Le syndrome de la page blanche a disparu pour l'instant.

J'ai presque fini le chapitre 57, avoir fait un peu de peinture diamant m'a bien aéré l'esprit ^^ et je pense que les vacances à venir vont être bénéfique pour que j'écrive plus et que j'ai encore plus de chapitre d'avance.

Donc on s'est arrêté sur le fait que Benn et Crocodile savent les sentiments d'Ariel, mais qu'elle ne sait pas ce qu'elle ressent pour eux. Qui débloquera la situation ?

Et bien je vous invite à lire la suite.

Bonne lecture !

Chapitre 41 : Communication

[POV Benn]

Je regarde Ariel partir toute contrariée et j'entends Crocodile soupirer derrière moi :

- Elle a compris que je sais pour les sentiments qu'elle porte pour chacun de nous deux, me lâche t'il.

Oh bon sang :

- Et ça l'a vexé, ajouta Crocodile.

- Merde….

Crocodile allume son cigare et le fume en s'accoudant à la balustrade du Red Force :

- Je ne suis pas très doué en relation humaine, mais si cela la contrarie à ce point, il faut lui dire, continua Crocodile.

- Je ne suis pas certain que ce soit le bon moment.

- Peut-être, mais elle m'a livré des brides de son passé, j'imagine qu'elle ne se sent pas en sécurité et qu'elle doit se sentir utilisée, je pense que c'est ça qui l'a blessé.

- Surement… mais je ne suis pas certain que lui dire, soit une bonne idée…

[POV Thatch]

Oh Ariel monte sur le navire, ce qu'elle ne fait pas habituellement et elle file, elle a l'air contrarié, je fixe perplexe le Red Force, il s'est passé quoi ?

Je pourrais demander à Beckman et Crocodile, mais je crois que ma sauveuse a besoin de parler, alors je la suis et je fais signe à mes camarades de me laisser gérer.

En tout cas on est interpellé qu'elle s'engouffre sur le Moby Dick sans crier gare.

Elle me donne l'impression de fuir, elle commence enfin à ralentir avant de s'arrêter et d'haleter, j'imagine que marcher comme ça l'a épuisé :

- Ariel ma douce Ariel, l'appelai-je.

Elle se retourne et me fixe en âge :

- Tu te sens bien ? Demandai-je.

- ….

Son regard est si… fatigué, pas physiquement mais émotionnellement.

Bon. Je la prends dans les bras et je l'embarque sous ses protestations :

- Mais lâche-moi !

- On va déjà aller dans un endroit où on pourra discuter toi et moi, je ne laisserai pas ma sauveuse être d'humeur maussade, rétorquai-je avec un grand sourire.

- Discuter… j'ai des doutes…

- Je suis curieux de savoir qui ou quoi t'a mis dans cet état.

- ….

Je l'emmène dans mes quartiers où je la dépose dans le même fauteuil qui l'a reçu la veille.

Ensuite je ferme la porte de ma chambre avant de revenir vers elle, que je retrouve les bras et jambes croisés, posture de défense. Mais qui est le couillon qui me l'a mise en boule ?

Je m'installe près d'elle :

- Que s'est-il passé ? Je pourrais peut-être t'aider.

- Je ne crois pas. J'ai deux hommes qui se déclarent à moi, moi je suis perdue sur ce que je ressens pour eux, mais eux savent les sentiments que je leur porte grâce à mon aura. Et ils ont eu la bonne idée de ne pas me dire ce que je ressens pour chacun d'eux. Donc à moins que tu me dises quels sont les sentiments que j'éprouves pour ces deux-là, je n'ai pas envie d'en parler.

- Bah dis donc tu en as gros sur le cœur, souris-je.

- Evidemment !

Quel mordant, surtout quand on connait sa nature douce, mais cela me fait sourire plutôt qu'autre chose.

- Bon calme-toi Ariel, j'imagine que tu parles de Beckman et de Crocodile.

- De toute évidence.

Elle est acide, elle n'a pas envie de parler, mais c'est mal me connaitre :

- Ecoute je veux éviter d'interférer dans vos relations, mais je ne suis pas pour non plus te laisser souffrir en silence.

