Résumé :
Harry, venant du futur, a montré plusieurs souvenirs aux membres de l'Ordre pour expliquer ce qu'il s'est passé et ce qui l'a contraint à voyager dans le temps :
Après des attaques vampires contre les moldus, les créatures s'en sont prises aux sorciers déstabilisant le Ministère de la Magie et provoquant un affaiblissement du Secret magique.
Dans le même temps, des mages noirs appartenant à une organisation terroriste (les Disciples de Morgane) sont allés délivrés des Mangemorts d'Azkaban... ce qui a aboutit à la Chute du Ministère de la Magie puis à la création de camps de réfugiés sorciers et/ou moldus (comme Poudlard) pour se protéger des attaques incessantes.
Avertissement de contenu :
Morts violentes, scènes gores
Chapitre 9: Entre Chaos et réalité
Ainsi les souvenirs se solidifièrent une fois encore, les amenant cette fois dans un lieu qu'aucun des membres de l'Ordrene connaissait.
C'était la nuit, ils étaient dans un port de commerce le long d'un quai. Ils virent le Harry du passé, habillé tout en noir, la baguette tendue devant lui. Il observait attentivement son environnement, prêtant attention au moindre bruit, se déplaçant au milieu des conteneurs entreposés. Pour le moment tout semblait calme, au loin on n'entendait que le clapotis de l'eau.
Satisfait, Harry tourna à droite pour rejoindre tout un groupe affairé autour d'innombrables caisses.
Eclairées par des globes magiques, une douzaine de personnes se hâtaient de vider un conteneur pour mieux répartir la marchandise dans quatre camions. Avec étonnement, les membres de l'Ordre virent que parmi ceux qui veillaient à la sécurité du groupe, il y a avait en plus de Harry, deux autres sorciers mais surtout plusieurs hommes en uniforme moldu avec d'énormes objets à la main que Arthur Weasley identifia comme des 'armes à feu'(et pas des moindre puisqu'il s'agissait de fusils mitrailleurs).
Après que le transbordement fut terminé, un des soldats moldus émit un sifflement, signal du départ. Toutes les personnes se répartirent alors dans les camions. Harry monta dans l'un d'eux et aida une jeune femme qui n'était autre qu'Hermione à en faire autant, il faut dire qu'avec ses 6 mois de grossesse elle s'en trouvait un peu handicapée. Elle remercia son époux d'un léger baiser puis s'assit au moment où le camion démarrait.
«Je suis soulagée. On a reçu enfin de quoi refaire tout nos stocks de potions et de médicaments» lui apprit-elle avec un sourire fatigué.
Harry ne lui répondit pas mais la prit dans ses bras. S'installant le plus confortablement possible au vu des cahots du véhicule, Hermione posa sa tête sur l'épaule du Survivant et ferma les yeux. Ils ne dirent plus rien tant que dura le trajet, seuls les quelques gardes moldus échangeaient entre eux à voix basse.
Finalement le véhicule ralentit, traversa un champ de forcemagiquepuis stoppa quelques minutes plus tard au milieu de ce qui semblait être une cour privée. Les soldats se levèrent, les deux sorciers descendirent et, appelant plusieurs personnes, organisèrent la réception des marchandises. Avec autorité, Hermione d'après la liste qu'elle avait à la main, indiqua à chacun quelle caisse il devait emmener et où la déposer. Harry appela le chauffeur, un certain «Andrew» qui aida la jeune sorcière à superviser l'opération tandis que lui-même rejoignait deux femmes qui sortaient d'une ruelle. Il s'agissait de Luna Lovegood et Fleur Delacour, toutes deux semblaient satisfaites par le nombre de caisses rapportées.
«Salut Harry!dit Luna de son air lunaire habituel.
– Salut, comment ça se passe ici? s'enquit le Survivant.
– On gère la situation! J'ai enfin réussi à faire entendre raison à Magda Buckley, l'informa la française avec un air farouche.
Etonné Harry eut une expression suspicieuse:
– Quand tu dis que tu lui as fait «entendre raison» tu penses à quoi exactement?
– Oh elles se sont battues devant tout le monde!déclaraLuna, alors que Fleur la regardait en faisant les gros yeux.
