Pour info à partir de dimanche prochain je suis en vacance pendant 2 semaines.
Normalement j'aurais internet, juste que possiblement que je publierai à des horaires différents.
Chapitre feel good dans sa globalité (j'insiste bien sur le mot globalité).
Chapitre 40 : Sans réponse
[POV Ariel]
Après le départ de Crocodile j'en profite pour défaire mes bijoux et ma tenue afin de prendre une douche rapide où je m'assoie à même le sol. Mes jambes ont du mal à supporter mon poids. Hadès m'avait prévenu, il soignerait mais n'effacerait pas la fatigue.
Je sens les relents du poison que j'ai ingéré, jusqu'au bout j'aurais dû me méfier du repas qu'on m'avait donné. N'empêche les heures qui ont suivi je n'avais eu aucun symptôme, ce poison avait un effet lent visiblement, effet qui s'est accru au fils des heures jusqu'à devenir ingérable.
Le principal c'est que je sois soignée.
Je me relève péniblement quand j'ai fini de me doucher pour me sécher et revêtir le pyjama que Thatch m'a confectionné et il a un tombé impeccable.
Je me lave les dents avant de passer de l'eau fraiche sur mon visage que je détaillai. Je faisais encore peine à voir, mais je n'avais plus le teint aussi cadavérique que le jour de mon exécution, mes cernes avaient diminuées, j'imagine que mon coma avait permis un repos bien mérité. Malgré tout, il n'avait pas été suffisant, j'étais encore épuisée, je suppose qu'il me faudrait quelques semaines pour me remettre pleinement.
Je sors péniblement de la salle de bain, Benn est là assis sur mon lit, avec un pyjama gris, prêt à dormir avec moi. Benn en me voyant arriver se leva et me rejoignis pour me prendre dans ses bras :
- Vient là ma belle, tu peines comme ce n'est pas permit.
- Merci… j'admets que la douche a été une épreuve.
- Dis pas ça… je t'imagine toute mouillée…, me réplique Benn le rouge aux joues.
Je pique un fard, j'avais dit ça tout à fait innocemment, sans arrière-pensée.
- Je suis désolée, m'excusai-je précipitamment.
- Pas grave… puis… tu es trop mignonne, je te pardonne tout.
Benn me dépose sur mon lit, m'allonger allait me permettre de ne plus avoir à supporter le poids de ma fatigue. Hum ? Je sens le regard de Benn sur moi, il me détailla de la tête au pied :
- Quoi ?
- Tu es belle, me dit-il d'une voix débordante d'amour.
Je rougis :
- Cesse de m'embarrasser, bégayai-je.
- Mais je n'ai jamais voulu t'embarrasser, je veux t'admirer, te flatter, te protéger, t'aimer….
Je plaque mes mains sur la bouche de Benn pour le faire taire et là je sens sa bouche embrasser sans scrupule ma paume et il me lance un regard indescriptible. Ses yeux sont remplis d'une douceur et d'une chaleur, je sursaute quand je sens ses mains chaudes saisir délicatement mes poignets faisant glisser ses doigts sur la peau fine de mes avants bras. Benn écarta mes mains de ses lèvres et les prises pour les embrasser sur le dessus :
- Je t'aime belle Ariel et je t'ai prévenu, je te le dirais à toutes les sauces, jusqu'à tu me supplie d'arrêter car tu n'éprouves rien pour moi… ou que tu me supplies de te répéter ces mêmes mots d'amour car ils feront chavirer ton cœur. Je t'aime belle Ariel.
Il se penche vers moi et s'approche avant d'incliner la tête sur le côté et d'embrasser doucement ma joue droite :
- N'ai pas peur ma belle Ariel, me dit-il d'une voix douce et tendre, je te promets de ne pas embrasser tes lèvres ou de toucher plus intimement ton corps. Car je veux tu me cèdes ton cœur, ton âme, ton corps seulement dans le cas où tu comprendrais que les sentiments qui t'animent envers moi c'est de l'amour, me dit-il en ancrant ses yeux dans les miens.
Il effleura mes cheveux, les replaçant derrière mon oreille gauche, je déglutis, il me regardait amusé, mais il y avait beaucoup de tendresse dans son regard.
Mon cœur était complètement affolé, car il était si proche de moi. Et ses mots, j'étais émue et touchée, par cet homme qui je le savais ne me ferai aucun mal, d'aucune manière. Au contraire je sentais tout le poids de son amour et de sa protection, je me sentais en toute confiance :
- Pourquoi pleures-tu ma belle Ariel ?
- Rien… c'est… c'est… c'est juste… merveilleux… si bon… de sentir autant d'amour pour moi…. C'est… c'est quelque chose que j'avais tant espéré dans ma précédente vie…, murmurai-je. Je me sens honteuse de ne pas savoir pour mes sentiments, je….
