Salut à tous! Me revoilà avec une nouvelle aventure! Ceci est ma revisite de l'épisode «Aschen». J'espère que vous aimerez!
Comme d'habitude, Stargate et ses personnages ne m'appartiennent pas; j'écris simplement pour mon plaisir et le vôtre.
Cette fiction est classée T mais quelques scènes seront spécifiquement étiquetées M et vous pourrez les sauter sans que cela perturbe votre lecture.
Bon début de voyage!
Prologue
2000
P4C-970
Le Colonel Jack O'Neill émergea du vortex et fut immédiatement suivi du reste de l'équipe SG1.
Au pied des marches, deux hommes vêtus du costume gris traditionnel les attendaient. Ils saluèrent les quatre explorateurs avec respect mais sans la moindre trace de sourire de bienvenue.
Daniel Jackson s'empressa de dépasser Jack pour aller rendre ses salutations aux deux émissaires Aschen.
– Enchanté de vous rencontrer. Je suis Daniel Jackson et voici le Colonel Jack O'Neill, le Major Samantha Carter et Teal'c. Nous sommes très heureux de pouvoir visiter votre monde et nous sommes prêts à discuter d'une alliance entre nos peuples.
Le contact avait été établi trois jours plus tôt lorsque l'envoi d'un MALP d'exploration sur cette planète lointaine désignée sur le cartouche d'Abydos sous le nom de P4C-970 avait révélé la présence d'une civilisation prospère et désireuse d'échanger.
Les Aschen ne disposaient pas d'un DHD à proximité de leur Porte des Etoiles mais, ils avaient réussi, comme les terriens à créer un programme informatique leur permettant d'utiliser la Porte sur quelques destinations à proximité de leur planète.
Sam avait rapidement compris que, bien que leur technologie dépasse a priori de loin celle des terriens, ils n'avaient pas été capables de compenser la dérive stellaire pour calculer les coordonnées de portes plus éloignées de la leur. Et il était apparu assez vite que l'idée d'acquérir de nouvelles adresses à jour intéressait fortement ce peuple.
Leurs délégués avaient donc proposé d'accueillir une équipe pour discuter des échanges possibles entre les deux mondes.
Jack n'était pas ravi de faire du babysitting pendant que Carter et Daniel feraient leur marché mais, cela faisait aussi partie du Programme et, avec la présence de plus en plus prégnante des Goa'ulds et la dernière incursion des Réplicateurs dans leur galaxie, il devenait urgent de trouver des technologies à même de défendre la Terre contre ces menaces.
Alors qu'ils s'apprêtaient à suivre les deux représentants Aschen, les membres de SG1 sursautèrent en entendant la Porte des Etoiles s'activer dans leur dos.
Mollem, l'un des Aschens, les rassura:
– Vous n'avez pas à vous inquiéter, ce n'est qu'une livraison.
Le dernier chevron enclenché, le vortex se stabilisa et la Porte se mit à basculer lentement vers l'avant, habillement maniée par ce qui semblaient être deux vérins pneumatiques.
Les dalles de la plateforme d'arrivée s'ouvrirent, laissant apercevoir une sorte de mécanisme élaboré composé d'un réceptacle et d'un tapis roulant.
La machine se mit en action alors que surgissait de la porte ouverte un jet dense de céréales.
– La Porte des Etoiles nous permet de procéder plus simplement aux livraisons des produits agricoles récoltés sur les autres planètes de la Confédération, expliqua encore Mollem. Suivez-moi, je vous prie.
Carter semblait fascinée par la technologie mise en œuvre pour orienter ainsi la Porte, songeant déjà à toutes les applications possibles d'une telle découverte. Daniel pour sa part, s'enquerrait de la taille de la Confédération et de sa composition.
O'Neill emboîta le pas aux deux Aschens après avoir saisi le bras de Carter pour qu'elle ne s'écarte pas du groupe.
Teal'c semblait indifférent aux prouesses techniques de ce monde, se contenant de suivre le mouvement tout en surveillant activement les alentours tandis que leur petit groupe cheminait à travers la cité, suivant Daniel qui discutait toujours avec l'un de leurs guides.
Le monde des Aschens était composé de vastes cités modernes, blanches et grises, composées de ce qui ressemblait à des structures en acier et en verre.
Les habitants étaient nombreux et étaient tous vêtus de ces sortes d'uniformes allant du gris clair au gris anthracite. Les EDR vertes de SG1 détonnaient dans cet univers terne, comme dépourvu de couleurs. Même le ciel de la planète semblait gris. Selon les premières observations de Carter, c'était dû à une importante couche de pollution atmosphérique liée aux activités Aschens.
La salle du Conseil où devaient se tenir les discussions était une vaste pièce, située au sommet d'une tour de verre. Les baies vitrées permettaient de voir presque à 360 degrés au-dessus de la ville. Jack se posta et observa les environs tandis que Daniel et Sam s'asseyaient à la table avec les deux émissaires Aschen.
