Bonsoir à tous,
Aujourd'hui, je jette un froid polaire sur nos amis. Mais ce sont des vikings, ils y sont habitués.
Chapitre 53: Un hiver pas comme les autres
La vague de froid tant redoutée par les jeunes vikings est arrivée, elle apporte avec elle la neige et les vents qui se transforment assez rapidement en blizzards. Sur Beurk, l'hiver peut durer jusqu'à neuf mois de l'année. Autant dire que les vikings sont habitués au froid et aux rudes conditions qui vont avec. Mais dans un endroit où tout n'est pas réel, pourquoi cet hiver devrait il être comme les autres?
Tout le monde s'est calfeutré pendant les moments où le blizzard était très fort. Durant les accalmies, les jeunes se réunissaient entre eux pour se retrouver, se soutenir, s'échanger des affaires. Malgré le fait de s'isoler des autres, le moral est au maximum. Mais durant une nouvelle tempête, des bruits résonnent à l'entrée de la grotte d'Harold.
- Décidément, le vent doit être sacrément violent pour que des pierres atterrissent sur ma porte.
De nouveaux coups retentissent à nouveaux, mais Harold n'y prêtait pas attention. Pourtant, les oreilles de Krokmou se dressèrent soudainement: il a capté quelque chose d'autre. Il s'approcha de la porte, écouta attentivement et courut chercher Harold. Arrivé près de son cavalier, il le poussa jusqu'à la porte malgré les protestations de son ami.
- Krokmou, pourquoi m'as tu amené ici? Il n'y a rien d'autre que du vent et de la neige derrière cette porte.
Krokmou n'en démordait pas et alternait les phases de bonds et d'écoute près de la porte. Lassé, Harold posa son oreille contre le bois et entendit faiblement son nom. Quelqu'un était en train de l'appeler. Rapidement, il ouvrit la porte et s'aperçut que Camicazi et Fantôme étaient de l'autre côte.
- Les filles, rentrez! Mais vous êtes complètement folles de sortir par un temps pareil.
Les deux invitées rentrèrent rapidement, et Harold referma la porte derrière elles. Une fois fini, Harold inspecta complètement son amie: elle était frigorifiée, et tremblait fortement. Il partit chercher les couvertures épaisses de son lit, et les enroula autour de Camicazi.
- Cami, qu'est ce qui s'est passé? Pourquoi as tu quitté ta maison?
- Je …. suis …... gelée... vêtements... trempés
Harold courut chercher des vêtements de rechanges dans un de ses coffres. Par chance, ils ont à peu près la même carrure bien que Camicazi soit un peu plus grande que lui. Une fois près de son amie, il les lui tend.
- Po … Po...Pour moi?
- Oui, tu dois te débarrasser de tes vêtements humides et en mettre des nouveaux, tu te réchaufferas plus vite. Si tu en as la force, met les. Sinon, je devrai te les changer moi-même et ce ne sera pas agréable ni pour toi ni pour moi.
Camicazi prit les habits secs et partit près du lit pour se changer. Harold lui tourna le dos, préférant lui laissait l'inimité nécessaire. Il reporta son attention sur Fantôme et l'inspecta, il est soulagé de constater qu'elle n'est pas blessée. Mais seulement faible à cause du froid.
- Va t'allonger dans un coin et repose toi, Krokmou te tiendra compagnie. Mon pote, assure toi qu'elle va bien.
- Tu peux te retourner maintenant. J'ai fini.
Harold se focalisa sur son amie: elle est assise au bord du lit, toujours enroulée dans les couvertures, mais elle avait arrêté de trembler.
C'est déjà ça, pensa Harold. Elle semble aller mieux.
Soudain, une idée traversa son esprit et il se maudissait de ne pas y avoir penser plus tôt. Il rassembla des petits bouts de bois, et alluma un feu. Il y posa un petit récipient en fer, y versa de l'eau et y ajouta des herbes médicinales.
- Patiente quelques minutes, je te prépare une boisson chaude.
- Harold, tu n'as pas besoin de …..
- N'insistes pas! Et de toute façon …..
