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Voici un nouveau chapitre avec un peu plus d'action. On y retrouve en particulier un Sirius très enthousiaste !
Chapitre 13: A la recherche des «âmes perdues»
Le lendemainde la réunion, après le petit-déjeuner, Harry confia les enfants à Sirius qui devait ce jour-là s'occuper de leurs leçons.
«Tu les feras vraiment travailler, n'est-ce pas ?» demanda-t-il dubitatif devant l'air trop calme de son parrain.
Il faut dire que ses doutes étaient fondés puisqu'il apprit, le soir-même de la bouche de Teddy, que lui et Sasha avaient passés la moitié de la matinée à jouerà 'Attrape Sorcier'. «C'est vrai qu'on a fait des maths dans un sens, lui avait confié son filleul, mais enfin, il suffisait de savoir compter jusqu'à six ! En plus, Sirius s'est quand même débrouillé pour tricher !»s'indigna l'enfant.
Heureusement pour leur éducation, Rémus avait pu venir plus tôt au Square ce-jour là et il avait repris en main l'éducation des deux gamins pour le reste de la journée !
De son côté Harry se rendit à Poudlard. La veille il en avait demandé l'autorisation à Dumbledore. Au début, le Directeur avait craint qu'il ne voulut entrer en contact avec son double, en effet ils étaient convenus avec Sirius et les Weasley que pour l'instant il fallait mieux ne rien révéler aux écoliers (soit Harry, Hermione, Ginny et ses frères) ; le père de Sasha en avait été un peu frustré mais il savait que tôt ou tard, la véritéseraitdévoilée.
A cet instant pourtant, le Survivant avait rassuré son professeur en précisant qu'il s'agissait de récupérer l'une des armes contre Voldemort. Si Dumbledore fut étonné qu'un de ces objets ait pu se trouver dans son école, il ne posa pas de questions, respectant là son idée de «moins on en sait mieux c'est», et accepta la proposition de Harry. Il lui recommanda néanmoins d'être prudent (surtout vis-à-vis de Ombrage).
L'ex-futur chef de l'Ordre du Phénix transplana donc à Pré-au-Lard. Profitant de l'heure très matinale il entra en toute discrétion chez le confiseur Honeydukes, d'où il gagna le passage secret pour Poudlard.
Alors qu'il cheminait à travers le boyau sinueux, Harry regretta un peu de ne pas avoir pu prendre sa cape d'invisibilité. En effet Hermione avait découvert que les objets magiques puissants ne pouvaient pas se dédoubler dans un même espace-temps, sinon ils s'auto-détruisaient. Cela expliquaitpourquoi Harry était venu quasiment sans rien : même sa baguette magique était restée dans les mains de Ron. Lui-même, il est vrai, n'en avait guère besoin mais il avait tout de même tenu à emporter celle d'Hermione. Son épouse l'avait faite réaliser quelques mois avant la naissance de Sasha (la sienne ayant été brisée), aussi ne risquait-elle pas de s'auto-détruire puisqu'elle n'existait pas encore ici.
Perdu dans ses réflexions, Harry senti le passage remonter soudainement, signe qu'il arrivait à destination. Avant de faire pivoter la sculpturede la Sorcière Borgne, il se rendit invisible (et oui ! Il n'y avait pas que Dumbledore qui savait le faire) et lança un sortilège de repérage. La voie étant libre, le Survivant, pénétra dans l'Ecole de sorcellerie.
Tandis qu'il arpentait ainsi les couloirs de Poudlard, Harry ne put empêcher une espèce de nostalgie le saisir. Il se revit adolescent, se promenant la nuit avec la cape de son père ! Il sourit à cette idée, 'encore un bon souvenir !' fit dans sa têteunepetite voix satisfaite quiressemblait à celled'Hermione.
Il arriva sans peine au septième étage, il n'avait croisé que Rusard qui évidemment ne s'était aperçu de rien. Devant la tapisserie des troll apprenant la danse 'non mais vraiment ? Les sorciers ont parfois des drôles d'idées !', il passa et repassa trois fois devant la Salle sur Demande. Lorsque la porte apparue, il entra et fut malgré lui impressionné par laSalle des Objets Perdus. Chez lui, après le Feudeymon de Crabe elle avait été condamnée par la Salle elle-même, bien que cette dernière fonctionnait toujours.
