Malefoy
" UNE MAISON BRÛLÉES PENDANT LA NUIT : L'ENQUÊTE EST EN COURS.
Dans la nuit de vendredi à samedi, en ce début d'octobre, une maison de sorciers a été entièrement brûlée par un feu d'origine magique. Heureusement, la maison était vide de ses habitants. En effet, elle appartenait à un couple du nom de Maxwell. Monsieur Maxwell est actuellement emprisonné à Azkaban pour complicité avec Vous-savez-qui, en tant que rafleurs et Madame Maxwell, enceinte de sept mois, réside chez sa sœur. Nous avons d'ailleurs rendu visite à ces dernières pour en apprendre davantage. C'est donc la sœur de Madame Maxwell qui a bien voulu nous répondre : " Ça me surprend pas, et c'est pour ça que ma petite sœur vit ici. Ca faisait plusieurs fois qu'ils recevaient des menaces par courriers. Ça disait que les sang-pur étaient une abomination, qui devaient être purifiés, que justice serait rendue. C'était toujours signé par les "Justes". Tu parles, une bande de dégénérés!". La sorcière nous montre une de ces lettres de menace où le sigle d'un marteau de justice y est apposé. Les aurors chargés de l'affaire nous ont assuré qu'il prenait l'enquête très au sérieux et qu'ils avaient déjà quelques suspects en vue. Une affaire à suivre.
Pomela Riskin, journaliste."
Le samedi était vite arrivé. Drago n'avait jamais autant apprécié les week-ends qu'à cet instant. Il s'étira entre ses draps de soie, encore vaseux. Il avait passé la nuit en dehors de sa salle commune comme à son habitude, cherchant à étancher la soif et la faim que son état lui imposait. Pour s'échapper et éviter toute rencontre malheureuse avec une certaine Gryffondor au beau milieu de la nuit, il s'était planqué en haut de la tour d'astronomie avant le couvre-feu (il n'avait plus besoin de faire semblant d'aller dormir maintenant que ses camarades de dortoirs savaient qu'il découchait chaque soir). Il était revenu après le lever du soleil, vers sept heures du matin. Il remarqua d'ailleurs que les nuits s'allongeaient et que cela allait sans doute lui poser problème. Car à cette heure, si le week-end il ne croisait personne dans les couloirs, cela ne risquait pas d'être le cas en pleine semaine.
Actuellement, il continuerait bien à se prélasser, libre de tous soucis, mais il était déjà midi passé et Blaise, Théodore et lui avaient programmé de passer l'après-midi à Pré-au-Lard.
Sa mère lui avait envoyé l'adresse d'un potionniste très réputé qui habitait là-bas et il comptait bien lui rendre visite, il se pourrait qu'il ait quelques mélanges qui seraient utiles à Drago.
Heureux de la journée qui s'annonçait et pressé d'aller faire ses achats, le sorcier ne s'attarda pas d'avantages au lit pour rejoindre ses amis dans la salle commune.
— Ah tu es enfin réveillé Dragichou ! s'exclama Blaise et Drago tiqua à l'appellation. Allons-y alors, il paraît que les Trois Balais font des pancakes aux truffes à tomber par terre et je meurs de faim !
Ce début d'après-midi se passa à merveille, ils mangèrent à s'en éclater l'estomac, ils se promenèrent dans les ruelles et bavèrent devant la boutique de balais. Le nouvel Éclair de Feu Plus était sorti cet été. Avec sa couleur noire mate du manche aux brindilles et sa courbe élégante, il semblait plus rapide et plus puissant qu'aucun autre balai. Drago n'avait pas connu ce genre de moment insouciant depuis bien longtemps.
— Si ma mère n'était pas enfermée à Azkaban pour le restant de ses jours, je lui aurais envoyé un hibou sur le champ pour qu'elle m'achète cette merveille.
Drago, Théo et les quelques élèves présents devant la vitrine tournèrent la tête, l'air incrédule vers le sorcier le plus décontracté de l'univers.
— Quoi ? Qu'est ce que j'ai dit ? demanda Blaise quand il vit que tout le monde le fixait
— Rien mon gars... Théo passa un bras par-dessus ses épaules. Et si on allait plutôt acheter des bonbons ? T'as pas besoin de ta mère pour ça ?
Ils rirent. Drago les interrompit :
— Je vous laisse y aller sans moi, j'ai encore deux-trois courses à faire. On se rejoint au Trois-Balais, dans une heure ?
— Ok.
— À tout à l'heure Dragichou ! fanfaronna Blaise.