Sans en tenir compte, à moins qu'elle ne l'eût pas remarqué, la Serdaigle ajouta candide :
– Mais ne t'inquiète pas Harry, Fleur n'a pas utilisé sa baguette. C'était même assez drôle en fait!»
De toute évidence le Survivant ne sut pas quoi répondre, désarmé par l'attitude complètement à l'ouest de Luna, autant que par l'inconscience de Fleur !
Après un regard appuyé à l'épouse de Bill, celle-cise sentit obligée derépondre:
«Tu m'avais bien dit de prendre la situation en main, non?
– Oui mais s'en prendre aux moldus ne risquent pas d'améliorer leurs relations avec nous! observa-t-il avec justesse.
– Je ne m'en suis pas pris aux moldus, simplement à cette demi-folle de Buckley.
– De toute façon la majorité des moldus du camp ne l'apprécie pas non plus, avoua Luna. C'était une bonne action, je t'assure Harry.»
Peu convaincu,le Survivantse contenta dehocher la tête. Il dirigeait déjà l'Ordre du Phénix, il ne pouvait pas, en plus, gérer les camps de réfugiés (du moins ceux qu'ils parvenaient encore à sécuriser).
«En tout cas, on a gagné en efficacité,déclaraFleur. Les rapatriés sont prêts et dès que le camion sera vide, on les emmène à Folkestonepour leur faire traverser la Manche. Mes parents m'ont transmis aussi qu'une nouvelle aire d'accueil sera crééeprès d'Avignonpour les Sorciers réfugiés de Poudlard dès la fin de semaine.
– Ah parfait! Tu pourras voir avec Minerva pour classer les priorités des différents départs?s'enquitle jeune chef de l'Ordre.
– Bien sûr. Je sais qu'elle a déjà commencé ses listes. Je suis en train de voir avec nos alliés navigateurs pour attraper un ferry dès que possible.»
Harry sourit à la demi-vélane avec satisfaction. Fleur n'était pas facile mais avait un grand sens des responsabilités comme de la gestion de crise. C'est pourquoiil l'avait nommée responsable de la sécurité du camps de réfugiés de Canterbury(qui était le plus granddes campsen dehors de Londres).
Laissant les femmes entre elles, le Survivant s'avança plus en avant dans les camp était en faitun quartier résidentiel de la banlieue de la ville ceint d'un mur de protection en béton,lui-mêmesurmonté de fils électriques. De nombreux soldats moldus étaient en faction sur les toits des immeubles. Ils étaient parfois accompagnés de quelques sorciers, des Volontaires, qui protégeaient bénévolement tout ce petit monde.
Harry traversa de nombreuses rues arpentées par plusieurs dizaines de réfugiés. Cette partie du camps était essentiellement moldue bien que certains sorciers y résidassent également. La situation du Code du Secret était telle que les magiciens ne s'embarrassaient plus de se dissimuler, au contraire leur présence rassurait assez les populations moldues. Du moins c'était le cas jusque là, mais Harry ne pouvait ignorer que la situation devenait de plus en plus tendue. Certains moldus(dont Magda Buckley)accusaient les Sorciers d'être responsables de cette guerre qui les touchait si durement.
Pourtant, ce soir là quelques enfants jouant, ou adultes les surveillant n'hésitèrent pas à saluer le Survivant en le reconnaissant. Le chef de l'Ordre ne répondit que d'un signe de la main préférant marcher d'un pas vif. Il détestait toujours autant être le centre de l'attention,de fait,si sa présence n'avait pas (aussi) pour effet de rassurer les réfugiés il serait certainement venu sous un sortilège de métamorphose.
Bientôt, Harry vit leKent college, une grande école d'un style néo-gothique que l'Annexe(qui remplaçait le Ministère)avait choisi comme camp de base. C'étaitlà que se trouvait tout «l'administratif du camp» : les réserves en nourriture, vêtements, médicaments… on yavait placéaussi l'hôpital dans les dortoirs de l'établissementsainsi queles bureaux des gestionnaires comme Fleur, Luna et Magda Buckley. Cette dernière était la gérante des réfugiés moldus, elle rendait des comptes au colonel Aberline qui faisait ensuite suivre au Premier Ministremoldu, enfin d'après ce que Harry en savait…
Contournant l'immense bâtiment, le chef de l'Ordre rejoignit l'autre bout du camp. Tournant dans Queen's Avenue et ses sempiternelles maisons en rang d'oignons, dont la plupart étaient à présent abandonnées,il gagna Whitehall Bridge Roadpuisse rendit dans ce qui était autrefois un hôtel mais servait à présent de poste de sécurité du fait dela hauteur desesquatre étages.