- Chut, dit-il en posant un doigt sur mes lèvres. Ariel tu n'as pas à avoir honte de ne pas savoir. Il est vrai que je pourrais te dire ce que tu ressens, mais à quoi ça avancera ? D'accord tu saurais, mais et le cheminement dans tout ça ? Prends le temps de souffler, de te reposer, d'encaisser tout ce qui t'es arrivée, comment y voir clair quand ton esprit est pollué par tout ce que tu as vécu dernièrement ? Comment aimer dans ces conditions ? Tu es humaine et je te protège en ne t'éclairant pas, tu as besoin de comprendre par toi-même fondamentalement, c'est vrai, mais tu as aussi besoin de prendre soin de toi en premier lieu. Je t'ai cerné, tu te soucies beaucoup des autres, mais tu t'oublies, tu n'as pas à être parfaite et être capable de tout gérer. Ai-je tort en disant que tes bourreaux t'ont poussé à tenter d'atteindre la perfection et être capable de répondre à toute leurs demandes, même les plus impossible à atteindre ?
- Non…
- Cela doit être une telle pression sur tes épaules, je t'admire belle Ariel, tu sais pourquoi ?
Je secoue la tête les larmes aux yeux :
- Car tu sais te soumettre dans le sens que tu plies… mais tu ne te romps pas, tu arrives à trouver en toi une énergie, un trésor pour faire face à tout ce qui t'arrive. Tu luttes avec acharnement, mais aussi beaucoup de calme et de pudeur, cela se ressent dans ton attitude. Je suis admiratif que malgré toute cette pression, tout ce poids, tu ne romps pas, tu ne te brises pas. Si tu es capable de ne pas te briser dans ces conditions assez terribles, que dirais-tu de faire ce que tu fais mais en y ajoutant du temps. Du temps pour comprendre ce que tu ressens, du temps pour guérir, du temps pour te reposer, du temps pour rire, du temps pour t'amuser. Explorer une autre manière de gérer la situation, celle où tu te laisses du temps. Tu as toute la vie devant toi pour tout faire, alors n'ai pas honte de ne pas avoir immédiatement une réponse, c'est normal et elle viendra en temps voulu tu en as ma parole.
- Shanks a raison… tu es vraiment bon orateur….
Benn sourit et me fixe avec douceur et bienveillance :
- Tu… tu m'as bien cerné… j'imagine que oui… je le droit de prendre du temps…
- En effet et je te recommande chaudement d'en prendre.
- Merci Benn de me rassurer.
- Je t'en prie et puis… merci d'écouter nos conseils, tu es vraiment attentive à ce qu'on te dit et c'est appréciable de voir que c'est entendu.
- Je vais essayer, mais faudra me pardonner si… si je retombe dans mes travers….
- Tu n'as pas à t'inquiéter, on t'a tellement conditionné à tant de choses, qu'il est normal qu'au début tu cherches la sécurité dans ce que tu connais, même si cela est toxique pour toi. C'est normal c'est un mécanisme naturel pour toi, juste laisse-nous te prendre la main et te montrer la voie si tu t'égares.
Benn comprend vraiment tout et a une bonne analyse, tout semble si facile, alors qu'en réalité c'est tout le contraire. Cependant son éloquence donne l'impression que tout deviendra simple, cela donne envie d'y croire et du courage :
- Merci Benn, cela me donne vraiment envie d'essayer, même si ça me terrifie.
- Admettre ses peurs est déjà un sacré pas en avant. Je me doute que ça doit être pour toi terrifiant car tu avances en terre inconnue, mais j'ai foi en toi, tu es forte et courageuse.
- Merci Benn… tu es si gentil… je ne sais pas ce que j'éprouve pour toi, mais ce dont je suis certaine c'est que j'ai confiance en toi et que je me sens en sécurité.
- Tant mieux, je suis heureux si tu te sens bien à mes côtés.
Benn s'allongea et se mit sur le côté, j'en fis de même afin de lui faire face. Benn posa sa main sur mon cou et même ma nuque, ce geste avait quelque chose de protecteur :
- Tu es raide.
- Quoi ?
- Ta nuque je sens qu'elle est raide, tu es crispée, me permets-tu de regarder ?
- Hé bien… oui…
Je me tourne et je sens ses doigts se poser sur moi me faisant sursauter :
- Tu as accumulé tellement de contrariétés, ça ne te fait pas mal ?
- …
- Ariel….
Je pouvais entendre toute la désapprobation dans sa voix quand il prononça mon prénom :
- Mais… comment voulais-tu que je dise ça ? Bégayai-je. Je n'allais pas me planter devant le premier venu et dire… que j'ai mal et que je voudrais… qu'on… enfin….
- Qu'on te masse peut-être ? Suggéra Benn.
