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On commence à entrer dans le vif du sujet, toujours en prenant comme principal point de vue celui des enfants.

Les choses commenceront à être plus complexe dans 2 chapitres.

Chapitre 4: Explications et tergiversations

Les Lupin étaient en train de ranger la cuisine et finissaient la vaisselle lorsque Sirius toqua à la porte avant de passer sa tête dans l'entrebâillement :

«Je peux entrer ou je dérange?»demanda-t-il, un sourire goguenard plaqué sur les lèvres.

Remus sourit tout en levant les yeux au ciel :

«Il me semble que tu es chez toi donc évidemment que tu peux entrer.»

L'Animagus entra alors totalement dans la pièce, glissa un clin d'œil à Teddy, et se dirigea vers la cheminée. Teddy, qui était en train d'essuyer les dernières assiettes, suivit des yeux le moindre geste de Sirius. Il trouvait le comportement de celui-ci face à l'âtre… plus qu'étrange. Il avait éteint d'abord le reste de feu qui brûlait, était entré tout à fait dans l'âtre et avait sorti sa baguette, tapotant plusieurs briques de la cheminée un certain nombre de fois en marmonnant des paroles incompréhensibles. Il finit par sortir de la cheminée comme si de rien n'était tout en la fixant comme si c'était la plus belle chose au monde.

Teddy fronça les sourcils, regardant alternativement Sirius et la cheminée. Il était très perplexe! Il allait demander des explications quand un bruit de raclement se fit entendre. Le mur au fond de l'âtre commençant à se soulever, et lentement, comme une porte de garage, il commença à laisser entrevoir une sorte de petit placard. Teddy se rapprocha sans s'en rendre compte pour mieux voir. Le réduit était rempli de parchemins dont certains étaient scellés par un phénix en cire. Le jeune garçon comprit instantanément qu'il s'agissait des rapports et comptes-rendus de missions de l'Ordre du Phénix.

Il se retourna pour avoir confirmation sur ses déductions, remarquant alors les regards braqués sur lui.

«Il ne faudra parler de ça à personne, Ted» lui dit doucement Remus.

Teddy hocha la tête, il avait compris que c'était très important. À son époque, Harry gardait tous les documents top secrets dans son bureau qui était sécurisé par de nombreux sortilè sourit et lui ébouriffa les cheveux dans un rire qui ressemblait à s'y méprendre à un aboiement:

« Tu es bien un fils de Maraudeur, toi!»

Teddy ne put s'empêcher de rire aussi, tout en se recoiffant d'un geste (il aimait beaucoup Harry mais préférait éviter d'avoir sa coupe de cheveux !).

Puis l'Animagus ajouta :

«Tu devrais aller dans le salon, Sasha t'y attend! On vous fera redescendre quand tout le monde sera arrivé.»

Là, le jeune garçon fronça les sourcils:

«Quand tout le monde sera arrivé?» répéta-t-il dubitatif.

Sirius lança un regard à Remus, ce fut donc lui qui prit la parole.

«Dumbledore a décidé de réunir l'ensemble de l'Ordre ce matin, sûrement pour expliquer votre arrivée et la raison pour laquelle vous êtes ici. Il faudra donc que vous vous présentiez à tous nos membres.»

Teddy écarquilla les yeux de surprise: être présentés à tout l'Ordre du Phénix de 1995?! mais ils étaient très nombreux! Par ailleurs, cela voulait dire qu'ils verraient beaucoup de personnes qui avaient disparu à leur époque.Grand-mère… pensa-t-il avec émotion. Et peut-être aussi… sa mère?

Comme s'il avait lu dans ses pensées Remus précisa:

«Dora ne sera pas là, elle est en mission pour le Ministère. Tu sais qu'elle est Auror?»

Teddy acquiesça, un peu déçu. Après tout, il aurait bien le temps de la rencontrer par la suite et c'était sans doute mieux que cela ne se fasse pas devant tout l'Ordre, songea-t-il en quittant la cuisine.

Dans le salon, le jeune garçon retrouva Sasha en train de s'affairer autour de plusieurs feuilles de papier et d'une bonne dizaine de crayons. La petite fille s'appliquait à tracer des cercles sur l'une des feuilles quand elle l'entendit entrer.

«Teddy!» s'écria-t-elle, en se levant et serrant le jeune garçon dans ses bras.

Elle l'adorait, c'était son grand frère, celui qui la protégeait toujours quand elle avait peur ou avait fait une bêtise. Teddy lui rendit son étreinte de bon cœur, il était rassuré de voir qu'elle semblait aller mieux que la veille.

