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On entre dans le vif du sujet : Harry va montrer plusieurs souvenirs marquants afin de faire comprendre aux membres de l'Ordre ce qu'il s'est passé dans son futur... et ce qu'il l'a conduit à voyager dans le temps.

Avertissement de contenu : Morts violentes, scènes gores

Chapitre 8: Souvenirs, souvenirs…

Al'instant même murs, table, chaises… tout se fondit en un maelström de couleurs pour disparaîtrebrusquement. Les membres de l'Ordre hoquetèrent de surprise, avant de se rassembler en un groupe comme pour se rassurer. Alors que certains commençaient à paniquer, une sorte de fumée vaporeuse se matérialisa en divers endroit pour devenir de plus en plus épaisse jusqu'à révéler un nouveau paysage.

Ils se trouvaientsoudainementdehors, dans une cour, le soleil venant de se lever. Tous reconnurent la bâtisse aux pieds de laquelle ils se étaient: Poudlard, ou ce qu'il en restait car le château était en ruines ! De la fumée provenant de la Forêt Interdite se voyait au loin montant dans le ciel dans lequel la marque des Ténèbres s'effilochait peu à peu… tout autour d'eux des décombres s'amoncelaient ça et là… Poudlard, une école marquée par un affrontement, marquée par la Guerre : celle des Ténèbres contre la Lumière.

«Et maintenant qu'est-ce qui va se passer?» fit une voix masculine éraillée de fatigue.

Molly (comme d'autres) sursauta avant d'étouffer un cri car, en se retournant, elle vit sur un pont en partie détruit, trois adolescents meurtris et égratignés nonchalamment assis. Elle reconnut sans peine Ron, son plus jeune fils, guère différent de l'adolescent de 15 ans qu'elle avait quitté au mois de septembre, sauf son regard peut-être qui semblait plus mâture, comme marqué.

«Ce qui va se passer? répéta Hermione en se tournant vers un adolescent aux cheveux noirs et au regard vert perdu dans le lointain, un adolescent qui n'en était plus un en fait.

Elle prit son visage délicatement entre ses mains pour le regarder intensément avec amour, elle lui sourit et dit avec chaleur:

- On va vivre Harry!»

Sur ce, Ron assis de l'autre côté enserra son meilleur ami dans une étreinte fraternelle. Soutenu par ses amis, Harry prit une grande inspiration et regardant la marque de Voldemortqui,tout comme son créateurdisparaissait enfin dans le ciel,il rit doucement plein d'espoirs.

Et le Harry adulte qui assistait de loin à ce souvenir, derrière tous les membres de l'Ordre, se rappela avoir pensé et espéré 'Oui, peut-être que maintenant il pourrait vivre, ENFIN'.

Toutfut de nouveau dissoutdans le noirde la pensinealors qu'un autresouvenirapparaissait.

Une grande piècese forma. Elle comportaitde nombreux bureaux séparés par des cloisons, on avait un peu l'impression d'être dans une ruche. «Ça alors c'est le QG des Aurors!» reconnut Tonks assez fort pour que tous l'entendissent.

Il devait être tard car la pénombre régnait et personne ne semblait être présent au travail. Alors que les membres de l'Ordre se demandaient ce qu'ils devaient voir dans cette réminiscence, la porte du QG s'ouvrit soudain à la volée laissant entrer trois sorciers pressés que la plupart reconnurent: Harry évidemment qui semblait un peu plus âgé que précédemment, Kingsley qui portait des vêtements élégants mais mal ajustés comme si il avait dû s'habiller en hâte, quant au dernier sorcier, il s'agissait de...

«Doug Fawler, chef du bureau des Aurors de l'époque, nommé par Kingsley. Lui-même devenu ministre de la magie»les informale Harry maître du -dernierse tenait négligemment appuyé contreunmur, ne regardant même pas la scène qui se jouait.

Les autres se tournèrent de nouveau vers lavision, sauf Kingsley qui avait dû mal à se faire à l'idée 'ministre ! Moi ?'.