- ….
- Reste pas à avoir mal, surtout qu'on t'a offert des soins relaxants qui ne demandent qu'à servir.
- Comment tu sais ça ? Demandai-je perplexe car je n'avais pas dit ce que j'avais reçu du Moby Dick.
- Pendant que tu étais sous la douche, j'ai juste vu le coffre remplit de soins, j'étais curieux et j'ai regardé.
- Ce n'est pas très galant.
- Bof… je suis un vil pirate sans aucune morale ça ne compte pas.
J'éclate de rire devant ce running gag bien huilé :
- Je confirme, souris-je.
- C'est bon de t'entendre rire, bon… cela étant pourquoi tu es restée à avoir mal ? Tu auras pu demander à Hongo ou à un autre médecin un cachet pour au moins détendre tes muscles.
- Si je te dis que je n'ai pas osé tu me crois ? Fis-je d'une petite voix.
- Pff ah ça je te crois vu que tu es restée à souffrir en silence, gloussa Benn. Bon question je vais te chercher un comprimé ou bien tu me permets que j'use de mes doigts sur toi ?
- Je viens de me brosser les dents…
- … Pff…
J'entends Benn s'esclaffer pendant que je me mordille les lèvres :
- Tu sais que si tu prends un cachet, tu bois que de l'eau ? Tes dents ne craignent rien, si tu prends un comprimé…. Dis-moi est-ce une façon rigolote de me dire que tu préfères l'option que j'use de mes mains ? Souffla Benn qui se rapprocha fortement de mon oreille.
- Je ne vois pas de quoi tu parles…, fis-je d'une mauvaise foi assez évidente non sans rougir.
- Dommage… bon… dans ce cas je vais demander à Hongo…
Avant qu'il parte, je me retourne et le retient :
- C'est moche….
- De me mentir ? Je ne te le fais pas dire, rétorqua Benn.
On se regarde, je peine à réprimer mon fou rire et on rigole tous deux, tant c'est stupide, mais drôle :
- Je préfère toi…, finis-je par avouer.
- Zut…
- Quoi ?
- Rien je pensais que j'allais devoir te convaincre de me demander, mais tu m'as pris de court. Dommage j'aurais trop aimé voir ta frimousse toute rouge de gêne à tenter de me feinter.
- C'est pour m'éviter d'être embarrassée plus que de mesure par ton éloquence…. Bon… est-ce que tu vas me laisser souffrir ?
- Alors ça c'est moche de tenter de me faire culpabiliser comme ça, gloussa Benn. Vous ne manquez pas d'air mademoiselle alors que vous êtes restés des heures sans rien dire…
- Je plaide coupable… mais puis-je bénéficier de l'indulgence du juge ? Tentai-je.
- Vous avez de la chance, je suis de bonne humeur. Allez va t'allonger et montre-moi ton dos.
Je m'installe, je retire mon haut de pyjama avant de m'étaler de mon long contre le matelas. J'entendis Benn s'approcher et m'enjamber :
- Bon voyons l'étendue des dégâts, dit-il.
Je le sentis verser sur ma peau un peu d'huile de massage, qui tout de suite embauma l'air, ça sent tellement bon…
Puis il pose ses doigts sur moi, ça me fit rougir :
- Hum… t'es crispée.
- Aïe… est-ce que tu peux y aller plus doucement ?
- Et pourtant j'y vais tout doucement.
- Je sais… mais… c'est vraiment le poison ?
- Oui, ça a libéré beaucoup de toxines dans ton corps, c'est comme si tu avais fait des semaines de sport sans jamais te défaire de tes toxines par des étirements ou en buvant assez. Tu sais tous les jours on analysait ton sang malgré qu'on fût certain que tu ne te réveillerais plus et les résultats étaient assez affolant. On avait pour objectif de montrer au monde entier ce que ces connards t'avaient fait subir. Et puis on voulait trouver l'antidote, juste au cas où si on doit le subir en cas de capture. Ce n'est pas pour rien que tu dérouilles et que tu peines à tenir sur tes jambes, ton corps est saturé de toxines, tu en as éliminé un peu durant ton coma mais ce n'est pas suffisant. Mais cela encore ce n'était pas bien méchant par rapport au reste des symptômes que tu as eu et qu'on a réussi à contrer avec l'antidote ou le haki.
- Je vois…
- Et puis… les tortures que tu as subies n'ont rien arrangé, les marques qu'on a vu Crocodile et moi on les a reconnues. C'est aussi ce qui a provoqué la colère sourde de Shanks et Barbe Blanche et qu'ils ont décidé de régler leurs comptes avec les soldats. Bref tes jours de détention t'ont fait énormément de mal….
- Je ne veux pas en parler…. On peut changer de sujet ?
- Oui, pardon Ariel.