Arrivé au sommet de l'immeuble, ayant gagné le toit par l'échelle de secours, ce futun Harry quelque peu essoufflé qui se dirigea droit vers Bill Weasley (le Bill qui assistait au souvenir fut alarmé devant la pâleur, l'inquiétude et les cicatrices de son double !).
L'aîné des frères Wesaley se trouvait en compagnie d'un autre homme. Ce-dernier utilisait une paire de jumelles pour observer ce qui se passait de l'autre côté de laGreat Stour River. En effet, si à quelques dizaines de mètres du bâtiment la route était littéralement barrée par une haute grille renforcée de fils barbelés et électrifiés, on pouvait voir au-delà un ancien bois qui avait été complément décimé pour dégager la vue des sentinelles. L'homme inconnu semblait surveiller de nombreuses silhouettesamasséesau-delà d'un pont à présent effondré dans le lit de la rivière. Ces-dernières avaient une forme humanoïde et se déplaçaient d'une démarche chaloupée. Sans paraître menaçantes, ellesse regroupaienttranquillement le long du rivage d'en face.
«Salut Bill ! Monsieur Watson ! Dit Harry, scrutant lui-aussi les étranges créatures, se demandant visiblement ce que cela pouvait être.
Aprèsluiavoir répondu, Bill le remercia d'être là.
– C'est pour ces choses qu'on t'a fait venir, fit-il confirmant l'intuition du Survivant qui sentait qu'il n'allait pas apprécier ce qui allait suivre.
– Qu'est-ce que c'est ?
– Aucune idée, répondit le dénommé Watson tout en passant les jumelles au Survivant.
– Tout ce qu'on sait c'est qu'ils ne sortent que la nuit, le jour ils se planquent dans les maisons en ruines de l'autre côté.
Avec les jumelles, le chef de l'Ordre put constater que les créatures étaient bien de forme humaine même si leurs membres étaient étrangement allongés. Leurs crânes lisses et nus luisaient sous la lune quant à leurs yeux, tout comme leur visage, ils étaient vides de toute expression.
– Ils n'ont pas l'air bien dangereux, jugea Harry se demandant ce qui pouvait inquiéter à ce point ses camarades.
Bill lui lança un drôle de regard :
– Ne dis pas ça. Avant hier on en a vu moins d'une dizaine, hier ils étaient le double et regarde aujourd'hui !
En effet, les étranges êtres étaient quasiment une cinquantaine et, chose étonnante ils se rassemblaient tousdevant le pontde façon instinctive. Harry, comme les membres de l'Ordre qui assistaient à la scène, était plus que troublé.
Il demanda :
– Vous croyez qu'ils vont attaquer ?
– Hier ils ont essayé ! s'exclama Watson le visage encore apeuré.
– Ils en ont été empêchéspar la barrière électrique. Ils ont littéralement grillés sur place, répondit l'aîné des Weasley, ajoutant : Harry tu n'as pas idée comment ils ont fait pour sauter le pont ! En deux bonds ils sont arrivés de l'autre côté et ils se sont montrés si rapides qu'on a peine eut le temps de réagir !
– Ouais… renchérit l'autre, Si cette barrière avait fait un mètre de moins, sûr qu'ils auraient réussi à passer !
Harry grommela, il n'aimait pas la tournure que cela prenait et regardait les créatures avec un nouveau regard, à la fois dur et déterminé.
Bill reprit :
– Avec Aberline on a décidé de renforcer la sécurité sur cette partie du camp mais en même temps avec la livraison on ne pouvait pas trop dégarnir le côté Ouest…
Harry avait bien remarqué en arrivant sur le toit le nombre plus important de soldats moldus (une quinzaine) ainsi que cinq autres sorciers en plus de Bill et de Watson.