Les trois sorciers du souvenir s'approchèrent d'une carte immense représentant la Grande Bretagne accrochée au mur. Vus de près, les membres de l'Ordre purent constatés qu'ils paraissaient tous les trois éreintés et que les uniformes d'Aurors de Fawler et Harry étaient imbibés de sang voire déchirés par endroit. Leurs expressions étaient clairement alarmistes alors qu'ils discutaient entre eux:

«Nous avons stabilisés la situation à Woolwich, les vampires sont encore une vingtaine mais les Tireurs d'élites sont arrivés en renfort des groupes de Daven et de Stebbins, expliqua le chef des Aurors en indiquant une des zones qui clignotaient en rouge sur la carte.

– Et pour Canterbury? s'enquit Kingsley en se tournant vers Harry.

– Nous avons limité la casse je pense. La plupart des moldus du centre-ville ont pu être évacués mais on compte malgré tout énormément de victimes. C'était la fête de la ville alors évidemment cesmonstresn'ont eu que l'embarras du choix,répondit le jeune Auror d'une voix amer, ajoutant: ils devaient bien être une cinquantaine de vampires. Beaucoup se sont cachés dans les maisons évacuées, ça va prendre des heures pour les retrouver tous…

– Combien reste-t-il d'hommes sur lesquatreéquipes envoyées ? demanda le ministre, redoutant la réponse.

– En état de combattre? fit Fawler, en nous comptant Potter et moi on doit être une dizaine peut-être. Sans doute autant du côté de la Brigade magique. Ce ne sera pas assez pour tout fouiller même si on y ajoute les gars du Service de Régulation des Créatures Magiques.

Après quelques secondes de réflexion, Kingsley décida:

– Je vais donner l'ordre aux Oubliators de vous donner un coup de main. Ils m'ont dit avoir terminé de sécuriser la zone, autant qu'ils restent sur place et se rendent utiles.

Après quelques instants, il ajouta soupirant bruyamment :

– Tant de victimes. Descentainesde personnes… pauvres moldus!

– Comment on a pu passer à côté de ça?» déplora Fawler, s'interrogeant à voix haute.

Harry lui ne répondit pas, on voyait sur son visage la culpabilité qui le rongeait tout comme la colère. 'Bordel! il était devenu Auror pour éviter ce genre de massacres!'

D'un coup, la scèneprit fin. Tout devint sombre une nouvelle fois avant de se reformer dans des volutes de fumées noires.

Cette foisles membres de l'Ordre furent transportésen plein air. On devait être en milieu de journée, le soleil était voilé derrière les nuages, de grands bâtiments les entouraient: lesspectateursreconnurent la Grande Place qui terminait le chemin de Traverse.

Un grand meeting était organisé au vu de la centaine de sorciers regroupés là. Une estrade avait été installée sur laquelle plusieurs personnalités se tenaient, dont une qui était au micro.

«Mais c'est Bertold Higgs!» réalisa Arthur Weasleymédusé.Ilconnaissait l'homme comme déjà quelqu'un d'influent au Ministère, assez proche des idées racistes de Voldemort.

Higgs discourait devant les sorciers rassemblés. Comme lors d'une mise au point, le son arriva brusquement dans le souvenir:

«… incapacité du Ministère à protéger la population! Tous ces pauvres moldus ont été attaqués à cause de l'indolence de certains fonctionnaires et je le dis de l'INCOMPETENCE de nos chefs de Départements! Que se passera-t-il lorsque ces créatures du Mal se tourneront vers nous ? Comment nos Aurors et nos policiers, déjà si démunis, pourraient-ils nous protéger tout en accordant leur attention aux Moldus ?! Qu'est-ce qui compte le plus pour le Ministre actuel, je vous le demande, la communauté magique ? Ou bien celle des Non Mages ? Pour moi, il n'y a pas le moindre doute ! martela-t-iltout entapant sur son pupitre pour bien faire entendre ses arguments à l'auditoire. Les sorciers SONT et RESTERONT TOUJOURS prioritaires !

A ces mots, bien des spectateurs applaudirent bruyamment.

