The Dueling Club

Résumé : En 1943, le monde des sorciers est sous le joug de Gellert Grindelwald. Deux ans plus tard, l'Histoire nous dit que ce dernier sera vaincu par Albus Dumbledore. Deux années qui auraient pu suffire à forger l'avenir de Tom Jedusor. Mais Grindelwald est défait par un autre homme, et deux jeunes sorciers voient leurs chemins se croiser de manière inattendue.

Catégorie : Univers alternatif, romance et drame (même si ici on est plutôt sur du happy-end et une histoire positive, Tom et Harry ont chacun eu un passé compliqué et ils en gardent les traumatismes.)

Rating : M pour plus de sûreté

Couple principal : Tom Jedusor/Harry Potter

Couple secondaire : Albus Dumbledore/Gellert Grindelwald

Nombre et longueur des chapitres : 20 chapitres, 6 sont déjà prêts à être publiés. Les chapitres font environ 6 000 mots chacun.

Publication : hebdomadaire, tous les mercredis après-midi.

Quelques explications : Harry Potter et Tom Jedusor sont nés à la même époque. Gellert Grindelwald a tué les parents de Harry lorsqu'il était bébé. Harry grandit en France, où il mène une vie assez similaire à celle décrite dans le canon chez sa tante et son oncle, jusqu'à ce que le Seigneur des Ténèbres vienne le chercher. Son ennemi n'est alors pas Lord Voldemort mais Gellert Grindelwald. Tom est le narrateur de cette histoire, elle est écrite de son point de vue.


La poussière flotte dans l'air, ses particules révélées par le soleil qui inondent soudain la fenêtre de la bibliothèque. Je les regarde danser, comme des étoiles lointaines, et je me sens si petit, si insignifiant.

Mes bras me font mal et mes yeux me piquent, après avoir trop longtemps scruté des lignes noires sur un fond trop blanc. Je cherche mais je ne trouve que des mots vides, des symboles sans sens. Mon corps tout entier réclame du repos, après cette énième nuit blanche à poursuivre l'immortalité dans les pages. Je souffre en silence, tremblant de l'intérieur de mon corps, en attendant un été qui arrivera, que je le veuille ou non. Un été qui pourrait être le dernier.

Je me redresse difficilement sur mon tabouret, m'appuyant contre les rayonnages de la Rréserve de la bibliothèque comme si ces milliers de papiers pouvaient soutenir mon âme en perdition. La poussière se dépose sur les reliures usées et je me demande si mon existence n'est pas vaine. Peut-être devrais-je accepter ma mort sous les bombardements de cette guerre, réduit à rien, en cendres. Comme le seront les autres orphelins avec lesquels j'ai grandi.

Je ne suis, après tout, pas si différent de ces moldus impuissants.

Je les entends hurler lorsque je ferme les yeux, mes souvenirs des dernières vacances me hantent et m'empêchent de dormir. Les explosions déchirent le ciel, les flammes ravagent les maisons, les corps sans vie jonchent le sol. Je ne peux qu'attendre le premier septembre comme un condamné, espérant que le train de Poudlard viendra me chercher.

Pendant un instant, la peur et le désespoir m'envahissent. Je sens mon cœur battre à tout rompre, ma respiration se faire haletante, ma gorge se noue. Je rouvre les yeux et j'essaie de m'ancrer à la réalité. Je suis à Poudlard, je suis en sécurité. J'inspire profondément, tout ira bien.

La perspective de ma propre mortalité m'obsède, assombrit mon esprit comme un nuage noir et consume les liens sociaux que j'aurais pu tisser dans cette école. Chaque jour, je me sens plus seul, plus isolé, plus incompris. Je me déteste pour cela, bien plus que je ne déteste les moldus, ce monde et tous ceux qui le peuplent.

Mon plus grand ennemi, c'est moi-même. Je maudis ma naissance, le vide de mon existence, les efforts déployés pour m'élever dans une société qui s'acharne à me maintenir au plus bas. Je me hais comme je hais le reflet de mon visage sans expression dans le miroir.

Suis-je capable de ressentir autre chose ? N'ai-je pas le droit à ce qu'ils appellent la joie ? Je ne demande pas le bonheur, je veux seulement être capable de sourire et d'affronter l'avenir sans être aussi effrayé. Mais je sais que c'est impossible. Je suis maudit, condamné à vivre dans l'ombre, à souffrir en silence, à haïr et à être haï.

Je n'ai pas d'autre choix. Un Horcruxe. Je vais devoir en créer un. Assassiner un élève de cette école, utiliser ce meurtre pour déchirer mon âme et enfermer un fragment de celle-ci dans un objet. Cela ne me rendra pas immortel. Pas vraiment.

Cela évitera seulement que mon âme ne s'évanouisse totalement. Je compte dissimuler le morceau ainsi arraché à mon être dans mon journal intime et le cacher à Poudlard, dans la Chambre des Secrets, là où je pourrais peut-être renaître si je venais à mourir cet été. Un plan risqué, mais nécessaire. Car je ne peux accepter de disparaître, de laisser ce monde aux mains de ceux qui m'ont fait tant de mal.

L'idée me révulse mais le mois de mars touche déjà à sa fin et je n'ai plus beaucoup de temps. Il faut que je réussisse à faire passer ce meurtre pour un accident. Je n'ai pas d'autre choix que de me servir de la légende de mon ancêtre pour cela. Je vais ouvrir la Chambre des Secrets, ordonner au Basilic de pétrifier plusieurs nés-moldus et sang-mêlés comme le souhaitait Salazar Serpentard et profiter de la panique ambiante pour tuer l'un d'entre eux. En espérant ne pas me faire attraper.