En réponse à ces reproches à peine déguisés, le Survivant expliqua :
– On n'avait pas le choix Bill, cette livraison ne pouvait pas être retardée.C'était notre dernière chance de pouvoir être ravitaillé par la pense que des Mangemorts vont débarquer sur les quais de Forth d'ici demain pour tout détruire.»
Les deux autres sorciers ne répondirent rien. Harry allait ajouter quelque chose lorsque tout à coup, sans aucun signe avant coureur, les créatures de l'autre côté de la rive s'animèrent soudainement.
Une première sauta d'un bond incroyable dans les décombres du pont effondré en plein milieu de la rivière. D'un autre saut, déjouant toutes les lois de la physique, la créature gagna l'autre rive, immédiatement suivie par une autre de ses semblables, puis encore une autre… finalement avant que personne ne pussentréagir, une bonne dizaine de ces monstres étaient en train de traverser au pas de course leno man's landque formait l'ancien bois, fonçant droit sur la grille barrière ! Certains courant sur deux jambes, d'autres à quatre pattes comme les loup-garous, ils traversèrent la centaine de mètres en un temps record !
Saisis malgré eux par la rapidité de ces êtres jusque là si nonchalants, les défenseurs du toit s'égosillèrent en avertissements puis se préparèrent à riposter : les moldus armes aux poings, les sorciers baguettes brandies.
Bill fit un mouvement sec de la sienne, aussitôt une sirène hurlante résonna dans tout le camp. C'était le signal d'alarme permettant d'évacuer la zone. Prêt et concentré Harry se força à ignorer le vacarme ambiant.
Les premières créatures sautaient à présent sur la barrière électrique. S'électrocutant, beaucoup d'entre elles s'immobilisèrent en pleine grimpée avant d'exploser dans une gerbe d'étincelles : une, puis deux puis six mais il y en avait toujours plus… la grille, tout en continuant à les griller, commença alors à ployer sous le poids tandis qu'un grésillement intense se fit entendre par dessus la sirène.
Les moldus ajustèrent leurs fusils et commencèrent à tirer ajoutant le sifflement des balles à l'atmosphère oppressante. Quelques uns des monstres chutèrent atteints en pleine tête avant de disparaître en cendres, d'autres explosèrent eux aussi électrocutées. Jusque'à ce que, dans un énorme arc électrique,quidétruisit une douzaine de monstres, la grille barrière ne s'effondrâtsubitement. Les créatures restantes poussèrent des hurlements suraigus à faire dresser les cheveux sur la tête puis s'engouffrèrent dans le camp en courant.
L'officier moldu s'écria «tir à volonté !».Les sorciers, les ennemis se rapprochant, purent enfineux aussilancer leursattaques! Ce futalorsun tumulte assourdissant de balles et d'enchantements mêlés ! Pour autant presque aucune cible n'était atteinte car les créatures se déplaçaient avec une vivacité hallucinante ! Harry grogna jamais il n'avait vu cela, il n'y avait que desvampires pour se déplacer aussi vite !
En quelques minutes la moitié des monstres contourna le bâtiment pour s'avancer plus avant dans le camp. Les défenseurs ne pouvant rien y faire, totalement submergés par le reste des créatures qui grimpèrent ('à moins que ce fut davantage une course à la verticale ?' se demanda furtivement le Survivant) avant d'attaquer de front !
Balançant tout un tas de sortilèges, Harry parvint à conserver à distance les monstres qui l'attaquaient mais il entendait déjà les cris de douleurs des autres Membres de l'Ordre ainsi que des Volontaires. Certains soldats moldus parvinrent à tuer quelques uns des monstres avec une rafale de balles à bout portant. Beaucoup succombèrent cependant, attaqués à la gorge par ces horreurs qui leur dévorèrent la carotide, avant de se jeter d'un bond sur une autre victime la gueule ruisselante de sang !