– Si vous votez pour moi, reprit-il, je vous promets davantage de sécurité, de protection et de surveillance des créatures magiques! Loup-garous et vampires constituent des MENACES! Nous ne pouvons pas les laisser librement parcourir nos ruesou…»

Soudain, une grande agitation eut lieu venant du Chemin de Traverse, stoppant net le discours de Higgs. Bientôt des cris se firent entendre. Alors que la foule jetait des regards de tous côtés, l'inquiétude sembla se mouvoir telle une vague, gagnant chaque participant. Des ombres surgirent brusquement se matérialisant en plein milieu de l'estrade de pré étaient grandes, vêtues de capes noires, le visage blafard animé d'une expression de sauvagerie pure: les sorciers reconnurent alors desvampires !

Ces-derniers se jetèrent brusquement sur les intervenants, Higgs n'eut même pas le temps de lever sa baguette qu'un vampire à la taille démesurée lui arracha la tête d'un coup d'épée. Alors que les spectateurs horrifiés se mettaient à hurler d'autres vampires se jetèrent dans la foule pour attaquer les sorciers. Les gens s'enfuyèrent, pris de panique ! En criant, se marchant dessus ils ne se rendaient pas compte qu'ils se jetaient dans les bras d'autres créatures arrivées simultanément par le chemin de Traverse et l'Allée des Embrumes !

Le véritable carnage commençaalors. Le sang se répandit dans la rue, des femmes étaient jetées à terre et dévorées sur place, des membres mutilés étaient lancés dans les airs, des enfants attaqués à la gorge par les monstres... les sorciers trop terrifiés, obnubilés par l'idée de se mettre à l'abri oubliaient même de sortir leurs baguettes magiques !

Mais qu'auraient-ils pu faire face à un tel déchaînement de violence ? Un désordre indescriptible régnait partout, l'horreur comme le sang se répandant sur les pavés...

Soudain, au milieu des grognements, des cris, des pleurs et des appels désespérés, une intense lumière émergea de la foule.

Les membres de l'Ordre qui assistaient au souvenir, virent alors le Harry du passé, entouré de six autres Aurors, la baguette en l'air lançant à présent un puissant sortilège de feu tel un bouclier afin de protéger les sorciers en fuite.

Rapidement, l'équipe de Harry, rejointe par d'autres Aurors, s'organisapourencerclerla Place. Certains protégeaient et évacuaient les civils tandis que les autres attaquaient ou distrayaient les «Créatures de la Nuit».

Ces-dernières avaient beau être moitié moins nombreusesque les Aurors,elles réalisèrent un véritable saccage: disparaissant en fumée pour esquiver les sortilèges,les vampiresréapparaissaient quelques mètres plus loin pour embrocher un sorcier à l'aide de leurs épées ou de leurs dagues. D'autres attaquaient avec leurs poings et leurs pieds avec une rapidité telle que les défenseurs avaient beaucoup de mal à suivre leurs mouvements ou à esquiver leurs coups.

Les sortilèges partaient dans tous les sens, pleuvant sur les créaturesmaispourtant très peu d'entre elles tombaient!

Dans la cohue, unvampire (celui avait décapité Bertold Higgs) croisa le regard de Harry. Son visage était sans âge, empreint de noblesse, il eut un sourire cruel lorsqu'il se dirigea droit vers le jeune capitaine Auror. Traversant le champ de bataille comme si il se promenait tranquillement dans la rue, levampire se mit en garde face au Survivant.

Harry para une attaque d'une autre créature grâce àauSort du Bouclier suivit d'unlumos solemqui la fit exploser,avant dese diriger vers ce nouvel adversaire. Alors que le sourire de la créature s'élargissait, elle courut brusquement à une vitesse hallucinante versle sorcieravant de tendre sa main gauche: une orbe se matérialisapour êtrelancée sur le jeune Auror qui n'eut que le temps de se protéger d' -ci n'absorbaqu'en partie l'attaque, le projetantmalgré toutdans les airs.

Harry atterrit assez durement au sol mais se releva aussitôt. Son adversaire, lui faisant déjà face, lança une incantation é alorsune brume noire et épaisse, suintant des pavés,elleenvahit peu à peu toute la Place.

