Bonjour à vous.
J'espère que vous allez bien.
Je vous retrouve donc pour notre RDV du dimanche. ^^
Encore 1 chapitre avant le début de l'arc aventure.
Sur ceux je vous laisse découvrir ce nouveau chapitre.
Chapitre 24 : Chaînes
[PDV Ariel]
Hum… je reprends mes esprits, je me rappelle que Shanks et Benn m'ont donné beaucoup de plaisir dans l'eau… j'ai dû m'évanouir. Le dernier souvenir que j'ai c'était un orgasme fabuleux et intense… après c'est le trou noir.
Je regarde autour de moi, je suis allongée sur le côté, je baisse mes yeux, je repose sur la longue cape de Benn et sur moi j'ai celle de Shanks. Et j'ai la vague impression que je suis nue….
En tout cas j'entends le crépitement d'un feu et les odeurs de cuisine. Depuis combien de temps je me suis assoupie ?
Je m'étire avant de me redresser tout en tenant contre moi la cape de Shanks pour cacher ma nudité :
- La belle se réveille enfin, s'exclama Shanks.
- J'ai dormi longtemps ? Demandai-je en me frottant les yeux.
- Une bonne heure je dirais, répondit Benn.
- Quoi !? Une heure !
- La nuit dernière a été intense et courte, cela ne me choque pas, reprend Benn en tirant ses lèvres.
- Ce n'est pas faux, fis-je par dire lentement en rougissant au souvenir de cette nuit.
Je cherche mes vêtements et je constate qu'ils sont juste à côté de moi. Aussi je commence à me rhabiller avant de me lever pour m'étirer longuement :
- Est-ce que je peux aider à faire quelque chose ?
- Non tu es gentille, c'est presque prêt, j'espère que tu as faim, fit Shanks.
- Oui, je suis affamée et je suis curieuse de goûter à tout ce que vous avez ramassé en chemin.
- Allez installe-toi entre nous deux princesse, me lance Benn en tapotant la place.
Je m'avance et j'installe sur le rondin de bois qu'ils ont dû couper et ramener, car il ne me dit absolument rien.
Benn me tend une assiette avec une cuillère en bois. Ils n'ont pas tout taillé pendant que je dormais. Si c'est le cas, ils sont rapides et trop fort, mais je suppose que c'est la base pour des pirates d'être débrouillard.
Enfin bon je regarde le contenu de mon assiette ça ressemble à un ragoût, ça ne paye pas de mine, mais ça envoyé super bon, alors je ne me fie pas à l'apparence, surtout pour un repas fait entièrement en plein air avec les moyens du bord. Je dirais même que ça a un certain charme.
- Ne nous attendons pas mange, me fit Benn.
- Je vais attendre, ce n'est pas pour le temps que tu vas servir Shanks et toi.
- Comme tu veux, adorable demoiselle, me lance Benn tendrement.
Benn sert Shanks, puis enfin lui. On se souhaite un bon appétit, je prends ma cuillère et je souffle avant de goûter :
- Whoua mais c'est super bon ! Qu'est-ce que s'est ?
- Toi tu aimes vraiment manger, j'ai rarement vu une femme avec un tel appétit vorace, glousse Benn. Et bien c'est un féculent qui pousse dans un arbre, ça s'appelle un sasak.
Sasak… et bin dans cet univers j'en découvre des saveurs exotiques.
- C'est ça qui a ce goût proche de la pomme de terre, avec un arrière-goût de fumé.
- Ça vient du sasak ? Ce n'est pas à cause de la cuisson ?
- Du tout, sourit Benn.
- Et ces petits pois rouges, c'est quoi ?
- De l'ubéris, ce sont les graines des fruits marron qu'on a ramassés tout à l'heure, cru c'est très piquant, cuit ça devient très suave, m'a répondu Shanks.
J'aurais bien du mal à décrire la saveur de l'ubéris, je dirais que ça se rapproche d'un tajine savoureux, le goût est très riche en saveur :
- C'est super gouteux, on dirait un mélange de plusieurs légumes qui ont mijoté avec des épices, fis-je.
- C'est à peu près ça, on peut manger ça seul, mais souvent on l'accompagne d'autre chose, car ça parfume très bien n'importe quel plat, continue Shanks.
- Je vois ça, j'adore en tout cas, c'est super bon.
Je mange avec appétit :
- Tu en reveux ? Exigez Benn.
- Oui si c'est possible.
- Mange belle Ariel, mange, pour une fois qu'une femme se fait plaisir à manger, c'est rafraichissant.