Teal'c gardait une position stratégique près de la sortie et Jack lui fit un signe de tête pour confirmer leur posture défensive. Il ignorait pourquoi mais, il ne se sentait pas vraiment à l'aise parmi ce peuple. Ces gens n'exprimaient rien. Ni joie, ni tristesse ni colère, ni déception. Strictement rien. Ils lui faisaient penser à des machines et malgré le calme apparent de cette planète, le Colonel ne parvenait pas à se détendre.
Les habitations étaient denses et il semblait y avoir beaucoup d'usines en périphérie proche. La planète était, selon Carter, cinq fois plus petite que la Terre pour une population quasiment équivalente.
Les discussions se poursuivaient depuis près d'une heure lorsque tout à coup, Mollem déclara:
– Nous pouvons vous offrir toute la technologie que vous souhaitez. Nous sommes également disposés à partager avec vous certaines de nos avancées en matière de médecine ou de transports.
Daniel haussa les sourcils et remonta ses lunettes sur son nez sans parvenir à cacher son étonnement:
– Eh bien, c'est très généreux de votre part… Nous sommes vraiment très intéressés…
Sam écarquilla les yeux et jeta à Jack un regard interrogatif.
O'Neill s'approcha d'un pas nonchalant de la table des négociations, son bras posé sur le P90 pendu en bandoulière autour de son torse comme s'il s'en servait de repose coude.
– Et si nous parlions d'armementet de moyens de défense ?
Mollem leva les yeux vers lui sans émettre la moindre expression de surprise ou de contrariété.
– Eh bien, nous disposons de bio-armements très performants et d'armes à noyaux nucléaires capables de détecter l'ADN de vos ennemis. Nous avons également des équipements purement défensifs à vous proposer.
Ce fut au tour d'O'Neill de lever des sourcils surpris. Il croisa le regard de Teal'c, toujours debout près de la Porte et le Jaffa avait le même air étonné que lui.
Agitant la main devant lui, Jack demanda:
– Et vous n'avez aucune restriction à nous opposer? Il n'y a pas la moindre limitation au partage que vous proposez?
– Non. Pourquoi? demanda posément Mollem, sans paraître comprendre la question de Jack. Si nous signons un partenariat et que vous choisissez de rejoindre la Confédération, vous partagerez toutes nos avancées technologiques au même titre que les autres planètes membres. Vos autres alliés ne vous ont pas proposé leur technologie?
– En fait, ils ont refusé par crainte que nous usions de ces armes pour nous détruire nous-mêmes… exposa Carter d'une voix hésitante.
Jack prit le temps d'une lente inspiration, calculant les implications possibles d'une telle proposition. Il ignorait pourquoi, mais il cherchait «le loup».
– Et en contrepartie? Que souhaitez-vous?
– Vous disposez de connaissances sur le fonctionnement du réseau des Portes des Etoiles que nous n'avons pas. Nous serions très désireux de disposer d'un accès à d'autres mondes… pour élargir notre Confédération.
– Je vois…
Jack consulta Sam et Daniel du regard. L'archéologue trépignait littéralement sur sa chaise et Carter semblait plus excitée que lorsqu'il l'avait vue travailler sur son réacteur à Naquadah… et ce n'était pas peu dire.
– Très bien, je pense qu'à ce stade, nous devrions rendre compte à nos supérieurs, déclara Jack.
– Nous serons bien évidemment ravi de reprendre ces discussions dès que vous le jugerez bon. Comme vous le découvrirez, nous sommes un peuple très patient. Je vais de mon côté discuter avec mon gouvernement.
– Entendu, conclut Jack, signifiant au groupe qu'ils devaient partir.
Obéissant à l'ordre tacite, Carter se leva, laissant à Daniel le soin de remercier leurs hôtes pour leur hospitalité.
oOo
Jack émergea sur la plateforme d'embarquement du SGC et poussa un profond soupir. Son équipe dévala la rampe derrière lui, Daniel et Carter discutant toujours des possibilités infinies offertes par cette alliance. Ils étaient joyeux et excités comme deux jeunes chiots.
Hammond les observait depuis la baie vitrée de la salle de Commandement.
– Bienvenue à la maison, SG1. Est-ce que tout s'est bien passé?
O'Neill fit un signe de tête positif et le Général, apparemment satisfait, déclara:
– Bien! Passez à l'infirmerie, débriefing dans une heure.
Débarrassés de leurs armes et de leurs équipements, O'Neill et Carter saluèrent leur chef et prirent la direction de l'ascenseur, Daniel et Teal'c à leur suite.
Une heure plus tard, Jack O'Neill écoutait d'une oreille distraite Daniel s'extasier sur la gentillesse des Aschens et sur leur incroyable proposition d'alliance.