Cette fois elle me regarde dans les yeux et je lis de l'espoir, son attitude s'adoucit, elle se calme enfin :

- Je pars du principe que pour des sentiments comme l'amour c'est mieux de le découvrir soit, que via le haki de l'observation. C'est un avantage de le maitriser, car tu connais les pensées de la personne, d'un autre côté on perd tout le côté spontané et plein de charme. Et puis c'est aussi accepter certaines émotions, trop tôt, trop vite. L'amour ça mûrit comme un fruit, le cueillir trop tôt n'est jamais bon, trop tard non plus. Ariel je suis persuadé que ni Beckman, ni Crocodile ne pensent à mal en agissant ainsi.

Je la vois qui se contrarie de nouveau, mais je lis aussi de la tristesse :

- Je vais te poser quelques questions Ariel pour t'aider à comprendre, cela te permettra d'y voir plus clair, de réaliser que tu connais déjà les réponses ou que celles-ci t'apparaitront plus tard.

- D'accord…, soupira-t-elle.

- Dis-moi Ariel qu'est-ce que tu ressens pour eux de manière générale quand tu es avec eux ?

- Bien… en sécurité…

- C'est ma foi un bon début, c'est important de se sentir bien et en sécurité. Physiquement ils te plaisent ?

Instantanément elle rougit, c'est beaucoup trop chou :

- Oui…

- La différence d'âge te rebute ou pas ?

- Non, ni le fait que ce soient des pirates ou criminels, je l'ai déjà dit à Benn qui a dû le répéter à Crocodile, dit-elle légèrement agacée à cette supposition.

Intéressant, Beckman a dû la sonder sur ces sujets qui sont souvent bloquants :

- Très bien, question anodine, mais qui peut s'avérer difficile : serais-tu prête à tout plaquer pour les suivre ? Admettons que tu aimes Beckman, serais-tu prête à le suivre sur le Red Force ? Autre question, s'il te dit qu'il ne renoncera pas à sa vie de pirate, mais que toi tu refuses de partir en mer, accepteras-tu de le laisser partir ? Mêmes questions pour Crocodile.

- Je… je ne sais pas… je n'y ai pas réfléchis….

- Bon après il y a toujours la possibilité d'une relation libre, qui est une solution à ce que je viens d'évoquer, mais y serais-tu favorable ?

Elle ouvrit la bouche et la referma, visiblement là aussi elle ne savait quoi dire, c'est une option qu'elle n'a pas envisagée :

- Admettons que tu n'as que du désir pour eux, je pense que tu te sentirais coupable de leur faire de la peine. Ne rien te dire leur permet aussi de se préparer mentalement à ce que tu dises les choses, car il y a une sacré différence entre savoir quelque chose et l'entendre, le choc est différent.

- C'est… c'est vrai aussi, admit-elle doucement en m'écoutant avec soin.

- Autre possibilité, bien qu'une variante à ce que je viens de te dire, imagine que tu n'aimes ni l'un ni l'autre, mais que tu es amoureuse d'une autre personne. Faut déjà que ces deux-là l'encaissent et que tu prennes conscience de tes sentiments pour l'heureux élu.

- Je… je n'y ai pas non plus pensé… je….

Elle prend entre ses mains son visage :

- Et puis… il y a aussi une autre possibilité.

Ariel me regarde l'air terrifié :

- Promis c'est la dernière qui me vient à l'esprit, souris-je. Je te l'énonce ?

- J'imagine que je suis plus à ça près, soupira-t-elle dépitée.

Je lui lance un regard compatissant :

- Bon la dernière possibilité, c'est bête comme chou, mais imagine que tu n'aimes pas l'un des deux, mais les deux, serais-tu prête à renoncer à l'un deux si on te l'impose ? Et s'ils sont favorables, serais-tu prête pour une relation à trois ?

Ariel me regarde avec des grands yeux, elle veut dire quelque chose, mais les mots ne sortent pas. Je prends ses mains et plante mon regard dans le sien :

- A ton avis tout ce que je viens d'énoncer est-ce que ça ne motiverait pas ces deux gaillards à ne pas te dire qui tu aimes ?

