a toujours aidée. Merci, Violet.
— Je ne viens pas avec toi? s'étonna-t-elle.
— Je préfère que tu restes ici. Ça ira, d'accord?
— J'étais contente d'être ta grande sœur. Je suis sûre qu'on aurait pu être sacrément proches, si nous avions eu plus de chance.
Ils se sourirent une dernière fois. Harry adressa un signe de tête cordial à Olivier qui le lui rendit. Harry disparut dans la Forêt Interdite, sans un regard arrière. Olivier et Violet ne le quittèrent pas des yeux, ne réalisant pas que lui aussi deviendrait un souvenir.
Les émotions d'Olivier commençaient à déborder. Plus capable de les contenir. Il était fatigué et la tristesse l'accablait. Il tentait de fuir les voix dans sa tête qui anticipait les prochaines minutes.
Il n'était pas prêt à les vivre, car il aurait dû vieillir avec Violet Lupin et non sans elle.
Face à elle, il trouva qu'elle avait repris de ses couleurs. Comme si sa Violet revenait à elle. Violet posa ses mains sur ses joues, il entendait déjà sa traditionnelle voix douce. Il le savait car Violet était ainsi. Elle était sensible, parfois trop, mais quand les personnes qu'elle aimait étaient touchées, elle était capable de mettre momentanément sa peine de côté pour eux.
— Regarde-moi, mon cœur.
Elle n'eut pas à le répéter. Il plongea ses yeux marron foncé dans ceux marron clair de Violet. Une dernière fois. Il regretta qu'ils ne soient pas parsemés d'étoiles car il aurait adoré les contempler. Une dernière fois. Il aurait adoré apprécier ses yeux dont il était tombé amoureux le premier jour. Juste une dernière fois.
A contre cœur, il se laissa porter dans ce regard qui l'avait tant de fois fait chavirer. Comment allait-il pouvoir vivre sans ce regard? Sans elle? Elle enchaîna, comme si elle lisait en lui comme dans un livre ouvert:
— Ça ira pour moi, d'accord? Je l'accepte. Ne t'inquiète pas pour moi, je sais que je ne serai pas seule… Ça ira, je te le promets.
Il essuya les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle fit de même avec les siennes. Pourtant, leur geste était inefficace. Ils étaient incapables l'un comme l'autre de les faire cesser. Olivier ne s'était jamais senti aussi détruit. Même sa défaite contre Poufsouffle des années plus tôt ne l'avait pas autant touché.
Ce poids, lourd, dans sa poitrine grossissait. Le reste s'émiettait.
— Ce sera dur. Je sais que ce sera dur, le réconforta Violet en souriant. Tu auras le droit de te laisser couler, tu auras le droit de couler jusqu'à toucher le fond, mais tu devras t'en servir pour remonter, d'accord? Il faudra que tu remontes à la surface pour vivre.
— Vio…, la coupa-t-il, mais elle l'interdit de poursuivre.
— Aussi impossible que ça paraît, tu en es capable. Tu vas remonter et vivre parce que tes parents ont besoin de leur fils. Tu vas vivre et retrouver Erine, tu vas la retrouver et vous vous soutiendrez tous les trois. Tu vas vivre pour poursuivre des années d'amitié avec George et Erine. Et Teddy! Tu dois prendre soin de Teddy, il va avoir besoin de toi car tu es son grand frère aussi. Ne l'oublie pas. Tu vas vivre parce que tu as une Coupe du Monde à gagner Olivier Dubois. Une et autant qu'il faudra. Trois, s'il le faut! Tu dois obtenir cette Carte de Chocogrenouille. Peut-être même que tu accompliras d'autres objectifs que toi-même tu es incapable d'imaginer. Tu devras remonter, Oli. Et qui sait? Peut-être que tu retomberas amoureux d'une fille qui aura énormément de chance. Et pourquoi pas trois enfants aussi mordus de Quidditch que toi? Ou sept, pour avoir ta propre équipe de Quidditch.
Il l'attrapa par les épaules pour la blottir contre lui. Elle devait se taire. Pour une fois, il refusait d'entendre sa voix plus longtemps. Il n'était pas disponible à en entendre plus. Il était hors de question qu'il imagine un tel avenir. C'était avec elle ou personne.
