Titre : Pomme d'amour.

Disclaimer : Les personnages et l'univers de My Hero Academia ne nous appartiennent pas, ils sont la propriété pleine et entière de Kõhei Horikoshi.

Pairing : Aucun.

Genre : OS / Friendship / Humor.

Béta : Yzanmyo.

Résumé : Elle s'approche tout doucement. Elle est juste curieuse. Mais les autres lui disent toujours de ne pas l'approcher. Il n'a pourtant pas l'air si méchant...

Note des auteures : C'est léger, court... rien de bien sérieux quoi.

Bonne Lecture,

Yzan & Lili.


- Pomme d'amour -

Eri sortit des toilettes et regagna la salle commune du dortoir de la seconde A. Elle y passait la soirée avec Aizawa. Elle aimait bien ces soirées en compagnie des adolescents plus ou moins turbulents. C'était toujours très amusant. Tout le monde était très gentil avec elle, et elle était de plus en plus à l'aise avec eux. Après avoir vécu enfermée pendant des années, entourée d'adultes malveillants, elle découvrait peu à peu ce que c'était que d'être choyée, protégée, de pouvoir rire et s'amuser. Oui, elle était très heureuse de sa nouvelle vie. Il n'y avait qu'une seule petite ombre au tableau.

La petite fille s'arrêta à l'entrée de la salle commune, jetant un œil vers les canapés et les fauteuils occupés par les adolescents et son tuteur. Ils semblaient en pleine discussion et ne l'avaient pas remarquée. Elle tourna la tête et observa avec attention la seule personne qui se tenait à l'écart, installée sur une petite banquette près des fenêtres. Voilà, c'était lui, l'ombre au tableau. Le seul de cette classe qui ne lui avait jamais parlé, qui ne l'avait jamais approchée. Et pourtant, quelque chose chez l'adolescent attisait sa curiosité.

Prudemment, elle s'assura que les autres ne l'avaient toujours pas vu avant de s'avancer à petits pas vers lui. Il ne fallait surtout pas que les autres la remarquent, sinon ils l'empêcheraient de l'approcher. Elle ne comprenait pas pourquoi ils tenaient tant à la tenir éloignée du jeune homme. A chaque fois qu'elle avait essayé de l'aborder, il y avait toujours quelqu'un pour l'arrêter et l'entraîner loin de lui.

Et elle ne comprenait pas pourquoi. Bien sûr, elle l'avait vu crier parfois. Bien sûr, elle avait entendu son langage grossier. Mais elle était toujours surprise quand Eijiro s'excusait pour son ami qui devait lui faire peur. Non, elle n'avait pas peur de lui. Elle avait vécu avec des hommes terrifiants, des hommes profondément méchants qui lui faisaient du mal tout en essayant d'être gentils. Et non, lui ne l'effrayait nullement. Pour elle, il n'avait même pas l'air méchant. Alors elle ne comprenait pas pourquoi on la tenait éloignée de lui alors qu'elle avait très envie de vérifier quelque chose. Une chose bien précise.

Assis dans un fauteuil, Aizawa repéra la petite fille aux longs cheveux blancs qui s'avançait à pas de loup vers le plus explosif de ses élèves. Il ne fut pas le seul et il arrêta Eijiro d'un geste, l'empêchant d'intervenir. Il avait remarqué la manière dont Eri regardait Bakugo. Il ne savait pas ce qui intriguait tant sa pupille chez l'adolescent blond, mais il était évident que quelque chose en lui attirait la fillette. Ce soir, elle semblait bien décidée à assouvir sa curiosité, alors il allait s'assurer que personne ne l'en empêche.

Depuis qu'elle avait été sauvée des griffes d'Overhaul et des huit préceptes de la mort, Aizawa s'était fortement attaché à elle. Au début, elle était si timide, si réservée, n'osant rien demander et ayant peur de tout. Petit à petit, il l'avait vue prendre confiance en elle et s'ouvrir aux autres. Si elle restait encore un peu timide, elle n'avait plus peur de tout et s'était avérée être très curieuse du monde qui l'entourait, même si elle avait encore un peu de mal à demander quand elle voulait quelque chose.