J'ai le cœur au bord des lèvres, j'essaie de me lever, je chancelle, l'estomac creux depuis trop longtemps, les nausées me font grimacer, me courber en deux et je lutte pour rester debout. La pensée que, sans cette guerre, sans Gellert Grindelwald, sans ce Seigneur des Ténèbres qui se croit tout permis et ces moldus qui ne font que s'entre-tuer, je n'aurais pas eu à agir ainsi, me tire un sourire amer.

Je voudrais pouvoir rejeter la faute sur le monde entier. J'aimerais pouvoir attribuer mon immoralité, mon manque d'humanité aux violences psychologiques et physiques subies à répétition à une période pendant laquelle ma psyché était encore en construction. Mais la vérité c'est que l'endroit où j'ai grandi abrite une cinquantaine d'enfants et aucun d'entre eux ne souffre de troubles aussi graves que les miens.

Je suis le problème. Du moins en partie.

Je ne peux rien faire contre ma propre personnalité. Je ne peux rien contre moi-même, je ne peux pas lutter contre ce mal-être, cette haine. Cela vaut mieux si je rejette la faute sur la guerre, sur l'orphelinat, sur ma mère morte et sur mon père absent, sur les gens qui m'ont blessé, sur mes camarades qui ne m'ont jamais tendu la main, sur mes professeurs qui louent mes excellents résultats mais refusent de me laisser vivre à Poudlard toute l'année.

Je me demande si c'est normal. Je me demande pourquoi personne ne se soucie jamais de ma sécurité. Pourquoi je me sens si mal et si seul ?

Je remets en place les livres, les registres, thèses et autres ouvrages que j'ai consultés compulsivement cette nuit et je défroisse les plis qui se sont formés sur mon uniforme. C'est lundi aujourd'hui. J'ai cours de Métamorphose dans quelques heures. Je rassemble mes affaires éparpillées dans la bibliothèque, et je la quitte avant que la responsable n'arrive. Je ne l'aime pas. Je n'aime personne.

En sortant, je me rends vers la salle de bains des préfets, estimant que j'en ai besoin après les deux jours et deux nuits que j'ai passé enfermé dans la réserve.

Poudlard est encore endormie, les seuls élèves que je rencontre sont un groupe de Serdaigle qui semblent se diriger vers un entraînement de Quidditch. Leur équipe est loin de rivaliser avec celle de Serpentard qui domine, mais au moins ils ont le mérite de s'entraîner sérieusement et de concevoir des stratégies ingénieuses.

Le Quidditch ne m'attire pas du tout, c'est un sport que je trouve dangereux et dont les règles me paraissent complètement absurdes et je n'ai jamais été très à l'aise sur un balai. Ma peur de la mort a engendré d'autres phobies, celle du vide en fait partie. Voler dans le ciel est une hérésie.

J'arrive à la salle de bain des préfets sans encombre, je redoutais de tomber sur un professeur, ceux-ci ne manquent jamais de me parler et je ne me sens pas d'humeur à jouer à l'élève modèle alors que ma vision est encore brouillée du week-end horrible que je me suis infligé.

Même les tableaux sont encore endormis, j'aime Poudlard lorsqu'il est silencieux. Je me sens en sécurité dans ce château lorsqu'il se tait et qu'il ne déborde pas d'adolescents aux hormones en ébullition qui ne pensent qu'au sexe opposé et aux moyens d'obtenir ses faveurs.

Je suis un adolescent aussi. Je l'admets et biologiquement je sais qu'il est normal de dire, qu'à seize ans, mes propres hormones me travaillent autant que les leurs, sauf que, je ne suis pas attiré par le sexe opposé. Les corps féminins n'ont jamais suscité chez moi le moindre intérêt et même si, je le concède, j'ai une faible attirance physique pour la gente masculine, il n'y a personne avec qui je souhaite avoir ce degré de proximité. L'idée même me révulse en réalité. Avoir une relation sexuelle avec un partenaire que je n'apprécie pas me dégoûte.

Je n'apprécie personne et je crains de ne jamais m'intéresser à qui que ce soit, ce qui ne fait qu'aggraver le décalage que je ressens avec les autres occupants de cette école, pour qui l'univers tout entier tourne autour des relations sociales que je n'ai pas. J'ai d'autres intérêts plus pressants à l'esprit, survivre aux prochaines vacances étant ma préoccupation majeure.

Je ne veux, pour rien au monde, retourner à l'orphelinat alors que Londres est le théâtre d'une guerre aérienne qui a déjà anéantie une partie de la capitale. Mais je n'ai pas le choix. Le directeur a ignoré mes demandes d'asile. Le seul espoir qui me reste est la création d'un Horcruxe, car je ne peux arrêter la guerre.

Je vais mourir. Cet été. Je ne peux arrêter cette guerre.

Personne ne le peut. Pour cela, il faudrait vaincre Gellert Grindelwald, le Seigneur des Ténèbres. Trop puissant, trop influent, trop bien protégé. Grindelwald dirige cette guerre bien retranchée entre les murs de Nurmengard, le point névralgique de la Seconde Guerre mondiale. Il est inatteignable et mes rêveries de paix et de liberté le sont tout autant.

Ma vie est en sursis.

La conviction que la guerre ne prendra pas fin dans les mois à venir est profondément ancrée en moi.

Cependant… cette histoire prouve le contraire, jetant mes certitudes à terre, ainsi que celles du monde entier.

