Bonjour ^^

Suite de cette folle aventure.

C'est pas mon chapitre préféré de cet arc, même s'il apporte son lot d'informations véridiques... ou pas... je vous laisse juge.


WARNING :

On a du sadisme.

Beaucoup de désespoir.

Il y a une brève mention de la volonté de mourir.


Chapitre 28 : 21 mai 1522

[Narrateur point de vue]

19 mai 1522, au petit matin, le Times : journal du très célèbre Morgans se diffuse dans le monde entier pour une édition spéciale.

Avec en gros titre :

« Ariel Castelrelli l'enchanteresse démoniaque !

Ce nom ne vous dit rien ? Laissez-moi vous présenter Ariel Castelrelli.

Originaire du Royaume de Piacère, réputé pour son luxe et sa débauche, Ariel Castelrelli ne fait pas figure d'exception en la matière.

Sous ses airs enchanteurs se cache en réalité la tête pensante de l'organisation criminelle Scorpius. Ce simple nom suffit à créer la terreur et l'effroi dans le monde.

Et pour cause, ses nombreux membres font trembler le monde entier.

Spécialiste et génie du crime, Scorpius est connu pour ses nombreux méfaits, en voici un rappel exhaustif :

Les enlèvements connus à ce jour sont légion. Il n'est pas rare que certaines personnes disparaissent, afin d'obtenir soit :

- des rançons faramineuses

- de les recruter et de les enrôler dans leur organisation

- de faire taire des témoins gênants

- d'alimenter le commerce d'esclaves.

La vente d'armes et d'informations sensibles aux plus offrants, est aussi l'une des activités les plus lucrative de Scorpius. Nous pouvons rappeler le fait que le Gouvernement Mondial avait dépensé des milliards de berrys pour faire tomber les révolutionnaires. Le Gouvernement y est presque parvenu, emprisonnant bon nombre de révolutionnaire à Impel Down, dont le très célèbre Emporio Ivankov.

Le pillage de nombreux royaumes y compris ceux sous le contrôle des quatre Empereurs. Ces derniers ont tous vu, sans exception, au moins une fois l'un de leur territoire être pris pour cible. Scorpius n'a guère froid aux yeux, s'attaquant aux plus grands de ce monde.

Aujourd'hui il est révélé qu'Ariel Castelrelli a approché directement deux empereurs : Shanks le Roux et Barbe Blanche ! Cherchant à les séduire et réussissant même à être leur amante pour mieux les faire tomber et s'approprier leurs territoires et richesses.

La force de frappe de Scorpius fait jeu égale aux plus grandes institutions de notre monde et a toujours fait valoir son envie de prendre le contrôle du monde et d'y faire régner sa loi et sa suprématie.

D'ailleurs les liens que Scorpius établis avec les différentes organisations criminelles, pour accroitre sa puissance et ses alliés, sont connus de tous. La dernière en date est le Baroque Works fondée par Sir Crocodile qui est toujours à ce jour en fuite.

De plus il a été avéré qu'Ariel Castelrelli avait été l'amante de Sir Crocodile, l'aidant dans sa tentative de coup d'Etat contre le royaume d'Alabasta et participant dans sa fuite.

Voici donc le visage de la tête pensante de Scorpius, une belle et charmante jeune femme aux airs doux, innocents et enchanteurs, qui inspire la confiance alors qu'en réalité il s'agit d'une âme cruelle et sans pitié, au casier bien rempli. Voilà qui est et ce que représente Ariel Castelrelli une enchanteresse démoniaque !

Cette dangereuse criminelle sera exécutée d'ici deux jours, soit le 21 mai 1522 à 15h à Marineford. »

Ainsi s'acheva le long article du Times consacré à Ariel.

Le monde entier qui lut cet article vit son sang se glacer en apprenant que l'une des personnes les plus dangereuses du monde venait d'être arrêté.

La stupéfaction et la joie prirent le dessus sur la raison.

Pourtant il y avait une information connue de tous, concernant Scorpius, qui aurait pu innocenter ou tout du moins mettre de très sérieux doutes concernant la culpabilité d'Ariel. Et une seule personne dans ce monde le réalisa, déchirant avec rage le journal.

Ailleurs dans le Nouveau Monde…

[POV Vornégat]

Je lâche un rire jubilatoire, je suis seul sur une île paradisiaque, je peux bien me lâcher.

