Titre : Pistache-Framboise

Pairing : Très léger Katsu/Deku.

Genre : OS / Friendship / Humour.

Résumé : Masaru Bakugo profite d'une journée de congé pour emmener Katsuki et Izuku au parc d'attraction.

Note des auteures : Une petite idée venue comme ça. C'est léger, tout mignon, et sans prétention aucune.

Bonne Lecture,

Yzan & Lili.


Pistache-Framboise.

- Attends moi Kacchan !

- Viens vite Zuku !

- Le stand ne va pas s'envoler vous savez, rit Masaru en emboîtant le pas aux deux gamins qui couraient main dans la main vers un glacier.

Mais sa remarque tomba dans l'oreille d'un sourd, les deux garnements se pressant vers l'appétissant étalage de glaces de divers parfums.

En ce beau jour printanier, Masaru avait profité d'être en congé pour emmener son fils de presque quatre ans au parc d'attraction. Et bien sûr, il avait proposé d'emmener le meilleur ami de celui-ci avec eux. Le trajet en voiture jusqu'au parc avait été épique, Katsuki et Izuku décidant de tous les manèges qu'ils feraient tout en le pressant d'aller plus vite. Enfin, Katsuki avait décidé des manèges qu'il voulait faire et s'impatientait d'arriver rapidement, Izuku, bien plus calme, se contentant d'approuver toutes les décisions du petit blond.

Il avait fallu toute sa patience à Masaru pour tempérer les ardeurs de son fiston et le canaliser un peu, histoire d'éviter qu'il ne courre dans tous les sens entraînant à sa suite son meilleur ami. Une fois convaincu que suivre un itinéraire précis lui permettrait de tout voir et tout faire, Katsuki avait pris la tête de leur petite troupe, sa main tenant fermement celle d'Izuku pour ne pas risquer qu'il se perde, dixit le blondinet.

Après avoir enchaîné les manèges, adaptés à leur âge, et les divers stands, faisant une petite pause à midi pour se sustenter, il était maintenant l'heure de partir et de rentrer à la maison. Mais Katsuki avait vu le stand de glace et en avait exigé une, Masaru cédant facilement. Ce n'était qu'une glace et c'était l'heure du goûter, il n'allait quand même pas refuser ce petit plaisir aux deux garçons.

- Papa, dépêche toi !

En souriant, Masaru rejoignit le duo déjà planté devant la vitrine.

- Bonjour, les salua un jeune homme depuis l'autre côté de l'étal. Qu'est-ce que ce sera pour vous ?

- Bonjour, lui répondit Masaru. Trois glaces à une boule.

- Quoi ? Pourquoi qu'une boule ? protesta immédiatement Katsuki. J'en voulais deux moi !

- Une sera suffisant, répondit patiemment Masaru. Si tu en prends deux, tu n'auras plus faim ce soir et ta mère ne sera pas contente.

Masaru ne rata pas la grimace de son fiston, ce qui l'amusa grandement. Katsuki ressemblait beaucoup à sa mère, et si à l'heure actuelle Mitsuki avait le dessus sur leur garnement, Masaru n'était pas pressé de voir ce que cela donnerait d'ici quelques années. Nul doute que les disputes mère-fils seraient épiques.

- Bien sûr, sourit le vendeur. Quels parfums voulez-vous ?

- Moi je veux pistache, s'il vous plaît ! décréta Katsuki en pointant un doigt vindicatif vers le bac contenant une glace verte. Et toi, Zuku ?

- Moi... euh... Framboise... s'il vous plaît Monsieur, répondit timidement Izuku.

- Une glace pistache, et une glace framboise, récapitula le vendeur préparant les deux desserts. Et pour vous Monsieur ?

- Pour moi, répondit Masaru en jetant un rapide coup d'œil aux parfums proposés. Chocolat, s'il vous plaît.

Quelques minutes plus tard, le trio s'éloigna du stand, chacun un cornet de glace dans la main. Masaru décida de s'installer sur un banc posé le long des allées du parc, peu désireux que les enfants ne montent dans sa voiture avec leur glace. Katsuki et Izuku s'assirent à ses côtés, dégustant leur goûter tout en commentant la journée qu'ils venaient de vivre. Masaru les écouta d'une oreille amusée, tout en observant machinalement les gens passer devant eux.

