Titre : Donnez-le lui !

Disclaimer : Les personnages et l'univers de My Hero Academia ne nous appartiennent pas, ils sont la propriété pleine et entière de Kõhei Horikoshi.

Pairing : Aucun.

Genre : OS / Tragedy

Résumé : Il n'était pas supposé participer aux combats. Mais il ne pouvait pas rester sans rien faire. Il est et restera un héros jusqu'au bout !

Note des auteures : SPOIL du chap 362 ! Donc si vous n'êtes pas à jour dans la lecture des scans, ou si vous ne suivez que l'anime... ne restez pas, à moins de vouloir vous faire spoiler.

Ceci est un petit texte qui courait dans nos têtes après la lecture de ce scan, il fallait qu'on l'en sorte. Donc voilà...

Bonne Lecture,

Yzan & Lili.


~ Donnez-le lui ! ~

Il n'était pas supposé être là, sur le champ de bataille. Sa place était au poste de commandement, en retrait, bien à l'abri. Il savait qu'il ne serait d'aucune utilité au combat. Il savait que sans son alter et qu'avec sa condition physique diminuée il ne pourrait rien faire. Il le savait ! Mais voilà... C'était ses élèves qui combattaient ! C'était ses collègues et amis qui risquaient leur vie en ce moment même ! Rester en retrait, sans pouvoir rien faire était un supplice pour l'ancien héros qu'il était.

Alors quand il avait entendu Eraser head supplier ses camarades de sauver Bakugo, il n'avait pas résisté, et s'était précipité. Hélas, il était arrivé sur le champ de bataille trop tard. La vision de son élève étendu, ensanglanté, sans vie, sur le sol l'avait rendu fou. De rage, de chagrin, de honte aussi. C'était sa faute si All for One était encore là ! Il aurait dû pouvoir l'éliminer depuis longtemps. Il avait échoué...

Il savait qu'il ne ferait pas le poids face à Shigaraki/All for One. Mais peu lui importait ! Si son intervention permettait à l'équipe médicale sur place de prendre en charge le jeune Bakugo, ce serait toujours ça de pris. Alors il s'était jeté à corps perdu dans la bataille, conscient que c'était un acte désespéré et qu'il y laisserait sa peau. Le rire démentiel de leur ennemi à tous avait retentit sur la zone, donnant des sueurs froides à tous les héros, pro ou apprentis, qui l'entendirent.

Comme il l'avait prévu, il n'avait pas fait long feu. Et il était là, étendu sur un brancard, à moins de deux mètres de son élève. D'où il était, il voyait le visage couvert de sang de l'adolescent, le sang tâchant ses cheveux blonds. Il voyait aussi le personnel soignant qui s'activait autour de lui, la jeune Yaoyoruzu pleurant toute les larmes de son corps en sortant de son ventre un système complexe et sophistiqué. Il comprit rapidement que c'était une sorte de cœur artificiel, un cœur externe. Cela permettrait de maintenir Bakugo en vie le temps qu'il puisse être transféré à l'hôpital.

Un fin sourire étira ses lèvres, songeant qu'au moins, il n'avait pas été totalement inutile. Son intervention aussi pathétique fut-elle avait permis d'évacuer Bakugo vers la zone médicale prévue sur la plateforme volante. C'était une zone sommaire, mais Nezu avait estimé qu'elle serait sûrement nécessaire. Ses prédictions s'étaient malheureusement avérées exactes, et la zone médicale plus que nécessaire.

Un éclat de lumière attira son attention sur un petit objet posé sur une table près de lui. D'une voix faible, il demanda au médecin qui s'agitait près de lui ce qu'était cet objet.

- Il l'avait dans la poche de son costume, elle en est tombée quand il a été blessé, lui expliqua le docteur en lui tendant une carte que son patient reconnut immédiatement.

Le sang masquait partiellement l'image et les écritures du rectangle cartonné. Il frotta faiblement, ôtant une partie de l'hémoglobine n'ayant pas encore séchée. Des larmes lui montèrent aux yeux. Bakugo avait une carte à son effigie dans son costume. Etrangement, cette simple pensée l'ému profondément. Le fier et arrogant Dynamight se baladant avec une carte All Might dans la poche...

- Vous avez un stylo ? souffla-t-il au médecin.

Sans un mot, le docteur lui tendit de quoi écrire. La main tremblante, il écrivit quelques mots sur la carte, et la signa. Puis il la rendit au médecin en lui demandant de la donner à Bakugo à son réveil.

Parce que Bakugo se réveillerait ! Il refusait qu'il en soit autrement. Il avait appris à connaître le jeune homme explosif, à l'apprécier, à l'admirer aussi un peu. Son intelligence, sa volonté inébranlable, sa manière de prendre soin de ses camarades bien caché sous des tonnes d'arrogance et de fierté... Peut-être... peut-être que s'il n'avait pas croisé Midoriya... peut-être aurait-il choisi Bakugo comme successeur... peut-être...

Ses pensées dérivèrent vers Midoriya. Comment allait-il réagir en voyant son ami d'enfance dans cet état ? Mal sûrement... Très mal... Il ne put s'empêcher d'appréhender la réaction de son disciple. La dernière fois que Bakugo avait été gravement blessé, Midoriya avait voulu faire cavalier seul pour ne plus l'impliquer dans ce combat qu'il estimait être le sien. Mais voilà, Midoriya avait sous-estimé ses camarades et Bakugo. Ceux-ci l'avaient cherché, trouvé, et ramené de force. Et il avait été infiniment soulagé de voir le jeune homme à nouveau entouré de ses amis.

