Bonjour à tous,
Gros combat prévu pour aujourd'hui, croisez le fer et pour Odin.


Chapitre 55: Attaque Surprise

Les étranges changements climatiques de ces derniers mois sembleraient être un lointain souvenir pour tout le monde, chacun essayant de se convaincre que la dernière épreuve étant derrière eux. Afin d'être prêt pour l'épreuve finale, le groupe continuait de s'entraîner aux armes: chacun ayant une arme et un style de combat totalement différents, les entraînements sont assez animés. Enfin, presque différents: Harold et Camicazi utilisant des techniques de combats basées sur la vitesse, leurs joutes sont relativement très disputées et suivies par leur partenaires d'arme. Mais cette cohésion porta ses fruits puisque ces entraînements restaient très intenses physiquement, bien qu'Harold ait du mal à suivre.

Pourtant alors que tout le monde prenait une pause, des cris de rage se font entendre.

- Qu'est-ce que …..

Ne pouvant finir sa phrase, Angus est directement pris à parti par un viking adulte faisant approximativement sa taille. Son adversaire ne lui laissant aucun répit.

- ON SE FAIT ATTAQUER! ALERTE! cria Angus.

Son cri est entendu par tous ses compagnons et tout le monde se porta à son secours. Mais l'intrus n'est pas venu seul, des renforts sortirent de la forêt et foncèrent dans le tas. Du coup, chacun se retrouva à croiser le fer avec un ennemi.

Harold était aux prises avec un ennemi sensiblement plus grand que lui, mais il était deux fois plus imposant. Malgré sa carrure, Harold peinait à esquiver la massue métallique à pointe.

- TUER, TUER, TUER, TUER! déclara l'intrus.

Harold comprit rapidement le message: ce n'est pas une simple escarmouche, ils viennent clairement pour tuer. Harold n'a pas le choix: il va être obligé de tuer pour survivre.

Harold choisit de se désengager et tourna autour de son adversaire, ce dernier ne le quitta pas des yeux. Harold l'examina attentivement et son regard croisa le sien: le regard vitreux, les yeux infectés de sang, la bave aux lèvres, la respiration aussi forte qu'un animal.

Ce n'est pas possible, un tel état de rage n'est pas normal. Il doit y avoir quelque chose derrière tout ça.

Et sans plus attendre, c'est Harold qui y retourne en premier. Voulant imposer son rythme, il harcèle littéralement son adversaire aux jambes, bras et cotes. Mais il déchanta rapidement alors que son adversaire para toutes ses attaques avec une telle facilité. Mais Harold ne baissa pas les bras, et à force de persévérance, réussit à entailler son adversaire à différents endroits. Mais au lieu de calmer ses ardeurs, le viking ennemi poussa un énorme hurlement, fonça sur Harold et le percuta. Surpris, Harold est projeté en arrière et a lâché ses armes dans le processus. Harold atterrit violemment sur le dos et regarda son opposant: il roula tout de suite sur le côté, la hache adverse venant percuter le sol à l'endroit où il se trouvait une seconde plus tôt.

Harold se releva et mis un peu de distance pour analyser la situation: il est désarmé, un ennemi féroce devant lui, et incapable de localiser son épée. Il se remet à effectuer d'autres cercles autour de son adversaire, et scruta le sol à la recherche de son arme. Il finit par la localiser, et continua sa manœuvre jusqu'à se retrouver en position de la ramasser. À peine a-t-il effectué un mouvement pour la reprendre que son adversaire chargea, Harold réussit à la ramasser et esquiva l'attaque.

Mais les rôles se sont inversés: c'est Harold qui subissait le rythme imposé. Il esquiva, para les attaques sans pour autant trouver une ouverture. Et au cours d'une nouvelle déviation, Harold réussit à se décaler et entailla la jambe droite de son opposant, ces blessures suffisent à mettre un genou à terre mais un mouvement rotatif défensif de la massue a dissuadé Harold de relancer une offensive.

Le garçon ennemi se relève et recommença ses attaques comme s'il ne ressentait aucune douleur. Mais ce coup-ci, la massue frappa Harold et entailla son épaule gauche à de multiple endroits. Il hurla de douleur et recula pour échapper à son adversaire.

Si je ne l'achève pas rapidement, c'est lui qui me tuera.

