Bonsoir à tous, nouvelle attaque et première apparition d'un Furie Nocturne.


Chapitre 11: Un raid dévastateur

Par une nuit de pleine Lune, Beurk endormi ne soucie pas qu'une attaque terrible est sur le point d'arriver. Quand tout à coup, le son trop familier d'une corne de brume retentit.

- LES DRAGONS ATTAQUENT! AUX ARMES, DEFENDEZ LE VILLAGE.

- Nom de Thor, c'est pas vrai. Valka, prend Harold et part te réfugier au Grand Hall. Cette attaque risque d'être terriblement dangereuse, plus que les précédentes.

- Stoïck, je suis capable de me défendre. Je peux venir avec toi.

- Et laisser Harold sans surveillance? S'il n'est pas surveillé par toi, Gueulfor ou Old Wrinkly, il s'esquive en un temps record. Non, le mieux est que tu y aille avec lui.

- Mais mon Père pourrait le surveiller.

- Il est dans la hutte de Gothi. Et je vois mal Harold y rester tranquillement.

- Vu sous cet angle, je n'ai pas trop le choix.

- En effet, fait ce que je te dis. On se retrouve après l'attaque.

Et Stoïck quitta donc la hutte pour se mêler à la bataille. Valka monte immédiatement à l'étage dans la chambre d'Harold pour aller le chercher. Par chance, le jeune garçon a compris la gravité de la situation et sitôt l'alarme donnée, il s'est habillé aussi chaudement que possible.

- Harold, viens avec moi. On se réfugie au Grand Hall, on doit se mettre à l'abri.

Tout à coup, une explosion se fait entendre à proximité, cet avertissement suffit pour faire sortir la famille de la hutte et courir à toute jambe vers l'abri le plus sûr. Ils sont sur le point d'y arriver quand une rafale de rocher de lave explosent devant eux. Pour les esquiver, Valka et Harold plongèrent chacun de leur côté. Mais ils n'ont pas le temps de se relever qu'un Cauchemar Monstrueux noir atterrissait en flammes devant eux.

- Court Harold, essaie de trouver un endroit où te réfugier. Vite.

Harold n'attend pas Ragnarök pour fuir aussi loin que possible du dragon énervé. Il n'est pas de taille à lutter contre un dragon, donc la fuite est l'unique moyen de survie.

Harold continua sa course effrénée à travers le village en flamme, il zigzagua entre les maisons jusqu'à ce qu'il trouve une cachette temporaire: sous la plate-forme de bienvenue d'une maison, il y a suffisamment d'espace pour qu'il s'y cache et réfléchir à une meilleure cachette. Il s'y engouffra, reprit son souffle et se creusa les méninges.

- Nom de Thor, cette attaque est encore plus violente que les autres. Comment vais-je m'en sortir? Je ne peux pas rester ici pendant longtemps, sinon la maison risquerait de prendre feu. Et trouver une meilleure cachette, mais laquelle?

Harold réfléchit de longues minutes avant de trouver une réponse.

- La crique aux corbeaux, il y a une cachette sur le chemin. C'est là que je dois aller. Mais avant, il faudra trouver le bon moment pour sortir. À qui appartient cette maison? Voyons voir. Mmmmh, ah la forge de Gueulfor est ici; et là, il y a l'armurerie. Et juste à sa gauche, il y a la maison de Millas. Pas cool, je suis à l'opposé du village. Je vais devoir courir sur une longue distance. Quel sera le meilleur trajet?

Harold se dessina mentalement un plan pour rejoindre la forêt, et quand il pense avoir le bon itinéraire, il patienta.

- Reste calme, comme dit Old Wrinkly, ne perd pas ton sang-froid. C'est lorsque l'on panique que tout devient incontrôlable. Et ne cherche pas à distancer à la course un dragon, il te rattrapera. Ne lui facilite pas la tâche, arrange-toi pour lui mettre le plus d'obstacle que possible.

Harold attendait encore le bon moment pour partir. Enfin, quand il estima que le gros du combat se situe ailleurs, il sort de sa cachette. Il court en direction de la maison de Millas, une fois atteinte, il partit vers l'armurerie. Celle-ci étant presque vide, elle n'est pas gardée, au contraire de l'entrepôt qui est encore intact et fortement surveillé. Il remonta le village vers la maison de Greta, et ce n'est qu'à la hutte de Labertha qu'il s'octroie une pause. Maintenant, il n'y a plus qu'une plaine qu'il le sépare de la forêt. Il reprend son souffle et courut aussi vite que possible, à peine arrivé à l'orée du bois qu'il entendait un son strident que tous les vikings redoutent.

