Titre : Mais qu'est-ce que vous avez foutu ?

Disclaimer : Les personnages et l'univers de My Hero Academia ne nous appartiennent pas, ils sont la propriété pleine et entière de Kõhei Horikoshi.

Pairing : Eijiro/Shoto.

Genre : OS / Friendship / Humour.

Résumé : Katsuki était tranquillement en train de lire dans sa chambre quand son moment de quiétude fut fortement perturbé. Mais qu'est-ce que cet abruti de tête d'ortie a bien pu foutre encore ?

Note des auteures : Cet OS est un cadeau pour Akirion.

Pour ceux qui se posent la question : Katsuki est en train de lire Les contes de Vérania écrit par T.J. Klune.

Bonne Lecture,

Yzan & Lili.

PS : JOYEUX NOEL A TOUS !


~ Mais qu'est-ce que vous avez foutu ?~

Le soleil se cachait derrière les nuages gris, assombrissant le ciel d'octobre qui déversait un fin crachin déprimant. Dans les dortoirs de la terminale A de Yuei, Katsuki avait renoncé à l'idée de sortir pour faire un footing et profitait de la quiétude de sa chambre pour lire un roman d'aventure. Son téléphone branché sur la petite enceinte portable diffusait une playlist de musiques hétéroclites. Du rock au rap, en passant par de la pop, le petit appareil remplissait pleinement sa fonction d'émettre un simple fond sonore, évitant ainsi que la pièce ne soit plongée dans le silence.

Assis sur un coussin posé sur le sol et adossé contre son lit, Katsuki ne prêtait guère attention aux diverses mélodies sortant de son enceinte, plongé dans les tribulations des héros, un apprenti sorcier flanqué d'une licorne, sans corne et gay, et d'un demi-géant. Un léger ricanement lui échappa en lisant une punchline de la licorne. Il aimait décidément beaucoup la répartie de l'animal fantastique, même s'il trouvait qu'il avait un nom de merde. Sérieusement, Gary ? C'était quoi ce nom ? Surtout pour une putain de licorne !

Un bruit sourd lui fit froncer les sourcils et lever le nez de son bouquin. C'était quoi ça ? Le bruit se répéta et ses sourcils se froncèrent un peu plus. Pestant entre ses dents contre son voisin de chambre bien peu silencieux, il augmenta le volume de sa musique, souhaitant que la mélodie couvre les bruits sourds et répétitifs. Mais, quelques minutes plus tard, son lit bougea dans son dos, lui faisant froncer les sourcils. Il ne savait pas ce que foutait Kirishima, mais s'il pouvait éviter d'essayer de défoncer leur mur commun, il apprécierait. Il voulait lire peinard, merde !

Agacé, il se redressa et grimpa sur son lit pour aller taper sur le mur mitoyen contre lequel le meuble était appuyé. Le temps qu'il se bouge, les bruits sourds s'étaient répétés encore et encore à un rythme de plus en plus rapide, et son lit tremblait de plus en plus. Grommelant de plus belle, il leva le poing et tapa sans douceur sur la cloison, espérant que cela suffirait à rappeler à cet abruti de tête d'ortie qu'il n'était pas seul au monde. Il faisait bien ce qu'il voulait dans sa chambre, mais il était prié de ne pas emmerder ses voisins. Et définitivement, ce qu'il était en train de faire emmerdait sérieusement le voisin concerné : Katsuki.

Au grand agacement de Katsuki, les coups ne cessèrent nullement. Commençant, doucement mais sûrement, à perdre patience, Katsuki leva à nouveau le poing, prêt à frapper plus fort sur la cloison pour se faire entendre. Il ouvrit simultanément la bouche pour gueuler un bon coup, histoire d'être sûr d'être entendu et compris par son voisin. Mais il se figea net quand un grand bruit se fit entendre, une fissure apparaissant soudainement sous ses yeux.

