Nouveau chapitre et nouvelle bataille en perspective.


Chapitre 4: Les Bannis

Les mois passèrent rapidement et Harold grandissait normalement: il a doublé en taille et pris un peu de poids. C'est toujours en-dessous de la norme viking, mais le simple fait qu'il se développe suffit à faire taire les critiques. Harold a maintenant 1 an et commençait à se déplacer dans la maison, au grand damne de ses parents. La plupart du temps, Harold se déplaçait à quatre pattes mais il arrive à tenir sur ces jambes et parfois, à courir. Gueulfor a même déclaré qu'il sera une boule d'énergie ambulante quand il sera plus vieux, il faudra le surveiller de près.

Malgré tout cela, Stoïck restait un peu perplexe: les Jorgenson ont déclaré publiquement être en froid avec les Haddock, ce qui pourrait amener à une guerre interne pour le pouvoir. Cela n'attira pas les faveurs espérées par la famille annonciatrice, en effet beaucoup ont vu l'ambition démesurée de Mastok pour son fils et ainsi tourner le dos à ces derniers.

Stoïck ne se pose pas de questions: il veut passer un maximum de temps avec son fils. Ainsi, il n'hésite pas à l'emmener avec lui quand il part se baigner, ou bien quand il veut surplomber Beurk depuis une colline. Harold observa ce village avec toute son attention.

- Tu vois ça Harold, c'est Beurk. Une île perdue au milieu de nulle part. Ce que le soleil illumine sur cette île, je me dois de la protéger. Et bientôt, ce sera ton tour de protéger ses habitants. Il viendra un moment où je ne serai plus là, et ce jour-là tu guideras les tiens. Mais tu ne seras pas seul: mon Père m'a dit un jour, que même depuis le Valhalla, il m'observerait encore et encore pour voir Beurk grandir. Et ça, je l'ai toujours en tête, même après des années.

Le soleil se couchait et Stoïck jeta un coup d'œil sur la ceinture de rocher qui entourait Beurk. Il voit un bateau qui traverse la ceinture de rocher, puis un autre, et d'autres ont suivi. Stoïck pâlit lorsqu'il découvre l'emblème sur la voile du bateau leader, puis courut aussi vite qu'il le pouvait pour donner l'alerte.

- LES BANNIS ATAQUENT! LES BANNIS ATTAQUENT! AUX ARMES!

Sur le premier navire, Alvin le Traître observait son ancienne île avec enthousiasme.

- Ah Beurk, tu n'as pas changé. 10 ans que Stoïck m'a exilé, 10 ans que je prépare ma vengeance. Ah, Stoïck! Prépare-toi, j'arrive pour te prendre ce que tu as de plus cher sur Midgard.

- Une chance que l'on ait eu ce renseignement, déclare Sauvage. Tu vas pouvoir détruire Stoïck à petit feu en lui prenant son fils. Il sera dans une colère noire qu'il foncera tête baissée pour le sauver, et il tombera dans une embuscade. Alvin, comment allons nous accoster sans nous faire repérer?

- Ce n'est pas le souci principal, Sauvage. Je dois faire une entrée remarquable, mais je ne sais pas comment faire.

- Et si on les catapultait? demande Sauvage.

- J'ai une idée, jubilait Alvin. Et si on les attaquait avec nos catapultes? Qu'en penses tu Sauvage?

- Euh, techniquement c'est mon id….. C'est une excellente idée Alvin, déclara Sauvage pour éviter de passer par-dessus bord à la suite du regard noir d'Alvin.

Les drakkars avancèrent dans la crique pour débarquer sur la terre ferme tout en envoyant des rochers. Mais à la surprise générale, le débarquement se déroula sans soucis: pas de comité d'accueil. D'ailleurs, la tension se fit sentir parmi les hommes.

- Je n'aime pas ça Alvin, c'est trop calme.

- Les lâches, ils se terrent. On va les déloger. Direction le village, fouillez toutes les maisons si nécessaires.

Les Bannis ont marché de longues minutes pour finalement atteindre le village, la troupe se dispersa pour exécuter les ordres. Quand à Alvin et Sauvage, ils atteignent la maison Haddock.

- À ton avis Sauvage, dois je frapper avant d'entrer? Ce serait plus poli.

- Depuis quand vikings et politesse font bon ménage, Alvin?

- Tu as raison. Hmmmpfff.

Alvin explosa la porte avec un coup de pied mémorable.

- Stoïck, je sais que tu es là. Sors de ta cachette et viens m'affronter.