Méfiant Harry ne lâchait pas des yeux le vampire qui continuait d'arborer son sourire goguenard et malfaisant. Il n'attaquait plus, il attendait... Alors que la brume s'épaississaitl'Aurorsentit comme des mains qui tentaient d'enserrer son cou. Il se retourna mais ne vit rien d'autre que ce brouillard noir pourtant la sensation persistait! Pire c'était même tout son corps qui paraissait oppressé! Horrifié Harry comprit que c'était la brume qui était responsable. Immédiatement il s'entoura d'un bouclier de magie auratique, expression de sa magie pure. Un dôme aux reflets bordeaux nimbés d'une lumière dorée se matérialisa autour de lui, faisant disparaître les langues de brume et par la même, la sensation d'étouffement.

Avec terreurle Survivantconstataque cette brume maléfique s'en prenait à tous les sorciers! Certains Aurors étaient déjà à terre, les mains autour du cou tentant de respirer en vain. Harry vit que certains de ses collègues, se protégeant par un sortilège de Têtenbulle élargi, tentaient de les aider se détournant quelques instants des combats qui continuaient à faire rage. Mal leur en pris car le brouillard ne semblait nullement gêner les attaquants: sitôt un Auror avait-il le dos tourné, qu'un vampire surgissait de la brume pour l'embrocher ou le mutiler…

Mutpar un réflexe, Harry se baissa brusquement, ne devant qu'à ses dons d'attrapeur d'éviter de subir le même sort que Bertold Higgs ! Car son adversaire imitant ses semblables s'amusait à se cacher dans la brume mortelle pour attaquer par surprise. Or si son bouclierauratiquele protégeait de la brume maléfique, il semblait inutile contre les armes blanches duvampire, comme si celles-ci le rendait intangible!

Esquivant les attaques, Harry se concentra sur son adversaire. Mettant de côté sa peur, laissant place à la détermination, métamorphosant sa baguette en épée, il attaqua à son tour,se jetantsur son adversaire avec un cri, relayé par tous ses collègues encore debout !

Les combats s'intensifièrentde faitchez tous les protagonistes. Les vampires attaquant avec une joie sauvage, les Aurors répliquant avec rage et colère tandis que les cris de douleurs ou d'agonie se multiplièrent de part et d'autres de la place ensanglantée…

Les témoins de ces scènes d'horreurs n'en surent pas plus, le souvenir se diluant brusquement abandonnant à son sort ce Harry du passé. Brume, chemin de Traverse, vampires… disparurent d'un seul coup, plongeant les membres de l'Ordre dans le vide de la pensine.

Les spectateurs de l'événementétaient pantelants, lesvisagesverdâtresou lividesdevant tant de sauvagerie et de violences. Comment ce cauchemar avait-il pu se produire ? D'où venaient ces «créatures des Ténèbres»se demandaient-ils?

Ils eurent à peine le temps de s'en remettre qu'un nouveau décor apparu dans desvolutesgriseset noires. Certains crurent que ce voyage dans les souvenirs était terminé car la pièce qui se matérialisa n'était autre que la cuisine du Square Grimmauld. Mais force fut de constater que les murs repeints en beige, les meubles blancs ou encore la disparition des marmites et autres crochets menaçants, rendaient cette cuisine là bien plus accueillante que celle qu'ils venaient de quitter.

Les dernières volutes de souvenirs se solidifièrent faisant apparaître la fameuse table et bon nombre de personnes. Quelques membres de l'Ordre hoquetèrent lorsqu'ils se reconnurent avec quelques années de plus. Visiblement cette nouvelle réunion était assez houleuse…

«On ne peut pas ne pas réagir! Enfin Kingsley c'est ton rôle non de protéger la population?! s'exclamait un sorcier que Tonks et Kingsley justement reconnurent comme WilliamMurford, un Auror légèrement plus âgé que Tonks.

– Je sais bien mais il faut absolument seconder la police et l'armée moldues. Ils ne peuvent pas faire face à eux seuls contre les vampires.

– Parce que nous on le peut peut-être? s'énervaMurford alors que d'autres hochaient la tête. On a perdu presque la moitié de laBrigade ensixsemaines! Et ce serait encore pire si Potter ne nous avait pas apprisses sorts de magies élémentaires et auratiques...

Kingsley soupira, il était bien conscient du problème mais le fait était qu'il n'avait pas assez de Chasseurs de mages noirs et il ne pouvait pas en recruter en claquant des doigts.