Ce lundi-là, absorbé par mes pensées, je quitte la salle de bain pour rejoindre la Grande salle sans prêter attention à mon entourage. Une agitation inhabituelle règne, des élèves à peine vêtus se bousculent.

Lorsque j'aperçois un groupe de filles de ma maison en pleurs, je comprends que quelque chose d'inhabituel s'est produit. Les démonstrations publiques des Serpentard sont rares et toujours significatives.

Il ne me faut pas longtemps pour découvrir la raison de cette agitation. Un exemplaire abandonné de la Gazette du jour gît sur le sol, annonçant la défaite de Gellert Grindelwald face à un certain Harry Potter.

La Une clame la fin imminente de la guerre, tandis que les pages suivantes détaillent la stratégie audacieuse de ce dénommé Potter pour renverser Grindelwald. Elles décrivent avec précision la façon dont le sorcier s'est infiltré parmi les rangs du Seigneur des Ténèbres plusieurs années auparavant. Ce qui lui a permis de monter peu à peu les partisans de Grindelwald contre lui et de les relier à sa cause.

Harry Potter est encore, à l'heure actuelle, en charge d'une opération militaire invraisemblable où, lui et les sorciers rebelles l'ayant rejoint, siègent à Nurmengard, enfermés à huis clos contre les partisans les plus fervents d'un Seigneur des Ténèbres dont la mort a été confirmée il y a peu.

Je reste stupéfait. Abasourdi. Immobilisé dans le néant.

Les cours sont annulés pour la journée, laissant place à des discussions sur la fin de la guerre sorcière, confirmée par le directeur et le Ministère.

Je ne vais pas mourir cet été. La guerre est finie. L'impossible a eu lieu. Mon futur ne ressemble plus en rien à l'image que je lui avais prêté.

Au fil des heures, les journaux rapportent en direct les progrès de Potter et de ses alliés. En trois semaines à peine, la Seconde Guerre mondiale, tant sorcière que moldue, prend fin.

Trois semaines. C'est ce qui a fallu à cet homme, ce parfait inconnu, pour stopper une guerre que des millions d'autres ont perdue.

Harry Potter.

Des clichés photographiques et de courtes interviews de cet homme se multiplient, son visage est présent dans tous les journaux durant des semaines entières. Celle qui circule le plus le montre sortant triomphalement de Nurmengard, le visage sale mais illuminé par un sourire de soulagement.

Physiquement, il me semble ordinaire, presque banal, mais son rôle dans la fin de la guerre ne l'est pas. Son visage me paraît presque familier. Comme si je l'avais déjà croisé, au détour d'une rue, quelque part dans ce monde ou dans un autre. Je ne sais plus.

Les rumeurs et spéculations à son sujet vont bon train et, comme des millions d'autres, je lui dois ma sécurité et la paix retrouvée.

Ma vie et mon âme, celle que je m'apprêtais à déchirer par la création d'un Horcruxe.

Harry Potter a sauvé mon âme. Et il n'en sait rien.

Il n'est plus question pour moi de mettre mon plan à exécution. Ma vie n'est plus en danger imminent. Je me contente de préparer consciencieusement l'été à venir, en prévoyant d'emporter de la nourriture, des potions et d'autres fournitures de première nécessité. Peu à peu mon esprit se libère, l'appétit me revient et je retrouve le sommeil.

Je reprends un peu de poids, les cernes sous mes yeux s'atténuent et j'ai l'impression que quelque chose, entre mes côtes, s'est remis à battre.

Mon cœur, j'imagine.

Mon quotidien reprend, et je me consacre à mes cours avec une ferveur renouvelée. Mon objectif est d'être premier de ma promotion et d'être promu Préfet en chef l'année prochaine.

Je dois me concentrer sur autre chose pour oublier que j'ai, de trop près, flirté avec la magie noire.

C'est un mois plus tard, après un devoir sur table en potions, que je surprends une conversation, entre le directeur de l'école Armando Dippet et son adjoint, le professeur Dumbledore.

Je camoufle ma présence de quelques sortilèges et me glisse derrière une armure dans le couloir pour les écouter attentivement.

Le ton du directeur est hésitant.

— C'est assez délicat, comprenez-moi bien, je suis reconnaissant envers cet homme, comme nous tous, mais de là à l'accueillir à Poudlard…

Albus Dumbledore, quant à lui, est calme et persuasif. Il a un véritable don oratoire, je le reconnais malgré notre inimitié.

— Il n'a nulle part où aller. Les médias ne cessent de le harceler et bien que j'approuve les remerciements et les décorations qu'il a reçu pour ses prouesses militaires, je désapprouve tout à fait les propositions d'emplois qui lui ont été faites. Il est à peine majeur et il a déjà vu et vécu bien plus que sa part d'horreurs et de batailles.

Le directeur soupire et se frotte le front.

— N'y a-t-il aucun autre endroit qui puisse l'accueillir en attendant que les médias se calment ? Où il pourrait réfléchir à son avenir plus posément ?

Le professeur Dumbledore sourit à son interlocuteur et expose son plan.

— C'est précisément ce que sera Poudlard pour lui si vous acceptez. De plus, sa présence ici comme professeur fera rayonner notre école de façon internationale. Pensez-y, ce serait une façon de le remercier mais aussi une façon de servir Poudlard.

— Admettons que j'accepte de lui confier le poste de professeur de Défense contre les forces du mal en septembre, que fera-t-il du mois de juin à juillet ? Je ne peux pas accéder à votre demande de l'héberger dès maintenant s'il ne contribue en rien à l'équipe éducative.