- Ce n'est rien, je ne t'en veux pas, rassurai-je.
Benn prit bien une heure à détendre avec une infinie douceur ma nuque et mon dos, il devait y aller sans appuyer, limite par effleurement autrement je bondissais sur place à cause de la douleur.
Il en profita même pour me faire les bras, les mains et la tête, je me sens partir, j'essaye de lutter de ne pas m'endormir, mais je crains ne pas y parvenir.
[POV Benn]
Elle s'est assoupi ma pauvre Ariel, cela va te faire du bien de dormir.
…
Par contre je n'avais peut-être pas prévu qu'elle s'endorme avant d'avoir eu le temps de remettre le haut de son pyjama. Je pris le vêtement et défit les boutons avant de lui enfiler par les bras. Puis je la retourne rapidement et je reboutonnai le tout.
Je reste assez stupéfait qu'elle ne garde plus de cicatrice de ses brûlures et de ses autres tortures.
En tout cas il est certain qu'elle sait pourquoi elle ne les a plus.
J'en viens à me dire que si elle s'est réincarnée c'est certainement car quelque chose ou quelqu'un lui en a laissé la possibilité. Donc je ne serais pas surpris si la disparition de ses marques est liée.
Bref, je range le flacon d'huile de massage avant de rejoindre Ariel, je la borde de sa couverture, puis je l'enserre doucement contre moi avant de fermer les yeux et de m'endormir à mon tour.
Je me réveille d'un coup, Ariel halète et gémit de terreur, elle cauchemarde, elle marmonne des supplications :
- Ariel ce n'est qu'un mauvais rêve, tu es en sécurité, murmurai-je dans son oreille.
Je la serre contre moi et je la berce, cela semble la calmer, puis elle s'apaise, j'embrasse son front et la garde près de moi, l'enveloppant de mes bras pour qu'elle se sente protégée. Je ferme les yeux et je me rendors en espérant qu'elle ne soit pas tourmentée par d'autres cauchemars.
Je me réveille quelques heures plus tard, ma taille encerclée des bras d'Ariel toute blottie contre moi. C'est mignon !
Je taquine ses cheveux roux avant de déposer un baiser dessus. Je prends doucement ses bras et je me libère de son emprise, puis je glisse hors du lit m'étirant longuement.
Je prends un papier et lui laisse une note, au cas où.
Je m'habille et pars prendre un café, tout en préparant un plateau repas pour Ariel, à mon retour je la trouve en train de se réveiller, l'air hagard :
- Bonjour beauté.
- Bonjour, lance t'elle d'une voix encore endormie.
- Tu peux dormir encore un peu tu sais, tu as l'air épuisée.
- Oui… et ce n'est pas juste… surtout que je n'ai pas fait des folies hier…, marmonna-t-elle.
- Qu'entends-tu par folies ? Demandai-je taquin.
Ariel me regarde, pas encore bien réveillée, elle ne percute pas qu'elle vient de lancer une phrase avec un joli double sens, dommage je ne me lasse pas de la voir rougir.
- J'ai fait que marcher et encore on m'a porté par moment, se plaint-elle.
- Allez ne soit pas triste, je t'ai ramené le petit déjeuner, fis-je ne lui lançant un clin d'œil.
- Tu sais parler aux femmes, souffla-t-elle avec un petit sourire.
Elle se redresse et s'assoit pendant que je m'approche avec mes victuailles.
- Et bin… tu as eu peur que je meure de faim ? Glousse-t-elle.
- Evidemment.
Elle rit et commence à petit déjeuner :
- Merci, tu ne manges pas ?
- Je suis plus du genre café le matin uniquement.
- Comme Crocodile, c'est drôle.
- J'imagine, souris-je, en tout cas te voir manger avec appétit est toujours autant amusant.
- Mais j'ai faim ! Gémit-elle.
- Tu es mignonne, comment vont tes douleurs ?
- Mieux grâce à toi, merci.
On discute encore le temps qu'elle finisse, puis je la laisse je dois aller voir Shanks.
[POV Ariel]
Je finis de me préparer, je décide de mettre des sous-vêtement violets, qui sont simples mais élégants. Je décide de revêtir le pantalon noir qui est en tissu, je n'ose pas mettre celui en cuir, même si je dois avouer que c'est une belle pièce. Ensuite je mets un joli chemisier, avec des manches très courtes, en satin d'un violet intense et profond, j'aime beaucoup la couleur, elle claque, elle est magnifique.
