Commentaire : Retour de l'action dans ce chapitre-ci !


Chapitre 27: Panique à bord!

Le surlendemain des leçons personnalisées, le retour à Poudlard se profilait pour les adolescents. Alors que Harry et Ron fouillaient la maison à la recherche de leurs manuels ou parchemins éparpillés un peu partout dans la maison ils entendirent soudain des cris de colère et de stupeur mêlés.

«Attrapez-le ! Attrapez-le !» s'écria une voix venant du rez-de-chaussée. Les garçons se précipitèrent depuis le salon dans la cage d'escalier pour voir un Sirius Black se débattre avec un corbeau qui voletait autour de sa tête sans vouloir se laisser attraper ! L'oiseau lança des croassements d'indignation échappant aux mains de l'Animagus comme de celles des jumeaux qui, sautant depuis les marches, tentaient en vain de s'en emparer!

L'animal vola jusqu'au premier étage piquant droit, bec en avant, sur Harry et Ron qui se baissèrent par réflexe en se protégeant de leurs bras. Le corbeau les évita au dernier moment pour s'engouffrer dans le salon.

«Il ne faut pas qu'il s'échappe !» s'écria Sirius en les rejoignant à l'étage.

Ne comprenant rien à la situation les adolescents lui emboîtèrent le pas. Ils y virent le volatile perché sur le haut d'une bibliothèque les fixant de ses yeux noirs. Il laissa échapper un cri comme pour les défier de venir l'y déloger!

Fred et George empoignèrent leurs baguettes magiques quand le maître de maison leur fit signe :

«Non, non ! Il ne faut pas lui faire de mal.

–Quoi ?! s'étonnèrent les garçons

–C'est un oiseau dressé, il porte un message.

–Mais qui utiliserait un corbeau comme courrier ?»s'interrogea Harry perplexe alors que l'oiseau tournait justement la tête vers lui comme si il le jaugeait…

Sirius allait répondre quand le bruit caractéristique de la porte du vestibule retentit. Comme si il savait ce que cela signifiait le volatile s'envola de nouveau, dessinant un arc de cercle au-dessus des têtes avant de ressortir du salon. Les sorciers se ruèrent sur le palier pour y voir le corbeau piquer droit vers le nouveau venu. Le jeune Harry vit alors son double, pas plus étonné que cela, tendre le bras pour accueillir l'oiseau qui s'y posa comme si tout cela était parfaitement normal ! Dès qu'il fut débarrassé de sa missive, l'animalreprit son vol retourna au salon où il sortit de la maison par la cheminée, sous les regards hébétés des occupants du Square Grimmauld.

Avec stupéfaction les spectateurs de la scène redescendirent lentement les escaliers pour interroger le destinataire de l'étrange courrier. Alors que Ron allait parler il grimaça face à l'étrange scène qui se déroulait sous ses yeux.

En effet, le père de Sasha venait, d'un sort informulé et sans baguette, de s'entailler profondément la main gauche ! Il fit couler son sang sur le sceau de la missive qui disparut alors dans une volute noire. D'un autre charme, ce Harry adulte se soigna et déplia le message. Sirius venant lire par dessus son épaule :

«Mais c'est du français !s'étonna ce-dernier.

–Ça vient de Fleur ?questionna un peu stupidement le préfet de Gryffondor.

–Fleur n'est pas la seule sorcière française, Ron !s'exaspéra Fred.

–Et puis pourquoi elle écrirait à Ary, se moqua George accentuant sur le prénom.

–Ça vient de Vérité, révéla le père de Sasha qui fronçait les sourcils à sa lecture. Il faut que je me rende à Dumfries en Ecosse, finit-il par dire.

–Quoi ? Mais pourquoi ? l'interrogèrent-ils tous.

–Ça je le saurais quand j'y serais !» s'agaça l'ancien capitaine des Aurors.

Là-dessus il demanda à Sirius de transmettre la missive à Dumbledore et de prévenir les Aurors afin qu'ils se tiennent prêts :

–Mais prêt à quoi ?

–J'en sais rien mais c'est forcément pas bon pour nous !»répliqua vertement Harry avant de resortir du Square.

Il transplana avant même que la porte ne se fut refermée, laissant les autres littéralement en plan !