«Ça va, Teddy?demanda Molly qui, depuis un coin de la pièce, s'affairait en ménage (plus exactement en pleine chasse aux Doxys, ces parasites étaient vraiment une plaie à éradiquer !). Cela lui permettait aussi de garder un œil sur la fillette.

— Oui ça va, répondit le jeune Lupin avec un sourire rassurant mais qui se fit soudain un peu plus inquiet. C'est vrai qu'on va devoir parler devant tout l'Ordre réuni?»

Sasha leva des yeux pleins de surprise vers lui. Elle ne comprenait pas comment ils pouvaient rencontrer l'Ordre du Phénix alors que ses membres étaient restés chez eux avec ses parents...

«Hum… oui, c'est vrai… Mais vous n'aurez pas à parler, Dumbledore, Maugrey, Sirius et moi nous nous chargerons de tout expliquer», les rassura la mère de famille avec un sourire.

Sur ce, chacun continua ses affaires : Sasha ses dessins, Molly son ménage et Teddy se plongea dans un livre d'école qui avait probablement été oublié là par Ginny puisqu'il s'agissait d'un manuel de Sortilèges de quatrième année.

Au bout d'une heure la porte d'entrée sonna. Molly surgit avec promptitude du salon et immobilisa d'un sort dans le hall le portrait de Mrs Black avant que celle-ci n'eût pu laisser échapper le moindre son. Après un hochement de tête appréciateur face à son habileté avec le sortilège de mutisme, Sirius avait ouvert la porte aux nouveaux venus. Il s'agissait d'Arthur et Bill Weasley, accompagnés de la fiancée de ce dernier, Fleur Delacour. Sirius leur fit un grand sourire puis les pria d'entrer. Molly alla embrasser directement son mari et son fils en oubliant – plus ou moins consciemment? – de faire de même avec sa future bru, qu'elle n'appréciait pas plus que cela.

«Alors, ça va ? Ils ne sont pas trop stressés?» demanda Arthur une fois débarrassé de sa cape, enlaçant sa femme et se dirigeant vers la cuisine.

Sirius répondit que non et que tout serait expliqué une fois que tout le monde serait arrivé, c'est-à-dire quand Sturgis Podmore, Alastor Maugrey, Hestia Jones, Emmeline Vance, Dedalus Diggle, Minerva McGonagall, Severus Rogue, Kingsley Shacklebolt, Andromeda et Ted Tonks et quelques autres prirent place autour de la table de la cuisine qui se trouvait pour l'occasion agrandie magiquement et surchargée de parchemins (les fameux parchemins provenant du placard secret de la cheminée !).

Ce fut Albus Dumbledore qui fut le dernier à arriver et qui s'assit à l'extrémité de la table, présidant ainsi l'assemblée. Ses membres étaient plus que fébriles, en effet, il était extrêmement rare que l'Ordre se réunisse au grand complet et cela n'annonçait rien de bon.

«Mes amis, je vous ai tous réunis aujourd'hui car hier soir, ici même, il s'est passé un événement étrange et tragique», annonça le Directeur avec solennité.

Tout le monde était suspendu à ses lèvres, l'inquiétude s'emparant des cœurs.

«Deux enfants sont arrivés dans le grenier de notre quartier général par le fait d'un sortilège très complexe de magie runique. Cette magie, pour ceux qui l'ignorent, est puissante et dangereuse, elle permet entre autres choses de voyager… à travers letemps!» expliqua Dumbledore insistant sur le dernier mot.

Les membres de l'Ordre s'entreregardèrent. Des murmures se firent entendre dans l'assemblée, les visages des uns inquiets ou tendus, les autres mé Directeur reprit :

«Ces enfants, qui vont vous être présentés, viennent effectivement du futur, du 31 octobre 2007 pour être plus précis. Ils ont été envoyés ici par leurs parents afin d'être mis à l'abri.

— Enfin Professeur, êtes-vous sûr de vous? Les voyages dans le temps, surtout sur plusieurs années, cela semble... impossible...fit remarquer l'un des membres de l'Ordre en ne terminant sa phrase que dans un murmure.

— Qui pourrait envoyer des enfants ici? fit un autre avec un étonnement sincère.

— C'est étonnant en effet, j'imagine que notre époque ne doit pas être connue dans le futur pour être une grande ère de paix... » fit une autre voix sardonique.

Puis, tout à coup, tout le monde se mit à parler en même temps, si bien que la cuisine du square Grimmaurd devint le siège d'une véritable cacophonie: «C'est impossible, Dumbledore! Vous avez dû vous faire avoir!», «C'est sûrement une blague stupide de Black!», «Est-ce qu'on peut faire confiance à des enfants ?» , «Mais qui sont ces enfants, justement?!».