Harold se rapprocha de Camicazi et lui toucha le front, les joues et lui prit les mains.
- Tu as encore froid, donc une boisson chaude devrait t'aider à te réchauffer. Et inutile de discuter, c'est non négociable.
Harold retourna près de la préparation et attendit que l'eau bouillisse. À ce moment précis, il saisit son gant de forge et attrapa le récipient en fer. Il déversa l'eau chaude aromatisée dans une chope et la tendit à Camicazi.
- Je te remercie.
- Prend tout ton temps pour te réchauffer, déclara Harold en venant s'installer à côté d'elle. Je ne bougerai pas de là, il fait meilleur ici que dehors.
Camicazi rigola, et souffla dans la chope pour refroidir le contenu. Elle but quelques gorgées et regarda Harold.
- Merci encore pour ton … remontant, je ne savais pas que tu étais capable de faire ce genre de choses.
- Ce n'est pas le premier hiver que je passe ici. Alors, je me suis bien préparé. Mais dit moi ce qui t'amène ici.
- Ma fenêtre s'est cassée...
- Comment ça?
- Je ne sais pas ce qui s'est passé. J'étais tranquillement allongé sur mon lit, quand j'ai entendu un bruit assez puissant. Je me suis levée pour voir ce que c'était, et j'ai constaté qu'il y avait une ouverture par laquelle la neige et le vent s'engouffrait. La chaleur a commencé à quitter la maison, j'allais mourir de froid si je restais là-bas. Alors, je suis sortie et j'ai couru vers chez toi.
Camicazi pris une pause, et repris quelques gorgées du breuvage.
- Quand je suis arrivé devant ta porte, j'ai tapé de tous mes forces. Comme tu ne venais pas, j'ai continué et je t'ai appelé par la même occasion. J'ai été plus que soulagée quand j'ai pu t'apercevoir.
- Alors c'était toi? Je croyais que c'était le vent qui avait déplacé quelque chose chose et qui s'est écrasé sur ma porte. Tu peux remercier Krokmou, il a dû entendre tes appels et m'a dirigé vers la porte.
- Je n'y manquerai pas.
Camicazi termina sa boisson chaude, sentant la chaleur réchauffer petit à petit son corps.
- Et maintenant? Qu'est-ce qu'on fait?
- Tu resteras ici jusqu'à ce que la tempête se calme, répondit Harold.
- Mais? Comment va-t-on faire pour le reste? Je n'ai pas de vêtements, et je ne sais pas si tu auras assez de provisions.
- La tempête ne va pas durer éternellement, j'ai des affaires à te prêter. Et s'il le faut, nous irons chez toi prendre tout ce qu'il nous faut en cas de réserves critiques. Mais dans l'immédiat, c'est toi ma priorité.
- Comment ça?
- Tu es encore gelée, déclare Harold. Tu dois te réchauffer, est-ce que tu veux une nouvelle chope?
- Non merci, ça ira.
Le silence s'installa dans la demeure, laissant à Harold le temps de ranger tout ce qu'il avait préparé.
- Harold?
- Oui?
- Tout à l'heure, tu as dis quelque chose qui m'a interpellé.
- Quoi donc?
- Si je n'avais pas eu la force de me changer, tu as déclaré que tu t'en chargerais. L'aurais tu fait?
- Oui, répondit Harold après quelques secondes d'hésitation. Je l'aurai fait ….. pour ton bien, pour que tu ne tombe pas malade. Je me serai mis derrière toi, pour ne pas voir tes ….. ta féminité.
Heureusement que la lumière n'est pas trop importante, Camicazi ne pouvait pas voir le visage rougissant d'Harold.
- Je te remercie pour ça, c'est que j'aime chez toi.
Camicazi a du mal à rester correctement assise, sa tête commence a tourner et elle tomba vers l'avant. Heureusement qu'Harold est juste à côté. Il l'a rattrapée juste à temps, l'allongea sur le lit et l'installa correctement pour qu'elle puisse dormir. Il réorganisa le lit afin de s'y installer pour tard, s'assied sur une chaise et commença à dessiner dans son carnet. Ce n'est qu'au bout d'une petite heure que Camicazi se réveilla.