Je décide de me mettre le parfum que je n'ai pas pu tester hier, celui à la rose, il sent délicieusement bon, j'adore. Je décide enfin de mettre mes boucles d'oreilles et le bracelet avant de finir par les chaussures. Je me contemple je me trouve vraiment jolie et très coquette. Je ne boudais pas mon plaisir, avant mon arrivée dans ce monde j'avais beaucoup porté de vêtements amples et très couvrant, même en pleine canicule pour cacher mes cicatrices, au point que je m'étais interdite de porter ce qui me faisait envie. Donc je me privai plus de porter des pièces plus courtes, des robes, des vêtements jolis et féminins tout simplement.
Je me souriais dans le miroir, j'étais contente du résultat, il fallait juste que je coiffe mes boucles et c'est ce à quoi je m'attèle, soudain j'entends toquer :
- Entrez, m'exclamai-je en finissant de me coiffer.
- Bonjour Ariel, comment te sens-tu ?
- Bonjour Crocodile, un peu mieux, je pense que je pourrais tenir un peu debout, mais je vais essayer de ne pas en abuser.
- Il vaudrait mieux.
- Tu voulais quelque chose ?
- Oui c'est à propos d'hier.
- Oh, compris-je.
Crocodile veut savoir mon passé, il s'approcha et prit en coupe mon visage dans sa main :
- Seulement si tu en envie, dit-il en plantant ses yeux dans les miens.
- Est-ce que… tu vois un coin tranquille ?
- Je peux te trouver ça, tu as besoin de quoi exactement pour être la plus confortable ? Dis-moi.
- Un lieu où on ne nous écoutera pas et où… je pourrais pleurer…, soufflai-je.
- D'accord j'ai une idée en tête, tu pourras pleurer sans crainte.
Je souris en demi-teinte, un mélange de joie et de peur, mais malgré tout je m'avance de quelques centimètres pour me rapprocher de Crocodile :
- Alors… je me sens prête…
- Certaine ?
- Oui, j'ai aussi envie que tu saches.
- Très bien.
Crocodile retira sa main de mon menton et l'abaissa pour me la tendre, je posai une de mes mains dans la sienne et je me sentis devenir sable avec lui.
Cette sensation était assez extraordinaire, je me demandais l'espace d'un instant si tous les logias ressentaient cette sensation d'exaltation quand on devenait l'élément même.
Je sentis que je redevenais de chair et de sang, je regardais autour de moi, mais c'est… le ciel !
Je baisse mes yeux et je découvre Marineford vue d'en haut, on est… haut.
- Tu as le vertige ? Demanda soudain Crocodile en réalisant que c'était peut-être le cas.
- Non pas spécialement, mais… je ne pensais pas qu'on irait dans les nuages.
- Attends de voir, je vais t'arranger ça, cela va te plaire.
Crocodile créa pour moi un fauteuil de sable et m'y déposa dedans, c'est ce qui m'évitaient la chute libre. C'est assez fou de me dire que je suis assise dans le ciel… ça n'aura aucun sens dans mon monde d'origine, mais ici ça dépasse les lois de la physique que je connaissais.
Je fixe Crocodile et je le vois déployer son sable et créer une structure plus tangible dans le ciel. Il fit surgir ce qui ressembla à une oasis, composée exclusivement de sable scintillant certes, mais les palmiers et toute la végétation étaient assez réaliste dans les plus petits détails. Je reconnais le sens perfectionniste de Crocodile et je découvre aussi ses talents de sculpteur.
Crocodile s'approcha de moi et me prit dans ses bras, avant qu'on se pose sur cet îlot qui flottait dans le ciel :
- Alors ? Demanda-t-il un large sourire aux lèvres.
- Eh bin… impressionnée je dois dire, j'ai envie même d'ajouter que tu es trop fort, mais tu vas prendre la grosse tête.
- Tss, tu es si avare en compliments ma chère.
Je ris, Crocodile, étire ses lèvres malgré tout amusé. Il pose sa main sur mon dos et m'invite à avancer, ce que je fais, c'est assez perturbant de se dire que juste sous tout ce sable il y a le vide.
- J'aime bien cette zone avec toutes ces plantes, fis-je.
- Dans ce cas posons-nous là.
Crocodile s'assit contre le tronc du palmier et ouvrit ses bras m'invitant à s'installer contre lui. J'hésite une fraction de secondes avant de me laisser tenter, j'avais bien dormi dans les bras de Benn… donc je n'avais pas à hésiter.
Surtout qu'en plus cette proximité allait aussi m'aider à me guider dans mes sentiments.
Si j'étais mal à l'aise, en insécurité, cela voudrait dire qu'a priori je ne suis pas amoureuse de la personne.
Et puis je devais être honnête, j'aurais besoin de réconfort, je savais que parler allait être pour moi une épreuve, aussi je me calai contre Crocodile.
Je pris une profonde inspiration et leva mon visage vers Crocodile qui me fixait :
- Comme tu le sais avant mon exécution j'ai dit que j'étais le fruit d'un viol.