Dumbledore se leva alors:

«Silence!»

Il avait magiquement haussé sa voix pour se faire entendre et obliger tout le monde à reprendre ses esprits. Une fois que tous se furent tus et tournés vers lui il ajouta, cette fois-ci avec grand calme :

«Molly, voulez-vous aller chercher les enfants, s'il vous plaît?»

Pendant qu'elle s'exécutait, Dumbledore poursuivit :

«Je vous présente ces enfants afin que vous soyez tous au courant des évènements présents et ceux futurs qui suivront. Ceci dit… reprit-il plus fort et interrompant du regard Rogue et Maugrey, les seuls qui s'apprêtaient à émettre une objection. J'ai toute confiance en ces enfants et je connais leur origine. Nous avons initié un léger interrogatoire hier que nous allons reprendre et approfondir ensemble aujourd'hui. Cependant, j'apprécierais qu'aucun d'entre vous ne se mêle de cet entretien avant que je ne l'aie terminé. Est-ce que tout est bien compris?»

Le chef de l'Ordre du Phénix promena avec autorité son regard sur l'ensemble des personnes présentes. Celles-ci hochèrent la tête, signifiant leur accord avec les instructions données, parfois avec une légère hésitation.

C'est alors que la porte de la cuisine s'ouvrit sur Molly, suivie par les deux gamins. Toutes les têtes se tournèrent vers eux et les réactions ne se firent pas attendre : Andromeda et Ted Tonks glapirent de stupéfaction devant les traits du garçon, d'autres étaient abasourdis de voir que l'histoire était vraie, qu'il s'agissait même de très jeunes enfants (que certains avaient l'impression de reconnaître sans arriver à mettre le doigt sur leur drôle d'impression…). D'autres personnes, moins nombreuses cependant, froncèrent les sourcils et suivirent de leurs yeux méfiants les gamins qui s'assirent bientôt autour de la table, entre Remus et Sirius.

Teddy ne pensait pas s'être jamais senti plus mal à l'aise! Harry avait raison quand il disait qu'il détestait par-dessus tout être le centre de l'attention. Avec tous ces regards braqués sur lui et Sasha, il n'osait pas lever le nez. Il ne fut que vaguement rassuré par le sourire – un peu crispé – de son père.

De son côté, Sasha était aussi abasourdie que les membres de l'Ordre. Elle n'avait même pas conscience d'être le centre de l'attention tellement elle était surprise et perdue! Elle se demandait qui pouvaient être toutes ces personnes. Bien que certaines d'entre elles lui disent vaguement quelque chose, elle ne comprenait pas comment il pouvait s'agir de l'Ordre du Phénix... Finalement les seules personnes qu'elle était sûre de reconnaître étaient Sirius, Remus, le vieux professeur à la barbe blanche et, assez proche d'elle, sa grand-mère Molly et son grand-père Arthur, qu'elle remarqua enfin et auquel elle adressa un énorme sourire.

Arthur était sans voix. Molly l'avait prévenu la veille mais c'était bien différent de se retrouver face à deux jeunes enfants. Il ne pensait pas qu'ils seraient aussi jeunes. La gamine ne devait pas avoir plus de cinq ans! Celle-ci sembla justement le reconnaître puisqu'elle lui offrit un sourire d'une oreille à l'autre. Quel beau sourire elle a… pensa le patriarche des Weasley en le lui rendant

Dumbledore toussota pour attirer de nouveau l'attention vers lui, bien que nombre de regards étaient toujours rivés sur les nouveaux venus.

«Mes chers amis... je vous présente Mr Teddy Lupin et Miss Sasha Potter!«

Évidemment, tous les membres de l'Ordre réagirent vivement à cette déclaration extraordinaire: «Quoi?», «Comment?», «Qui?!» étaient les questions qui revenaient le plus dans les bouches.

Teddy était plus que gêné. Les joues en feu, il regardait ses pieds sous la table. Son père ne se portait d'ailleurs pas vraiment mieux, notamment sous le regard perçant d'Andromeda qui semblait avoir tout compris! Sasha quant à elle semblait dans son propre monde, elle fixait les personnes présentes sans les voir vraiment...

Puis, au bout de plusieurs minutes d'effarement, une fois la surprise plus ou moins passée, le silence revint. C'était un silence tendu, le genre de silence qui demandait des explications immédiates.

«Il semblerait qu'en 2007 cette maison serve toujours de quartier général à la Résistance face aux Ténèbres », indiqua Dumbledore toujours debout mais soupirant de tristesse comme de lassitude.