– Colonel? demanda Hammond, ramenant Jack dans la conversation. Quelle est votre opinion sur tout cela?
Jack se redressa sur son siège et saisit un élastique abandonné sur la table pour jouer avec.
– Oh, moi, vous savez Monsieur… J'ai tendance à me méfier de ceux qui font de trop beaux cadeaux… On ne sait jamais ce que ça cache…
– Mais enfin, Jack! s'insurgea aussitôt Daniel. Ils nous offrent un accès à leur médecine et à leurs moyens de transport! Bon sang, vous avez bien vu la façon dont ils utilisent leur Porte! Et ils ne sont pas opposés à nous fournir des armes, vous devriez sauter de joie!
Jack se dit que l'autre homme avait raison; en toute autre circonstance, il aurait littéralement bondi devant une telle proposition.
Alors pourquoi était-il aussi réticent?
Il ne le savait pas bien lui-même à vrai dire.
Il soupira et finit par lâcher l'élastique pour croiser ses mains sur la table avant de répondre:
– Et depuis quand une civilisation plus avancée que nous nous propose-t-elle aussi facilement des armes, hein? Dites-moi? Vous vous rappelez ce que nous ont dit les Nox… ou les Tollans? Ils nous ont traités d'enfants si mes souvenirs sont bons… Même les Asgards sont avares de technologie!
Un lourd silence suivit son observation avant que Daniel ne reprenne:
– Et depuis quand cela vous dérange qu'on nous propose des armes? Je croyais que c'était ce que vous cherchiez?
Hammond semblait perplexe:
– Jack, y a-t-il quelque chose que nous devrions craindre des Aschens?
Jack soupira:
– Non… Je ne sais pas mon Général… J'ai juste comme… un mauvais pressentiment… Ces gens… Ils sont gentils… Vraiment gentils… Ils nous offrent ce qu'aucun autre peuple nous a offert avant eux… Mais, je trouve ça étrange…
– Ils semblent particulièrement désireux d'obtenir ce que nous pouvons leur apprendre sur le fonctionnement de la Porte des Etoiles, proposa Hammond. Cela justifie peut-être leur générosité. À leurs yeux, ce que nous détenons semble avoir une énorme valeur.
– Oui, leur planète est très petite et ne permet pas de les nourrir tous. Ils dépendent des planètes de la Confédération qui leur apportent les ressources dont ils manquent cruellement. Cela justifie leur désir d'explorer de nouveaux mondes, confirma Carter. D'après mes premières observations, le monde Aschen est bien supérieur à nous en termes de technologie et leur médecine est particulièrement avancée. Je dirais qu'ils ont facilement deux ou trois cents ans d'avance sur nous. Leur culture est équivalente à celle des Tollans ou des Asgards je pense. Je pense que nous gagnerions à faire alliance avec eux, Mon Général.
Jack jeta un regard noir à son Second.
– Carter…
Le ton clairement menaçant sonnait comme un avertissement mais, Sam ne se laissa pas faire:
– Mon Colonel, avec tout le respect que je vous dois, je n'ai rien vu qui me laisse penser que ce peuple puisse avoir envers nous de mauvaises intentions!
Hammond sentit la tension grimper d'un cran entre ses deux officiers.
– Teal'c, avez-vous un avis sur la question? demanda-t-il dans l'espoir de calmer le jeu.
– Les Aschens sont effectivement très avancés. Leurs armes sont probablement bien supérieures aux Goa'ulds.
– Vous pensez qu'ils seraient à même de nous protéger contre les Grands Maîtres?
– Je le pense en effet. Selon Mollem, aucun Goa'uld ne s'est jamais aventuré au sein de la Confédération.
– Bien. Je dois parler de tout ça au Président. La réunion est terminée. Vous pouvez disposer.
Jack bondit presque hors de sa chaise et quitta la salle de briefing rapidement, laissant ses amis incertains.
– Major? appela Hammond tandis que Daniel et Teal'c quittaient la pièce.
– Mon Général?
– Une idée de ce qui arrive au Colonel O'Neill?
– Non, Monsieur. Je l'ai trouvé assez tendu et distant avec les représentants des Aschens mais j'ignore pourquoi.
– Pensez-vous que ses craintes puissent être justifiées?
– En toute honnêteté, Mon Général, je ne crois pas. Je pense qu'il s'agit là de la plus grande opportunité que nous rencontrons depuis le début de ce programme.
– Je comprends… Merci, Major.
– Mon Général.
Sam salua et quitta la salle, laissant le Général Hammond seul avec ses pensées et un coup de fil à donner à Washington.
oOo
Jack sortit de la douche, une serviette enroulée autour des hanches. Dans sa hâte de faire taire sa colère sous un jet d'eau brûlante, il avait oublié de ramasser ses affaires civiles pour se changer avant de quitter la montagne.