Il avait conscience que ses étudiants et lui-même avaient tendance à la surprotéger, s'inquiètant au moindre sursaut de la fillette, parfois plus que de raison. Lui aussi avait tenu Eri éloignée de son élève le plus explosif, craignant qu'il ne l'effraie. Après tout, Bakugo pouvait être terrifiant quand il vociférait, le visage déformé par la colère, et son langage n'était clairement pas approprié pour une enfant.

Mais à force d'observation, il avait vu la petite fille fixer le jeune homme avec une curiosité certaine. Il avait remarqué les tentatives d'approches de sa pupille, toutes ces fois où elle avait essayé d'aborder l'adolescent. Mais à chaque fois, ses tentatives avaient tourné court, la déception de la fillette parfaitement visible dans ses grands yeux rouges. Alors il avait longuement surveillé l'objet de cette étrange fascination, se demandant ce que ce dernier pensait d'Eri.

Finalement, il ne craignait pas la réaction de Bakugo. Ce dernier se tenait toujours assez loin d'Eri, n'interagissant jamais avec elle. Mais Aizawa avait vu le regard que le blond portait sur l'enfant. Et ce regard n'avait rien de mauvais. Il semblait plus pensif qu'autre chose. Au pire des cas, en tant que tuteur, il se chargerait de consoler la fillette, dotée d'une petite corne. Croisant le regard de ses élèves, il leur indiqua d'un signe de tête de continuer à faire comme s'ils n'avaient pas remarqué le manège de la petite. Il était plus que temps pour eux tous, lui y compris, de laisser Eri prendre des risques, même minimes. La surprotéger comme ils le faisaient actuellement n'était pas une bonne chose.

Inconsciente des pensées de son tuteur et des regards inquiets des élèves sur elle, cette dernière s'approcha doucement de la banquette, guettant une réaction de celui qu'elle savait s'appeler Katsuki, ou Kacchan selon lequel de ses amis en parlait ou l'interpellait. Ce dernier n'avait pas bougé, assis nonchalamment, sa cheville droite reposant sur sa cuisse gauche, un bras posé sur le dos de la banquette. Il avait un livre en main et son regard ne se détachait pas de l'ouvrage. Prenant son courage à deux mains, Eri s'assit sur la banquette, aussi loin que possible du blond.

Si elle avait été plus attentive, elle aurait remarqué que Katsuki n'avait pas tourné de page de son livre depuis qu'elle avait commencé à s'approcher de lui. Elle aurait remarqué son regard glisser régulièrement vers elle, la surveillant du coin de l'œil. Katsuki n'était pas dupe. Mais il ne disait rien, attendant de voir ce que cette gamine pouvait bien lui vouloir. Il avait bien senti l'attention qu'elle lui portait, mais n'en comprenait pas la raison. Ce soir, il allait peut-être comprendre.

Contrairement à ce que tout le monde pensait, Katsuki n'avait aucune aversion particulière envers les enfants. Il n'aimait pas les petits cons arrogants et ce quels que soient leurs âges, et malheureusement, ses camarades ne l'avaient vu interagir qu'avec de sales gosses mal élevés. Aussi n'était-il pas surpris que ceux-ci tiennent Eri éloignée de lui autant que possible. Cela ne lui posait pas de problème particulier, bien au contraire. Il faisait déjà régulièrement du baby-sitting et du gardiennage de gosses pendant les vacances, s'il pouvait éviter d'en faire à l'école, il était preneur.

Oui, lui Katsuki Bakugo faisait du baby-sitting et ce depuis l'âge de douze ans. C'était un moyen simple de se faire un peu plus d'argent de poche et il s'en sortait étonnamment bien avec les bambins de tous âges. Changer les couches, donner le bain, le biberon, chanter des berceuses, ce n'était pas bien compliqué et ça l'occupait pendant les vacances. Il n'aimait pas ne rien faire de ses journées.