Son visage s'éclaira, elle semblait prendre conscience de pourquoi ils agissaient ainsi, eux ont bien compris le fardeau que ça allait être pour Ariel et elle le réalise :

- Ce serait cruel de te dire tes sentiments, de te mettre devant le fait accompli, puis après de te demander ce que tu comptes faire. Te laisser réfléchir par toi-même t'amène à te poser aussi les bonnes questions et à envisager, appréhender les différentes possibilités. Tu dis que tu ne sais pas, que tu n'y as pas réfléchis, que tu n'y as pas pensé, certainement car tu voulais tes réponses tout de suite. Mais j'espère que tu prends conscience de ce que je viens juste de souligner, on parle d'un choix de vie, quelque chose qui va t'impacter à long terme. Ne rien te dire c'est t'éviter une trop grande pression, y compris de ces deux-là. Cela t'évite de stresser vis-à-vis de ce que tu dois prendre comme décision et pour eux ça leur évite qu'ils te mettent la pression en te demandant de leur dire ce que tu choisis de faire. Cela vous permet à vous trois de préparer à encaisser les choses pour que ce soit moins douloureux. Est-ce que tu comprends pourquoi ils préfèrent ne rien te dire ? Ce n'est certainement pas pour te titiller, t'embêter et te rendre malheureuse, ces deux-là t'aiment profondément.

- Je me sens horrible….

- Ne dis pas ça Ariel, tu es juste perdue dans ce que tu ressens et je comprends parfaitement que tu veuilles qu'on t'éclaire pour savoir comment réagir. Je crois que c'est aussi ça qui te pousse à vouloir des réponses, tu ne maitrises rien et ne pas savoir te rend anxieuse, car tu as peur de ne pas savoir faire face, mais sache que tu y arriveras avec brio.

- Je me sens horrible car Benn m'a parlé de cheminement, il m'a dit de prendre le temps et Crocodile m'a aussi dit qu'il m'attendrait, de prendre le temps. Je me sens tellement bête et honteuse maintenant que tu m'as ouvert les yeux sur toutes ces possibilités et ces questions. Et dire que je n'ai pas été agréable avec eux…

- Ariel, ils ne t'en voudront aucunement, rassurai-je, c'est là le beau pouvoir de l'amour, on ne pardonne peut-être pas tout, mais beaucoup de chose quand même. Et le fait que tu sois irritée et que tu n'as pas été agréable avec eux en fait partie.

- Tu crois ?

- Evidemment, tu es une femme adorable, la rassurai-je en lui lançant un clin d'œil avec un grand sourire.

Elle me sourit timidement :

- Merci… merci de m'avoir éclairé… finalement tu m'as déterré plus de questions qu'apporter de réponses…

- Oui et j'en suis navré, mais Beckman et Crocodile ont raison tu dois prendre le temps et réfléchir posément à tes sentiments certes, mais aussi à ce que tu es prête ou non à accepter si tu as une relation avec l'un, les deux ou aucun des deux.

- Oui… tu… tu penses qu'ils vont avoir une attitude froide quand je vais les recroiser ? Me demanda t'elle nerveuse.

- Tu es inquiète ? Ça va bien se passer, si tu veux pour le déjeuner je m'assois à côté de toi pour te rassurer et te soutenir, car je pense qu'ils tenteront d'avoir une discussion avec toi. Tu pourras en profiter pour leur dire ce que tu as sur le cœur, ne t'en fais pas trop, tout se passera bien.

- Tu es sûr ? Je n'ai jamais été ne serait-ce qu'un peu désagréable avec quelqu'un, sinon je m'en prenais une et après j'avais peur de resubir ça… Je ne me suis pas reconnue…. Attends… est-ce que ça veut dire que c'est parce que je tiens à eux deux ?

- Peut-être…, répondis-je énigmatique en gardant mon sourire de banane.

Pas mal, si elle n'a jamais haussé ne serait-ce qu'un peu le ton, ça doit la perturber effectivement, mais c'est mignon, elle est adorable.

Quand j'entendais Cléa parler d'Ariel comme d'un chou à la crème cela me faisait rire, mais je dois reconnaître que c'est bien vrai. Elle déborde de gentillesse, regardez-moi ce bout de femme culpabiliser pour pas grand-chose, l'idée même de blesser quelqu'un semble terrible pour elle.

D'un autre côté c'est logique, elle nous a stoppé pour sauver Akainu, puis à son réveil miraculeux, elle a sauvé la Marine, quitte à se mettre à genoux devant non pas un, mais deux Empereurs ! Voir les autres souffrir l'insupporte trop, alors cela la tourmente d'avoir pu blesser ne serait-ce qu'un peu quelqu'un.

- Mais… mais ce n'est pas très… enfin… je ne peux pas aimer… deux hommes.

Je veux lui répondre, mais je me ravise car une information me revient en mémoire. Et c'est un élément que ni Beckman, ni Crocodile ne doivent avoir, sinon c'est évident qu'ils auraient été encore plus directs et moins cachotiers. Maintenant tout est limpide, je comprends mieux pourquoi elle est contrariée et pourquoi ils n'ont pas réussi à se faire comprendre, il manque une pièce à l'édifice.

