Nous voici donc arrivée au terme du 2ème arc.

Chapitre 1 à 4 : Arc Dans un autre monde.

Chapitre 5 à 25 : Arc Piacere

Ce découpage me parait bien ^^.


Il y aura une mention d'une aptitude, c'est le haki de l'observation. (Rien de confirmé dans le manga).

Donc considérez que cette aptitude comme étant véridique dans le cadre de cette fiction.


Attention : Mention brève de Lime.


Chapitre 25 : Séparation

[PDV Ariel]

Une fois baignée je reprends mes affaires qui ont eu le temps de sécher près du feu. Je me sens mieux et plus sereine aussi, j'ai bien fait de leur avoir parlé.

Je craignais qu'ils doutent de moi, mais finalement il n'en est rien. Shanks et Benn se montrent même encore plus doux, protecteurs et prévenants avec moi. Je me sens vraiment dans un cocon merveilleux, en sécurité pour la première fois. Et je pense que le statut d'Empereur de Shanks n'y est pas anodin.

Après tout Shanks a su faire face à un jeu égal à Barbe Blanche et a su convaincre ses hommes de stopper la guerre de Marineford. Sans compter que Shanks semble avoir beaucoup de poids diplomatique dans ce monde. Alors avoir quelqu'un qui comme lui assure qu'il me protègea me rassure plus que Lila et les reste des habitants de la Résidence des plaisirs.

Je m'en veux un peu… de ne pas avoir su me sentir suffisamment en sécurité pour leur parler à eux, mais c'est tellement difficile et délicat….

Le principal c'est que je sois parvenu à parler de moi-même. Avec Gino j'ai craqué, c'était décousu, mais j'ai réussi à dire une partie des sévices que j'ai subi. Avec les enfants, c'était cohérent, mais c'était aussi très édulcoré. Avec Shanks et Benn j'ai eu conscience que je me confiais et j'ai réussi à dire une partie des choses, sans les enjoliver et de façon cohérente.

C'est peut-être de loin ma confession la plus sincère que j'ai pu donner, même si contrairement à Gino je ne leur ai pas pu leur donner des exemples de sévices.

Parler de mon passé a toujours été compliqué pour moi, même devant le tribunal j'ai eu beaucoup de peine à dire ce qu'on m'avait fait. J'avais constamment des flashs de ces moments horribles, même encore aujourd'hui.

Et je n'ai jamais vraiment connu l'apaisement, car j'attendais aussi de la justice qu'elle reconnaisse avoir complètement merdé en confiant ma garde à des gens si horribles. Mais évidemment je n'ai pas eu cette reconnaissance, ni le moindre plus petit regret de mes bourreaux. Même si on m'a qualifié de victime, je n'ai jamais eu l'impression de l'avoir été, comme si au fond j'avais mérité tous mes sévices….

Tandis que dans ce monde, quand je suis arrivée sur Piacere… tout était si différent, on me croyait. Ce qui me bloquait maintenant c'était la douleur et la honte. C'est trop difficile d'en parler après surtout tant d'année de procédure judiciaire où j'avais été plus que déçue du résultat du procès.

Aujourd'hui, j'aimerai par moment réussir à lâcher prise, mais comment ? J'avais donné tant d'espoir et d'énergie au tribunal. Alors ici… je crois qu'en fait je n'avais presque plus la force de répéter les mots douloureux que j'avais pu prononcer pour dénoncer la cruauté de mes bourreaux. Oui… j'avais baissé les bras, je ne croyais plus vraiment en la justice… et malgré toutes les bonnes volontés de Lila, de mes colocataires, de mon père, de tout Piacere, Shanks ou Benn… je crois que… je ne croyais plus vraiment en l'humain et j'en avais honte.

Même si… j'essaye d'y croire et je pense que j'y crois encore un peu, sinon je n'aurais pas réussi à lâcher des brides de mon enfer.

J'ai tellement honte… d'avoir enfin devant moi des gens qui me croient et de ne pas être capables de leur sortir toute la peine, la souffrance que j'avais. Surtout qu'ils n'attendent que ça pour me soutenir et m'aider. Je me sens vraiment misérable, je laisse mes larmes m'échapper, j'ai l'impression que je ne vais jamais réussir à tourner la page.

[POV Benn]

Nous sommes sur le retour, Shanks et moi marchons aux côtés d'Ariel, à son rythme. On avait passé chacun un bras autour d'une de ses hanches pour qu'elle se sente entourée, protégée et aussi la soutenir. Car même si elle marchait, on avait la furieuse impression qu'à tout instant elle pouvait s'effondrer et tomber au sol.