Il hocha la tête et je pouvais sentir ses bras resserrer légèrement leurs emprises sur moi, comme pour me montrer qu'il était présent.
Cela me toucha, il me fixa avec intérêt, mais avec aussi une inquiétude dans le fond de ses yeux aciers, et c'est à ce regard que je m'accrochai quand je commençai à lui expliquer mon parcours de vie. Je lui dis presque autant de chose qu'à Benn et Shanks, le seul élément que je ne rapportai pas à Crocodile c'était ma réincarnation.
Tout le long de mon récit, je sentis Crocodile passer par toutes les émotions sans rien dire, il avait été en colère, triste, horrifié, désolé, dépité, mais aussi aimant.
J'avais senti plus d'une fois ses bras m'enserrer plus fort contre lui, pour montrer son soutien. Cela m'avait fait du bien, surtout quand ma voix se brisait, il m'avait enlacé contre lui et bercé.
Il m'avait écouté jusqu'au bout sans rien dire, sans m'interrompre, même dans mes longs silences :
- Mon dieu… je n'avais pas conscience que tu avais tant souffert…. Puis-je te poser une question ? Me demanda t'il soudainement.
- Dis toujours, murmurai-je.
- Dis-moi, quand on a partagé nos nuits et nos journées à s'unir… quand je t'immobilisai, que j'ai même utilisé la laisse à ta demande, que je t'ai attaché… n'as-tu pas eu peur ? Tu as été prisonnière, j'ai du mal à comprendre comment tu as pu apprécier ces moments où j'ai eu le contrôle sur toi… cela ne t'a pas ébranlé ? Rappelé de mauvais souvenirs ?
- Non, mais je comprends le sens de ta question et je vais te répondre et te rassurer. Crocodile… j'ai subi des tas de mauvais traitements dont certains que je ne t'ai pas évoqué, ni à toi, ni à personne….
Je vis son regard tiquer, il voulut me demander des précisions, mais je posais ma main sur ses lèvres pour l'intimer de se taire, je n'avais pas encore la force d'en parler et il le comprit :
- Cependant je n'ai jamais été violée, ni abusée sexuellement de près ou de loin. C'est un peu le seul domaine où je n'ai pas d'a priori, de peur, j'ai eu au début de la retenue vis-à-vis de mes géniteurs, mais j'ai conscience que le consentement est vraiment la clé, qui fait toute la différence. Une fois que j'ai fait le grand saut, cette retenue s'est envolée. Alors quand je m'abandonnais à toi, c'était mûrement réfléchi, cela me permettait aussi de reprendre le contrôle sur mon corps et d'apprécier les sensations de plaisir. Tu sais, je n'ai jamais eu de câlin et de geste d'affection étant enfant, même une fois libérée de mon enfer j'ai eu une nature méfiante et sauvage, je ne me laissai pas approcher facilement, pas même des médecins. Heureusement le temps a aidé à ce niveau-là. Alors comment te dire que… être dans les bras d'un homme, sentir ses lèvres sur moi, ses mains, ses doigts, son souffle c'était… plaisant… je me sentais désirée et parfois je me rêvai à être aimée…. Pendant des années je n'ai connu qu'un corps endoloris, alors cela m'a fait beaucoup de bien de me laisser aller à tes bras, d'expérimenter, d'avoir le droit de choisir. C'est vraiment le seul domaine où j'ai eu le contrôle, sans jamais rien subir. Pour le reste je n'ai fait que subir, j'ai appris à me réapproprier les choses, à reprendre le contrôle. Avec les plaisirs charnels je n'avais rien de tout ça, j'avais bien sûr des appréhensions, mais de nature classiques, ça n'était en rien des terreurs, des phobies, des peurs paralysantes…. C'était un vrai bonheur de ne pas avoir tout ce stress et cette angoisse que je pouvais avoir avec un tas d'autres domaines de la vie. Oui quand je me laissais aller dans tes bras je me sentais vivante et libre, ne crains rien, tu ne m'as rien fait de mal, que du bien crois-moi.
- Je vois, cela me rassure et je comprends mieux ce côté audacieux que tu avais. En tout cas… ravi d'avoir pu t'apporter autant de bonheur, je ne pensais pas… que ça avait été à ce point précieux pour toi.
- Et bin si…. Ainsi… tu en sais plus sur moi… est-ce que à tes yeux… je… je suis quelqu'un… de bien ? Soufflai-je.
- Pardon ?! S'exclama Crocodile surpris d'entendre ma question. J'imagine que tu as besoin d'être rassurée….
- …
- Tu es quelqu'un de bien Ariel, certainement de trop bien pour un homme comme moi, mais justement j'ai envie de te conquérir, parce que tu me rends meilleur. Et quand des personnes comme toi parviennent à changer un homme ou une femme en bien, je pense qu'on peut affirmer que tu es quelqu'un de bien.