Pour calmer un peu les esprits des Aurors présents, il dit cependant:

– Je sais bien que vous faîtes l'impossible. Toute la population vous en est reconnaissante. J'ai fait appel à des renforts des services étrangers. Le MACUSA va nous envoyer des hommes d'ici quelques jours et des Chasseurs français vont arriver, j'espère demain.

Murford grommela, pas vraiment convaincu. En effet, comme il le fit remarquer, ilallait falloirformer ces «renforts» et il était certain que cette aide internationale fonderaitcomme la glace dans un chaudron lorsque les sorciers étrangerscomprendraient dans quel merdier ils allaient mettre les pieds…

– En fait il y a aussi un autre problème qui s'ajoute à tout ça, observa leHarrydu souvenir.

Cette fois, il n'était guère plus âgé que dans la visionprécédenteet portait un bandage qui dépassait de son col.

Le Survivant reprit:

– Certains moldus, ceux qui ont tout perdus surtout, commencent à remettre en cause les explications du Service des Excuses à l'usage des Moldus. Il y en a même qui semblent résister aux Oubliators.

– Quoi?!

– Comment?

– C'est impossible! firent plusieurs voix abasourdies.

– C'est possible, déclara une Hermione plus âgée mais facilement reconnaissable à sa chevelure bouclée.

Elle était assise aux côtés du Survivant lui tenant la main. Leur couple ne faisait aucun doute.

Elle continua:

– Ça arrive le plus souvent quant une personne subie deux fois une modification de sa mémoire. Elle résiste mieux au sort d'Amnésie. Or beaucoup des moldus attaqués de Greenwich Village avaient été relogés à Croydon où ont eu lieu les plus gros massacres de cette semaine…

– Quelles en seront les conséquences d'après toi? voulut savoir le double de Molly Weasley.

Hermione répondit en se mordant les lèvres, preuve de son inquiétude:

– On sait que les Non-magesont déjà essayé de relayer leurs témoignages sur internet. En gros ce sont des journaux internationaux, expliqua-t-ellepour les non-initiés, le ministère a demandé au Département des Mystères de mettre au point un sortilège de Tabou qui s'appliquerait à leurs communications.

– Oui il faut absolument éviter que le Code du Secret ne soit rompu, laConfédérationInternationale desMages etSorciers ne nous le pardonnerait pas. C'est d'ailleurs sur cette base que nous bénéficions d'aide extérieure, se justifia le Ministre de la Magie.

– Sans compter que cela nous exposerait à de nouvelles persécutions, je crois qu'on a pas besoin d'une nouvelle chasse aux sorcières en plus de ce qu'on a déjà! réalisa avec raison le double de Ginny.

Chacun acquiesça à ses sages paroles.

– Et cette historie d'Azkaban c'est vrai ou pas? s'enquit une jeune femme noire qui n'était autre qu'Angelina Jonhson.

Si Kingsley refusa de répondre ce fut Harry quile fitaprès unbrefregard gêné envers son «chef»:

– Oui, des sorciers masqués ont attaqué la prison hier soir et libéré les principaux Mangemorts.

– Le plus curieux c'est que ceux qui sont derrière tout cela ne semblent pas être eux-mêmes Mangemorts… ajouta Hermione tout en réfléchissant.

Alors que les personnes autour de la table grimacèrent de peur et/ou de dégoût, Ron qui était assis en face de sa meilleure amie, fronça les sourcils lui demandant de plus amples explications.

– Nous avons pu visualiser la scène de l'évasion d'après les souvenirs des Aurors gardiens. Ce n'est pas la tenue des Mangemorts queportaientles attaquants mais des robes vert foncé,sur leurs masques on pouvait reconnaître une marque inspirée de celle de Grindelwald.

– Qu'est-ce que c'est encore que cette histoire? fit Molly confuse alors que d'autres exprimaient aussi leur surprise.

– Il semblerait que ces sorciers forment... une espèce de groupuscule originaire d'Europe de l' les idées de l'Ancien mage noirGrindelwald, etse font appeler les Disciples de Morgane.» expliqua la toute jeuneLangue dePlomb.

