Pour information le titre est en italien, petit clin d'œil à la nationalité de Crocodile s'il existait dans notre monde.

En fin de chapitre je vous invite à regarder une vidéo.


Bien après le récit concernant l'équipage du Roux et de Barbe Blanche, maintenant c'est au tour de Crocodile... ou presque ^w^

Je vous souhaite une bonne lecture !


Chapitre 36 : Sabbia sentimentale

[POV Ariel]

J'avais fini mon repas, j'avais écouté avec soin le récit de Benn et de Thatch. Je regardai maintenant avec curiosité Crocodile, pourquoi est-il intervenu ? Je sais qu'il ne fait jamais rien sans raison. Il cherche avant tous ses propres bénéfices et j'étais perplexe. Que pourrais-je apporter à Crocodile ? J'étais perdue, je le regardai l'invitant à parler, mais il refusa, j'allais devoir attendre qu'on soit vraiment seuls.

J'essayai de remettre de l'ordre dans mes idées, je recevais tellement d'informations :

- Alors… vous… vous avez vraiment cru en moi ? Malgré cet article, murmurai-je.

- Tu parles de ce torchon ? Maugréa Crocodile. Tss, il y a une info de notoriété publique qui aurait dû mettre la puce à l'oreille des gens que cet article était une facétie de conneries et que les accusations ne tenaient pas. Scorpius est connu et réputé pour être composé, exclusivement, sans aucune exception, d'hommes ! Ce sont des machos de première ! Alors une femme à leur tête, impossible, pas avec eux. Pour être rentré en contact avec eux, je peux te dire que ça leur a fait grincer des dents quand la presse t'a désigné comme étant leur haute dirigeante.

- Quoi ?! M'exclamai-je.

- Tu ignorais cela ? Demanda Crocodile.

- Bah… oui…, répondis-je.

- Je vois…. Tss ces Marines ont visiblement cru que leur réputation de macho n'était qu'une façade pour mieux dissimuler la vérité et protéger ainsi leur dirigeante. Je pense qu'ils ont dû se dire cela pour se persuader que tu étais coupable….

Je suis écœurée de me dire que si j'avais eu connaissance de cette information j'aurai pu rappeler à mes geôliers que leur raisonnement ne tenait pas. J'étais sous le choc et les prisonniers c'étaient bien gardés de me le dire… en tout cas celui qui m'avait parlé semblait sincère, il devait ignorer ce fait, contrairement à d'autres. Après tout cette information que cette organisation n'était constituée que d'hommes avait été peut-être révélée après leur emprisonnement à Impel Down…. J'ai vraiment joué de malchance sur toute la ligne.

- Crocodile j'aimerai comprendre pourquoi vous teniez tant à sauver Ariel ? Demanda Shanks.

- C'est vrai que je suis aussi curieux de savoir, lança Barbe Blanche.

- Surtout venant d'un homme sans cœur, sans foi, ni loi, ajouta Shanks.

- Dites-moi en quoi êtes-vous si différent de moi ? Claqua Crocodile. Vous êtes aux yeux du monde des criminels et vous avez aussi du sang sur les mains, comme moi, alors votre sans cœur, sans foi, ni loi vous le mettez bien profond où je le pense.

Je sentais la tension venir et monter, je me lève et je prends Crocodile par le bras, écourtant cette conversation :

- Allons nous isoler, je veux connaître ta version de l'histoire, fis-je.

Crocodile baissa ses yeux sur moi, son regard glacial sembla se réchauffer quand il croisa le mien :

- Si tu es si curieuse je te suis, rétorqua Crocodile.

On sortit lui et moi de la cantine sous les regards lourds des deux équipages.

[POV Narrateur]

- Arrêtez de provoquer et de regarder Crocodile comme ça, il ne fera jamais aucun mal à Ariel, s'éleva la voix de Benn.

- Que veux-tu dire Benn ? Demanda Shanks.

- Pourtant cela saute aux yeux, sourit Thatch.

- Nous sommes d'accords, rétorqua Benn à Thatch.

- Qu'est-ce qui saute aux yeux ? Coupa Barbe Blanche excédé.