- Merci… donc… je… je ne te… dégoûte pas ?
- Mais enfin Ariel, s'exclama Crocodile étonné.
J'imagine que pour lui la réponse est évidente et que ça le choque, mais pour moi ça l'est moins, il me prend dans ses bras et me serre fort contre lui :
- Je ne serai peut-être pas aussi bon que Beckman ou d'autres pour te rassurer, mais je t'admire, pourquoi serais-je dégoûté ? A cause des origines de ta naissance ? De ce qu'on t'a fait ? La femme que j'aime c'est toi dans ton entièreté, je prendrai tout de toi, le bon et le moins bon et quand je te regarde je ne vois pas l'enfant malmené, je vois la femme forte qui sommeille en toi et qui ne demande qu'à éclore et s'épanouir.
- Alors… tu m'aimes… pour ce que je suis ? Me risquai-je d'une voix tremblante.
- Oui, définitivement oui, si je le pouvais je t'embrasserais avec fougue, là, ici, maintenant pour te montrer tout ce que je ressens pour toi.
- Cela ne serait pas raisonnable, fis-je nerveuse mais touchée par ce qu'il venait de me dire.
- Peut-être, mais je serais prêt à tout pour te montrer combien tu es merveilleuse.
- Merci…, soufflai-je.
Crocodile prit en coupe mon visage et me dévisagea :
- On t'a dit que des conneries, crois ceux qui comme moi t'aime, tu es vraiment quelqu'un de très bien, tu es même la meilleure chose qui me soit arrivé depuis bien longtemps.
Je ferme les yeux et des larmes coulèrent, j'étais si émue par ce qu'il venait de me dire :
- C'est des… mots que j'ai… besoin d'entendre… merci de me les dire….
- Vue l'égo que j'ai, je peux te dire que je ne peux qu'aimer des personnes qui sont à ma mesure.
Je le regarde avec des yeux ronds, c'est certainement un peu maladroit, mais connaissant le personnage, c'est un super compliment qu'il vient de me faire :
- Tu dis ne pas être bon pour réconforter, mais je trouve que ce n'est pas vrai, fis-je en l'enlaçant.
- Ah continue avec la flatterie j'adore t'écouter.
Je ris contre lui, je le regarde il est aussi hilare que moi.
Bon sang cela fait du bien et je réalise à quel point ça va être compliqué pour moi. Je me sens en sécurité avec lui comme pour Benn et même s'ils ont des approches bien différentes, ils savent trouver les mots pour me rassurer et me réconforter.
Je me demande lequel des deux… j'aime.
Je repense aux mots de Benn, faut vraiment que je me donne du temps, il a raison cela ne sert à rien que je me tue à trouver immédiatement une réponse.
Surtout que… bah il faut que j'apprenne à les connaître tous deux, que j'échange davantage avec eux.
- Crocodile, quel genre de vie tu aimerais mener ? J'aimerai savoir tes inspirations, pour mieux te cerner.
- Bonne question, tu me poses une sacrée colle.
Je le vois réfléchir sérieusement à la question, même si ses yeux acier ne lâchent pas les miens :
- Si j'abandonne mes activités criminelles pour tes beaux yeux, ma vie va devenir bien calme, commença t'il.
- C'est certain, mais rien n'empêche d'avoir une vie bien remplit où tu voyages par exemple pour explorer le monde.
- Certes, sourit-il, je pense que du moment que je suis à tes côtés tout m'ira, j'ai eu tellement de vies différentes, je n'ai pas l'impression d'avoir loupé quelque chose dans ma vie… sauf peut-être l'amour d'une femme…, dit-il d'un regard particulièrement pénétrant.
- Je… je vois, bégayai-je.
- D'une femme terriblement craquante.
- Tu cherches à me faire rougir un peu plus avoue ! M'exclamai-je en m'empourprant.
- Si tu savais, dit-il avec un large sourire jubilatoire.
- Mais tu es impossible !
- Ta faute, c'est toi qui m'as charmé et attiré dans tes filets, rétorqua Crocodile.
- Maintenant c'est ma faute, gloussai-je.
- Evidemment, dit-il avec une profonde mauvaise foi plus qu'évidente.
- Menteur !
- Je ne mens jamais !
Il me bascule, m'allongeant sur le sable et m'enjambe :
- Retirez toute de suite ces graves accusations Mademoiselle Castelrelli.
- Sinon quoi ? Provoquai-je.
- Sinon les conséquences seront terribles, se voulut-il menaçant.
- Mais encore ?
- Petite teigne !
- Vil Corsaire !
- Petite emmerdeuse !
- Alburostre !
Il me fixe avant d'éclater de rire :
- Bon sang tu es allée le chercher loin celui-là, rigola Crocodile.