Il aperçut Sam qui fouillait dans son casier et s'immobilisa à l'entrée des douches dans l'espoir qu'elle trouverait ce qu'elle cherchait et qu'elle quitterait le vestiaire sans le voir.
Elle portait sa tenue civile: un jean bleu délavé et un tee-shirt. Sa veste en cuir noir reposait sur son casque de moto sur le banc près de l'entrée. Avec ce qui ressemblait à un soupir de soulagement, elle sortit son téléphone du fin fond de son casier et en referma la porte avec un claquement sec.
Ce fut à l'instant où le Colonel pensa qu'il allait s'en tirer à bon compte que Carter se retourna brusquement et lui fit face, comme si elle avait senti le poids brûlant de son regard sur sa nuque.
Le souffle de Jack se bloqua dans sa gorge tandis que Sam posait un regard surpris sur lui. Il la vit déglutir lourdement et nota la manière dont la couleur de ses yeux s'assombrissait à mesure qu'un désir palpable l'envahissait à sa vue.
Elle balada ses yeux sur le torse nu du Colonel, s'attardant sur les plaques d'identification qui pendaient sur sa poitrine, au milieu de rares poils argentés, suivant le cheminement des gouttes d'eau qui roulaient le long de ses abdos bien dessinés et terminant sa course sur la serviette qui ceignait ses hanches.
Jack savait qu'il aurait probablement dû se râcler la gorge ou lui faire une réflexion bien sentie sur le harcèlement sexuel mais, les mots refusaient de quitter sa gorge. Il était bien trop agréable de regarder Samantha Carter le reluquer ainsi…
Il espéra un instant que la serviette cache la réaction naturelle de son corps à cette délicieuse inspection tout en se demandant comment Sam réagirait si elle découvrait ce qu'il ressentait pour elle.
La jeune femme finit par détourner les yeux en murmurant:
– Désolée, mon Colonel… J'ignorais que vous étiez là. J'aurais dû vérifier qu'il n'y avait personne avant de rentrer.
– Aucun souci, Carter, parvint-il à souffler.
Elle ramassa précipitamment son casque et son blouson de cuir mais, avant de saisir la poignée de la porte pour sortir, elle s'immobilisa. Sans tourner la tête, elle ajouta:
– Je m'excuse pour tout à l'heure, mon Colonel… C'était… ce n'était pas correct de ma part de remettre en doute votre jugement.
Jack soupira:
– Vous n'avez fait que donner un avis qui vous était demandé, Major. Pas de problème.
Elle fit soudain volte-face et leurs regards se nouèrent:
– Vous pensez vraiment que les Aschens cachent quelque chose ?
– Je ne sais pas… Franchement, vous feriez confiance à des types qui n'ont aucun sens de l'humour? On dirait que cette planète est entièrement peuplée par des agents du fisc! railla-t-il.
Sam soupira à son tour et secoua la tête d'un air las.
Manifestement, ses blagues n'avaient pas l'effet escompté et ce ne serait pas ce soir qu'il verrait son si beau sourire…
– Bonsoir, Mon Colonel… lâcha-t-elle en se détournant pour sortir.
– Bonsoir, Carter, répondit-il alors que la porte se refermait déjà.
oOo
Trois jours plus tard
L'ambassadeur des États Unis, son Excellence Joseph Faxon pénétra dans la salle d'embarquement, dans un costume gris impeccable. L'équipe SG1 qui attendait au pied de la plateforme pendant que Walter Harriman composait les coordonnées de P4C-970 se tourna comme un seul homme vers le nouveau venu. Leurs regards perplexes le dévisagèrent un bref instant avant que Jack ne déclare:
– Votre Excellence…
– Je ne suis pas trop habillé, j'espère? demanda l'ambassadeur.
Sam esquissa un sourire amusé et Jack répondit d'un ton caustique:
– Non, vous ferez très couleur locale, Monsieur.
Le dernier chevron s'enclencha et le vortex se forma. Faxon recula d'un pas, surpris par le violent tourbillon bleu. L'équipe phare du SGC lui jeta un petit regard compatissant: tout le monde avait la même réaction la première fois.
Les négociations avançant bien, Daniel Jackson et Teal'c furent autorisés à rentrer au SGC tandis que Carter et O'Neill restaient pour assurer la sécurité et le rôle de consultants techniques auprès de l'ambassadeur.
Les Aschens avaient mis à leur disposition des logements dans un quartier d'invités du bâtiment où se menaient les négociations.
Les appartements étaient propres à l'excès, spacieux mais manquaient cruellement de télévision selon les plaintes du Colonel lors de son rapport journalier au Général Hammond.
Hammond retint un sourire face aux remarques décalées de son Second.