Je vois à l'expression de son visage que professeur Dumbledore a déjà la réponse à cette question. J'imagine qu'il a préparé tous ses arguments à l'avance.

— Pourquoi ne pas rouvrir le club de duels ? C'est une tradition à Poudlard de rouvrir ce club de temps à autre et de voir quels élèves brillent le plus dans ce domaine. Monsieur Potter est un véritable prodige en ce qui concerne le duel, il pourra présider ce club jusqu'aux vacances d'été puis il prendra son poste à la rentrée comme convenu. Je suis certain que nos élèves seront tout à fait enthousiastes à cette perspective.

— Ce n'est pas une mauvaise idée… Moi-même je me suis amusé lorsque j'étais étudiant au club de duels et il est vrai qu'il n'a pas été ouvert depuis un certain temps car aucun professeur n'avait de temps à y consacrer. Allons-bon ! Vous avez gagné, je vais rencontrer votre ami pour un entretien et nous verrons s'il correspond à votre description.

— Je vous remercie et je suis sûr que vous le trouverez charmant. Il a beaucoup de mérite et je serais heureux de pouvoir lui offrir un endroit où dormir sur ses deux oreilles.

Je reste bouche bée et dubitatif face à cette nouvelle.

Harry Potter, le héros de la guerre sorcière la plus meurtrière, le vainqueur de Grindelwald, va devenir professeur à Poudlard ?

Lorsque la nouvelle se saura, tout Poudlard sera en effervescence. Potter va rouvrir le club de duels, ce qui signifie qu'il va organiser des rencontres, un tournoi. Peut-être même qu'il y participera. Cela va mettre en émoi tous les élèves.

Cette perspective d'agitation collective ne me plaît pas et pourtant je ne peux nier que je ressens une certaine excitation et une vive impatience, non pas tant pour l'arrivée de Potter, qui risque de provoquer un bouleversement nuisible à ma quiétude fragile. Mais pour la réouverture du club de duels et surtout celle de pouvoir confronter mes capacités à un adversaire de valeur.

Albus Dumbledore a qualifié Harry Potter de prodige du duel, et venant du professeur de Métamorphose, expert en la matière, ce compliment n'est pas anodin.

Potter a triomphé de Grindelwald ; c'est un redoutable adversaire, sans doute le meilleur à ma disposition. Si Armando Dippet accepte sa candidature, cela signifie non seulement que nous bénéficierons d'un professeur compétent à la rentrée prochaine - ma dernière à Poudlard - mais aussi que j'aurai un adversaire sur lequel exercer ma magie en cette fin d'année. Peut-être même que la réouverture de ce club pourrait me permettre d'obtenir le titre de Préfet en chef que je pourrais devenir plus puissant que je ne le suis et assurer ma sécurité sur l'année à venir.

Il ne faut pas longtemps avant que la rumeur sur l'arrivée de Potter à Poudlard ne fasse le tour de l'école, et bientôt sa venue est officiellement annoncée. D'après le communiqué du directeur : il arrivera le premier juin, présidera le nouveau club de duels - auquel les élèves volontaires peuvent s'inscrire dès maintenant - jusqu'aux vacances d'été, puis deviendra officiellement professeur de Défense contre les forces du mal à la rentrée de septembre.

Je m'inscris au club dès que la fiche d'inscription est placardée dans notre salle commune.

Je compte me servir de cette opportunité comme tremplin pour mon ascension scolaire. Je suis doué en duel. Bien plus que mes camarades. Je m'entraîne beaucoup pour cela, c'est une façon pour moi de garantir ma sécurité. Mon enfance m'a appris que n'importe qui pouvait se retourner contre vous et décider de vous éliminer sur un coup de tête. Parce que vous étiez là et que vous faisiez trop de bruit à son goût.

J'ai appris à me défendre pour pouvoir être celui qui attaque et j'ai besoin de plus de puissance.

Autant que cet homme. Potter. Harry.

Je suis sûr d'avoir un assez bon niveau pour me faire remarquer dans un club où le duel est la principale activité. De plus, pour pouvoir participer, il faut avoir de bons résultats en Défense contre les forces du mal et ne pas faire partie d'une équipe de Quidditch.

Les joueurs de Quidditch ne peuvent se permettre de doubler leurs heures d'entraînement par des séances de duels, ce qui diminue grandement le nombre de compétiteurs sérieux à mes yeux.

Les meilleurs duellistes de l'école sont bien souvent joueurs de Quidditch, bien que je ne comprenne pas la corrélation, il doit y en avoir une puisque ce stéréotype du joueur bon en duel et capitaine d'une équipe se vérifie presque à chaque fois, sauf concernant la capitaine actuelle des Gryffondor qui est bien plus douée en Métamorphose qu'en duel.

Je n'aurai donc pas ou peu de compétiteurs à ma hauteur, ce qui me garantit la victoire si Potter prend la décision d'organiser un tournoi entre duellistes.

Les jours précédant son arrivée ont été difficiles pour moi.

Tous les habitants de ce château attendaient Harry Potter comme s'il était une vedette ou pire encore, une sorte de divinité tout droit sortie d'un mythe inventé par leurs esprits stupides. Les articles le concernant ne cessaient d'affluer et ne faisaient qu'empirer la clameur persistante dans les couloirs.

Poudlard est devenu le théâtre d'une agitation qui me rendait nerveux malgré moi.

Je déteste au plus haut point les cris d'excitation, les démonstrations de ferveur, les babillages incessants, les disputes infantiles et les rires criards qui semblent avoir contaminé même les membres de ma maison pourtant connus pour leur sérieux à la limite de l'hostilité.