Statufié sur place, à genoux sur son matelas tremblant sous les impacts reçus par la cloison à laquelle il était collé, le poing levé et la bouche ouverte, le blond explosif fixa la craquelure qui menaçait de s'agrandir à chaque fois qu'un nouveau coup résonnait dans la pièce voisine. Ses yeux s'écarquillèrent d'ahurissement et il en tomba sur le cul quand, brutalement, un craquement sinistre se fit entendre et qu'une chevelure rouge surgit du trou fraîchement apparu dans le mur.

- C'est quoi ce bordel ? souffla-t-il estomaqué.

La bonne nouvelle, c'était que les coups intempestifs avaient cessé. La mauvaise, c'était qu'il y avait maintenant un trou dans le mur de sa chambre, juste au niveau de son matelas, et la tête de son voisin de chambre partiellement coincée dans ledit nouveau trou. Tête qui ne bougeait pas d'un iota et n'émettait aucun son, ce qui inquiéta un peu Katsuki. Mais qu'est-ce qu'il venait de se passer là, bordel ?

- Ei... Eijiro ? appela une voix haletante de l'autre côté de la cloison. Eijiro ? Tout va bien ?

Katsuki mit quelques secondes à identifier la voix en question et, se penchant un peu par dessus la tête immobile et silencieuse de son ami, il demanda :

- Double-face ?

- Bakugo ? s'étonna ledit Double-face. Qu'est-ce que...

- Putain, mais qu'est-ce que vous avez foutu vous deux là ?! râla Katsuki ayant repris contenance, tout en examinant de plus près la tête d'Eijiro. Cet abruti est complètement dans les vapes !

- C'est vrai ? s'affola Shoto. Eijiro ?! Eijiro ?!

Depuis son lit, Katsuki secoua la tête aux cheveux rouges encastrée dans le mur, essayant de réveiller son voisin de chambre. Mais en vain. Prenant une décision, il se plaça devant le trou et posa ses deux mains sur le haut du crâne.

- On va arriver à rien en le laissant comme ça, pesta-t-il à l'intention de Shoto qui appelait toujours l'inconscient. Je vais le pousser de mon côté, et toi, tu le tires du tien. ça ira surement mieux une fois qu'il sera décoincé.

- Ah... Euh... Ça va être difficile, avoua platement Shoto.

- Comment ça, ça va être difficile ? râla immédiatement Katsuki. Tu lui chopes les épaules et tu tires ! C'est pas bien compliqué, si ?!

- C'est que... je suis coincé aussi...

Katsuki haussa un sourcil surpris, se demandant bien ce que ces deux là avait foutu encore, et gueula :

- Ben, tu te décoinces bordel !

- Je peux pas...

- Putain, vous me faites chier ! bougonna le blond explosif en descendant de son lit.

C'était quoi ce bordel ? Comment ces deux abrutis avaient réussi l'exploit de se coincer tous les deux en même temps ? songea Katsuki. Et s'il voyait bien où était coincé Eijiro, en l'occurrence dans le mur mitoyen de leurs chambres. Il ne voyait pas où, ni comment, ce crétin de Double Face pouvait être coincé. Aussi Katsuki sortit-il de sa chambre d'un pas enragé et surgit-il dans la chambre de Kirishima avec la même rage.

Mais il se figea sur place,ébahi, la main encore sur la poignée de la porte, devant le spectacle qu'il découvrit.

Devant lui, se trouvait le lit d'Eijiro. Si le cadre du lit était bien droit, ce n'était pas le cas du matelas qui penchait dangereusement du côté de la tête de lit appuyée contre le mur. Visiblement, les lattes du sommier avaient rendu l'âme, provoquant une bascule du matelas et de ses occupants. Oui, SES occupants. Katsuki identifia rapidement Eijiro, la tête toujours encastrée dans le mur, le cul en l'air,… complètement nu. Et, entourant le corps massif de son camarade, il aperçut une paire de jambes, nues, et deux bras tout aussi nus. Alors, à moins qu'Eijiro ne soit doté de quatre jambes et quatre bras, il n'était définitivement pas seul.