- Vous n'avez vraiment aucune idée de la raison qui pousserait Crocodile à sauver Ariel ? Demanda Thatch.

- Honnêtement ? Je ne vois pas et je ne comprends pas Benn comment tu as pu lui faire confiance pour te lier avec lui, rétorqua Shanks.

- Je comprends ta méfiance Shanks, cet homme est verrouillé, c'est assez terrible pour des utilisateurs de Haki même de notre niveau de savoir ce qu'il pense réellement, car c'est un homme qui a renoncé à son côté humain. C'est ce qui rend son aura aussi imperceptible qu'indéchiffrable à notre Haki, car il n'éprouve quasiment plus rien, il est stoïque et amer, mais… pas avec Ariel. Crocodile aime Ariel, profondément.

Silence de mort :

- Beckman j'ai peur d'avoir mal entendu, pouvez-vous répéter, fit lentement Barbe Blanche.

- Vous m'avez parfaitement bien entendu Barbe Blanche, Crocodile aime Ariel. Alors oui pour un homme aussi froid que lui qu'on décrit comme étant tout sauf humain, chaleureux, sentimental cela dénote. Mais il faut croire qu'Ariel lui rappelle une certaine personne et que ça a réveillé des choses chez lui. Crocodile m'a donné une leçon, il m'a rappelé une chose : ça reste un homme avec un cœur qui bat.

- Donc ne l'énervez pas, Crocodile a souffert de voir la petite morfler et frôler la mort, bien sûr il ne montre rien, il a le mental et les épaules pour ça. Cependant, cela reste dur de voir celle qu'on aime souffrir, surtout que contrairement à nous tous, il n'avait pas vraiment de soutien. Même si j'ai essayé avec Beckman de discuter un peu avec lui, il ne fait confiance à personne ce qui ne le rend pas très loquace. Ariel semble sa seule exception, il a confiance en elle, apprécie lui parler et sa compagnie. Bref il l'aime, même si ça semble difficile envisager et à croire au vue de sa personnalité, continua Thatch.

[POV Ariel]

Je suivais péniblement Crocodile qui marchait vite, il était contrarié je pouvais le ressentir :

- Moins vite Crocodile s'il te plait, haletai-je.

Quand on me disait de me ménager on ne plaisantait pas, j'ai le souffle court juste à marcher vite. Crocodile s'arrête et se tourne vers moi :

- Pardon… je ne suis pas le bienvenu ici depuis le début, ça me gonfle c'est vrai, mais tu n'as pas non plus à supporter ma mauvaise humeur, je suis désolé.

Il s'approche de moi, je lui souris timidement, lui faisant comprendre que je ne lui en voulais pas, je comprends qu'il soit irrité, Shanks comme Barbe Blanche n'ont pas été très fins.

Mais je le vois heureusement se calmer, avant de le voir me soulever, pour me porter dans ses bras :

- Me fais-tu confiance ?

- Oui, répondis-je.

- Dans ce cas allons nous isoler.

Je sentis que je devenais sable avec Crocodile et qu'on flottait dans les airs. Quelques instants plus tard, je retrouvai ma forme charnelle, nous étions sur un des toits des bâtiments de Marineford, loin du Red Force et du Moby Dick :

- Ici ça sera parfait pour tout te raconter, souffla Crocodile en s'éloignant de moi.

Je le vis sortir un cigare et l'allumer pour prendre une bouffée avant de la rejeter.

Il était à quelques mètres de moi et il me faisait dos :

- Tu n'as vraiment pas la moindre idée de pourquoi je t'ai sauvé ? Me questionna t'il.

- Je… je ne sais pas… et j'aimerai comprendre, admis-je.

- Tu n'en as vraiment aucune idée… ou bien… tu en as bien une, mais elle te parait improbable ?

- ….

- Réponds-moi…

Sa voix est si calme, mais… pourquoi, j'avais l'impression de percevoir une certaine fragilité ?

- J'imagine que mes actions à Alabasta t'ont dégoûté et donné envie de me haïr….

- Crocodile je….