Je tends mon assiette sous le regard souriant des deux hommes.
Le poids, n'a pas franchement été un problème pour moi, j'ai toujours été très fine… logique j'avais été sous-alimentée. Me remplumer a été d'ailleurs tout un poème….
Et puis comme j'ai fait du sport pour m'aider à me défouler et aller mieux… bon je n'ai jamais trop été regardante sur mon poids, j'étais trop préoccupée par mes hideuses cicatrices….
Je secoue la tête et je mange, ce qui suffit à me faire chasser ces idées noires :
- Ma pauvre tu avais faim, sourit Benn.
- C'est aussi très bon, il me faudra donner la recette.
- Je te la donnerai.
- Ariel…, commença Shanks.
Houlà il a l'air sombre et très sérieux :
- Oui ?
- Je te poserai plus tard dans la journée une question.
- Pourquoi ne me pas la poser maintenant ?
- Parce que… je veux que tu prennes le temps d'ouvrir ton cœur et ton esprit, cette question peut te remuer et je veux que tu te sentes prête et disposer à en parler.
Shanks me dit ça en posant sa main sur ma joue :
- Est-ce… en lien… avec mon passé ? Exigez-je prudemment.
- Oui, je ne te demanderai pas d'explications et de détails, mais il y a une info que j'aimerai avoir, aussi je veux que tu te prépares mentalement, pour que tu souffres le moins possible.
Je fixe mon assiette, j'imagine que si Gino les a mis en garde, leurs curiosités les titillent… et puis… certainement qu'ils voient mes cicatrices…. J'ai tellement honte, c'est un complexe que je vais garder même dans cette vie… moi qui était à mille lieux d'imaginer qu'on verrait encore mes marques avec le Haki….
J'aurais aimé de tout mon cœur que ces marques disparaissent à jamais, mais elles me hanteront encore… même si tout le monde ne les voit pas, c'est le cas de certain… j'ai tellement honte…
- Ariel…, Souffla Shanks.
Je vois et réalise que je pleure, je m'essuie promptement :
- Ce n'est rien une poussière dans l'œil.
Je pose fébrilement mon assiette et je me lève avant de me sentir retenu par Shanks et Benn :
- J'ai besoin… d'être seule…
Je sens leur hésitation, mais ils me relâchent et je me retire dans la forêt, au départ je marche, avant de me mettre à courir en larmes.
Je sors de la forêt et je manque de tomber au sol, je m'avance en titubant vers la plage, avant de tomber à genoux. J'hoquète avant de pleurer à des larmes chaudes, j'essaye de réprimer mes pleurs, je me mords les lèvres jusqu'au sang.
[Point de vue Benn]
-Merde ! Jura Jarret.
- Calme-toi.
- Tu en as de drôle ! Elle pleure, bordel, c'était ce que je ne voulais pas faire !
- Shanks ! Haussaï-je.
Il se fige et me regarde :
- Reprend ton calme, je crois qu'il n'y avait pas de bonne manière d'aborder le sujet. Même moi je me serai ramassé, c'est trop frais, trop récent et trop douloureux dans son esprit. On n'y peut rien, par contre pour assurer sa sécurité et son bien être oui.
- Je ne voulais pas la bénir….
- Je sais Shanks. Allons la retrouver, elle a beau dire vouloir être seule, elle a besoin plus de quiconque de soutien et d'une épaule sur laquelle pleurer. Elle souffre ça saute aux yeux, mais elle est très pudique, elle essaie de ne pas le montrer.
On laisse nos affaires ici, ça ne craint rien il n'y a que nous sur l'île.
On s'élance et à l'aide du Haki on arrive en un clin d'œil au côté d'Ariel.
Je fais signer à Shanks que je vais m'en charger, j'ai un côté plus protecteur que lui et ça peut suffire pour apaiser notre petite Ariel.
Je m'approche doucement d'elle avant de la prendre dans mes bras :
- Chut, tout va bien, murmurai-je doucement.
Je sens qu'elle s'effondre dans mes bras, elle tente de réprimer ses larmes, mais c'est trop dur pour elle, elle est en pleine surcharge émotionnelle et tout sort :
- Vient mon trésor, chuchotai-je pour l'apaiser et la calmer.
Ariel pleure et se blottit contre mon torse :
- Je n'arrive pas… à… m'arrêter…, s'exclame-t-elle.
- Ariel… tu ne peux pas tout retenir, il faut que ça sorte, tu souffres trop. Autorise-toi à pleurer, pleure Ariel, pleure, laisse tes larmes sortir.