- Bakugo ?

L'interpellation lui fit baisser les yeux vers le sol, et surtout vers le petit coin entre le cadre de lit et le sol à la tête de la couche. Katsuki croisa alors le regard embarrassé de Shoto, coincé sous le corps d'Eijiro, et la tête en bas. Un éclat argenté attira son attention vers un carré de plastique gisant au sol, lui confirmant ce que son si génial cerveau avait rapidement conclu de la situation. Eijiro et Shoto venaient de s'envoyer si sauvagement en l'air qu'ils en avaient pété le lit et le mur !

Incapable de se retenir, Katsuki éclata violemment de rire, s'attirant une moue vexée de Shoto. Littéralement plié en deux de rire, des larmes dévalant sur ses joues rougies par son hilarité et un bras en travers son ventre, Katsuki perçut malgré tout des voix se rapprochant dans le couloir. Ayant pitié de ses deux camarades, il s'empressa de fermer et verrouiller la porte de la chambre dans son dos, tout en riant à gorge déployée. Il n'était pas nécessaire que les commères qu'étaient leurs camarades de classe voient eux aussi la scène.

Il prit quelques minutes pour se calmer, avant de s'approcher des deux infortunés amants, suffisamment magnanime pour leur porter secours.

- Oh putain, haleta-t-il. Je veux savoir comment vous vous êtes démerdé pour en arriver là ! Sérieux ! Vous êtes pas doués les gars !

- Les lattes du lit se sont cassées, répondit Shoto, toujours coincé sous le corps inconscient d'Eijiro.

- Ça, j'avais deviné, rétorqua Katsuki en examinant de plus près la position de ses camarades tout en se demandant comment il allait les décoincer. Mais ça n'a pas suffit pour vous arrêter visiblement... conclut-il.

Après quelques secondes de réflexion et d'observation, remerciant intérieurement Shoto de garder ses jambes soigneusement enroulées autour des hanches d'Eijiro, lui épargnant ainsi le spectacle de leur intimité, il posa un pied sur le cadre du lit. Il en testa avec précaution la solidité avant de passer l'une de ses jambes par-dessus les deux corps intimement imbriqués, pour poser son autre pied de l'autre côté. Il remercia intérieurement ses parents de l'avoir fait assez grand pour pouvoir se tenir debout, un pied posé de chaque côté du cadre de lit, sans se retrouver à califourchon sur le dos de son meilleur ami coincé entre ses jambes.

- On... y était presque... avoua Shoto d'un ton où perçait une pointe de contrition.

- Et la tête dans le mur ? s'enquit Katsuki d'un ton moqueur tout en se penchant pour passer ses bras autour des épaules d'Eijiro.

- Ben euh... on y était... souffla Shoto.

- Putain, vous avez l'orgasme violent vous ! rit Katsuki. Tu peux lui choper la nuque ?

- Hm.

Katsuki attendit de voir la main de Shoto s'enrouler autour de la nuque d'Eijiro, et doucement il tira cet abruti de tête d'ortie vers lui, lui sortant enfin la tête du trou dans le mur.

- Chope lui le menton dès que tu peux ! ordonna-t-il en serrant les dents sous l'effort.

L'air de rien, Kirishima était lourd et, assommé comme il l'était, c'était un véritable poids mort. Shoto ne répondit pas, mais en voyant que la tête rouge restait relativement droite au fur et à mesure qu'il tirait le corps de son ami vers l'arrière, Katsuki en conclut que Shoto faisait ce qu'il lui avait demandé.

Une fois sa tête extraite du mur, Katsuki redressa comme il put le buste de son ami inconscient, et jeta un œil à Shoto. Des rougeurs gênées lui montèrent aux joues quand Katsuki vit les abdominaux tachés d'une substance blanchâtre et il détourna rapidement le regard.