Au moins, le Colonel s'était apparemment un peu détendu et semblait moins enclin à faire obstacle aux tentatives d'alliance avec les Aschens…
Cela aurait dû rassurer le vieux général mais ce n'était pas vraiment le cas. Il avait confiance dans le jugement de Jack O'Neill. L'homme avait une expérience des forces spéciales qui était précieuse dans ce genre de situation. Il avait le don de sentir le piège là où d'autres s'y laisseraient prendre.
Alors, pouvait-il se fier à l'apparente sérénité de son officier depuis le début des négociations ou O'Neill avait-il simplement renoncé à faire valoir son opinion, faute d'éléments concrets pour étayer ses craintes?
– Très bien, Colonel. J'attends votre rapport demain à 11.00.
– Bien Mon Général. Terminé.
O'Neill quitta la Porte des Etoiles et retourna vers l'immeuble vitré qui leur servait de base durant la phase de pourparlers. Il rangea sa radio dans sa veste et prit quelques minutes pour flâner en ville. Les échoppes étaient rares dans cette partie de la cité mais, il y en avait quelques-unes. La plupart des Aschens qu'il croisait marchaient d'un pas vif, par deux ou seul, rarement par groupe. Daniel avait dit que la couleur de leurs étranges tuniques devait sûrement correspondre à leur rang ou à leur fonction dans la société.
Tout semblait étonnamment bien régenté ici. Des drones, qu'il n'avait pas remarqué lors de leur première visite, traversaient régulièrement le ciel, semblant observer et assurer la sécurité. Il y avait aussi un trafic assez dense d'engins ressemblant à des dirigeables au-dessus de la ville.
Des soldats, Jack en était certain, arpentaient également les abords du bâtiment au sein duquel se tenaient les négociations. Voyant que deux sentinelles commençaient à le fixer avec insistance, Jack leur adressa un petit signe poli de la main et accéléra le pas pour entrer dans l'immeuble.
Il n'avait pas besoin de créer un incident diplomatique…
Voyant les portes de la salle de conférence ouverte, Jack en déduisit que les émissaires devaient prendre une pause. Il chercha donc Carter dans les pièces environnantes à l'étage et finit par la trouver dans la salle de restauration en grande conversation avec l'ambassadeur. Ils étaient seuls, sirotant une tasse de boisson locale, les yeux dans les yeux. Ils étaient proches, plus proches que ce que Jack s'autorisait à l'être avec son Second et Sam rit tout à coup à quelque chose que venait de dire l'ambassadeur. Ce dernier posait sur la jeune femme un regard que Jack n'eut pas de mal à interpréter et qui lui donna l'envie froide et déterminée de lui mettre son poing dans la figure.
En même temps, comment pouvait-il lui en vouloir? Quel homme ne tomberait pas sous le charme de Samantha Carter?
L'ambassadeur était élégant, intelligent et quasiment de l'âge de Sam…
Et à voir la manière dont son Second riait et plaisantait avec lui tout en penchant volontiers son corps dans sa direction, Carter ne semblait pas insensible au charme du diplomate…
Se détournant, Jack préféra quitter la pièce sans être vu, ravalant l'amertume qui obstruait sa gorge.
oOo
Le soir suivant, alors qu'il était vraiment très tard et qu'il aurait dû depuis longtemps succomber au sommeil, O'Neill était toujours sur le balcon de sa suite, en train de scruter le ballet des drones au-dessus de la cité. Dans la nuit, leurs trajectoires traçaient des courbes et des ondulations au milieu des bâtiments. Cela aurait pu être beau si cela n'avait pas représenté une forme avancée de contrôle et de surveillance qui dérangeait O'Neill.
Son attention fut soudain attirée par deux silhouettes qui marchaient dans les jardins au pied de l'immeuble. Lorsqu'ils passèrent sous une lampe, le Colonel n'eut aucun mal à les reconnaître. Sam se baladait avec l'ambassadeur Faxon. Elle portait une tenue civile et l'espace entre les deux était plutôt restreint étant donné que l'homme avait posé sa main dans le bas du dos du Major.
Jack serra les dents et rentra à l'intérieur. La porte fenêtre se referma derrière lui avec un glissement feutré.
Noyé dans la colère et la frustration de voir Carter s'éloigner ainsi de lui, Jack ne dormit pas beaucoup cette nuit-là.
oOo
Le lendemain, la séance de négociation avait duré jusque tard dans la soirée et Jack commençait à avoir des fourmis dans les jambes à force de rester assis et d'écouter les compromis qui se dessinaient lentement mais sûrement.
La Terre fournirait aux Aschens un accès aux coordonnées d'un certain nombre de mondes connus à explorer et les présenterait à ses plus proches alliés. En contrepartie, les Aschens donneraient aux terriens des armes défensives, une technologie de téléportation et des vaccins contre le vieillissement et le cancer.