Le fameux message, une fois transcrit en bon anglais par un sortilège très pratique d'Hermione, passa par toutes les mains des habitants de la Noble Maison des Black. En gros, la princesse vampire, Vérité Catacombes y disait avoir fait une découverte importante dans les environs de Dumfries. Elle demandait à l'un des chefs de l'Ordre de venir l'y rejoindre sans tarder…

Depuis, chacun s'interrogeait et s'inquiétait d'autant plus qu'Harry ne revint pas de la journée ni de la nuit.

Le lendemain Sirius était à cran et une sourde angoisse semblait se répandre dans toute la demeure comme suintant des murs. Tous se demandait quelle horreur allait encore leur tomber dessus… Quand il voyait les Mangemorts les surveiller depuis l'autre côté de la place Grimmauld, l'Animagusavait presque envie d'aller se confronter avec eux !

Seul parmi tout ce monde, Teddy lui ne semblait guère angoissé. Il révéla aux autres que bien que ne connaissant pas Vérité, il savait que son parrain avait beaucoup travaillé avec elle par le passé et qu'il la tenait en haute estime ! Cela sembla rasséréner assez l'Animagus et les jeunes gens. Du moins jusqu'à ce que Dumbledore eut envoyé un message par Fumseck pour les informer qu'une réunion extraordinaire de l'Ordre se tiendrait le soir même sur conseils du Survivant voyageur temporel!

...

Quelques heures plus tard donc, la cuisine était prise d'assaut par les nombreux invités. Beaucoup s'interrogeaient et questionnaient Sirius faute de Dumbledore (qui n'avait pas pu se libérer tout de suite confronté à un problème de sécurité à Poudlard). Quant à l'ancien capitaine des Aurors, il n'était toujours pas de retour…

Pour faire patienter tout le monde Molly servit le repas. Bien que le ragoût fut succulent, les membres de l'ordre mangèrent peu, les plus jeunes restaient, quant à eux, dans un état d'attente et d'anxiété qui les rendaient mal à l'aise si bien qu'ils n'osaient presque pas parler. Lorsqu'Arthur leur suggéra d'aller se coucher, c'est presque avec soulagement que Harry, Ron, Hermione et Ginny montèrent entraînant avec eux les deux enfants. Fred et George de leur côté, avaient négocié avec leurs parents pour pouvoir assister à la réunion.

Les conversations se firent discrètes, chacun se rapprochant des personnes avec lesquelles il s'entendait le plus. Ils avaient beau former l'Ordre et être alliés, ils ne s'entendaient pas tous comme larrons en foire… Des petits clans se créèrent alors que les minutes s'égrenaient. Lorsque le bruit de la porte d'entrée retentit enfin, les discussions s'interrompirent d'elles-mêmes, les membres de l'Ordre fixant la porte où apparut le nouveau venu.

Avec un soupir de soulagement Sirius et Remus sourirent au Survivant qui salua l'assemblée et eut un signe de tête appréciateur malgré sa mine sombre. Ils étaient nombreux et c'était heureux car Harry avait de très mauvaises nouvelles.

«Merci à tous d'être là, commença-t-il. Comme vous le savez je me suis rendu dans la petite ville de Dumfries en Ecosse. Notre informatrice vampire, Vérité, y a décelé des traces de magie vampirique. Nous savons à présent qu'un rituel y a été pratiqué.

–De quel type ?demanda Bill.

L'ancien Auror leur jeta un regard étrange.

–Un rituel de nécromancie. Le cimetière de Dumfries et de ses villages alentours a été saccagé…

–Le cimetière ?répétaEmeline Vance les sourcils froncés.

–Tu penses à des Inféris,comprit Sirius.

–Des inféris créés par des Vampires, c'est-à-dire…

–Des Marcheurs !»terminaFol Oeil.

Alors que Arthur et Remus expliquaient à ceux qui l'ignoraient, ce qu'étaient les Marcheurs, Harry expliqua son plan : la police moldue et les Aurors avaient été prévenus de leurs découvertes. Ils étaient en ce moment-même en train de faire évacuer la ville mais ils n'auraient pas fini avant la fin du jour car il leur restait moins d'une heure. Aussi l'Ordre devait s'y rendre sous sortilège d'Anonymat pour aider et limiter le nombre des victimes. Malgré la dangerosité de la mission (chacun avait en tête les souvenirs laissés par l'attaque du Chemin de Traverse lors des Massacres1) de nombreuses personnes furent volontaires pour accompagner le Survivant. Harry eut un sourire gêné devant leur courage comme leur abnégation «Merci» fit-il simplement d'une voix émue tandis que les personnes lui répondaient d'un sourire.