Epouvanté, Harry tentait d'aider ses camarades mais aucun de ses sortilèges défensifs ne semblaient les repousser. Soudain, il fut brutalement projeté à terre par Bill qui lui évita ainsi l'attaque sournoise d'une des créatures. D'un «stupéfix» bien placé celle-ci fut envoyée valser une dizaine de mètres plus loin. Alors que le frère de Ron, aidait Harry à se relever, il vit la même créature revenir à l'attaque ! Mais, prêt cette fois, le Survivant balança un «lgnis Maxima !» fulgurant qui la fit exploser dans une impressionnante boule de feu. Illuminant le toit pendant un instant, cela révéla le plus atroce spectacle que Harry eût jamais vu : partout des monstres sautaient, feintaient, couraient sur le toit pour attaquer tout être humain à leur portée. A coup de griffes, de dents, hurlant et grognant les créatures dévoraient et déchiquetaient les chairs !
Au vacarme de la sirène, aux hurlements des monstres, aux tirs des armes, aux cris d'agonie des victimes, s'ajoutait peu à peu l'odeur du sang… Parmi la vingtaine de défenseurs, seule une petite dizaine était encore debout, resserrant instinctivement les rangs pour se protéger.
En bas du bâtiment c'était la débandade. L'électricité qui avait court-cuitée dans tout le quartier plongeait les lieux dans un enfer de ténèbres. Les réfugiés,du moins ceuxqui n'avaient pas eu le temps de fuir, couraient poursuivis par les -ciparvenant à les rattraper en quelques bonds leurs sautaient sur le dos pour les égorger sauvagement. Ne pensant pas à combattre mais simplement à sauver leurs vies, chacun fuyait vers l'intérieur du campement emmenant avec eux les créatures, qui continuant à les suivre, s'enfoncèrent ainsi profondément dans les rues.
«Il faut fuir ! commença un des soldats sur le toit, on ne peut…» sa phrase se termina dans un gargouillis écoeurant tandis que sa tête basculâten arrière presque arrachée. Horrifié, Bill lança un «Lumos Solem !» pour faire reculer la créaturenoireassassine. Son sort illumina un bref instant la scène et aveuglal'attaquant qui se figea sur place en hurlant de rage. Poussant son avantage l'aîné des Weasley s'écria alors «Bombarda» faisant littéralement exploser le monstre!
Harry et Bill s'entre-regardèrent avant d'échanger un signe de tête. Harry ordonna rapidement de former des groupes mixtes : les sorciers lançant les sortilèges de lumière permettant d'éblouirles créatures pour laisser le temps aux moldus de viser et tuer les monstresavec leurs armes. Cette stratégie fut salutaire, lenombred'attaquantsse réduisant enfin.
Après que ladernière horreureutexplosée, Harryordonnala descente des membres de l'équipeencoresuffisamment en état pour continuer le combat à l'intérieur du camp. Essayant de rester impassible, le Survivant ne manqua pas de noter toutefois le petit nombre des rescapés.
Tentant de ne pas penser qu'il les envoyait probablement à la mort, Harry descendit le dernier et lorsqu'il ressortit de l'ancien hôtel, vit Bill qui avait prislui-mêmela tête de l'expédition.
L'aîné des Weasleyaidait à éblouir les créatures qui trainaient encore dans la rue, les bruits des mitrailleusessuivaient alors,se répercutant contre les balles sifflant autour des monstresles faisaientexplosereux aussi.A chaque fois, les lueurs des sorts de lumières laissaient voir l'étendu des dégâts et Harry sentit son coeur se serrer tandis que la bile lui retournait l'estomac. Tant de personnes sans vie… des hommes mais aussi des femmes et même une petite fille que sa mère avait vainement tenté de protéger de son propre corps… certains étaient à moitié dévorés, d'autres simplement égorgés. Partout le sanget les débrisinondaient les trottoirs et les caniveaux, ajoutant encore au terrible spectacle. Il entendit plusieurs de ses compagnons vomir leurs dégoûts tandis que lui-même serrait les poings de rage et de douleur.
Quelques instants plus tard, alors que la pluie commençaità tomber, il n'y avait plus un bruit dans la rue, seuls quelques échos de tirs étaient audibles au loin. Soudain, il entendit un cri qui le fit pâlir : «HARRY ?! Harry où es-tu ?»s'époumonaitla voix d'Hermione.
Le Survivant se précipita, suivit des quelques rescapés du toit et de Bill. Ils n'eurent pas à aller bien loin pour retrouver les monstrueuses créatures. Ron et Hermione étaient arrivés en renfort avec toute une brigade de Volontaires et de membres de l'Ordre, se battant contre l'horreur, sorciers et moldus étaient acharnés à rester en vie, trois fois plus nombreux que leurs adversaires ils étaient pourtant déjà dépassés !