- Donne-moi ta main, on va continuer cette conversation par télépathie.

- Quoi ? Pourquoi ? On peut faire ça ? Mais comment ?

- Fluide perceptif.

- Mais il y a combien de propriété ?

- Beaucoup, il est sous-estimé, ses propriétés sont variées c'est vrai, mais tout le monde ne les maitrise pas toutes. Souvent les gens vont exploiter une partie des qualités de ce fluide, ça dépend de la sensibilité de chacun. Pour certains leurs spécialités sera tout ce qui est lié à la compréhension émotionnelle, d'autres ça sera plus sur ce qui tire la perception visuelle, pour des personnes ça sera une logique très accrue et fine, etc. Le Haki de l'observation à un spectre très large et chaque personne aura une facilité avec un aspect en particulier, pour les autres cela vient avec de l'entrainement, mais pas toujours.

- D'accord, je vois… je comprends mieux… mais… je ne sais pas utiliser la télépathie….

- Mais moi si, si tu me donnes ta main je pourrais établir une connexion. Tu n'auras qu'à penser pour qu'on échange.

- Bon… bah je vais essayer… mais pourquoi tu veux continuer par télépathie ?

Je lui tends ma main en guise de réponse, elle la regarde avant de céder :

« Si je souhaite continuer cette conversation, c'est que Père m'a avoué que tu venais d'un autre monde. Quand on t'a raconté notre partie, j'ai omis ce détail, car deux équipages entiers nous écoutaient. Or il vaut mieux taire ce secret, tu as des données sur des choses qui vont arriver, tu as certainement connaissance aussi de choses passées, des tabous de ce monde. Donc Père et moi on va garder cette information pour nous. Nous n'avons aucune envie que tu deviennes une proie, une cible car tu seras poursuivie par un peu tout le monde. Mais bon, tu m'as dit à l'instant, que tu ne peux pas aimer deux hommes, comme si c'était impossible. Dans ton monde est-ce que c'est proscrit ? »

« Non… ça existe, mais c'est très minoritaire, un couple dit normal pour beaucoup de gens, c'est un homme et une femme uniquement. Les mentalités ont changé, on peut aimer et parfois même se marier avec une personne du même sexe, mais selon d'où tu viens c'est interdit voire tu es condamné à mort. C'est compliqué… donc un couple à trois ça existe, mais ça reste tabou et ce n'est à ma connaissance pas reconnue par la loi. »

« Ah oui je ne pensais pas que c'était si… strict…. Mais j'avais vu juste, tu viens d'un monde où culturellement ce n'est pas commun. »

« Parce que ça l'est ici ? »

« Si on exclut les mariages forcés et union politique sans sentiments, je dirais qu'environ 15% des gens font ménage à trois et presque autant pour des relations à quatre. »

« 15% !? »

Elle semble surprise, mais je peux comprendre venant d'un horizon différent :

« J'entends ta surprise, j'imagine que tu n'étais pas au courant de cela concernant notre monde. »

« Non pas vraiment… j'ai bien vu des harems, mais c'était plus forcé que voulu. »

« Je vois. Eh bien voilà l'incompréhension qui règne entre vous trois. Tu ignorais la part non négligeable que représente les relations à plusieurs dans notre monde. Et Beckman et Crocodile ignorent que tu n'es pas de ce monde, ils sont partis, tous deux du postulat évident, que tu es de ce monde et que tu as donc conscience qu'une relation à trois est une option. »

« Seigneur ! »

« Crois-moi que s'ils avaient su que tu venais d'un autre monde ils auraient été plus directs et t'auraient fait comprendre toutes les possibilités que je t'ai dit. »

Vu comment elle m'a énoncé les choses, ils ont agi plutôt avec beaucoup de tact et de soin, mais c'est vrai que sa réincarnation fait qu'il y a un vrai choc des cultures et que ça biaise tout.