L'équipe de secours, puisque c'en était une, se prépara sur le champ. Sur un signe de l'Autre chef de l'Ordre ils se lancèrent mutuellement le sortilège d'Anonymat puis posèrent la main sur le vieux journal que Harry leur présentait et qui leur servit de Portoloin.

ooOOooOOoo

Ils atterrirent dans une ruelle alors que le soleil se couchait. L'Ancien capitaine des Aurors jeta le Portoloin devenu inutile dans une benne à ordures tout en se dirigeant à grandes enjambées vers la grande place au centre de la ville. Le suivant de près, Sirius fit un tour sur lui-même.

Dumfries semblait être une ville typiquement écossaise mais somme toute ordinaire. Des maisons basses en pierres du pays, avec des toits d'ardoises, presque toutes identiques ceignaient la place. La High Street se déroulant devant la petite troupe tel un fleuve traversant la ville.

Sur la place principale, une grande agitation régnait de tous côtés. Des véhicules aux gyrophares allumés éclairaient les lieux qui tombaient peu à peu dans la pénombre du soir, tandis que des policiers, des pompiers, des agents municipaux menaient l'évacuation de dizaines de personnes. Les autorités semblaient avoir la situation en main et emmenaient les moldus à l'extérieur de la ville via des bus réquisitionnés pour l'occasion.

Arthur et Remus, tout en suivant le reste de l'équipe, échangèrent un regard. Certains de ces «agents» ne leur étaient pas inconnus. Ainsi, une jeune policière aux cheveux roses quitta momentanément son poste pour se diriger vers le lycanthrope. Elle lui sauta littéralement au cou pour l'embrasser. Remus répondit au baiser de Dora qui, comme d'autres de ses collègues Aurors, s'était dissimulée au milieu des autorités moldues. Alors que le couple semblait apprécier le moment, un raclement de gorge les ramena au temps présent. Ils se séparèrent gênés devant l'air mi-amusé mi-désapprobateur du Survivant, le restant de l'équipe se retenant de rire. Finalement Tonks retourna à son poste, après qu'un de ses supérieurs lui eut donné un ordre de façon peu aimable, non sans souhaiter un «bonne chance» à son petit-ami.

Les membres de l'Ordre se placèrent au nord de la place, juste devant la rue principale. Harry leur avait apprit que Vérité, grâce à un charme de son cru, avait détecté la présence des Marcheurs dans les quartiers nord de la petite cité. Ce n'était guère étonnant car de ce que pouvait en voir Sirius et les autres, s'étendaient là des entrepôts, un entrelacs de ruelles ou d'usines désaffectées… de parfaites cachettes en somme !

Harry leur rappela que les Aurors et la Brigade Magique se trouvaient de l'autre côté du quartier. Le plan de Scrimgeour était d'encercler la zone pour débusquer les monstres. Par l'intermédiaire de Dumbledore, Harry était parvenu à faire comprendre aux autorités magiques qu'il valait mieux attendre que les Marcheurs sortent d'eux-même de leur cachette afin de pouvoir les attaquer en nombre plutôt que de se disperser en les cherchant. Les sorciers risquant sinon de passer du statut de chasseurs à celui de proies… Après les Grands Massacres, le nouveau commandant des Aurors, Doug Fawler, avait accepté l'idée et donc posté ses troupes tout autour du quartier nord pour encercler la zone.

Les membres de l'Ordre adoptèrent une formation en «V», se tenant prêts, baguettes aux poings. Alors qu'ils patientaient, les derniers Moldus étaient emmenés dans les bus quittant la ville. Les quelques Aurors purent alors rejoindre leurs collègues au nord de la cité tandis que les membres de la Brigade magique vinrent se placer aux côtés des Sorciers de l'Ordre du Phénix.