Et dans un effort désespéré de contrer un nouvel assaut, Harold réussit à briser le manche en bois de l'arme adverse. Ça ne décourage pas son ennemi qui fonça sur lui, et le percuta à nouveau. Mais à la différence de la dernière fois, Harold met du temps à se relever et son ennemi en profita. Il maintient Harold au sol et commença à l'étrangler, Harold tapa de toute ses forces sur les bras pour faire lâcher la prise. Et dans un dernier moment de lucidité, alors que sa vision se floutait petit à petit, il prit un couteau attaché à sa ceinture et le planta dans la gorge de son opposant. Et dans un dernier râle, il s'effondra au sol.

Harold prit un grande inspiration, il pouvait respirer à nouveau. Il regardait autour de lui, et vit le cadavre à ses côtés. Le couteau que lui avait donné Gueulfort lui a été utile. Et alors qu'il tentait de se relever, il sentit sa tête devenir lourde et sa vision devenait noire. Juste avant de perdre connaissance, il entendit qu'on l'appelait.

Lorsqu'il se réveilla, Harold est complètement perdu: malgré l'obscurité de la nuit, il pouvait sentir qu'il était dans un lit alors que juste avant, il gisait au sol.

- Qu'est-ce qui s'est passé? Comment suis je arrivé ici?

Il n'a pas le temps de répondre qu'un Furie Nocturne accapara très rapidement son attention.

- Oui, moi aussi je suis content de te voir mon pote. Ça va, pas la peine de venir me lécher.

Krokmou ne pouvait retenir sa joie et bondissait partout dans la pièce.

- Calme toi, pas besoin d'être aussi excité.

- Krokmou, pourquoi toute cette agitation? J'espère que …... Harold, tu es enfin réveillé.

Angus combla rapidement la distance qui le séparait d'Harold et s'installa à son chevet.

- Angus, mais où suis je? Je ne reconnais pas cet endroit.

- C'est normal, nous sommes dans la chambre de Rasemine.

- Quoi? Mais que s'est …..

- Doucement, respire et détend toi. Tu es en sécurité. De quoi te souviens tu?

- Je me souviens que l'on s'est fait attaqué, et que chacun combattait. Mon adversaire avait pris le dessus, il m'étranglait, et je lui ai planté un couteau dans sa gorge. C'est tout ce dont je me souviens.

- On a craint le pire quand Thuggory t'a trouvé, gisant au sol.

- Thuggory? Et les autres, comment vont ils? Est-ce qu'ils sont blessés?

- Toujours à t'inquiéter pour les autres alors que c'est toi le plus mal en point. Repose toi, nous te dirons tout le reste demain matin. Mais avant que tu ne dormes, je te laisse cette chope ici.

- Qu'est-ce que c'est?

- Un breuvage pour t'aider à cicatriser, ton adversaire t'a bien lacéré ton épaule gauche. Maintenant, tu dois te reposer. Krokmou, je compte sur toi pour le surveiller au cas où. Mais je pense qu'il n'ira nulle part.

Angus quitta le chevet de son ami, laissant à Krokmou la responsabilité de ne pas quitter des yeux son cavalier. Harold ne chercha pas longtemps à comprendre les paroles de son ami, ses paupières devenaient de plus en plus lourdes et il se rendormit. À son réveil, il constata que Rasemine se tenait sur une chaise et l'observait tranquillement.

- Ah Harold, te revoilà parmi nous. Comment te sens-tu?

- Mal au dos, et à mon épaule.

- La solution de myrtes appliquée sur tes blessures ne doit plus faire effet, je vais chercher les autres pour me donner un coup de main.

Rasemine quitta les lieux sans laisser le temps à Harold de protester. Il revient quelques minutes plus tard avec des nécessaires de soins et accompagné par tout le groupe.

- Bien le bonjour Harold, déclara Angus. Ça va mieux?

- Pas tellement.

- On s'en doutait. Alors, avant de raconter ce qui s'est passé, nous allons changer ton bandage. Cami, nous comptons sur toi.

- Qu'est-ce que vous …...

Harold n'a pas le temps de finir sa phrase qu'il se fait mettre en position assise par ces camarades, et Camicazi prit la tête d'Harold.

- Regarde moi, et seulement moi uniquement. Ne regarde pas tes blessures, respire et calme toi.

Sous les conseils de son amie, Harold ne la quitta pas des yeux et se détendit au son de sa voix. Cela laissait le champs libre à Angus et Rasemine pour défaire le bandage pendant que Thuggory appliquait le jus de baies de myrtes sur le bandage neuf. Après avoir nettoyé et bandé la plaie, Harold est repositionné au fond du lit par ses amis. Ces derniers s'installèrent autour du lit, à l'écoute de leur ami.