L'ambassadeur semblait ravi et les Aschens témoignaient à leur manière leur contentement, par de simples hochements de tête.
– Bien, je dois rendre compte de ces avancées à notre Président à présent, indiqua Joseph Faxon.
– Je vous rappelle qu'une entrée de votre planète au sein de la Confédération ne pourra se faire qu'en accord avec l'ensemble des pays composant votre monde, indiqua Mollem.
– Bien entendu. Je vous remercie infiniment pour la qualité de nos échanges, Mollem.
– Ambassadeur, Colonel O'Neill, Major Carter, les salua l'Aschen
Les deux officiers répondirent poliment au salut de l'extra-terrestre.
O'Neill se leva avec satisfaction et demanda:
– Pouvons-nous rentrer, votre Excellence?
– Oui, Colonel. Avec plaisir!
oOo
Une fois passé à l'infirmerie, Jack retrouva Sam sur le chemin des vestiaires.
– Est-ce que ça vous dirait de vous joindre à nous, j'emmène Daniel et Teal'c manger un steak chez O'Malley?
Sam rougit et bredouilla:
– Désolée, Mon Colonel… Je suis déjà prise ce soir…
O'Neill la scruta avec étonnement:
– Un rendez-vous? demanda-t-il en s'efforçant de contrôler le tremblement de sa voix.
Sam rougit de plus belle et Jack sut qu'il avait touché juste. Une douleur ardente lui serra le ventre qui ne fit que s'accentuer lorsqu'elle répondit doucement:
– L'ambassadeur Faxon m'a invitée à dîner… pour me remercier de l'avoir soutenu durant les négociations.
Jack faillit répliquer que lui aussi avait aidé mais, il préféra ravaler ses paroles qui ne pourraient passer que pour ce qu'elles étaient: de la jalousie.
Au lieu de ça, il se contenta de sourire faussement et de déclarer:
– Bien, passez une bonne soirée dans ce cas, Carter.
Sam détourna les yeux face au ton un peu dur et soufflaun «merci, Mon Colonel», avant d'enfoncer la porte du vestiaire des femmes et de disparaître à l'intérieur.
«Prendre la fuite» aurait été l'expression la plus appropriée…
Avec un lourd soupir, Jack poussa la porte voisine et entra se changer en civil.
Lorsqu'il émergea à la sortie de la montagne, il vit que Sam avait déjà signé.
Décidément, elle était pressée…
oOo
3 mois plus tard… Washington - Pentagone
– Un whisky, sans glace, merci.
Le serveur acquiesça et lui tendit un verre.
Jack O'Neill s'empara de la boisson et y trempa les lèvres. Il aurait préféré une bonne bière, de préférence sur le ponton de sa cabane, dans la tranquillité des montagnes du Minnesota.
Il aimait ces événements mondains autant qu'une invasion de réplicateurs…
Daniel et Teal'c entrèrent enfin dans sa salle de réception et vinrent aussitôt le rejoindre. Ses deux compagnons portaient des costumes élégants et des cravates. Jack trouva plutôt amusant que Teal'c soit parvenu à trouver un chapeau assorti pour dissimuler la marque dorée sur son front.
– Hé Jack! Est-ce que tu as vu Sam?
Jack grogna que non et avala une gorgée de son verre.
Hammond discutait avec le Président et plusieurs chefs d'État-Major lorsque le Colonel aperçut enfin Carter qui venait d'entrer, au bras de l'ambassadeur Faxon.
Comme Jack, elle était vêtue de sa classe A et elle était magnifique. Aussi radieuse et désirable qu'elle l'était plus de quatre ans en arrière, lorsqu'elle était entrée dans sa vie… Mais ce n'était plus à lui qu'elle souriait désormais… Sa main s'accrochait à la manche de Joseph Faxon dans un geste familier et presque tendre.
Jack ne l'avait vue qu'une poignée de jours depuis le début des négociations avec les Aschens. L'ambassadeur avait insisté pour qu'elle et Daniel soient détachés à Washington sur le projet de traité dès qu'il avait été convenu qu'une démarche à l'échelle planétaire était inévitable.
Teal'c avait été choisi pour mener des négociations avec le peuple Jaffa pour que Chulak soit également admise dans la Confédération Aschen.
SG1 hors rotation, Jack s'était donc retrouvé sur le carreau, relégué à faire de la paperasse et à remplacer Hammond qui passait de plus en plus de temps à Washington. Quand il lui restait quelques heures de libres, il les passait sur le toit de sa maison, à regarder dans son télescope des étoiles qu'il ne visiterait probablement plus jamais.
L'existence de la Porte des Etoiles et du programme Stargate avaient été révélés au monde le mois précédent. Le tollé médiatique qui s'en était suivi n'était pas encore totalement retombé mais, les promesses des Aschens avaient fini par emporter l'adhésion de la population mondiale.