Drago leva les yeux au ciel, et commença à s'éloigner, non sans lancer un sort de croche-en-jambe à l'auteur de ce surnom ridicule. Blaise étouffa un juron en tombant. Bien fait pour lui.
Il trouva le magasin de potions deux ruelles plus loin, un peu à l'écart de l'effervescence du centre du village. La devanture était de couleur verte et une inscription violette indiquait « Chez potions Pippin ; potionnistes depuis 1880 ».
Il entra dans la boutique, une petite cloche sonna pour l'annoncer. Il n'y avait personne à l'intérieur. Sur les étagères se trouvaient des flacons de toutes les couleurs avec pour chacun un écriteau indiquant le nom et les effets de l'élixir nommé. La plupart était assez anodine, il reconnut la potion de Wiggenweld (qui était une potion régénérante), des potions de beauté en tout genre, ou des poisons pour les nuisibles. Il vit également des mélanges un peu plus compliqués, comme du Veritaserum ou des philtres d'amour. Il s'approcha et prit un de ces flacons au liquides roses en main. Il en huma le parfum, différent pour chacun en fonction de ses préférences. Lui sentait l'odeur de la cire à bois ou plutôt d'un mélange de miel et de livres neufs. C'était incroyable, très réconfortant.
— Bonjour, puis-je vous aider ?
Un homme d'une quarantaine d'années, le nez long et pointu, venait d'apparaître depuis l'arrière-boutique. Drago reposa la petite bouteille à sa place et s'approcha du comptoir.
— A vrai dire, oui. Je cherche une potion puissante de sommeil réparateur et une autre d'anti-douleur. Je... Je joue beaucoup au Quidditch, mes nuits sont courtes et mes courbatures affreuses, voyez-vous.
— Hm, oui je vois... Attendez-moi ici.
Et l'homme repartit dans l'arrière boutique. Drago promena son regard dans le magasin et s'arrêta à nouveau sur le philtre d'amour. Peut-être que ça pouvait régler tous ses problèmes ? Granger serait amoureuse de lui en un claquement de doigts grâce à ça... Et elle ferait exactement tout ce qu'il lui demanderait. Non, bien sûr que non, ce serait une illusion et dès que la potion cesserait de fonctionner, elle reprendrait ses esprits et le dénoncerait. Alors, il finirait à Azkaban pour le restant de ses jours.
— Tenez jeune homme.
Le commerçant le sortit de sa rêverie.
— Ça (il lui indiqua une potion de couleur bleue nuit) c'est la potion du sommeil réparateur, buvez en une gorgée avant chaque sieste et vous aurez l'impression d'avoir passée une nuit complète. Et ça (il tendit un petit flacon marron), c'est pour soulager n'importe quelle douleur, une goutte suffit. Et jamais plus de trois gouttes en 24h, où vous tomberez dans un profond coma sans savoir quand vous vous réveillerez.
— Très bien, combien je vous dois ?
— Deux Gallions et trois Mornilles.
En posant les pièces sur le comptoir, Drago se mit à espérer que ces potions allaient enfin l'aider. Il en avait essayé plusieurs durant l'été mais rien de très efficace. La douleur était restée exactement la même et les potions de sommeil l'avaient juste aidé à dormir pendant la journée, ce qui était impossible temps qu'il était à Poudlard.
Le Serpentard sortit du magasin, ses achats dans la poche et ne fit qu' un pas avant de tomber nez à nez sur une tornade aux cheveux bouclés. Granger voulut l'éviter mais il fit un écart sur le côté au même moment qu'elle. Puis ils firent la même chose vers l'autre côté. Elle avait les bras chargés de paquets de croquettes, sûrement pour son affreux chat orange, et la ruelle était étroite. La situation frisait le ridicule.
— Par Merlin...
Drago posa ses mains sur les épaules de la jeune femme et les firent tous les deux pivoter. Leurs regards se croisèrent. Drago n'avait jamais vraiment remarqué la couleur de ses yeux, pourtant si particulière. Un peu marron doré, comme du... miel ? Ils étaient très beaux. Ses mains toujours sur ses épaules, il les fit glisser le long de ses bras, subtilement. Hermione entrouvrit la bouche :
— Qu'est ce que... ?
— AAAH ! Non ! Laissez moi tranquille !
Le cri d'une fille un peu plus loin les ramena à la réalité. Ni une ni deux, Hermione lâcha ses sacs avant de courir en direction du bruit. Drago mit une seconde de plus à réagir : il croyait reconnaître cette voix. Il emboîta alors le pas à la Gryffondor. La rue dans laquelle ils s'engagèrent était un cul de sac. Ils y virent, au fond, un petit groupe d'adolescents, certainement des élèves de l'école de magie.