Deux jeunes femmes remontèrent l'allée, se tenant la main et discutant toutes deux en souriant. Elles échangèrent un chaste baiser, tout en continuant à marcher, et disparurent dans la foule. Masaru n'aurait même pas réellement remarqué ce couple en particulier, ce n'était qu'un parmi tant d'autres dans la foule allant et venant sous ses yeux, si une voix enfantine ne l'avait pas soudainement interrogé :

- Papa, pourquoi elles se font des bisous sur la bouche les deux madames ?

Masaru tourna la tête vers son fils, voyant ce dernier le fixer avec une curiosité non feinte, sa glace à la main. Assis à côté de Katsuki, Izuku posait sur lui le même regard curieux, attendant visiblement lui aussi sa réponse. Intérieurement, Masaru maudit sur dix générations les deux demoiselles, et le sens de l'observation des deux gamins, qui le mettait dans une situation délicate. Parce que oui, il aurait préféré ne pas devoir répondre à cette question ! Vraiment !

Prenant son courage à deux mains, Masaru tenta de trouver les mots pour expliquer les choses à deux gamins d'à peine quatre ans.

- Elles s'embrassent parce qu'elles s'aiment, tout simplement.

Il espéra que cette explication suffirait, mais bien évidemment, cela ne fut pas le cas.

- Mais, c'est deux filles ! fit remarquer avec justesse Katsuki. Elles s'aiment comme toi et maman ? Parce que je vous ai vu maman et toi vous faire des bisous sur la bouche, comme elles !

A côté de Katsuki, Izuku hocha vivement la tête, approuvant les dires de son ami. Masaru prit le temps de prendre une bouchée de sa glace avant de répondre, cherchant ses mots. Faire simple, c'était le mieux à faire dans cette situation.

- Oui, elles s'aiment comme ta mère et moi, répondit-il. Des fois, il arrive qu'on tombe amoureux d'une personne du même sexe que soi. Une femme peut tomber amoureuse d'une autre femme, et un homme peut tomber amoureux d'un autre homme.

Les deux gamins le fixèrent longuement en silence, avant de se regarder mutuellement, semblant évaluer sa réponse. Masaru attendit patiemment la suite, se demandant ce qu'il se tramait dans les deux têtes blondes, enfin pas si blonde que ça pour l'une des deux.

- Papa...

Masaru sourit à Katsuki, l'encourageant à s'exprimer.

- C'est quoi tomber amoureux ?

Cette fois, Masaru manqua s'étrangler avec sa glace, ne s'attendant définitivement pas à cette question. Il maudit sur vingt générations les deux demoiselles qui l'avaient mis, sans le savoir, dans une situation aussi délicate. Tout en toussant, il jeta un regard aux deux bambins qui le fixaient en silence, et avec curiosité, tout en léchant leur boule de glace. Comment il allait expliquer ça lui ?

- On tombe amoureux, commença-t-il en réfléchissant à toute allure pour trouver ses mots, quand on aime quelqu'un très très fort et qu'on veut passer toute sa vie avec cette personne.

Guettant avec crainte la réaction de son jeune auditoire, Masaru vit clairement les deux enfants réfléchir à son explication. A son profond soulagement, un grand sourire éclaira rapidement le visage de Katsuki. Visiblement, sa réponse avait été satisfaisante.

- Comme Zuku et moi ! On s'aime très fort, et on va passer toute notre vie ensemble ! Hein, Zuku ?!

- Oui, confirma Izuku avec le même sourire et la même conviction.

Masaru cligna deux fois des yeux, se demandant comment les deux gamins en étaient arrivés à une telle conclusion. Peut-être devrait-il leur expliquer la différence entre l'amitié et l'amour...

- Si on est amoureux, on peut se faire des bisous ? demanda Izuku à Katsuki.

- Ben oui, confirma le petit blond. Sur la bouche même, comme papa et maman !

Et sans laisser à qui que ce soit le temps de réagir, Katsuki se pencha vers Izuku et claqua un bref bisou sonore sur les lèvres de son meilleur ami. Ce dernier sourit largement, visiblement ravi.