Je zieute en direction de Shanks, qui lui aussi me regarde inquiet. On voit que l'aura d'Ariel devient grise, un gris de plus en plus sombre. Elle doit ressasser. Nous avons peut-être eu tort de lui demander qui la recherchait. Je sais pertinemment que c'était la bonne chose à faire pour le bien commun de tous et aussi pour la sécurité d'Ariel. Mais la voir dans cet état… je regrette notre curiosité, plus encore quand elle commence à pleurer en silence. Oh Ariel…

Je m'arrête, faisant stopper Shanks et Ariel par automatisme. Shanks hoche la tête, tandis qu'Ariel a toujours les yeux rivés au sol. Je m'approche d'elle, je la porte dans mes bras et la serre contre moi, elle cache son visage contre mon torse et pleure tout ce qu'elle sait. Elle sanglote, je passe une main dans ses cheveux pour tenter de la calmer et de la réconforter :

- Ça va aller, un jour tout ira mieux Ariel.

Elle resserre son emprise sur ma chemise, toute tremblante et on l'entend pleurer un peu plus fort.

Cela me démange de sonder son esprit, mais ce genre d'intrusion est à proscrire. Même si face à des ennemis je n'ai pas de scrupule à le faire avec Shanks. Mais devant cette petite, on ne peut pas, pas comme ça, il faut la mettre en confiance et le lui proposer. Si c'est trop dur pour elle de se livrer, c'est une solution, mais il est trop tôt, elle n'est pas en état d'entendre ce genre de proposition.

J'essaye de la bercer, de la calmer, mais ça semble peine perdue. Je la serre un peu plus contre moi, je veux qu'elle sache qu'on est là et qu'on la soutient et la soutiendra.

Nous retournons sur l'île principale, on voit Limejuice s'avancer vers nous en courant, pitié par d'autres mauvaises nouvelles :

- Shanks, Benn, il y a un problème…

Ma prière n'a pas été entendue, je lance un regard à Shanks, on ne peut pas partir comme ça en laisser Ariel seule, dans cet état :

- Benn je m'avance, raccompagne Ariel.

- Mais…, commence à protester Limejuice.

Je lui lance un regard qui lui somme de se taire et il se tait.

Je crains que ma présence soit requise, bon sang qu'est-ce qui s'est passé ?

- Vas-y Benn, je te contacterai plus tard si besoin.

- Faisons ça, à plus.

Je m'éloigne avec Ariel dans les bras, je la ramène à la résidence, la journée a été longue et très éprouvante :

- Ariel peux-tu me donner ta clé, pour ouvrir ta chambre ? Chuchotai-je.

Elle réagit doucement, un peu comme si elle était absente, là sans l'être vraiment. Elle fouille dans ses poches et fini par me donner la clé. J'ouvre sa chambre avant de la fermer derrière nous et je la dépose précautionneusement dans son lit.

- Tu… tu vas partir ? Demanda t'elle d'une petite voix.

- Si tu veux que je reste, je reste, si tu veux que je parte, je pars.

- Reste….

Elle tient le bout de ma chemise et me regarde avec des yeux suppliants. J'effleure son visage du bout de mes doigts, avant de m'allonger à ses côtés et de la prendre dans mes bras pour la réconforter :

- Merci Benn…

- C'est normal ma belle Ariel.

- Benn….

- Oui ?

- Est-ce que…

Elle ne finit pas sa phrase, elle hésite, je lui prends une main et je la pose contre mon cœur :

- Dis-moi Ariel, tu peux tout me dire et tout me demander.

- Je… est-ce que tu veux bien… passer la nuit avec moi ? Dit-elle d'une voix timide et hésitante.

- Je me plierai en quatre pour te revoir sourire belle Ariel et te réconforter. Je suis ton homme, demande-moi ce que tu veux.

- Est-ce que… tu peux… me… me… faire du bien ?

Je caresse son doux visage, ses yeux rouges et gonflés par les larmes se ferment pour se laisser aller. Je caresse du bout des doigts ses lèvres avant de l'embrasser doucement.

Je la couvre de caresses et de tendresse comme pour laver son corps de toutes traces de torture qu'elle avait pu subir.

Je l'enveloppe de mes bras pour mieux la protéger et l'aimer.