Et Merlin, pourquoi n'avait-il pas la chance d'humer son parfum de cerise?
Il murmura, plus pour la rassurer qu'un véritable but:
— J'essaierai de remonter, ce sera déjà pas mal.
— Ce sera déjà bien, oui, chuchota-t-elle à son oreille après lui avoir déposé un léger baiser dans le cou. Merci d'avoir été mon meilleur ami et l'amour de ma vie.
Sa voix flancha lors de cette dernière phrase. Olivier ne refoula plus ses émotions. Il craqua. Ces mots au passé n'avaient aucun sens. Ils étaient leur passé, leur présent, leur futur. Violet était une évidence. La promesse de sa vie. C'était injuste. Leur avenir s'écroulait, un songe évaporé.
— Je le referai sans hésitation, répondit-il, il espérait qu'elle le savait. Peu importe les vies que j'aurais menées, je suis sûr que tu m'aurais trouvé.
— En effet.
— Peu importe les vies que j'aurais menées, je t'aurais aimée.
— Je sais.
Le cœur d'Olivier se serra. Il était donc encore un peu là, mais pour combien de temps?
— N'oublie jamais que je serai toujours là, car ceux qui nous aiment ne nous quittent jamais vraiment. Je ne te lâche pas, Oli. Pas vraiment.
— Harry a raison, ajouta-t-il pour se rassurer. Essaie de résister, d'accord? Ce n'est pas impossible, tu es forte. Résiste.
Son visage n'avait jamais autant vécu de larmes. La Tamise ruisselait sur ses joues. C'était beaucoup trop dur. Il avait été capable de tout supporter. Ça, il ne le pouvait pas. Il refusait de lui dire au revoir.
— N'aie pas trop d'espoir, Oli. Il est le déni du cauchemar.
Ne pouvait-elle pas se taire?
Violet et Olivier relevèrent leur tête en même temps. Leurs bouches se scellèrent. Un baiser, jamais connu auparavant. Les actes étaient parfois plus forts que les mots.
Olivier s'enivra du goût des lèvres de Violet, espérant les marquer sur les siennes. Il tenta, encore, de sentir l'odeur de cerise qui l'avait tant apaisée. Il ne la trouva pas.
Ils s'embrassèrent, maintenus dans le temps. Si la vie devait cesser, qu'elle choisisse maintenant. La réalité venait toujours les rattraper.
— Va-t'en maintenant, lui ordonna Violet en faisant un pas en arrière. Je t'aime, Dubois.
— Je t'aime aussi, ma Violet.
Olivier ne se retourna pas tout de suite. Il recula d'un pas. Violet en profita pour contempler une dernière fois le visage de cette personne qu'elle avait tant aimée. Cette personne qui était son véritable amour, dont le temps passé ensemble avait été trop court. Comme ses parents avant eux.
Une vingtaine de mètres plus loin, il se retourna. Elle ne le reverrait plus jamais.
Sa seule compagnie était ses pensées. Violet n'avait pas eu la force de lui dire qu'il n'y avait aucune chance pour qu'elle résiste à un sortilège de la Mort. Comment aurait-elle pu? Il était bien assez dévasté. Elle culpabilisait de lui faire subir ça, lui qui n'avait rien demandé.
Sebastian et Ruth avaient toujours été heureux que leur fils était capable d'aimer autre chose que le Quidditch. Violet pensait, désormais, qu'il aurait été préservé s'il n'avait eu que les souafles dans sa vie. Elle l'avait emporté dans une tornade de malheurs.
Leur histoire d'amour avait toujours été perdue d'avance.
Ses pensées n'étaient que trop vraies, car elles lui firent réaliser que ses parents n'étaient pas morts pour les protéger. Ils étaient tous destinés à mourir précocement. Ils étaient tous maudits: Maraudeurs et leur descendance.
Malgré tous les efforts qu'ils fournissaient pour se protéger, ils mourraient tous à la fin.
Trop tôt.
L'attente était longue. Elle aurait préféré s'avancer dans la forêt avec Harry. C'était ensemble, qu'ils auraient dû l'affronter, comme ils se l'étaient promis. Elle avait été naïve. Les promesses étaient toujours futiles. De simples mots, sans sens.