Bientôt la tension les gagna tous au fur et à mesure que les derniers rayons du soleil disparaissaient à l'horizon.

Sirius entendit des battements sourds et réguliers, inquiet il jeta des regards de tous côtés avant qu'il n'intercepte un coup d'oeil apaisant de Remus. Il lui fallut encore quelques secondes pour comprendre que ce bruit de tambour n'était rien d'autre que les battements de son propre coeur ! Soufflant pour retrouver son sang froid, il vit les ombres de la fin du jour s'allonger peu à peu.

Dès que le soleil disparu, la nuit prit ses quartiers les plongeant dans la pénombre. Malgré les lampadaires et autres lumières moldues, nombre de Sorciers usèrent de Lumos Maxima comme pour se rassurer. En effet, les ombres ne venaient pas seules jusqu'à eux…

Ce ne fut d'abord que des bruits confus : des bruits de raclements suivis de grognements bestiaux… avant qu'enfin les premières silhouettes n'émergent des ruelles étroites. Attirées par l'odeur de la vie, les Marcheurs, car s'en étaientbel et bien, avançaient vers eux en titubant. D'abord une dizaine puis quinze ou plus, venant des trois rues qui rejoignaient laGrande Place. Une fois éclairés par les lumières artificielles les monstres étaient littéralement horribles à voir !

Le crâne lisse, le corps déformé et décharné voire putréfié, on ne voyait de leur visage terreux, qui n'avait plus rien d'humain, que leur immense gueule aux dents acérées. Leur mâchoires en mouvement, on aurait dit qu'ils rêvaient déjà de mastiquer les corps de ces proies qui avaient la folie de vouloir les affronter !

Imperturbable Harry James Potter se tenait à la tête des troupes de l'Ordre. Revêtu de son uniforme d'Auror il avait l'immobilité d'une statue et attendait patiemment que les monstres approchent, ne ressentant rien si ce n'était du dégoût. N'ayant pas même tiré sa baguette il fit comprendre d'un signe aux autres qu'ils ne devaient pas bouger, lui-même s'avançant lentement à la rencontre des morts-vivants. A peine eut-il fait quelques pas qu'il attira à lui les regards des monstres.

Plusieurs hurlèrent de rage en sa direction avant de subitement se mettre à courir pour l'attaquer. D'une vivacité inouïe (qui fit glapir de peur la plupart des membres de l'Ordre) les Marcheurs plutôt patauds jusque là, coururent à deux ou quatre pattes, leurs gueules hurlantes et bavantes prêtent à dépecer le Survivant !

Harry sourit discrètement s'immobilisant, comme attendant la mort… puis alors que les premiers monstres lui sautaient dessus il fit un pas en arrière au moment même où apparut un champ de force !

Une dizaine de créatures emportées par leur élan traversèrent le rideau magique disparaissant immédiatement dans une nuée de cendres !

Les autres horreurs s'arrêtèrent alors net, s'immobilisant dans des glissades plus ou moins contrôlées avec des éclairs de rage dans leurs regards bestiaux.

Avec stupeur Remus, comme les autres défenseurs, suivit des yeux la lueur de ce champ de force miraculeusement créé. Luisant d'un reflet bleu il montait haut dans le ciel jusqu'à se courber pour retomber de l'autre côté au-delà de son regard. Il englobait tout le quartier !

Les membres de l'Ordre éberlués comprirent alors que l'ancien Capitaine des Aurors et la vampire ne s'étaient pas contentés de suivre la progression des monstres mais qu'ils avaient aussi créer une protection de magie ancestrale tout autour de la zone où les Marcheurs s'étaient retranchés !

Admiratifs de la puissance magique déployée là, les Sorciers fixèrent le jeune homme qui ne s'en aperçut pas.

Bien à l'abri derrière sa protection, le Survivant sourit d'un air goguenard comme pour tenter davantage les monstres, mais ceux-ci ne répondirent pas à sa provocation, se contentant de grogner et de cracher leur amertume en faisant les cents pas le long de la ligne de force. Tirant sa baguette de sa main gauche, Harry fit apparaître son katana dans son autre main puis sans prévenir il se rua de l'autre côté du rideau magique !