Ses pleurs redoublent, elle est partagée entre deux émotions, celui de lâcher prise et celui de se retenir, sauf que son corps n'en peut plus, sa bonne humeur n'est que façade. En réalité elle a beaucoup de tristesse et de peine en elle, elle essaie d'aller mieux c'est évident. C'est juste qu'elle ne s'autorise pas à en parler et je pense aussi qu'elle ne sait pas comment gérer tout ça.
Je lui caresse ses cheveux et j'active le fluide perceptif, envoyant des ondes de sérénité pour la relaxation. Elle continue de pleurer, mais au moins elle est plus étendue et moins crispée, même si ce n'est qu'éphémère, je préfère qu'elle ne souffre pas trop.
Ce n'est qu'au bout de longues minutes qu'elle finit par se calmer :
- Ça va mieux ?
- Un peu…, répond-elle d'une voix cassée.
Elle évite nos salutations et pourtant elle nous surprend :
- Quelle est la question ?
- Cela peut attendre Ariel, fit Shanks qui se voulait rassurant et réconfortant.
- Faudra bien la poser tôt ou tard, hoqueta-t-elle.
- Très bien, soupira Shanks. Ariel tout ce qu'on sait c'est que tu as vécu quelque chose de douloureux et vue les chaines qu'on voit et qui t'entravent cela….
- Quelles chaînes ? Demanda t'elle interloquée.
- Ah oui… Benn et moi nous avons un bon niveau avec les fluides, donc nous voyons des choses que même les habitants de Piacere ne voient pas.
Shanks me lance un regard qui me fait comprendre qu'il craint de continuer et de l'ébranler, il veut que ce soit moi qui réponde. J'hoche faiblement la tête et je reprends la main sur cette conversation :
- Par exemple, a commencéi-je captant le regard d'Ariel.
Je l'écarte doucement de moi et pose mes doigts sur ses yeux humides et rouges.
- Tu as une chaîne autour de tes yeux, cela veut dire que tu ne t'autorises jamais à pleurer ou de façon exceptionnelle. Les chaînes quand elles sont robustes et noires, signifiant qu'elles sont incassables, si un jour tu t'autorises vraiment à pleurer elles commencent à avoir un aspect détérioré, friable, jusqu'à disparaitre totalement. Tu comme une autre chaîne autour de ta bouche, car tu n'autorises pas à te confier, à parler, une au niveau du cœur, car tu ne t'autorises pas à aimer.
- C'est faux… je veux… être aimée…, dit-elle d'une toute petite voix.
- Mais pour aimer Ariel, il faut aussi s'aimer soi.
Elle me regarde en écarquillant les yeux, elle n'avait pas réalisé cela visiblement.
- Tu as aussi une chaîne au niveau de ta gorge, de tes chevilles et de tes poignets, toutes reliées entre elles, elle symbolise la soumission la plus absolue. Tu as été victime d'atrocités et tu as obéis à tes bourreaux… pour éviter de trop souffrir.
Ariel me regarde les yeux baignés de larmes, au bord de la syncope de découvrir et entendre qu'on la voit ainsi, entravée de toute part :
- Nous savons donc que quelque chose d'horrible t'est arrivée. Et ce que nous voulons savoir c'est qui sont tes bourreaux, pour mieux te protéger, toi et les habitants de Piacere. Si tu es recherchée ceux qui te cherchent ne feront aucun cadeau ni à toi, ni à la population locale, pour le simple motif qu'ils t'auront protégé. Si te livrer à nous est trop dur, on peut parfaitement l'entendre, tout ce qu'on souhaite c'est connaître nos ennemis.
Je la vois qui réfléchis, elle encaisse toutes ces informations. On la sens hésitante à s'ouvrir :
- Je… je… je ne peux pas… vous… vous ne me croyez pas….
Elle sanglote de nouveau :
- Ariel, on te croira, on a le haki, si tu as si peur que ça qu'on ne te croit pas, on activera notre haki pour nous attester que tu nous dis la vérité, asura Shanks d'une voix calme et douce .
Son regard change, tourmentée comme elle est, elle avait oublié le fluide, c'est logique, si j'en crois la nervosité et le niveau de stress qui l'animent.
- Je… je ne pourrais pas… tout vous dire…
- Nous ne t'obligeons à rien, Ariel, souffla Shanks en se rapprochant de nous.