- Si tu me le demandes, je suis prêt à tout arrêter pour toi, me coupa-t-il d'une voix étrangement sereine.

- Que veux-tu dire ? Demandai-je perplexe et incertaine.

- Si tu me demandes d'arrêter mes activités criminelles je le ferai.

QUOI ?!

- Si tu me demandes de me rendre à la Marine je le ferai. Si tu me demandes que je paye mes crimes à Impel Down je le ferai.

Crocodile se retourne, son regard est indéchiffrable, il est à la fois si distant et en même temps si proche…

Il s'approche lentement de moi, un pas après l'autre, je ne reculai pas, je n'avais pas peur de lui, j'étais juste perdue par ce qu'il venait de me dire. Je le regarde, on se faisait face on était à moins d'un mètre l'un de l'autre :

- Je suis prêt à tout pour que tu me regardes autrement que comme un monstre, tout ce que je veux c'est au moins voir ta chaleur… dans tes yeux….

- Crocodile… qu'essayes-tu de me dire ? Demandai-je la gorge sèche.

Tous ses mots sonnent comme une déclaration d'amour… mais… cela ne peut pas être le cas… n'est-ce pas ?

Je le regarde et là, je suis choquée de voir une larme couler, sur ce visage qui pourtant reste stoïque, impassible :

- Crocodile…, murmurai-je surprise.

- Alors toi aussi tu….

Il ne finit pas sa phrase, je m'approche doucement je lève une main vers lui pour le réconforter, mais il recule, surprise j'ai un léger mouvement de recul, je baisse le regard et j'abaisse ma main, j'avais oublié qu'il n'aime pas les contacts physiques que j'initie :

- Toi aussi… tu m'en crois incapable ? Je me fiche éperdument de ce que ces pirates pensent de moi, de leur mépris, mais toi… toi… c'est si… douloureux…. Tout comme quand tu as défendu Vornégat.

Je me rappelle soudain son regard peiné, alors je l'ai blessé quand je l'ai recadré, je pensais avoir rêvé, mais…

- Pourquoi ? Pourquoi c'est si douloureux ?! S'écria t'il.

Je recule surprise quand il hausse la voix, le regard de Crocodile se fige un instant quand il me voit faire un pas en arrière, semblant réaliser qu'il m'a effrayé. J'ai même l'impression qu'il a élevé la voix sans s'en rendre compte :

- Oh Ariel… je ne suis qu'un homme…, me dit-il d'une voix désemparée et beaucoup plus calme.

Il s'avance vers moi, ouvre les bras et il s'effondre à genoux devant moi, c'était comme s'il s'offrait à moi, complètement :

- Ariel… moi aussi j'ai un cœur qui bat… et j'ai des sentiments…, dit-il calmement pesant ses mots. Je t'aime Ariel… je t'aime comme un fou… est-ce à tes yeux impossible, impensable que je puisse t'aimer ? Demanda-t-il d'un regard infiniment triste.

J'écarquille les yeux, Crocodile… m'aime ?

- Ton regard en dit long… j'imagine que je paye ma réputation et mes mauvais choix.

Mais pourquoi moi ? Je n'arrive pas à comprendre ce que j'ai pu faire ou dire pour qu'un homme si froid change à ce point juste pour moi.

Je cherche mes mots et là je l'entends ajouter :

- Je ne te demande pas de m'aimer, juste… de ne pas me détester… je ferai n'importe quoi pour me racheter, juste pour retrouver ton regard chaleureux et ne plus y lire la déception… et avoir peut-être une infime chance d'être un homme assez décent à tes yeux.

- Pourquoi… moi ? Qu'ai-je donc de si spécial à tes yeux ?

Il pose sa main droite contre ma joue gauche :

- Ta gentillesse, ta douceur, ta tendresse, ta bonté, ta générosité, tout.

- Mais…

- Mais quoi ? Tu ne me crois pas ? As-tu si peu confiance en toi et en tes qualités ?