Elle est si fine, si frêle face à moi et à mon corps imposant, mais c'est peut-être l'avantage, car elle peut se cacher au creux de moi, se réfugier, se sentir défendu, invulnérable.

J'embrasse chaque centimètre carré de sa peau, la faisant soupirer et délicieusement tendre sous mes doigts et mes lèvres. Je m'employai à la faire vibrer de bonheur et de plaisir.

Ariel s'autorisa à lâcher prise et à participer à nos échanges, plus activement. Nos baisers devenaient plus nécessiteux, tout comme nos corps qui ondulaient l'un contre l'autre.

Je pris ses mains dans les miennes entrelaçant nos doigts, avant de serrer mes mains sur les siennes.

- Benn….

- Je suis là ma belle Ariel.

- Benn… je t'aime….

Je l'embrasse en guise de réponse. Non Ariel, tu dis ça sous le coup de l'émotion, mais je ne lui en tiens aucunement rigueur, elle est trop chamboulée pour y voir clair. Son aura est d'un vert intense, elle m'apprécie c'est évident, mais ce n'est clairement pas l'aura d'une personne amoureuse.

La nuit est très courte, je m'endors avec Ariel dans les bras avant d'être réveillé par une voix dans ma tête, je reconnais la voix de Shanks qui use de télépathie.

J'ouvre les yeux, Ariel dort profondément et paisiblement. J'embrasse doucement ses cheveux avant de poser la question qui fâche, car je le sens que je ne vais pas aimer cette conversation.

« Qu'est-ce qui se passe Shanks ? »

« Benn on va devoir partir, Limejuice m'a expliqué hier qu'Eustass Kid, un rookie qui commence à se faire un nom a attaqué un de nos territoires, Fantasari… Et il y a énormément de victimes. A priori il est toujours sur place. »

« Je savais que je n'allais pas aimer la conclusion de cet échange. »

« Comment va Ariel ? »

« Tu te doutes bien qu'on a passé la nuit ensemble. Je l'ai beaucoup réconforté et changé les idées, mais le moral n'est pas trop là. Pour l'instant elle dort, mais… je n'ai pas envie de partir comme ça, même si elle comprendra. »

« Je suis désolé… j'ai tenté de gagner du temps en faisant préparer provisions et soins, mais on ne peut plus attendre… »

« Tu n'as pas à l'être, ce n'est pas toi qui as foutu le bordel. Ce rookie a intérêt à déguerpir avant qu'on arrive, sinon je lui fais la peau ! Bon j'arrive au plus vite. »

« D'accord, à tout à l'heure ».

Notre échange s'arrête là.

Je regarde Ariel qui dort dans mes bras. J'aurais mille fois préféré rester ici à ses côtés, à la choyer, lui parler pour qu'elle essaye de se confier, la rassurer. Fait chier ! C'est vraiment le pire moment !

Je l'enlace et je colle ma bouche contre son oreille :

- Ariel réveille-toi, fis-je tout doucement en l'appelant.

Je la vois qui ouvre péniblement ses yeux :

- Benn….

- Comment te sens-tu ?

- Mieux qu'hier je dirais, cela m'a fait du bien de dormir avec toi, ça m'a rassuré, j'avais peur de dormir seule, de faire des cauchemars….

- Je comprends.

- Quelque chose ne va pas ? Tu as l'air sombre.

Je lâche un long soupir avant de la regarder droit dans les yeux :

- Un rookie fait des siennes… il a attaqué un de nos territoires, on doit partir en catastrophe pour lui coller une raclée et aider les victimes. Je suis désolé de devoir partir… en te laissant…

- Pars, ces gens ont besoin de vous.

Elle dit ça sans la moindre once de colère ou de déception :

- Ne soit pas triste pour moi, je vois bien que tu aurais souhaité rester à mes côtés et c'est réciproque. Mais je ne suis pas seule ici. Merci de m'avoir réveillé pour me dire ça Benn, vas-y je ne te retiens pas plus longtemps, le temps presse pour ces gens.

- Oh je te remercie Ariel pour ta compréhension.

Je la serre fort dans mes bras, reconnaissant et aussi amer qu'un amour de femme comme ça ait subit tant de misère, elle est vraiment la gentillesse même, elle pense énormément aux autres :

- Quand cette affaire sera finie on reviendra vite, je t'en fais la promesse.

- Merci Benn, tu vas me manquer…

- Toi aussi, tu vas me manquer belle Ariel.