Harry prit la parole lui aussi pour raconter ce qu'il avait découvert avec son équipe d'Aurors. A savoir que les Disciples de Morgane avaient été créés par les adeptes de Grindelwald en Suisse dans les années 1950 puis avaient essaimé en Albanie, en Croatie jusqu'en Roumanie. Aujourd'hui ils représentaient un groupe terroriste qui se mettait volontiers aux services de gouvernements corrompus afin de réprimer populations et opposantspolitiques.

«Mais que viennent-ils faireici? demanda la version plus âgée d'Andromeda.

– On l'ignore, avoua le Survivant. Sans doute que ce sont des mangemorts qui nous ont échappé pendant la bataille de Poudlard qui ont dû faire appel à eux. Mais ils sont certainement dirigés par quelqu'un d'autre…

– Reste à savoir qui! remarqua Ron, ce à quoi son meilleur ami hocha la tête pensif.

– Quant à leurs objectifs c'est assez évident, observa le double d'Arthur Weasley le visage marqué par l'inquiétude.

– …saper le moral de la population et détruire le Ministère pour prendre le pouvoir…» compléta Kingsley.

Un grand voile noir recouvrit alors la scène, le souvenir prenant fin. Un maelström de couleurs s'ensuivit pendant de longs instants, malmenant les membres de l'Ordre.

Dumbledore, tout comme les autres, était pâle et impressionné par les évocations du passé de Harry, il espérait que le jeune homme s'arrêterait là. Ils échangèrent un regard et le Directeur comprit que le Survivant hésitait, non pas dans la conduite à tenir mais, dans ce qu'il souhaitait montrer à présent, ne voulant sans doute pas trop affecter les membres de l'Ordre du Phénix par des morts ou blessures graves reçues par certains d'entre eux...

Finalement, tout se stabilisa enfin. Les volutes deréminiscencese matérialisèrent pour la cinquième fois, recréant le hall d'entrée de l'Ecole Poudlard.

Il devait être tard le soir, l'endroit n'était éclairé que pardestorches du château. Les spectateurs membres de l'Ordre se tenaient aux côtés duHarrydu souvenir(qui semblait avoir brusquement vieilli), d'un homme à barbichette élégamment vêtu ainsi que d'un homme mûr, que Arthur et Molly Weasley reconnurent comme étant leur voisin Amos Diggory (père du défunt Cédric).

Les trois hommes étaient penchés sur la balustrade de l'escalier du premier étage, ils avaient ainsi une vue plongeante sur les portes d'entrée. Celles-ci, grandes ouvertes en cette nuit sombre, laissaient passer un flot continu de sorciers. Il s'agissait pour la plupart de familles entières qui étaient hagardes, choquées, tremblantes. Elles transportaient avec eux bagages, baluchons et autres cages à hiboux, certains tenaient par la main des fillettes en pleurs ou des garçonnets effrayés. Tous entraient avec une précipitation mêlée de soulagement dans Poudlard.

«C'est très généreux à vous professeur Forbes d'accueillir ainsi nos compatriotes affligés en lieu et place du Ministère, remarqua Diggory dans un souffle.

– C'est la moindre des choses que nous puissions faire. Vous savez Poudlard a toujours fait son devoir et continuera à le faire, assura cet autre Directeur de l'école se sorcellerie qui, se tournant vers Harry ajouta, ce sont nos Aurors les vrais héros.

– Je ne vois pas ce qu'il y a d'héroïque dans notre échec ! répondit avec amertume le Survivant, en suivant la scène désolante sous ses yeux.

– M Potter, la chute du ministère n'est pas la conséquence du seul échec des Aurors, dit alors Amos Diggory, d'une voix fatiguée.

A ces mots, les témoins du souvenir glapirent, frappés d'horreur.

Diggory reprit:

– Nous avons tous notre part dans cette catastrophe: le ministre Shacklebolt comme moi-même et d'autres chefs de Départements…

– S'appesantir ou trouver de prétendus coupables ne nous avancera à rien, observa le Directeur avec compassion.

– Exact, admit l'Auror.

Il reprit d'une voix plus ferme en tentant de passer outre la scène en contrebas, s'adressant à Forbes:

– J'ai vérifié les protections intérieures, elles sont fiables mais je pense qu'il faut faire garder la Tour Noire par une sentinelle. On ne connaît pas exactement les capacités des Créatures des Ténèbres comme lesvampires, ni la réelle efficacité de nosenchantementsprotecteurs sur elles.»