Hermione était au coeur de la mêlée, elle tentait de se protéger tout en aidant Ron mais comment pouvait-elle se concentrer sur ses ennemis alors qu'elle ne pouvait trouver son mari ?!
Hurlant le nom de Harry elle lançait de nombreux sorts au hasard, de toute façon il était presque impossible de viser les monstres étaient bien trop vifs ! Dos à Ron, elle parvint à repousser une des attaques en balançant un sort à la gueule du monstre avant qu'un autre n'attaquâtà sa droite. Surprise elle n'eut pas le temps de réagir, se voyant déjà morte lorsque la créature valdingua en arrière propulsée par une boule de feu qui emporta avec elle, uneautrede ses semblables. Les monstres hurlèrent de douleurs avant de finir consumésmalgré la pluie.
«Hermione ! s'écria Harry plus pâle qu'un mort.
Il enlaça vivement sa femme avec force qui s'effondra dans ses bras en pleurant, de peur ou de soulagement elle l'ignorait tout ce qu'elle souhaitait c'était sortir de ce cauchemar !
– Il faut partir Harry !criaRon en invoquant son aura pour leur procurer un bouclier magique autour d'eux trois, le temps que son amie sereprît.
– On ne peut pas ! On ne peut pas se permettre de perdre un autre camp! »
Là-dessus, Harry incanta le plus puissant sortilège de lumière qu'il connaissait figeant la scène, éblouissant les attaquants comme les défenseurs.
Immédiatement les soldats qui accompagnaient Bill et Harry tirèrent sur les monstres parvenant à en tuer plusieurs en quelques secondes. Cette méthode fut réitérée plusieurs fois mais les sorciers étaient peu nombreux dans le groupe et il fallait les protéger en priorité. Beaucoup de moldus tombèrent ainsi entre deux sorts de lumière tandis que les monstres, un instant déstabilisés, s'éparpillèrent soudainement.
Rien n'était gagné cependant car, juste assez loin pour être hors d'atteinte desLumos Maxima, les étranges créaturesse rassemblèrentun momentplus tard sous les cris de ralliement de l'un d'entre eux, comme si ils obéissaient à un ordre donné… Rapidement, ils devinrent plus nombreux d'autres monstres(plus avancés dans le camp)étant revenus sur leurs pas pour prêter main forte à leurs congénères.
De part et d'autres de la rue, alors que la pluie s'intensifiait, les humains et les créatures des Ténèbres se firent alors de nouveau face. La haine et la peur se partageaient sur les visages fatigués des défenseurs tandis que seule la sauvagerie animait la face des monstres.
Harry tout en fixant froidement ces-derniers fut parcouru d'une sueur froide, sentant Hermione tremblante à côté de lui. Il jeta un oeil à son meilleur ami qui le regarda avec appréhension. Ils n'allaient pas s'en sortir, ces horreurs étaient trop nombreuses… Alors que la pluie redoublait,formant une marre dans la rue comme si le ciel voulait laver toute cette folie meurtrière, les défenseurs entendirent le tonnerre au loin. Soudain Harry eut une idée !
«Hermione, Ron, Bill ! Vous connaissez tous leLevicorpus?
Ces amis étonnés, hochèrent la tête. Le Survivant ajouta alors :
– Faîtes passer le mot, quand je vous le dirai, lancez le sortilège sur nous tous !
– Mais…» fit Hermione, interrompue par un hurlement absolument horrible d'une des créatures.
Ce fut comme si c'était le signal qu'elles attendaient. Les monstres coururent dans un même ensemble se précipitant sur la ligne des défenseurs.
Harry s'agenouilla alors, la baguette devant son visage tourné vers le ciel, sa main gauche frottant l'item magique. Il se mit à psalmodier dans une langue étrange et ce fut comme si la scène avait été mise sur pause. Une odeur étouffante d'ozone se propagea pendant que le Survivant incanta, ses yeux devenant dorés, son aura se libérant d'un coup l'entourant d'une nimbe d'or et de bordeaux… Le temps, un instant arrêté, se remit d'un coup en place, les monstres trempés se jetant sur eux dans un même cri sauvage.
