Bonjour, bonsoir,
Je publie aujourd'hui en pensant très fort à Maggie Smith, l'actrice qui a incarné Minerva McGonagall. Qu'elle repose en paix.
Le chapitre suivant est plutôt long avec plus de 4000 mots, j'ai hésité à le couper en deux mais finalement, pourquoi s'imposer ça ? Donc...
Enjoy,
Likocham.
Granger
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Ce même soir, Hermione prétexta une ronde dû à son rôle de Préfète-en-Chef pour sortir de son dortoir sans que ses camarades ne s'interrogent. Ainsi, elle pouvait rejoindre Drago Malefoy dans la Tour d'Astronomie. Elle savait qu'elle n'arriverait pas à dormir sur ses deux oreilles si elle le savait seul lors de sa transformation. Tout en marchant dans les couloirs, la brune pestait contre ses capacités d'empathie: après toutes ces années d'animosité, après ce qu'il s'était passé au manoir Malefoy, elle s'inquiétait quand même pour lui.
Hermione ne trouva personne en haut de la tour. Pas très étonnant à vrai dire, il était encore tôt. Elle rebroussa chemin et finit par s'asseoir sur un banc où elle était quasiment sûre de croiser le Serpentard. Elle sortit son nouvel exemplaire de l'Histoire de Poudlard (l'auteur avait ajouté un chapitre sur la bataille de Poudlard et Hermione avait décidé de le relire entièrement) et commença sa lecture.
Deux heures plus tard, des pas pressés se firent entendre. Quelqu'un passa devant la jeune femme qui releva le nez de son livre.
— Malefoy ! Attends-moi !
Hermione se précipita à la suite du Serpentard. Il marchait vite, son balai à la main.
— Granger ? Mais qu'est ce que tu fiches là ?
— Je t'accompagne, répondit-elle comme si c'était évident.
— Quoi ? Mais pourquoi faire ? J'ai pas besoin de toi.
Son ton était froid et distant. Il paraissait aussi un peu sur les nerfs.
— Oh arrête, ria la Gryffondor. Depuis le début de l'année, tu ressembles à un zombie. Alors que ces deux dernières nuits, tu as enfin pû dormir, même un peu. Ne me fais pas croire que ce n'est pas lié à ma présence ?
— N'importe quoi…
— Pourquoi tu marches si vite ? Ralenti !
Hermione commençait à s'essouffler. Le blond avait de grandes jambes et elle peinait à le suivre. Elle s'arrêta pour reprendre son souffle.
— Malefoy !
— Par Salazard ! Tais toi et avances ! On va se faire coincer !
Il s'était retourné, impatient. La lionne se remit en marche, et trottina jusqu'à lui. Ils arrivèrent devant la porte de la tour, unique accès, quand un miaulement grinçant les fit se retourner.
Sortie de nul part, Miss Teigne, la chatte de Rusard, se tenait devant eux, son regard perçant fixé sur eux. Hermione sut tout de suite qu'ils étaient fichus. Si elle était là, alors son maître n'était pas loin.
— Bordel, ce chat me fout les jetons ! murmura Malefoy. Dégage !
Il agita son balai devant elle dans une vaine tentative de lui faire peur mais elle feula et miaula de plus belle. Une voix résonna alors au loin.
— Tu as trouvé quelque chose ma belle ? Des élèves hors de leur dortoir ?
Hermione écarquilla les yeux:
— Mince ! Rusard est déjà là !
Les pas pesants du vieil homme se rapprochaient inexorablement.
— Vite! On monte!
Drago et Hermione grimpèrent les escaliers à toute vitesse. Puis, arrivés dans la salle la plus haute, le Serpentard les dirigea sur la terrasse où il enfourcha son balai. Il invita la lionne à faire de même. Elle hésita. Elle n'avait jamais aimé voler.
— Grouilles-toi ! cria Malefoy.
Alors, il lui tendit une main qu'elle saisit. Elle se plaça derrière lui et enserra ses bras autour de sa taille. Le blond donna une impulsion avec son pied et ils s'envolèrent. Aussitôt Hermione s'agrippa plus fort et ferma les yeux. Elle se sentit dégringoler dans le vide alors qu'ils descendaient en piqué et ne put réprimer un petit cri effrayé. Puis Drago redressa son manche et ils slalomèrent entre les différents toits de l'école.
Après ce qui parut une éternité à Hermione, Drago ralentit l'allure. Elle osa enfin ouvrir les yeux. La nuit était calme, sans nuage. Le parc et le lac du château étaient éclairés par la lune. C'était beau vu d'ici. Apaisant.