Les deux Maraudeurs s'entre-regardèrent puis dans un même élan ils suivirent le Survivant… avant de brutalement se faire repousser par le dôme de protection ! Déséquilibré, Sirius tomba en arrière alors que Remus, un peu groggy se massait le visage.

«Ce n'est pas qu'une protection, c'est aussi une barrière» comprit Arthur en aidant l'Animagus à se relever. Celui-ci avait fortement pâlit, et comme pour démentir le raisonnement du père de Ron, il plaqua ses mains contre le champ de force. Totalement impénétrable la magie lui opposa une forte résistance, l'empêchant d'aller plus loin malgré son cri de frustration !

De l'autre côté des reflets bleus on pouvait voir Harry se battre contre cinq ou six ennemis. Imitant leur vivacité, il esquivait facilement les attaques des monstres tout en attaquant avec efficacité. Dans une véritable chorégraphie mortelle, l'ancien Auror feinta à droite, déséquilibrant un adversaire, para l'attaque d'un deuxième avec son sabre puis balança une boule de feu qui en détruisit un troisième. Tournoyant sur lui-même, Harry amputa le bras de son premier attaquant, revenu à l'attaque, et dans un même mouvement lui ouvrit la gorge avant de faire de même avec un derniers monstres, qui lui sautaient dessus par derrière, furent expulsés par une vague de magie pure avant de se faire embrocher dans la seconde qui suivit !

«On dirait qu'il y en a un qui s'amuse bien !» observa une voix narquoise en français.

Légèrement essoufflé Harry releva la tête. C'était Vérité qui venait d'apparaître depuis une ruelle annexe. Tout comme celle du Survivant, son épée était ruisselante du sang noir propre aux Marcheurs.

La vampire était grande et svelte. Elle avait revêtue une tenue ajustée tout en cuir, parfaite pour les combats. Ses longs cheveux noirs et soyeux attachés en une queue de cheval, faisaient ressortir le teint livide de son noble visage. Ses yeux noirs semblaient apprécier les techniques et l'ardeur au combat de son allié sorcier.

L'ancien capitaine des Aurors lui répondit d'un sourire froid mais sincère. Il lui fallait reconnaître que c'était assez jouissif de pouvoir anéantir ces créatures des Ténèbres : pas besoin de se retenir ce n'était que des monstres, déjà morts de surcroît ! Harry se lâchait donc, se délestant de toute la tension accumulée depuis qu'il savait qu'Héléna était elle aussi dans le passé ! Ce fut pourquoi (sans même prêter attention aux cris d'indignation des deuxMaraudeurs) Harry, projetant mentalement sa magie, localisa d'autres morts-vivants et courut dans le dédale de ruelles bien décidé à les débusquer.

«HARRYYY !s'époumonait un Sirius furieux en martelant, toujours aussi inutilement, de ses poing le champ de force…

–C'est pas vrai !s'énerva Remus

–A quoi on sert nous ?!se questionnait Fol Oeil agacé.

–Vous n'allez pas tarder à le savoir,leur répondit lavampire en se tournant brusquement vers eux depuis l'autre côté de la barrière magique.

Alors que les membres de l'Ordre s'interrogeaient, elle ajouta :

–Tenez vous prêts on va vous les envoyer !»

Puis elle se métamorphosa en un impressionnant loup noir tout en muscles qui, d'un bond puissant, partit sur les traces du Survivant.

Rapidement, Arthur et les autres comprirent le plan adopté par l'ancien capitaine des Aurors. Lorsque, dans des cris de terreur quelques Moldus débraillés qui avaient échappé à l'évacuation apparurent, les membres de l'Ordre se dépêchèrent de les accueillir en leur faisant traverser la protection magique (que les Non-Mages ne pouvaient voir semblait-il). Puis ils les laissèrent entre les mains des Guérisseurs, Médicomages et infirmiers réquisitionnés par le Ministère qui avaient ouvert une tente de soin en arrière de la place principale. Ces-derniers durent soigner de nombreuses blessures graves : morsures, griffures, hémorragies… ou donnèrent des potions calmantes suivit de Charmes de sommeil pour empêcher les Non-mages de quitter les lieux sans avoir reçu de Sort d'Amnésie de la part des Oubliators.