- Tu peux sortir de là ? demanda-t-il. Et enfile un truc ! J'ai pas envie de voir ta bite moi !

En silence, Shoto se tortilla pour ramper sous le cadre de lit, s'extirpant enfin de la situation délicate dans laquelle il s'était trouvé. Sans un mot, il se releva et attrapa le premier truc qui lui tomba sous la main pour se couvrir. Si Katsuki était gêné de le voir dans cet état, il n'était lui-même pas particulièrement à l'aise non plus. Les bains et les vestiaires étant communs, les deux garçons s'étaient déjà vu dans le plus simple appareil, mais là c'était bien plus gênant.

Toujours perché sur le cadre de lit, Katsuki souffla lourdement, le poids mort de son ami toujours dans les bras. Il l'aurait bien lâché sur le matelas bancal, mais il n'était pas certain que ça n'aggraverait pas son cas. En plus, il devrait quand même le soulever à nouveau pour le poser bien à plat sur le sol.

- Magne toi putain, râla-t-il à l'intention de Shoto. Il est lourd bordel !

- C'est bon, informa Shoto en se rapprochant, ayant enfilé un tee-shirt et un boxer.

- Chope lui les jambes, on va le poser au sol.

Shoto prit les jambes de son amant et les souleva, soulageant un peu Katsuki du poids qu'il portait. Après quelques acrobaties, Katsuki réussit à descendre de son perchoir sans lâcher son meilleur ami. Ce dernier fut déposé au sol, où Shoto s'empressa de couvrir le bas de son corps avec la couette, Katsuki ayant la courtoisie de détourner les yeux. Se penchant vers le visage d'Eijiro, Shoto lui tapota doucement les joues en l'appelant, essayant de le faire revenir à lui.

Moins délicat, Katsuki alla dans la petite salle d'eau attenante à la chambre et en sortit avec un verre d'eau froide qu'il vida sur le visage de l'inconscient. Celui-ci ouvrit enfin de grands yeux et se redressa d'un bond en criant, soulageant son amant très inquiet. Laissant Shoto s'assurer qu'Eijiro allait bien, Katsuki retourna sur les lieux du crime, poussant le matelas pour constater la mort de quatre lattes et l'agonie de deux autres.

Il examina aussi de près le trou dans le mur. Bon, il n'était pas aussi gros qu'il l'avait craint, seul le haut du crâne d'Eijiro avait traversé la cloison. Mais c'était quand même assez conséquent pour le priver de toute intimité. Katsuki espéra qu'Eijiro avait enclenché son alter avant l'impact, sinon il était sûr et certain que son ami aurait un joli traumatisme crânien. Pas étonnant qu'il ait perdu connaissance.

Ceci dit, il devait bien avouer que la situation était hilarante, de son point de vue du moins. Pas qu'il irait raconter ça à tout le monde, hein. Mais nul doute que cette histoire allait le faire rire pendant un bon moment. Et il ne se gênerait pas pour chambrer ses potes avec ça à la moindre occasion. N'entendant plus les voix des deux autres, il tourna la tête, les découvrant en train de s'embrasser fougueusement.

- Oï ! tonna-t-il. Je suis encore là, je vous signale les deux tocards ! Si vous voulez remettre ça, attendez au moins que je sois parti putain !

- Oh, pardon Katsuki, s'excusa Eijiro. Mais... Qu'est-ce que tu fous là ?

- Je suis venu sauver le cul de ton mec et ta tête ! répliqua Katsuki tout en se dirigeant vers la porte. Je vous préviens, vous avez intérêt à réparer ce foutu trou ! ET rapidement ! Et la prochaine fois, évitez de tout péter bordel !

Sans attendre de réponse, il sortit dans le couloir, claquant violemment la porte dans son dos. Si Eijiro était assez en forme pour rouler des pelles à Double face, cela voulait dire qu'il n'avait rien de bien grave. Katsuki n'avait donc aucune raison de rester plus longtemps sur place. Il revint donc dans sa chambre, récupéra son livre et son téléphone, chopa ses écouteurs et repartit, décidant d'aller plutôt squatter la chambre de son nerd de petit ami. De toute façon, il n'était pas question qu'il reste dans sa piaule tant qu'il y aurait ce trou dans le mur !