On s'embrasse une nouvelle fois, je quitte à regret ses bras, le cœur lourd. Je prends mes affaires et me rhabille, las, je crois bien que… j'étais tombé amoureux de cette demoiselle. La laisser me déchire comme jamais, je me fais violence, car le temps presse.

Je regarde ma main et elle est entourée d'une aura rose… oui j'étais bien en train de tomber amoureux. Je souris discrètement, en pensant qu'à mon retour je ferai tout pour charmer ma belle petite Ariel, elle qui est en manque d'affection, qui veut être aimé plus que tout. Bientôt tu découvriras qu'on peut t'aimer. Même si elle n'éprouve que de la sympathie pour moi, je suis sûre que ça lui fera chaud au cœur. J'espère voir son visage s'illuminer d'un sourire de bonheur.

Mais pour l'heure je m'interdis de lui dire mes sentiments, sinon je n'arriverai pas à partir et puis lui dire ça… alors que je pars… tu parles d'un romantisme…

- Ariel, prends soin de toi et retrouve le sourire, car tu es vraiment très belle quand tu souris. J'espère qu'à mon retour tu me décocheras ton plus beau sourire.

- Je vais essayer, merci Benn d'être resté, ça m'a rassuré et fait du bien. Tu es si gentil, je comprends pourquoi ici on t'adore… tu nous fais sentir bien et tu es si protecteur. Merci Benn.

Je la serre contre moi et mon cœur en souriant :

- Partir en recevant un salve de compliments, c'est juste parfait.

- Oui, comme ça, cela va te motiver à revenir plus vite pour en recevoir d'autres.

- C'est tout à fait cela, quelle perfidie.

On rit tous les deux un bon coup. Je lui prends sa main droite et lui fait un baise-main avant de planter mes yeux dans les siens :

- Prenez soin de vous, délicieuse et merveilleuse Ariel. Votre douceur et gentillesse vont me manquer durant ces longs jours de séparation.

- Toi aussi tu vas me manquer….

Je prends sa tête et embrasse ses cheveux, respirant leur doux parfum au passage :

- Prends soin de toi, à très vite, tient mon numéro d'escargophone.

Je lui note rapidement et lui donne :

- Oh merci, mais je n'en ai pas.

- Ce n'est pas grave, surtout que je risque de pas être joignable dans l'immédiat. Cela te laissera le temps de t'équiper.

- Je vais tout faire pour acheter ce qu'il faut. Vas-y Benn je t'ai que trop retenu.

- Oh que non, crois-moi, c'est moi qui aie du mal à me séparer de toi.

Elle rougit et sourit timidement, je m'éloigne et commence à partir, ça me torture. Ariel me suit et reste sur son balcon, me faisant des signes d'au revoir, je cesse quand elle n'est plus dans mon champ de vision. Puis j'active mon haki et je fonce vers le Red Force où j'arrive en un clin d'œil :

- Si tout le monde est là on peut lever l'ancre, fis-je en arrivant sur le pont.

- Parfait, s'exclama Shanks, levez l'ancre ! On part sans plus tarder !

Je vois Shanks s'approcher de moi et baisser la voix :

- Cela n'a pas été trop dur ?

- Non, elle est de nature très compréhensive, c'est même elle qui m'a rassuré et qui m'a dit de partir. Mais c'est logique. Quand tu vis un enfer comme elle, tu n'attends qu'une chose, soit d'avoir l'opportunité de s'enfuir et d'en sortir, soit qu'on te vienne en aide. Ariel n'est pas égoïste, encore moins pour te retenir si elle découvre que tu pars pour aider autrui.

- Je te promets qu'on revient sur Piacere après cette histoire réglée, me confie Shanks. Tu l'aimes n'est-ce pas ?

Je prends une cigarette et l'allume avant de répondre :

- Que veux-tu j'ai toujours eu un petit faible pour les femmes douces et fragiles, répondis-je avec un petit sourire. Donc oui elle ne me laisse pas indifférent et je tenterai ma chance.

- Fait attention à toi Beck, ne te prends pas un énième râteau.

- T'es encourageant dis donc, fis-je en ayant un petit rire.

Mais je comprenais ce que Shanks voulait dire par là, il s'inquiète.

Être pirate, surtout dans l'équipage d'un Empereur ce n'est pas la voie la plus simple si tu veux être en couple. Entre les femmes que j'ai pu aimer sincèrement, mais qui ne voulait pas d'un homme pirate ou absent, ce que j'entends parfaitement, bon autant dire que ça ne finit sur rien du tout.