Dans le même temps, Sirius hurlait pour mettre en garde ses camarades. En effet, des Marcheurs venaient d'apparaître depuis la rue principale, ils couraient en criant en ordre dispersé comme si ils fuyaient quelque chose… ou plutôt quelqu'un.

Harry et Vérité jouaient, de fait, le rôle de rabatteurs débusquant les monstres pour les orienter ensuite vers la place. Attirés par les défenseurs, les Marcheurs accouraient alors dans leur direction sans voir le dôme de protection qui les annihilait. A moins qu'ils ne fussent détruits par les nombreux sortilèges de feu que faisaient pleuvoir sur eux, Sirius, Remus, Maugrey, Emeline, Arthur… ainsi que les quelques Policiers de la Brigade magique à leurs côtés.

Les Chasseurs de Mages noirs eux, depuis l'autre côté des quartiers nord, épaulés par la Brigade des Tireurs d'Elite, n'étaient pas en reste. Traversant sans difficulté la protection magique, ils se scindèrent bientôt en unités de cinq Sorciers pour débusquer les morts-vivants.

Les monstres étaient vifs et surtout intelligents malgré leur état de morts, hélas ils étaient également très nombreux (plus de trois cents avait estimée Vérité). Très vite, ils parvinrent à mettre en place un plan pour contrer celui de Défenseurs. Usant de la stratégie que redoutait tant Harry, ils se regroupèrent dans les édifices abandonnés comme dans les recoins les plus sombres pour attendre que les membres du Ministère viennent les y chercher afin de les prendre par surprise et en surnombre !

Plusieurs groupes d'Aurors ou de Policiers magiques furent ainsi sauvagement agressés tandis que certains blessés parvenaient, en usant de leurs dernières forces, à gagner la place principale où les membres de l'Ordre les faisait léviter (pour les plus mal en point) à travers le dôme protecteur.

Alors que la nuit s'éternisait, les monstres semblaient de fait toujours aussi nombreux comme le confirma Vérité à Harry, après avoir utilisé un sort vampirique équivalent à l'HominumRevelio. Le Survivant grogna, bien conscient du problème tout en parant de sa lame les griffes acérées qui visaient son cou. Décapitant le fautif, d'un mouvement tournant il enfonça derechef son katana dans la tête d'un énième adversaire.

Dans son dos, Vérité virevoltait gaiement, aussi vive qu'un feu follet. Ayant failli se faire déborder quelques minutes plus tôt, l'ancien Auror avait accepté avec soulagement l'aide (non négligeable) de la vampire. Aussi combattaient-ils et se protégeaient-ils mutuellement depuis. Néanmoins après plusieurs heures de combat la fatigue commençait à se faire sentir, si bien que Vérité le prévint «on ne pourra pas maintenir le dôme de protection indéfiniment !».

En effet, Dumfries n'étant pas sur une veine magique, le dôme de protection mis en place se basait majoritairement sur la puissance de la princesse et de l'ancien capitaine des Aurors. Or, le sortilège s'étendait sur une grande superficie demandant d'autant plus d'énergie à ses créateurs. Vérité et Harry n'étaient plus vraiment en état de maintenir le Charme encore bien longtemps…

Après encore plusieurs longues minutes de luttes intenses, le champ de force commença d'ailleurs à disparaître peu à peu, s'effritant en partant du centre. Harry s'aperçut avec amertume, que les Aurors étaient (à son instar) de plus en plus épuisés mais aussi de moins en moins nombreux. La plupart étaient sales, recouverts de terre et/ou de sang, le regard hanté par ce qu'ils avaient vu et combattu. Ils observaient le ciel avec l'espoir de voir l'aube arriver. La lumière solaire sonnerait la fin de cette nuit de cauchemar ! Pourtant…

«Il faut en finir cette nuit !» exigea Harry s'adressant au Commandant des Aurors qu'il croisa au coin d'une rue pendant un moment d'accalmie dans les combats. L'Autre chef de l'Ordre lui expliqua qu'attendre le matin n'était en rien une solution car les Marcheurs survivants se terreraient dans les caves, les greniers etc pour se répandre dès la prochaine nuit dans les autres quartiers moldus. Ce qui serait une véritable catastrophe !

Comprenant que la situation risquait de leur échapper, Harry et Doug Fawler décidèrent de revoir leur stratégie.