- FURIE NOCTURNE, A TERRE!

Harold se retourna et vit une boule de feu violette partir en direction de l'emplacement de la vigie. Harold peut à peine distinguer l'ombre du viking qui sauta de son lieu d'observation avant que l'explosion ne retentisse. Il peut voir le bâtiment exploser avant d'entendre le bruit de celle-ci, et voir les débris retomber au sol. Il essaya de distinguer ce fameux dragon que personne n'a vu, pas même Bork le malchanceux.

Malgré la lumière de la pleine lune et celle créée par les maisons en flamme, la nuit cache le bourreau de Beurk. Et ce dragon prenait un malin plaisir à jouer avec ses victimes car il alternait entre des instants de silence et son fameux cri. La peur gagna les viking ainsi que les dragons. L'Enfant Unique de la Foudre et de la Mort est craint par tous, y compris ses confrères dragons. Quand ce dragon a décidé de jouer, personne ne peut s'échapper. Lui seul dicte les règles et les autres les apprennent à la dure. Enfin, le Furie Nocturne s'élança vers sa cible. Dans une explosion retentissante, il détruit la fameuse «Bertha», le surnom que Gueulfor a donné à la catapulte. Et il recommença ses attaques, mais des victimes sont à dénombrer cette fois : des dragons et des vikings sont blessés. Le Furie Nocturne n'a pas l'habitude de faire un raid sans victimes. Il faut dire que ce dragon à quelques mauvaises réputations.

Les vikings se cachent où ils peuvent et prient les dieux, que ce soit Thor, Odin, Hönir, Hel ou même Loki, de les épargner et de pouvoir rester sur Midgard. Leurs prières semblent s'être exaucées car les dragons quittaient le combat ainsi que le Furie Nocturne. En effet, il est parti en réalisant son cri strident qui s'atténua au fur et à mesure, preuve qu'il quittait lui aussi la zone des combats.

Cependant, les incendies font rage actuellement et le feu doit être maîtrisé. Harold, ne pouvant rien faire, part au Grand Hall pour retrouver sa mère. Ce n'est qu'une fois arrivé devant les portes ouvertes de celui-ci qui rentra à l'intérieur. Et le spectacle n'est pas beau à voir: des vikings blessés dans le combat sont allongés par terre, leur corps couvert de sang avec des blessures à différents endroits. Mais ce qu'Harold ne supportait pas, c'est l'odeur du sang mêlée à celle des cataplasmes. Il chercha sa mère quand il croisa le chemin de Sterba.

- Harold, Thor soit loué. Tu n'as rien.

- Non, je n'ai rien. J'ai réussi à me trouver une cachette dans la forêt pour échapper aux dragons. Et j'ai vu l'attaque de loin, elle a été plus violente que d'habitude.

- En effet, et crois-moi ce n'est pas un spectacle pour un enfant. Tu devrais rentrer chez toi.

- Attends Sterba, déclara Grüt. On pourrait avoir besoin de lui. Harold, tu as déjà été dans la hutte de Gothi pour en apprendre sur les plantes. Tu sauras les reconnaître?

- Oui.

- Très bien, on a besoin d'avoir les feuilles de Menthe poivrée, des baies de Myrte et des bandages. Si tu ne peux pas tout ramener, demande à un autre jeune de t'aider. Dépêche-toi.

Harold se dépêche de sortir du Grand Hall pour foncer vers la cabane de Gothi, en chemin il croisa Varek complètement apeuré.

- Varek, j'ai besoin de toi pour m'aider à transporter des médicaments.

- Pourquoi moi? Personne d'autre ne peut t'aider?

- Tu es le seul des jeunes qui me parle et qui m'accepte comme je suis. Je ne demanderais rien aux autres, et je ne ferais rien pour eux. Toi, au contraire, c'est tout l'inverse. Alors?

- Soit, qu'est-ce qu'il faut faire?

- Récupérez des médicaments et des bandages pour Gothi. Elle en a besoin pour les blessés.

- Alors allons-y.

Harold repartit avec Varek, ils ont presque atteint l'arbre quand Stoïck les interpelle.

- Harold! Par Thor, je te retrouve enfin. J'étais mort d'inquiétude quand ta Mère m'a dit que tu n'étais pas avec elle.