Soudain, l'une d'entre eux s'envola deux bons mètres au-dessus du sol. Drago l'a reconnu immédiatement, c'était Daphnée Greengrass, une Serpentarde de sa promotion. Ils n'étaient pas vraiment amis mais il l'avait toujours bien aimé, c'était une fille discrète qui ne faisait pas d'histoire.
— Aaaah ! Faites moi descendre !
Le groupe en dessous d'elle riait à gorge déployée alors qu'il la faisait léviter et tourner dans tous les sens. Sans attendre, Drago sortit sa baguette.
— Lâchez la tout de suite !
Les jeunes sorciers se retournèrent d'un même mouvement.
— Mais c'est Drago Malefoy ! s'étonna une fille blonde qu'il supposa être à Serdaigle.
— Tiens, nous voilà servi, deux mangemorts pour le prix d'un, sourit un garçon aux cheveux brun mi-long. (Drago le reconnut comme étant Michael Cornflake ou quelque chose dans ce goût là, un élève de Poufsouffle.) Qu'est ce que tu fais là tout seul ?
Il n'était pas seul, il y avait... Mais quand il regarda à côté de lui, il n'y avait personne. Granger avait filé. Et on vantait le courage des Gryffondor ? Quelle ineptie. Ou peut-être qu'elle n'en avait juste rien à faire. Après tout la victime était une Serpentarde et si elle pensait comme tous les autres, le sort d'une vert et argent ne devait pas l'émouvoir. Peu importait, il n'avait pas besoin d'elle. Ils étaient cinq face à lui, mais il avait de bons réflexes et maîtrisait les sorts informulés comme personne (remercions chaleureusement Tonton Voldy pour l'apprentissage forcé).
— Je ne me répéterai pas. Lâchez-la !
Daphnée avait désormais la tête en bas, son visage était rouge et elle pleurait.
— Tu veux dire comme ça ?
Celui qui la maintenait en l'air, un grand maigre, fit un brusque mouvement du bras faisant dégringoler la sorcière. Daphnée hurla, en même temps que Drago :
— NON !
Mais le maigrichon la stoppa à quelques centimètres du sol avant de la faire remonter dans les airs encore plus haut. Daphnée ne pleurait plus, elle sanglotait.
— Ne fais pas un geste de plus mangemort ! Ou elle s'écrasera réellement au sol ! Et baisse ta baguette !
Drago se retrouvait désemparé. Il devait vite réfléchir à un plan avant que cette histoire ne tourne au drame. En attendant, il fallait les faire parler.
— Pourquoi vous faites ça ?
Michael ria jaune.
— Pourquoi on fait ça ? Quelle bonne blague ! Ce serait plutôt à vous de justifier ce que vous avez fait, Mangemorts !
— Je n'ai pas à me justifier devant toi ! Je suis déjà passé devant un tribunal ! Quant à Daphnée, même ses parents n'étaient pas des partisans du Seigneur des Ténèbres, alors je ne vois pas ce que vous lui reprochez !
Il vit le doute s'installer dans le groupe face à cette déclaration. Ils se regardèrent les uns les autres en cherchant ce qu'ils devaient faire. Alors Drago continua :
— Si vous devez vous en prendre à quelqu'un, attaquez vous à la bonne personne.
Et il remonta sa manche gauche où la marque des Ténèbres commençait à s'estomper. Deux élèves du groupe, les plus jeunes il lui sembla, eurent un mouvement de recul.
— On... On devrait y aller, dit l'un d'eux et l'autre opina.
— Pas question. Nous avons une trop belle occasion de nous rendre justice !
L'élève qui tenait Daphnée en l'air l'éleva encore plus haut, un sourire sadique aux lèvres. Michael se mit en position d'attaque et alors qu'il allait lancer un sortilège sur Drago, sa baguette vola dans les airs.
— Hermione ? s'exclama le brun. Qu'est ce que tu fous là ? T'en mêles pas !
Elle était revenue ! Mais pourquoi ? Granger se tenait à nouveau à côté de Drago, baguette pointée vers ses camarades, le visage dur. Il n'y comprenait plus rien.
— Fais la descendre Wayne ! ordonna la Gryffondor.
— Ou sinon quoi ? Tu vas m'attaquer ? Si tu fais ça elle tombera !