Il s'était aussi souvent retrouvé à donner des cours de soutien à des cancres en herbes. Même si sa patience était fortement limitée et qu'il criait beaucoup, ses élèves étaient toujours très fiers de lui mettre sous le nez leurs bons résultats obtenus après tant d'efforts, espérant sans doute qu'il les féliciterait. Comme si c'était son genre ! Rapidement, il s'était fait une petite réputation et il était très sollicité par les familles de son quartier et des quartiers voisins. Au moins, il était bien occupé et se faisait un petit plus non négligeable dans ses économies.

N'ayant pas remarqué que sa cible l'avait repéré, Eri se glissa le plus discrètement possible près de l'adolescent. Quand elle estima être assez près, elle leva les yeux, s'assurant que le jeune homme ne bougeait toujours pas. Voyant celui-ci plongé dans sa lecture, visiblement très concentré sur son livre, elle examina la distance à parcourir pour atteindre son but ultime. Elle était trop petite, et lui trop grand. Toujours avec prudence, elle se recula sur l'assise de la banquette avant de s'y redresser jusqu'à se mettre debout, s'appuyant sur le dossier pour ne pas tomber, sa petite main à quelques centimètres de celle plus grande de l'adolescent.

Les yeux brillants d'anticipation, elle tendit la main, jusqu'à effleurer l'une des mèches blondes de Katsuki. Elle la retira précipitamment quand le bras du jeune homme, posé jusque là sur le dossier, bougea. Fixant l'adolescent, craignant d'être repoussée et de ne pouvoir aller au bout de son entreprise, elle le vit simplement abaisser son bras pour poser sa main sur sa cheville droite, reposant toujours sur sa cuisse gauche. Il lisait toujours, un très léger sourire au coin des lèvres.

Enhardie, elle se rapprocha un peu plus, frôlant l'épaule du blond qui ne réagit toujours pas. Elle tendit à nouveau la main, caressant du bout des doigts la chevelure ébouriffée qui l'intriguait tant. Parce que oui, c'était là l'objet de sa curiosité : l'improbable coiffure de Katsuki Bakugo. Et surtout cette question primordiale : ses cheveux étaient-ils aussi rêches qu'ils paraissaient ?

Tout était parti d'une remarque qu'elle avait entendue durant l'une de ces soirées en compagnie des élèves de la seconde A. Yuga avait comparé la chevelure explosive de son camarade à de la paille ou du foin, il hésitait entre les deux. Et à partir de ce moment-là, Eri avait voulu savoir. La paille et le foin étaient rêches et secs, elle s'en souvenait parfaitement, ayant visité une ferme un peu plus tôt avec sa classe. Les cheveux blonds de l'adolescent étaient-ils aussi rêches et secs que ça ?

- Oh ! souffla-t-elle émerveillée, glissant plus franchement ses doigts dans les mèches en pétard.

Ce n'était pas comme de la paille ou du foin. Pas du tout. C'était tout doux. Comme la fourrure de Kitty, le chat d'Aizawa. Elle se rapprocha un peu plus, inconsciente de se coller littéralement à l'adolescent, ses deux mains jouant avec les cheveux si doux. Elle sursauta, reculant légèrement, quand Katsuki s'avança sur l'assise, décollant son dos de la banquette.

Baissant les yeux, elle croisa le regard amusé du jeune homme qui lui fit un très léger sourire et un imperceptible clin d'œil avant de se replonger dans sa lecture. Ainsi c'était cela qui intriguait tant la gamine chez lui : ses cheveux. C'était assez surprenant, mais ça ne lui posait pas de soucis particulier, tant qu'elle ne tirait pas dessus comme une sauvage. L'adolescent laissa donc de l'espace derrière lui pour la fillette qui n'hésita alors pas une seconde, se glissant entre le dossier de la banquette et son dos. Puis avec un immense sourire, elle plongea littéralement ses deux mains dans la masse de cheveux blonds.