Shoto estima nécessaire qu'Eijiro voit Recovery Girl et le traîna tant bien que mal à l'infirmerie. Recovery Girl les accueillit avec surprise, et leur demanda la raison de leur venue tout en les faisant asseoir.

- Eijiro s'est enfoncé la tête dans un mur, expliqua platement Shoto.

La vieille infirmière cligna des yeux, surprise, et se tourna vers le jeune homme concerné.

Elle examina de près le crâne du lycéen, constatant qu'il avait deux petites égratignures sur le front, une autre sur le nez et une bosse bleuissante sur le haut de la tête, bien cachée par ses cheveux rouges.

- Comment t'es-tu débrouillé pour te retrouver la tête la première dans un mur ? s'étonna-t-elle en commençant à désinfecter les petites plaies. Vous n'aviez pas entraînement aujourd'hui.

- Ah... euh... bafouilla Eijiro. Je... euh...

Il lança un regard suppliant à son petit ami, espérant que ce dernier trouverait une bonne excuse. Il souffla de soulagement quand Shoto ouvrit la bouche pour répondre à sa place, avant de s'étouffer avec sa propre salive en entendant les explications de son amant.

- On faisait l'amour et il y est allé un peu trop fort.

Si Eijiro s'étouffa avec sa propre salive, Recovery Girl hoqueta de surprise, avant de se mordre les lèvres pour ne pas éclater de rire. La mine mortifiée d'Eijjiro et la jolie teinte cerise que prit brutalement son visage égratigné, teinte parfaitement assortie à celle de ses cheveux, amusèrent un peu plus l'infirmière.

- Oh... réussit-elle à répondre d'un ton très professionnel. Je vois...

- C'est ma faute, reprit Shoto. Je l'ai un peu trop encouragé.

Eijiro jeta un œil au mur le plus proche de lui, envisageant très sérieusement l'idée d'aller s'y assommer pour échapper au regard brillant de rire de l'infirmière. Infirmière qui ne se gêna pas pour poser quelques questions supplémentaires, auxquelles Shoto répondit avec sa très grande franchise habituelle. Oui, c'était lui qui avait demandé à Eijiro d'y aller plus vite et plus fort. Oui, le mur n'était pas le seul dégât matériel, le sommier ayant rendu l'âme lui aussi. Et c'était grâce à l'aide de Katsuki qu'ils avaient pu s'en sortir, Eijiro étant inconscient et Shoto coincé sous lui.

En grande professionnelle, Recovery Girl fit un joli bandage autour du crâne de son jeune patient, se retenant de rire devant sa mine désespérée. Elle appliqua aussi de la pommade sur la bosse bien cachée sous les cheveux rouges, et donna ses instructions pour les soins à venir. Elle fit aussi un rapide check-up, s'assurant que le lycéen n'avait aucune séquelle suite à son enthousiasme un peu trop débordant.

Shoto écouta avec soin les recommandations de l'infirmière, promettant de surveiller de près son petit ami durant les prochaines vingt-quatre heures, et de la prévenir au moindre symptôme anormal. Recovery Girl congédia les deux jeunes hommes et juste avant qu'ils ne quittent son antre, elle leur conseilla d'aller voir Aizawa et Cementos pour réparer les dégâts matériels.

Dans la salle des professeurs, Aizawa soupira lourdement quand il sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Il le sortit et lu le message de Recovery Girl tout en fronçant les sourcils. Pourquoi l'infirmière l'informait-elle que Todoroki et Kirishima devaient passer le voir et lui conseillait-elle de bien écouter ce qu'ils avaient à dire ? Et pourquoi ces deux-là étaient-ils passés par l'infirmerie en premier lieu ?