— Tu as une de ces forces, remarqua le blond alors qu'ils descendaient lentement vers le sol.
Hermione se rendit compte qu'elle avait toujours ses bras croisés autour de son torse et la joue posée sur son dos. Elle desserra sa prise et se redressa, gênée. Ils se posèrent sur un passage reliant deux ailes du château, à l'abri des regards. Hermione descendit rapidement de l'objet volant. Malefoy passa une main sur son visage.
— On a failli se faire prendre à cause de toi, tu t'en rends compte ? siffla-t-il.
— À cause de moi ? Pourquoi ce serait à cause de moi ?
Hermione croisa les bras sur sa poitrine, sur la défensive.
— Je me balade la nuit hors de mon dortoir depuis le début de l'année et je n'ai jamais eu de problème !
— Quoi ? Et moi alors ? Je t'ai surpris deux fois je te ferais remarquer !
— Tu es exaspérante ! Tu m'as ralenti aujourd'hui. Pourquoi t'es là d'ailleurs ?
— Je… Je m'interroge. Je veux en apprendre davantage sur ton cas.
— Sur mon cas ?
Il releva le menton. Ses yeux avaient changés de couleur et viraient au noir. Merde, elle avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Elle commença à s'excuser mais il s'approcha d'elle, l'air mauvais.
— Ce n'était pas...
— Je ne suis pas une bête de foire maudite Sang-de-Bourbe, cracha-t-il.
Hermione en resta bouche bée. Comment osait-il encore utiliser cette insulte ? Elle porta la main à son avant bras, là où résidait sa cicatrice et redressa la tête, les lèvres pincées. L'envie de lui arracher ses cheveux blonds l'envahit mais elle se retint, se contentant de répondre sèchement :
— Alors je ne vais pas abuser davantage de ton temps. Les filles de mon dortoir vont se rendre compte de mon absence. Débrouille-toi seul.
Furieuse, elle le bouscula sans ménagement et s'éloigna à pas rapides.
— C'est ce que je fais depuis des mois! cria le blond dans son dos.
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Le lendemain, Hermione fut tentée d'abandonner toute cette histoire d'amitié bidon. Qu'avait-elle cru ? Que maintenant qu'elle avait découvert le secret de Malefoy, ils se rapprocheraient et oublieraient tous leurs différends ? Mais c'était être bien naïve. Il n'avait pas changé. Et elle n'avait pas oublié. Passer outre son ressentiment pour le Serpentard était voué à l'échec. Oui, il valait peut-être mieux laisser tomber et ne plus s'approcher de lui.
Hélas, elle attendait son prochain cours, appuyée sur le mur du couloir, quand le pourquoi de toute cette mascarade se rappela à elle. À quelques pas, se trouvaient trois jeunes sorcières de la maison Gryffondor. Elles s'agitèrent à la vue d'un garçon de Serpentard qui avançait vers elles.
— Regardez qui arrive ! lança une des sorcières qui avait un nez en trompette.
— Génial… grimaça son amie en envoyant ses dreadlocks derrière son épaule.
Nez-en-trompette sortit sa baguette.
— On devrait peut-être l'aider à rejoindre ses parents… proposa-t-elle, l'air mauvais.
La troisième sorcière, une petite brune, écarquilla les yeux.
— Mais ses parents sont morts !
— Justement, ricana nez-en-trompette.
— Arrêtes, c'est méchant, réprimanda petite-brune.
— C'est un Serpentard, Sara, rappela dreadlocks, l'air hautain.
Le jeune sorcier approchait, et Hermione se décolla du mur, prête à intervenir. Si la petite brune n'arrivait pas à raisonner ses amies, elle redoutait une attaque.
— Et alors ? demanda Sara.
— Quoi ? T'as oublié ce que les Carrows nous ont fait subir l'année dernière ?
— Quel est le rapport avec…
— Tais-toi, il est là.
Et effectivement, le Serpentard passa devant le groupe. Nez-en-trompette leva sa baguette. Hermione allait s'interposer quand son regard aperçut un meilleur moyen de régler la situation.
— Malefoy ! scanda-t-elle.
Les trois filles lui prêtèrent aussitôt attention tandis qu'elle se postait en plein milieu du couloir. Le jeune Serpentard dut faire un écart pour ne pas lui rentrer dedans. Malefoy, Zabini et Nott venaient de tourner à l'angle et approchaient. L'interpellé leva un sourcil en la voyant. Ravalant sa fierté, Hermione leva un bras pour le saluer. Il ne lui rendit pas mais vint vers elle, l'air blasé tandis que ses amis la dépassaient, la dévisageant avec curiosité.