Je vous promets de récupérer votre tête ma chère et de vous donner la sépulture digne de votre sacrifice, grâce à vous j'ai eu tout ce que je voulais !

[POV Ariel]

On me raccompagnait dans ma cellule, mes jambes trainaient sur le sol, je n'avais presque plus de force.

J'avais été tranquille quelque chose comme deux heures après avoir été isolée et depuis on me faisait vivre un enfer, on me torturait et rouait de coups pour que je dise qui étaient mes complices. Que je leur donne des informations sur l'organisation Scorpius.

Sauf que je n'avais rien à dire, je ne cessais d'hurler que j'étais innocente et que je ne savais rien. Je leur avais demandé les preuves retenues contre moi. Et on avait ignoré toutes mes demandes, je n'avais droit à aucune considération.

- A dans une demi-heure, tu as intérêt à parler.

On me jette dans ma cellule, je pleure, mon corps me fait mal et je n'ai même pas la force de me redresser.

J'ai l'impression de revenir des années en arrière.

Que dois-je faire ? Inventer des noms ? Des choses ? Non ce n'est pas la solution… en plus… ils ont beau prétendre qu'ils cesseront leur torture si je parle… je vois bien qu'ils mentent. Cela ne servira à rien que je mente, au contraire ça va empirer les choses. Si je commence à me « livrer », après ils voudront que je continue de parler et poursuivront leurs tortures si je cesse de me confier par manque d'imagination. Alors non je reste sur ma position initiale de me tuer à dire que je suis innocente. Même s'il est tentant que je mente pour que mes sévices cessent… je sais qu'au fond de moi ça continuera quoi que je dise.

Mes larmes redoublent, je me sens si faible, si seule.

Je me mords les lèvres en imaginant ce qui va suivre tout à l'heure, je n'ai presque plus d'énergie pour user de mon haki et limiter les tortures qu'on m'inflige. Cela veut dire que quand ils reviendront je vais sérieusement dérouiller et j'en tremble d'avance.

Je sanglote, je veux sortir d'ici.

Pourquoi ? Pourquoi me suis-je réincarnée ici pour resubir tout ça ? Pourquoi ne pas m'avoir laisser mourir ? Est-ce que je ne mérite vraiment pas de vivre ? Est-ce que ma réincarnation avait pour but de me faire souffrir un peu plus ? J'avais cru que je pouvais refaire ma vie, je commençai à enfin être heureuse, mais peut-être que ce bonheur éphémère n'était là que pour mieux me briser le moment venu. A cette simple pensée je sanglote, inconsolable et terrorisée.

Je me tends, des bruits de pas se font entendre et ma porte s'ouvre, je ne peux pas croire que ça fait une demi-heure :

- Coucou, c'est l'heure de vous aider à vous repentir, me dit sadiquement un garde un sourire mauvais et enthousiasme.

Je tremblai en le voyant, incapable de me lever, lui et son collègue derrière lui me prirent par les bras et me trainèrent vivement dans une autre salle de torture.

On me sangla à une chaise, j'essayai de me débattre avec le peu de force que j'avais, mais ils étaient plusieurs sur moi, peut-être cinq ou six :

- Alors est-ce que vous vous décidez enfin à parler ?

- Je suis innocente, répétai-je pour la énième fois d'une voix faible.

- Oui je sais, comme tous ce beau petit monde enfermé ici. Aspergez-la d'eau.

Je reçu une quantité impressionnante d'eau glaciale en pleine figure, je toussai, grelottai et haletai.

- Vous êtes sûre que vous ne voulez pas parler ?

- Je suis innocente, je ne sais rien je vous le promets.

- Bon très bien….

Mon tortionnaire dit ça avec un grand sourire, il posa sa main sur une poigné, je tremblai de terreur, j'avais très peur de ce qui allait suivre. Il l'abaissa et j'hurlai à la mort, parcouru de puissantes décharges électriques. Je ne sais combien de temps cela dura avant qu'il cesse, probablement quelques secondes, mais de mon point de vue c'était juste interminable.

Je sentis une piqure, je vis qu'on j'injectai quelque chose :

- Arrêtez, soufflai-je suppliante.

- Vous en faites pas, cela va juste accroitre vos douleurs, on vous injectera une dose après chaque décharge, me dit l'homme fou qui m'avait électrisé en me tenant mon menton jubilant d'un plaisir non dissimulé de torturer.