On la sent hésitante, réticente, mais on perçoit à travers ses mots une légère ouverture, il ne lui manque pas grand-chose pour s'ouvrir. Le fait de lui offrir une garantie sur le fait qu'on ne doute pas d'elle semble être la clé qui lui manquait pour parler.
Alors nous attendons en silence qu'Ariel rassemble ses esprits et s'ouvre à nous.
[PDV Ariel]
Ils voient que j'ai des chaines… en plus de mes cicatrices… on me voit avec des chaines….
Mais quelle vision j'offre ? C'est juste… affreux….
Je n'arrive pas à accepter qu'on puisse me voir avec des chaînes et pourtant c'est bien la triste réalité. En plus de voir mes stigmates ils me voient complètement entravé, j'ai tellement honte, je me sens si… fragile… vulnérable.
- Benn… pose-moi s'il te tresse…
- Tu es sûr ?
-Oui…
Benn me dépose au sol, je vacille légèrement, lui et Shanks me retiennent :
- Assis-toi Ariel, tu n'as plus de jambes, s'alarme Shanks.
- Je préfère… rester debout… ça me donne l'impression… que je peux m'enfuir….
Ils ne disent rien, j'imagine qu'ils comprennent la raison que j'ai évoquée.
- Peut-être... activer votre haki ? Exigez-je.
Ils hochent la tête :
- C'est bon, tu peux tout nous dire, on ne doutera pas de tes propositions, assure Shanks.
J'aimerai le croire, mais Barbe Blanche… son souvenir reste présent dans mon esprit.
J'ai malgré tout peur… de ce qu'il pourrait se produire, mais je veux croire que ça ira.
- Ma réponse… va paraître très bizarre… mais normalement… personne ne doit me prolonger.
Je les vois me regarder incrédule, mais je peux les comprendre techniquement c'est illogique dans leurs esprits :
- Je… je me souviens… de ma vie… antérieure… Mon physique… était totalement différent… même mon nom… Ariel n'est pas mon nom de naissance, c'est moi qui l'ai choisi car je n'ai jamais aimé celui qu'on m'a donné. Alors personne ici ne doit me rechercher comme j'ai une autre identité. Et c'est aussi pour ça que malgré mon corps intact vous voyez que je suis parsemée de cicatrices ! Je pensais qu'en me réincarnant dans un nouveau corps… je… je n'aurais plus les marques de mes sévices… mais en fait… on les voit toujours avec le haki… je ne les ai jamais assumées, elles sont laides, je suis laide, je suis un monstre, je….
- Non tu es belle Ariel, très belle, coupé précipitament Benn et Shanks.
Je me sens enlacée dans leurs bras et je me sens… si sereine d'un coup… ils usent du fluide pour me calmer….
[Point de vue Benn]
Shanks et moi on est sonné quand elle commence à parler de réincarnation, mais je crois que la voir se qualifier de laide et de monstre nous assomme, car elle le pense sincèrement, c'est terrible, mais la conclusion est évidente Ariel ne s' aime pas. Les chaînes au niveau de son cœur nous le font comprendre, mais l'entendre parler d'elle ainsi c'est autre chose.
- Je peine à croire que tu vis une seconde vie, soufflelai-je. Mais nous te croyons. Je te crois Ariel, qu'importe tes cicatrices, tu es belle comme un cœur et tu as une âme magnifique. Ne te persuade plus du contraire et ne pense plus aux paroles lancées par je ne sais qui. Tu es une très belle personne Ariel… si attentionnée, quand je pense que tu débordes de gentillesse et de petites attentions… je n'arrive pas à comprendre, comment des gens peuvent être cruels à ce point… surtout quand leurs victimes ne sont que des amours et n'ont commis aucun crime. Ton aura est si pure… ils n'ont même pas l'excuse de la vengeance !
Je la serre dans mes bras et je pleure pour elle et aussi parce que depuis qu'elle a évoqué ses cicatrices, je les vois et Shanks aussi c'est certain.
Elle a été torturée ! J'ai rarement vu une telle violence sur le corps de quelqu'un, alors une femme… ça me porte au cœur.
- Je ne sais pas quoi dire Ariel, souffla Shanks. Ce dont je suis certain, c'est que je suis d'accord avec chaque mot de Benn, tu es une personne merveilleuse.
On n'a pas les mots pour exprimer toute la peine et la compassion qu'on ressent pour Ariel. Je sens à sa voix que Shanks est ébranlé, car comme moi, il voit les marques qui parsèment le corps d'Ariel et comprend donc facilement qu'elle a vécu un enfer :
- Je… je suis le résultat d'un viol… ma mère a été violée et j'ai été abandonnée à la naissance.