Vient ensuite les femmes qui s'entichent, mais dont je n'avais que du désir et de la sympathie.

Puis celles qui ne voulaient que des nuits de plaisir et rien d'autres. Bref ce n'est pas évident de tomber amoureux et d'être aimé en retour, en plus de cela il faut accepter mon statut de pirate et de criminel.

Shanks est donc inquiet, comme à chaque fois, mais je suis un homme endurcis. Je suis plus que prêt à faire face à un refus d'Ariel. Si je tente à chaque fois le coup, c'est pour n'avoir aucun regret, peut-être qu'Ariel sera la bonne, peut-être pas, si je ne tente rien je ne saurais jamais. Et moi je suis têtu et je m'obstine à essayer, je ne perds pas espoir de trouver un jour la femme que je chérirai et qui me chérira en retour et cela malgré mon statut de criminel. Pour le moment Ariel n'éprouve rien pour moi, mais son aura verte peut basculer dans le rose, si on prend le temps de se découvrir elle et moi peut-être que de l'amour apparaitra… ou pas.

- C'est juste que je ne veux pas que mon meilleur ami souffre.

J'expire, rejetant des bouffées de tabac, avant de coincer la tête de Shanks dans un bras et de frotter ses cheveux de mon autre main :

- Arrête de t'inquiéter à chaque fois, je ne suis pas en sucre.

- Aïe ! Pardonne-moi de m'inquiéter pour toi ! Jura Shanks en se débattant.

Je le relâche et fixe le paysage de Piacere qui doucement s'éloigne, je crois voir au loin une tâche rousse. Je plisse les yeux et je souris, Ariel s'est pointée sur les hauteurs et nous salue de loin, ses beaux cheveux roux aux vents. A très vite ma belle Ariel.

[POV Ariel]

Je secoue mes mains, bien que je sois triste de les voir déjà partir, je ne pleure pas, je suis plutôt souriante, car je sais qu'on se reverra bientôt je le sens, ce ne sont que des aux revoirs, pas des adieux.

Je reste là un moment jusqu'à ce que le Red Force disparaisse complètement, devenant au fil du temps qu'un minuscule point dans l'horizon. Et là je ne le vois plus.

Je soupire et je retourne à la résidence, il est encore tôt, il était à peine 7h du matin quand je me suis habillée rapidement avant de m'élancer pour leur dire au revoir.

Je marche tranquillement et là je frôle la crise cardiaque. Quelque chose tombe lourdement devant moi, c'est le journal que j'ai failli me prendre en pleine figure !

Je prends le paquet, il est lourd… ah mais il y a peut-être les avis de recherche.

Je vois un gros tas de feuilles qui s'extrait de l'intérieur du journal, je le prends et je me fige.

C'est… c'est impossible !

Sir Crocodile : 1 250 000 000 berrys !

Comment ?! Comment est-ce possible ?! La prime de Crocodile ne doit pas être réactivée ! Il a été capturé à Alabasta avant d'être emprisonné à Impel Down, pourquoi sa prime a été dégelée ?

Je regarde le journal et j'ai ma réponse :

Crocodile le Corsaire déchu en fuite !

- Sir Crocodile, Grand Corsaire de son état depuis plus de deux décennies, a tenté un terrible coup d'Etat contre le royaume d'Alabasta. La Marine sous la direction du Capitaine Smoker a réussi à déjouer les nombreux plans de Sir Crocodile. Malgré une fuite orchestrée par ce dernier avec l'aide des pirates de Luffy au chapeau de paille…

Je m'arrête de lire, Luffy aider Crocodile à s'enfuir, bah voyons !

Je lis l'article, la Marine s'accapare tout le mérite, ça, ça ne bouge pas. Par contre Luffy est devenu complice de Crocodile aux yeux du monde. Mais l'autre point qui me chagrine c'est que Crocodile est en fuite ! Il a réussi à s'échapper.

C'est impossible Luffy l'avait vaincu ! Pourquoi ?! Pourquoi est-ce que l'histoire d'origine n'a pas lieu ?! Car dans l'article on mentionne tout ! Dance Powder, le Fool, la bombe, l'opération Utopia. On a tout ! Alors pourquoi ? Pourquoi Crocodile est en fuite ?! Pourquoi ici il n'a pas été arrêté ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je réfléchis à toute vitesse, soit dans ce monde l'histoire suit sa propre histoire. Soit l'histoire d'origine a lieu quoi qu'il arrive, et s'il y a des divergences c'est parce que quelque chose ou quelqu'un a influencé le cours des évènements !