J'écarquille les yeux et je pleure :

- Faites pas ça… je peux… prouver mon innocence…

- Oui, oui… vous nous l'avez dit et répété je ne sais combien de fois, le haki, bla bla bla.

Il s'éloigne et repart vers la poigné qu'il caressa, jouant avec mes nerfs :

- Dommage pour vous, mais je vous remercie… car j'adore torturer des prisonniers comme vous !

J'hurlai une nouvelle fois.

Depuis combien de temps suis-je ici ? On m'empêchait de dormir, de me reposer, mon corps était endolori, mon esprit était… probablement presque brisé. Je ne savais pas vraiment à quoi je tenais… mais je tenais, même si je faiblissais. Je pense que mes sévices passés m'avaient forgé d'une certaine façon un mental d'acier et que c'est probablement pour ça que je n'avais pas sombré….

J'ai tellement mal à la tête… je veux juste dormir, mais je souffre tellement que la douleur me retient et quand je commence à partir, on revient pour une séance de torture.

- Brève idées noires -

S'il te plait mon pauvre corps… laisse-moi mourir… pensai-je en sanglotant. Je veux mourir… je ne veux plus souffrir…

- Fin -

Je perdis connaissance et je dormis enfin.

A mon réveil, je trouvai près de moi un plateau de nourriture plein. Je me redressai péniblement et je me mise de nouveau à pleurer. Cela ressemble beaucoup trop au dernier repas d'un condamné, je vais être exécutée n'est-ce pas ? Peut-être ait-ce une bonne chose, au moins je ne souffrirai plus…

Je pris le contenu de mon plateau et commença à manger et boire. Au moins je ne souffrirai plus de la faim et de la soif, fut ma maigre consolation. Ce n'était pas mauvais… même bon… trop bon… j'en suis certaine… c'est mon dernier repas.

Après avoir fini de manger, je me lève péniblement, les quelques pas qui me séparent de ma couchette sont difficiles, ça me lance.

Je me pose enfin sur ma banquette et je ferme les yeux, j'essaye de me rendormir pour ne plus avoir à penser et à souffrir.

Je réussis à m'endormir, car je fus réveillée par le fait que plusieurs gardes se saisissent de moi pour me mettre des chaines aux poignets et autour de mon cou, on tirait dessus sans management pour me faire tomber de mon couchage :

- Debout !

On me fit trainer au sol, j'arrivai avec peine à me lever, ces gens faisaient tout leur possible pour être le plus brusque possible, histoire que je morfle dans n'importe quelle circonstance :

- Vous allez être exécutée, j'espère que vos complices se présenteront à Marineford pour tenter de vous sauver. Ainsi nous n'aurons plus qu'à les cueillir et mettre fin à votre règne.

- Ils ne viendront pas… pourquoi sauverait-ils une innocente qui n'a aucun lien avec eux ? Ça doit leur faire une belle jambe et ils doivent jubiler qu'une parfaite inconnue couvre leur véritable dirigeant, rétorquai-je.

- C'est ce que nous verrons, même si on ne doute pas qu'ils feront leur possible pour vous sauver, comme n'importe quel collaborateur.

Je le regarde, fatiguée, visiblement cette organisation semble protéger ses membres, même ceux en bas de l'échelle c'est ce que j'en avais plus ou moins compris et déduit lors de mes séances de torture. Qu'importe je n'ai aucun lien avec ces criminels, ils ne bougeront pas pour moi.

Je sors de mes pensées en sentant sur moi l'air marin et les rayons du soleil qui m'éblouissent. Le soleil… depuis combien de temps suis-je enfermée ? Une semaine ? Plus ? Je suis déphasée et le manque de sommeil que je subis ne m'aide pas pour réfléchir.

On me tire vers un navire, et on me force à monter dessus. On m'attache au niveau du pont, j'ai l'impression de revoir Ace… un peu avant son exécution. Je relève mes yeux vers le ciel et contemple les nuages… bientôt… je vais rejoindre ce ciel… enfin… je l'espère… j'espère ne pas me réincarner de nouveau… surtout si c'est pour souffrir encore et encore….

Je sens le navire démarrer et on commence à s'éloigner d'Impel Down. Je regarde le sol, devrais-je encore tenter de me faire entendre ?