— Je suis contente de te voir, sourit-elle, crispée.
— Tu n'en fais pas un peu trop Granger ? marmonna Malefoy en arrivant à sa hauteur.
Hermione vit le jeune Serpentard tourner à droite, disparaissant. Le groupe de sorcières n'avait pas bougé, observant leurs aînés. Elle aperçut même dreadlocks chuchotait dans l'oreille de nez-en-trompette. Petite-brune, ou Sara, leva les yeux au ciel, remonta son sac sur son épaule et laissa ses amies là.
— Non, pas du tout, je voulais te parler du devoir d'arithmancie, tu l'as fait ?
— Pas encore.
Hermione se mordit la langue, il ne faisait pas beaucoup d'effort pour être aimable. Elle jeta un œil vers les deux Gryffondor restantes : elles assistaient à la conversation avec beaucoup d'attention.
— On avait dit qu'on s'entraiderait, rappela-t-elle en insistant sur le dernier mot.
Il suivit à peine son regard. Mais celà dut lui suffire pour comprendre la situation. Malefoy souffla.
— Bien sûr… Je te dirais quand je l'aurais fait, on pourra comparer, si tu veux. (Puis il se tourna franchement vers les deux sorcières). Vous n'avez pas cours ?
Nez-en-trompette poussa un petit cri et dreadlocks sursauta. Cette dernière prit le bras de son amie et elles détalèrent aussitôt.
— Ridicule.
Malefoy secoua la tête et contourna Hermione sans plus de considération. La sorcière expira, soulagée que le blond ait tenu sa part du marché. Dans son dos, elle entendit les élèves entrer dans la salle de classe. Ce n'était pas si compliqué. Ils devaient simplement faire semblant.
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Le reste de la semaine se passa avec la même ambiance étrange. Hermione et Drago se saluaient quand ils se croisaient en présence d'autres élèves, ils s'asseyaient parfois l'un à côté de l'autre à la bibliothèque et discutaient légèrement quand on pouvait les entendre. Mais, dès qu'ils n'y avaient plus personne, les masques tombaient. Les regards noirs et les grimaces d'exaspérations refaisaient surface. La tension devenait palpable.
Hermione ne s'aventura plus la nuit pour accompagner le Serpentard. Elle avait bien compris qu'elle n'était pas la bienvenue. Et elle n'avait plus du tout envie d'être à ses côtés. Hélas, ça ne l'empêchait pas de très mal dormir. Elle en fit même des cauchemars. Chaque matin, la culpabilité la rongeait, et chaque matin elle la refoulait.
Puis, le week-end arriva et ils ne se croisèrent quasiment plus. Hermione vit seulement le Serpentard en tenue de Quidditch quand il passa dans la Grande Salle. Le premier match de l'année avait lieu la semaine suivante, alors lui et son équipe devaient certainement s'entraîner toute la journée.
Hermione était en train de lire sur le canapé moelleux de sa salle commune quand Harry et Ginny vinrent se poster devant elle.
— Mione, il faut qu'on parle !
Elle les regarda, intriguée. Ils avaient la mine sérieuse. Ils se posèrent sur le canapé, de part et d'autre de la brune.
— Qu'est ce qu'il y a ? Vous me faites peur…
— C'est au sujet de Malefoy, commença Ginny.
— Je pense que tu as menti et on aimerait connaître la vérité, compléta Harry sûr de lui.
— Tu sais que tu peux tout nous dire ! Tu peux nous faire confiance, insista la rousse.
Hermione tourna la tête de gauche à droite, les regardant à tour de rôle. Ils la dévisageaient, attendant une réponse honnête de sa part. Hélas, elle ne pourrait pas leur donner.
— Je ne sais pas de quoi vous voulez parler, on s'entend bien c'est tout… répondit-elle finalement, hésitante.
— Mione ! Sérieusement ! On t'a observé toute la semaine avec Gin, tu n'es pas naturelle du tout avec cette fouine ! Est ce qu'il te menace ?
— Non ! Non ! Bien sûr que non !
Qu'allaient-ils s'imaginer ? Leur mentir était si difficile. Peut-être qu'elle pourrait toujours essayer de se rapprocher le plus possible de la vérité:
— Vous avez raison… Ce n'est pas naturel. Mais je vous en prie, il faut que vous gardiez ça pour vous !