- Avoue que j'ai gagné ce combat.
Il me regarde avec dédain :
- Bien sûr que non, JE suis celui qui va gagner ce combat, dit-il en se tapotant le torse de son index.
Je sens soudain des chatouilles qu'il provoque grâce à son sable :
- Tricheur ! Ris-je.
- Mais nous n'avons pas établis de règle, contre-t-il avec un large sourire satisfait.
- Arrête ça…, me tordais-je.
- Hum je pourrais revoir ma position si tu me supplies de te pardonner pour tes propos calomnieux et honteux.
Pour toute réponse je lèche mon doigt et le pose sur son nez, ce qui stoppe ses pouvoirs, il me fixe :
- Tu sais que c'est particulièrement…
- Tu l'as dit toi-même on n'a pas établi de règle, fis-je avec un grand sourire.
- ….
- ….
- J'ai vraiment eu une mauvaise influence sur toi, tu étais bien plus douce et docile.
- Tu vois, tu l'admets que c'est de ta faute, poursuivis-je avec un large sourire vainqueur.
- Petite emmerdeuse ! Rit-il.
Il se jette sur moi et m'enlace avant de m'embarquer dans ses bras et de rouler, je me retrouve à être sur lui, ce me stoppe dans mon hilarité.
A cet instant je le trouve beau et désirable… comme Benn… je vais finir par croire que… non je me fais des idées….
N'empêche, il a un charme indéniable, assez magnétique :
- Tu es belle.
Je pique un fard, surtout qu'il le dit de cette voix douce et tendre qu'il n'adopte qu'avec moi :
- Toi aussi… tu es… beau, bégayai-je.
Je sentis ses doigts effleurer mon visage et remettre quelques mèches derrière mon oreille, me faisant rougir un peu plus :
- Je te remercie ma petite Ariel, l'attente va être longue mais tu en vaux vraiment la peine.
- Je suis désolée pour ça…
- Ne le soit pas, je t'attendrai.
- Puis-je te poser une question ?
- Tu le fais déjà, répondit-il de tac au tac.
Je blêmis avant de souffler, secouant la tête avec un petit rire :
- Dis-moi est-ce qu'à tout hasard tu sais quels sont mes sentiments ? J'ai l'intuition bizarre que… Benn t'a dit de quoi il en retournait.
- En effet.
Je le regarde avec des yeux ronds :
- Peux-tu répéter ?
- En effet.
- Mais… pourquoi ? Comment ?
- Comment ? Il me l'a dit de vive voix.
- Je m'en doute mais…
- Pourquoi ? Parce que lui et moi on a eu une discussion en privée le jour où on s'est lié à toi. Il a compris que je t'aimais et j'ai compris que c'était aussi son cas. On en a longuement parlé, on a convenu qu'on ne se battrait pas lui et moi pour « t'avoir ». Il ne trouvait pas ça très juste qu'il sache ce que tu ressentais pour nous deux et pas moi qui n'ait pas les connaissances dans les hakis….
- Mais….
- S'il ne t'a rien dit te concernant, c'est qu'il faut que tu prennes du temps pour toi.
Il me répéta les mêmes mots que Benn :
- Vous vous êtes donc mis d'accord dans mon dos.
- Ariel, ce n'est pas tout à fait vrai puisqu'on te le dit ouvertement sans esquiver la question.
- Mais je veux savoir….
- Ariel on ne cherche aucunement à te tourmenter, on ne s'amuse pas de toi tu peux me croire, il faut que tu réfléchisses posément à tout ce qui peut en découler.
Je ne dis rien, je suis chagrinée et je boude :
- Peux-tu me ramener sur le Red Force ? Demandai-je.
J'entendis Crocodile soupirer, il ne devait pas aimer que je fasse la tête, mais il ne protesta pas et ne me dit évidemment rien concernant mon interrogation principale qui me hante.
Crocodile se lève et m'aide à me relever avant qu'on descende sur le navire où je partis sans un mots, j'étais vexée d'être la seule à ne pas savoir.
Benn fut sur mon chemin et je le contourne, l'évitant soigneusement, sauf qu'il le remarqua :
- Ariel, qu'est-ce qui ne va pas ?
- Demande à Crocodile, tu auras ta réponse, contrairement à moi, rétorquai-je.
- Que….
Je file et je pars sur le Moby Dick, si je reste sur le Red Force se sera le terrain de Benn et de Crocodile, pas le mien. Donc même si je ne suis pas à l'aise, je ne tiens pas à ce qu'ils viennent en terrain favorable aussi je monte sur le navire de Barbe Blanche.
Oui notre petit chou à la crème boude et n'est pas très contente ^^"
Et encore vous avez pas tout vu ^^"
Rendez-vous mercredi si vous voulez voir une Ariel en colère. Oui, oui c'est possible.