«Bon, allons-y et réfléchissons» se dit-il à lui-même. Effectivement, n'ayant plus d'horcruxe en lui pour le guider, Harry dut se référer à ses souvenirs. Heureusement, tout était encore bien net dans son esprit aussi, il mit la main sans difficulté sur le diadème de Serdaigle. Il enfouit l'objet dans son escarcelle magique qu'il avait pris la précaution d'acheter la semaine précédente et ressortit dans le couloir.
Le père de Sasha était sur le point de réemprunter le passagepour Pré-au-Lard, lorsqu'il eut soudain une idée !Avec un sourire qu'on pourrait qualifier de machiavélique, il se rendit dans le bureau de Dolores Ombrage. Il en ressortit cinq minutes plus tard avec la satisfaction que son double temporel aurait beaucoup moins à souffrir que lui-même des punitions de la Grande Inquisitrice. Tout en songeant à cela, il se frottait machinalement le dessus de la main gauche où était encore visible la phrase «je ne dois pas dire de mensonges»…
De retour au Square Grimmauld, Harry monta directement dans sa chambre et fit venir Kreattur.
«Maître Harry a appelé ?demanda servilement l'elfe en s'inclinant.
– Oui. Kreattur j'ai besoin de ton aide.
L'elfe s'empressa de lui assurer de son soutien.
– Il y a un objet dont tout le monde a voulu se débarrasser cet été en faisant le ménage. Un médaillon. Il se trouvait dans le salon.
L'elfe le fixa de ses yeux globuleux mais ne dit rien.
– Je sais que tu l'as gardé. Je sais aussi que c'est Regulus qui t'a demandé de le conserver.
– Maître Regulus a ordonné à Kreattur de le détruire… fit-il en commençant à sangloter en triturant son pagne. Kreattur a essayé mais il n'a pas réussi à détruire le médaillon ! Kreattur est un mauvais elfe !s'écria-t-il soudain.
Craignant qu'il ne veuille se punir lui-même Harry s'empara des bras de son serviteur et lui répondit :
– Ce n'est pas ta faute ! C'est de la magie très noire tu ne pouvais rien faire ! Mais moi je peux ! énonça-t-il après un instant de silence.
L'elfe resta silencieux un long moment, son regard semblait vague comme perdu dans le lointain.
– Kreattur ?l'appela Harry légèrement inquiet.
– Vous allez le détruire comme vous l'avez fait là-bas !»comprit l'elfe de maison.
Le père de Sasha fronça les sourcils, soudain il sut lui aussi. Son serviteur venait d'utiliser son don d'omniscience ! 'Bravo Hermione !' pensa-t-il avec affection.
«Tu connais le futur n'est-ce pas ?
Puis sans attendre la réponse, il remarqua :
– C'est pour cela que tu m'as fait confiance dès le départ.
En guise de réponse, l'elfe hocha la tête. Prit d'une soudaine inspiration,l'ancien Aurordemanda encore :
– Les choses ont-elles déjà changées Kreattur ?
Mais celui-ci refusa de répondre.
– Tu le sais ! Dis le moi !insista son maître.
– Kreattur n'a pas le droit, maître Harry. On le lui a interdit
– Qui ça "on" ?!»
Restant muet, l'elfe se déroba soudain en un claquement de doigt, il avait transplané.
Harry ferma les yeux avec fatigue. Il était déçu, il aurait tellement voulu savoir comment tout cela fonctionnait ! Si les quelques actes qu'il avait réalisé avaient eu les effets escomptés…Cependant, quand le Survivant rouvrit les yeux il découvrit que le médaillon de Salazar Serpentard luisait doucement à la lueur de sa lampe de chevet. Un léger sourire le gagna alors.