Katsuki passa rapidement sa langue sur ses lèvres et éclata de rire :

- Ça a goût de pistache-framboise !

Izuku l'imita immédiatement, confirmant en souriant. Sous les yeux très amusés, et éberlués, de Masaru, les deux gamins s'étalèrent de la glace sur la bouche avant d'à nouveau s'embrasser, mélangeant ainsi leur deux parfums directement sur leurs lèvres.

- C'est super bon, s'exclama Katsuki en léchant le mélange de glace sur sa bouche.

- Oui, confirma Izuku qui en faisait de même. On pourrait mélanger nos glaces Kacchan !

Aussi dit, aussitôt fait. Les boules de glace, bien entamées, se percutèrent, se mélangèrent, le vert s'étalant sur le rose, la framboise se mêlant à la pistache. Ravis de leur idée, les deux garçons finirent leur goûter, commentant le goût mélangé des deux parfums. Près d'eux, Masaru ne put que sourire, amusé et touché par la scène innocente, se promettant de la raconter à Inko et Mitsuki dès leur retour. Et il ne se priverait pas de la raconter à Katsuki quand il serait plus grand, histoire de le taquiner un peu.

Les glaces finies, le trio reprit le chemin menant à la voiture, les deux enfants marchant devant en se tenant la main. Masaru ne manqua pas d'immortaliser leur troisième bisou avec l'appareil photo de son téléphone. Il envoya d'ailleurs rapidement le cliché à sa femme et à la mère d'Izuku. Inko pleura immédiatement sur son petit garçon qui grandissait trop vite, enfin Masaru supposa qu'elle pleurait (c'était bien le genre de l'émotive Inko), et Mitsuki s'extasia trouvant les deux garçons trop choux.

Tout en s'installant au volant de sa voiture, les deux garnements bien attachés sur la banquette arrière, Masaru ne prêta nulle attention au babillage des deux plus jeunes. Il faillit donc faire un arrêt cardiaque quand Katsuki l'interpella.

- Papa, à l'école on a appris que pour faire des bébés il faut que le papa plante une graine dans le ventre de la maman. Mais, comment on fait si c'est deux papas ou deux mamans ?

Masaru maudit intérieurement sur trente génération les deux innocentes jeunes filles qui l'avaient mis dans une telle situation.

~oOo~

- Izuku, action ou vérité ?

Sans hésitation, Izuku répondit "vérité" à Denki. Il avait vu quelle genre d'action son camarade demandait. Et il ne tenait pas à se retrouver à danser la macarena sur une table, ou à aller s'asseoir sur les genoux de Kacchan. Minoru ne devait sa survie qu'aux réflexes de Mezo l'ayant ôté de là avant qu'il ne se fasse exploser par son coussin imposé.

C'était une soirée ordinaire dans le dortoir des secondes A, filière héroïque de Yuei. Ils étaient tous réunis dans le salon commun, et Mina et Denki avaient proposé de jouer à Action ou Vérité. Après quelques règles imposées, pas d'action impliquant des mélanges de fluides corporels et aucune question trop intimes, tout le monde avait accepté de participer. Même Katsuki ! Et il ne s'était presque pas fait prier. Presque...

L'éclat de malice dans les yeux dorés de Denki ne dit rien qui vaille à Izuku, mais il avait choisi, il assumerait son choix.

- As-tu déjà embrassé quelqu'un sur la bouche ?

Les exclamations autour de lui firent rougir Izuku au moins autant que la question. Visiblement, la réponse intéressait tout le monde s'il en croyait les regards avides tournés vers lui.

Izuku se tortilla sur le pouf où il était assis, mal à l'aise, avant de souffler un "Oui" timide. Le lourd silence qui s'abattit sur la pièce ne le détendit nullement. Izuku se promit de ne plus prendre que des actions par la suite, peu désireux de répondre aux prochaines questions qui, sûrement, tourneraient toutes autour de ce sujet. Mais il n'eut pas à attendre le tour suivant avant que les questions ne déferlent sur lui en avalanche :

- C'était qui ?

- Tu avais quel âge ?

- Elle était jolie ?

- C'était où ?

