Bonjour à tous. Comme promis, la suite de l'histoire de Beurk est sous vos yeux. J'espère que cela vous aura plu, je vous souhaite une bonne lecture.
Chapitre 6: Leçon d'histoire (deuxième partie)
- Alors, où est-ce que j'ai arrêté mon histoire hier? demanda Old Wrinkly.
- Quand Harold Ier est revenu à Beurk avec des animaux et du fer, répondit Harold.
- Ah oui! Harold Ier consacra le reste de sa vie à développer Beurk et à conclure des traités. Il imagina une grande salle de réunion mais il ne put voir sa vision aboutir. C'est son fils, Agar, qui réalisa la vision de son père en construisant le Grand Hall dans la montagne. Des améliorations furent apportées tout au long de son existence. La guerre a commencé depuis presqu'un siècle que de grands raids ont été réalisés pour trouver le Nid: à leur tête, Obélaf. C'est le viking le plus grand et le plus fort qui ait jamais existé, d'après la légende. Il a lancé tellement de raids, pour autant d'échecs, que la population dans l'archipel a décliné. Beurk en a terriblement souffert. Et puis, il a convoqué une réunion exceptionnelle sur une île neutre 100 ans après le début de la guerre.
- La réunion des Chefs, murmure Harold à l'oreille de Varek.
- Cette réunion avait pour discussion principale, la guerre Dragonite. Obélaf voulait encore lancer des raids, prétextant avoir enfin trouvé le Nid. Mais sur les 19 autres chefs réunis, 4 se sont opposés à ce raid: Hamish Ier de Beurk, Staf Hofferson de Stritz, Cocofolaf Ränarson de Drac et Télégraf Vünson de Lytz. Ces chefs ont manifesté leur intention de ne plus soutenir Obélaf, car leurs peuples étaient au bord de la rupture, sans compter l'hiver terrible que les vikings affrontaient, le plus froid jamais vécu. Et puis, comme par enchantement, un Messager est apparu.
- Un Messager? demanda Varek.
- Un Messager aveugle, aux vêtements déchirés avec son corbeau comme compagnon, est entré dans la tente des Chefs en esquivant les gardes. Tous les chefs furent surpris de cette présence qu'aucun ne leva le petit doigt. Et là, le messager déclara sa fameuse prophétie: «Le Sang de l'un d'entre vous sera la clé pour la fin de cette guerre. Il domptera ces bêtes et la paix dans l'archipel sera revenue».
- Mais qu'est-ce que ça veut dire? demanda Varek.
- Il y a eu deux interprétations différentes, déclara Old Wrinkly. La première a été plébiscitée par Obélaf et la quasi-totalité des autres Chefs. Le «Sang» signifiait, selon eux, qu'eux seuls pouvait mettre fin à cette guerre. Obélaf lança donc un dernier raid pour trouver ce nid. Malheureusement, de nombreux chefs perdirent la vie; on raconte même que les chefs encore en vie ont comploté dans le dos d'Obélaf et ont fini par l'assassiner. Cet acte honteux a rendu fou de rage Njörd qui coula les navires avec une tempête des plus féroces. Ce serait lui qui amena les débris des bateaux sur chaque île pour que les peuples connaissent le sort de leur chef respectif. Cette période est appelée: la Période Maudite.
- Et la deuxième interprétation? demande Harold.
- La deuxième interprétation a été choisie par 4 chefs: Hamish Ier, Staf Hofferson, Cocofolaf Ränarson et Télégraf Vünson. Ils ont interprétés une autre version du mot «Sang»: cela voudrait dire que l'un des descendants des 20 Chefs qui ont assistés à la réunion mettra fin à la guerre. Obélaf a ris de cette interprétation et aurait même insulté le fils d'Hamish Ier; celui-ci, fou de rage, a insulté Obélaf et a quitté la réunion. Ce qui avait pour conséquence, le retrait de l'île de Beurk dans la coalition contre les dragons. Les trois autres chefs ont également suivi le mouvement lancé par Hamish Ier, ils attendaient juste qu'un fou lance les hostilités.