Mais du coup… est-ce que ce monde suit sa propre histoire, avec des similitudes avec l'œuvre originale ? Ou bien… est-ce que c'est moi qui aie perturbé l'ordre des choses ?

Car, la seule chose qui change à ma connaissance, c'est mon arrivée. Mais… je n'ai pas retenue Crocodile, je n'ai même pas tenté d'avertir les autorités, car je n'avais pas de preuves et que je me mettais en plus en danger. Crocodile m'aurait tué sans hésiter s'il avait su que je le dénonçai et que je connaissais ses ambitions cachées.

Je réfléchis, je ne vois pas ce que j'aurais pu dire ou faire qui aurait impacté d'une manière ou d'une autre Crocodile.

Peut-être que ce monde suit globalement l'œuvre d'origine et se permet des légers changements, mais ça me parait bizarre. Quitte à ce que ce monde puisse avoir une trame différente, pourquoi ne pas avoir un cours des évènements qui changent du tout au tout ? Pourquoi ça suivrait globalement fidèlement l'œuvre et s'autoriser que de temps en temps des disgressions ?

J'ai donc des sérieux doutes sur le fait que ce monde puisse suivre sa propre histoire.

J'ai plutôt l'impression que c'est moi qui aie influencé le cours des évènements, mais comment ? Je ne comprends pas. Je ne vois pas ce que j'ai fait qui justifierai la fuite de Crocodile.

Je relis l'article attentivement, évidemment je n'ai pas d'indication qui explique pourquoi Crocodile est en fuite et non arrêté.

- Attends une minute !

Deux choses.

La première je regarde la date du journal : 17 mai 1522.

De mémoire la défaite de Crocodile a lieu vers la mi-mai 1522, d'après le chronologie approximative qu'ont établi de nombreux fans. Et ça semble être cohérent, ce qui diffère c'est que Crocodile est en fuite.

Bon maintenant le deuxième point.

Je lis chaque article du journal, dans l'espoir d'avoir l'info que je cherche, mais je ne l'ai pas.

Ace avait accompagné Luffy sur une partie du trajet d'Alabasta, et c'était parce qu'il poursuivait Teach pour avoir assassiné Thatch.

Malheureusement je n'ai rien et je n'arrive plus à me souvenir si la mort de Thatch avait été rendue publique. Si je suis logique, Barbe Blanche ne l'aurait pas permis, avouer qu'un de ses hommes les plus forts avait été tué, il aurait perdu en prestance. L'homme le plus fort du monde aurait paru moins dangereux et plus accessible : puisqu'il est « si » simple de tuer un de ses plus hauts commandants. Et puis en plus cela signifierait que le monde entier saurait que lui et ses fils sont en deuil, donc que c'est le moment parfait pour attaquer.

Si Thatch est mort, j'ai assez peu de chance de le savoir. Il faudrait que Thatch fasse un coup d'éclat et qu'un article parle de lui pour que je sache s'il est en vie ou non.

Je suis dans le flou, Ace n'est pas mentionné, ni Thatch, ni Teach.

Et je n'ai pas les journaux précédents…. Une minute… je ne suis pas certaine… mais je crois qu'en visitant la bibliothèque j'ai vu ce qui ressemblait à des journaux.

Sans réfléchir je vais à la bibliothèque avant de me stopper… ça ne sert à rien que je me presse… ça n'ouvre pas avant 10h ! La plaie !

Je change mon itinéraire et je rentre dans ma chambre où je me pose pour relire tous les articles, mais visiblement je n'ai rien loupé.

Je regarde de nouveau l'avis de recherche de Crocodile. On n'est pas encore sur sa prime connue la plus haute après ellipse, mais il dépasse le milliard, signe qu'il est très dangereux.

Tout concorde si ce n'est sa fuite… j'ai vraiment l'impression que j'ai eu un rôle dans tout ça… ça ressemble trop au déroulé de l'histoire originale.

J'essaye de me repasser ma semaine avec Crocodile.

Je ne vois pas… enfin… la seule chose que je lui ai dit c'est de faire attention à lui… que je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose… mais est-ce que ces simples mots ont eu un impact sur Crocodile ? Cela me paraissait improbable, non je devais faire fausse route. Ce n'est pas comme si c'était un homme sentimental qui aurait pu se laisser attendrir. Je suis stupide, faut que je me ressaisisse, je vais finir par croire que je l'aime toujours et que je veux me convaincre qu'il m'aime ou qu'il peut m'aimer.