- Très bien Harold, explique nous tout ce dont tu te souviens à partir du moment où l'on s'est fait attaqué.

Harold expliqua en détail son face à face avec son adversaire, ses observations, ses doutes, son action désespérée, jusqu'à son réveil dans la nuit.

- On va éclairer ta lanterne, mais on va reprendre depuis le début selon nos points de vue. l'informa Rasemine. Comme tu le sais déjà, après avoir engagé Angus, deux autres ennemis se sont jetés dans la mêlé. Thuggory est parti aider Angus, et je me suis focalisé sur le deuxième avec l'aide de Camicazi.

- Nous étions quand même à deux contre un, poursuivit la jeune héritière. Et pourtant, il arrivait à nous tenir en respect malgré les multiples blessures infligées.

- C'est comme si il était insensible à la douleur, déclara Angus. Plus on le frappait, et plus il s'énervait. On aurait dit qu'il était dans une rage incontrôlable.

- Et même quand je l'engageais dans une épreuve de force, il me dominait largement. J'avais l'impression d'être …. léger pour lui.

- Thug, imagine pour moi alors. Je ne suis même pas sûr qu'il a senti l'impact quand il m'a percuté, répondit Harold.

- Quoiqu'il en soit, nous avons réussi à neutraliser notre adversaire. Angus est parti aider les autres, et je suis parti à ta recherche. Le problème, c'est que je ne te voyais nulle part et je commençais à craindre le pire. Et après une interminable recherche, je t'ai aperçu: allongé au sol contre ton adversaire. J'ai été soulagé quand je te voyais te relever, mais j'ai vite déchanté quand tu as perdu connaissance.

- De notre côté, nous avons réussi à tuer le troisième assaillant! poursuivit Angus. Nous sommes parti à votre recherche, et nous avons entendu les cris désespérés de Thuggory.

- Nous avons pensé que tu étais mort, déclara Camicazi. Tu étais inconscient, ta poitrine en sang, c'était …. c'était...

- Seul Angus à garder la tête froide, intervient Rasemine. Il a senti ton souffle, et nous a assuré que tu étais vivant. Alors, on s'est tous mobilisé pour te ramener ici et te soigner. La suite, tu la connaît.

Harold ferma les yeux quelques instants, assimilant toutes les informations. Et alors que tout le pensait qu'il s'est endormi, Harold déclara:

- Sait on qui sont nos agresseurs?

- Malheureusement, aucun indice. Juste des suppositions, intervient Angus.

- Sans doute d'autres héritiers, il n'y a que nous qui pouvons être présent. Je me demande pourquoi ils agissaient bizarrement, s'interrogea Thuggory.

- J'ai peut-être une idée, répondit Harold. Pendant que j'observais mon adversaire, j'ai regardé son regard. On aurait dit que son esprit était … possédé, comme s'il était sous l'emprise de quelque chose.

- Il n'y a vraiment que toi pour faire ce genre d'observation, répliqua Angus.

- À la différence de vous tous, j'étais seul. Donc je n'allais pas foncer tête baissée dans un combat mortel.

- Maintenant que tu le dis, c'est vrai. Bon, tu es aussi celui qui est le plus mal en point. Mais tu t'es débrouillé tout seul, remarqua Angus.

- En tout cas, ils nous ont attaqué pendant le seul jour où nos dragons n'étaient pas là. Ce n'est pas de chance, constata Camicazi.

- Chance ou pas, ils venaient clairement ici pour tuer. J'annonce que je n'aurai pas de pitié en cas de nouvelle agression.

- Thug, ce n'est pas un peu exagéré?

- Oh que non Angus. Regarde dans quel état est Harold, ça aurait pu être l'un d'entre nous. Voire pire. Je ne compte pas vous faire une cérémonie funèbre parce que vous êtes mort. Nous nous sommes fixés une promesse, nous la respecterons.

- C'est compris, calme toi. Nous sommes dans la chambre d'un blessé quand même, intervient Rasemine.

- Je ne suis pas mal en point.

- Un peu, quand même. Donc, tu vas rester bien sagement ici et te reposer. De toute façon, tu ne pourras rien faire tant que ton épaule ne sera pas rétablie. Ne t'inquiète pas, nous te tiendrons compagnie à tour de rôle. Cami, tu prend le premier tour.