- L'histoire a donné raison à Hamish Ier au final, déclare Harold.
- En effet, et Hamish Ier a fait en sorte que cette histoire se perpétua de génération en génération. Quand le grand-père de Stoïck est devenu chef, il est parti sur une île pour consulter un oracle. Bien que les vikings ne croient pas en ces prophéties, il voulait savoir quelle attitude adopter dès le début: détruire le Nid ou faire profil bas. La prêtresse a dicté la volonté des dieux: il ne verra pas la destruction du Nid de son vivant. Abasourdi par cette nouvelle, il n'en démordit pas et continua de protéger Beurk tout en nouant des relations commerciales et des pactes de défenses. Certains chefs vikings avaient des ambitions démesurées, et donc des factions se sont faites la guerre. Beurk en est sortie gagnante, et les exploits de nos guerriers sont connus dans tout l'archipel. Mais c'est une autre histoire, je m'égare. Lorsque ton Père est devenu chef à la place du chef, il s'est juré de détruire les dragons pour que les enfants de Beurk puissent grandir dans un monde où la sécurité règne. Du coup, ne lui en veut pas quand il part pour plusieurs semaines: sa fonction nécessite de faire des actions nécessaires au bon fonctionnement de Beurk. Bien que tu ne peux encore tout comprendre maintenant, tu y seras confronté quand tu seras chef, ces actions seront devenues monnaie courante pour toi. Le poste de Chef est un poids lourd a porter sur les épaules: on le sent quand tu auras une grande décision à prendre. Son fait d'éclat le plus marquant est qu'il a réussi à mettre fin à la guerre avec les Parenvrilles. Oswald l'Hostile fût un combattant exceptionnel, mais Stoïck a réussi un véritable coup de maître en obtenant la paix. Maintenant, il n'a plus que quatre soucis: le fonctionnement de Beurk, les dragons, les Bannis et enfin toi Harold. Tu lui donne du sacré fil à retordre.
- Et Hamish Ier? demande Varek. J'ai entendu qu'il y avait une légende autour lui: il aurait amassé un véritable trésor.
- Ah, cette fameuse légende avec le trésor d'Hamish Ier. Mais connaissez-vous l'origine de ce trésor?
Les jeunes firent la moue, et Old Wrinkly comprit la signification de ce silence.
- Très bien, je vais vous le dire. Quand Hamish Ier, Staf Hofferson, Cocofolaf Ränarson et Télégraf Vünson ont quitté la coalition, ça a rendu Obélaf tellement furieux qu'il a ordonné à tous les Chefs encore présents de stopper toute relation commerciale avec ses soi-disant traîtres. Certains l'ont fait, comme la tribu des Parenvrilles; d'autres ont trouvé un compromis: officiellement, l'île a rompu tout accord. Officieusement, l'accord commercial était encore valide. Certaines tribus étaient dépendantes du fer de Stritz et de la laine de Beurk. Bien sûr, Hamish Ier en a un peu profité pour renflouer les caisses de la trésorerie: au lieu de vendre la caisse de laine à 10 pièces d'or, il l'a vendait à 15. C'est une sorte de punition aux autres îles qui obéissent à Obélaf mais qui dépendent d'une ressource à importer. Et ensuite, la Guerre Barbaric éclata. A la suite de la Période Maudite, certains fils ont décidé de venger la Mort de leur Père sur les quatre tribus qui se sont retirées. Ils jugeaient qu'ils auraient dû mourir avec eux. Heureusement, les 16 îles ne se sont pas réunies sous la même bannière. Les Parenvrilles ont déclenché les hostilités en attaquant Beurk, et dans le même temps Stritz s'est fait attaquer par les Orasiens et les Trisiens, les Draciens ont été surpris par les Croithiens, et les Lytziens ont affronté Verthe. Il y a eu de nombreux morts de chaque côté, mais je ne peux pas dire qu'il y ait eu des