Le Survivantsortit de nouveau son sac magique et y plaça donc les deuxHorcruxes non sans les avoir d'abord chacun protégéspar un sort. En effet, il ne voulait (et ne pouvait pas) les détruire immédiatement, cela afin que Voldemort ne s'aperçût de rien, mais il y avait un risque à les conserver ensemble. Un sortilège de 'renfermement' de son invention empêcherait toute interaction entre les deux morceaux d'âmes.
Harry fit alors le bilan : deuxHorcruxes étaient en sa possession, un autre était déjà détruit1. C'était bien… pourtant lel'ex chef de l'Ordren'était pas vraiment satisfait. Il savait que pour la coupe ce serait déjà plus difficile. Il faudrait certainement qu'il en parle à Bill mais il hésitait un peu. Le frère de Ron souhaiterait sans doute l'aider au risque de perdre sa place à Gringott's, c'est pourquoi il avait des scrupules à le lui demander. Cependant, il fallait bien vérifier que la coupe se trouvait dans le coffre de Bellatrix, car à cette époque (cette dernière étant encore à Azkaban), rien n'affirmait que ce fut déjà le cas…
Le Survivant soupira. Il y avait tant de choses qui restaient encore à faire… Il envoya donc un hibou codé à Bill, puis descendit dîner avec Sirius, Remus et ses enfants qui comme toujours lui rendirent le sourire.
Le frère de Ron lui répondit qu'il serait libre le lendemain soir. Il fut donc invité à dîner au Square avec ses parents car Sirius était toujours très heureux de recevoir du monde chez lui. D'ailleurs pendant le repas, Molly glissa à Harry qu'elle trouvait l'animagus infiniment plus sociable et agréable depuis que ses enfants et lui-même étaient arrivés !
Tous les cinq ils parlèrent de tout et de rien, l'ambiance étant bon enfant. Sirius raconta plusieurs anecdotes sur les maraudeurs, que Teddy écoutait avec attention. Alors qu'ils allèrent prendre le dessert au salon, Harry et Bill s'esquivèrent discrètement pour discuter.
«Y-a-t-il un moyen de savoir ce que contient un coffre à Gingott's qui n'est pas à soi ?interrogeadirectementHarry.
– Oui bien sûr. J'ai accès aux dossiers. Tu cherches quoi ?
– Une coupe en or, aux initiales d'Helga Poufsouffle. Normalement elle doit se trouver dans le coffre de Bellatrix Lestrange.
Bill le regarde étrangement, étonné de sa demande.
– C'est très important Bill, insista le Survivant.
– D'accord, adhéra le briseur de sort qui le prévint cependant, mais même si je peux te confirmer la présence de l'objet, tu ne pourras jamais t'introduire dans le coffre des Lestrange. C'est l'un des plus protégés mêmes les Aurors ne sont pas autorisés à y accédersans une bonne raison!
Harry ne répondit pas. L'aîné des frères Weasley proposa alors :
– Je vais voir si je peux t'aider…
– Non Bill ! Rassures toi, je sais comment faire. J'ai… ma petite idée» mentit Harry.
Evidemment, il pouvait réitérer le même exploit que lorsqu'il avait 17 ans mais s'enfuir à dos de dragon risquait de ne pas être très discret (Voldemort se douterait certainement de quelque chose !). De fait, le frère de Ron le regarda dubitativement. Le Survivant lui redemanda simplement la liste des objets du coffre, affirmant que cela l'aiderait suffisamment. Sur ce, ils rejoignirent les autres au salon.
Alors qu'ils discutèrent après avoir couché les enfants, Sirius expliquait aux Weasley comment il avait appris les bases du duel durant son enfance avec son frère.
«Notre père nous a toujours encouragé à nous opposer. Pour tout et n'importe quoi. Que ce soit dans nos résultats scolaires, dans nos jeux ou plus tard par des duels magiques.
– C'est complètement fou !réalisa Bill.
– Non, c'étaient les moeurs qui voulaient cela. C'était fréquent chez les Grandes Familles, fit savoir nonchalamment Arthur.
– C'est vrai, je me souviens comment mes parents encourageaient mes frères à faire des duels de sorciers !renchérit Molly, pensive.