L'espace d'un instant sa réponse me perturbe, je me serai attendu à ce qu'il insiste sur lui et ses sentiments, pas au fait qu'il pense et souligne mon manque de confiance en moi et mes qualités. Pour lui je doute de moi, ce qui est vrai, je pense qu'il m'a cerné, mais à cet instant je suis plus étonnée de découvrir qu'il m'aime :

- Mais… tu as été décrit comme étant une personne froide, sans cœur, pourquoi moi ?

Il me regarde, son regard est teinté de froideur et d'une tristesse infinie, telle une lutte intérieure, il ferme les yeux et soupire :

- Crois-tu que j'aie toujours été cruel ? Murmura t'il.

- Non.

Il ouvre d'un coup ses yeux, ma réponse semble l'étonner, mais je lis aussi une certaine gratitude dans son regard :

- Non, car du peu que j'en ai vu, tu as été gentil, avenant, prévoyant, bienveillant avec moi.

Je sens ses doigts caresser doucement ma joue, sa main est si chaude, si douce, ses gestes expriment sa douceur et sa tendresse, là où son regard exprime tout le contraire, même si perçois qu'il bataille. Plus ça avance, plus j'ai l'impression qu'il est déchiré entre l'envie de me montrer tout ce qu'il ressent, ses peines, ses fragilités et celui de se renfermer, de tout cacher pour se protéger.

Crocodile est un homme intelligent, il doit se douter que je maitrise un tant soit peu le haki de l'observation, puisqu'il est réputé sur Piacere. Donc il sait que la dernière chose à faire avec moi c'est de me mentir. Aussi il opte pour l'honnêteté, il sait qu'il a plus de chance de me toucher s'il est sincère avec moi. Cependant cela doit lui coûter, car il doit fracasser, détruire une carapace, une personnalité qu'il a façonnée. Et c'est bien pour cette raison profonde que je l'écoute, que je lui laisse une chance de parler de s'exprimer, car je sens vraiment qu'il fait de son mieux pour me montrer toute sa sincérité :

- Tu me rappelles ma Luna, chuchota t'il.

- Luna ? Répétai-je.

- Ma défunte sœur jumelle.

J'ai l'intuition étrange que c'est maintenant ou jamais que tout va se jouer.

- Est-ce que… tu peux m'en dire plus sur Luna ? Demandai-je doucement.

- Elle était sur le navire de Barbe Blanche, son rêve était l'aventure, devenir la Reine des pirates, dit-il en étirant un sourire à son souvenir. Pour faire court je tiens Barbe Blanche pour responsable de sa mort, il n'a pas su la protéger. La perdre m'a rendu fou, tellement que… je suis devenu quelqu'un de diamétralement opposé à qui j'étais autrefois. Luna avait une personnalité comme la tienne et je me suis dit que ça lui avait fait défaut, alors je suis devenu l'homme que tu connais : distant, froid, calculateur, cruel, sans cœur qui ne fait confiance à personne. Regarde-toi… tu es la gentillesse même et tu as subi tant de choses à Impel Down… je me suis persuadé… qu'être bon et gentil n'amenait que de la misère. Enfin… jusqu'à ce que mes yeux croisent ton chemin ma douce Ariel. Quand je t'ai rencontré… j'ai repensai à ma sœur chérie, j'étais incapable d'agir avec indifférence et froideur, l'idée même d'agir ainsi… cela me broyais le cœur. Tu me donnais juste envie de montrer le moi que j'étais il y a des années de cela en arrière. Ta personnalité m'a rappelé combien c'était bon de faire confiance, d'échanger, de rire, de plaisanter, tout ce qui pousse à s'attacher à quelqu'un. Bref tout ce qui pousse aussi à avoir peur de perdre ceux qu'on aime…. Je t'aime Ariel… tellement fort… j'aimerai que tu deviennes mon royaume, mon oasis, mon univers, ma Reine, mon Ariel.

A cet instant son aura que je ne pouvais percevoir, car il ne voulait rien montrer de ses sentiments, s'illumina et se para de rose. C'est impossible, il m'aime… vraiment. Le terrible Crocodile m'aime….

Crocodile laissa tomber son crochet et le remplaça par à une main de sable, il s'approcha de moi doucement, combla les dernières centimètres, il leva et tendit hésitant ses mains vers moi :

- Permet-moi… de te prendre dans mes bras, dit-il d'une voix qui était étrangement suppliante.