Hum ?

Un journal m'arrive, porté par le vent, je le coince avec mes jambes et découvre un article en date du 19 mai… soit 2 jours après mon arrestation.

Je le lis et je frémis c'est donc ça les accusations retenues contre moi ? Rien n'est vrai dans cet article à part deux choses que j'ai été l'amante de Shanks et de Crocodile. L'autre information qui me sidère c'est la date d'exécution, nous sommes le 21… alors… je n'ai passé que 4 jours à Impel Down ?! J'étais persuadée d'y avoir passé bien plus de temps.

C'est affreux ! Je me disais que peut-être Shanks aurait eu le temps de venir me secourir… mais si cet article est sorti il y a deux jours… c'est impossible. Il n'aura jamais le temps de faire le voyage…. C'est vrai que je ne connais pas les distances qui nous séparent, mais… les gens qu'il est partit aider vont avoir besoin de soutien et d'aide et pas pendant quelques heures, mais bien sur des jours, Benn m'avait bien parlé de plusieurs jours de séparation….

C'est fini….

Je vois un marine me faire face et me récupérer avec indélicatesse son journal qui avait dû s'envoler, il me dévisage et se retire :

- Dites… est-ce que je peux aller aux toilettes avant d'être exécutée ?

- Quoi ?

- S'il vous plait… je vous parlerai derrière la porte si ça vous rassure.

Il me regarde et semble hésiter :

- Je vais demander…

- D'accord merci.

Il s'éloigne, je le suis du regard, oh ! Je pensai… je ne sais pas pourquoi faire face au Vice-Amiral Momonga, mais en réalité c'est Tsuru. De mémoire elle n'est pas de nature cruelle… peut-être ai-je une chance qu'elle m'écoute.

Je vois le soldat revenir vers moi :

- C'est bon.

- Merci.

Je lui adresse un faible sourire, on me libère et on m'emmène aux toilettes.

- Je vous sommerai juste de parler comme vous l'avez suggéré.

J'hoche la tête, j'entre dans la pièce et je chante.

Bon déjà je veux retrouver un semblant de dignité, il n'a pas été rare que durant mes tortures je fasse sur moi, j'empeste je n'en peux plus ! En plus d'être prise d'une honte atroce, je me sentais sale et je comptais bien arranger cela. Aussi je prends le temps d'aller aux toilettes, pour beaucoup c'est anodin, pour moi ça a été un luxe quand j'ai été soustraite de mes bourreaux de ma jeunesse, j'avais été traitée comme un animal, même pire qu'un animal. N'empêche je suis amère de me dire que je suis heureuse aujourd'hui de retrouver ce « luxe » et un peu de dignité. Quel horrible retour en arrière… pensai-je désespérée.

Au moins je n'ai plus le ventre qui se tord de douleur, ni mon bas ventre… je n'aurai plus à souffrir de ça au moment de mon exécution, ce n'est pas grand-chose, mais ça me réconforte un peu. Je ne me raccroche pas à des branches, mais à des brindilles…

Je sors de ma cabine et je retire mon pantalon, je n'ai pas de culotte à mon grand regret, Impel Down s'est contenté du strict minimum quand on m'a habillé de leur tenue de prisonnière. Je suppose que je vais faire confiance sur le fait que ce soldat ne rentrera pas et puis je n'ai pas trop le choix….

J'ouvre l'eau et ferme le lavabo pour le remplir, avant de plonger mon pantalon sale dedans j'y met la dose de savon à main et je le nettoie un bon coup. Je l'utilise tremper et propre pour me laver le bas du corps. Je me sens sale d'avoir dû rester à baigner dans…. Je me mords les lèvres… ne plus y penser…

Je relave rapidement mon pantalon avant de l'essorer au maximum et de le remettre, je me fiche que ce soit mouillé, cela soulage même mes brûlures, surtout après le deuxième ébouillantage que j'ai subi, une fois n'était pas assez pour ces sadiques….

Je verse silencieusement des larmes et me concentre sur ma lessive. Je retire mon haut et le lave lui aussi, j'en profite pour voir mon corps… c'est affreux… dire que j'avais eu droit à un corps sans marques et cicatrices… Je renifle et réprime un nouveau flot de larmes. Rien n'a changé.