Quelques minutes plus tard, Aizawa vit ses deux élèves arriver, l'un d'eux portant un bandage autour du crâne, lui faisant se poser encore plus de questions. Le nombre de questions qu'Aizawa se posait augmenta quand Todoroki demanda à lui parler à lui, mais aussi à Cementos. Son collègue vint le rejoindre à sa demande, et les deux adultes fixèrent les deux adolescents, attendant des explications.

Craignant de revivre un moment particulièrement gênant, Eijiro prit la parole le premier, ne souhaitant pas que son petit ami explique la situation.

- Je suis désolé, dit-il tout en s'inclinant devant les deux professeurs. En m'entraînant, j'ai malencontreusement fait un trou dans le mur de ma chambre et cassé le sommier de mon lit.

Il croisa les doigts pour que son excuse passe. C'était la seule qu'il avait réussi à trouver en si peu de temps.

- En t'entraînant ? s'étonna Aizawa. Et comment tu t'es retrouvé blessé à la tête ?

Eijiro grimaça, n'ayant pas songé à ça. Il bafouilla, à la recherche d'une raison plausible liant le tout, et se liquéfia sur place quand Shoto vola à son secours.

- Il s'entraînait sur son lit et sa tête s'est enfoncée dans le mur. Je l'encourageais à y aller plus vite et plus fort.

- Sur son lit ? questionna Aizawa de plus en plus surpris. Un lit n'est pas un lieu d'entraînement.

- Ceci dit, c'est très gentil à toi de l'encourager durant ses entraînements, intervint Cementos.

Un gémissement mortifié attira l'attention des deux professeurs sur Kirishima, lequel semblait vouloir s'enterrer dans le sol.

- Kirishima ? s'inquiéta Aizawa.

- Eijiro ? s'affola Shoto. Tu te sens bien ?

- S'il vous plaît, souffla Eijiro, est-ce que vous pourriez faire semblant de croire à cette excuse ? Et surtout, surtout, ne pas poser plus de questions… Pitié !

Ce fut en croisant le regard désespéré de son élève qu'Aizawa comprit. Il pinça ses lèvres, retenant difficilement un fou rire et jeta un œil brillant d'hilarité à son collègue, lequel avait les sourcils froncés, n'ayant visiblement pas compris la situation. Cementos ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt, voyant Aizawa lever une main lui intimant de se taire.

- Ok, souffla Eraser Head. On va aller dans ta chambre pour constater l'étendu des dégâts causés par ton... entraînement.

Eijiro fut infiniment reconnaissant à son professeur principal de ne pas chercher à en savoir plus. Oh, il se doutait bien que ce dernier avait plus ou moins compris la situation. Mais vraiment, il ne voulait pas revivre le moment plus que gênant qu'il avait vécu à l'infirmerie. Eijiro adorait Shoto, vraiment ! Mais parfois il maudissait sa trop grande franchise, surtout quand elle le mettait dans des situations aussi embarrassantes.

Cementos répara le mur, et Aizawa conseilla à ses deux élèves d'aller récupérer des lattes neuves dans l'immense débarras de Yuei, leur faisant un mot pour qu'ils puissent y accéder sans problème. Juste avant de partir et de les laisser seuls, il se permit cependant de leur donner un conseil :

- Kirishima, mets ton lit dans l'autre sens. Ainsi, la tête de lit ne sera pas collée au mur et tu n'auras plus ce genre de problème.

Eijiro rougit violemment et Shoto remercia platement leur professeur, lequel entraîna Cementos dans son sillage, direction l'infirmerie. Aizawa voulait plus de détails, et visiblement Recovery Girl en avait !

Au moment du dîner, tous les élèves furent surpris de voir Eijiro arriver avec un bandage autour du front. Devant les inquiétudes de ses camarades, ce dernier leur assura que ce n'était rien de grave et qu'il s'était juste cogné en s'entraînant, tout en lançant un regard suppliant à Shoto pour qu'il se taise. Pour sa part, Katsuki ne releva pas le mensonge, se contentant de manger en silence. Il hocha discrètement la tête quand Shoto lui souffla en passant que le mur était réparé tout en le remerciant pour son aide.