vainqueurs. Hamish Ier a toujours repoussé les vagues d'assauts des Parenvrilles. Staf Hofferson a eu du mal à repousser les assauts et à demander de l'aide à son allié. Hamish Ier n'a pas hésité une seule seconde et a accouru auprès de son allié. Son aide a permis de repousser les assauts, et ils ont lancé des contre-attaques explosives. La tribu de Trise a été neutralisée rapidement : au cours de la bataille, Staf Hofferson a tué le chef Trisien ; le dernier de sa lignée. Il a également exigé des réparations financières, dont une partie est allé à Beurk. Pour la tribu d'Orasie, je ne sais pas comment ça s'est fini. Ce que je sais, c'est que sur le chemin du retour, la flotte Beurkienne est tombée nez à nez avec des marchands Orasiens. Ils ont pillé les ressources et l'argent qu'ils transportaient et sont repartis. Il est rentré à Beurk en héros : il a honoré son alliance, a couvert Beurk de gloire, et a amassé un petit trésor. Mais c'est surtout lors d'un nouveau raid des Parenvrilles qu'Hamish Ier a littéralement fait de Beurk, une tribu riche. Lors de ce raid, son fils Hamish II a réussi à capturer le fils du Chef des Parenvrilles. Devant ce formidable exploit, Hamish Ier demanda 3000 pièces d'or et la fin de la guerre pour la libération de l'héritier des Parenvrilles. Et leur réponse fût très déstabilisante.
- À ce point ? demanda Varek. Mais son Père aurait tout fait pour libérer son fils.
- Apparemment, non. Hamish Ier a reçu un coffre et une lettre : le coffre contenait 5000 pièces d'or, et la lettre disait que les Parenvrilles payaient 5000 pièces d'or et qu'il pouvait garder l'otage et faire bon ce qui leur semble.
- Mais c'est inadmissible, cria Harold. Comment un père peut-il faire ça?
- Il y a une explication : à son retour, le Chef des Parenvrilles a été renversé par son propre frère. Malheureusement, pour être sur le trône, son neveu doit être mort. Il a envoyé cette offre et ainsi asseoir sa domination. Cette tragique histoire, Oswald l'agréable, c'est son nouveau nom, nous l'a expliqué. Hamish Ier a donc décidé de garder l'otage, mais au cours d'un raid de dragon, il a été tué en se défendant, ou en s'échappant. Les faits ne sont pas précis.
- Mais qu'est-il advenu de ce trésor? demande Varek. Il a disparu?
- Plutôt caché, répondit Old Wrinkly. Hamish Ier n'a pas voulu attiser le désir de fortune de son fils, et par conséquent il a caché le trésor en laissant des indices.
- Quels indices? Demanda Varek.
- Je ne vous en dis pas plus, sinon vos parents respectifs me tuerait. Sachez juste que les guerriers les plus braves ont tenté de le retrouver et beaucoup en sont morts. Même Stoïck la brute a tenté de le chercher, mais les énigmes ardues d'Hamish Ier ainsi que les activités entreprises pour le retrouver ont été un échec cuisant. Depuis, Stoïck a oublié cette histoire de trésor.
- Même le Chef n'a pas réussi à retrouver le trésor? Il est drôlement bien caché, déclare Varek.
- Extrêmement bien caché, répondit Old Wrinkly. Sur cette belle histoire, je pense que je vais vous laisser. D'ailleurs, j'entends les pas de ton père, Harold.
La porte de la hutte s'ouvrit, et Stoïck apparut sur le seuil de la porte.
- Harold, je viens te chercher. As tu terminé ton histoire, Old Wrinkly?
- Mais oui, Stoïck. Je te le laisse.
- Au revoir Varek, au revoir Old Wrinkly, déclare Harold. Il se leva et courut rejoindre son père. Celui-ci referma la porte et le père et le fils rentrèrent chez eux. Sur le chemin, Harold imagine l'histoire de Beurk et se rêve d'être le prochain guerrier à chercher le trésor d'Hamish Ier. Mais surtout, il se rêve à être le premier à le trouver.