«MAINTENANT ! hurla Harry
– LEVICORPUS s'écrièrent les sorciers présents soulevant par la même la petite troupe de défenseurs tandis qu'au même moment Harry prononça :
– Lagos, rillcalan, glawar si!1»
Une lueur vive, d'une puissance inimaginable surgit du ciel. Elle s'abattit en un instant au milieu de la rue, le monde devenantsubitementblanc ! Puis quelques secondes après, un grondement énorme résonna qui fit trembler les maisons assourdissant tout le monde !
Les quelques monstres qui étaient sur le trajet de l'éclair furent anéantis nets ! Les autres, trempés qu'ils étaient par la pluie et en contact direct avec les flaques d'eau, s'étaient retrouvés comme figés instantanément. Electrocutés, ils explosèrent presque de manière simultanée quelques secondes plus tard.
Un silence assourdissant s'abattit alors sur la rue. Les moldus comme les sorciers toujours en lévitation (certains tête à l'envers) n'ayant rien compris de la scène qui s'était déroulée sous leurs yeux. Ils tentaient de comprendre comment les créatures ennemies si nombreuses un instant auparavant avaient pu être réduites à néant. Soudain, dans un même ensemble, les sorciers épuisés mirent fin à leur sort, laissant brutalement tomber les uns et les autres dans un enchevêtrement de corps et de grommellement de douleurs.
Au milieu de la pluie qui continuait de tomber, transformant en une boue écoeurante les cendres des créatures noires, les rescapés se relevèrent peu à peu. Sonnés, ils s'organisèrent pourtant pour s'occuper des blessés ou chercher des survivants parmi les corps, chacun s'activant comme il put.
Harry toujours à terre fut relevé par Hermione. Celle-ci fut prise d'une inquiétude folle quand le Survivant, plus livide qu'un mort, fut plié en deux par une quinte de toux. Lorsqu'il se releva enfin et s'essuya le visage, elle vit qu'il crachait du sang.
« C'est pas grave, ne t'inquiète pas…murmura Harry pour la rassurer, tentant d'échapper à sa poigne.
– Ron ! s'écria-t-elle. Harry est blessé, il faut l'évacuer.
– Hors de question ! réagit l'intéressé qui fut pris d'une nouvelle toux mais tenta de résister, il reste… encore… des monstres…
– Oui et bien il ne doit plus y en avoir beaucoup et tu en as assez fait comme ça, laisse nous faire maintenant !» répondit Ron avec autorité en soutenant Harry et suivant Hermione vers le QG du camp.
Brutalement le souvenir prit fin ici, plongeant les spectateurs dans un étrange sursaut.
Les membres de l'Ordre avaient été si pris par les événements qu'ils en avaient oublié qu'il ne s'agissait que d'un souvenir ou 'd'un cauchemar plutôt…' pensèrent-ils les visages tirés et blafards.
Alors que le maelström de souvenirs les entourait de nouveaux, Sirius chercha Harry avec anxiété. Bien sûr il avait compris que ce souvenir remontait à longtemps pourtant il ne put s'empêcher d'être soulagé après avoir trouvé la silhouette du Survivant assis à terre sur le seuil de la pièce, à l'extrême limite de la pensine. Il était très pâle et faisait tout pour ne pas voir les réminiscences qui continuaient pourtant de se reformer.
Quand ils s'en rendirent compte, certains membres de l'Ordre voulurent arrêterlà, certains pleuraient terrifiés ou horrifiés par ce qu'ils avaient déjà vu… Harry n'osait pas se tourner vers eux. Ils sentaient leurs regards suppliants. Pourtant, il n'avait pas terminé car il savait qu'il n'aurait pas d'autres chances de leur montrer ce qu'était le Chaos…
Commentaires:
Voilà un chapitre sous forme de thriller (enfin j'espère que vous l'avez senti comme ça). Le prochain concerne un dernier souvenir de notre voyageur temporel qui portera un sacré coup aux membres de l'Ordre…
Note de bas de page:
1 "rapide,lumière brillante, éclat du soleil, ici et maintenant "c'est tiré de l'elfique de Tolkien (juste pour faire un clin d'oeil !)
Review please!