Je me lave rapidement le reste du corps, avec mon haut en guise de gant avant de le relaver. Puis je l'essore grossièrement avant de le mettre sur moi.

Enfin je me lave les mains avant de me passer de l'eau savonneuse sur le visage.

J'avais eu une peau assez pâle à mon arrivée dans ce monde, mais là… je frôlai le cadavérique, j'avais des cernes énormes… et mes yeux étaient injectés de sang à avoir tant pleurés de désespoir et de douleur…

Et je vis que mes joues s'étaient creusées… en quatre jours j'avais perdu du poids, les sévices n'avaient pas dû aider….

Vraiment… je faisais peur à voir, mais au moins je me sentais propre et soulagée, j'avais retrouvé un peu de dignité et de vigueur aussi. Me laver m'avait ôté cette crasse que j'avais sur moi depuis mon arrestation et ça m'avait un peu redonné un coup de fouet. Et puis j'avais l'impression d'avoir échappé un peu aux tourments de mes bourreaux, c'était peut-être futile et risible, mais à cet instant c'était précieux. C'était une minuscule victoire sur mes bourreaux, même si ça ne représente que 1% de victoire je prends, c'est ma façon de répondre, je refuse de laisser ces personnes gagner à 100% sur moi. Alors restaurer un peu de dignité, avoir des douleurs en moins à cet instant, je me disais que ces hommes et femmes n'auront jamais gagné complètement et véritablement sur moi.

Et puis… on avait accédé à ma simple requête, alors qui sait… peut-être que la Vice-Amirale accepterait de m'écouter.

Je me coiffe grossièrement, et je fixe la porte… je n'ai pas envie de sortir… mais je n'ai pas trop le choix.

Je nettoie derrière moi, car j'avais mis de l'eau un peu partout en lavant mes vêtements. Je me lave les mains une dernière fois, avant de me diriger vers la porte pour sortir :

- Vous voilà… qu'avez-vous fait ?

- J'ai juste profité du lavabo pour nettoyer mes vêtements et aussi me laver. Je me sentais sale…

- Tss n'importe quoi, marmonne t'il.

Pensez ce que vous voulez, je ne suis pas sûre que tenir des jours sans avoir accès librement aux toilettes et aux douches vous ravis très longtemps. Au contraire, c'est humiliant, l'impact psychologique est bien là, car quand on vous refuse ça, ça veut dire qu'on ne vous considère pas comme un être humain, ni comme un animal, juste comme une merde, un simple déchet.

Ce soldat me raccompagne sur le pont où il m'attache.

Je frissonne de froid, à cause de mes vêtements mouillés, mais je m'en fiche quelque peu, puis avec le soleil ça va sèche bien vite aussi…

En attendant je fixe Tsuru avec attention et l'interpelle :

- Madame.

Elle me fixe et s'approche de moi :

- Qu'est-ce que tu veux encore ?

- Je suis innocente et je peux le prouver, il suffit de demander à quelqu'un qui le haki de l'observation de regarder mon aura. Je sais qu'elle est blanche car je n'ai rien fait de mal.

- Si un tel pouvoir existait crois-moi, que bien des affaires auraient trouvés leurs résolutions bien plus rapidement, Piacere est connu pour ses habitants qui maîtrise ce pouvoir avancé. Mais c'est un royaume qui a refusé de transmettre ce savoir.

Quoi ?! Elle est en train de me dire que nous sommes qu'une poignée dans ce monde à voir les auras des gens ? Mais pourquoi ? Et pourquoi parle-t-elle de refus ?

- Que voulez-vous dire par refus ?

- Ce royaume et le gouvernement mondial ont eu un différend. Un accord aurait pu être trouvé si Piacere avait accepté de livrer son savoir sur le haki de l'observation. Mais ils ont refusé, tu as peut-être eu la chance d'avoir leurs enseignements ou de découvrir par toi-même ce savoir avancé, mais presque personne dans ce monde ne possède ce pouvoir et encore moins nos soldats.

Je crois savoir de quel différend elle parle ! Elle doit parler de quand Piacere était en train de lutter pour obtenir la paix et que le Gouvernement Mondial a tenté de prendre tous les mérites, alors que c'était le fruit des effort de ses habitants et de Gol D Roger ! Si en plus de cela il y avait une histoire pour obtenir des connaissances sur le haki de l'observation, je comprends mieux pourquoi on a ignoré ma demande, c'est un pouvoir inconnu du public.