La maison restait silencieuse, le feu de la cheminée brûlait de mille flammes, preuve que la maison était encore occupée il y a peu.

- Mais où sont-ils? demanda Alvin.

- Alvin, les hommes ont fouillé toutes les maisons et ont fait chou blanc. Ils ont dû aller se réfugier dans la forêt.

- Eh bien, nous allons les déloger. Tu vas envoyer les hommes la fouiller.

- Tu en es sûr Alvin? Ils connaissent la forêt comme leur poche, et ils pourraient avoir l'avantage.

- Tu oses contredire mes ordres Sauvage? menaça Alvin.

- Euh non Alvin. Attention tout le monde. Vous partez en équipe de quatre, et vous allez fouiller la forêt. Essayez de prendre des Beurkiens vivants pour qu'ils nous donnent des informations.

- À vos ordres, Monsieur.

Toute la troupe se sépara en de petits groupes pour fouiller toute l'île. Ce qu'ils ignoraient, c'est que Stoïck a rapidement créé un plan de bataille pour contrer cette invasion. Il a fait évacuer tout le village vers la forêt et à garder tous les guerriers avec lui.

- Stoïck, pourquoi avons nous fui devant ces lâches? Pourquoi ne pas nous battre?

- C'est ce que nous allons faire, Greta. Mais pour répondre à ta question, ils ont lancé une attaque surprise, alors plutôt que de se battre dans le village et perdre ce qui nous est cher, on va leur tendre des embuscades dans la forêt pour mieux les vaincre. Au pire, nous n'aurons que des dégâts matériels. Mais ce n'est pas ça qui les intéresse.

- Tu as raison, pardonne moi.

- ça n'a pas d'importance. Nous allons nous diviser en plusieurs groupes, ainsi nous allons les prendre par surprise sur notre propre terrain. Greta, Mastok, Sven, Krak et Pistanez, vous vous dirigerez vers la plage. Millas, Gracle, Gelde, Grüt et Labertha, vous irez vers la clairière. Quant à Gueulfor, Grinda, Sterba, Grid et moi, nous allons les piéger au cœur de la forêt.

- Pourquoi veux tu aller là-bas? Il n'y aura personne.

- Au contraire, c'est à cet endroit que se trouve l'arbre le plus haut de Beurk. C'est là qu'Alvin et ses hommes se rendront s'ils ne trouvent personne après avoir fouillé la forêt. Je suis sûr qu'il sera à cet endroit.

- Je pense à un petit détail, intervient Gueulfor. On vient d'avoir la preuve qu'Alvin peut lancer des raids extrêmement bien préparés. Ça ne lui ressemble guère, contrairement aux escarmouches qu'il a lancées. Je pense qu'il a reçu de l'aide de quelqu'un d'autre.

- Je vois mal Alvin faire équipe avec un autre chef, il veut s'attribuer tout le mérite, rétorqua Stoïck.

- Pense à ce que je te dis. Si ça se trouve, il n'y a pas que des bannis. Ne sous-estimons pas l'ennemi.

- Tu as raison, Gueul. Allez, tout le monde sait ce qu'il doit. Et soyez prudent, on ne sait jamais.

Une fois le village entièrement fouillé, un petit groupe de bannis s'est enfoncé dans la forêt, ne se souciant de rien.

- Alvin, où nous conduits-tu, demanda Sauvage.

- Au cœur de la forêt, près du Grand Chêne. Je pense que c'est à cet endroit que Stoïck est parti avec ses hommes.

- Mais on va se faire massacrer si on tombe sur eux, déclara un des guerriers.

- Bien sûr que non, le village est vide parce qu'une vigie nous as repéré. Elle a donné l'alerte, les villageois ont fui pour ne pas se faire surprendre. Du coup, seuls les guerriers combattront dans ce cas. Les autres se cachent comme des lapins. Et donc, Stoïck devra diviser ses forces s'il veut se déplacer sans bruit. Voilà pourquoi nos chances sont égales en cas d'affrontement.

- Bien résumé Alvin, et très bien pensé, intervient Sauvage. Du coup, on fonce directement sur Stoïck pour l'affronter directement avec une Garde réduite.

- Oserais tu voler mes idées Sauvage, demanda un Alvin très en colère.

- Mais pas du tout, je ne fais que deviner ton plan avec tes explications.

- C'est vrai, mais j'en dis peut-être trop. Il ne faut pas, …..

- ALVIN! COUCHE-TOI, VITE!

Alvin s'exécuta, et peut apercevoir la hache plantée dans l'arbre. Sans l'intervention rapide de Sauvage, il serait mort.