D'un regard, il demanda implicitement confirmation à Teddy qui hocha la tête sans pour autant relever les membres de l'Ordre hoquetèrent:

«La guerre dure toujours en 2007?!»

Mais à quoi cela sert-il de se battre aujourd'hui… se demandèrent beaucoup de personnes présentes dans la lesvisages se trouvèrent affligés et les cœurs démoralisés par la nouvelle. Dumbledore le comprit aussitôt, lui aussi avait ressenti la même chose la veille… mais il s'était ressaisi:

«Mes amis, mes amis... je sais que c'est un coup dur, mais il faut garder l'espoir!» fit-il avec conviction.

Les visages défaits se tournèrent vers lui, interrogatifs.

«Des temps durs nous attendent, mais je vous l'affirme: le futur n'est pas écrit. Ces enfants prouvent justement qu'il ne faut jamais abandonner et perdre espoir... leurs parents eux n'ont pas abandonné! Alors nous non plus, nous n'abandonnerons pas la lutte! s'exclama le Directeur en laissant passant quelques faut nous dresser contre les Ténèbres et la magie noire pour un futur meilleur, un futur qui se réalisera dans dix, vingt ou peut-être même trente ans mais qui se réalisera si nous continuons le combat! Nous devons avoir confiance en nos capacités, en notre solidarité et en nos valeurs! Je vous le dis mes amis, la lutte sera longue, la lutte sera dure, mais grâce à notre volonté, grâce à notre amour pour la liberté et les générations à venir…»

Tous les regards se tournèrent vers les enfants.

«… nous ne POUVONS PAS perdre la guerre!»

Tels furent les mots de Dumbledore. Son discours se prolongea un moment dans les esprits, porté par la force et la volonté avec lesquelles le vieux sorcier l'avait prononcé – avec cette force et cette volonté qui ragaillardissent même les plus défaitistes.

C'était vrai, pensèrent les membres de l'Ordre comme les enfants. Tant qu'ils auraient la volonté de lutter et de vaincre, tant qu'il y auraitunepersonne pour résister… les Ténèbres ne gagneraient jamais.

Par la suite, Dumbledore posa de nombreuses questions auxquelles Teddy répondit du mieux qu'il put:«Oui, Voldemort est mort», «Non, la guerre n'est pas terminée, ou en tout cas une guerre est toujours en cours », «Oui, beaucoup de personnes vont mourir ».

Beaucoup de personnes présentent voulurent davantage de détails, mais Dumbledore se montra intraitable: personne ne devait savoir qui allait mourir ou non, cela ne ferait que les accabler et puis il persistait à dire que le futur n'était pas écrit à l'avance, que les choses pourraient changer…

Les questions reprirent: «Oui, beaucoup de personnes seraient également sauvées.», «Non, le Ministère n'est pas entre les mains des Ténèbres, il est simplement tombé».

Cette révélation fit l'effet d'une effet pour tous, le Ministère de la Magie était une institution fondamentale, autant que Poudlard, et qu'il soit tombé sans être occupé était à la fois terrifiant et très troublant...

«Oui, le monde Moldu sera durement touché», «Oui, le Code du Secret existe toujours». Là-dessus, Teddy n'élabora pas car il n'en savait à vrai dire presque rien. Après tout, il n'avait pas le droit de sortir du square Grimmaurd... mais il avait entendu certaines conversations des membres de l'Ordre chez lui, notamment sur les camps de réfugiés Moldus. De fait, il lui apparaissait comme évident qu'officieusement beaucoup de Moldus étaient au courant de l'existence du monde magique, au moins en ce qui concernait les créatures des Ténèbres.

Les questions continuèrent jusqu'à ce que Teddy arrive à bout de réponses, car il n'avait pas non plus été mis au courant de tout ce qui passait chez eux... Finalement, Dumbledore demanda s'il y avait d'autres questions parmi les membres de l'Ordre mais tous avaient été assommés par l'ensemble des nouvelles rapportées.

«Merci Teddy pour ces informations et ta franchise. Sasha et toi pouvez retourner au salon si vous le voulez bien?», fit Dumbledore avec un sourire un peu fatigué.

Teddy comprit qu'il s'agissait là plus d'un ordre que d'une demande. Il se leva et Sasha le suivit jusqu'à arriver sur le seuil de la cuisine où la petite fille se retourna pour demander candidement au Directeur de sa petite voix fluette:

«Vous allez aider maman et papa, n'est-ce pas ?»