Ce soir, à l'issue de la signature officielle du traité d'alliance avec les Aschens, le SGC serait officiellement fermé et la Porte des Etoiles serait déplacée pour être désormais accessible au plus grand nombre, depuis un terminal de transport Aschen situé à Washington. Le nouveau Terminal Reed serait le point d'accès prioritaire aux autres planètes de la Confédération.
Jack soupira, le cœur rempli de regrets: plus d'exploration… Plus de rencontres avec de nouveaux peuples… Plus de feux de camp sous les étoiles ni de nuits sans sommeil aux côtés de Carter, dans une tente trop petite pour ignorer son souffle doux et son parfum sucré d'agrumes et de fleurs…
Certes, il ne pleurerait pas les confrontations avec les Goa'ulds et les Réplicateurs mais, il avait soudain l'impression de ne plus vraiment savoir où était sa place dans tout ça.
Il n'avait pas changé d'opinion sur les Aschens. Il ne leur faisait pas - et ne leur ferait jamais -confiance. Mais, c'était ainsi. Personne, pas même les membres de son équipe, ne lui avait été suffisamment loyal pour prendre en compte ses doutes.
Pas même Sam…
Jack savait que son amertume et sa colère envers Sam étaient injustifiées… Mais elles étaient réelles et d'autant plus puissantes parce que c'était «elle».
Le Président monta sur l'estrade aux côtés de trois émissaires Aschen. Il fit un long discours dont Jack n'écouta pas un seul mot, trop occupé à observer son Major à la dérobée. Ses cheveux blonds avaient un peu poussé. Ses joues étaient délicatement roses et un sourire doux éclairait son visage. Elle avait l'air détendu et heureuse. Jack songea qu'il ne l'avait pas souvent vue aussi rayonnante et sereine.
Des applaudissements nourris signalèrent la fin des discours et les représentants des Nations terriennes se succédèrent pour parapher le traité d'alliance devant les caméras du monde entier.
Hammond se glissa aux côtés de Jack et lui souffla:
– On dirait que tout est en train de changer.
– Oui, Monsieur… répondit Jack d'un air résigné et las.
– Le SGC fermera officiellement ses portes lundi prochain. J'aurais bien besoin d'un coup de main pour boucler toute la paperasse…
– Vous pouvez compter sur moi, Mon Général, vous savez combien j'adore la paperasse, ironisa Jack.
Hammond eut un sourire mélancolique et soupira:
– Tout ça va me manquer. Je sais bien que lorsque j'ai pris ce poste, ce devait être une antichambre tranquille pour la retraite mais, ma foi, j'en ai apprécié chaque instant!
– Moi aussi, Mon Général.
Jack était sincère même si cela n'avait pas toujours été le cas. Il y avait eu des jours, après certaines missions, où il avait souhaité qu'on ne l'ait jamais sorti de sa retraite.
Après la mort de Charlie Kawalski… Après Jolinar… chaque fois qu'ils avaient cru avoir perdu Daniel…
– On m'a proposé un poste au Pentagone mais, je ne sais pas encore si je vais accepter, expliqua Hammond. J'ai envie de passer plus de temps avec mes petites filles… Je crois que c'est le bon moment.
Jack acquiesça et but une gorgée de whisky avant de dire:
– Mes papiers de retraite sont sur votre bureau, Mon Général. Je les ai déposés avant de prendre l'avion ce matin.
Georges le fixa, sans paraître vraiment surpris par sa décision. Il se contenta de demander:
– Vous êtes sûr, Jack? Je suis certain que le Président a un poste prêt pour vous à Washington. Votre lien avec nos alliés est précieux…
– La Terre a choisi les Aschens pour alliés. Et je ne crois pas voir un lien particulier avec eux… Je pense que j'ai assez donné à l'Air Force pour mériter ma retraite, Mon Général.
Georges comprit au ton de sa voix que la décision de Jack était sans appel. Alors, il se contenta de hocher la tête. Lui tendant la main, il déclara simplement:
– Ce fut un honneur de servir avec vous, Colonel.
Jack lui serra la main:
– Tout l'honneur a été pour moi, Mon Général.
Hammond se retira, laissant Jack avec ses réflexions sur l'avenir.
Avisant que Sam était enfin seule près du buffet, le Colonel se décida à l'aborder. Il vida son verre pour se donner du courage et s'approcha d'elle.
– Carter… salua-t-il doucement, pour ne pas la faire sursauter.
Elle se redressa dans un réflexe inné de garde-à-vous.
– Mon Colonel.
– Repos, Carter… Vous allez bien?
– Très bien, et vous?
– Oh, vous savez, la routine… La paperasse, les rapports… C'est fou le travail que ça demande de fermer une base militaire ultra secrète…
Sam ne put cacher sa grimace.