Violet était seule. Olivier était parti et elle ne pouvait qu'espérer qu'il s'en sorte. Elle souhaitait réellement qu'il ait la vie qu'il devait mener, même si son cœur était brisé qu'elle n'en fasse pas partie.
Des branches craquèrent, elle frissonna. Son corps se crispa, car la présence de Lord Voldemort glaçait l'air. Il n'était plus qu'à quelques pas, à quelques pas de la trouver. Elle aurait pu fuir et continuer de se battre. Elle aurait pu, mais cela aurait été condamné toutes les personnes dans le château, elle en avait déjà bien assez sur la conscience.
Elle entendit des ricanements. Quand elle leva les yeux, elle reconnut Bellatrix Lestrange. Elle l'avait vue pour la première fois au Département des Mystères, le jour de la mort de Sirius. La rage la parcourut, si elle était rapide, elle pouvait tuer Bellatrix Lestrange pour tout le mal que cette personne avait fait.
Tuer.
Rien que ce mot l'en empêcha. Violet avait franchi ce pas une fois. Jamais elle ne se le pardonnerait – heureusement, elle n'aurait pas longtemps à vivre avec. Elle était devenue exactement comme ceux qu'elle combattait. Elle était aussi faible qu'eux.
Juste derrière Bellatrix Lestrange apparut Lord Voldemort. Il était effrayant. Son visage n'avait rien d'humain et ses yeux rouges la transperçaient. Ils étaient avides de sang et de pouvoir. A ses pieds, un long serpent rampait dans l'herbe.
Ces deux personnes et l'animal apportaient une atmosphère froide. La présence des Détraqueurs était ridicule en comparaison. Elle avait réellement peur d'eux. Elle n'était pas certaine qu'il y ait de bonnes manières de mourir, mais ces circonstances lui donnaient froid dans le dos.
Elle se focalisa sur Bellatrix Lestrange, c'était beaucoup simple. Elle parvenait à transposer le visage d'Andromeda. Des traits plus doux, des yeux plus rassurants. Elle devait penser à Andromeda, peut-être cela l'apaiserait-elle.
— Endoloris!
La douleur l'abattit au sol. Ses genoux cognèrent sur l'herbe fraîche, elle tenta de s'accrocher à quelques brins, mais elle en était incapable. C'était insoutenable, elle se sentait électrocuter par le sort. Seul son cri percuta la forêt. Elle pensa à cette araignée dont les pattes s'étaient écroulées sous la souffrance.
Elle comprenait maintenant. Violet souhaitait juste en finir.
Un deuxième Doloris la foudroya, l'étendue de la souffrance était telle que Bellatrix s'amusait. La Mangemort voulait qu'elle ait mal. Elle s'assurait qu'elle ne prenne pas la fuite. Jamais Violet n'aurait pu partir. Là, maintenant, elle ne souhaitait que mourir.
Entre tremblements et paralysie, entre hurlements et sanglots, Violet encaissait la souffrance. Doigts figés autour de sa baguette, elle refusait de les supplier d'arrêter.
— Doucement, Bella, dit la voix froide de Voldemort. Violet Lupin, ou devrai-je dire Elizabeth Potter, n'a pas demandé tout ce qu'il se passe, n'est-ce pas?
Violet tenta de se relever, mais son visage frappa le sol. Ses tremblements étaient trop forts pour lui apporter l'équilibre nécessaire. Voldemort s'approcha d'elle, sa cape noire frôla son visage.
— Tant de secrets…, siffla-t-il. J'arrive à lire toute la peine que tu vis et toute cette colère. Tu aurais pu m'être tellement utile si j'avais su plus tôt ton existence, Elizabeth Potter.
— Jamais je…
Elle avait bien tenté de s'interposer, mais elle fut projetée dans les airs. Son souffle se coupa. Bellatrix tendait baguette vers elle, la maintenant au-dessus du sol. Voldemort l'analysa en détails, à la recherche de la moindre ressemblance avec Harry. Une ressemblance qui aurait pu le mettre sur cette piste. C'était un échec. Leur ressemblance n'avait jamais été frappante, presque inexistante.
Elle ferma les yeux, dents serrées, elle pouvait lutter. S'ils parvenaient à enfermer Voldemort, Harry et elle pouvaient survivre. Aucun d'eux n'aurait besoin de se livrer. Ils auraient tout le temps de réfléchir à une solution. La tête embrouillée par la puissance du Doloris, elle dirigea discrètement sa baguette vers Voldemort.