Je soupire et plie le journal.

Je m'en vais petit-déjeuner, j'ai tellement faim… je mange comme quatre. Je crois que je suis contrariée entre ça et le départ de Benn et de Shanks.

Je me sens comme une lionne en cage, quand 10h approche, j'embarque le journal et les avis de recherches et je fonce vers la bibliothèque et j'arrive pile à l'ouverture :

- Bonjour Lucien, j'ai besoin de toi, est-ce que tu as les journaux des jours précédents ? Demandai-je avec espoir.

- Bonjour Ariel, oui ils sont consultables, oh tu as celui d'aujourd'hui, je l'ai cherché partout sans le trouver.

- Ah pardon, tient tu peux le prendre je l'ai lu.

- Merci, entres, viens je vais te montrer où sont les autres.

Lucien me guide jusqu'au dans le rayonnage et je vois une pile de journaux.

- Voilà ceux de cette année, ceux des années passées sont aux archives, si tu en as besoin tu me dis.

- Normalement juste ceux de cette année m'iront parfaitement, je te remercie.

Je passe une bonne partie de ma matinée à éplucher les journaux de mai et d'avril, mois de mon arrivée dans ce monde. Je n'ai rien concernant Thatch. Je ne sais donc pas s'il est mort ou non. Idem pour Ace, je n'ai pas trouvé d'information sur une éventuelle capture, mais il est possiblement encore trop tôt pour ça.

Ace se fait capturer je crois un peu après Alabasta et d'après des fans qui ont constitué la timeline de One Piece, ils ont estimé qu'Ace avait été tué autour du 9 juillet. Et ce n'est qu'une estimation car il y a assez peu de date et d'informations précise sur le temps qui s'écoule.

En tout cas, si Teach a réussi à tuer Thatch malgré que j'aie averti Barbe Blanche… alors j'ai intérêt à surveiller de près les prochains numéros.

La seule certitude que j'ai, c'est que Luffy suit son aventure en tout point avec ce que je connais, tout colle au millimètre près. J'en viens donc à la conclusion que c'est moi qui aie influencé Crocodile, le doute n'est plus trop possible. J'en suis de plus en plus convaincue, surtout que Crocodile avait une attitude différente avec moi.

La question est : Pourquoi ?

La clé se trouve certainement dans son passé… mais où chercher ? Car je n'ai clairement pas envie de me farcir plus de deux décennies de journaux pour reconstituer le passé de Crocodile….

Je me lève et je vais voir Lucien :

- Lucien excuse-moi, si je recherche des information sur une personne avec une notoriété publique, est-ce que vous avez un registre qui réunit les informations sur cette personne ?

- Houlà non, nous n'avons pas ça. Le gouvernement mondial, a certainement ce genre de chose, mais pas nous.

Arf, ça aurait été trop beau, Wikipédia et Internet me manquent. Clairement je n'ai pas envie de passer des semaines à lire les journaux sur Crocodile. Cela me décourage d'avance :

- Qui recherches-tu ?

- Rien, oublie ça, je te remercie, bon je vais ranger les journaux que j'ai sorti, merci pour ton aide en tout cas.

- Pas de souci, reviens quand tu veux.

- Je te remercie.

Je retourne à ma place et je range les journaux un par un avant de partir et de saluer une dernière fois Lucien. Je m'en vais déjeuner dans un de restaurant où j'avais été avec Crocodile avant de prendre la direction de la résidence la tête remplit de question.

- Ariel Castelrelli ?

Je me retourne et je fais face à des soldats de la Marine. Devant moi se dresse un homme, qui doit être le chef de ce petit monde.

Il est plus grand que moi, il a des cheveux court et noir, il est imposant et musclé et a une énorme cicatrice, qui part de son cou à son œil gauche :

- Heu… oui c'est bien moi, que me voulez-vous ?

- Bonjour madame, Capitaine Vornégat, je suis ici car d'après nos informations vous avez rencontré le dénommé Sir Crocodile, il y a quelques semaines.

Comment ils sont au courant ? J'imagine qu'ils ont des yeux un peu partout et puis peut-être qu'ils ont retrouvé ma trace dans les affaires de Crocodile, ce n'est pas exclu après tout :

- Bonjour monsieur. Oui j'ai bien fait sa connaissance, il y a environ un mois, pourquoi m'approchez-vous ?