– J'ai appris que vous alliez diriger un département de recherche en partenariat avec les Aschens, ajouta-t-il voyant qu'elle ne répondait pas.
– Oui. C'est une incroyable opportunité…
– Hum hum… Et donc… vous déménagez à Washington?
– Oui Mon Colonel, dans trois semaines.
– Félicitations. Je suis content pour vous, Major.
Washington… C'était loin… quelques milliers de kilomètres... Il serait difficile d'espérer garder le contact. Cela lui manquerait de ne plus la voir tous les jours… À dire vrai, ça lui manquait déjà.
Sam rougit un peu et déclara:
– Oh… euh… en fait, c'est Docteur à présent…
Jack haussa les sourcils, surpris par la nouvelle. Hammond n'en avait rien dit et il n'avait pas été avisé.
En même temps… SG1 n'existait plus que sur le papier… Pourquoi prendrait-il la peine de le prévenir…
– Vous avez démissionné?
– Oui. La semaine dernière. Jo a pensé que ce serait plus pratique… Les Aschens préfèrent ne pas avoir affaire avec l'armée dans le cadre des opérations scientifiques.
– Jo?
Le rougissement se répandit sur la gorge de Sam et Jack essaya désespérément d'oublier à quel point il avait envie de l'embrasser et de la prendre dans ses bras lorsqu'elle était si douloureusement belle.
– Oui, je… Enfin…
Elle sembla hésiter puis lui montra finalement sa main gauche. À son annulaire brillait une marquise en diamant d'au moins trois carats.
Le cœur de Jack cessa de battre.
C'était bien pire qu'un transfert sur la côte Est… Là, il la perdrait pour de bon… définitivement.
– Il m'a demandé de l'épouser… se crut obligée de préciser Sam.
Comme si elle avait besoin d'enfoncer le clou plus profondément dans sa poitrine…
– Vous n'avez pas perdu de temps!
Jack regretta ses mots dès l'instant où ils franchirent ses lèvres. C'était déplacé et parfaitement ignoble. Elle avait le droit d'être heureuse. Et elle l'était s'il pouvait se fier à la lumière dans ses yeux. Mais, la douleur qu'il ressentait ne semblait pas faire bon ménage avec son savoir-vivre…
Sam écarquilla les yeux et sa main s'abaissa lentement, comme si elle était sonnée par ses paroles et réfléchissait encore pour savoir si elle avait bien entendu.
– Je suis désolé, Carter… C'était totalement déplacé de ma part. Je… Je vous souhaite le meilleur!
Et sans attendre sa réponse ni croiser son regard, Jack fit volte-face et s'éloigna d'elle.
Il traversa la salle à grandes enjambées, ignorant la voix de Daniel qui l'interpellait.
Fonçant au vestiaire, il récupéra sa veste et héla un taxi. Lorsque Daniel parvint à sa hauteur, essoufflé et inquiet, Jack s'engouffrait déjà dans le véhicule, faisant signe à son ami qu'il l'appellerait.
– À l'aéroport, ordonna Jack.
Il prit le dernier vol militaire pour Cheyenne Mountain.
Lorsqu'il arriva à Colorado Springs, il était trois heures du matin.
Jack entra dans sa maison, jeta les clés de sa voiture sur l'îlot de cuisine et se prit une bière. Puis, il s'avachit dans le canapé et regarda une rediffusion d'un match de hockey en sirotant sa boisson, guettant en vain le sommeil qui se refusait à lui.
Hammond avait raison. Tout allait changer désormais.
S'il avait eu le moindre doute sur son départ en retraite, il n'en avait plus aucun après cette soirée.
L'Air Force lui avait d'abord pris son fils et son mariage. Puis les Aschens étaient arrivés et lui avaient enlevé ce qu'il avait de plus précieux: la femme qu'il aimait. Bien sûr, c'était plus l'ambassadeur Faxon que les Aschens mais, quelle différence cela faisait-il? Il la perdait.
S'il était honnête, Jack devait admettre qu'ils formaient un beau couple. Faxon était élégant, intelligent et riche. Et il avait l'âge de Sam. Il lui offrirait sûrement une belle maison dans un quartier chic de Washington et une tripotée d'enfants blonds, aux yeux bleus comme l'océan.
Mais, lui, que lui restait-il?
Le lundi suivant, la base de Cheyenne Mountain ferma ses portes. Jack fut parmi les derniers à sortir de la montagne. Il monta dans sa voiture, démarra et franchit les grilles sans un regard en arrière.
Puis, il roula toute la nuit, s'arrêtant juste dans des stations-service pour refaire le plein et boire un café.
Il gara enfin son 4x4 devant la cabane dans la brume humide et froide du petit matin.
L'air vif le réveilla et Jack sentit un soulagement infime se glisser dans sa poitrine.
Ouais… Ici, il pourrait peut-être trouver la paix…
À suivre...
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