Bakugo ne devait pas mourir ! Midoriya ne s'en remettrait pas ! Les autres élèves de la seconde A non plus... Bakugo devait vivre ! Il devait obtenir son diplôme ! Devenir le numéro un des héros ! Il avait foi en son élève, il savait qu'il pouvait y arriver. Bakugo ne devait pas mourir ! Il avait à peine dix-sept ans... Il avait toute la vie devant lui ! Et il pourrait soutenir Midoriya qui allait perdre son mentor.

Parce qu'il allait mourir, il le savait. Ça ne lui faisait pas peur... Il continuerait à vivre à travers son successeur, dans les fameux vestiges dont le jeune homme lui avait parlé. Il y retrouverait même sa propre mentor, et ses prédécesseurs. Il n'avait pas peur de mourir. Il n'avait pas de famille, ni femme, ni enfant, ni parents, ni frères, ni sœurs. Bien sûr ses amis le pleureraient, mais il n'était rien de plus qu'un simple professeur, un héros à la retraite. Il n'avait aucun regret.

Mais avant de mourir, il pouvait faire un dernier acte héroïque, sauver une dernière vie. Attirant l'attention du médecin s'occupant de lui, il lui souffla :

- Donnez-le lui...

- La carte ? s'étonna le médecin. Oui, bien sûr, je lui donnerais...

- Non, soupira-t-il. Mon cœur Donnez-le lui !

- Quoi ?! Mais All Might ! s'écria le docteur choqué.

- C'est ma dernière volonté, assura All Might avec un sourire. Donnez-le lui ! Je sais qu'il en fera bon usage...

L'hésitation se voyait parfaitement dans les yeux du médecin, mais All Might ne le lâcha pas, ne flancha pas. Que valait sa vie à lui, quarantenaire seul et inutile, face à celle d'un adolescent ayant tout un avenir à construire ? De son point de vue, rien... Il donnait son cœur à Bakugo avec grand plaisir. Il faisait ainsi de lui aussi son successeur, et savait que le jeune homme aurait à cœur d'être à la hauteur de son idole.

Oui, c'était la bonne chose à faire, All Might n'en douta pas une seule seconde. Il était un peu désolé de faire porter un tel poids à Bakugo. Il savait que le jeune homme se sentait toujours coupable pour son départ prématuré à la retraite. Nul doute qu'il culpabiliserait aussi pour sa mort. Mais All Might avait confiance... Bakugo surmonterait ça. Avec Midoriya, ils surmonteraient ensemble la perte de celui qui fut leur modèle. All Might avait foi en eux.

Le médecin finit par hocher la tête, des larmes dévalant sur ses joues, donnant ainsi son accord. All Might souffla un dernier merci et ferma les yeux, se laissant sombrer dans l'inconscience contre laquelle il luttait depuis trop longtemps. Bakugo vivrait, et la relève était assurée par ses précieux élèves. Il pouvait se reposer en paix.

Entre deux brancards où gisaient deux blonds, l'un plus âgé que l'autre, sur le sol où elle était tombée se trouvait une carte. Un simple rectangle cartonné à l'effigie du symbole de la paix : All Might. Le sang séché dessus masquait partiellement l'image du héros et le texte allant avec, mais pas ces quelques mots notés d'une écriture tremblante :

" Le prochain, c'est toi !

All Might".

Fin.


Commentaire des auteures :

Bon alors, on ne sait pas si c'est comme ça que ça tournera, on ne sait pas si Katsuki survivra... Mais, spontanément, c'est l'idée qui nous est venue. Le fait qu'All Might et Katsuki ait le même groupe sanguin est un petit plus non négligeable (ça les rend quand même super compatibles). En plus, on voit mal All Might rester les bras croisés quand ses élèves sont en danger. Donc bon...


Bureau des plaintes et réclamations des personnages martyrisés :

Assise à son bureau, sirotant son café, Yzan observe Lili qui est sur le pied de guerre.

- Voilà, ça c'est un système de circulation sanguine extracorporelle, dit-elle à Momo en lui tendant un schéma compliqué avec une impressionnante liste d'instructions. Tu as moins d'une minute pour me faire ça !

- C'est compliqué et ça va me demander beaucoup de... commence à protester la jeune femme.

Mais le regard que lui lance Lili la dissuade d'en dire plus et elle se met immédiatement à l'ouvrage.

- Toi, ordonne Lili à Denki, tu te tiens prêt à balancer la sauce quand je te le dis ! Et t'as pas intérêt à te foirer c'est clair ?!

Pendant que Lili donne des ordres à tout va, montant une véritable opération commando, Katsuki se rapproche d'Yzan et demande :

- Elle nous fait quoi là, ta copine tarée ?

- Elle te sauve la vie, soupira Yzan.

- Ah... C'est pour ça qu'elle porte sa tenue d'infirmière...

- Ouais, tunique blanche, pantalon blanc, les crocs. Bref, la totale, ricane Yzan. Elle l'a ressortie du placard rien que pour tes beaux yeux.

- Quel veinard je suis, grogne Katsuki. Au fait, tu as vu Deku ?

- Oui, il est là !

Katsuki suit du regard le doigt tendu d'Yzan et tombe sur une véritable montagne de kleenex usagés. Voyant l'air surpris du blond, Yzan précise :

- Sous les mouchoirs.

- Il a pas utilisé tout ça quand même ? s'étonne Katsuki.

- Ah non, une bonne partie c'est Lili. Tu comprends elle t'adore, alors elle a beaucoup pleuré... et Izuku s'est affolé, et il a vu... Du coup, il pleure encore. En fait, il pleure tellement que Lili l'a perfusé pour éviter qu'il se déshydrate.

Dépité, et un peu touché quand même, Katsuki se tourne vers les lecteurs et les apostrophe :

- Et vous ? Ma possible mort ? Ca vous fait quoi ? Vous croyez que je vais survivre quand même ?