J'ouvris mes bras, touchée par sa peine et je m'avançai vers lui, il m'attira doucement à lui, il referma ses bras autour de moi et me caressa doucement mes cheveux et mon dos. Je sentis ses lèvres se poser sur ma chevelure. Je refermai aussi mes bras autour de sa taille, je sentis qu'il resserra son emprise sur moi, il tremblait contre moi, pas de peur, c'était émotionnel :

- J'ai eu tellement peur… de te perdre, je ferai n'importe quoi pour toi…. S'il te plait… ne me rejette pas… ne me traite pas comme un monstre…, chuchota-t-il d'une voix désemparée au possible.

- Je vois plus un homme blessé par la vie qu'un réel monstre Crocodile, rassurai-je avant de le sentir se détendre quelque peu dans mes bras. Pour ce qui est de mes sentiments, je… je ne sais pas… ce que je ressens pour toi…

- Je ne t'en voudrai pas… si tu me dis que Beckman s'est déclaré à toi et que tu me dis l'aimer en retour… j'ai bien vu votre complicité… je suis prêt à l'entendre, surtout qu'il est mieux que moi sur bien des points… alors je comprendrai.

Attends… est-ce qu'il vient de me dire que Benn m'aime ? Il a l'air si sûr de lui, ça ressemble à tout sauf à une simple spéculation.

Je ne sais pas ce que je ressens à cet instant, c'est si flou, j'apprécie Crocodile et Benn c'est certain, mais puis-je parler d'amour ? J'ai l'impression que ce que je ressens ce n'est pas que de l'appréciation, mais… j'ai tellement peur de me méprendre, je sais au fond de moi que je suis désespérée d'être aimée, pour cette raison j'ai peur de me tromper sur mes sentiments.

Est-ce que à l'origine mes sentiments pour Crocodile venaient du fait que je voulais désespérément qu'on m'aime ? Ou étaient-ils fondés ? Ne m'étais-je pas précipitée ? Mais… j'avais sincèrement apprécié sa compagnie…. Après tout j'avais souffert à son départ….

Je n'étais plus sûre de rien et tout ce qu'il m'avait dit m'avait touché, j'avais envie de lui dire combien je l'appréciai… mais est-ce que je l'aimais ? Ou était-ce de la sympathie et les émotions du moment qui parlaient et non mes véritables sentiments ?

J'ai envie de tout dire à Crocodile, cela me ronge et je veux être honnête avec lui, lui qui s'est ouvert à moi, même si ce n'est pas la réponse qu'il espère. J'organise mes pensées et je m'écarte légèrement de lui :

- Crocodile je….

Je lève mes mains vers son visage, hésitante :

- Pose tes mains sur moi, murmura Crocodile qui comprit mon hésitation.

Je prends en coupe son visage :

- Crocodile écoute… j'admets que ce que tu as fait à Alabasta m'ébranle et que je ne cautionne aucunement. Si tu es vraiment prêt à te racheter, je ne te demanderai pas d'aller à Impel Down, c'est un endroit bien trop affreux. Je suis contre la torture, si cette prison ne faisait qu'isoler les prisonnier, les traitaient dignement mais en limitant les commodités, je t'aurais demandé d'y purger ta peine. Mais là… non je ne peux pas… être enfermé là-bas pour être torturé, ça n'apportera rien, sauf faire de toi quelqu'un d'encore plus mauvais. J'estime qu'une prison doit être avant tout là pour purger sa peine et réfléchir à ses actions, pour pousser ses prisonniers à se repentir et qu'ils choisissent de se racheter. C'est ce que devrait être une prison à mes yeux, mais Impel Down ne remplit en rien ces conditions. Alors… je te propose de reverser tout l'argent que tu as gagné avec tes activités illégales au Royaume d'Alabasta. Permet à ce pays de se reconstruire, de dédommager les victimes et les familles qui ont perdu des proches. Livre aux autorités tous les criminels que tu connais et promets-moi que tu ne commettras plus de crimes. A défaut d'aller dans une prison je te demande de faire cela à la place.