Quelques instants plus tard, le Survivant arpentait seul les ruelles sombres. Une atmosphère de peur et de mort régnait tout autour de lui, plus un bruit ne résonnait. Cependant Harry savait que les Marcheurs étaient encore là, à le suivre de leurs yeux cruels, à se glisser dans ses pas. Si il ne pouvait les entendre il les sentait presque s'agiter dans les ombres ténébreuses. Sans véritable peur, l'ancien Auror déployait son aura, faisant voltiger sa cape comme ses cheveux dans une brise d'un rouge foncé. C'était impressionnant, magique et surtout pas discret ! Harry arborait un rictus narquois satisfait de les sentir attirer presque malgré eux, ainsi il les forçaient à le suivre…

Il arriva bientôt devant un entrepôt abandonné. Le Survivant y entra en défonçant la porte d'un sort dans un boucan du diable. Lentement, Harry marcha jusqu'au centre de l'immense bâtisse en ruine où il s'immobilisa alors.

Fermant les yeux, il se concentra sur sa magie. Quand il fut certain qu'une bonne cinquantaine de monstres s'étaient amassés dans l'entrepôt, Harry incanta alors son maléfice le plus puissant. Dans un murmure, tout en brandissant sa baguette vers le plafond, il lança : «Pestis Incendium !»

Immédiatement d'immenses gerbes de feu naquirent de l'arme magique. Par dizaines, les flammes sautèrent vers le toit, se transformant bientôt en être de l'enfer : dragons, chimères, basilics ou encore phénix. Illuminant les lieux, l'incendie se propagea instantanément, les monstres de flammes dévorant tout ce qui se trouvait à leurs portées:murs, caisses, poutres de la charpente…Les Marcheurs, pris de folie devant le feu destructeur ne purent cependant en réchapper et furent rapidement engloutis, leurs cendres se dispersant dans la fournaise !

Quelques minutes plus tard ce fut tout une partie du toit avec ses poutrelles qui soutenaient la charpente qui disparurent dans un fracas assourdissant sous l'appétit vorace des flammes. Si aucune fumée ne se dégageait, une chaleur infernale régnait dans le hangar. De nombreux débris voletaient ou tombait au sol dans un tapage effroyable.

Ce multipliant encore, plusieurs créatures de feu s'échappèrent soudainement dans des joyeux grondements, se précipitant vers d'autres bâtiments. Le feu dévoreur se répandit alors de rues en rues ! Partant incendier le reste du quartier, les Dragons,Chimères et affiliés détruisirent tout durant le reste de la nuit : les maisons, les toits, les caves, les arrières cours… ils dévorèrent ainsi jusqu'au dernier Marcheur: ceux-ci devant alors céder soit aux flammes soit aux baguettes des Sorciers restés en embuscades tout autour du quartier incendié !

Harry lui restait prostré dans les ruines de l'entrepôt. Se laissant emporter par la magie ambiante, par sapuissance, le Survivant se sentait comme déconnecté de la réalité. Agenouillé sur le sol, il appréciait la chaleur procurée par son Feudeymon. Presque bercé par le ronflement des flammes magiques, il ne s'inquiétait pas de leur appétit dévoreur ni de leur agressivité : elles ne pouvaient rien contre lui !

Soudain il sentit un regard peser sur lui le sortant de sa transe. Harry releva la tête, pour voir des yeux bleus autrefois pétillants de malice, le fixer avec une froideur glaciale. Dumbledore était à l'entrée du hangar. Protégé par un bouclier de magie auratique, il semblait aussi furieux qu'affligé.

Vert contre bleu ! Dans un duel de regards, les deux sorciers se fixaient, insouciants de ce qui se passait autour d'eux, négligeant les décombres comme les flammes qui les entouraient.

Dumbledore voulait faire plier Harry, lui faire mettre fin à la malédiction du Feudeymon… mais pour la première fois de sa vie, le Survivant sentait au fond de lui la volonté de ne pas céder à son Directeur. Il pouvaitlui faire face ! Comme pour le prouver le feu autour de lui s'intensifia, des formes se regroupèrent. Basilic et Phénix incandescents se postant alors à ses côtés comme pour narguer le vieux Sorcier!