— Expliques-nous et nous aviserons, dit Ginny.
Hermione souffla, cherchant ce qu'elle pouvait dire ou non.
— Harry, tu te rappelles la nuit où j'ai suivi Malefoy ? (Le brun acquiesça.) Je l'ai trouvé en haut de la tour d'Astronomie, comme je te l'ai dit, il faisait ses devoirs. Quand je l'ai surpris, je ne me suis pas arrêté là et je l'ai confronté. Il sort toutes les nuits en dehors du couvre-feu car il n'arrive pas à dormir. Alors je lui ai fait du chantage.
Harry et Ginny en furent étonnés.
— Toi ?
— C'est toi qui lui fait du chantage ?
— Oui, mais c'est pour une bonne cause ! argumenta la brune. Vous avez dû remarquer qu'il y a pas mal de tension entre les maisons, surtout avec les Serpentard. Alors je me suis dit que Malefoy et moi on pourrait faire semblant d'être amis pour… montrer l'exemple. En échange de sa participation, je garderais le silence sur ses sorties nocturnes. Mais ce n'était peut-être pas une bonne idée, si vous avez découvert la supercherie…
— Non! C'est du génie ! s'exclama sa meilleure amie. Les autres y croient dur comme fer ne t'en fais pas. Nous, on te connait par coeur, c'est pour ça qu'on a deviné que quelque chose clochait.
— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, marmonna Harry. Tu pactises avec le diable…
— Pactiser avec… (Hermione éclata de rire.) Harry, tu en fais trop, Malefoy n'a rien du diable.
— Il y a encore quelques semaines, tu le détestais. Tu me reprochais même mon intervention à son procès.
— Je le déteste toujours… Et je pense toujours qu'il aurait dû finir en prison. Mais, maintenant qu'il est là, si je peux m'en servir pour apporter un peu de paix dans cette école, alors peut-être que lui donner une seconde chance n'aura pas été vain.
Hermione massa son avant-bras gauche, prit une grande inspiration et sourit:
— Vous n'imaginez pas comme je suis soulagée que vous soyez au courant !
Ginny la prit dans ses bras.
— Tu peux nous faire confiance. Ne nous cache plus rien !
La rousse tira alors Harry vers elles pour un câlin collectif. Dans les bras de ses amis, elle se sentait bien, mais une pointe de culpabilité refit surface à l'entente des mots de son amie: elle n'avait pas tout dit. Pourtant elle leur faisait entièrement confiance.
Mais ce dernier secret ne lui appartenait pas. Il était à Malefoy. Et elle ne pourrait jamais en parler sans son accord.
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Le dimanche soir, Hermione marchait dans les couloirs en compagnie de Padma Patil. Les deux Préfètes-en-Chef effectuaient leur ronde de nuit, s'assurant qu'aucun élève ne rodait hors de sa salle commune. La Serdaigle sortit sa baguette de sa poche et fit jaillir un minuscule système solaire dans un faisceau de lumière.
— Il est déjà minuit passé, informa Padma, nous ferions mieux d'aller nous coucher.
La lionne réprima un bâillement.
— Ça me va parfaitement.
Elles échangèrent un sourire complice, et rebroussèrent chemin pour rejoindre leur salle commune respective. Padma interpella Hermione.
— Viens, on va couper par là.
Elle lui indiqua une porte qui menait à une petite cour. Elles traversèrent cette dernière en diagonal et pénétrèrent à nouveau dans le château par une autre entrée. Le couloir qu'elles empruntèrent ensuite les mena dans l'aile dédié à la botanique. Hermione repensa à la première fois où elle avait vu Malefoy transformé, dans une salle non loin d'ici. La bête était nu et rachitique. Elle avait eu tellement peur en la voyant. Peur qu'elle soit dangereuse et qu'elle puisse attaquer les autres élèves, peur qu'elle ait fait du mal au jeune homme. Les lèvres de la Gryffondor esquissèrent un sourire: si elle avait su…
Perdue dans ses pensées, Hermione ne remarqua pas tout de suite que sa collègue ne se tenait plus à ses côtés. Quand elle se retourna, elle la vit arrêtée, quelques mètres avant. Elle regardait par une ouverture menant aux serres, l'air concentré.
— Qu'est ce que tu fais ? demanda la lionne.
— J'ai cru entendre du bruit par là-bas.
Hermione se rapprocha, l'oreille tendue. Soudain, le bruit d'un pot qui se brise les fit presque sursauter. Baguettes en main, elles approchèrent des portes en verre poli des serres. Il y en avait trois. Derrière celle de droite, l'ombre d'un mouvement se distingua.