« Donc réfléchis à cela sérieusement, je ne peux pas te dire si Crocodile et Beckman ont abordé cette question en privé, je l'ignore. Cependant si tu me dis qu'ils savent pour tes sentiments, je pense qu'ils ont envisagé cette option et que ça ne les rebute pas. »

« Tu crois ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »

« Est-ce que l'un ou l'autre à chercher à déglinguer son rival pour mieux se faire voir à tes yeux ? »

« Non… »

« Pour agir ainsi, c'est que soit ils sont fairplay et aucun des deux ne fera de drame s'il n'est pas choisi, soit ils sont prêts à accepter une relation à trois, ou ce sont les deux options réunis. Dans tous les cas tu as le scénario le plus favorable : ils ne vont pas se mener une guerre pour t'avoir. »

« Je ne sais pas comment prendre cette information de ménage à trois. »

« J'imagine que ça doit te bousculer, mais tu sais c'est logique, beaucoup d'hommes sont majoritairement marines ou pirates. Il arrive que pendant des mois, voire des années mari et femme ne se voient pas ou pas beaucoup. Les couples pluriels sont assez monnaie courante dans ce genre de cas et il n'est pas non plus rare qu'une relation à trois ou quatre voit le jour. Cela permet de pallier l'absence de la personne qui est en mission ou en mer. »

« Je vois, ça tombe sous le sens… j'imagine… »

Je l'observe, toutes ces informations la secoue quelque peu, mais je ne la sens pas spécialement rebutée par ce que je lui ai dit. Ariel me laisse l'impression qu'elle est ouverte d'esprit.

- J'espère ne pas t'avoir trop perdue avec toutes ces infos.

- Non… enfin si… en fait je n'en sais rien, admit Ariel perturbée.

- Tu m'as tout l'air perdue, gloussai-je.

- Oui… avec beaucoup trop de questions…

- J'avais cru comprendre.

- Dis-moi Thatch… est-ce que tu peux… aller chercher Benn et Crocodile ? Je n'ai pas trop envie d'attendre le déjeuner pour m'excuser…

- Bien sûr.

- Et…

- Oui ?

- Tu pourras rester à mes côtés ? J'ai un peu peur de leurs réactions…

- Tout ira bien, tu t'inquiètes beaucoup trop.

Elle culpabilise de s'être énervée contre eux, mais je comprends qu'elle se soit sentit mal et d'un autre côté je conçois qu'ils aient voulu la préserver en ne lui disant rien tout de suite. Je pense juste qu'ils auraient dû être encore plus explicites, lui évoquer sans crainte toutes les possibilités comme je l'ai fait. Car même s'ils ignoraient qu'elle n'est pas de ce monde, quand on voit comment elle est contrariée, c'est là où il faut juger bon de changer de fusil d'épaule.

Ils ont dû estimer que ça ferait beaucoup de pression pour elle, ce qui n'est pas faux, mais ne pas savoir est peut-être un poison plus vicieux et perfide encore. Ne pas lui dire ce qu'elle ressent soit, mais dans ce cas il faut lui mettre sous le nez toutes les options pour qu'elle prenne la mesure de l'épineux problème qu'elle va devoir gérer, c'est capital.

Cependant je reconnais qu'ils ont essayé de faire ça bien, ils ne lui ont pas caché qu'ils savaient pour ses sentiments, clairement ils lui ont démontré qu'ils ne cherchaient pas à se jouer d'elle et à la manipuler.

En tout cas Ariel me parait plus calme, plus apaisée et je pense qu'elle a compris pourquoi Beckman et Crocodile ont préféré se taire :

- Je vais les chercher et les ramener ici d'accord ?

- D'accord.

- Je reviens vite.

Je sors de ma chambre et je pars à la recherche de ces deux-là, je les trouve sur le Red Force visiblement en plein débat, de ce que j'entends c'est : sur ce qu'il faut dire à Ariel ou non.

Aussi je me plante devant eux :

- Voici donc les deux bourreaux de ma sauveuse, j'ai discuté avec elle et elle veut vous voir, aussi suivez-moi.

- Un instant, je ne suis pas sans ignorer que vous venez de Piacere et que vous maitrisez bien le fluide perceptif, de quoi lui avez-vous parlé ? Demanda Beckman sans détour.

- Mais de sentiments, répondis-je tout sourire dans le plus grand des calmes.

- Qu'avez-vous fait ? S'alarma Beckman.

- Comment a-t-elle réagit ? Demanda Crocodile dont je perçois une inquiétude qu'il tente de dissimuler.

- Du calme, je ne lui ai pas dit les sentiments qui animaient son cœur, par contre contrairement à vous je lui ai mis sous le nez toutes les possibilités qu'elle avait, je l'ai amené à réfléchir.

Je résume notre discussion en omettant volontairement la réincarnation d'Ariel et le choc culturel qu'elle subissait :

- Bref voilà ce que j'ai dit à Ariel, elle a été assez réceptive et je pense que pour les prochaines fois dites-lui tout sans crainte, concluais-je.