Hostile. Un mot qui résume bien mon humeur la veille du premier juin, lorsque toute cette effervescence atteint son point culminant. Soit l'arrivée, le lendemain, du héros du monde sorcier.

Paradoxalement, le jour même de son arrivée, Poudlard est tout à coup frappée d'une sorte de mutisme respectueux, et toute l'agitation disparait pour être remplacée par une politesse exacerbée, des courbettes à n'en plus finir et des présentations si longues et fastidieuses que je finis par plaindre cet homme.

Je n'ai pu le voir qu'à deux reprises ce jour-là tant il était pris de tous côtés par des salutations qui n'en finissaient pas.

La première fois en coup de vent, dans les couloirs, alors qu'il était escorté du directeur et de nombreux autres professeurs dans ce qui semblait être une visite de l'école. À ce moment, je ne pus même pas distinguer son visage. Tout ce que je vis de lui, c'est un costume trois pièces sur mesure probablement très luxueux dans lequel il ne semblait visiblement pas à son aise, si je devais en juger par la façon dont ses muscles paraissaient tendus sous le tissu trop coûteux.

La seconde fois, lors de sa présentation officielle dans la Grande salle avant le dîner, j'ai enfin pu voir clairement son visage.

Les photographies de lui ne se trompent pas : il est jeune, porte des lunettes rondes à monture dorée, encadrant des yeux dont je ne parviens pas à percevoir la couleur à cette distance. Il a des cheveux bruns courts et mal peignés, une cicatrice très visible sur le front et une carrure plus athlétique que véritablement musclée. Il est également petit, au moins cinq centimètres de moins que moi, alors que ma croissance n'est pas terminée.

Je maintiens mon premier avis sur son physique : il est banal. Jamais je ne me serais retourné sur lui si je l'avais croisé dans la rue. Jamais je n'aurais pensé qu'un homme avec une apparence que je qualifierais facilement de commune puisse réaliser de tels exploits. Pourtant… sans raison, mes yeux le détaillent encore et encore. Quelque chose chez lui me gène. M'interpelle.

Il est comme l'une de ces fleurs rouges qui apparaissent au bord des champs en été. Banale et commune mais unique. D'une couleur si tranchante dans ce paysage vert, bleu et estival. Et comme ces fleurs, j'ai brusquement envie de le tenir entre mes mains, de l'arracher à la terre qui l'a vu naître pour ne l'avoir que pour moi.

Je mets fin à mes pensées incohérentes en l'observant depuis mon coin de la table des Serpentard, alors qu'il se sert un verre de jus de citrouille à côté d'un Albus Dumbledore d'une excentricité qui contraste de façon flamboyante avec la tenue bien plus classique de son ami.

Les deux hommes, bien que de générations différentes, semblent se connaître et s'apprécier depuis longtemps. Ou en tout cas, c'est le cas du professeur Dumbledore, qui semble sincèrement préoccupé par le sort de son ami.

Quant à Harry Potter, il semble vouloir s'enfuir dès que quelqu'un lui adresse la parole, que ce soit Dumbledore ou quiconque. Sauf qu'il ne le fait pas. Jamais.

Il répond, adresse des sourires maladroits, donne des tas de réponses à des questions qu'on ne devrait même pas oser lui poser, reste poli et avenant malgré son envie palpable de s'éloigner de cette foule qui ne semble jamais rassasiée de lui parler.

Il est censé être puissant, il devrait être respecté et craint, son attitude ne correspond pas au pouvoir qu'il détient. Le regarder m'exaspère. M'irrite comme si tout mon corps brûlait de l'intérieur. Je me demande comment un homme si peu charismatique a pu fomenter et diriger une rébellion.

J'ai envie de le voir se rebeller. Se secouer.

Peu importe. S'il aime se faire marcher sur les pieds par des sorciers bien inférieurs à lui, c'est son problème.

Son sort ne m'importe pas plus que cela.

Tout ce qui m'intéresse à son sujet, c'est qu'il m'a libéré de la guerre et que l'ouverture du club de duels va certainement m'offrir une belle perspective d'évolution vers mon prochain objectif.

Rien de plus, rien de moins.

La première réunion du club de duels est prévue pour le lendemain matin, et ma principale crainte est que mes camarades passent davantage de temps à cirer les bottes de Potter qu'à pratiquer le duel.

Il est évident que les adolescents qui m'entourent vont se presser autour de lui comme des papillons de nuit éblouis qui ne souhaitent que se brûler les ailes.

J'ai eu des difficultés à m'endormir cette nuit-là. Hanté par des images de fleurs sauvages et de papillons mourants.

Je me suis réveillé bien avant l'aurore.

N'ayant rien d'autre à faire, je me suis préparé pour me rendre au club de duels et j'ai vérifié sur la fiche d'inscription la salle dans laquelle celui-ci allait se réunir.

C'est au troisième étage, l'étage le moins fréquenté, dans une salle où je n'ai jamais mis les pieds auparavant. Bien que cela fasse déjà six ans que j'arpente les couloirs de cette école, il m'arrive encore fréquemment de découvrir une pièce, un raccourci, un nouveau tableau, une statue qui n'était pas là la semaine précédente.

Poudlard est une école vivante. Modulable au gré de ses occupants, pleine de magie, un vrai labyrinthe incohérent et difficile à aborder pour quelqu'un qui apprécie l'ordre et la logique. Il faut se plier aux caprices des escaliers, se laisser porter par des raccourcis invraisemblables, ne pas hésiter à chatouiller une poire sur un tableau, parler à un serpent, saluer une statue, exécuter quelques pas de danse devant un tableau de trolls, chantonner dans les toilettes, taper des pieds en rythme pour découvrir que certains plafonds disparaissent au profit du ciel dénudé.