Forbes acquiesça tout comme Diggory qui les quitta pour «s'en occuper».

Les deux autres sorciers préférèrent descendre au rez-de-chaussée alors que le flux des réfugiés arrivait enfin à son terme. Les derniers arrivants étaient un couple de personnes âgées qui saluèrent avec déférence le Survivant qui ne répondit que par un rictus se sentant fort mal à l'aise. Le Directeur s'apprêtait à prendre la parole mais il fut interrompu par l'arrivée d'un Ron Weasley plus âgé et vêtu de la tenue officielle des Aurors.

«Veuillez m'excuser professeur, fit Harry s'éloignant pour rejoindre son ami et collègue sur le parvis de l'entrée.

– Alors? demanda-t-il brusquement.

– On a terminé. Tous les sorts sont en place, déclara calmement Ron.

Il tenait un grand parchemin à la main qui n'était autre que la Carte du Maraudeur et montra à son capitaine les emplacements qu'il avait vérifiés. On ne peut plus entrer que par le Portail, quant à la Forêt Interdite, elle est sous surveillance constante des Centaures.

– Pourquoi fait-tu cette tête là alors? l'interrogea Harry qui voyait, malgré son air tranquille, comme un éclair d'inquiétude dans le regard de son meilleur ami.

Ron fit une drôle de grimace puis montra sur la Cartel'emplacement duLac noir expliquant:

– C'est le seul endroit qui n'est que peu protégé.MaloneetMurford estiment que le Lac constitue une protection suffisante mais je ne suis pas vraiment d'accord… Après tout, la Grande Salle donne directement sur le Lac.

– Oui mais on ne peut pas y accéder à moins de voler puisqu'on a détruit l'embarcadère, remarqua le Survivant.

– Et après? Si une attaque se présente c'est pas ça qui arrêtera nos ennemis. Les vampires sont capables de se métamorphoser en chauve-souris et les Harpies savent voler je te le rappelle!

– Mouais… dis plutôt que tu as envie de faire un tour en balai!répliqua Harry une lueur amusée dans le regard car la seule façon de protéger la Grande Salle était de lancer les enchantements depuis l'extérieurc'est-à-direen volant au-dessus du lac.

– Ben on devrait pouvoir s'en procurer facilement auprès des élèves!» réponditson meilleur amiavec un sourire malicieux malgré la gravité du moment.

Ils furent interrompusdans leur discussionpar l'arrivée en courant d'un gamin de quatre ans environ qui portait un parchemin rempli d'étiquettes numérotées.

«C'est Teddy!» s'exclamèrent Tonks et Andromeda simultanément, à la fois étonnées et ravies.

L'enfant s'arrêta devant les deux adultes du souvenir avec un grand sourire avant de se jeter dans les bras de son parrain.

«Teddy?! Mais qu'est-ce que tu fais là? s'étonna celui-ci.

– Je suis venu avec Grand-mère et mamie Molly. On m'a demandé d'aider pour porter les affaires des Réfugiés dans le château, répondit-il avec candeur avant d'ajouter car il avait entendu une partie de la conversation :

– Vous allez jouer au Quidditch?

– Oui bien sûr c'est le moment idéal pour ça!indiquaRon goguenard en décoiffant le gamin qui raplatit aussitôt ses cheveux (aujourd'hui bleus) avec un grognement.

– On va poser de nouvelles protections derrière le château,concédaHarry.

– Je peux venir avec vous? s'écria alors Teddy des étoiles dans les yeux.

– Certainement pas! réagirent les deux Aurors.

– Mais j'adore regarder faire de la magiiiiie! pleurnicha le gamin prenant un air de chien battu… qui ne fonctionna pas du tout puisque son parrain fit non de la tête, observant d'ailleurs avec justesse:

– De toute façon tu ne verrais rien puisque nous serons de l'autre côté du ac. En plus, il me semble qu'on t'a demandé un service, argumenta-t-il montrant les étiquettes.

Le gamin fit la moue.

– Teddy quand on s'engage à quelque chose on le fait! Allez retourne au château, le morigéna Harry.