A moins que ce ne soit pas lié, car j'admets n'avoir rien lu sur une demande d'enseigner le haki de l'observation…. Peut-être que cette histoire a été étouffée par le Gouvernement mais aussi par Piacere, mais qu'importe à cet instant je compris que je vivais une terrible tragédie….

- Alors personne ne peut attester mon innocence, murmurai-je.

- En effet.

Moi qui croyais que j'avais une chance de jouer cette carte… en réalité il n'en était rien. Je commence à comprendre pourquoi personne ne m'écoutait, car il était impossible pour mes geôliers de vérifier ma sincérité. Et si ne plus il y a un différend avec Piacere….

Je relève mon regard vers Tsuru, il me reste une seule carte à jouer, une seule et j'espère pouvoir faire quelque chose pour démontrer mon innocence, car c'était le dernier levier d'action qu'il me restait :

- Pouvez-vous me dire quelles sont les preuves qui vous font croire que je suis celle que vous recherchez ? Je vous jure que je suis innocente, répondez-moi, je vous en supplie, je veux pouvoir apporter la preuve que ces preuves ne prouvent pas ma culpabilité.

- Tu es bien téméraire, me dit-elle d'une voix froide cette fois.

Jusqu'à maintenant elle avait échangé avec moi sur un ton très neutre, mais là, elle était plus froide, cela n'augurait rien de bon :

- Le Capitaine Vornégat avait réussi à capter des bouts de conversation de toi et de tes complices, lorsque vous échangiez sur vos activités criminelles. Le seul problème, c'était que ni lui, ni son équipe n'arrivaient à identifier les voix. Il connaissait par cœur ces enregistrements, il travaillait d'arrache-pied pour faire tomber Scorpius, alors quand il t'a entendu parler, il a immédiatement reconnu ta voix. C'était la même que sur les enregistrements qu'il avait à sa disposition, il a donc ordonné ton arrestation et nous a transmis son rapport et toutes les preuves. Alors tu vas toujours nier ta culpabilité ? Tu veux toujours nous faire croire que tu n'es coupable de rien ?

Des enregistrements… mais ce n'est pas possible !

- Ce n'est pas moi ! Peut-être que la vraie coupable à une voix similaire à la mienne, mais je ne suis pas une criminelle je vous le jure !

- Cela suffit ! Haussa Tsuru. Tu as perdue et tu seras exécutée dans peu moins d'une heure.

- Vous allez commettre une erreur ! Le Capitaine Vornégat a commis une erreur et je ne lui en veux pas il a cru bien faire, il a pensé que c'était moi, je vous en prie demandez une révision du dossier ! Je peux convaincre les habitants de Piacere de former des soldats au haki, ainsi ils pourront par la suite attester de mon innocence et tout s'arrangera.

- C'est inutile de gagner du temps, nous allons aujourd'hui capturer l'ensemble des membres de Scorpius…

- Ils ne viendront pas pour me sauver !

- Tu sembles oublier que les membres de ton organisation sont solidaires entre eux et se protègent. C'est bien pour ça qu'on a eu tant de peine à vous attraper, même quand nous y parvenions, vous arriviez à libérer vos hommes. Alors tu penses bien que la numéro 1 sera sauvée, tes complices feront le déplacement et nous sommes prêts à les arrêter aujourd'hui. Ton empire de terreur n'en a plus pour longtemps, conclut-elle avant de me tourner le dos.

Je suis sonnée, abattue.

Je fais l'objet d'une terrible erreur judiciaire et je n'ai rien pour le prouver ! Le haki et les preuves… c'étaient mes seuls espoirs de démontrer que j'étais non-coupable. Je n'ai ni preuve pour étayer mon innocence, ni soutien, je n'avais rien, je ne suis vraiment… rien…

Ma vision se trouble, je vois un voile noir et je perds connaissance, je ne peux plus faire face à cette horrible réalité.

Je repris connaissance quelques minutes avant qu'on accoste à Marineford. J'étais qu'une coquille vide, j'avais réfléchi à toute vitesse, mais aucune solution ne venait, pas même pour gagner un peu de temps.