Le visage de Dumbledore se fit plus dur «Je ne veux pas me battre contre toi, Harry !» fit-il d'une voix forte, qui porta par dessus les rugissements du feu. Pour autant, voyant les yeux du Survivant s'assombrir, le chef de l'Ordre sortit sa baguette, prêt au combat.

Harry se releva lentement, sur le point de faire de même : une partie de lui-même, la plus sombre, lui soufflait 'Tu peux le faire ! Tu vaux mieux que lui ! Tu es tellement plus méritant ! C'est lui qui t'a tout pris, c'est de sa faute tout ça : la Prophétie, tes parents, Sirius, Hermione, Ginny…' et les flammes du Feudeymon qui lui léchaient le corps, l'entrainant dans leur chaleur et leur sauvagerie infernale «Venge-toi ! Venge-toi !» semblaient-elles lui chanter dans un grésillement de feu…

L'ancien Auror serra les poings, car dans le même temps sa conscience, toujours avec la voix d'Hermione lui criait paniquée 'Ne fais pas ça ! Dumbledore n'est pas ton ennemi ! Harry ! Harryyyy !'

Dans un cri de frustration, le Survivant se laissa brusquement tomber à terre, les mains sur les oreilles interrompant là son duel de regards avec Dumbledore. Réprimant un sanglot, la gorge serrée, il sentit son attitude belliqueuse le quitter presque instantanément.

Mais bientôt les animaux de incandescents, sentant sa fragilité, se révoltèrent. Dans des rugissements de rage les flammes s'épaissirent puis les créatures infernales se jetèrent sur les deux Sorciers ! Harry hurla alors l'incantation qui mit fin à son maléfice. Dans des cris déchirants les figures de feu tentèrent d'abord de résister avec colère mais elles ne pouvaient aller contre la volonté de leur créateur ! Avec réticence, elles abdiquèrent peu à peu : les flammes moururent lentement, la chaleur s'abaissa graduellement, le silence se fit enfin… aux bouts d'un long moment il ne subsistait plus que des braises rougeoyantes dans le vieil entrepôt, et au milieu les deux Sorciers!

A l'extérieur, le Feudeymon connu le même destin. Les monstres de flammes se retirant avec réluctance mais obligés d'abandonner. Ne restât alors du quartier moldu que des ruines fumantes, mais plus aucun Marcheur !

Dumbledore qui avait relancé le champ de force à son arrivée, vit que l'incendie était désormais mourant. Il annula alors le dôme de protection d'un simple geste de baguette, permettant aux pompiers et aux policiers moldus de pénétrer dans le périmètre pour éteindre complètement les braises incandescentes.

Dans le hangar, toujours au sol, épuisé aussi bien physiquement, magiquement que mentalement, le Survivant tentait de reprendre son souffle. Le visage en sueur, il tenta de se relever avec peine quand il vit une main se tendre pour l'y aider. Harry regarda son ancien mentor, une honte sans nom hantait ses yeux verts qui retrouvèrent leur couleur naturelle. Dumbledore, tout en l'aidant à se relever, lui fit comprendre d'un signe de tête qu'ils auraient à parler de cela, mais pas aujourd'hui, pas ici, et surtout pas maintenant…

Les deux chefs de l'Ordre, le plus vieux soutenant le plus jeune, se dirigèrent donc vers la place principale où la tente-hôpital de Sainte Mangouste ne désemplissait pas.

Dans un autre abris, les Moldus avaient été regroupés pris en charge par les Oubliators, quand des policiers de la Brigade magique allaient et venaient pour tenter de repousser les médias comme les curieux.

Les membres de l'Ordre étaient tous là, aidant selon leurs compétences. Harry, malgré son épuisement, fut soulagé de constater qu'il semblait tous aller bien. Très affairés, ils continuaient malgré les questions des Aurors et des policiers de protéger leur anonymat. Cependant quant il fut devenu impossible de limiter l'appétit des journalistes, Dumbledore leur fit comprendre qu'ils pouvaient partir. D'un signe de reconnaissance, ils transplanèrent alors dans un bel ensemble.


Note de bas de page :

1 : Pour rappel: attaque du Chemin de Traverse lors des Grands Massacres (voir le chapitre 24 Le coeur a ses raisons)

Alors qu'en pensez-vous ?