— C'est quoi ton problème Hermione ? s'égosilla la sorcière blonde, sa baguette allant de l'un à l'autre de ses adversaires. Malefoy est un mangemort, tu devrais être de notre côté.
Granger se tourna alors vers lui, il croisa son regard, elle essaya de lui faire passer un message. Une sorte de « ensemble » muet, un accord tacite. Il hocha imperceptiblement la tête.
— Sauf que Daphnée Greengrass n'a rien à voir là-dedans. Et que je ne serais jamais du côté de l'injustice !
Granger visa la blonde en premier :
— Expelliarmus ! Stupéfix !
Michael s'écroula au sol.
— Malefoy ! Rattrape-la ! Diffindo !
La jambe de Wayne se plia sous la coupure et il tomba par terre également, laissant la Serpentarde à la merci de la gravité. Drago pointa sa baguette vers Daphnée qui dégringolait et pensa très fort : « Levioso ». La jeune femme aux cheveux noires s'immobilisa à quelques centimètres du sol. Aussitôt il alla la prendre dans ses bras. Elle était parcourue de tremblements dû à la peur et pleurait à chaudes larmes.
— Merci Drago. Merci, merci, merci...
C'était ce Wayne qui lui avait fait ça. Drago bouillonnait de rage, il se releva, abandonnant son amie pour se diriger vers le tortionnaire au sol. Il se tenait la jambe en gémissant. Le blond le visa avec sa baguette.
— Tu mérites les pires tortures pour ce que tu viens de lui faire, dit-il les traits crispés par la haine.
Mais alors qu'il allait lancer le sortilège impardonnable, Granger vint se poster juste devant lui. Elle posa une main sur son bras.
— Malefoy, non. J'ai fait prévenir les professeurs, ils vont arriver d'une minute à l'autre. Ce n'est pas à toi de le punir.
Il la regarda, elle avait parlé d'une voix calme, remplie d'empathie. Il ferma les yeux, tentant de se calmer. Il serait effectivement mal vu de torturer un camarade de classe devant ses enseignants. Quand il rouvrit les yeux, il tomba sur ceux mordorés de la Gryffondor. Pour la deuxième fois en moins d'une heure, il fut frappé par leur beauté. Comment se faisait-il qu'il ne l'ai jamais remarqué avant ?
— Miss Granger ! Monsieur Malefoy ! Qu'est ce qu'il s'est passé ici ?
Au bout de la ruelle, Minerva Mcgonagall, Rubeus Hagrid et Horace Slughorn arrivaient à grandes enjambées.
— Professeur ! Ces élèves ont agressé Daphnée ! expliqua Hermione. Malefoy et moi les avons surpris et neutralisés. J'ai tout enregistré.
— Très bien Miss Granger ! Rubeus portez ce garçon jusqu'à l'infirmerie je vous pris. demanda la directrice en indiquant Wayne dont le pantalon était tâché de sang. Horace pouvez-vous accompagner ces jeunes gens jusqu'à mon bureau ? Je vais m'occuper de Miss Greengrass.
— Bien entendu, Minerva. Vous quatre, avec moi !
Les deux plus jeunes qui étaient restés en retrait avancèrent tout de suite derrière le professeur, l'air apeuré. La blonde, qui pleurait à présent, et Michael suivirent le pas. Mais en passant devant Drago, ce dernier lui cracha dessus. Drago Malefoy dut faire tous les efforts du monde pour ne pas l'avada kadavériser sur le champs, et il en fut d'autant plus récompensé car c'est Hermione qui tendit le pied au moment où le brun passait près d'elle, le faisant s'étaler de tout son long.
— Allons, allons. Regardez où vous mettez vos pieds jeune homme, s'indigna le professeur Slughorn. Nous aimerions que cette histoire soit réglée avant la nuit, hm.
Drago vit Granger rire sous cape. Il allait de surprise en surprise, cette fille pouvait finalement être diabolique.
Très vite, ils ne se retrouvèrent plus que tous les deux dans la ruelle. Un silence gênant s'installa. Qu'est ce qu'on devait dire à son ennemie de toujours après une expérience pareille? Granger se lança :
— Je... Je vais au Trois balais, Harry doit m'y attendre.
— Moi aussi.
— Harry t'attend ?
— Quoi ?
Drago regarda la sorcière comme si une corne lui poussait sur la tête. Pourquoi diable aurait-il rendez-vous avec Potter ? Granger grimaça, tirant sur une de ses mèches.
— Rien, c'est… c'était une blague. Je… Allons-y.
Merde. Elle avait essayé de faire de l'humour.