J'étais juste… vide… je n'étais rien… j'ai cru être quelqu'un dans ce monde… j'ai cru que peut-être j'avais enfin ce droit…

Ma vision se brouille de larmes et me voilà arrivée à ma destination finale. Je fixai l'échafaud, je tremblai littéralement.

Cet escalier, le même qu'avait emprunté Ace pour son exécution, c'était horrible.

Je montai une première marche, puis la suivante et ainsi de suite tel un automate, résignée.

Je n'avais plus d'espoir d'échapper à la mort.

Une larme coula sur ma joue.

On arriva en haut de l'échafaud, j'avançai lentement et là j'entendis les gardes relier mes chaines au sol, je ne pouvais plus m'échapper. De toute façon, à Impel Down on m'avait maitrisé avec facilité, aujourd'hui je suis sans force, mon corps me fait souffrir le martyr, alors affronter une armée…. Non… mieux valait arrêter là ce combat inutile.

Je fixai la mer devant moi, en fermant les yeux, écoutant le bruit des vagues.

J'essayai de trouver quelque chose de beau sur quoi me raccrocher et conserver mon calme.

Savoir que le monde entier allait assister à une scène sordide à savoir : mon exécution, était juste affreux.

D'autant plus affreux que j'étais innocente et sans aucun moyen de le prouver.

Je suppose… que je ne dois pas regretter… je me suis démenée pour montrer mon innocence… j'ai fait tout ce que j'ai pu… mais… mais… je ne veux pas… mourir !

[POV Narrateur]

Ailleurs aux quatre coins du globe :

- Alors c'est elle l'amante de Barbe Blanche ? Murmurèrent diverses personnes.

- Et pas que, il y a aussi Shanks le Roux et l'ex Grand Corsaire Sir Crocodile.

- En plus d'être complice des exactions de Crocodile, on va enfin être plus tranquille.

- Vraiment ?! Mais quand on la voit on n'a pas l'impression d'avoir affaire à une criminelle.

- Cette femme est une manipulatrice, c'est une vraie sorcière !

- Je n'arrive pas à croire qu'une telle personne soit si mauvaise.

[POV Ariel]

Sengoku commence à faire ma « présentation » en débitant toutes ces conneries. Je suis tête baissée et je ne l'écoute pas vraiment.

- Avez-vous une dernière volonté ou un dernier mot ? Demanda Sengoku après m'avoir taillé le portrait.

- Oui…, répondis-je.

Je redressai mon visage pour fixer la mer :

- Mon prénom n'est pas Ariel, mais Dolores, ce qui signifie « Douleur ». Ma mère biologique, m'a nommé ainsi, car je suis le fruit d'un viol. Durant toute mon existence je me suis demandé si j'avais le droit de vivre… d'être aimée… d'avoir une place dans cet Univers…. Alors mère… où que vous soyez je suis désolée de vous avoir causé tant de soucis et de peine. J'espère que vous aurez pu trouver la paix et que celui qui a commis cet odieux crime ne soit plus. Je ne vous en veux pas de m'avoir abandonné à la naissance. J'éprouve trop de compassion et de peine pour vous, que de la haine.

Le silence régnait, j'essayai de diffuser mon haki de l'observation, pour créer de l'empathie pour moi. C'était la seule solution qui m'avait effleuré l'esprit et qu'il me restait pour qu'on m'épargne, mais je n'étais pas certaine de la réussite de cette entreprise, cependant j'allais tout faire, je n'avais plus rien à perdre :