- Nous aimerions vous auditionner sur les échanges que vous avez eu avec Sir Crocodile. Toutes les informations que vous détenez peuvent nous aider à le retrouver.

- Je comprends, cela étant je ne suis pas certaine que je vous serai d'une grande aide et secours. Il ne parlait pas vraiment de lui, mais je suis prête à collaborer, si je peux vous aider dans votre recherche.

- Je vous remercie infiniment madame, pouvez-vous nous suivre je vous prie ?

- Où ça exactement ? Je suis arrivée récemment et je n'ai pas souvenance de base de la Marine ici à Piacere.

- Nous sommes en-dehors du Royaume de Piacere, dans le royaume voisin Lunssar.

- Vous voulez dire que je vais devoir vous suivre jusqu'à Lunssar ?

- Oui madame, on ne peut pas vous auditionner ici, encore moins en plein milieu de la foule.

- Heu… oui bien sûr c'est évident. Me permettez-vous de prévenir mon entourage pour pas qu'il s'inquiète.

- Bien entendu madame, faites donc.

- Je vous remercie.

Je me dirige vers la maison de Gino, mon père adoptif, c'était le plus proche :

- Bonjour papa.

- Bonjour ma chérie comment vas-tu ?

- Bien, je voulais te prévenir, je vais m'absenter pour être auditionné. La Marine recherche Sir Crocodile, c'est l'homme avec le crochet avec qui j'ai passé du temps il y a environ un mois.

- Oui je me souviens, mais est-il dangereux ?

- Il a tenté un coup d'Etat au royaume d'Alabasta, j'ai lu le journal ce matin, il est chez Lucien, tu auras plus de détails. Du coup je dois y aller, peut-être que je peux aider la Marine à le retrouver, car il est en fuite.

- Et ben…. Bon je te dis à tout à l'heure, ça ne doit pas te prendre trop de temps.

- Je ne pense pas, mais je souhaitais prévenir quelqu'un, pour pas que vous vous inquiétez si personne ne me voit de la journée. Puis j'en profiterai pour visiter Lunssar, j'imagine qu'il y aura de belles choses à voir.

- Oh oui en effet, ils sont réputés pour leurs tissus. Profite bien de ta visite ma fille chérie.

- Oui, merci papa, je t'aime fort.

Je l'enserre et il répond à mon étreinte.

Puis je sors de la boutique de mon père et je me dirige vers le Capitaine Vornégat :

- Je suis prête à vous suivre.

- Merci madame. Messieurs, à partir de cet instant Madame devient un potentiel témoin, je vous prierai donc de veiller à sa sécurité.

Je suis entourée de soldats, ça ne plaisante pas, mais je comprends. Crocodile n'est pas un enfant de cœur, c'est logique qu'ils veuillent me protéger d'une tentative d'assassinat. Même si je suis plutôt sereine, Crocodile ne m'a strictement rien dit de ses activités, ni de ses lieux de résidence ou que sais-je. J'accepte de collaborer, car si je refuse cela montre que je suis possiblement sa complice et ça je vais l'éviter.

Et puis si jamais j'ai une info pour les aider à le capturer alors soit. Crocodile a fait du mal et je m'en voudrais toute ma vie si je n'aidais pas la Marine.

Quand je l'ai laissé partir je me suis sentie coupable et horrible, mais à ce moment-là ça aurait été pur suicide, je n'avais pas de preuve pour l'accuser et le dénoncer. Sauf si j'avais révélé ma réincarnation et toutes les informations que j'avais. Mais là, là le Gorosei ne m'aurait pas loupé et m'aurait tué car j'aurai pu détenir des informations sur le siècle oublié.

Maintenant que Crocodile est connu pour ses crimes, je le connais précisément dans ce monde comme étant un criminel, c'est là que je peux agir intelligemment et aider ces hommes, sans risquer ma vie.

[POV narrateur]

Ariel suivait donc les soldats de la Marine sans broncher, ignorant à cet instant qu'elle venait de commettre la pire erreur de sa vie.

Bientôt elle allait être victime et faire l'objet d'une terrible machination.

Ainsi débuta l'affaire de : L'enchanteresse démoniaque !


A suivre...


Ainsi je vous présente :

Chapitre 26 à 39 : Arc de L'enchanteresse démoniaque.


Vous la sentez la douille venir ? Bah c'est sur ça que je vous laisse, jusqu'à mon bon vouloir dimanche pour vous poster la suite =D