– Quoi ? Toi aussi ?!s'étonna son fils
– Non, non pas moi, parce que je n'appréciais pas particulièrement ça, mais Fabian et Gideon aimaient bien cette pratique.
– Comme quoi, finalement Harry tu rentres dans le moule de la Tradition n'en déplaise à tes duels moldus !» rétorqua Bill amusé mais le Survivant ne l'écoutait pas.
Il semblait comme perdu dans ses pensées. En réalité, il songeait à ce qu'avait dit Arthur, «les Grandes Familles», les Grandes Familles… Gingott's… les Grandes Familles… 'réfléchit' se morigéna-t-il avant que la lumière ne se fasse : le coffre de Sirius était pile à côté de celui de Bellatrix !
«Harry ?! Harry ? répéta son parrain inquiet devant son mutisme.
C'est à ce moment que le Survivant émergea de nouveau. Il lui dit avec un grand sourire désarçonnant ces interlocuteurs :
– Patmol, tu vas pouvoir m'aider !»
Ce à quoi l'animagus ne répondit rien, trop surpris.
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Le frère de Ronréagit vite et envoya la liste des objets par courrier codé dès le lendemain matin, confirmant la présence de l'Horcruxe à Gringott's.
Harry, qui avait peaufiné son plan durant la nuit, l'expliqua alors en détailsà Sirius. Son parrain était très heureux de pouvoir sortir du Square Grimmauld pour être enfin utile à l'Ordre. Ils convinrent de se rendre à la Banque des Sorciers l'après-midi même.
Précaution oblige, Harry décida de métamorphoser l'ancien maraudeur pour éviter que quiconque ne puisse le reconnaître. Pour ce qui étaitdes Gobelins, étant donné qu'ils refusaient tout lien avec le Ministère de la Magie, il n'y avait pas à s'inquiéter d'une éventuelle fuite d'informations aux autorités. La possibilité pour Sirius de se rendre à son coffre était en effet un droit sorcier garantit par la Constitution du Magenmagot !
Harry métamorphosa donc Sirius : il le rapetissa, lui ajouta des rides ainsi que des cheveux blancs. «Un parfait vieillard» s'amusa son parrain en s'admirant dans le miroir.
Avec un sourire, parrain et filleul transplantèrentdirectement sur le Chemin de Traversepour se rendre à la banque, laissant les enfants sous la surveillance de Molly.
Une fois dans l'imposant édifice, Harry, d'un simple mouvement de main, rendit son apparence à Sirius qui put s'adresser à l'un des Gobelins de l'accueil. La créature regarda le sorcier avec une certaine animosité puis vérifia son identité par le biais de sa baguette magique avant de réclamer sa clé. Hochant alors la tête il appela un second Gobelin qui les emmena tous deux vers les chariots qui plongeaient dans les profondeurs de la banque. Le trajet fut long et houleux. Lorsqu'ils descendirent de l'engin, Sirius était plus pâle qu'un fantôme voire légèrement verdâtre.
«Ça va aller ?»s'inquiétaHarry.
L'animagus hocha simplement la tête préférant ne pas prendre le risque de répondre.
Totalement indifférent à l'état de ses clients le Gobelin se dirigea vers le coffre. Il ouvrit une des caisses qui se trouvait sur leur chemin et en sortit les fameux Tintamars qu'il leur distribua. Assourdis par leur propre vacarme, ils s'avancèrent jusqu'au dragon qui gardait leschambres fortes.
Immense, les écailles blanchies par le manque de soleil et les yeux voilés par la catarate, le dragon gronda en les entendant arriver. Puis la bête apeurée se recula le plus possible, les laissant passer.
Le Gobelin ouvrit alors le coffre des Black en usant de sa magie et de la clé, puis il invita ses clients àyentrer : Sirius et Harry obéirent et surtout s'enfermèrent, obligeant ainsi leur guide à attendre à l'extérieur.