- Vous étiez amoureux ?

- C'était comment ?

Izuku bafouilla, agita les mains devant lui, tentant de calmer le flux de questions qui l'assaillit littéralement. Pour être tout à fait honnête, il n'était pas certain de se souvenir exactement de ce jour-là. Peut-être ne s'en rappelait-il que grâce à la photo prise par Masaru et que sa mère avait soigneusement rangée dans un album. Ou peut-être parce que sa mère l'avait souvent taquiné à ce propos, lui racontant les détails que Masaru lui avait rapporté.

Peut-être s'en souvenait-il un peu aussi parce que c'était l'un des derniers bons souvenirs qu'il avait avec Kacchan. L'alter de Katsuki était apparu peu après ce jour-là et leur relation s'était rapidement dégradée après ça. Depuis peu sa relation avec Kacchan s'améliorait progressivement, même s'ils étaient encore loin de l'amitié quasi-fusionnelle qu'ils partageaient à l'époque.

Bref, Izuku n'était pas sûr de se rappeler précisément de ces fameux bisous innocents et enfantins. En revanche, il se souvenait clairement d'une chose qui l'avait marquée. Une chose qui, à chaque fois qu'il s'y trouvait confronté, lui rappelait systématiquement Kacchan. Une petite chose toute bête, toute simple.

- Ça avait goût de pistache-framboise, souffla-t-il pour lui-même avec un léger sourire empreint d'une tendre nostalgie.

Il se rendit compte qu'il avait parlé à voix haute quand Shoto demanda :

- Ah bon ? Ça a un goût les baisers ?

Izuku rougit jusqu'aux oreilles, gêné d'avoir dit ça à voix haute. Surtout que sa remarque avait visiblement attisé la curiosité de ses camarades qui le poussait pour qu'il en dise plus, voulant tout savoir.

Tenya sauva la mise de son camarade en rappelant aux autres que c'était une question à la fois, et que c'était au tour d'Izuku de jouer. Izuku s'empressa de poser la fameuse question "Action ou Vérité" à Rikido, lui donnant le gage de faire le poirier pendant une minute, détournant ainsi l'attention de son cas. Il jeta un rapide coup d'œil à Kacchan, un peu inquiet de sa réaction face aux révélations faites malgré lui, même s'il n'avait rien dit impliquant son ami d'enfance. Mais l'infime plissement du coins des lèvres du blond et le pétillement amusé dans les iris écarlates du blond le rassurèrent. Visiblement, Kacchan n'était pas fâché. Et peut-être se souvenait-il lui aussi du goût pistache-framboise.

Fin.


Commentaire des auteures :

Une petite idée à la con, toute simple et sans prétention. On espère qu'elle vous a plu.


Bureau des plaintes et réclamations des personnages martyrisés :

Installées autour de la table basse trônant dans leur antre, les deux auteures s'extasient sur la photo que leur montre fièrement Masaru.

- Oh, ils sont trop choux ! s'extasie Lili.

- Trop mimi, confirme Yzan.

- Et regardez celle-là ! lance Masaru en leur tendant un autre cliché. Ils étaient dans leur bain.

- Ooooooooh ! Trop kiki ! s'exclament les deux auteures.

Approchant à pas de loup dans le dos de son père, Katsuki se penche pour voir l'objet d'autant d'attention. En voyant le cliché, il se met à hurler :

- Putain papa ! Pourquoi tu leur montre ça ?! Tu te rends compte de ce qu'elles pourraient en faire ?! Tu veux ma mort ou quoi ? Espèce de débile !

Pendant que Masaru tente de se justifier auprès de son fils très énervé, Izuku se penche par-dessus les épaules des deux auteures.

- Oh, je me souviens pas de ça ! dit-il une pointe de déception dans la voix. Mais je dois encore avoir le bateau.

- Putain Deku, t'y mets pas toi aussi bordel ! rugit Katsuki.

Tendant vers les lecteurs une photo où on voit un mini-Katsuki et un mini-Izuku jouer avec un bateau en plastique dans un bain plein de mousse, Masaru demande :

- Hein qu'ils sont trop mimi ? Vous en pensez quoi lecteurs ? Un petit mot pour le dire ?