— Ok, répondit-il, mal à l'aise.
Puis ils replongèrent dans le silence. Ils marchèrent ainsi côte à côte jusqu'au célèbre bar et y entrèrent ensemble. Drago vit Blaise et Théodore à une table et se sépara de Granger sans un mot de plus. De toute façon, il ne savait pas quoi lui dire.
— Mec qu'est ce qu'il s'est passé ? Et qu'est ce que tu foutais avec Granger ?
Drago s'assit et entreprit de raconter brièvement sa mésaventure.
— Merde, et Daphnée va bien ? s'inquiéta Théodore.
— Oui, elle a surtout eu très peur je pense.
— Il faut qu'on aille la voir !
Théo se leva de sa chaise, la renversant presque. Drago ne l'avait jamais vu aussi agité, lui qui était toujours si calme et pragmatique. Ils le suivirent donc pour quitter le bar, sans faire d'histoire.
Ils n'avaient jamais marché aussi vite pour rejoindre l'école. En moins d'une demie-heure, ils se retrouvèrent devant la porte de l'infirmerie.
La pièce sentait la vieille chaussette, les lits, alignés contre les murs, étaient parfois cachés par des rideaux lorsqu'ils étaient occupés. Les trois Serpentard reconnurent vite celui de Daphnée. Le rideau blanc à moitié tiré dévoilait une jeune sorcière aux cheveux noirs, assis sur un tabouret. Quand elle les entendit approcher, elle releva la tête. Astoria ressemblait énormément à sa sœur.
— Oh, Daph ! Tu as de la visite !
Alors elle se leva et finit d'ouvrir le rideau, dévoilant une Daphnée, pâle, à demie assise dans son lit, son dos reposant contre l'oreiller.
— Les garçons ? Que faites-vous là ?
— Je leur ai raconté ta mésaventure, Théo voulait s'assurer que tu allais bien, expliqua Drago.
La Serpentarde haussa les sourcils et tourna la tête vers le mentionné. Théodore, les mains dans les poches de son pantalon, basculait d'un pied sur l'autre.
— Oui, enfin… Oui. Il est pas question qu'on s'en prenne à un serpentard, je voulais être sûr… Je voulais vérifier… Enfin, tu as l'air d'aller bien alors on va te laisser…
Drago n'avait jamais vu Théodore agir ainsi : après son inquiétude excessive, le voilà mal à l'aise au point d'en perdre ses mots. Son ami avait plutôt tendance à être impassible dans toute situation.
— Alors là, pas question ! s'exclama Blaise. On a dû abandonner de délicieuses bièraubeurres pour venir ici, alors si vous le voulez bien mesdames, on va rester un peu.
Et sur ces paroles, il s'installa nonchalamment au bout du lit. Amusé, Drago tira une petite chaise, et se plaça au chevet de la malade. Les joues colorés d'une légère teinte rose, Théodore s'installa à son tour.
Les cinq jeunes sorciers passèrent ainsi le reste de l'après-midi ensemble, Drago et Daphnée relatant encore une fois et en détails les événements précédents.
Plus tard ce soir-là, alors que Drago s'était installé en haut de la tour d'astrologie, il prit une goutte de potion anti-douleur et une part d'un gâteau qu'il avait piqué dans les cuisines. Puis minuit sonna.
Un frisson parcourut le dos du Serpentard. La torture reprit, il serra les dents pour ne pas hurler mais c'était peine perdue. Toutefois, pour la première fois en quatre mois, Drago ne s'évanouit pas. Il n'en eut pas le temps, un flash de lumière blanche l'éblouit à travers ses larmes et tout fut fini. Il avait pris la forme de la bête. Était-ce la potion qui l'avait maintenue éveillé ? Avait-elle juste assez atténué la douleur pour qu'il ne s'évanouisse pas ? Son efficacité restait tout de même très décevante. Il devra peut-être prendre deux gouttes la prochaine fois…
L'estomac de Drago gronda et le sortit de ses réflexions. Ses besoins reprenaient le dessus. Heureusement, il avait prévu le coup et un véritable festin l'attendait sur la table dont il en dévora le contenu.
Vraiment délicieux.
Bonjour, bonsoir,
J'espère que l'histoire vous plaît toujours si vous êtes arrivé ici. Je ne sais pas trop si je suis lu, si vous êtes là, n'hésitez pas à me le faire savoir par un petit message, même un emoji, ça fait toujours plaisir !
En tout cas, quelques tensions montent dans tous les sens du terme ! La suite très prochainement !
Enjoy,
Likocham.