- J'ai réussi à me cacher après que l'on a été séparé. J'ai foncé au Grand Hall quand le raid s'est interrompu, mais je n'ai pas trouvé maman.

- Je sais, elle est venue me retrouver après. Maintenant que tu vas bien, retourne à la maison avec Varek. On a des incendies à éteindre et vous risquerez de gêner les autres.

- J'ai croisé Sterba et Grüt qui aident Gothi à soigner les blessés, elles vont tomber à court de médicaments et m'ont demandé d'aller dans la maison de Gothi pour en chercher.

- Tu es certain de les reconnaître?

- Oui, sinon j'aurais refusé de peur de me tromper.

- Alors fonce. Je ne te retiens pas. Mais sitôt ta tâche effectuée, tu rentres à la maison. Suis-je clair?

- Oui.

Harold et Varek montèrent l'escalier qui s'enroule autour du tronc d'arbre pour arriver devant la maison de Gothi. Ils entrent dans la pièce de vie de la Guérisseur: on peut y apercevoir un lit, une table avec des chaises. Et l'on peut distinguer deux entrées vers d'autres pièces: à gauche, une chambre est réservée pour les malades ou les blessés lorsque Gothi décide de les garder un temps. Et à droite se situait la réserve, Harold rentra le premier, suivit de près par Varek.

- Bien, maintenant il ne faut pas confondre les produits. Varek, regarde bien: sur l'étagère de gauche, on trouve les plantes que n'importe quel viking peut transporter. Sur celle de droite, et comme dirais Gueulfor, c'est l'étagère TOUCHE PAS à ça gamin. Alors, la menthe poivrée…. menthe poivrée… menthe poivrée, où est-elle rangée?

Après avoir vérifié quelques rangées, Harold la trouve enfin.

- La voilà. Varek, prend deux bocaux et pose-les sur la table. Je cherche les baies de Myrte en attendant.

Varek quitte donc la réserve laissant Harold dans son investigation. Il les trouva rapidement, les confia à Varek et fouille dans un tiroir à la recherche de bandages. Il n'hésite pas à prendre des bocaux vides pour mettre un maximum de bandages. Enfin, lorsque toutes les affaires sont prêtes, les jeunes partent. Le chemin du retour fût plus lent, mais ils arrivent à destination sans encombre.

- Harold, enfin! déclara Grüt. Tu arrives au bon moment. On allait tomber à court de bandages. Et merci pour les plantes.

- à quoi vont-elles servir?

- La menthe poivrée sera mélangée aux cataplasmes, elle permet de soigner une petite blessure. La baie de myrte permet de diminuer la douleur, on l'utilise particulièrement lorsque l'on doit amputer quelqu'un.

Varek poussa un cri de surprise, comprenant l'utilisation et imaginant la scène.

- Je vous rassure les enfants, personne ne perdra de membres aujourd'hui. C'est juste que la douleur est insupportable pour certains de nos blessés, donc on les aide comme on peut. L'idéal aurait été de l'opium mais nous n'en avons pas. Maintenant, rentrez à la maison. Surtout toi Harold, ta mère est morte d'inquiétude.

- D'accord, bon courage à vous.

Harold et Varek sortirent du Grand Hall, et se dirigèrent vers la demeure Ingermann. Après avoir quitté Varek, il se dirigea vers sa maison et y trouva sa mère.

- Harold, par Odin, tu n'as rien. Je me suis fait un sang d'encre pour toi quand je ne t'ai pas vu avec les autres.

- J'ai réussi à me cacher dans la forêt et j'ai assisté à l'attaque. J'ai l'impression qu'elle a fait beaucoup de dégâts.

- Malheureusement, tu as raison. Ton père et les autres combattent les flammes, d'autres soignent les blessés, ou font l'inventaire des troupeaux.

- Notre village risque d'en prendre un coup, mais saura s'en sortir, comme toujours.

- Oui, c'est vrai. Maintenant que je sais que tu es en sécurité, je vais pouvoir aider les autres. Quand à toi, va te coucher.

- Mais…

- Il n'y a pas de «mais» qui tienne. Je suis ta mère, hop, dans ta chambre.

Harold ne dit plus rien et monta dans sa chambre pendant que Valka quitte la maison pour proposer son aide. Harold se coucha mais ne trouve pas le sommeil, il repense sans cesse au Furie Nocturne et se l'imagine. Quelle créature peut-être à la fois puissante, rusée et crainte par tous? Finalement, au bout de longs moments de rêverie, Harold finit par sombrer dans le sommeil.