Le Gobelin pas très rassuré grommela dans sa barbe contre «les maudits sorciers» avant de continuer à agiter son Tintamar avecplus devigueur. En effet, un grondement sourd indiquait que l'intérêt du dragon (si ce n'était son appétit) venait de se réveiller !
De leurs côtés, les deux sorciers ne chômèrent pas. Ils évacuèrent à grands renforts de sortilèges d'expulsion des tas entiers de pièces d'argent et d'or et autres objets précieux. Tout en travaillant, Sirius tint à apprendre à son filleul qu'il avait déjà rédigé son testament pour lui léguer sa fortune. Harry hocha la tête, le remercia («enfin pour Kreattur sur le coup, je n'étais pas vraiment ravi!») avant de lui faire savoir qu'il avait lui-même décidé de tout léguer à Teddy et à Androméda. Sirius apprécia grandement le geste, à la fois altruiste et désintéressé.
Ayant enfin déblayé l'accès au mur contigu à celui du coffre de Bellatrix, Harry lança plusieurs sortilèges de détections : hormis les sorts anti vols il n'y avait rien d'autre que l'épaisseur du mur pour séparer les deuxchambres fortes.
Tandis que Sirius les protégeait d'unProtegoHarry prit la baguette d'Hermione, lança unSilenciosuivit d'unBombarda Maxima!
Le souffle de l'explosion fut énorme, les murs en tremblèrent, le contre-coup (malgré le sort deBouclier) les fit valdinguer à l'autre bout du coffre. Quand la poussière retomba : un trou d'une dizaine de centimètres seulement était apparu ! «La pierre a dû être enchantée quandils ont construit la banque»réalisa Sirius.
Harry comprit alors que comme à Poudlard, les sortilèges avaient renforcé la pierre jusqu'à se fondre dans le matériaux rendant ainsi la magie indétectable. Quant au mur il était d'une résistance peu commune.
Harry grommela, cependant, si cela s'avérerait plus long que prévu il savait qu'il y parviendrait (heureusement qu'il avait de la ressource magique à revendre !). Inspirant un grand coup, il se protégea lui et Sirius par un bouclier de magie auratique, beaucoup plus puissant et stable qu'unprotego,avant de réitérer son sort de destruction.
Sirius admiraalorsla puissance déployée par son filleul. Sa magie créait une aura rougeoyante, parcourue de veines d'or autour de lui, montrant autant sa force que son charisme. Le bouclier (de cette même couleur entre le rouge et le doré) fut maintes fois percutés par les pierres et gravats mais ne bougea pas d'un iota, leur garantissant une sécurité pleine et entière.
Enfin au troisième bombardement, la fumée des gravats se dissipant, les deux «cambrioleurs» constatèrent que la brèche ouverte était assez grande pour que Harry put distinguer ce qui se trouvait dans le coffre de Bellatrix.
Il y pénétra, Sirius souhaitant l'y rejoindre mais son filleul l'en empêcha. Il se souvenait des maléfices de Gemino ainsi que des sorts Cuisants, or le coffre avait beau être grand, le fatras qui s'y trouvait (entièrement éparpillé par les explosions) empêchait de se mouvoir convenablement.
Harry dut utiliser un sort deRépulsion pour éviter d'être brûlé par les objets répliqués. Il mit quelques minutes pour retrouver la coupe qui était perdue au milieu des pièces et des bijoux innombrables. Utilisant la magie élémentaire (sortilège de poussée d'air), il récupéra enfin l'artefact avec satisfaction. Il le dupliqua pour faire illusion puis lança un dernier sort pour tout replacer au bon endroit (il espérait que les répliques disparaîtraient d'elles-mêmes ou que personne ne s'en apercevrait de si tôt).
Retournant dans le coffre des Black, il laissa à Sirius le soin de redonner son aspect initial au mur à l'aide d'un puissantReparo. Ce-dernier avant de partir, s'empara d'un tas de pièces et de quelques livres en expliquant «bah oui si on ressort sans rienles Gobelinsvont se douter de quelque chose !».