- EST-CE TA MANIÈRE DE ME COMBATTRE STOÏCK? LE CHEF DE BEURK OSE SE BATTRE LÂCHEMENT CHEZ LUI.

- ET TOI? TU OSES ATTAQUER SANS AVERTIR ET DE NUIT?

- C'EST DE LA STRATEGIE. MONTRE-TOI ET AFFRONTONS-NOUS.

C'est sur ces mots que Stoïck et ses guerriers sortirent des buissons pour affronter Alvin et sa troupe.

- Me voici Alvin, finissons-en.

- Tu as parfaitement raison, massacrez-les.

Les deux camps se jetèrent les uns sur les autres, Alvin affronta directement Stoïck, et tenta d'asséner un coup de hache sur son abdomen. Mais Stoïck anticipa son action, fait un pas sur le côté et donna un coup de massue sur les côtes d'Alvin. Celui-ci est déstabilisé et tomba au sol, mais il se releva vite et retente sa chance. Alvin et Stoïck croisèrent le fer à plusieurs reprises, jusqu'au moment où, d'un violent geste, Alvin arracha la massue des mains de Stoïck.

- Abandonne Stoïck, tu es désarmé.

-Tu crois vraiment que je vais abandonner? Tu te fourres le doigt dans le museau du yack, déclara Stoïck en reculant. Malheureusement, il se retrouva bloqué par un arbre.

- Les Dieux sont avec moi ce soir. Meurs donc.

Stoïck esquiva le coup mortel de justesse, la hache s'enfonça si profondément dans l'arbre qu'Alvin ne peut la ressortir.

- Tu disais Alvin?

Alvin tourna la tête pile pour voir arriver le poing de Stoïck s'écraser sur son visage. Alvin lâcha son arme et tomba au sol, il se releva en titubant mais du sang s'écoulait de son visage.

- Je n'ai pas encore fini Stoïck, AAAAAAAAHHHHHHH!

Alvin chargea Stoïck en utilisant son poids comme arme, Stoïck chercha à le bloquer mais est déstabilisé malgré tout. Il parvient néanmoins à se rétablir. Alvin décrocha un coup de poing, mais Stoïck le bloqua avec sa main et l'agrippa. Alvin fait la même chose avec son autre poing mais il n'eut pas plus de chance. Du coup, on retrouve Alvin et Stoïck attrapés l'un à l'autre dans une épreuve de force pure. Malheureusement, la lutte tourna à l'avantage d'Alvin et Stoïck se retrouva au sol solidement agrippé par Alvin. Il assène de violents coups sur le visage de Stoïck jusqu'au moment où Gueulfor chargea Alvin pour venir aider son ami. Alvin se retrouva éjecté de sa position et analysa la situation. Deux de ses guerriers ont fui, et les deux autres étaient en situation très défavorable. Alors, naturellement il hurla:

- RETRAITE, RETRAITE. ON N'A PLUS RIEN A FAIRE ICI!

Les bannis s'exécutent et fuient rapidement. Les Beurkiens les poursuivirent sur une petite distance avant de faire demi-tour pour retourner auprès de leur chef. Stoïck a le visage en sang, les pommettes gonflées et pour couronner le tout, il ne peut pas tenir debout sans l'aide de Gueulfor.

- Pourquoi avez-vous arrêté de les suivre? Il faut s'assurer qu'ils ne reviennent pas.

- On refuse de vous laisser seuls et aussi vulnérables. On ne vous quitte pas, déclara Grid.

- Dans ce cas, déclara Gueulfor, Grinda va les suivre de loin et s'assurer qu'ils quittent Beurk. Sinon, on va tomber dans un piège.

- Compris, compte sur moi.

Grinda quitta le groupe et partit en éclaireur. Gueulfor releva Stoïck et dirige le groupe vers le village.

- Par Thor, tu t'es bien fait remuer Stoïck. C'est bien la première fois que je te vois dans cet état après un affrontement avec Alvin. Gothi va avoir du boulot.

Le groupe continuait d'avancer vers le village encore intact, c'est le moment choisi par Grinda pour refaire surface.

- Les bannis ont mis les voiles, on ne les reverra pas de sitôt.

- Bonne nouvelle, va chercher les autres dans la caverne. Et prévient Gothi qu'elle doit soigner notre bon chef.

- Compris.

- Quand à toi, Stoïck. Tu vas directement au lit, et ne discute pas ou je t'y attache.

Stoïck ne chercha pas à le contredire et se laissa conduire par son ami avec le sentiment du devoir accompli.