C'est chez moi. Un chez moi irritant et contraignant. Le seul que je n'ai jamais eu. Ma maison. Un rare sentiment d'appartenance habite mon être et je prends le temps de vagabonder dans les couloirs avant de me rendre à ma destination. J'attrape de quoi grignoter en cuisine, parcours la cour intérieure, m'attarde sur la vue des Highlands depuis les balcons. Si bien que lorsque j'atteins la salle du club de duels du troisième étage, les premières lueurs d'une journée qui s'annonce chaude brûlent mes yeux trop accoutumés à l'obscurité.

La porte de la salle est ouverte. Intrigué par l'aménagement de la pièce et pensant qu'il est improbable que Potter soit déjà là, j'y pénètre sans me poser davantage de questions.

Les pupitres et autres tables ont été poussés contre les murs pour être remplacés par une estrade de duel au centre. Il y a des miroirs et des mannequins d'entraînement de différents gabarits partout.

En la parcourant des yeux, un éclat rouge attire mon regard. Dans un coin de la pièce, il y a un bureau, probablement celui de Potter, couvert de fournitures à peine déballées. Et au sommet de ce tas, un objet. C'est une broche ou alors un médaillon, difficile à déterminer à cette distance.

Je m'approche.

C'est un pendentif en métal, de forme ovale, orné de motifs complexes. Au centre, je distingue deux gouttes de sang qui semblent fusionner en une seule, brillante d'un éclat rougeâtre. C'est ce qui a attiré mon regard.

Je reconnais ce bijou pour ce qu'il est : un pacte de sang. Les pactes de sang sont rares. C'est une forme de magie extrêmement dangereuse, considérée comme de la magie noire, qui lie deux personnes l'une à l'autre de façon définitive autour d'un serment de fidélité. Et si leur utilisation n'est pas interdite par le ministère c'est uniquement car personne ne fait plus appel à ce type de sortilèges.

Il faut une puissance considérable pour réaliser une telle prouesse, cela équivaut à réussir la fabrication d'un Horcruxe en termes de complexité. De plus, les deux sorciers impliqués doivent être égaux en matière de puissance et assez fusionnels pour que le lien se tisse.

C'est de la magie de haut niveau. De très haut niveau. Je frissonne d'anticipation et mes doigts effleurent le bijou, lorsque, tout à coup, mes bras et mes jambes refusent de m'obéir. Je ne peux que tourner, par réflexe, la tête vers mon agresseur.

Harry Potter est là. Il braque sa baguette dans ma direction et une partie de sa magie débridée pénètre instantanément à l'intérieur de mes poumons, intoxiquant mon corps. Je perds mes moyens, suffoquant face à la densité irraisonnée de sa magie. J'essaie d'y opposer mes propres pouvoirs mais j'en suis incapable. Sa force écrase la mienne.

Il va me tuer ?

Ses yeux verts expriment des émotions que je ne parviens pas à comprendre. J'ignore s'il est furieux ou inquiet, tout ce que je comprends, c'est que j'ai touché à quelque chose qui ne m'appartient pas et que je vais en payer le prix.

Cela ne dure que quelques secondes avant qu'il ne rappelle sa magie à lui et abaisse sa baguette, me permettant à nouveau de respirer convenablement. Libérant mes membres du sort informulé qui les retenait.

Quelques secondes pendant lesquelles j'ai eu un aperçu de son pouvoir. Quelques secondes qui me laissent pantelant et terrifié.

Jamais je n'avais été en présence d'un être doué d'une magie aussi parfaitement maîtrisée, si puissamment sous contrôle. Monstrueusement domestiquée.

Je me suis trompé à son sujet. Je le pensais dénué de charisme, je l'avais qualifié de banal, d'ordinaire. Je le voyais mal à la tête d'une armée. J'avais tort. On ne peut pas davantage se méprendre sur quelqu'un.

Potter est absurdement puissant. Impitoyablement charismatique. Ridiculement taillé pour le combat.

Mes premières impressions de lui étaient erronées car je l'ai vu dans un contexte, un milieu, un univers qui n'est pas le sien. Sa place n'est pas dans une école. Pas dans une salle de classe et certainement pas dans les couloirs de ce château.

Sa place est sur un champ de bataille. Débarrassé de son costume sur mesure, de ses lunettes, de sa retenue, de sa maladresse, et des parasites sociaux qui entravent ses capacités magiques.

Ses yeux verts clairs quittent les miens et, tout à coup, le charme est rompu. Il rengaine sa baguette, récupère ses lunettes abandonnées sur une table à proximité d'un geste de la main, s'avance dans ma direction et me salue.

Son langage corporel est complètement différent lorsqu'il m'adresse la parole. Il est empreint de retenue, d'une fausse maladresse, d'une timidité que je soupçonne être complètement feinte. Sa posture toute entière est différente, plus soumise, en retrait, comme s'il voulait s'effacer, me faire oublier ce que je venais de voir de lui.

— Vous devez faire partie des élèves qui se sont inscrits au club de duels. Pardonnez-moi d'avoir pointé ma baguette sur vous, vous m'avez surpris, je ne m'attendais pas à voir quelqu'un aussi tôt dans la matinée. Que puis-je faire pour vous ?

Son vouvoiement à mon égard et sa politesse m'irritent profondément.