On la serre plus fort dans nos bras, ne me dis pas qu'on l'a tourmenté à cause des origines de sa naissance, pitié Ariel ne nous dit pas ça :
- Et… j'ai été adopté par des gens… qui pendant des années m'ont torturé… esclavagé… tourmenté… parce que… je le méritais, j'étais un enfant du pêché, un monstre, un déchet même…
Seigneur, les gens sont tarés ! Pourris ! Ah Ariel :
- Quand j'ai… enfin été libre… qu'importe où j'allais, tout le monde était terrifié, dégoûté, méprisant ou moqueur à cause de mes cicatrices… et aussi ma grande taille, que je devais certainement à mon géniteur…. Et quand j'ai enfin trouvé un travail… je n'avais même pas de reconnaissance et on me volait parfois mon travail. Je… je n'ai jamais vraiment su ce que c'était d'être aimé, respecté, protégé ou même désiré… Et il ya un peu plus d'un mois… je suis décédée et je me suis réincarnée, hoquetai-je. Quand j'ai échoué sur Piacere pour la première fois j'ai su ce que faisait ça d'être respectée, appréciée, protégée… et même désirée….
Bon chanté ! Voilà pourquoi son cœur est enchainé si solidement, ce n'est que tout récemment qu'on a dû lui dire des mots gentils et réconfortants. Elle ne s'est jamais aimée car on a dû donc la bassiner qu'elle n'était rien, qu'une merde, un monstre qu'elle s'en est convaincue tout le long de sa vie ! Même libérée de ses bourreaux, elle n'a pas eu la chance d'avoir une personne qui lui disait une parole gentille pour mettre ne serait-ce qu'en doute ce que ces êtres abjectes lui ont dit !
Si sa vie antérieure n'a été que souffrance, cela fait sens qu'elle avait eu une deuxième chance.
- J'ai honte de l'avouer… mais j'avais peur de me laisser aller à vos bras… car j'avais aussi peur de ressembler au bourreau de ma mère… et aussi que je me trouvais lamentable… de chercher ce genre de plaisir… je me disais que j'ai eu une seconde chance… mais je la gâche avec ça… je me trouve tellement stupide et misérable…
- Ariel… personne ne nait pour souffrir et être torturé. Cela n'aurait jamais dû arriver et se produire, murmura Shanks.
- Shanks a raison, qu'importe les origines de ta naissance, ce n'était pas une excuse ou une raison qui justifie les actes de tes bourreaux. Tu n'es pas stupide, ni misérable, tu n'es pas lamentable et tu n'as pas à avoir honte de vouloir te laisser aller. Ariel tu as tant souffert pendant des années, comment… comment ne pourrait-on pas comprendre que tu cherches ce qui peut te faire plaisir ou du bien ? Si te laisser aller aux plaisirs charnels est l'une des réponses pour que tu te sentes mieux, alors fonce. Il est normal de rechercher la douceur, la tendresse et les caresses quand on n'a connu que des coups et la douleur. Il est normal d'avoir envie de séduire, de plaire quand tout le long de sa vie on a été méprisé, rejeté et mis de côté, surtout si tu as été en carence affective. Il est normal à mes yeux que tu cherches à te laisser aux bras d'un homme, cela te permet de te sentir belle, désirée et aussi d'oublier le temps de quelques heures tout ce qui te tourmente. Et puis… au fond… qui at-il de mal à aimer les plaisirs charnels ? Que ce soit Shanks ou moi, on aime ça et il n'y a rien de mal à ce que toi aussi tu apprécies les plaisirs de la chaise. Tu n'as pas à culpabiliser, d'aucune façon ! Ariel… s'il te plait… aime-toi, pour ce que tu es au fond de toi : une personne douce, paisible et gentille, qui a le cœur sur la main. Et laisse derrière toi toutes les horreurs qu'on a pu te dire. Qu'importe le temps que ça prendra, on fera tout pour faire sauter une à une ces chaînes qui t'entourent. Tu es belle Ariel et pas que physiquement, entend-le Ariel, tu es une très belle personne.
Je la sens sangloter silencieusement, touchée au plus profond de son âme par ce qu'on lui a dit :
- Merci…, fit-elle par dire d'une petite voix suraiguë à cause de ses pleurs.
Elle sanglote encore un long moment dans nos bras avant de s'assoupir, épuisée émotionnellement. Je la porte dans mes bras et on retourne à notre campement où on a laissé nos affaires. On marche silencieusement, on est retourné par toutes ces révélations :
- Comment tu te sens Benn ? Exigez Shanks.