— Qu'est ce que c'est ? murmura Padma.
Elle semblait inquiète, ses sourcils noirs froncés.
— C'est peut-être Peeves qui fait encore des siennes… essaya de la rassurer Hermione. Mais il vaut mieux qu'on en soit sûr. Viens !
Doucement, elles ouvrirent la porte qui grinça sur ses gonds. Pour la discrétion, elles pouvaient repasser. La serre était plongée dans le noir, seulement éclairé par la lune qui filtrait à travers le toit en verre.
— Il y a quelqu'un ? scanda la Gryffondor.
Aucune réponse. Mais Padma, paniquée, lui attrapa le bras et pointa une zone remplie de plantes géantes. Les feuilles semblaient bouger.
— Lumos !
La lumière de la baguette d'Hermione les éblouit un instant. Puis la Gryffondor le vit. Padma poussa un cri effrayé. Bon sang ! Qu'est ce qu'il faisait là ? Immédiatement, elle éteignit sa baguette. Elle prit le bras de la Serdaigle et la tira rapidement vers la sortie.
— Pourquoi tu éteins ? Qu'est ce que c'était ? paniqua Padma.
— Je… Je ne sais pas, mentit la lionne.
Elle referma vivement la porte de la serre derrière elle.
— Ça avait l'air énorme ! Qu'est ce qu'on va faire ? Tu penses que c'est dangereux ?
Le cerveau d'Hermione tournait à mille à l'heure, il fallait qu'elle trouve le moyen de faire partir la jeune femme.
— Il faut aller chercher un professeur… Tu peux y aller ? Je vais rester là pour m'assurer que personne ne tombe sur lui par hasard.
— Oui… Oui bien sûr !
Padma, trop heureuse de quitter les lieux, ne se le fit pas dire deux fois et partit en courant chercher de l'aide. Dès qu'elle fut hors de vue, Hermione rouvrit la porte vitrée en grand.
— Malefoy ! Malefoy ! Sors de là ! Il faut vite qu'on s'en aille ! Où sont tes affaires ? Ah! Je les vois!
La jeune femme prit les vêtements et les effets du Serpentard qu'elle fourra dans son sac tandis que l'homme transformé en animal sortait tant bien que mal de derrières les plantes où il s'était réfugié. Hélas, ces dernières avaient beau être grandes et fournies, elles n'avaient pas suffi à le cacher à la vue des jeunes femmes tant il était imposant. D'autant que sa fourrure blanche, qui avait bien poussée désormais, avait semblé éclatante sous la lumière du Lumos.
— Je vais essayer de te lancer un sort de désillusion, ne bouge pas.
Une fois fait, la sorcière se rapprocha de la porte pour vérifier qu'il n'y avait personne dans les couloirs. La voie était libre.
— Suis-moi, je sais où te cacher. Dépêche-toi !
Elle sortit de la serre et s'engagea dans les couloirs à pas pressés. Elle vit les murs se flouter au passage de Malefoy qui avançait à côté d'elle, invisible. Ils progressaient vite et ne croisèrent personne. Enfin, ils se stoppèrent devant un mur de pierres au septième étage. Là, Hermione fit trois aller-retour. Une porte en bois apparut alors.
Aussitôt, elle l'ouvrit et ils s'engouffrèrent dans la pièce. C'était un salon chaleureux, haut de plafond. Sur un mur trônait une imposante cheminée, dont le feu crépitait déjà, réchauffant l'atmosphère. Sur celui d'en face de grandes baies vitrées donnaient accès à une terrasse en pierre. Le sol était recouvert de tapis douillets. Un canapé vert émeraude était le principal meuble de la pièce. Il était agrémenté d'une dizaine de coussins de la même couleur. Enfin, une arche au fond donnait accès à une autre salle.
Mais Hermione n'avait pas le temps pour une visite, Padma et un professeur allaient retourner d'une minute à l'autre dans la serre. Malefoy, qui était de nouveau visible sous sa forme animal, regardait autour de lui d'un air stupéfait.
— Il faut que j'y retourne. Ne t'inquiète pas je trouverais quelque chose à leur raconter. Toi, reste ici ! Je reviendrai !
Avant de quitter la salle, elle ne put s'empêcher d'ajouter:
— Tu as de la chance d'être tombé sur moi, j'espère que tu t'en rend compte…
Puis elle courut à en perdre haleine en direction des serres. Elle bifurqua dans le couloir de botanique mais fit vite marche arrière en voyant Padma et le Professeur McGonagall déjà sur place.