Il est capable de m'écraser comme un insecte sous sa chaussure, mais il se comporte comme si c'était l'inverse. Cela me paraît si frustrant et incompréhensible que je ne peux retenir un froncement de sourcils lorsque je me force à lui répondre.

— J'étais venu pour vérifier s'il s'agissait de la bonne salle. Je ne m'attendais pas non plus à votre présence ici, professeur. Veuillez m'excuser pour le dérangement.

Je m'écarte de son bureau prudemment. Il récupère le pendentif pour le glisser dans sa poche et m'adresse l'un de ces sourires embarrassés que j'ai vu trop de fois sur son visage la veille et hésite un instant avant de prononcer ces quelques mots, visiblement mal à l'aise.

Souffre-t-il réellement d'un handicap social ou utilise-t-il cette facette de sa personnalité pour manipuler son interlocuteur ?

— Vous ne me dérangez pas. J'étais justement en train de préparer la salle pour la première réunion du club. Albus m'a fourni du matériel mais je dois avouer que c'est la première fois que j'organise des duels de manière formelle. J'ignore ce qui sera utile ou non.

Je remarque qu'il appelle le professeur Dumbledore par son prénom, ce qui ne fait que confirmer ce que je savais déjà. Les deux hommes sont amis, pas de simples connaissances. Ce pacte de sang serait-il le leur ?

Je considère cette possibilité en grimaçant, la pensée que Potter soit aussi proche de Dumbledore me frustre. Mon interlocuteur interprète cette grimace différemment. Il jette un coup d'œil autour de nous et aborde une expression contrite.

— J'imagine que ce n'est pas une réussite. Peut-être aurais-je dû demander son aide à votre professeur de Défense contre les forces du mal, mais puisque je vais prendre sa place en septembre… je n'ai pas osé de peur qu'elle me juge incompétent.

Incompétent… c'est une blague ?

Cet homme est capable d'utiliser un sort d'immobilisation informel avec assez de précision pour déterminer quelle partie de sa cible il souhaite paralyser en une fraction de seconde et annuler ce même sort dans la foulée sans le moindre effort, et il craint que Galatea Têtenjoy ne le trouve incompétent ?

Elle ne mérite même pas de respirer le même air que lui.

J'évite de lui exprimer cette pensée à haute voix et me contente de ces quelques mots.

— Vous pourrez la modifier au fur et à mesure, cette disposition suffira pour aujourd'hui. Après tout, les élèves qui se sont inscrits souhaitent avant tout pratiquer le duel et je pense qu'il suffit d'un espace dégagé et de deux baguettes pour cela.

Cette fois-ci son sourire est sincère, il atteint ses yeux clairs et les fait miroiter. Ce qui fait naître en moi une impulsion brutale que je peine à réfréner et qui consiste à lui arracher ces stupides lunettes.

— Vous avez raison. C'est l'essentiel. Je ne suis pas encore très familier avec le fonctionnement de Poudlard mais je crois comprendre à votre écusson que vous êtes Préfet et à vos couleurs que vous faites partie de la maison Serpentard ?

J'acquiesce, réalisant que je n'ai pas pris la peine de me présenter convenablement, ce qui va à l'encontre de ma réputation d'élève modèle.

— Je m'appelle Tom Jedusor, je suis en sixième année. Enchanté de faire votre connaissance, professeur Potter.

Il ouvre la bouche pour me répondre mais s'interrompt, à l'entrée de la salle du club quelques élèves, des Gryffondor pour la plupart, viennent d'arriver.

Notre première conversation n'ira pas plus loin, puisque Potter se dirige vers l'entrée de la salle, ce qui a pour effet de faire taire les Gryffondor trop bruyants et d'impatienter les autres élèves. Il leur propose d'entrer et je rejoins les étudiants déjà présents.

Quelques minutes passent pendant lesquels tous les membres du club se présentent à l'entrée.

Potter attend le silence avant de se hisser sur l'estrade et de s'adresser à l'assemblée que nous formons. Il y a une quarantaine d'étudiants, ce qui est beaucoup pour un club. Je me demande comment il va gérer le fait que nous ne puissions pas tous nous exercer dans ces conditions.

Je sais ce que vaut sa magie, il est temps de voir ce qu'il vaut comme meneur.

— Bonjour à tous et à toutes, bienvenue dans le club de duels. Vous êtes nombreux, c'est une bonne chose. Ce club ne sera ouvert que jusqu'à la fin de l'année scolaire ce qui ne nous laisse pas beaucoup de temps pour organiser un tournoi. C'est pourquoi j'ai pris la décision de commencer la première étape de celui-ci dès aujourd'hui.

Des murmures tantôt excités tantôt dubitatifs commencèrent à se faire entendre alors que Potter poursuivait son discours.

— Nous avons cinq semaines avant les vacances, chacune de ces semaines sera une étape éliminatoire du tournoi. Vous êtes 37 participants aujourd'hui, il n'en restera que 2 la dernière semaine. Le vainqueur du dernier match sera désigné meilleur duelliste de l'école.

Les murmures s'amplifient et deviennent désagréables à mes oreilles, Harry Potter fronce les sourcils et attend le silence avant d'ajouter.

— Entre les différentes étapes du tournoi, les participants pourront venir s'entraîner ici à toutes heures de la journée à condition que je sois présent dans la salle. Avez-vous des questions avant qu'on ne commence ?

Une jeune femme de Serdaigle lève immédiatement la main, aussi vive qu'un ressort, et Potter lui accorde la parole.

— Comment allez-vous déterminer qui affrontera qui ?