- Je vois…, j'ai peut-être eu tort à vouloir trop la protéger, admit Beckman.

Hum… intéressant, je vois que Crocodile aborde un regard qui en dit long, visiblement ils n'étaient tous deux pas tout à fait d'accord sur la conduite à tenir. Il me laisse l'impression qu'il était plus enclin à dire à Ariel les choses.

D'un autre côté Beckman agit de manière très protectrice avec Ariel, cela se ressent dans son attitude, son regard, sa gestuelle et même sa manière de parler avec elle.

Crocodile a la réputation de ne faire confiance à personne, son plus grand défaut, ce qui l'amène malheureusement pour lui à être complètement fermé à la maitrise du haki de l'armement et de l'observation. Car pour apprendre à les maitriser il faut aussi faire confiance à la personne qui t'apprends à les exploiter et ça Crocodile en est incapable.

Beckman lui c'est tout l'inverse. Et c'est là que vient la différence entre lui et Crocodile.

Si je suis capable de voir les cicatrices d'Ariel, il en va de même pour Beckman, donc il veut la préserver plus que tout. De plus, qui sait peut-être qu'Ariel lui a révélé qu'elle s'était réincarnée, ce qui ne me surprendrait pas, car je vois qu'elle a un contact plus facile avec lui.

Une chose est sûre, Crocodile et Beckman se font sincèrement du souci pour Ariel et ils l'aiment plus que tout. Quelque soit leurs actions ce n'est pas sans arrière-pensée, ils ne cherchent pas à la nuire et s'ils la blessent ce n'est clairement pas intentionnel. Ils veulent la préserver, la protéger il faut être vraiment aveugle pour ne pas le voir et le comprendre.

- Je peux comprendre que vous cherchiez à la protéger, elle a vécu des choses bien difficiles, qui n'aurait pas envie de la protéger et de lui éviter de souffrir ? Y compris d'un point de vue plus sentimental. N'ayez crainte, j'ai bien compris vos intentions, juste soyez plus explicite encore, c'est le seul conseil que je peux vous donner. Allez suivez-moi.

Ils me regardent et hochent la tête avant de m'emboiter le pas.

Une fois arrivée devant ma chambre j'ouvre la porte et j'entre le premier pour aller aux côtés d'Ariel qui, je le sais, est angoissée à cette confrontation.

Beckman et Crocodile entrent eux aussi, aussitôt Ariel se lève :

- Je suis désolée pour tout à l'heure, dit-elle précipitamment.

- Quoi ?! Furent prit de court Crocodile et Beckman.

- Je… je n'ai pas été très agréable, expliqua Ariel embarrassée.

- Attends tu t'excuses pour ça ? S'avança Crocodile en soulevant le menton d'Ariel pour redresser son visage vers le sien.

- Oui…, souffla Ariel désemparée.

- Je ne peux pas accepter tes excuses, car je comprends que tu te sois vexée et que tu n'as pas bien pris la nouvelle. C'est à nous de nous excuser pas à toi, coupa Crocodile.

Il n'y a pas à dire, voir Crocodile agir si gentiment, avec autant de bienveillance et de bon sentiment c'est quelque chose. Ariel l'a touché, c'est fou de le voir si ouvert et chaleureux, alors qu'ici avec les autres il agit avec indifférence et froideur.

Heureusement que Père ne le voit pas agir comme cela, il ferait une attaque, malgré qu'on lui ait dit que Crocodile aimait Ariel, il a encore du mal à y croire :

- Pour ma part je suis désolé Ariel si on t'a ébranlé, Thatch nous a fait un résumé de votre conversation, c'est la direction qu'on aurait dû tenir avec toi. Maintenant juste prend le temps de réfléchir à ce que tu veux, ne te met pas la pression, termina Crocodile.

- D'accord…, souffla Ariel.

- Il ne serait pas juste de ne pas préciser quelque chose, coupa Beckman. Crocodile était plus enclin à ce qu'on te dise plus clairement les choses.

J'arque un sourcil, même Crocodile et Ariel sont surpris de cette déclaration.

J'en suis sûr maintenant, ils sont ouverts pour une relation à trois, ces deux hommes se tiennent mutuellement en respect. Crocodile n'a pas cherché à faire valoir qu'il avait une opinion différente de Beckman, il a préféré au contraire en prendre en partie la responsabilité. Et Beckman le tire vers le haut en faisant valoir qu'il a eu tort et que Crocodile voulait agir différemment.