Face à ces deux grands yeux verts, Dumbledore ne sut quoi répondre pour la première fois de sa vie. Il était troublé. Évidemment qu'il voulait aider Harry et Hermione, mais cette guerre n'était pas la leur… pas encore du moins. Il fallait qu'ils se concentrent d'abord sur Voldemort et sur l'arrestation des divers Mangemorts, ce qui permettrait sans doute d'endiguer l'hémorragie et ainsi de contrer l'avancée des Ténèbres... mais comment expliquer à ses enfants que leur futur se jouerait maintenant dans ce présent-ci, qui était pour eux le passé? Comment leur dire qu'il fallait qu'ils fassent une croix sur leur présent, leurs amis et leur famille?

«Bien sûr que nous allons les aider» répondit une voix sincère et sûre d'elle.

C'était Molly qui avait parlé, son mari et son fils aîné acquiesçant près d'elle avec conviction. La petite reporta son attention sur sa grand-mère, sourit, puis sortit plus joyeuse qu'auparavant.

Dès que la porte se fut refermée une voix s'éleva, grinçante:

«Nousallons les aider?!reprit Severus Rogue d'un air mauvais fusillant du regard la matriarche Weasley.

Malgré elle, Molly se sentit blêmir face à ce ton et ce regard tranchant, mais elle se redressa bien vite. Elle n'eut pas le temps cependant d'ouvrir la bouche.

«Ça vous pose un problème, Rogue?» était intervenu Bill, les yeux plissés d'une colère contenue.

Il n'avait jamais apprécié le professeur de Potions. Il l'appréciait encore moins maintenant qu'il s'en prenait ouvertement à sa mère.

«Allons, allons, du calme...dit Dumbledore d'un ton qui se voulait apaisant bien qu'il fut rapidement interrompu.

— Je ne suis pas sûr que vous vous rendiez compte de la situation! remarqua Rogue excédé par leur naïveté à tous. Nous sommes en guerre contre le Seigneur des Ténèbres et ces gosses qui sont là... ils connaissent le futur! Si jamais IL entend parler d'eux, je ne donne pas cher de leurs peaux!

— Eh bien justement, nous sommes là pour les protéger! s'indigna Sirius fusillant Rogue du regard. C'est peut-être dans ton habitude d'abandonner les gens, mais ce n'est certainement pas mon cas!»

Il y eut un murmure d'approbation qui parcourut la tablée. Remus posa sa main sur l'épaule de son ami aussi bien pour le soutenir que pour l'inciter au calme, car l'ambiance devenait plus qu'électrique entre les deux anciens ennemis. Rogue et Sirius étaient à deux doigts de dégainer leurs baguettes.

Dumbledore se leva, ce qui eut le mérite de ramener l'attention sur lui-même si l'atmosphère était toujours tendue. En effet, certains membres de l'Ordre se voulaient réalistes et savaient que la situation était suffisamment dangereuse et délicate pour devoir, en plus, jouer les baby-sitters...

«Severus a raison sur un point, nous devons protéger ces enfants de Lord Voldemort, déclara Dumbledore provoquant un frisson chez beaucoup de personnes à l'entente du nom maudit. Ils sont trop jeunes pour aller à Poudlard et nous ne pouvons pas les laisser aller librement à l'école. Je propose donc, avec ton accord Sirius…»

Il regarda l'ancien Maraudeur qui acquiesça.

«… que nous les laissions vivre ici au quartier général où ils sont en sécurité.

— Mais Monsieur...objecta Molly, ils ont besoin d'aller à l'école, d'apprendre... s'amuser...»

De son point de vue, le square Grimmaurd était certes un endroit sécurisé (et encore pas si sûr au vu des horreurs qui traînaient dans la maison !) mais certainement pas adapté au séjour prolongé de deux jeunes enfants.

«Ils pourraient venir chez nous, proposa Arthur Weasley qui était tout à fait d'accord avec sa femme.

— Je ne pense pas, Arthur. Cet endroit est le plus sûr pour le moment. De plus, Molly et toi êtes fort occupés et donc pas souvent chez vous, tandis qu'ici il y aura toujours un membre de l'Ordre pour veiller sur eux», rappela Dumbledore tout en regardant Sirius puisque celui-ci était assigné à résidence.

L'Animagus hocha la tête, souhaitant se montrer rassurant face aux parents Weasley :

«Ne t'inquiète pas Molly, je m'occuperai bien d'eux.

— De toute façon nous t'y aiderons» renchérirent Andromeda et Ted d'une voix sans équivoque.

La discussion sur les deux enfants fut ainsi considérée comme close et la réunion sur les missions en cours put enfin commencer réellement. En son for intérieur, chacun ruminait les nouvelles venues du futur…