Crocodile m'adresse un doux sourire, il ferme les yeux et pose son front contre le mien :

- Tout ce que tu veux Ariel, je ferai tout ce que tu veux, je t'en donne ma parole, j'honorerai tous tes souhaits sans exception.

Je suis si touchée par sa sincérité, je lui souris.

- Et je m'excuserai publiquement auprès du Royaume d'Alabasta, ajouta t'il me surprenant.

- Tu le ferais ?

- Même si je doute que les habitants d'Alabasta y croit… mais bon….

Il n'y a rien d'irréparable avec ses actions… ou presque… les morts ne pourront jamais être ressuscités. Mais comme Crocodile l'a dit tout à l'heure aux deux équipages, ce sont des criminels tout comme lui, eux aussi ont fait des victimes, leurs auras ne trompent pas.

Je ne dis pas que je ferme les yeux, mais si je suis capable d'apprécier des personnages qui ont du sang sur les mains comme bien des fans de One Piece, alors il est de facto injuste que je traite Crocodile différemment.

Qui a décimé l'équipage de Squardo ? C'était Roger et qui était dans son équipage ? Il y avait Shanks, bon jeune mais il s'est rendu complice de ce crime. Et qui sait ce que Shanks a pu commettre d'autres que nous ignorons.

C'est aussi oublié qui a arraché le bras d'Eustass Kid, même si c'est un personnage que je n'aime pas, on ne peut pas non plus dire que ce qu'il lui est arrivé est anodin, ce n'est pas rien.

Et puis… c'est oublier aussi qu'on a su donner une chance de rédemption à Nico Robin qui était quand même le bras droit de Crocodile, elle porte autant de responsabilité que lui. Et pourtant Robin est un des personnages les plus aimé et apprécié malgré ses actes passés.

Ma décision est prise, je pardonne à Crocodile, car ma rencontre l'a changé pour le mieux et je sais d'expérience que peu sont capables de reconnaître leurs torts, et ceux qui font des actions pour se repentir sont encore plus rares. Alors certes il le fait par amour et non à cause de remord, mais honnêtement cela m'importe peu. Je pense à Alabasta et à ses victimes, le plus important c'est de les aider à se relever, c'est ainsi que je pense et que je réfléchis. Et puis… peut-être qu'à mon contact Crocodile changera, s'ouvrira et deviendra une personne moins froide, plus empathique. Il ne tient qu'à moi de lui laisser une chance, car si je ne le fais pas, personne ne le fera j'en suis sûre et certaine.

- Je ne peux que t'encourager à ce que tu présentes des excuses publiques au Royaume d'Alabasta. Je suis même très touchée que tu le proposes de toi-même.

- Si tu m'encourages en plus alors cela rendra tout plus facile.

- Crocodile… concernant mes sentiments pour toi… je ne sais pas ce que je ressens véritablement. J'ai toujours voulu être aimée, car je ne sais pas ce que ça fait, je n'ai connu que du mépris… jusqu'à il y a peu…, commençai-je d'une voix qui vrilla.

Il prend en coupe mon visage et caresse du bout des doigts mes joues pour me réconforter :

- Je t'apprécie Crocodile c'est sûr… mais… je ne sais pas, je ne suis sûre de rien… et je ne veux pas te blesser, ni te faire espérer… je suis tellement désolée…, murmurai-je laissant mes larmes couler.

- Chut… mon cœur, mon amour, mon Ariel, je te laisse tout le temps qu'il te faut pour y voir plus clair. J'ai tellement eu peur de te perdre, je me refuse de te perdre bêtement parce que je te presse ou à cause d'une jalousie…. Ariel j'ai perdu une sœur et ça m'a détruit, comprends bien que cela me détruira, que je ne me relèverai pas, si je te perds. Je veux simplement te voir vivre et heureuse… même si ce n'est pas avec moi, même si je sais que ça me brisera le cœur, je préfère avoir le cœur brisé et avoir encore la chance de te parler, de te voir, ne serait-ce qu'en tant qu'amie, que de sortir à jamais de ta vie… ou pire… de te voir morte. Je t'aime… sincèrement Ariel, tu as réveillé des choses en moi… des choses que j'avais écarté car cela me faisait souffrir. Avoir aimé et perdu ce qui m'était cher m'a fait souffrir et avoir fait confiance à des gens qui m'ont déçu m'a fait souffrir…. Pourtant… tu m'a rappelé combien c'était bon… de faire confiance, d'aimer, de protéger, de chérir. Alors je te laisse tous le temps que tu veux mon amour et sache que je respecterai ta décision finale sans broncher.