Ariel j'espère que tu as conscience de cela :

- N'en veux pas à Crocodile, il n'y est pour rien, je suis le seul fautif, j'aurais dû l'écouter, son analyse était meilleure que la mienne. J'ai pris peur que ça t'ébranle, te stresse et que tu te mettes une pression énorme, je suis vraiment désolé Ariel et je te demande pardon. Sache que je ne t'en veux aucunement pour le fait de ne pas avoir été très agréable pour reprendre tes termes. Sur ce point je suis d'accord avec Crocodile tu n'as pas à t'excuser, d'accord tu as été légèrement désagréable, mais ça en reste là. Je ne peux décemment pas accepter tes excuses Ariel, c'est à toi de recevoir les miennes, pas l'inverse, continua Beckman.

Il eut un moment de flottement, je regarde du coin de l'œil Ariel, on attend tous ce qu'elle va dire, car c'est maintenant à elle de débloquer cette situation. En tout cas je vois qu'elle est déconcertée et qu'elle est rassurée de voir que ni Crocodile ou Beckman lui en veulent comme elle le craignait :

- Je ne vous en veux pas, j'accepte vos excuses, vous pensiez bien faire, finit-elle par dire. J'ai pris conscience grâce à Thatch de vos intentions, vous avez raisons… je dois prendre le temps…. C'est juste que je n'en ai pas vraiment l'habitude et que j'ai peur de vous blesser par cette attente et de vous faire du mal à ne pas savoir quoi vous répondre.

- Ariel, tu as tout le temps que tu souhaites, assura Beckman en s'approchant d'Ariel.

Il lui prit les mains et les caressa affectueusement comme pour la détendre, je décide de m'éclipser de ma chambre. Je vais laisser ses trois-là continuer en privé, maintenant que je sais qu'Ariel ne stresse plus de cette confrontation :

- Je vous laisse, lançai-je en fermant la porte dernière moi pour être certain qu'il prenne conscience de mon absence.

[POV Ariel]

Je remerciai silencieusement Thatch de nous laisser, j'ai l'impression en effet que Benn et Crocodile veulent ajouter quelque chose mais qu'une fois seuls. Et j'ai la sensation que Thatch aussi l'a perçu :

- Bon, je pense qu'on va terminer cette conversation sur ce point, Thatch nous a dit toutes les options que tu pouvais envisager. C'est aussi toutes celles que nous avions en tête. Ariel sache que nous respecterons ta décision et que Crocodile et moi nous sommes disposés à démarrer une relation à trois. Crocodile et moi avons eu cette discussion durant ton coma, nous t'aimons et nous serons toujours là pour toi, même si tu découvres ne pas nous aimer ou que l'un de nous deux, acheva Benn.

- C'est un bon résumé, admit Crocodile.

- Je ne sais pas quoi dire, si ce n'est que je suis touchée par vos mots et gestes…. Je comprends que vous m'aimez sincèrement et ça me fait chaud au cœur, merci à vous deux. Est-ce que je peux vous faire un câlin à tous les deux ?

Je les sens surpris, mais j'ai besoin de cela et de les réconforter aussi, je sens que ça les a travaillés. Benn se recule d'un pas et m'incite à aller vers Crocodile, je perçois sa surprise à lui aussi, mais bon il pose un genou à terre pour réduire sa taille et m'être plus accessible et je l'enlace.

Crocodile me caresse les cheveux en silence et j'apprécie ce geste affectueux.

Je me sens mieux après l'avoir prise dans mes bras, le peu de culpabilité qui me restait s'est envolé et je pense que c'est la même chose pour Crocodile :

- Tu es vraiment mignonne Ariel, souffla Crocodile.

- Merci tu es gentil.

Je le vois légèrement grimacer avant de sourire :

- C'est un compliment pas assez viril pour toi ? Demandai-je.

- En effet, glousse-t-il avant de s'écarter doucement de moi.

- Tu vas devoir t'y habituer, fis-je.

- Je devrai y arriver, surtout si ça vient de toi. Je vous laisse, me glissa-t-il dans un souffle.

Je le vois s'éloigner et quitter littéralement la chambre :

- Vous vous entendez bien, lâchai-je en voyant qu'il ne restait que moi et Benn.

- L'avantage d'aimer deux hommes avec un certain âge comme lui et moi, c'est que nous sommes de nature très patiente, commença Benn en s'avançant vers moi.