- Oh ma tête, qu'est-ce qui s'est passé?
- Tu t'es évanoui, déclara Harold. Je t'ai rattrapé juste à temps, mais il faut que tu dormes maintenant. Ton escapade de tout à l'heure a laissé des traces, tu dois te reposer.
- Mais, et toi?
- Ne t'inquiètes pas pour moi, dort.
Devant l'air insistant d'Harold, Camicazi ne lutta pas d'avantage et se retrouve de nouveau dans le monde des rêves. Harold ne tarda pas à la rejoindre au lit, abandonnant son esprit et se reposa pour la nuit.
La tempête continua pendant quelques jours, et le vent se calma. Harold en profita pour sortir et aller voir les autres. Malgré les petites fourrures portées sur le dos, le froid glacial leur picotait la peau.
- Brrrrrrr, il fait sacrément froid. Essayons de voir les autres, tu te charges de Rasemine et de Thuggory. Je m'occupe d'Angus.
- Compris!
Harold partit vers la grotte de son ami, et tapa de toutes ses forces sur la porte en bois. Cette dernière s'ouvrit et laissa apparaître le jeune adulte.
- Harold, qu'est-ce qu'il y a?
- Je venais aux nouvelles, voir si tu allais bien.
- Je te rassure, Fjord et moi allons très bien. Tu te fais trop de soucis.
- Et toi, pas assez. Enfin, nous devrions...
- Ohé, les garçons.
Harold se retourna pour voir Camicazi être accompagnée des deux autres membres du groupe.
- Désolée de vous interrompre, mais on doit discuter assez rapidement. Angus, laisse nous passer. La réunion se tiendra chez toi.
- J'aurai pu au moins être consulté avant. Enfin bref, entrez.
Tout le groupe entra et se réunit autour de la table.
- Tu peux parler Cami, qu'est-ce qui se passe?
- J'étais en route vers la maison de Rasemine, quand Thuggory m'a intercepté.
- En la voyant, je me doutais qu'elle venait aux nouvelles. Je lui ai écourté un temps d'attente car Rasemine était chez moi.
- Comment ça?
- Le froid commençait sérieusement à entrer dans ma maison. Et pour éviter de trop brûler ma réserve de bois, j'ai demandé à Thuggory de m'héberger.
- Et puis comme ça, nous nous sommes tenus compagnie mutuellement.
- Mais nos réserves commençaient à atteindre un niveau critique, intervient Rasemine. Je ne sais pas combien de temps nous aurions pu encore tenir.
- Moi de même, enchérit Angus. Je commence à voir le fond de mes réserves.
- Et on ne sais pas si la tempête s'éloigne ou pas, conclut Camicazi. Ça craint.
- J'ai peut-être une solution à vous proposer.
Tout le monde regarda Thuggory, attendant son idée.
- Je suis le seul à avoir un Cauchemar Monstrueux, Grayou pourra s'enflammer pendant que nous serons en l'air et donc je ne craindrai pas le froid. J'aurai le temps nécessaire pour observer les alentours.
- Mais ça demandera une grosse quantité d'énergie à Grayou, déclara Harold.
- J'en suis conscient, mais c'est un pari à quitte ou double. Soit la tempête nous tuera, soit je reviendrai avec des bonnes nouvelles.
- Je soutiens l'idée de Thuggory, intervient Camicazi à la surprise générale. Nous devons savoir, je vote «pour».
- De même, déclara Rasemine.
- Également, conclut Angus.
Devant l'accord unanime de ses camarades, Harold céda.
- Très bien, je soutiens ton idée.
- De toute façon, tu aurais perdu le vote, déclare Thuggory. Je cours chercher Grayou et je décolle.
Le grand viking quitta ses compagnons, et partit rejoindre son partenaire.
- Espérons qu'il nous apportera les nouvelles que l'on veut entendre, pria Rasemine.
- Je l'espère aussi, intervient Camicazi. Si la tempête est passée, il ne nous restera plus que l'épreuve finale. Et nous pourrons partir d'ici.
- Oui, espérons.