- Je voudrais aussi remercier celles et ceux qui m'ont recueilli sur Piacere. Merci à vous mes chers amis, j'ai vécu durant ces quelques semaines les meilleurs moments de ma vie. Vous m'avez effacé en grande partie mes doutes, mes craintes, je me suis sentie aimée et intégrée, comprise. Merci à toi papa qui m'a adopté, j'ai été si heureuse d'avoir enfin un père aimant. J'ai cru que j'avais une place dans ce monde…. Mais peut-être que je n'avais pas ma place, je suis le fruit d'un viol, peut-être que ne n'aurait pas dû naître en premier lieu. Pourtant… j'ai toujours fait le bien autour de moi, car la haine attise la haine, la violence engendre la violence, et la gentillesse provoque la gentillesse. Et je reste persuadée que la bonté génère la bonté… alors… j'ai toujours vécu ma vie avec ce précepte car je ne voulais pas ressembler à mon géniteur biologique et aussi pour racheter ses fautes, car ma naissance à causer tellement de peine. Alors je mourrai sans haine et en ayant la conscience tranquille. Je n'ai commis aucun crime. Je n'ai tué personne, je n'ai volé personne, ni causé le moindre tort à quiconque. J'ai été la prisonnière de Barbe Blanche certainement pas son amante. J'ai été approché par Shanks le Roux pour me demander de passer des nuits avec lui certes, mais ce n'est pas allé plus loin. Pour Crocodile je l'ai rencontré quand il était encore connu pour être le sauveur d'Alabasta et je ne suis pas la complice de ses crimes de près ou de loin. Alors je réfute toutes les accusations qu'on m'a collé sur le dos. Je ne suis pas celle à la tête de l'organisation criminelle Scorpius, on me confond avec une autre, jusqu'à mon dernier souffle je clamerai haut et fort mon innocence, fis-je d'une voix claire et calme. Je vous plains, vous aurez la mort d'une innocente sur la conscience et du sang sur vos mains. Alors je vous implore de réviser mon dossier, je suis prête à collaborer et faire tout ce que je peux pour démontrer qu'il y a erreur sur la personne. Je suis innocente.

Je cesse de fixer la mer et je regarde Sengoku, mais mon sang se glace, je ne lis que du mépris et de la colère. Comme je m'en doutai le haki de l'observation ne l'a pas fait plier, c'était le seul qui pouvait encore arrêter cette mascarade. Je suppose que je suis trop fatiguée… trop peu expérimentée… et peut-être trop… désespérée pour croire encore à un miracle…

- Bien. Malgré son entêtement cette femme continue de nier l'évidence, alors que nous avons les preuves du contraire.

- C'est faux ! Je suis innocente ! Hurlai-je de désespoir.

Un lourd silence glaçant résonna :

- Soldats… exécutez-la, ordonna t'il après une seconde de pause.

Cette phrase m'assommait, j'avais essayé de me préparer à mon exécution, mais… entendre l'ordre… m'avait complètement retourné, j'étais devant le fait accompli et ça actait l'inévitable… j'allais mourir ici… et maintenant.

Ma vie allait s'arrêter là. Est-ce que vraiment je n'avais pas le droit de vivre ?

Et pourquoi je me suis réincarnée ? S'il ya une divinité ou je ne sais quoi, pourquoi me faire subir tout ça ? Qu'ai-je fait de mal ?

Je sanglote et je m'effondre au sol envahi par le désespoir le plus absolu.

Je ne peux plus retenir mes larmes, j'avais essayé de garder espoir, de ne pas me laisser aller, de continuer à me battre, de lutter, de tout tenter.

Mais à quoi bon ? Personne ne me croit ! Et personne ne me sauvera !

Mes pleurs redoublent, je vais mourir, seule et de manière atroce.

Je ferme les yeux fermement, je ne veux pas voir ça ! Je vais mourir de nouveau d'une mort douloureuse et violente. Et même si ça ne va durer qu'un bref instant je vais sentir ces lames me trancher la gorge comme quand j'avais senti le souffle de la bombe atomique me bruler et me souffler, ça avait été bref… mais… ça avait été horrible .

Pourquoi ?

Si une divinité existe ne me ramenez pas une deuxième fois à la vie ! Hurlai-je dans ma tête. Je vous en conjure ! Laissez-moi mourir ! Même si j'inspirerai à une autre vie… je ne veux plus souffrir… Laissez-moi partir… J'implore votre pardon si j'ai commis des fautes… Pitié… Laissez-moi renoncer à la vie….

J'ai tellement de regrets….

Je repense à mes amis de Piacere, les moments merveilleux que j'ai pu passer à leurs côtés. La découverte de chacun recoin de cette île et de ses richesses. Les enfants, les habitants, mon père… Les moments intenses que j'avais pu avoir dans les bras de Crocodile, Shanks et Benn…

Mes larmes continuent de couler en abondance, je ne les retiens plus, c'est le seul droit qu'il me reste. Je crains tellement la douleur qui va venir !

- Ahhhhhhhhhh !


A suivre...


Je vous dis à mercredi pour la suite de cet arc qui se finira au chapitre 39 ^^

J'ai hâte de vous montrer la suite, surtout qu'on est pas encore arrivé sur mes chapitres préférés ^w^