- C'est peut-être aussi ce qui m'attire ce calme, cette maturité, ce côté rassurant.

- En effet, tu as ce besoin de te sentir en sécurité et c'est compréhensif, surtout avec ton passif.

Benn s'avança encore un peu et me fit face, il leva doucement une main et caressa ma joue gauche :

- Tu nous es précieuse belle Ariel et on se refuse de se mener une guerre qui n'aura que pour résultat de te détruire. Alors oui on a fait le choix de s'entendre et d'apprendre à se connaitre lui et moi. On s'y emploie un peu tous les jours.

Je m'avance et je le prends dans mes bras, posant ma tête contre son torse :

- Merci, je vais faire de mon mieux pour prendre mon temps et être patiente pour démêler le sac de nœud qu'est mon cœur.

- C'est une sage décision belle Ariel.

Lui m'enlace de ses deux bras et il me berce, cela m'apaise, cette fois j'ai le cœur léger :

- Je suis contente que Thatch s'en soit mêlé, cela a évité que la situation ne pourrisse et se complique.

- C'est vrai, c'est un homme qui a bon fond, je l'ai connu du temps où il était encore sur Piacere avant d'aller sur le Moby Dick. Il a toujours eu ce côté très protecteur avec ses sœurs et les gens de l'archipel, alors pour celle qui lui a évité la mort tu penses bien qu'il va se démener. C'est lui qui a réussi à faire le lien entre Barbe Blanche, Shanks et Crocodile, trois têtes fortes au caractère de cochon, faut pas croire mais il est sacrément bon pour la diplomatie.

- Plus que toi ?

- Dans le cas précis de ton sauvetage oui, lui n'est pas amoureux de toi, comme moi ou Crocodile.

- Hum pas faux… j'imagine que vous étiez très sur les nerfs…

- En effet, confirma Benn, Shanks était bien le seul qui savait comment me prendre il me connait depuis longtemps, mais j'ai fait vivre un enfer à mes camarades. Donc je n'étais pas disposé à être diplomate, pas cette fois, j'étais trop impliqué émotionnellement.

On se sépare doucement :

- C'est bon de te savoir mieux ma belle Ariel.

- C'est réciproque, je vous apprécie toi et Crocodile, vous êtes important pour moi, même si je ne sais pas encore exactement dans quelle mesure.

Benn me prit ma main droite et me l'embrassa :

- Cela viendra en temps voulu, me promit Benn, en attendant laisse-nous le plaisir à nous deux te de séduire, de te charmer et d'apprendre à mieux te connaître.

- Vous… vous voulez me séduire ?

- Evidemment, une si belle femme sur tous les plans se doit d'être charmée avec soin et goût.

Dit-il en me lançant un clin d'œil qui me fait piquer un fard. Benn est charmeur de nature, donc l'occasion est trop belle pour qu'il n'en profite pas. Je le vois bien à son attitude, ses regards.

Et puis si je m'écoute… cela me flatte de me savoir courtisée et de les voir faire.

C'est vraiment agréable de se sentir aimer et désirer comme cela… j'espérai juste ne pas trop les blesser…

On a tous besoin d'un ami comme Thatch =)

Mais quel sadique quand même de donner plus de questions à Ariel que de réponses.

Et ça c'est des questions qu'Ariel devra répondre seule.

Je dois vous faire une confession j'ai une grave hésitation entre :

- Un trouple : Benn x Ariel x Crocodile ;

- Je la case avec Benn ou Crocodile ;

- Je la case avec un autre gars : Shanks, Thatch sont de sérieux concurrents et il y a pas que lui... ;

- Une relation libre : Où il y aura en gros de l'affection, mais ouverture au fait que chaque partenaire peut flirter avec une autre personne. Cette possibilité me permettrait de ne pas choisir ! MOUHAHAHAHAH XD

J'ai trop d'affection pour tous ces hommes. Je suis une grande indécise !

Trop de possibilités (°^°)

J'hésite entre deux grandes options je peux les mixer cela dit, mais mon choix est pas encore arrêté.

Oui je vous ai annoncé que j'ai presque fini le chapitre 57 et que vous comprenez de fait que cette histoire sentimentale n'a pas encore débuté. C'est pas ma faute si un arc fout le bordel à ce niveau là... Oui bon d'accord c'est 100 % ma faute je suis l'auteuse.

Ah... si vous saviez ce que je vous ai concocté !

Bon d'ici là je me serai peut-être décidé... ou pas...

Une chose est sûre à dimanche !