Je perçois que sa voix défaille légèrement, lui non plus n'est pas bien, même s'il essaie de le cacher à cet instant :
- Retourné, j'ai juste envie de la protéger et de la choyer encore plus. Et toi comment te sens-tu ?
- Aussi bien que toi… même plus pathétique… tu as toujours été bon orateur, je me suis senti… dépassé, incapable de trouver les mots pour la réconforter.
- C'est normal Shanks, ce qu'elle a vécu est choquant, même pour des hommes endurcis comme nous. Ne t'en veux pas trop, je suis sûr qu'Ariel ne t'en veut aucunment, tu étais déjà là à l'écouter et à la réconforter avec tes propres mots, du mieux que tu pouvais et c'est déjà beaucoup crois -moi.
- Quand je te dis que tu es bon orateur, je lance Shanks avec un sourire triste. Pose-la ici, on va la laisser dormir un peu.
J'allonge délicatement Ariel, sur ma cape qui l'avait accueillie plus tôt. Puis je vois Shanks prendre un tissu et l'imbiber d'eau fraîche avant d'éponger le visage d'Ariel :
- Tes gestes sont plus parlants, fis-je à Shanks.
Il sourit tristement, mais avec une pointe de joie, j'ai réussi à le réconforter un peu :
- Ça va lui faire du bien d'éponger son visage après avoir autant pleuré.
- Oui… je vais lui laisser ça sur les yeux, sinon elle va souffrir au réveil.
Shanks laisse en effet le linge humide et froid sur les yeux d'Ariel, qui sont rouges et gonflés.
Bon sang… tu parles d'une sortie… mais elle en avait besoin et puis c'est encourageant, les chaînes autour de sa bouche se sont corrodées. Elle n'a pas tout déballé, mais l'essentiel dans les grandes lignes oui et c'est bien si elle a su en parler, même un peu. Cela veut aussi dire qu'elle doit se sentir en sécurité avec nous et ça ce sentiment c'est important.
On reste là sans rien faire un moment… puis je regarde le corps d'Ariel, je me lève et je m'allonge à ses côtés, la prenant dans mes bras. Shanks me voit faire et fait de même.
Si elle a toujours manqué d'amour et d'affection, la laisser là seule n'est peut-être pas une bonne idée. Surtout après autant de larmes versées, je pense qu'au contraire elle appréciera de se réveiller dans nos bras. Et si on a tort, on assumera, mais je veux croire que j'ai raison, j'ai l'impression qu'on l'abandonne autrement, ou nous voulons être présent pour elle.
Je caresse ses cheveux tendrement, Shanks lui prend sa main et la caresse doucement.
On est là pour toi Ariel, je pense.
On reste ainsi un long moment, avant de sentir la respiration d'Ariel changer, elle reprenait doucement connaissance. Elle retira le tissu sur ses yeux et se les frottent avant de nous regarder :
- Comment te sens-tu ? Murmura Shanks.
- Je ne sais pas trop, je….
Elle ne fini pas sa phrase, mais on comprend parfaitement son état d'esprit.
- De quoi as-tu besoin Ariel ? Y at-il quelque chose qu'on peut faire pour toi ? Exigez-je.
- Restez… présents…, chuchota t'elle la voix enrouée. J'apprécie… que vous soyez… près de moi…. J'ai l'impression qu'il ne m'arrivera rien…, souffla-t-elle.
Nous avons donc eu raison de la prendre dans nos bras, ça la rassure.
- J'aimerai… vous dire autre chose…
On la regarde surprise, on hésite à lui dire de prendre son temps, mais ça risque de la braquer et de la décourager. Et puis si elle en a vraiment la force et le courage mieux vaut qu'elle parle :
- Pouvez-vous activer votre haki ?
- Si cela te rassure d'accord, souffla Shanks en embrassant la main d'Ariel.
J'hoche la tête et j'active mon haki :
- Je… je ne vous ai pas tout dit. Je sais que quelqu'un me recherche activement…. Quand je me suis réveillée après ma mort il ya plus d'un mois, je me suis réveillée sur…. sur… sur le Moby Dick. Je ne sais pas trop pourquoi sur le navire de Barbe Blanche. Cela étant… j'ai… j'ai… j'ai parlé en privé à Barbe Blanche… car je voulais… l'avertir qu'un de ses hommes… était dangereux… et il a cru… que j'étais envoyé par quelqu'un 'un'un pour semer le trouble, la zizanie au sein de sa famille…. Aussi… il m'a faite prisonnière, il n'a pas utilisé de violence physique, mais… la pression psychologique a été telle… que….