Mais quand le moment d'aller se coucher vint, il étonna Izuku en décidant de poser le matelas de ce dernier au sol et au beau milieu de la chambre, poussant la table basse dans un coin pour libérer l'espace.

- Kacchan ? s'étonna Izuku. Qu'est-ce que tu fais ?

- Je nous évite de nous retrouver dans une situation gênante, répondit-il en se laissant tomber sur le matelas. Ramène toi le nerd !

Izuku s'allongea sur le corps musclé de son petit ami, lequel referma ses bras autour de lui avec un soupir satisfait.

- Quelle situation gênante ? s'enquit cependant Izuku curieux.

- T'auras qu'à demander à Double Face, répondit Katsuki en capturant les lèvres de son Deku rien qu'à lui d'abord, en un baiser prometteur de bien d'autres plaisirs.

Non, il ne raconterait à personne, pas même à son petit ami, les mésaventures de Shoto et d'Eijiro. Mais, il n'était pas question qu'il se retrouve, lui, dans une situation similaire. Si Deku et lui ne cachaient pas le fait d'être en couple, il ne tenait pas particulièrement à ce que leurs camarades apprennent qu'il était le plus souvent le receveur, adorant ça plus qu'Izuku. Il avait sa fierté quand même ! Aussi mal placée soit-elle.

Dans la salle de repos des professeurs, Recovery Girl racontait les mésaventures du petit couple, faisant hurler de rire ses collègues. Même Aizawa, pourtant peu expansif, riait de bon cœur. Il ne se gêna pas d'ailleurs pour en rajouter une couche en relatant son entrevue avec les deux amants, l'état de la chambre et l'embarras plus que visible d'Eijiro. Cementos acheva tout le monde quand il soupira dépité :

- Ah ! C'était ça l'entraînement ! J'avais pas compris...

Fin.


Commentaire des auteures :

La morale de cette histoire : ne JAMAIS coller sa tête de lit à un mur si on prévoit de faire des galipettes !


Bureau des plaintes et réclamations des personnages martyrisés :

Pendant qu'Yzan et Lili se remettent difficilement de leur fou rire, Aizawa ne les aidant nullement dans cette entreprise, ayant lui-même du mal à se contenir, Eijiro et Shoto assistent désabusés au carnage.

- Pourquoi nous ? soupire Eijiro.

- Je crois que c'est à cause de Lili, répond placidement Shoto. Elle a lu une fic où on était ensemble et elle a trouvé qu'on formait un couple trop mignon.

- C'était pas vraiment ça le sens de ma question, se lamente Eijiro.

- Ah ? s'étonne Shoto. Je croyais.

- Non, ce que je veux savoir c'est pourquoi c'est nous qui nous retrouvons dans cette situation ridicule ! s'énerve Eijiro. Pourquoi pas Katsuki et Izuku ? C'est eux d'habitude leurs victimes !

- Ça aurait été moins drôle, explique Aizawa avec un sourire machiavélique.

- Et puis, c'est bien de changer de victimes de temps en temps, ajoute Yzan.

- Tout à fait, confirme Lili.

- Je suis d'accord avec elles, intervint Katsuki.

Mais devant les regards brillants de sadisme que lui lancent les deux auteures, il regrette aussitôt d'avoir ouvert sa grande bouche.

- Je crois qu'elles ne sont pas prêtes à refroidir leurs ardeurs à ton égard, tu sais, ricane moqueusement Eijiro à l'encontre de son meilleur ami.

- Je peux les aider s'il faut, propose gentiment Shoto. Avec ma glace, je peux les rafraîchir facilement.

Désespéré, Eijiro se tourne vers les lecteurs :

- J'en peux plus moi, expliquez lui vous autres…