– D'accord… fit-il déçu en repartant en trainant les pieds.

Mais quelques instants après comme prit de remord:

– Si tu as fini quand on sera rentré je t'emmènerai faire un tour de balai dans le stade! céda leparrain sous les «trop cool!» du jeune Lupin,alors que Ronluilevait les yeux au ciel, amusé.

– Quoi?! fit Harry légèrement agressif sous le regard goguenard de son ami.

– Oh rien» réponditce-dernieren pouffant néanmoins.

Le Survivant ne put rien répliquer parce qu'Hermione Potter arrivait vers eux depuis la Grande Salle. Elle croisa Teddy qui s'écria en la prenant dans ses bras: «Je vais faire un tour en balai tante Mione!» puis il rit et repartit immédiatement terminer sa tâche auprès d'autres enfants qui triaient les bagages des arrivants.

Hermione arriva alors, observant simplement en regardant Harry:

«Et bien il t'a encore eu!

Ce qui fit éclater de rire Ron tandis que son époux croisaitles bras la mine boudeuse faisantpoufferderechef ses deux amis!

– Oui bon… il faut bien qu'il s'amuse un peu!remarqua le Survivant l'airbougon.

Puis, alors que Ron et Hermione retrouvaient leur sérieux, il désigna le long parchemin que sa femme tenait à la main demandant:

– Qu'est-ce que c'est que ça?

– Oh ça… C'est… la liste des réfugiés qui viennent d'arriver,révélala jeune femme toute sensation d'amusement disparaissant d'un coup.

– Combien y en a-t-il? s'enquit Ron.

– 1832 très exactement, répondit-elle en soupirant, laissant stupéfaits ses deux amis. J'ai bien crû que Minerva allait devenir folle, on ne savait plus où les loger tant ils sont nombreux. On a même dû réquisitionner certains placards et les agrandir magiquement!

– C'est de la folie… fit Ron réalisant, en plus il reste encoredeuxcamps à évacuer!

– Le pire ça va être pour le ravitaillement. Il faut absolument garder la main sur les ports de Forth et de Douvres, remarqua Hermione, toujours pragmatique.

– Oui. Il va surtout falloir accélérer les rapatriements àl'étranger! Voir avec les Français pour qu'ils multiplient leurs aires d'accueil, comprit Harry qui réfléchit en même temps, on peut contacterles Résistants deBelfast aussi, ça nous permettrait de temporiser.

En réponse, les autres acquiescèrent puis il ajouta en regardant sa montre:

– Ron je vais t'aider pour les protections puis j'irai voir Percy pour qu'il mette la pression sur les faut qu'ils fassent leur part, eux aussinous avaient promis de nous envoyer des secours!

– Je peux m'en occuper, tu sais, dit Hermione,j'ai terminé ici de toute façon.

– Tu es sûre? Tu ne préfères pas te reposer?» demanda le Survivant légèrement inquiet en regardant son épouse.

Ce fut à ce moment que les témoins de la scène virent que la jeune femme avait un ventre légèrement arrondi, elle était enceinte de Sasha, comprirent-ils. Mais visiblement Hermione ne fut guère sensible à la sollicitude de son mari car elle râla qu'elle n'était «pas en sucre!» et qu'elle n'avait aucune remarque à recevoir de leurs parts, eux qui se mettaient «sans arrêt en danger pour le plaisir!».

Harry et Ron ne réagirent pas à ses piques ne voulant pas la contrarier. Agacée Hermione les laissa en plan, rentrant dans le château d'un pas digne, tandis que Ron chuchotait à son meilleur ami «Tu es sûr de ne pas avoir fait une connerie en l'épousant?», ce quilefit ricaner.

A ce moment, tout se brouilla une fois encore puis se fondit dans le désormais familier maelströmdeténèbres.

Sirius et les autres membres de l'Ordre, commençaient à s'habiter à la sensation mais ils auraient aimé un peu de temps pour réfléchir à ce qu'ils avaient vu et appris. Cependant Harry ne l'entendait pas de cette oreille. Il voulait tout leur montrer, tout leur apprendre afin de leur faire comprendre combien la situation s'était rapidement dégradée. Aussi les matraqua-t-il d'autres réminiscences.

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