Ses mots… je l'enserre dans mes bras et je verse des larmes, il joue la carte de la sincérité la plus absolue et cela me touche, m'ébranle, de voir qu'il me montre le meilleur en lui et qu'il souhaite renouer avec cette partie de lui pour moi :

- Merci… Crocodile… cela me touche… si tu savais comme… comme j'ai été heureuse quand tu es intervenu à mon exécution. Tu m'as tant apporté Crocodile quand on s'est rencontré, cela m'a fait tellement de bien de me sentir désirée, de passer du temps avec toi. Quand j'ai cru ma fin arrivée et que j'ai vu du sable… j'avais envie de croire que c'était bien toi et en même temps j'étais terrifiée à l'idée d'espérer pour rien. Quand tu m'as protégé et sauté pour me rattraper, que tu m'as tendu la main, je me suis dit que j'avais le droit de vivre, je voulais tant croire que j'avais ce droit. Je ne peux pas te détester Crocodile, même si tu as commis des crimes… je n'y arrive pas. Je suis désolée de ne pas savoir pour mes sentiments. Je sais que tu me laisses du temps… mais je suis désolée quand même.

- T'es vraiment une emmerdeuse, têtue et bornée, souffla Crocodile avec un doux sourire.

- Pourquoi tu dis ça ? Demandai-je malgré que je compris que ces termes étaient profondément affectueux dans ce contexte bien précis.

- Parce que j'ai beau te dire que je te laisse du temps… t'arrives à t'excuser de pas savoir me répondre…. T'es vraiment une enquiquineuse !

- C'est vrai… j'aime t'embêter, souris-je éloignant mes dernières traces de larmes.

- Vilaine fille !

- Vilain garçon, rétorquai-je.

- Merci du compliment.

On rit doucement tous deux, puis on se regarde, Crocodile m'enserre dans ses bras et je me laisse choir, cela me fait du bien, cela m'apporte beaucoup de réconfort. Je viens de recevoir tellement d'informations qui m'ont chamboulé :

- Je suis heureux de te savoir tirée d'affaire, murmura t'il sincèrement.

- Merci d'avoir participé à mon sauvetage, fis-je doucement et profondément reconnaissante.

Je sens ses doigts glisser dans mes cheveux pour me les caresser, cela me détend, je me laisse aller à ses gestes et à ce silence apaisant. J'enserre doucement Crocodile, comme il ne me repousse pas j'en profite pour le serrer contre mon cœur et on reste ainsi pendant un long moment.

Je relève doucement ma tête vers lui, il me regarde avec une telle douceur dans ses yeux, cela me fait rougir, je crois que c'est la première fois que je vois cette expression chez lui… c'est déroutant, cela le change, mais… en bien.

- C'est donc à ça que ressemble le visage d'une personne qui nous aime ? Murmurai-je plus pour moi-même.

Il ferme les yeux et me sourit :

- Il faut croire, ma jolie enchanteresse, votre sortilège est très efficace.

- Je me découvre des talents cachés dans ce cas.

- Il semblerait… dit-moi, tu avais une question ?

- Comment tu as deviné ?

- Hé ne sous-estime pas mon sens de l'observation veux-tu. Je te signale que je suis un excellent tacticien et que je suis très intelligent, rétorqua t'il sur un ton presque outré.

- Pardon, pardon, souris-je. Oui tu as raison, en fait je me demandais… comment tu as fait avec les autres pour vous coordonner, car entre toi, Shanks et Barbe Blanche on ne va pas se mentir… vous avez tous les trois des caractères très forts. Je suis curieuse de savoir comment vous avez réussi à trouver un terrain d'entente.