L'animagus et le Survivant sortirent enfin du coffre. Ils y retrouvèrent l'employé de la banquequi, continuant son vacarme, les regardait d'un air tellement suspicieux que Sirius crut bon de se justifier :
«J'ai changé la disposition de ma chambre forte. Ça vous gêne ?!».
Sans doute le Gobelin allait-il dire quelque chose mais le hurlement impatient du dragon aveugle le fit tellement pâlir qu'il poussa presque ses clients vers le quai pour reprendre le chariot.
Enfin, ils remontèrent dans le hall où Sirius fut métamorphosé de nouveau. Le vieux monsieur dont il prit l'apparence arborant toutes les nuances du vert, l'animagus n'ayant pas plus apprécié que la première fois le trajet dans les entrailles de Gringott's.
Remontant leChemin de Traverse, Harry et Sirius constatèrent que leur escapade ne leur avait pris que quelques heures. Plus que satisfaits, ils s'auto-félicitèrent : la coupe de Poufsouffle avait été récupérée et personne ne se douterait de rien !
Enfin ça c'était ce quele Voyageur du futurcroyait… parce que dans une ruelle adjacente, une paire d'yeux noirs comme la nuit suivit les deux sorciers, notamment le plus jeune avec insistance. Bientôt la haine remplaça la curiosité, un grognement s'échappa avant que la silhouette ne disparût comme s'évanouissant dans les airs.
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Une fois rentré, Harry monta dans sa chambre et usa du même sort de protection sur la coupe que sur les deux autres morceaux d'âmes de Voldemort. Puis il plaça le tout dans sa bourse magique, avant d'installer une niche secrète dans un des murs de la pièce. Il enferma l'ensemble avec un sortilège runique faisant office de protection comme de fermeture.
Ainsi fait, il mettait les premiersHorcruxes en 'attente' car il savait qu'il lui faudrait plus de temps pour récupérer les deux autres : Nagini serait la dernière à être détruite évidemment, puisque le Seigneur des Ténèbres ne devait pas s'en apercevoir, mais la bague lui causait un soucis plus immédiat.
En effet, il s'était rendu à Little Hangleton et avait trouvé la masure des Gaunt. Seulement, si il n'avait pas eu de mal à trouver la cachette de l'Horcruxe, il y avait bon nombres de maléfices autour de lui. Et Harry devait avouer que deux d'entre eux lui paraissaient particulièrement vicieux.
Dans un premier temps, il eut voulu tenter le coup mais son instinct accompagné de la petite voix d'Hermione lui souffla qu'il était trop "téméraire". Le souvenir de la main noircie de Dumbledore lui étaitalorsrevenuà l'esprit.
Un peu frustré, ildutconvenirqu'il lui faudrait certainement revenir avec de l'aide. Il pensa d'abord à Dumbledore mais il craignit que l'objet, notamment la pierre de Résurrection, représenta trop de tentation pour le vieil homme. Il savait qu'il aurait beau le prévenir, ce-dernier n'en comprendrait pas le danger… Alors il songea à Rogue qui était le seul à être un expert en magie noire.
Pour autant, leur dernière confrontation (lors de la réunion de l'Ordre) lui laissait un goût amer… Il n'y avait pas encore assez de confiance entre eux pour une telle mission.
Pour le moment donc, le Survivantavaitdécidé de laisser l'Horcruxe en place, de piéger le chemin menant à la maison des Gaunt puis, avant de transplaner, ilavaitdissimulé un Veilleur2(qu'il avait acheté dans la même boutique que son escarcelle) pour être averti de toute personne qui viendrait éventuellement chercher l'Horcruxe.
Harry en était là de ses réflexions. Il prenait sa douche lorsque plusieurs hurlements de terreur résonnèrent dans la maison ! Pris de panique, le père de Sasha sortit en trombe de la salle de bain, une simple serviette autour de la taille puis il se précipita sur le palier.
A peine y fut-il qu'il reçut sa fille en pleurs dans ses bras.
«Mon coeur, qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui se passe ?!» lui demanda-t-il en l'éloignant pour vérifier qu'elle n'était pas blessée. La gamine baragouina quelque chose qu'il ne comprit pas tellement elle était bouleversée.