— Stu…
Nouvel échec. Elle n'eut pas le temps de prononcer son Sortilège que sa baguette lui échappa des mains pour finir quelques mètres plus loin. Il n'y avait plus d'espoir. C'était la fin.
— Tu ne croyais tout de même pas t'en sortir ainsi, Elizabeth Potter! pesta Voldemort proche de son visage.
— Idiote! s'insurgea Bellatrix dont les ricanements s'étaient subitement estompés.
— Finissons-en. Harry Potter m'attend.
Il n'y avait plus de retour en arrière.
Elle ne se marierait jamais avec Olivier. Elle ne l'embrasserait plus jamais. Elle ne rirait plus jamais avec George. Elle n'aurait plus jamais de longues discussions avec Erine. Elle n'entendrait plus jamais Holly parler d'Athena. Elle ne rencontrerait jamais Teddy. Elle ne gagnerait jamais la Coupe du Monde de Quidditch. Elle ne verrait plus jamais les dauphins de Dauphy's Sea. Elle ne découvrirait jamais leur maison à Godric's Hollow.
Sa vie s'arrêtait. Ici et maintenant.
Oui, il y avait tant de choses qu'elle ne vivrait pas et tant de personnes qu'elle quittait. Mais elle n'avait pas peur. Violet ne craignait pas la Mort, car elle était attendue.
Elle retrouverait ses parents, son père, Sirius, Lyall, Fred, Tonks. Elle allait rencontrer ses grands-parents et sa marraine. Elle allait rencontrer Dorcas et Mary. Son frère les rejoindrait. Elle ne serait pas seule.
Depuis toujours, leur destin était écrit, sans aucune autre finalité.
Elle ferma les yeux plus forts et entendit Voldemort crier:
— AVADA KEDAVRA!
Peu importait les consignes qu'on lui avait ordonnées, Olivier n'était pas à retourner au château. Il n'avait pas voulu la laisser seule, il était incapable de l'abandonner. Il ne retrouverait pas le château sans elle. Il ne pouvait la savoir seule ici. Violet méritait plus que ça. Le vieux Brossdur qu'il avait en main lui rappelait qu'ils pourraient vite s'enfuir.
Caché derrières des buissons, il avait observé. Il s'était retenu d'intervenir quand Violet était tombée au sol dans un cri qui lui avait donné des frissons. Il s'était retenu quand il l'avait vue léviter, suspendue à plusieurs centimètres du sol. Le plus dur avait été de se retenir de hurler quand il avait entendu les deux mots fatals et vu le jet de lumière verte.
D'où il était, il discerna très bien le corps de Violet basculer en arrière. Il posa la main devant sa bouche pour refouler son cri. De larmes perlèrent au coin de ses yeux, mais ce dont il était témoin était trop impressionnant pour qu'il ne craque maintenant.
La boule de noir et de blanc, qu'il avait connue deux ans plus tôt, n'était plus. Seul un mur en arabesque blanc dominait Violet, rejetant toute l'obscurité. Celle-ci trouva un nouveau refuge dans le corps de Voldemort, qui vacilla légèrement.
Si Violet n'avait pas été la victime, il aurait trouvé cela magnifique. La lumière blanche devenait aveuglante. En une fraction de seconde, elle retrouva possession de Violet. Violet bascula. Sa tête se projeta violemment en avant et Olivier était sûr que son menton avait claqué contre sa poitrine.
Bellatrix Lestrange relâcha son sort pour lancer le corps de Violet contre un rocher. Il tremblait de fureur. Olivier aurait aimé arracher la tête de Bellatrix Lestrange, mais Violet ne lui pardonnerait jamais de prendre un tel risque. Il serra sa poigne autour du balai quand il vit Bellatrix Lestrange sautiller vers Violet. Son cœur se brisa quand il entendit trois mots.
Trois mots qu'il aurait aimé ne jamais entendre.
— Elle est morte!
— Bien, siffla Voldemort de victoire. Envoie Greyback, il se fera un plaisir de déguster de la chair fraîche.