Sa voix déjà fragile, vrille, elle pleure et essuie ses larmes, on l'écoute en silence, on sent qu'elle n'a pas fini de parler, aussi nous ne disons rien, mais on se montre présent. J'embrasse son front et Shanks sa joue, on l'enserre dans nos bras, pour la réconforter et la protéger, car elle tremble comme une feuille, elle transpire la peur :
- Bref… il m'a enfermé une dizaine de jours… les conditions se sont améliorées sur la fin, mais on a essuyé une tempête, ma cellule s'est retrouvée brisée. C'est suite à cet évènement que j'ai fait naufrage sur Piacere. Barbe Blanche est venue ici le lendemain pour me chercher, les membres de la résidence m'ont protégé et caché… mais je ne suis pas sereine. J'ai peur… qu'il revienne me chercher et m'enfermer de nouveau…
- Cela n'arrivera pas, claqua Shanks, le vieux n'a pas intérêt à te séquestrer de nouveau. S'il ose en ma présence ou en mon absence, il aura affaire à moi !
- Ainsi qu'à moi, au reste de l'équipage et à tout Piacere, continuai-je, on fera tout pour te protéger.
- C'est vrai ? Vous me croyez vraiment ? Exigez-t-elle.
- On te croit Ariel, on te croit, on voit que tu ne nous mens pas, rassura Shanks. C'est déroutant d'apprendre que Barbe Blanche avait osé s'en prendre à une femme… mais je crois qu'après tout ce que tu nous as dit je ne suis plus étonné de rien. Rassure-toi Ariel tu es sous ma protection, je suis juste triste que tu ne sois pas réveillée sur la Force Rouge et que tu ais eu à subir tout ça. Si tu avais atterri sur mon navire on t'aurait choyé et cru surtout.
Ariel nous regarde les larmes aux yeux, on lit un immense soulagement et une joie profonde, indescriptible. Ma pauvre petite, tu vis dans ce stress et cette angoisse depuis des semaines. Je la comprends, Newgate fait trembler presque n'importe qui, alors une âme aussi délicate et douce qu'elle a dû être terrorisée, terrifiée comme ce n'est pas permis. Surtout qu'en prime elle a dû avoir l'impression de revivre ses années de terreur à être faite prisonnière.
Newgate n'a pas intérêt à toucher au moindre plus petits cheveux d'Ariel, sinon je ne répondrai plus de rien !
- Merci… merci de me croire…, murmura Ariel réellement soulagée.
- C'est normal Ariel, maintenant tu peux te détendre, tu es sous la protection de l'Empereur le plus sympathique de ces mers, fis-je.
Pour la première fois depuis ce midi, je l'entends brillant, même si c'est nerveux, c'est bon de l'entendre décrocher un petit rire :
- Je ne dirais pas le contraire, même si j'aurais dit que c'était aussi l'Empereur le plus drôle, rétorqua timidement Ariel.
- Vas-y continue la flatterie, continue Shanks plus que ravi.
Cela arrache un fou rire à Ariel, Shanks étire un grand sourire, clairement, il l'a fait exprès dans l'espoir qu'elle rit et ça a marché :
- Je sais… pas quoi… dire…, dit-elle entre deux gloussements.
- Je ne sais pas moi, dis que je suis l'Empereur le plus beau, le plus sexy, le plus attirant de ces mers.
Je roule des yeux, non sans sourire devant Shanks qui s'amuse à rouler des mécaniques pour la divertir :
- Je ne peux pas nier cet état de fait, arrivée à dire Ariel en essuyant ses larmes de rire.
- Et je fais d'excellent câlin ! J'ai rajouté Shanks.
- Tu parles de câlin réconfortant ou de câlin amélioré ? Demanda Ariel avec une voix qui vrilla par son hilarité.
- Les deux ma beauté, les deux ! Pour le plus grand plaisir de ces dames et aujourd'hui surtout d'une belle et adorable rousse.
Shanks l'enlace et l'embrasse tendrement à la joue, la berçante, je fais de même, elle se laisse aller et répond doucement à notre étreinte :
- Merci… vous êtes si gentils.
- Et toi aussi… mais tu trembles, tu as peur de quelque chose ? Exigez-je précipitament.