— C'était cette serre-ci, Professeur. Hermione devrait être là… et la porte était fermée !
— Miss Granger ? la chercha McGonagall.
Merde! Il lui fallait une idée, vite ! Elle tourna la tête de part et d'autre, à la recherche de quelque chose, n'importe quoi ! Elle vit à travers la fenêtre, la statue d'un cheval ailé. Il se trouvait au centre de la cour qu'elle avait traversé plus tôt avec Padma. Ce fut l'illumination !
— Hermione ?
Les voix qui la cherchaient approchaient dangereusement. Elle fonça vers la porte qui menait à l'extérieur et l'ouvrit à la volée.
— Vous avez entendu ? Par ici !
Hermione se retourna juste à temps pour voir apparaître Padma accompagnée de la directrice.
— Miss Granger ! Est ce que tout va bien ? Que s'est-il passé ?
— Où est cette chose ? Tu étais censé rester près de la serre, demanda Padma, inquiète.
— Tout va bien… Cette chose, c'était un hippogriffe Padma ! Je viens de le faire sortir, il s'est tout de suite envolé. Je suis désolée qu'on ait dû vous réveiller pour ça Professeur.
Le mensonge lui était venu avec une facilité déconcertante. Maudit Serpentard, il commençait à avoir une mauvaise influence sur elle.
— Un hippogriffe ? Dans l'école ? Tu es sûre ? demanda la Préfète.
— Certaine ! J'étais curieuse quand tu es partie, on ne l'avait pas bien vu dans le noir, alors j'ai rouvert la porte… Quand j'ai vu que c'était un hippogriffe, j'ai essayé de l'amadouer pour qu'il sorte.
— Cela aurait pu être dangereux Miss Granger, les hippogriffes peuvent être très agressifs, la réprimanda McGonagall.
Hermione prit un air penaud.
— C'est vrai Professeur. Je suis désolée.
— Enfin, c'est une histoire qui finit bien. Il faudra que je me renseigne sur la raison d'un hippogriffe à l'intérieur de cette école, songea la directrice à voix haute. Quant à vous, vous devriez aller vous coucher Mesdemoiselles.
— Avec plaisir, s'exclama Padma.
Les trois sorcières quittèrent les lieux, ensemble. Elles se séparèrent aux niveaux des grands escaliers. Quand Hermione se retrouva seule, elle reprit le chemin du septième étage. Elle retrouva Malefoy, allongé sur les tapis devant le feu de cheminée, à moitié endormi. Il releva sa grosse tête en la voyant.
— Tout va bien, souffla la jeune femme.
Cette histoire l'avait épuisée. Elle alla s'allonger sur le canapé, ferma les yeux et s'endormit à son tour.
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— Comment c'est possible?
Hermione regarda Malefoy sans comprendre. Il observait la salle dans laquelle ils se trouvaient, l'air perplexe. Il venait de reprendre forme humaine et s'était installé sur le canapé aux côtés de la jeune femme.
— C'est la Salle sur Demande. Tu la connais pourtant.
— Mais elle a été détruite… Crabbe avait lancé un Feudeymon.
— Il n'a détruit qu'un des aspects de la Salle. Les autres formes, comme celle-ci, sont intactes. Et… Je suis désolée, je n'aurais peut-être pas dû t'emmener ici, je n'avais pas pensé que c'était ici que ton ami était…
— Ce n'était pas mon ami, l'interrompit le blond.
— Oh… D'accord.
Hermione jugea bon de ne pas s'étendre sur le sujet et chacun retourna dans ses pensées. Elle l'avait aidé sans réfléchir cette nuit, oubliant leur animosité. Si elle n'avait pas été là, qui sait ce qu'il se serait passé pour lui. Son secret aurait certainement été découvert. Alors maintenant quoi ? Ils allaient de nouveau se détester ? De nouveau s'ignorer ? Jugeant le silence entre eux trop pesant, Hermione finit par se lever en s'étirant.
— Il vaut mieux que j'y aille, je dois me préparer pour les cours.
Elle se dirigea vers la sortie.
— Granger ?
La jeune femme se retourna vers le blond. Il s'était levé également, couvert par sa cape.
— Merci. Pour ton aide.
Il la regarda droit dans les yeux. Il semblait sincère. Le mur invisible, entre eux, se fissura.
— De rien, Malefoy.
Et Hermione partit.