En bas, les cris s'étaient tus. Harry fronça les sourcils et se pencha par dessus la balustrade essayant de deviner ce qu'il se passait. Teddy arriva alors, grimpant les escaliers, et le lui expliqua.
Apparemment Méda, qui avait charge de leur faire la classe aujourd'hui, s'était montréeparticulièrement exigeante avec Sasha.
La petite fille avait prit le "nargol" (expression typique héritée de Luna) avant de pousser une de ses célèbres colères. Méda ne s'était pas laissée faire et, on ne savait trop comment, Sasha s'était mise à faire de la magie involontaire.
«Les cheveux de grand-mère ont soudain pris feu
– QUOI ?! s'écria Harry avant dejeter un regard stupéfait à sa fille qui pleurait toujours.
– Oui, mais elle a rien eu tu sais. Elle a su éteindre le feu !répondit son filleul voulant sans doute le rassurer.
Harry fut soulagé.
–Sirius est arrivé juste après et il est allé chercher une potion pour grand-mère. Elle avait quand même pas l'air d'être très contente,grimaça le jeune Lupin.
Son parrain eut la même expression alors que Sasha se calmait enfin :
– Je vais être punie ?demanda-t-elle d'une toute petite voix avec ses yeux emplis de larmes.
Harry déglutit, il ne savait trop quoi dire… aussi il déclara simplement :
– Teddy, emmène la dans votre chambre»
Quand les deux enfants furent hors de vue, le parrain et père soupira bruyamment en se frottant les yeux. Puis il se rendit compte qu'il était dans le plus simple appareil, et alla donc s'habiller ne pouvant s'empêcher d'entendre cependant la voix de Méda qui résonnait jusqu'au 2ème étage. Effectivement elle ne semblait pas être " très contente " !
Lorsqu'Harry descendit quelques minutes plus tard pour avoir des nouvelles, Sirius lui apprit que sa cousine était rentrée chez elle. Pour le rassurer, l'animagus lui affirma que Méda s'en remettrait «très bien» et qu'elle «aurait tout oublié d'ici quelques jours».
Le père de Sasha eut unemoue dubitative mais ne répliqua rien. Finalement, la petite fille fut punie de dessert pour le reste de la semaine et Harry la força à écrire une lettre d'excuses pour la grand-mère de Teddy.
L'incident aurait pu en rester là si Sirius n'avait pas sous-estimé la rancune de Méda. En effet, celle-ci refusa catégoriquement désormais de continuer à s'occuper de l'éducation des deux enfants : le Survivant et les parents de Teddy (heureusement avec parfois l'aide de Molly) devaient donc s'organiser pour les leçons.
«Et moi alors !» s'était indigné Sirius, «oui on se souvient parfaitement de ce que tu es capable de faire !»luirépliqua vertement
Remus en songeant à la bibliothèque des Black qui avait terminé dans une pagaille pas possible (les étagères sens dessus-dessous) après que Sirius eut organisé une partie de 'Fléreurs perchés'. Teddy s'était d'ailleurs retrouvé avec une énorme bosse sur le front lorsque l'un des ouvrages lui était tombé sur la tête !
L'animagusne répondit rien, pestant simplement contre le fichu caractère de Méda.
«Tu as exactement le même Sirius !observa acide son meilleur ami tandis que Harry, qui lisait dans un coin, riait ouvertement.
– Pas du tout !s'offusqua l'animagus.
– Et avec Severus alors ?!»
Sirius ouvrit la bouche, avant de la refermer une seconde plus tard. C'était là un combat perdu d'avance. Rémus le toisa alors avec satisfaction. Son ami maraudeur se rattrapa cependant grâce aux échecs puisqu'il infligea une défaite cuisante au loup-garou !
Notes de bas de page :
1 : Le journal de Jedusor (cfHarry Potter et la chambre des secrets)
2 :Cet objet est semblable à une petite sculpture représentant vaguement un personnage en tailleur montant la garde. En cas d'intrusion, le propriétaire de l'objet est averti et peut alors 'voir' à travers les yeux de la statue.