La question est pertinente. L'idée d'un tournoi sur plusieurs semaines qui fait progressivement diminuer le nombre de participants est bonne, mais Potter ne nous connaît pas. Comment va-t-il déterminer qui affrontera qui ?

Il semble déconcerté par la question, y réfléchit un instant, puis hausse les épaules.

— Ça n'a aucune importance. L'ordre dans lequel vous vous affronterez ne m'importe pas. L'important, c'est de gagner votre duel. Si les deux meilleurs élèves de l'école s'affrontent dès le premier tour, alors tant pis et tant mieux. L'objectif de ce club n'est pas de proposer un spectacle. Le duel sorcier n'est pas un divertissement comme peut l'être le Quidditch. Par conséquent, c'est à vous de choisir votre adversaire.

Je ne m'attendais pas à une telle réponse. Elle me plaît cependant, car l'ambiance dans la salle du club se métamorphose dès qu'elle est prononcée.

En entrant ici, mes camarades paraissaient curieux et impatients. Maintenant, l'excitation générale s'est transformée en pression. Une tension est née, des enjeux ont été donnés, et le club de duels prend, dès le premier jour, des allures de quelque chose de bien plus sérieux que je ne l'avais imaginé.

La première épreuve est simple : il suffit d'être capable de choisir un adversaire qui nous permettra de rester en lice la semaine suivante, ou alors d'échouer et de perdre dès le premier tour du tournoi.

Une stratégie peut alors être mise en place, deux possibilités s'offrent à nous : choisir un adversaire plus faible pour être sûr de remporter la victoire, ou un adversaire égal ou supérieur à nous pour éliminer au plus vite la concurrence et s'assurer une meilleure position dans le tournoi les semaines suivantes.

Autour de moi, certains élèves se dévisagent, et certains semblent même déjà avoir arrêté leur choix.

Harry Potter descend de l'estrade d'un bond et met fin à nos hésitations par cette seule déclaration.

— Il y aura quatre duels aujourd'hui. Les règles sont simples : vous levez la main et vous provoquez la personne de votre choix en duel. Celle-ci n'aura pas d'autre choix que d'accepter ou d'être exclue du club. Ce qui signifie que si vous voulez avoir l'opportunité de choisir votre adversaire, il vaut mieux pour vous que vous leviez la main avant que quelqu'un d'autre ne le fasse et ne choisisse pour vous.

C'est ingénieux, brillant même. Jamais dans l'histoire de Poudlard le club de duels n'avait pris une forme aussi proche de ce qu'est vraiment le duel sorcier - à l'époque où la pratique était utilisée de façon officielle pour départager les héritiers d'une famille ou punir le coupable d'un litige.

Harry Potter vient de me prouver qu'il n'est pas seulement un sorcier puissant, mais aussi intelligent. Assez pour galvaniser une foule d'élèves curieux et excités et la diriger de façon à ce que, individuellement, chaque membre se sente concerné et impliqué.

Il ne fallut pas longtemps pour qu'un Serpentard, Gavin Carrow en l'occurrence, ne lève la main pour provoquer en duel un Gryffondor au visage rond et aux cheveux roux sur lequel il pensait avoir l'avantage.

Potter livre un rappel des règles élémentaires du duel sorcier aux deux participants : se saluer, se retourner, compter dix pas puis s'affronter jusqu'à ce que l'un des participants ne perde le duel ou abandonne.

Le Gryffondor l'emporte sous les applaudissements de sa maison et Gavin Carrow est ridiculisé pour avoir perdu un duel qu'il se vantait de pouvoir gagner haut la main.

Les trois autres duels se succèdent, et Potter n'intervient que pour désigner le vainqueur et surveiller le bon déroulement des duels. Aucun écart de conduite, ni de sa part ni des participants - certainement intimidés à l'idée de combattre devant tous les autres étudiants qui les observent avec attention et commentent chaque sortilège. J'ai même remarqué un Poufsouffle qui prenait des notes sur le déroulement des affrontements.

Lorsque vient le moment de se séparer pour nous rendre à nos cours respectifs, personne ne veut partir, tant l'ambiance est électrique.

Potter a réussi. Il a ressuscité le club de duels. Quant à moi, je me retrouve dans une situation délicate.

Harry Potter me plaît.


Fin de ce premier chapitre ! Bonjour à toutes et à tous ! Je me présente pour ceux qui ne me connaissent pas : je suis ChronosAlle, autrice de plusieurs fanfictions dans le fandom Harry Potter, ayant pour couple principal le peu représenté (mais quand même) Harry/Tom, ou plutôt Harry/Voldemort, si vous préférez.

J'ai été absente un long moment sur la plateforme à cause de mes études (bac plus 5, concours et un emploi du temps qui donnerait des sueurs froides même à Hermione Granger !). J'ai dû mettre en pause l'écriture de l'une de mes fanfictions, la plus connue d'entre toutes (que je vous invite à lire et relire) : DISSEMBLANCE.

Aujourd'hui, je suis diplômée ! J'ai terminé mes études et je peux à nouveau me consacrer à l'écriture. The Dueling Club est donc une fanfiction pas trop longue qui me permettra de me remettre en forme pour pouvoir, par la suite, terminer sereinement DISS' et, sûrement, publier d'autres de mes histoires !

Qu'avez-vous pensé de ce premier chapitre ? Dans Duels (le surnom de The Dueling Club), toute l'histoire est du point de vue de Tom, et c'est également la première fois que j'écris un véritable UA ! J'espère que leur histoire d'amour vous plaira et que j'aurai quelques reviews à lire avant de poster la suite, mercredi prochain. Merci d'avoir lu ces mots, et à bientôt !