Eri s'amusa de longues minutes à voir ses petites mains disparaître complètement au milieu de l'épaisse chevelure. Puis elle n'hésita qu'un tout petit instant avant d'y plonger carrément le visage, comme elle le faisait avec Kitty. Elle inspira longuement, et ne put retenir une exclamation extatique en sentant une délicate odeur de pomme. Elle adorait les pommes.

Un autre parfum vint subtilement se mêler à l'odeur de pomme, la rendant plus extatique encore : une odeur de caramel.

- Kitty-chan sent la pomme d'amour, soupira-t-elle avec bonheur, fermant les yeux pour inspirer un peu plus ce parfum.

La pomme d'amour... Depuis le festival, c'était son péché mignon. Elle ne ratait jamais une occasion d'en manger, Aizawa cédant facilement à ce caprice très occasionnel.

Katsuki se tendit légèrement en entendant la petite fille. Sans bouger, il grogna :

- Comment tu m'as appelé la naine ?

- Kitty-chan, répondit la fillette d'un ton absent, trop absorbée par la douceur et l'odeur des cheveux lui servant de coussin. Tu es tout doux, comme Kitty.

- Qui est Kitty ?

- Le chat de Aizawa-sensei.

Ledit Aizawa-sensei se fit fusiller par des yeux rubis mais ne broncha pas, amusé par la situation et la comparaison. Près de lui, ses élèves se retenaient plus ou moins facilement de rire. Mais même s'il semblait ne pas apprécier son nouveau surnom, Bakugo ne bougea pas, laissant la petite fille jouer avec ses cheveux. Au moins, songea le professeur, il était maintenant fixé sur ce qui fascinait tant sa pupille chez son élève. Il n'aurait jamais deviné que c'était ça, ceci dit.

Assis dans le canapé, Izuku sourit légèrement en voyant son ami d'enfance bougonner contre Eri. Celle-ci lui répondait naturellement, pas impressionnée du tout. Pourtant aucun des deux ne bougeait. Katsuki ne cherchant pas à déloger la petite glue qui s'accrochait à ses cheveux avec un bonheur évident. Il n'était pas particulièrement surpris, même s'il n'avait jamais cherché à contredire ses amis sur les capacités de Katsuki à interagir avec des enfants.

Il savait parfaitement ce que son ami d'enfance faisait comme petit boulot durant les vacances. Et ce depuis quelques années. Il l'avait aussi vu plus d'une fois jouer au foot avec les gamins du quartier, leur apprenant deux-trois trucs au passage. Et malgré ses vociférations, les gamins accourraient toujours vers lui pour le supplier de jouer avec eux ou lui demander de leur montrer de nouvelles choses. Le sourire d'Izuku s'agrandit en entendant Eri rire suite à une réflexion du blond. Visiblement Kacchan venait de gagner un nouveau surnom et Eri un nouvel ami.

Fin.


Commentaires des auteures :

Alors pourquoi, comment ? Sincèrement, on n'en a aucune idée... C'est venu comme ça. Du coup, on a laissé faire, hein.

On espère que ça vous a plu.


Bureau des plaintes et réclamations des personnages martyrisés :

Les auteures se congratulent de ce nouvel OS, tout mignon et tout doux.

- J'y crois pas, grogne un blond explosif dans leurs dos. Elles ont réussi à caser ce surnom totalement ridicule dans une putain de fic !

Puis, se tournant soudain vers son voisin, il râle :

- Et pourquoi toi tu me renifle sale nerd ?! Tu t'es pris pour un chien ou quoi ?

- Non, soupire Izuku. Je voulais juste vérifier...

- Je sens pas la putain de pomme d'amour, merde ! Va pas croire tout ce que ces folles me collent sur le dos ! J'ai jamais fait de baby-sitting non plus, bordel !

Déçu, Izuku se tourne vers les lecteurs :

- Bon, du coup vous en pensez quoi vous ? Une petite review pour le dire ? S'il-vous-plait !