- Non… j'ai froid… j'ai tellement pleuré… j'ai…
Oh je vois, elle a beaucoup transpiré, son haut est assez trempé, Ariel rougit d'embarra :
- Ce n'est rien, prends le temps de te rincer, ça va te faire du bien, suggérai-je.
Elle rougit vivement :
- On se tiendra tranquille… sauf si tu décides du contraire, assure Shanks.
- Profite du cadre, tu es toute crispée en plus ça ne te fera pas de mal, renchéris-je.
On a envoyé l'hésitation d'Ariel, mais elle finit par se décider et se lever, quittant nos soutiens-gorge.
Shanks se lève et attrape un fruit, sur un arbre non loin :
- Tient, utilise ça, c'est une sorte de savon naturel, je pense que le parfum peut te plaire, lance Shanks.
- Qu'est-ce que s'est ? Demanda Ariel qui dévisageait ledit fruit.
- Un savonnier, fruit de l'arbre du même nom, répondit Shanks. Tu presses le fruit dans tes mains, tu verras que de la mousse savonneuse va en sortir. Allez file barboter dans l'eau, tu en as grand besoin, ne va pas nous chopper un rhume.
On la laisse tranquille, on lui fait dos et on fini par l'entendre se déshabiller avant de plonger dans l'eau. Et très vite pour envoyer l'odeur fleurie du Savonnier :
- Ça envoyé super bon en fait ! S'exclama-t-elle.
- Puisqu'on te le dit, nargue Shanks.
- Gna gna gna, répliqua Ariel.
Je pouffe de rire devant les gamineries de ces deux-là.
- Benn elle se moque de moi ! Je déplore Shanks.
- Shanks tu es un bébé ou un adulte ?
- Un adulte fier ! Dit-il en bombant fièrement le torse.
- J'ai de sérieux doutes, rétorquai-je en étirant mes lèvres.
-Traître !
Ariel rit de nos échanges, pendant que Shanks et moi sur bataille :
- Vas-y Benn t'est le plus fort ! S'exclama Ariel en brillant.
- Vous allez arrêter de vous liguer contre moi ! Ariel se retire ces encouragements ou je te rejoint dans cette flotte ! Et je te tourmenterai de chatouilles jusqu'à ce que tu admettes tes erreurs.
- Benn protège-moi ! S'écria Ariel Hilare.
- Touche pas à la demoiselle, m'interposai-je avec un grand sourire.
- Ah c'est comme ça… très bien, en garde ! Rétorque Shanks tout aussi souriant que moi.
Shanks dégaine Griffon et moi mon fusil, que je fais tournoyer, sortir faisant d'un geste vif et rapide les balles, je ne tiens pas à abimer mon manchot de pacotille qui me sert de capitaine.
- Vous bénissez pas ! Cria Ariel s'inquiète.
Trop mignonne :
- On gère, rétorquèrent-on Shanks et moi d'une même voix.
Cela nous arrive de nous défouler comme ça, au combat au corps à corps, je vois du coin de l'œil qu'elle cache des yeux, elle a peur qu'on se fasse mal c'est clair, c'est net. Adorable !
- Arrêté de la regarder Beck !
Il me déséquilibre et je tombe dans l'eau, je remonte à la surface et Ariel m'apparait toute couverte de mousse :
- Tu n'es pas fait mal ? Demanda t'elle précipitament anxieuse.
- Non… et puis… si c'est pour voir une beauté comme toi me porter secours, je veux bien perdre tous les combats contre Shanks, te voir dans cet état est un bon remède aux maux.
- Y'en a pas un pour relever l'autre, blêmit-elle en rougissant.
- Que veux-tu, nous sommes des hommes bêtes et stupides, de vraies brutes épaisses, fis-je d'un ton presque dramatique.
- Pff n'importe quoi, gloussa Ariel.
Shanks nous rejoint dans un plongeon sonore, je choppe Ariel juste à temps pour la protéger de mon corps, lui permettra de toutes recevoir les projections d'eau provoquées par Shanks :
- Dire qu'on voulait te laisser faire trempette seule, soupira Benn.
- Cela ne me dérange pas…, murmura Ariel.
- Tu vois, elle est d'accord.
Je roule des yeux et je donne une cassette à la tête de Shanks, qui rigole tout fier de sa connerie, suivi d'Ariel, puis de moi.
Quel jeu ! Mais je l'aime bien ce con.
Si cela vous a plu vous pouvez commenter ^^
Je vous dis à mercredi pour le dernier chapitre de cette longue partie tranche de vie.
Dimanche prochain soyez prêt.