Non. Olivier ne pouvait pas laisser le corps de Violet à ce monstre qu'était Greyback. Il avait volé une partie de la vie de Remus, il était hors de question qu'il ne touche qu'à un seul cheveu de Violet. Il ne le permettrait pas. Pour Violet et pour Remus.
Piétinant au sol et perdant ses nerfs, Olivier attendit de ne plus voir Bellatrix Lestrange, Voldemort et le serpent. Il compta jusque cent dès qu'ils avaient disparu, puis il s'élança en courant, manquant de tomber pour retrouver Violet.
Il se laissa tomber près d'elle, le balai contre lui. Il balaya les boucles blondes de son visage, espérant voir ses beaux yeux. Son visage était figé comme si elle était endormie, comme… Non, il refoula cette pensée. Violet ne pouvait pas être morte, il n'y croyait pas. Il caressa ses joues.
— Vio…
Le reste de son prénom ne quitta pas sa gorge comme si ses cordes vocales lui transmettaient un message qu'il n'était pas encore prêt à accepter. Il chercha un quelconque pouls, à son poignet. A sa gorge. Rien. Elle ne respirait plus.
Voldemort l'avait vraiment tuée.
— Ne me laisse pas, Vio…
Il pleurait au-dessus du corps de Violet. Il était secoué de violents spasmes, incontrôlables. Son cœur ne l'avait pas quitté jusqu'à maintenant. Tout était parti, même ce poids lourd dans sa poitrine.
— S'il te plaît, la supplia-t-il. Reste avec moi.
Il n'y eut aucune réaction. Elle ne tremblait pas. Pas un seul geste, même infime, pas même un réflexe. Violet ne bougeait pas, parce qu'elle était…
Non.
Il n'abandonnerait pas. Olivier regarda autour de lui pour récupérer la baguette de Violet qu'il accrocha à son pantalon. Il se positionna sur son balai prêt à décoller. Il porta Violet jusqu'à la caler contre lui. Il l'embrassa sur le front.
— Reste avec moi, Violet.
Aussi vite qu'il le pouvait, il s'envola. Il vola avec autant de vitesse que le pouvait ce fichu balai, un Eclair de Feu aurait été tellement plus adapté. Il insulta le balai, lui priant d'accélérer toujours plus. Il devait être rapide. Chaque seconde qui s'écoulait était une chance en moins de la garder près de lui. Il refusait de perdre espoir.
Il refusait de vivre dans un monde sans Violet Hope Lupin car ce monde n'existait pas.
A l'entrée de la Grande Salle, il se permit à atterrir. Il posa délicatement les jambes de Violet au sol pour pouvoir descendre du balai. Il la porta, n'empêchant pas le balai de tomber dans un fracassement sonore. Violet dans les bras, il courut dans la Grande Salle.
— MADAME POMFRESH!
Un silence pesant foudroya la Grande Salle. Tous les regards étaient posés sur lui, tandis que Madame Pomfresh accourrait dans sa direction. Devant lui, il regarda Violet dont les boucles blondes volaient dans le vide et dont le visage était toujours aussi endormi.
— Je… Violet… Voldemort… Il l'a… S'il vous plaît, madame Pomfresh.
Il n'était plus capable de parler. Il se noyait dans des sanglots et d'autres retentissaient à nouveau. Madame Pomfresh le tira par le bras et lui désigna un banc proche des Weasley, de Remus et de Tonks. Elle était proche de sa famille, de leur famille.
Ses muscles lâchèrent et il se trouva à genoux tenant fermement la main de Violet. Quelqu'un s'approcha de lui et vit George qui avait quitté son frère pour Violet. Une main se posa sur son épaule, il s'agissait d'Holly dont les yeux n'avaient jamais été autant similaires à l'océan. Ses larmes formaient des vagues dans le bleu de ses yeux.
— S'il vous plaît.
— Dubois, décalez-vous s'il vous plaît que je puisse l'ausculter, lui demanda madame Pomfresh, mais il ne pouvait pas bouger.
— Non.
La réponse d'Olivier Dubois était franche. Cette réponse rappela à Madame Pomfresh les chutes de Violet Lupin où jamais il n'avait souhaité l'abandonner. Elle ne pouvait pas en vouloir à ce jeune homme, alors elle accepta. Elle analysa la jeune fille qu'elle avait vue grandir, comme beaucoup de personnes dans cette salle, mais Violet Lupin avait toujours été différente.