- Tu veux vraiment le savoir ?

- Oui.

- Et bien dans ce cas….

Il transforme le toit où nous sommes en un immense bac à sable, je fronce les sourcils perplexe. Il s'assoit se callant dans le sable avant d'ouvrir ses bras :

- C'est une invitation ? Demandai-je.

- Silencieuse ? Oui.

Je m'approche et je viens me blottir contre lui, dos contre son torse, il referme ses bras sur moi, je bascule ma tête en arrière pour croiser ses yeux :

- Tu es bien installée ?

- Oui et prête à boire tes paroles !

- Pff, t'es pas possible, rit-il.

- Allez ! Dis-moi tout je trépigne d'impatience !

- Tu m'as rendu tellement faible, si tu savais comme j'ai honte de céder à tous tes caprices, dit-il avec humour.

- Hum… bizarre je n'en crois pas un mot.

- Tu oses m'accuser de mentir à nouveau ? Dit-il un arquant un sourcil.

- Oui !

- Petite Teigne !

- C'est injuste tu sais très bien que je suis nulle pour te lancer des joutes verbales du même calibre que les tiennes !

Crocodile éclate d'un rire sonore :

- Tu ne crois quand même pas que tu vas gagner sur tous les terrains, dit-il avec un sourire narquois.

- Ce n'est pas très galant.

- Je m'en contrefiche, mais d'une force, dit-il de manière presque hautaine.

- Comment tu me lâches ça…, gloussai-je.

- Je ne fais pas dans la dentelle, se justifia Crocodile. Enfin… cela dépend du contexte et du type de dentelle dont on parle, car sous certaines circonstances j'aime la dentelle… surtout si elle pare une belle peau pâle d'une magnifique rousse.

Je souris nerveusement, détournant le regard :

- C'est mesquin…, blêmis-je.

- Pas assez pour te faire fuir en tout cas, dit-il en capturant entre ses doigts ma mâchoire qu'il tourne vers lui.

Pour simple réponse, je me blottis un peu plus contre lui :

- Allez raconte, laisse-moi entendre ta belle voix grave conter ton récit, suppliai-je.

- Oh tant de mots délicieux, peux-tu répéter ?

- Je disais que je veux entendre ton récit.

- Emmerdeuse !

- Enquiquineur frustreur !

Crocodile éclate de nouveau de rire :

- Pas mal, pas mal, cela mérite bien que je te fasse part de mon récit. Bon reprenons, cette Lila m'a mise en relation avec Le Roux et Barbe Blanche. C'est là où on s'est arrêté tout à l'heure, mais pour ma part, cela débute un peu avant.


Il n'y a qu'Ariel pour rendre Crocodile doux comme un chaton !


Je vous invite à aller sur Youtube et cherchez dans la barre de recherche :

Crocodile est l'oncle de Luffy (Je sens que certains vont bondir rien qu'au titre MDR)

C'est une vidéo théorie de Kenbun. Quand je l'ai découverte j'ai trouvé la théorie excellente, car rien ne la contredit à ce jour et au vue du chapitre que j'ai posté, je pense que vous comprenez d'où j'ai sorti cette histoire de sœur.

Qu'à l'avenir ça se vérifie ou pas dans le manga, qu'importe je trouve que ça tient la route. J'espère qu'Oda fera pas l'impasse sur le passé de Crocodile, on a eu tous les corsaires sauf deux : Lui et Mihawk, et je les veux ! Je veux leurs passifs ! Et j'espère pour Crocodile ça sera quelque chose de similaire à la vidéo que je vous propose, car ça expliquerait tellement de chose.


Promis le récit de Crocodile est pour le prochain chapitre et j'admets que c'est mon chapitre préféré ^^

Avoir les pensées d'un méchant et exploiter sa personnalité assez singulière, tranchante et cinglante ça m'a beaucoup amusé. Cela m'a changé ^^


Je vous laisse et je vous dis à Mercredi pour la suite et au plaisir d'avoir vos retours ^^