Elle souffla et espéra revivre ce qu'elle avait vécu dix-sept ans plus tôt.
Avec délicatesse, elle glissa sa baguette sur le cœur de Violet Lupin. Elle murmura la formule qu'elle avait prononcée il y a dix-sept ans, puis la projeta dans les airs pour obtenir le rythme cardiaque.
— Elle est vivante, monsieur Dubois, soupira-t-elle, soulagée.
Les yeux du jeune homme se posèrent sur elle, comme s'il n'y croyait pas et elle le comprit. C'était inimaginable.
— Son cœur bat trop lentement pour être perceptible hors magie. Elle est vivante, mais je ne vais pas vous mentir, son cœur peut lâcher. Son avenir ne dépend que d'elle. Tout dépend de son envie de vivre.
Elle sourit à Olivier Dubois qui posa sa tête contre la joue de Violet Lupin. Elle posa sa baguette près de Violet Lupin pour continuer à surveiller son rythme cardiaque. Puis, elle laissa George Weasley, Olivier Dubois et Holly Green être près de Violet Lupin, priant Merlin pour que la jeune fille se réveille.
Olivier ne cessait de caresser de son pouce la joue de Violet, maintenant son front contre sa deuxième joue. Chaque seconde, il serrait un peu plus fort sa main. Il voulait qu'elle sente sa présence.
Il voulait qu'elle se souvienne qu'il était là. Il devait lui donner toutes les raisons de rester.
— S'il te plaît ma Violet, reste avec moi. J'ai besoin de toi. On a attendu quatre ans, je ne peux pas te perdre maintenant. Je ne peux pas te perdre. Toi aussi, tu dois vivre toutes ces choses. On doit vivre ces choses ensemble. On gagnera la Coupe du Monde ensemble. On aura notre carte de Chocogrenouille ensemble. C'est avec toi que j'aurai des enfants. S'il te plaît… Je sais que tu n'as peut-être pas envie, que tu as beaucoup trop perdu et que ce sera dur pour toi… Mais, tu as Erine, tu as Holly, tu as George, tu as Teddy. S'il te plaît, Violet. Tu m'as moi.
Il embrassa sa joue. Aucune amélioration. Olivier ne cessait de murmurer qu'elle reste. Cependant, la vie jouait avec eux.
Ses espoirs s'envolèrent aussi vite qu'un vif d'or. Violet avait raison, il vivait un cauchemar. Il comprit que ses mots ne suffiraient pour la faire rester. Olivier le comprit quand madame Pomfresh se précipita vers eux, leur ordonnant de s'éloigner.
Le trait du rythme cardiaque était droit. Son cœur avait cessé de battre.
Cette fois-ci, elle était vraiment partie.
Madame Pomfresh se posta à côté de Violet lançant plusieurs sortilèges qu'Olivier n'entendait plus. La panique et lui n'étaient plus qu'un, accompagnés de quelques non qu'il répétait.
Son monde s'écroulait. Il s'écroulait.
Il regarda une dernière fois Violet et la pria encore:
— Reste avec moi, chuchota-t-il avant d'hurler, VIOLET!
Je - ...
Bon... Sachez que je n'en suis pas heureuse, vous savez comme Violet est mon bébé. Mon premier vrai personnage, celle sans qui je n'aurais jamais parcouru tout ce chemin en écriture... Bref...
Ce chapitre vous a-t-il plu ?
La discussion entre Harry, Violet et Olivier vous a-t-elle semblé... compréhensible ? Dans le sens où chaque avis était valable, même si le sacrifice était inévitable. On ne peut en vouloir à personne.
Ce dernier moment Violivier, il me brise le coeur every single time. Et vous ne savez pas le nombre de fois où j'ai dû relire, réécrire, etc.
La partie avec Voldy, comment l'avez-vous trouvé ? Je voulais transmettre une ambiance assez étouffante et glaçante ? Comment l'avez-vous vécu, car je doute qu'elle ait eu l'effet escompté.
Et la fin... Bref...
Au prochain chapitre "Déjà-vu" : Une histoire a toujours ses premiers mots, mais ils ne sont pas toujours le commencement. Pour comprendre la suite, il faut parfois revenir aux origines.
C'est tout ce que je peux vous dire. A bientôt. (coeur)
